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Accueil du site > Tribune Libre > Maudits Français ?

Maudits Français ?

J’écoutais distraitement l’émission de Christiane Charette en direct du salon du Livre de Québec ce matin quand l’un des écrivains invités, Richard Dubois, a commencé à parler des Français…
 Et, quand un Québecois « se lâche » sur les Français, on en prend généralement pour « notre » grade car si le Français est apprécié, voire envié pour ce qu’il incarne (la culture, l’élégance, l’esprit,…) dans l’imaginaire collectif du peuple québecois, le Français d’aujourd’hui est aussi, il faut bien l’avouer, maudit. Un « Maudit Français » qui sait fort bien jouer à son avantage de l’image qu’il projette auprès de ses cousins de la belle Province et qui, à force d’en abuser parfois, provoque l’incompréhension autant qu’il exacerbe les jalousies.
 
Je parle du « Français de France » qui s’est pris d’amour pour le Québec (ils sont fort nombreux) et a planté sa tente chez ses cousins nord américains. Le Français l’oublie souvent, mais le Québecois est bien un Américain du nord, mais dans un îlot de francophonie. Je parle aussi du Français resté vivre dans son pays qui, en 2009, rayonne toujours sur son ancienne colonie. Pas un jour sans que Radio Canada n’évoque l’ancienne mère-patrie, les frasques de son président, les joutes verbales opposant politiques ou intellectuels, ou n’interroge un expert, scientifique ou sociologue, sur tel ou tel grand sujet de société, ce qui pourrait laisser supposer à tort que les meilleurs spécialistes ne se trouvent ni au Québec ni dans le reste du Canada…
 
Le Français est un emmerdeur…
 
L’animatrice a rappelé à un Richard Dubois un poil agacé, qu’il avait écrit des lignes un peu sévères sur les « maudits Français » il y a quelques années et qu’il ne s’était pas privé de leur adresser les reproches habituels : le Français est arrogant, le Français se croit le peuple le plus intelligent de la planète, le Français aime faire la leçon (de français mais aussi d’histoire ou d’histoire de l’art), le Français étale sa culture, le Français est un intello, le Français a l’esprit de contradiction, le Français est contestataire, le Français est froid et cassant, le Français sait tout sur tout, le Français parle un langage abscons tout en étant persuadé que tout le monde le comprend, le Français ne comprend pas le québecois, le Français part du principe que tout le monde a intégré ses références littéraires ou culturelles, le Français -qui raffole du débat d’idées- pratique le persiflage comme un art, le Français veut toujours avoir le dernier mot et un « bon mot » de préférence, le Français parle français avec un « accent » précieux, etc, etc. Cette représentation est à la fois caricaturale et plutôt juste avouons-le… De toute façon, les petits et grands travers des Français ne sont un mystère pour personne et on pourrait poursuivre sur sa personnalité si caractéristique pendant des pages et des pages ! En résumé, tout le monde aura compris que le Français est un emmerdeur et veut être le centre du monde…
 
Là où ça devient intéressant, et nouveau, c’est que ce même Richard Dubois admet devant Mme Charette qu’il a appris à connaître et à apprécier les Français en passant du temps dans l’Hexagone. Il prétend qu’il a même fait quelques belles découvertes… Il a observé, par exemple, que les Français étaient plus hospitaliers qu’accueillants alors que, selon lui, les Québecois seraient plus accueillants qu’hospitaliers... On sent qu’il a passé un certain temps en France, en effet, pour jouer ainsi sur les mots… Et d’expliquer comment se sont déroulés plusieurs dîners parisiens auxquels il a participé. Chez l’un, les invités déclamaient de la poésie accompagnés au piano par un invité musicien (je ne peux m’empêcher de noter au passage, la jolie image d’Epinal des dîners de l’élite intellectuelle de la capitale…). Chez un autre, on évoquait André Breton ou Karl Marx tout en sollicitant votre avis sur la question… Ou de rapporter comment il a été admis dans le cercle familial ou amical de tel hôte au départ sur la réserve. Et de faire son mea culpa en reconnaissant que les Français n’ouvrent pas facilement leur porte et qu’il faut persévérer pour devenir intime avec eux. Mais, une fois franchi ce cap, ils vous laissent pénétrer leur univers avec une belle générosité et vont parfois jusqu’à vous introduire au sein de leur famille. Il comparait cette amitié longue à mûrir avec la chaleur spontanée du Québecois qui est d’un abord facile, souriant et capable de « jaser » avec le premier venu sans, pour cela, avoir besoin de connaître son arbre généalogique...
 
M. Dubois a pris de nouvelles habitudes en France puisqu’il semble trouver étrange qu’un dîner -ou plutôt un souper (en bon québecois)- puisse débuter vers 17H30 pour s’achever sur les coups de 20H30… S’il est vrai que certains soupers se déroulent à l’heure à laquelle les écoliers français dévorent leur goûter, tout dépend aussi de la nature du souper ou des habitudes du groupe social qui reçoit. Avec mon mari, il nous est arrivé plus d’une fois de nous rendre à un souper informel vers 15H30 le week end… Le plus souvent, les invitations sont lancées pour 18H-18H30, voire 19H, ce qui reste, je vous l’accorde fort tôt pour un Français, en particulier s’il est Parisien !
 
Je confirme que tout ce que dit Richard Dubois est vrai. Oui, tout cela est vrai, je l’ai vu, je l’ai vécu, en France comme au Québec, à cela près que ce que décrit notre écrivain québecois est éminemment caricatural. En France, les dîners en ville ne se déroulent pas de la même façon selon qu’on vit à Paris ou en province, dans une mégalopole ou une ville de taille moyenne, dans un milieu élitiste ou chez des Français moyens, chez les jeunes, les quadras ou les séniors, etc.
 
Les qualités des ses défauts
 
En tant que française vivant au Canada (pas seulement au Québec) depuis plusieurs années, je suis et serai probablement toujours perçue comme « typiquement française », d’abord en raison de mon accent « si français », de mon métier, de mon goût pour la joute intellectuelle « virile mais correcte », d’un humour typiquement français, de mon éducation, de mon besoin de retourner régulièrement en France pour me ressourcer auprès de mes « réseaux » (familial, amical, intellectuel), bref de tout ce qui fait qu’un Français est facilement identifiable au milieu d’un groupe d’étrangers. Mais cela ne nuit en rien à une bonne intégration. Je me sens bien dans ce pays, et j’ai le sentiment que ma patrie d’adoption m’a intégrée facilement. Ces petites différences énumérées par M. Dubois sont agaçantes pour les Québecois quand elles sont cumulées ou caricaturales. Mais les Français « cool », ceux qui débarquent et font l’effort de se concentrer suffisamment pour comprendre le québecois sans avoir à faire répéter, ceux qui sont ravis d’être conviés en toute simplicité à « un party » dans une cabane à sucre avec, au menu, « poutines » et « blés d’Inde » beurrés (prononcer « blé d’Aïnde »), ceux qui trouvent génial de danser avec tout une « gang » (prononcer « gagne ») de Québecois déchaînés sur la musique de Michel Pagliaro, des « Cowboys fringuants » ou de « Mes Aïeux » dehors par une (très) fraîche soirée d’automne, ceux qui prennent le risque de finir congelés par moins 31 degrés le soir de la St-Sylvestre à Québec pour crier le décompte de la nouvelle année avec la ville entière,… ceux-là n’ont aucun souci à se faire. Parce que les Québecois sont comme ça, été comme hiver, ils vivent dehors et en « gang ». Ils ont besoin de chaleur humaine dans ce pays aux saisons si violemment contrastées. Un printemps attendu avec trop d’impatience qui peine à s’imposer et laissera vite place à un été aussi chaud qu’éphémère. Un automne coloré, flamboyant prendra la relève et ce sera l’« été indien ». La plus belle des saisons. La plus colorée aussi. Il faut voir l’été indien au moins une fois dans sa vie tant septembre et octobre peuvent être magiques. Puis, les oies repartent et c’est déjà l’hiver qui s’annonce… L’hiver qui s’installe… durablement (4 à 6 mois). Parfois polaire, presque toujours sec et ensoleillé et, aux yeux des Québecois, toujours trop long.
 
Le climat québecois explique sans doute bien des choses, notamment leur ingéniosité, leur désir de chaleur humaine, leur esprit de solidarité. Quel peuple aurait pu survivre aux rudesses de l’hiver sans l’entraide et le système D ? Aucun… M. Dubois a peut-être raison de penser que les Québecois sont plus accueillants qu’hospitaliers mais, ce qui est certain, c’est que mon mari et moi-même n’avons jamais rencontré, en France, cette bienveillance et cet esprit de solidarité « spontanés ». Au Québec, un ami de fraîche date ou un voisin peuvent ne jamais vous avoir invité à leur table, mais cela n’empêchera pas ce même ami ou ce même voisin de vous tendre une main secourable, une aide aussi inespérée qu’inattendue, avec un naturel et un tact immenses. Je peux en témoigner pour l’avoir vécu.
Hospitalier ou accueillant ne signifient pas grand-chose en vérité. Ce qui est frappant, en revanche, c’est que chaque peuple a des qualités et des défauts qui le caractérisent « typiquement ». Mais ces mêmes peuples ont aussi les qualités de leurs défauts. Et c’est probablement ce qui les rend si attachants.
 
Par Véronique Anger-de Friberg. Billet d’humeur du 18 avril 2009. Mes autres billets d’humeur : http://www.lesdialoguesstrategiques.com/index.php?option=com_content&task=view&id=159&Itemid=163 

Moyenne des avis sur cet article :  4.56/5   (36 votes)




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27 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 20 avril 2009 10:35

    J’ai beaucoup aimé votre article pour ses qualités d’écriture et le regard que vous portez sur les relations entre les Français et les Quebécois, parfois du genre « je t’aime moi non plus ».

    Il est vrai que les Français sont parfois un tantinet arrogant (et jusqu’au sommet de l’Etat !), mais ce genre de reproche est universel : il y a toujours un peuple pour trouver son voisin arrogant ou pour l’affubler d’un défaut intrinsèque. A cet égard, nous avons nous-mêmes beaucoup brocardé les Anglais pour leur condescendance et les Allemands pour leur balourdise.

    Cela m’amène au seul reproche que je fais à votre papier : en écrivant « chaque peuple a des qualités et des défauts qui le caractérisent typiquement », vous donnez du poids aux arguments des amateurs de clichés. Mais bon, cela ne gâte pas le plaisir de vous avoir lu !


    • Marsupilami Marsupilami 20 avril 2009 11:45

      @ L’auteur

      Merci pour cet article très drôle et très réaliste. En récompense, une vidéo des Maudits Français de Lynda Lemay.

      • Mmarvinbear mmarvin 20 avril 2009 13:18

        Je voulais mettre le lien... Trop tard...
        Maudit français !
         :) :) :)


      • Marsupilami Marsupilami 20 avril 2009 13:29

        @ mmarvin

        Ben, il fallait mettre à la place un lien sur ces autres Maudits Français (attention, c’est du lourd, quasi insupportable…).

      • maharadh maharadh 20 avril 2009 14:35

        12 août

        On a emménagé aujourd’hui dans notre nouvelle maison, dans le Québec ensoleillé. Cet endroit est vraiment magnifique. Les forêts sont si majestueuses. Je suis impatient de les voir couvertes de neige.
        J’adore cet endroit.

        14 octobre

        Le Québec est l’endroit le plus beau de la planète. Les feuillages passent par toutes les nuances du rouge et de l’orange.

        Je suis allé en promenade dans ces belles forêts et j’ai aperçu des élans. Ils sont tellement gracieux. Ce sont sans doute les animaux les plus merveilleux sur terre.

        J’ai l’impression d’être au paradis.
        J’adore cet endroit.

        11 novembre

        Bientôt l’ouverture de la chasse aux élans. J’ai du mal à imaginer qu’on puisse tuer des créatures aussi adorables.

        J’espère qu’il va bientôt neiger.
        J’adore cet endroit.

        2 décembre

        Il a neigé cette nuit. Au réveil, j’ai vu que tout était recouvert de blanc. On dirait une carte postale.

        Nous sommes sortis pour déblayer la neige sur les marches et nous avons dégagé le chemin d’accès à la pelle. Nous avons fait une bataille de boules de neige (j’ai gagné) mais quand le chasse-neige est passé, nous avons dû reprendre les pelles pour dégager la neige qui a poussé dans notre chemin.

        Quel endroit merveilleux !
        J’adore le Québec.

        12 décembre

        Encore de la neige cette nuit. J’adore ! Le chasse-neige nous a refait une farce en encombrant le chemin.
        J’adore cet endroit.

        19 décembre

        Encore de la neige cette nuit. Je n’ai pas pu aller travailler. Le chemin est obstrué par la neige. Je suis exténué à force de pelleter.
        Enfoiré de chasse-neige.

        22 décembre

        Cette merde blanche est encore tombée toute la nuit. J’ai des ampoules plein les mains à cause de la pelle. Je suis sûr que le chasse-neige est planqué dans le virage et attend que j’aie dégagé le chemin.
        Le connard !

        25 décembre

        Joyeux Noël de merde ! Encore cette saloperie de neige. Si seulement je pouvais mettre la main sur le fils de pute qui conduit le chasse-neige. Ma parole, je lui fais la peau à ce con ! Je me demande pourquoi ils n’ont pas rajouté du sel sur la route pour faire fondre cette putain de glace !

        27 décembre

        Encore cette merde blanche la nuit dernière. Je suis resté enfermé trois jours, sauf pour dégager le chemin à chaque passage du chasse-neige. Je ne peux plus aller nulle part. La voiture est enfouie sous un tas de neige.

        Le gars de la météo dit qu’on doit s’attendre à 25 cm de merde cette nuit. Vous avez une idée de combien de pelletées ça représente 25 cm ?

        28 décembre

        Le météorologue de mes deux s’est foutu dedans. Cette fois c’est plus de 80 cm qu’il est tombé. A ce train là, ça ne fondra pas avant l’été !

        Le chasse-neige est resté coincé sur la route, et l’autre burne est venu à la porte pour m’emprunter une pelle. Après lui avoir raconté que j’avais déjà bousillé six pelles en dégageant la neige qu’il balançait dans mon allée, je lui ai cassé la dernière qui me restait sur sa sale gueule !

        4 janvier

        J’ai quand même pu sortir aujourd’hui. Je suis allé au magasin acheter à manger et sur le chemin du retour, un connard d’élan est venu emplafonner l’avant de la voiture. Il a fait 800 Dollars de dégâts. On devrait massacrer ces putains de bestioles. Je croyais que les chasseurs les avaient toutes tués en novembre.

        3 mai

        J’ai conduit la voiture au contrôle en ville. Vous me croirez si vous le voulez, la caisse est complètement bouffée par cette saloperie de sel qu’ils ont répandu partout sur la route cet hiver.

        10 mai

        Les déménageurs sont là. On retourne à Paris.

        Je n’arrive pas à imaginer que quelqu’un sain d’esprit puisse avoir envie de vivre dans ce pays paumé !!!!!

        Maudits Québéquois !


        • Jojo 20 avril 2009 17:12

          A l’auteure, mes respects Madame,

          Superbe article merci. J’ai également fait connaissance avec Monsieur votre Blog et je sais qu’il n’a pas fini de m’avoir sur le dos...

          Juste une remarque sans vouloir être désagréable, j’ai essayé de lire votre interview ou devrais-je dire votre dialogue, avec le Professeur Ali Saïb et certains textes se chevauchaient, vous devriez vous faire aider pour la mise en page, un tel contenu mérite une meilleure présentation. Merci encore.

          Maharadh, je vous colle un procès, je suis plié en deux... 



        • Fergus fergus 20 avril 2009 17:42

          Très drôle, Maharadh.

          Dans les années 70, je m’étais amusé à faire un truc dans le même genre à propos des hippies qui partaient s’installer sur le Larzac. Les Causses, c’est aussi grandiose l’été et terriblement inhospitalier l’hiver. J’ai perdu le texte dans un déménagement.


        • maharadh maharadh 20 avril 2009 18:31

          @fergus,
          Merci, pour tout dire je me suis servi d’un texte de mon blog qui concernait à l’origine les Vosgiens, je l’ai donc adapté aux quebecquois mais on peut le l’adapter à n’omporte quelle région où pays, ainsi la guéguerre et les blagues sur les belges sont légions chez nous comme les belges en ont aurant sur nous.

          L’important quand on émigre est pour ma part de faire l’effort d’aller à la rencontre des autres et non l’inverse.

          N’en est-il pas ainsi dans tous les pays du monde ?


        • Fergus fergus 20 avril 2009 19:06

          Absolument, Maharadh : ne pas aller à la rencontre des autres est non seulement un facteur d’isolement imbécile mais également une faute contre sa propre humanité.

          Sans compter que l’on se prive de souvenirs formidables !


        • maharadh maharadh 20 avril 2009 19:54

          @jojo,
          Excusez-moi je n’avais pas lu complètement votre commentaire mon égo certainement, pour le procès attendez un peu SVP j’ai un compte à régler avec la justice de mon pays ou plutôt avec ses soi-disants représentants que sont les avocats, vous comprendrez aisément quelle priorité j’accorde.
          Merci à vous.


        • Caturix 20 avril 2009 14:48

          ca me rappelle la bonne blague Quèbecoise encore que, est ce vraiment une blague : quelle est la différence entre un bon francais et un maudit francais ? Le bon francais, c est celui qui repart en france...

          Bon, sans rire, il est vrai que le francais est souvent mal vu au Québec. Aillant vécu là bas quelques temps, j’ai pu me / les questionner sur ce sujet. S’il est vrai que nos attitudes et coutumes divergent, j’en suis arrivé à la conclusion (peut être fausse) que notre différence profonde, à la base de nos conflits, découle des structures sociales. En gros, la structure sociale Québecoise est organisée sur le concept de groupe, ce qui implique la protection de ce groupe. Ainsi, on évite généralement toute confrontation directe : débats, ironie, mise en comparaison des valeurs ou connaissances etc.
          L’autre gros problème me semble t il est notre partage linguistique. En effet, lorsque un francais va dans un pays non francophone (surtout si les styles de vie semblent être identiques), la différence linguistique marque la différence culturelle, on prend donc garde à ce que l’on dit ou fait. Or souvent, on a tendance à considérer les Québecois comme des francais juste un peu différents alors qu’ils le sont complètement. Et là, on veut faire un bon mot, mais ca ne passe pas...
          Mais bon, comme l’a dit fergus, attention aux généralisations :)


          • Zalka Zalka 20 avril 2009 15:21

            Blague d’autant amusante lorsque l’on sait que la très grande majorité des québecquois n’est arrivé sur place qu’après la cession de se territoire à la « perfide albion ».

            Les « maudits français » seraient ils les quecbecquois ? ^^


          • Ungh Ungh 20 avril 2009 14:54

             Chouette article, plein d’enseignements qui a la qualité d’aller plus loin que les images d’Épinal habituelles.

            Perfect.


            • Yvance77 20 avril 2009 15:56

              Salut,

              Billet bien sympa ma foi. Et c’est vrai que les français sont parfois ressentis de la sorte. Etant moi même expatrié, et travaillant dans l’industrie du tourisme je me bats d’une contre ces préjugés, et il faut avouer que nous sommes loin mais alors très loin d’être le peuple le plus pénible.

              Et question « arrogance et insupportable » voyez un américain-les-rois-de-la-bannière-étoilée-à-la-fin-du film et vous en reviendrez.

              Les clichés et les images d’Epinal restent, mais à ce jour aussi il y a un profond questionnement concernant la France multicolore qui revient sur le tapis, et l’incompréhension que cela génère.
              Je me bats pour cela aussi en militant pour une intégration réussie mais cela passe mal chez les interlocuteurs.

              Et puis il y a bien cette chanson de Lynda Lemay qui résume tout :

              http://www.dailymotion.com/related/x5vf4l/video/x6uenz_les-maudits-francais-par-linda-lema_creation?hmz=74616272656c61746564

              A peluche


              • MoiMoi MoiMoi 20 avril 2009 16:24

                Pour ce qui est du Quebec si vous aimez pas vous pouvez repartir on vous retient aucunnement


                • mike57 20 avril 2009 16:34

                  C’est un ressentiment anti-français ,qui perdure de géneration en génération ,depuis le XVI °siécle,quand le roi de France abandonna cette province,pour les Caraïbes,l’Océan Indien et les Comptoirs de l’Inde(Chandernagor,Pondicheri)


                  • Gaëtan Pelletier Gaëtan Pelletier 20 avril 2009 19:46

                    Le Québécois va répondre...
                    L’article est très bien fait.
                    Le « maudit Français » date d’il y a 50 ans... En fait, le peuple québécois, avant ce que l’on nomme « La révolution tranquille » (vers les années 60) était un peuple complètement dominé par la religion catholique, un peuple de terriens et... condamné à la terre. Donc, très peu instruit.
                    Seuls les prêtres savaient lire... Pas loin de la vérité.
                    Le Québec a beaucoup évolué. Les gens aussi. Et ils aiment bien les français. Pour ce qui est des « hautains », on en trouve partout. Même au Québec... Ce n’est plus une question de peuple, mais une question de personnalité. Nous avons notre lot de « chiants » au Québec...

                    Les rapports ont également évolué. La France, depuis quelques décennies, est plus ouverte au Québec et à la mentalité des Québécois. Et vice-versa. La « culture » québécoise s’est davantage implantée en France ( par la chanson, ex.). Ce qui a permis une certaine ouverture d’esprit.
                    Qui n’a pas un ami français, ici ?
                    Pour l’instant, les rapports les plus difficiles nous proviennent des étasuniens. Ce nombril du monde commence à taper, et il doit bien taper tout le monde.
                    Mais encore là, souvent cette vision provient de rencontres personnelles qui n’ont probablement rien à voir avec l’étasunien sympathique. Il doit bien en exister...
                    On dit qu’il n’y a pas de sots métiers, mais seulement de sottes gens.
                    Alors, il n’y a pas de peuple crétin ou hautain, mais si vous en rencontrez un sur le net, hautain et pas très sympathiques.
                    C’est un individu...
                    Il est vrai que chaque peuple a ses caractéristiques. Mais pour une ouverture sur le monde, peu importe d’où les gens proviennent, il faut un peu savoir distinguer l’individu du peuple.
                    Bon ! Je m’en retourne dehors.
                    Je dirais plutôt... Maudit hiver !
                    P.S. : Où avez vous donc pris cette photo de ma maison ?
                     smiley
                    Bonne journée à tous.


                    • Daniel Roux Daniel R 20 avril 2009 19:47

                      Beau texte agréable à lire, vivant, vécu, convaincant.

                      J’ai un peu voyagé, seul et en couple, désargenté puis plus à l’aise.

                      Partout j’ai rencontré des gens agréables et désagréables. Partout j’ai constaté de l’anthropocentrisme, du chauvinisme, de la curiosité.

                      Je me souviens d’une phrase en particulier, lorsque naïvement j’avais émis l’avis que « c’est mieux là qu’ailleurs ». Mon interlocuteur m’avait gentiment repris,« Ce n’est pas mieux, c’est différent ».

                      Partout, des gens sont restés indifférents ou m’ont gentiment aidé lorsque j’éprouvais des difficultés.

                      Moi-même, je peux être indifférent, égoïste ou au contraire altruiste voire généreux selon les jours, les rencontres, l’humeur.

                      Les canadiens ne me paraissent pas différents des autres peuples au fond. La différence de perception vient probablement du fait que nous comprenons ce qu’ils disent, ce qui n’est pas si évident lorsque le langage, même maitrisé, est appris. De plus, nous les considérons un peu comme des cousins. Forcément, en famille, les rapports sont à la fois plus francs et plus émotionnels.

                      En tout cas, votre article donne envie de découvrir celle que nous appelons encore « la belle province ».


                      • Philippe95 20 avril 2009 19:59

                        Une nation c’est vaste disait Mitterrand.

                        J’ai une modeste certitude : La densité de c..s dans une population est une constante universelle : Il y en a a due proportion de chaque côté de l’atlantique, autour de la Seine comme autour du Saint-Laurent.


                        • Proudhon Proudhon 20 avril 2009 20:11

                          Ce texte sur le Québec me fait penser au petit jeune qui a démissionné de l’entreprise où je travaille et décidé de partir au Québec (il connait un ami là-bas), dans un premier temps en touriste et plus si affinité.
                          Marre de la France et du peu de considération des ouvriers productifs de base me disait-il. Ils nous prennent pour de la merde.
                          Je ne sais pas si au Québec ce sera mieux.

                          Les ouvriers sont-ils considérés au Québec ?


                          • moebius 20 avril 2009 23:30

                            le maudit français est apparemment un français stéréotypé. Cher amis canadien faut ’il absolument se conformer a ce shéma pour ne pas vous décevoir et vous complaire. Nous autres n’avons pas que je sache de vision stéréotypé du canadien. De l’américain , de l’ italien, du belge et de l’austo hongrois, oui et nous en usons mais du canadien, non ! cela nous manque. Faites nous donc parvenir au plus vite une carte postale représentative du canadien type pour que nous puissions a notre tour participer à ce jeux de con. Merci bien cher cousin


                            • moebius 20 avril 2009 23:43

                               les ouvriers sont étrangers ; ils sont parfaitement reconnu ailleurs que dans leur pays d’origine et surtout par les ouvriers du cru.. a condition qu’ils restent entre eux. C’est bien connu en France autant qu’ailleurs...la différence avec le pays d’origine c’est la paie la bas comme ici..le canada c’est grand, c’est l’inconnu et puis il y’a l’hiver et ça vaut le détour mais pour la reconnaissance social... vous resterez un d’ces maudits français et méme si vous n’étes pas arrogant, il vous percevront comme quelqu’un d’arrogant c’est quasi obligatoire.. c’est comme ça c’est un complexe


                              • Halman Halman 26 avril 2009 13:11

                                "le Français étale sa culture, le Français est un intello, le Français a l’esprit de contradiction, le Français est contestataire, le Français est froid et cassant, le Français sait tout sur tout, le Français parle un langage abscons tout en étant persuadé que tout le monde le comprend, le Français ne comprend pas le québecois, le Français part du principe que tout le monde a intégré ses références littéraires ou culturelles, le Français -qui raffole du débat d’idées- pratique le persiflage comme un art, le Français veut toujours avoir le dernier mot et un « bon mot » de préférence, le Français parle français avec un « accent » précieux, etc, etc."

                                Mais si Véronique ils sont comme ça !

                                Vous ne le voyez pas parce que vous êtes là bas mais à Paris ce n’est pas une caricature c’est un réalité !

                                C’est leur manière de fonctionner.

                                Ils savent tout sur tout mieux que tout le monde et ne se gênent pas d’expliquer ouvertement ou dans votre dos que vous êtes un con si vous n’êtes pas de leur avis.

                                Et cela ne les dérange absolument pas si vous leur expliquez que dans tel domaine vous êtes professionnel et qu’ils se trompent, ils continuent à être persuadés que vous déconnez quand même à plein tube sans rien y savoir. C’est carrément pathologique !

                                Même en lisant les commentaires sur Agoravox vous en avez la preuve quasiment à chaque discussion. Ils ignorent tout d’un domaine mais s’y connaissent mieux que celui qui le pratique et lui démontrent inlassablement à coups d’arguments ridicules que c’est vous qui vous trompez.

                                Ils fonctionnent dans la critique systématique. Comme une sorte d’automatisme inné.

                                Pour vous intégrer à un groupe, ils vous regardent de travers et ne vous parlent pas jusqu’au moment où vous critiquez quelqu’un ou quelque chose, quand vous râlez, quand vous piquez votre petite colère contre quoi que ce soit. Alors d’une minute à l’autre changement radical de comportement, ils vous parlent et vous trouvent soudainement très sympathique.

                                Incapables de se remettre en question.

                                Parce que dans leur école d’ingénieur ou de commercial ou ou de secrétaire ou de n’importe quoi on leur a appris telle chose alors impossible de leur faire remettre leur connaissance en question. Ils vous expliquent qu’on leur a appris ça alors c’est ça et vous êtes un con si vous essayez de leur démontrer leur erreur.
                                Exemple concret encore cette semaine : Des élèves infirmières en première année, leur premier stage, premier jour dans un service de soins. Elles ont appris certaines choses à l’école, voient les collègues travailler différemment. Incapables de s’adapter et de se poser des questions elles font des lettres à la direction de l’hôpital pour critiquer la manière de travailler de professionnelles qui ont 20 ans d’expérience ! Typique et systématique ici !

                                Ils intellectualisent à mort tout et n’importe quoi en se prenant au sérieux c’en est comique et ridicule. Même la Star Ac où les nouvelles plaques d’immatriculations ils en arrivent à avoir des débats hautement philosophiques et à en faire des analyses artistiques, politiques, sociologiques, économiques et même psychologiques hyper poussées !

                                On leur installe un logiciel professionnel qui est pourtant techniquement et ergonomiquement un foutage de gueule magistral, ils s’en pavannent, en parlent hyper pros au self aux collègues le midi. Ils emmènent leurs ordis portables au restaurant, l’allument et en font des dissertations philosophico techniques de super haute volée, même si c’est un truc ridicule et foireux pas possible.

                                Ca n’arrête pas ! Ils sont comme ça pour tout tout le temps, de la peinture des ascenseurs à la conquête spatiale, ils critiquent systématiques et savent tout sur tout mieux que les autres ! Ils auraient fait bien sur mieux que les peintres, mieux que les astronautes !

                                C’est normal !

                                Mais qu’est ce que c’est lourd, qu’est ce que c’est con oui !


                                • Fergus fergus 26 avril 2009 13:55

                                  Vous avez raison sur un certain nombre de points, Halman.

                                  Mais là encore il convient de ne pas tirer de leçon générale. Car si des Français « intellectualisent tout » et ont « des avis sur tout », il y en a aussi - et vous comme moi en avons connu de nombreux comme cela - qui n’intellectualisent rien et n’ont d’avis sur rien.

                                  A l’arrivée, cela fait une moyenne, ne coyez-vous pas ? 


                                • Reinette Reinette 26 avril 2009 14:10

                                  Véronique, bonjour,


                                  le Français est arrogant, le Français se croit le peuple le plus intelligent de la planète, le Français aime faire la leçon (de français mais aussi d’histoire ou d’histoire de l’art), le Français étale sa culture, le Français est un intello, le Français a l’esprit de contradiction, le Français est contestataire, le Français est froid et cassant, le Français sait tout sur tout, le Français parle un langage abscons tout en étant persuadé que tout le monde le comprend, le Français ne comprend pas le québecois, le Français part du principe que tout le monde a intégré ses références littéraires ou culturelles, le Français -qui raffole du débat d’idées- pratique le persiflage comme un art, le Français veut toujours avoir le dernier mot et un « bon mot » de préférence, le Français parle français avec un « accent » précieux, etc, etc.

                                  Allez en Bretagne, en Auvergne, ou Normandie, vous entendez le même discours (dans la phrase, remplacez français par parisiens)


                                  • Fergus fergus 26 avril 2009 17:15

                                    C’est même vrai dans Paris intra-muros ! Il suffit d’écouter les habitants des quartiers périphériques du 19e ou du 20e arrondissement parler de ceux des arrondissements centraux.


                                  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 26 avril 2009 23:26

                                    Bon, d’accord... si on faisait un pas de plus ?




                                    Pierre JC Allard

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