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Accueil du site > Tribune Libre > Macron, séductions et révulsions

Macron, séductions et révulsions

Beaucoup d'éditorialistes se sont interrogés pour savoir vers où le président Macron voulait emmener le Pays. La réponse est-elle si difficile ?

Du temps qu'il était ministre de François Hollande, Emmanuel Macron s'était distingué par une importante capacité de travail. Les images du jeune ministre en chemise à manches relevées, discutant en commission parlementaire, pied à pied et point à point, ont marqué les mémoires. Hélas, travailleur appliqué mais ministre médiocre, son effort fut sanctionné en proportion inverse des trésors d'énergie qu'il avait dépensé : malgré son adoption par la force - l'utilisation à deux reprises de l'article 49.3 - il serait difficile de démontrer que le résultat global de la loi Macron I soit positif, quand il serait mesurable. A tel point que François Hollande en décida de remettre la loi Macron II aux calendes grecques. C'était prudent.

Cependant, les plus réfractaires au charme envoûtant du nouveau Président ne pourront refuser de lui reconnaître une remarquable audace. Tenir - et réussir - le pari d'"En Marche", il fallait quand même oser. Ils lui reconnaîtront également, même si elle a été soutenue par le dernier cri des techniques numériques, une habileté peu commune en matière de communication. En premier lieu, l'utilisation immodérée du mantra incantatoire "et en même temps", qui lui a permis de parler avec un égal bonheur à ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre. N'est-ce pas cela, "rassembler" ? Et quelle réussite que cette mise en scène de son entrée en fonction, le soir du 7 mai, dans la cour du Louvre, où il avait su utiliser les symboles qui parlent au vieux Pays, et retrouver des accents régaliens qu'on croyait oubliés.

Audace et habileté sont des qualités indiscutables de notre nouveau chef d'État. Pour autant, suffisent-elles ?

Certes, Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle, a dit à peu près tout et son contraire, entre deux formules vides de sens, quelquefois niaises. Et jusqu'à ce jour du second tour des législatives, il s'est gardé d'une surexposition médiatique, en imposant aux candidats présentés par son parti, de faire de même. Ce qui lui permet notamment de masquer l'amateurisme de certains de ses impétrants, et de capitaliser sur l'effet positif du raz-de-marée macronien de l'élection présidentielle. Les images se gravent aussi en creux.

Quelques promesses de campagnes ont été opportunément abandonnées, moins de deux mois après son élection. Ainsi en est-il de la singulière proposition d'un retour au service militaire, ou du moins d'un service militaire réduit à un étiage tellement bas - un mois - qu'il n'aurait pas eu grand chose d'un service, ni de militaire. Ainsi est-il possible de parler à l'extrême-droite (le service), à la droite (un seul mois), et à la gauche (qui n'était pas assez aveugle pour ne pas voir que le projet était impossible à réaliser, par absence de l'encadrement humain indispensable, et des infrastructures militaires nécessaires, régulièrement aliénées depuis 1996). Depuis Henri Queuille, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

Quelques affaires auront aussi été opportunément étouffées. Ainsi en est-il de Richard Ferrand. Si les costumes de Fillon lui ont valu une veste taillée sur mesure, les affaires immobilières de Richard Ferrand ont laissé de marbre enquêteurs, moralistes et autres gardiens sourcilleux de la moralité publique, réunis sous le haut patronage de François Bayrou. Aucune enquête non plus sur les soupçons d'emplois fictifs touchant ce même François Bayrou, mais aussi Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard. Et l'emploi de la femme de Bruno Le Maire ne fera pas non plus l'objet de remarques qui seraient déplacées. En France, monsieur, on respecte les dames.

Le thriller haletant de l'affaire Grégory, crime d'il y a trente ans, concentrant l'attention des médias mainstream, il leur aura été impossible de s'interroger sur quelques sujets intéressants, comme par exemple, les possibles conflits d'intérêts entre l'actuelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et son statut d'ancienne salariée de laboratoires pharmaceutiques.Ou les approximations dans le casting des législatives : En Marche y avait adopté un processus de sélection tellement sévère que Manuel Valls n'avait pas pu en réussir les épreuves, ce qui n'a pas suffi à éliminer quelques candidats aux casiers judiciaires insolites, ou la présentation de candidats qui ne l'étaient pas, à l'insu de leur plein gré. Ou de revenir sur les propos peu amènes tenus par certains ministres du nouveau gouvernement au sujet du nouveau président, et la solidité de convictions qui en découle. Ou encore sur les curiosités des déclarations de patrimoine du Président, dont il est bien le seul à comprendre la cohérence, ou encore la liste des donateurs de sa campagne, qui doit être particulièrement intéressante.

Il faudra également pardonner à Emmanuel Macron d'avoir utilisé des poncifs éculés et quelque peu insultants, par son triple pèlerinage d'entre les deux tours de la présidentielle. Visage grave, œil accusateur, il s'est rendu à Oradour, au mémorial de la Shoah, et à l'endroit où un malheureux marocain, Brahim Bouarram, s'était noyé, poussé par des skinheads, à peu près la même époque que le petit Grégory. Ces démarches assez peu subtiles visaient à rappeler au peuple la noirceur extrême des électeurs de Marine Le Pen, fils de nazis, de gardiens de camps de concentration, et ratonneurs amateurs à l'occasion. Le premier tour avait démontré qu'il y en avait 11 millions, c'était énorme, et il y avait tout à craindre du risque que ces gens-là font peser sur la démocratie.

Tout cela, est-ce important ? Pas tellement. Car au delà de l'écume de l'actualité, sur les lignes essentielles, il n'y a aucune surprise à attendre du règne quinquennal d'Emmanuel Macron.

Sur l'Europe, la vision Macronienne, nourrie au mondialisme Bilderbergien (il en fait partie, comme Edouard Philippe ou Sylvie Goulard), va dans le sens d'une intégration toujours plus poussée. En témoigne son projet de budget Européen, qui conduirait, pour simplifier, à ce que les riches payent les dettes des pauvres, dans l'achèvement complet de la perte de la responsabilité budgétaire - ne parlons plus de souveraineté - des nations européennes. Il n'est pas certain que l'excellente Mme Merkel pousse la générosité de l'Allemagne jusqu'à régler les dettes de la Grèce.

Sur l'immigration, aucune modification n'est à attendre. A coups de pratiques discriminatoires et de lois "antiracistes", nous allons continuer à faire venir des Africains pour peupler nos banlieues, et demain nos villes. Dès aujourd'hui, la proportion de bébés d'origine Africaine naissant en Ile-de-France est de l'ordre de 60%. Dès aujourd'hui, les français de souche sont minoritaires, largement, dans certains départements. Cela n'inquiète pas le président Macron, qui, il est vrai, manque un peu de pratique en cette matière : à qui n'a pas d'enfant de son sang, si une telle expression est encore permise, le souci de l'avenir est moins angoissant.

Qui dit immigration parle d'identité. Ce qui n'est pas un sujet pour celui qui dit n'avoir jamais vu la culture française. Qu'il ne soit pas ici fait de mauvais procès : nul n'ignore qu'un certain nombre de chefs-d'œuvres de notre culture sont le fait d'artistes venus d'outre-France, mais ce n'est pas de cela dont il s'agit : le problème du président Macron est qu'au fond, il n'est pas sûr qu'il soit Français. Car, nous serons d'accord, être français n'est ni une question de race, ni une question de papiers : or le président Macron est trop progressiste pour être seulement Français. Il est avant tout un concept, neutre, presqu'angélique, d'être humain libéral, homo economicus globalis sans racines charnelles, en plus d'être un excellent acteur (il est vrai qu'il a eu la chance de bénéficier d'une remarquable professeur de théâtre). Avec lui, l'expression "les miens" devient un non-sens. Les siens, c'est tout le monde, puisqu'une fois la notion de frontière suffisamment oubliée, le monde n'est plus qu'un vaste supermarché : je suis chez moi là où je pose mon sac à dos, ou ma valise Vuitton, selon les réussites sociales.

S'il est une promesse de campagne qui sera respectée, ce sera celle de la hausse de la CSG. Au moment de l'élection de Giscard, en 1974, la France utilisait 33,5% de son PIB en dépenses publiques, et ce dernier avait péremptoirement estimé qu'au delà de 40%, le pays entrait en socialisme. Élégant, Giscard s'était attaché à n'atteindre "que" le pourcentage de 39,4% à la fin du mandat qui a vu arriver Mitterrand. Aujourd'hui, nous en sommes à 53 ou 57%, selon les modes de calculs. Allez-vous croire que ces prélèvements extravagants soient le mal nécessaire à une meilleure répartition des richesses ? Que non. Aujourd'hui, 10% des français concentrent presque 50% du patrimoine du pays, et les écarts ne font que croître : si en 1955 il fallait 29 ans à un ouvrier pour atteindre le niveau de vie d'un cadre, il en faut 166 en 2013*. C'est d'ailleurs le reflet de ce qui se passe au niveau mondial.

Si le Président Hollande a mis le pied à l'étrier au Président Macron, il y a un point sur lequel le Nouveau s'oppose à l'Ex : celui de la finance. Elle était l'ennemie jurée du premier, disait-il, tandis que le second y cultive de précieuses amitiés. Son message sur l'ISF, pour symbolique qu'il soit, est limpide : l'ISF sera maintenu, mais les revenus du capital ne seront plus intégrés au calcul. Ce que l'on pourra excuser de la part de l'ancien banquier qu'il fut, tant il est naturel de montrer de la gratitude à son ancien employeur, et de l'amitié à ses anciens collègues. Mais plus loin, Emmanuel Macron n'a pas retenu comme objectif prioritaire de réduire notre déficit budgétaire. Si la faiblesse des taux d'intérêt permet aujourd'hui que la charge de la dette ne soit pas encore au delà de nos capacités de remboursement (à elle seule, aux alentours de 50 milliards d'euros, elle est le deuxième budget de l'état, et absorbe en totalité l'impôt sur le revenu), il suffirait d'un souffle, d'un rien, pour que ce souffle devienne le dernier soupir de l'économie française. En attendant, le poids de la parole politique diminue chaque jour, devant celle des créanciers.

Il est discret sur le sujet du chômage. Il faut dire aussi que le chômage est utile : il ne faudrait pas qu'une pression trop forte sur le marché de l'emploi ne soit la cause d'un relèvement des salaires, qui rendrait notre pays moins compétitif. Il est également discret sur le nombre des fonctionnaires, leur productivité, leur niveau de rémunération et de retraite, et les avantages indus dont certains bénéficient, tandis que d'autres, au contraire, sont toujours parmi les damnés de la terre. Le dialogue social reste chose compliquée dans notre pays gangrené par des syndicats archaïques, mais le régime des ordonnances va permettre d'y pallier.

Sur les retraites, en revanche, il s'est montré novateur : il a promis qu'il n'y aurait plus qu'un seul régime de retraite, et qu'un euro cotisé rapportera la même chose au cadre supérieur ou au salarié de base. Mais que cela se traduirait par une baisse de leurs montants. Il est bien probable que seule la seconde partie de cette promesse se réalise.

En matière sociétale, le Président, réputé très ouvert, est encore plus progressiste que ne le fut Christiane Taubira. Gérald Darma­nin, son ministre de l'action et des comptes publics, anciennement de droite, et maintenant ni de droite ni de gauche, bien au contraire, n'a pas tardé à se faire épingler pour des propos hostiles à la loi Taubira, qu'il avait tenus à l'époque nauséabonde ou il était porte-parole de Nicolas Sarkozy. Il n'est pas certain que les fantaisies érotiques conjugales racontées par Bruno Le Maire, du temps où il émargeait à l'UMP et s'essayait à la littérature, suffisent à calmer les nouveaux inquisiteurs, toujours prêts à brûler de l'homophobe ou à casser du sexiste.

Ce qui change, ce sont les codes, les apparences, le discours, et le personnel politique. C'est l'apparente jeunesse. Comme, en son temps, Giscard, autre père spirituel de Macron, avait séduit la ménagère comme le manager, pour aboutir au désastre que l'on sait. Ce qui ne change pas, c'est la ligne de fond, tant qu'il est vrai qu'il faut que "si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change". Jacques Attali a eu cette appréciation sévère : « De quoi Emmanuel Macron est-il le nom ? − Du vide. Du vide de la politique française. Il n’incarne que le vide de cette gauche qui veut à la fois être au pouvoir et ne pas y être parce qu’elle déteste la gauche de gouvernement. Il est de ceux qui rêvent que la gauche ne soit pas au pouvoir. Emmanuel Macron a un talent fou… Si seulement, il se saisissait d’un programme… »

Les seuls domaines où une amélioration est certaine, en dehors du cynisme politique, ce sont ceux de la communication et de l'image, dont Emmanuel Macron maîtrise parfaitement les codes. Ce qui est à la fois une force, et une faiblesse. Car si la victoire d'Emmanuel Macron est due pour une bonne part à l'unanimité flagorneuse des médias mainstream, s'il s'avise de dévier de ce que veulent de lui les propriétaires de ces mêmes médias (une dizaine de personnes qui se connaissent et ont des intérêts convergents), l'arme de son succès pourrait aussi devenir la cause de sa chute.

Mais en terme d'image, il faut reconnaître que la France est maintenant beaucoup mieux représentée par ce Président juvénile, au visage angélique, illuminé par un sourire irrésistible, plutôt que par le précédent, qui, en plus de faire tomber le pluie, nous infligeait sa cravate de travers, ses manches de chemise tire-bouchonnées, et sa démarche embarrassée de notaire de province. Emmanuel Macron a bien compris, à juste titre, qu'une certaine verticalité était nécessaire au pouvoir, qu'il lui fallait renouer avec l'antique sacralité, à tel point qu'il avait osé l'idée d'un "président jupitérien". Le lendemain de son élection, certains se sont étonnés qu'il ne guérisse pas les écrouelles, et s'il est un peu jeune encore pour endosser le costume de Jupiter, force est de reconnaître qu'Emmanuel Macron a quelque chose d'un prince : il n'est pas impossible que ce soit celui du mensonge.

 

*L'express n°3441 du 14 au 20/06/2017

** Challenges, interview du 13/05/2016


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15 réactions à cet article    


  • troletbuse troletbuse 20 juin 2017 10:37

    Macron n’est même pas habile. Il est élu par des français aussi cons que lui.Et à 100% par nos merdias Point barre. Vous avez oublié aussi les classes de 12 élèves. Avec quels locaux ? Une nouvelle dé puté a trouvé la solution : mettre des paravents dans les classes. Si ce n’est pas de l’imbécilité, ca s’appelle comment ?


    • Francis, agnotologue JL 20 juin 2017 10:54

      Bonjour Thibault MORTIER,

       
       Trés belle et pertinente illustration : je n’y aurais pas pensé, c’est très bien vu ! 

      Je suis dubitatif : l’ancien clivage était moribond. Macron a su tirer parti du mécontentement qu’il suscitait.
       
       Wait and see : un nouveau partage des lignes politiques en sortira peut-être.
       
       ps. puisque vous en parlez, je trouve assez odieux le fait de ressortir cette affaire dite Grégory en ce moment, parce que je pense que ça va une fois de plus tourner en eau de boudin.
       
       

      • Francis, agnotologue JL 20 juin 2017 18:43

        Je m’aperçois que l’illustration de cet article (le joueur de flûte de Hamelin) est la même que celle qui illustre l’article de Renaud Bouchard


      • gogoRat gogoRat 20 juin 2017 11:52


         Ben oui pour le détail des constats de la mouise dictatoriale.
         Mais est-il constructif de déplorer les ’qualités’ machiavéliques d’un dictateur en place, s’il est vrai que la dictature ne peut survenir que dans un terrain qui lui est favorable ?
        Depuis La Boetie , les Français qui se respectent ne peuvent ignorer le ’discours de la servitude volontaire’
         Et l’on peut considérer avec La Fontaine que lorsque ce sont ’Les grenouilles qui demandent un roi’ n’importe quel ’soliveau’ fera l’affaire.
         Si cela n’avait pas été celui là, cela aurait été un autre ! Ce ne sont pas les bois tordus qui manquent, et peu importent les différences anecdotiques de déviances par lesquelles ils se ramifient !

         Par contre, ce qui pourrait nous aider à progresser dans la connaissance de nous-mêmes serait de comprendre comment chaque grenouille en arrive à demander un roi !
         L’ennui ? - cela n’explique pas tout : Nous sommes encore souvent bien enclin à toutes sortes d’agitations
         la paresse ? la déresponsabilisation personnelle ? qui nous pousseraient à déléguer ce qui est pénible ? - cela n’explique pas tout non plus : Nous sommes encore souvent bien enclin à toutes sortes d’agitations
         alors peut-être une recherche de confort moral ;
         pour pouvoir se laisser aller au syndrome de Stockholm ne faut-il pas d’abord se trouver un bourreau ?

        Pour regarder dans miroir, mon beau miroir, comme je suis méritant, combien ma paie, mes avantages et mes biens sont mérités , ne faut-il pas se ’choisir’ un phare qui va nous mettre en lumière en révélant la noirceur des fainéants, incapables, ignares, et malfaisants qui sont tombés tellement bas qu’ils ne veulent même plus marcher pour aller veauter ? ! 

         
         


        • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 20 juin 2017 12:14

          @gogoRat ce modeste article n’avait pour autre but que de mettre en forme un constat, essentiellement pour mémoire. Il est beaucoup plus ardu d’aller plus loin dans l’explication, pour autant que le constat soit juste. Faut-il considérer les observations de Konrad Lorenz comme la base d’une explication à la fois naturelle et sociologique ? Faut-il proférer come Orwell : « Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice ». La vérité se situe sans doute entre ces deux pôles.


        • gogoRat gogoRat 20 juin 2017 14:01

          @Thibault MORTIER

           à moins que La Vérité ne soit qu’une chimère ... et qu’il existe par contre, en même temps, autant de vérités que de positions, d’angles de perspective différents.
           Il n’en reste pas moins qu’envisager un peuple piégé par son oligarchie n’incite pas aux mêmes résolutions personnelles que d’envisager l’installation d’une guerre civile.


        • François Vesin François Vesin 20 juin 2017 18:22

          @Thibault MORTIER
          Orwell : « Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, 

          des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, 
          il est complice »

          La vérité se situe surtout dans le constat de l’inadéquation
          de notre fonctionnement démocratique.
          Les élus qui ont rendu possible l’adoption du traité de Lisbonne
          en trahissant le référendum de 2005
          ont par la même occasion rendus inutiles les mandats électifs
          qu’ils soumettent à notre approbation
          et qui consistent à faire de la figuration à Paris et du clientélisme 
          dans leurs circonscriptions...à nos frais !

          Nous devons donc reconsidérer la nature même de ce mandat
          de telle sorte qu’il devienne contractuel entre le corps électoral
          et ses représentants. Le mandat impératif est une piste à étudier.

          Par ailleurs, il faut définitivement mettre un terme au charcutage
          de la carte électorale par les services du ministère de l’Intérieure.
          Des parlements régionaux d’une part et une diminution drastique
          des élus au palais Bourbon d’autre part seraient une autre piste...

          Rien de tout cela ne sera envisageable sans en passer par un
          (ou des) référendum d’initiative populaire...on me dit dans l’oreillette
          que cette disposition a bien été voté par les chambres en 2013 mais 
          qu’elle est inapplicable parce que blablablabla... peuple idiot etc....

          Pourquoi pas une pétition ? Il faut simplement au minimum
          4,8 millions de signatures ( la loi exige 1 électeur sur 10 inscrit sur 
          les listes électorales )...au boulot !!!



          • Elliot Elliot 20 juin 2017 15:00

            La question est oiseuse : Macron ne fait pas mystère de ses intentions. Vers plus de libéralisme, davantage de dérégulation sociale, plus d’intégration européenne par le bas, le moins-disant social devient la norme économique. 

            Dans ces conditions on ne peut que dire tout et le contraire de tout pour pouvoir « plaire à la fois à son père et à tout le monde »

            Le mystère réside plutôt dans le fait que cette politique marquée implicitement au sceau de la schlague ait réussi à convaincre tant d’électeurs. 

            Autre mystère : le score de Marine Le Pen, parangon d’incompétence, qui lui a cependant ouvert les portes du deuxième tour où immanquablement elle était battue.

            Au demeurant sa prestation calamiteuse au débat contre Macron était à l’image de ce qu’elle est réellement , forte en gueule mais limitée intellectuellement au point de ne même pas parvenir à faire un tant soit peu illusion.

            Alors il faut bien se pencher sur les causes de cette désaffection du peuple pour l’exercice démocratique, un tel taux d’abstention interpelle sur la désespérance généralisée qui en est en grande partie à l’origine et l’absence de perspectives qui en découle.

            La révolution n’est sans doute pas d’avoir assisté à la déroute du parti socialiste, c’est en réalité un point positif, on ne joue pas impunément avec le bonheur des gens ou d’avoir vu la Droite réduite en peau de chagrin ni même d’avoir assisté à l’émergence d’une nouvelle force impalpable, gélatineuse où se côtoient, sans se marier, l’eau fraîche et l’huile rance, la vraie révolution est peut-être celle qui gronde sans avoir voulu se faire entendre dans les urnes et qui risque d’éclater quand le peuple en aura marre. Vraiment et sans retour.


            • Emma Joritaire 21 juin 2017 09:12

              @Elliot

              « Au demeurant sa prestation calamiteuse au débat contre Macron... »

              Ca,c’est ce que tout le monde dit, mais pour ceux qui ont bien observé le masque figé et cireux du gandin au cours des cinq premières minutes du débat , il est évident que le Macron a d’emlée été cramé, et qu’il ne s’en est pas remis..

              Pour contrer Marine, il ne restait plus alors qu’à laisser turbiner à fond l’alliance contre nature des médias de l’oligarchie et de l’antifascisme de pacotille, ici incarné par Elliott, jusqu’à ce que Marine Le Pen elle-même, n’ose plus dire que sa perforrnance n’avait pas été si mauvaise que cela.


            • Elliot Elliot 21 juin 2017 12:20

              @Emma Joritaire

              Manifestement vos niveaux d’exigence sont à l’aune des braiments des ânes qui ne savent qu’éructer des « on est chez nous » jusqu’à l’extinction de voix.

              Elle n’a pas seulement été mauvaise c’est-à-dire égale à elle-même, elle a été nulle et en plus elle a été forcée de le reconnaître, ce qui était un premier pas sur le chemin de la sagesse malheureusement vite oublié.

              Après un quinquennat Sarkozy suivi de celui de Hollande, le fond aurait été touché avec la Marine et sa tribu de débiles.

              Même son père, homme lettré s’il en est, ne parvient pas à cacher sa honte.


            • Emma Joritaire 21 juin 2017 20:42

              @Elliot

              "Manifestement vos niveaux d’exigence sont à l’aune des braiments des ânes...« 

              Je préfère braire avec les ânes que ricaner avec les hyènes de l’oligarchie mondialiste. Et s’il existe une prière pour aller au paradis avec les ânes (Francis Jammes), il n’en existe aucune pour aller en enfer avec les charognards.

               »...elle a été nulle et en plus elle a été forcée de le reconnaître...« 

              Faut lire tous les mots :

               »...jusqu’à ce que Marine Le Pen elle-même, n’ose plus dire que sa performance n’avait pas été si mauvaise que cela.« 

               »Même son père, homme lettré s’il en est, ne parvient pas à cacher sa honte."

              Le vieux cité et encensé par ceux-là même qui le vomissaient... Il n’en finit plus de tomber de plus en plus bas, ce pauvre J.-M. D’ici à ce qu’il soit fait membre donneur de la LICRA et du MRAP réunis, il s’en faut de deux ou trois lettres (anonymes) à la Kommandantur du Politiquement Correct.


            • Elliot Elliot 22 juin 2017 11:59

              @Emma Joritaire »



              ...jusqu’à ce que Marine Le Pen elle-même, n’ose plus dire que sa performance n’avait pas été si mauvaise que cela.« 


              Si elle n’ose plus le dire, comment savez-vous qu’elle s’estime pas si mauvaise que ça ? 
              Le vrai courage aurait été de défendre l’indéfendable et d’affirmer mordicus qu’elle avait été bonne. Contre toute évidence !


            • Emma Joritaire 23 juin 2017 00:35

              @Elliot

              « Si elle n’ose plus le dire, comment savez-vous qu’elle s’estime pas si mauvaise que ça ? »

              Parce qu’elle l’a dit, à un moment.. C’est pourquoi, j’ai écrit « elle n’ose plus le dire », et pas « elle n’ose pas le dire ».

              C’est peut-être surprenant pour toi, de la part d’un Untermensch du Front national, ce genre de nuances, mais c’est comme ça.


            • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 21 juin 2017 18:17

              Je ne suis pas tellement d’accord avec vous. Pour utiliser un mot très à la mode, il a été radicalement « disruptif » face aux usages, et il n’était pas du tout dit que ça passe. Qui, croyait en ses chances, ne serait-ce que trois mois avant les élections ? Personne. 


              Si la suite de l’article est beaucoup moins élogieuse, il faut quand même rendre à César ce qui est à César, ce qui n’est pas une vision partisane, mais aussi objective que possible smiley

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