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Accueil du site > Tribune Libre > Misère du vote blanc ... et de l’élection

Misère du vote blanc ... et de l’élection

Les élections approchant, il nous faut reparler du vote blanc.

Rappelons que voter blanc consiste à dire au pouvoir qui sortira des urnes que vous ne vous êtes reconnu dans aucune des propositions politiques du scrutin, ce qui arrive fréquemment quand ce pouvoir préfère le scrutin majoritaire au scrutin proportionnel. Ce qui pose problème, c'est la piètre considération qu'il attache à votre participation citoyenne, qu'il sollicite grandement par ailleurs (1). Notre admirable assemblée à fait mine en novembre dernier, de rehausser cette considération en accédant avec bienveillance à cette demande largement soutenue par la population, de la prise en compte du vote blanc. Les votes blancs seront désormais comptés à part, valides donc, mais sans l'être toutefois puisque non comptabilisés dans les suffrages exprimés. Le ridicule ne tue toujours pas, semble-t-il.

On comprend que cette comptabilisation dans les suffrages exprimés, aurait pu générer des cas de candidats élus avec des pourcentages ridicules, voire non élus - les sièges restent vides -, ce qui ne serait pas de nature à renforcer la légitimité fortement entamée de nos institutions. Cachons donc au grand animal (le peuple) la réalité des choses, pour ne pas l'éveiller inutilement. Notez que cette modification du code électoral entrera en vigueur le lendemain du second tour des municipales, ce qui n'est pas très bien dissimuler ici quelle priorité existe entre le conservatisme institutionnel - protéger le régime et ses élus – et l'écoute des citoyens-électeurs. Gageons que ceci constitue une goutte supplémentaire dans le vase déjà fort rempli du mépris du peuple à l'égard de la classe politique comme l'est probablement aussi cette loi de non-cumul, votée, mais dont l'application est reportée en 2017.

 

Attachons-nous maintenant à cette machine à voter à répétition, j'ai nommé l'électeur.

Il se répartit en deux familles selon la couleur de son bulletin de vote, blanc - l'enveloppe vide convient aussi - ou noirci d'un joli nom de candidat. C'est en fait à peu près tout ce qui les distingue même si tout un chacun croit y déceler une différence majeure, celle du message envoyé.

La première famille - celle des obéissants - voit la seconde globalement d'un mauvais œil, assimilant les votants blancs à des mauvais-coucheurs, des insatisfaits de notre bonne soupe démocratique. « si tout le monde faisait comme vous, mon brave monsieur, où on en serait aujourd'hui ? »

La seconde à l'inverse, voit la première avec une certaine condescendance, forte de son audace supposée à dire à côté, nourrie parfois d'une légère analyse critique des institutions. Mais une petite gymnastique intellectuelle autour de quelques fondamentaux de notre régime politique met à jour le grave déficit de réflexion dont sont porteurs les votants blanc. Dans l'attente de temps meilleurs possiblement très lointains, n'ayant pas trouvé leur champion dans l'offre cette fois proposée, ils votent blanc car il n'ont pas reconnu dans leur impossibilité de choisir, le signe d'une défaillance majeure de notre organisation politique. Cette défaillance, c'est celle de l'immense masse des électeurs qui votent par défaut, insatisfaits du choix réduit à l'extrême du scrutin majoritaire, et le vote blanc n'est finalement que l'expression par une minorité de la position ressentie par la majorité. Les uns émettent donc pour les autres ainsi que pour eux-mêmes une plainte faible, alors qu'une défaillance majeure appelle un acte fort.

 

Une plainte est toujours accueillie avec bienveillance par le pouvoir car elle lui permet de magnifier son haut niveau d'écoute du peuple. Mais ce qui lui importe fondamentalement, c'est que cette plainte reste dans le cadre par lui défini, et c'est d'ailleurs absolument le sens de l'aménagement récent du code électoral à propos du vote blanc. Désormais le vote blanc n'est plus nul, et une nouvelle possibilité de plainte existe, mais la prise en compte de ses effets en le comptabilisant dans les suffrages exprimés est évidemment hors cadre, et de fait élaguée. Voter blanc, c'est être au beau milieu du cadre, c'est ronchonner gentiment, c'est donc ni plus ni moins soutenir le système électif. Et c'est tout ce qui compte pour ce régime qui repose sur ce pilier, cette illusion régulièrement entretenue par la mise en scène élective, que le pouvoir est entre les mains des électeurs. Votez blanc, nul ou n'importe quoi, peu lui importe pourvu qu'il y ait des élus à l'issue du scrutin et que le système se perpétue.

 

L'acte fort, sous entendu hors-cadre, et de fait moins bienvenu, c'est l'abstention active, celle qui prend acte de la manipulation jusque dans la contestation et qui indique de façon explicite son désir de ne plus participer à une telle organisation politique, à ce régime usurpant le mot démocratie pour se qualifier, alors que son vrai nom est l'oligarchie, de nature ploutocratique de surcroît. (Ploutocratie : gouvernement de la puissance financière)

Nos deux familles d'électeurs n'en font finalement qu'une, celle des citoyens parfaitement conditionnés à faire perdurer un système politique qui organise par l'élection, l'abandon par l'électeur de sa parcelle de pouvoir aux profit de personnes dont il ne sait rien et qui une fois élues, géreront les affaires publiques comme bon leur semblera, privilégiant l'intérêt général pour peu que celui-ci ne vienne pas en conflit avec leur intérêts personnels ou de parti - rarement donc -.

 

C'est cette encore vaste famille, dont les effectifs diminuent heureusement jour après jour, qui doit prendre conscience du tort qu'elle se fait à elle-même aussi bien qu'au peuple tout entier, en soutenant sans y penser un régime qui n'est pas, comme on a réussi à le lui faire admettre, « le moins mauvais des régimes politiques ». Comment le sait-on ? Les a-t-on essayés pour les comparer, disons au moins les principaux, et en particulier celui dont on usurpe le nom ? Sauf erreur la démocratie, tout du moins un régime digne d'être qualifié comme tel, n'a jamais été de nouveau pratiqué depuis la Grèce antique.

Le temps est venu de le faire, avec une certaine urgence même, car si la démocratie est un bon outil pour contrer le fascisme renaissant, elle nécessite un temps d'apprentissage qui pourrait faire défaut tant la pression totalitaire s'intensifie.

 

Commençons par dire tous ensemble au pouvoir en place (cet état autonome, séparé du peuple, servi par des élus, le tout au service des véritables dirigeants politiques, l'élite économique) que nous ne voulons plus de son organisation qui nous dépossède et que, compte tenu de ses résultats, nous ferons aussi bien nous-mêmes, pour ne pas dire beaucoup mieux car ce que nous subissons et auront à subir, toutes classes confondues, nous savons que c'est le plus souvent le fruit de ses décisions. Ce que nous voulons c'est la démocratie, la vraie, celle où nous déciderons ce qui est bon pour nous, forts de nouvelles institutions démocratiques que nous nous serons données après un long processus constituant à délégués tirés au sort. - le tirage au sort crée une assemblée que l'on peut qualifier de peuple en miniature, alors qu'une assemblée élue, comme l'assemblée nationale par exemple, est constituée de notables de la caste dirigeante -

 

Nous pouvons dire tout cela en nous abstenant. Que l'abstention soit générale, que les nobles personnes attachées à remplir leur devoir s'éveillent enfin pour reconnaître que ce recours au devoir - le devoir de voter – est un outil de manipulation - hélas fort puissant - pour consolider une organisation a-démocratique mise en place par la caste dirigeante pour continuer à diriger. Notre seul devoir est de faire cesser notre soumission à cette caste en cessant de participer à ce qui est organisé pour nous.

Soyons tous dissidents en 2014 !

 

Et pour bien faire, électeur, il faudrait le moment venu, renvoyer votre carte d'électeur à son expéditeur et, en lieu et place du vote, écrire au ministère de l'intérieur, pour lui faire part de votre abstention en détaillant les raisons de votre dissidence politique (lettre type). Nul besoin de recourir à la pensée comptable pour tenter d'évaluer l'efficacité d'une telle campagne. C'est l'acte symbolique de sédition qui importe, cette germination qui s'est opérée en vous et dont on pressent qu'elle aura lieu ailleurs en grand nombre.

 

« Campagne tous dissidents en 2014 »

http://objectifdemocratie.org

 

N.B

Aux sympathisants de ce refus des élections, mais qui se verraient empêchés d'y adhérer dans les faits, de crainte de participer à une percée électorale de l'extrême droite, nous disons que ce ne sont pas eux, mais bien les électeurs des deux partis hégémoniques se partageant le pouvoir, qui favorisent cette lourde tendance. L' UMP et le PS, balisent en effet méthodiquement jour après jour, la route au FN vers le pouvoir. Leur incapacité à comprendre que nous arrivons au bout de ce modèle capitaliste libéral, les empêchent d'apporter la moindre solution, ni même l'espoir de solution, aux problèmes de notre temps qui s'accumulent. Le ressentiment qui en résulte gonflent les rangs du FN, qui tranquillement attend son heure. Mais le fascisme renaissant pourrait bien s'installer sans même faire appel aux bons services du FN, par la plus ou moins lente, mais déjà engagée, dérive autoritaire des partis précités. Contrer le chaos qu'ils organisent justifiera sans relâche cette dérive, afin de maintenir l'ordre inégalitaire, la protection des intérêts de l'élite économique et politique. Les années trente nous donnent une bonne idée de ce processus, approuvé si non suscité par l'élite économique pour ses bienfaits dans le contrôle du coût du travail (2). S'abstenir activement, c'est donc faire front contre l'extrémisme renaissant, ce danger utile de notre régime représentatif, en refusant de soutenir plus avant des institutions a-démocratiques qui d'une part le nourrissent et d'autre part s'y identifient peu à peu. Un percée du FN n'est rien sans ce régime qui le soutient en sous-main.

 

  1. http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/pour-une-abstention-generale-142194

  2. Voir les travaux d'Annie Lacroix-Riz sur le sujet http://www.historiographie.info/

 


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44 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 24 janvier 2014 09:09

    Réclamer le vote à un tour uniquement...Stop aux magouilles de la mafia politique...


    • Fergus Fergus 24 janvier 2014 09:37

      Bonjour, Démocrate.

      Choisir le vote blanc (même dans sa version évoluée) ou l’abstention, c’est se rejeter hors du champ politique en laissant la voie libre à des élus qui, de toute façon, seront légitimes.

      Pour que ce combat ait un sens en termes d’efficacité sur le comportement des élus, il faudrait déployer d’énormes efforts durant de nombreux scrutins (et de très longues années).

      La meilleure solution, et la plus démocratique n’est donc pas là, mais dans l’émergence et le soutien grandissant de la population à de nouvelles formations politiques n’appartenant pas au système en place et régulièrement reconduit.

      Mais là aussi, beaucoup de pain sur la planche, et un énorme travail de pédagogie à conduire.


      • jmdest62 jmdest62 24 janvier 2014 12:17

        @ fergus

        « .....Mais là aussi, beaucoup de pain sur la planche, et un énorme travail de pédagogie à conduire.... »
        et pendant ce temps vous laissez la voie libre aux élus qui ne sont plus légitimes dès lors qu’ils ne respectent pas leur contrat (ce pour quoi ils ont été élus).
        Atteindre 80% 90% d’abstention, en suivant la proposition de l’auteur et avoir des élus qui se disent encore légitimes ...c’est la pédagogie par l’absurde et le ridicule , la plus efficace qui soit et certainement + rapide que ce que vous proposez.
        Quant au fait que cette démarche ouvrirait un boulevard au FN ...Les dictateurs n’ont de toutes façons jamais eu besoin d’élections pour s’imposer. (cf : Napoléon , Hitler , Kim Jung , Ceaucescu , Bokassa , Pinochet...vous en voulez encore !)

        @+


      • démocrate 24 janvier 2014 14:28

        c’est exactement ce qu’attend le pouvoir en place. que vous participiez avec cet espoir que des formations politiques vertueuses viendront remplacer les présentes devenus décadentes, ce qui lui laisse évidemment le temps de voir venir. Au fur et à mesure de leur accession au pouvoir elle seront transformées par le système, en ce quoi elles veulent se distinguer. s’abstenir ce n’est pas critiquer des personnes mais un système qui doit être sévèrement amendé et puisqu’il est verrouillé, il faudra bien le détruire.


      • Xenozoid 24 janvier 2014 14:39

        la ou democrate se plante, c’est de dire que le pouvoire attend une réaction ,il est déja positioné, tout attente etant voués a un échec d’émancipation, ce que l’esclave a justement besoins est d’être dans l’initiative, pas l’ecpectation, les lois ou rêgles n’offre aucune resistance au pouvoirs, ils les reinforcent ,il faut casser et sortire des mythes imposés,


      • démocrate 24 janvier 2014 15:00

        pas sur de bien comprendre. le pouvoir veut juste perdurer. il n’attend pas de réaction particulière, il veut que tout continue comme avant. il veut que les gens votent, n’importe quoi peu importe. il veut que les gens continuent de croire que qu’élire c’est gouverner et que la répétition des élections est bien une preuve de démocratie


      • Fergus Fergus 24 janvier 2014 16:23

        Bonjour, Jmdest62.

        Sur le principe, vous avez raison, mais il est impossible d’atteindre un taux de 80 ou 90% d’abstentions en France. Cela n’est d’ailleurs jamais arrivé à ma connaissance dans un pays développé, même confronté à un rejet massif de sa classe politique. Et pour cause : au moins un tiers de la population sera toujours satisfaite d’un pouvoir comme celui qui nous dirige depuis des décennies.


      • Fergus Fergus 24 janvier 2014 16:28

        @ Démocrate.

        Que l’on passe par un vote blanc massif ou par l’espoir de voir émerger jusqu’à pouvoir une formation politique hors système, cela demandera au bas mot 10 à 15, voire 20 ans.

        Si vous voulez changer radicalement les choses dans ce pays, c’est évidemment par la rue qu’il faudra passer. Mais cela nécessite que les Français soient réellement dans une colère noire et non dans la résignation comme c’este le cas actuellement.


      • jmdest62 jmdest62 24 janvier 2014 18:07

        @ fergus

        J’exagère à peine....
        Pour les « Européennes » l’abstention n’a fait que croître depuis 1979 pour atteindre presque 60% en 2009.
        A ce stade nos représentants au parlement Européen ne sont déjà plus crédibles .
        Allez .....on parie..... 75% d’abstention pour 2014 !!!!

        @+


      • jmdest62 jmdest62 24 janvier 2014 18:14

        @ Fergus

        de toute façon , pour moi , plus aucune élection (les « Européennes en tête) n’est crédible depuis le coup du référendum de 2005.... »Devoir de mémoire" oblige.

        @+


      • christophe nicolas christophe nicolas 24 janvier 2014 10:08

        « Ne réfléchissez pas, votez » ou « réfléchissez, ne votez pas », telle est la question... Shakespearien.


        • sleeping-zombie 24 janvier 2014 10:10

          Hello,

          Amusant de voir une critique du système « représentatif » actuel, plutôt bien construite et argumentée, retomber dans le même mode de pensée dans sa conclusion : vouloir a tout prix avoir quelqu’un qui prend une décision en notre nom.
          Pour rappel, on n’est plus à l’époque des grecs, ni même au siècle dernier. Il existe actuellement des outils qui permettent à 50 millions de personnes de s’exprimer simultanément. On peut créer un système où chaque citoyen serait parlementaire, et ça me semble souhaitable par rapport à une assemblée qui, même si elle est tirée au sort, ne représentera qu’elle-même.


          • Fergus Fergus 24 janvier 2014 10:29

            Bonjour, Sleeping-Zombie.

            Cela relève très largement de l’utopie car s’il y a de rares textes simples sur lesquels les citoyens pourraient se prononcer de manière pertinente, l’écrasante majorité des textes et dispositions législatives nécessitent un travail parlementaire pointu, appuyé sur des expertises juridiques ou économiques, pour étudier toutes les implications et toutes les interactions avec les autres textes en vigueur. Légiférer en 2014 est à des années-lumière de ce qui pouvait se pratiquer dans l’antiquité grecque. La démocratie directe issue des siècles passés s’est partout éteinte pour les mêmes raisons (ex. les Landsgemeinde suisses).


          • Hervé Hum Hervé Hum 24 janvier 2014 10:57

            Pas forcément Fergus.

            La difficulté que vous rapportez tient surtout des contradictions qui opposent nombres de textes de droits. Pour faire sans chef, il faudrait donc jeter toutes les lois existantes pour repartir d’un nouveau paradigme et système politique. Mais ce n’est pas la condition préalable, ceci n’est que la conséquence.

            La condition préalable, c’est de créer les conditions de paix sociale, économique et internationales. Donc, établir un préambule, comme l’est la charte des droits de l’homme.

            En effet, la nécessité de chef naît de la guerre et se meurt par la paix. Parce qu’en temps de guerre, le chef est l’unificateur et en temps de paix, le chef est le diviseur.

            Voilà pourquoi le chef a besoin de créer ou maintenir un état de peur par la menace ou la guerre pour légitimer, justifier et affirmer son autorité.

            La paix est le pire ennemi de tout chef et par symétrie, le chef est le pire ennemi de la paix.


          • sleeping-zombie 24 janvier 2014 11:18

            @fergus :
            1/ Parce que tu crois que nos parlementaires actuels comprennent ce pour quoi ils votent ?
            2/ Même si seulement 1% de la population a la culture/l’envie/l’intellect nécessaire pour participer à ce nouveau système, ils seront toujours plus représentatifs que nos 500 députés (qui, eux aussi, ne sont que 30 l’heure des votes non médiatiques). Du moment que les 99% qui restent sont suffisamment intelligent se dire « si je n’en sais rien, je ne m’exprime pas », ça suffira pour faire un système viable


          • démocrate 24 janvier 2014 14:43

            certainement la démocratie directe est le but à atteindre et techniquement réalisable même si les moyens techniques actuels disparaitront avec le pétrole. mais puisque le pétrole amènera une décentralisation importante, le besoin national devrait diminuer.
            Une assemblée constituante tirée au sort pourrait décider de l’établissement de la démocratie directe. Elle aurait l’avantage de recueillir l’opinion d’un mini-peuple qui aura réfléchi entre 12 et 18 mois en interaction avec le reste du peuple, ce qui est très différent d’un peuple à qui l’on demande à brûle pourpoint « bon qu’est-ce que tu veux comme régime ? » alors qu’il n’a même pas conscience pour l’instant que nous ne vivons pas en régime démocratique.


          • Fergus Fergus 24 janvier 2014 16:34

            @ Sleeping-zombie.

            1) Les parlementaires, n’ayant pas la science infuse sur tous les sujets (de plus en plus techniques) s’appuient sur des travaux d’experts. Cela dit, il y en a qui, au fil du temps, ont eux-mêmes acquis une expertise qu’ils utilisent lors des travaux de commission.

            2) Dès lors qu’une petite minorité de citoyen serait amenée à s’exprimer sur un sujet complexe et technique, cela deviendrait dangereux pour la démocratie parce qu’ils le feraient, dans un grand nombre de cas, en fonction d’intérêts ou de convictions personnels pas forcément représentatifs de la population. Le remède deviendrait alors pire que le mal !


          • démocrate 24 janvier 2014 18:03

            c’est ce qu’on dit à la télé. Que la vision de l’intérêt général n’est accessible qu’à une élite qui n’a d’autre capacités que de se faire élire, soutenue par des entreprises à élections. Que l’individualisme est dans nos gènes et que l’on ne peut rien y faire.
            en terme argumentaire, c’est un argument structuré sur le ne rien faire car ce serait pire que le mal


          • sleeping-zombie 24 janvier 2014 19:25

            @fergus
            je rejoins democrate sur ce point. Par ailleurs, un système ouvert ou chacun aurait sa voix, forcerait les 1% qui comprennent à expliquer aux 99% qui ne comprennent pas. Donc a partager leur expérience et compétence. Dans le système actuel, les prises de décisions sont complètement opaques, et les décisions prises avant les pseudos-débat des assemblées, qui ne sont finalement que des poses.
            Je suis d’accord qu’un système transparent ne force pas à l’honnêteté, mais la poursuite inavouée d’intérêts particuliers y est quand même plus difficile...

            @democrate
            Le problème avec le tirage au sort d’une assemblée constituante, c’est que, pour que les choses changent, il faudrait que les personnes tirées aux sorts aient majoritairement les yeux ouverts sur ce qu’est censée être une démocratie.
            Donc qu’une majorité de la population ait aussi les yeux ouverts. Ce qui est justement le but à atteindre... on tourne en ron4d, et l’assemblée aléatoire ne fait pas avancer le schmilblick...


          • démocrate 24 janvier 2014 19:49

            On ne tourne pas en rond. on dit qu’une sélection aléatoire, similaire au peuple, c’est le propre de la technique aléatoire (le sort) est formée pendant tout le temps qu’elle travaille.
            à la fin du processus, comme dans les conférence de citoyens, le mini-peuple est un peuple éclairé qui propose un texte avec des variantes reflétant les points où la divergence est majeure. le peuple, certes non éclairé, aura à se prononcer sur l’acceptation du texte.
            en marge de ce processus, il faudra convaincre le peuple de donner une chance à ce mini-peuple qui lui ressemble et qui n’aura pas de raison de proposer un texte qui desserve les intérêts du peuple, en particulier en prolongeant son asservissement à une caste dirigeante aux intérêts divergents.
            http://www.la-bibliotheque-resistante.org/mes_textes/conferences-de-citoyens-eclairage-sur-une-procedure-participative.pdf


          • Hervé Hum Hervé Hum 24 janvier 2014 21:06

            Sleeping-zombie

            Je suis d’accord qu’un système transparent ne force pas à l’honnêteté, mais la poursuite inavouée d’intérêts particuliers y est quand même plus difficile...

            Et c’est avec une telle croyance que vous prétendez à la démocratie ???

            La transparence est la condition 1ere de la démocratie, sans elle, il ne reste que l’arbitraire des dirigeants. Et vous, vous dites le contraire ! 

            Misère, misère...


          • sleeping-zombie 25 janvier 2014 02:07

            @hervé
            relis-moi sans a priori : je ne suis contre la transparence, je dis juste qu’elle ne suffit pas à garantir une démocratie.


          • Hervé Hum Hervé Hum 25 janvier 2014 09:31

            Bonjour Sleeping-zombie,

            c’est exact, excuse moi d’avoir mal lu.

            La transparence n’est pas suffisante si elle n’est pas vrai, mais faussée.

            Le débat au parlement ne montre que ce qui se passe à l’intérieur de l’hémicycle mais rien de ce qui se trame avant. C’est comme un iceberg, la surface visible n’est que de 10%, tout le reste est caché. Donc, on ne peut pas parler de transparence.

            Ainsi il est interdit de voir ce qui se passe au conseil des ministres, dans nombres de commissions parlementaires, sans compter bien évidemment les repas « privés » avec les lobbyistes et les médias propagandistes (donc détournant la vérité) et les fameux « secrets d’état ! » (sic). La seule chose qui soit transparente, c’est le vote des députes, pour voir lequel est rebelle et mieux le sanctionner. Bref, tout est fait pour dissimuler et faire obéir.

            En résumé, la transparence concerne tout le processus décisionnel et non pas juste montrer une salle où les représentants ne font finalement que se donner en spectacle, faire du bruit, pour tout dissimuler.

            En une formule, « si la démocratie est la souveraineté du peuple, tout ce qui lui est caché viole sa souveraineté ».


          • Buddha Marcel. 24 janvier 2014 10:13

            pourquoi voulez vous a tout prix avoir un chef, je ne saisis pas......il n’y a rien à déléguer a personne

            ne vote pas sinon t’ es foutu disait Léo......ils ont voté et puis après...

            vous savez ou pas, mais on est à des années lumières de la vie...voter c’est refuser d’exister...........


            • Buddha Marcel. 24 janvier 2014 10:21

              finalement on rejoue depuis des siècles la fable du maitre et de l’esclave....pour moi c’est bien l’esclave qui permet l’apparition du maitre...voter c’est etre esclave....

              bien sur ça fait peur, oh mon dieu ma routine chiante, morne, glauque et lugubre mais que j’aime, que va telle devenir ???

              non pitié je ne veux pas vivre, juste survivre.........


              • claude-michel claude-michel 24 janvier 2014 10:25

                Dans fond...vous avez entièrement raison...avec l’âge nous devenons stupides.. !


              • Hervé Hum Hervé Hum 24 janvier 2014 10:46

                Non, le vote blanc ne se distingue pas fondamentalement de l’abstention, car son sens n’est pas précisé. Conséquence, vous ne pouvez pas dire si le vote blanc est un non choix ou un refus des candidats en liste, donc, comme l’abstention.

                C’est donc toute l’arnaque des politiciens avec le vote blanc. Pour remédier à cette arnaque il faudrait que l’électeur puisse choisir entre le refus de tout candidat ou l’abstention au sens de non choix.

                Toutefois, la différence entre l’abstention et le vote blanc c’est l’action d’aller voter, qui seule permet de montrer la légitimité ou non de l’élu.

                En d’autres termes, le vote blanc est un peu moins misérable que l’abstention, mais cela est dû à la tromperie des politiques qui jouent sur l’ambiguité du sens du vote blanc doublé par la non prise en compte comme suffrage expriémé. Une double « quenelle » faite contre le vote blanc.

                Et pour cause, dans le cas contraire, le votre blanc est une arme de révolution par les urnes, puisque la non élection aboutirait au blocage de la représentation et donc du système, obligeant a poser la question du changement de régime et système politique. L’autre moyen pacifique étant de passer par un parti, mais là, c’est le chien qui se mord la queue !


                • PrNIC PrNIC 24 janvier 2014 10:58

                  D’accord avec l’article ?  ben non ben oui ! mais je m’abstiens surtout pas !

                  D’abord il nous faudrait repréciser certains points : S’abstenir c’est être ni pour ni contre ....Si les non votants , me disent qu’ils ne sont ni Pour Hollande , ni Pour Sarko ni CONTRE les deux : je les vois hésitants ! Leur Juste abstention ne signifie pas que l’offre politique qui leur est faite ne leur convient pas !

                  Pour ma part je n’ai pas hésité : Pour voter CONTRE les deux , j’ai utilisé un vote blanc ! la réalité du vote blanc est plus large que la simple définition d’une offre qui ne convient pas !

                   Non seulement les deux candidats ne me conviennent pas , mais en plus je vote CONTRE eux ! ( Non seulement les gâteaux de cette pâtisserie ne me conviennent pas ( je peux aller ailleurs ) mais en plus je vote CONTRE cette boutique déplorable pour la faire fermer ! )

                  Mais pourquoi donc les politicards versent ils des larmes de crocodiles chaque soir d’élections sur les « abstentionnistes » ? Pour la simple raison , qu’ils espèrent bien un jour faire pencher la balance POUR eux ou leur parti !

                  Oui , la décision du Parlement de compter les votes blancs à part est une fumisterie ( Avions nous besoin d’eux pour nous considérer « Pas NUL » ? )  : S’ils ne les considèrent pas comme « exprimés », ils ne les « reconnaissent » pas !! belle trouille de se retrouver élus sans être majoritaires !

                  Oui à une démarche politique et collective des « non votants » pour que leur geste ne soit plus considéré comme un abandon du terrain politique ! Renvoyer sa carte d’électeur n’aura aucun impact si cette démarche n’est pas collective , visuelle , médiatique ! 

                  Résister , c’est créer ...alors , ayons une ou des stratégies gagnantes !
                  PrNICO(at)aol.com

                  http://www.petitions24.net/moindre_mal__vote_blanc


                  • bernard29 bernard29 24 janvier 2014 11:20

                    Deux remarques ;

                    le vote blanc ou nul c’est exactement pareil ; la preuve c’est que dans les villes où il y a les machines a voter électronique il n’y a qu’une touche marquée Vote Blanc. A Brest par exemple, soit on s’abstient , soit on vote blanc. (NB ; les citoyens brestois contestent le vote électronique)

                    la vraie revendication qui aurait été valable était de demander un seuil minimum pour pouvoir être élu par rapport aux votants. Ainsi si un candidat n’atteint pas les 51 % des votants, il faudrait refaire l’élection


                    • PrNIC PrNIC 24 janvier 2014 12:15

                      écrire « si un candidat n’atteint pas les 51 % des votants »
                      c’est continuer de prendre pour référentiel QUE les votants ...
                      donc laisser de côté les non-votants qui de plus en plus ont des choses à exprimer !

                      Pour casser cette fausse symbolique du « majoritaire » , je compare toujours les résultats d’une élection par rapport au nombre des inscrits ! Exemple : se réfugier derrière les 51% de communistes parisiens pour aller rouler avec le PS aux municipales fait un peu enfumage ....En réalité ce sont 12% de l’ensemble des communistes ( adhérents à jour ou non de leur cotisation ) qui ont fait ce choix « dit majoritaire »  ! Je précise que leur choix est légitime , mais c’est celui du groupe le plus (important) des minoritaires !

                      .........et longue vie aux
                       citoyens Brestois qui contestent le vote électronique !


                    • bernard29 bernard29 24 janvier 2014 16:34

                      ce n’est pas la faute des votants si les non-votants s’abstiennent. On ne peut obliger personne à être volontaire pour faire quoique ce soit, à utiliser un droit. Mais ce n’est pas pour cela que les votants doivent subir la loi des abstentionnistes, de ceux qui n’utilisent pas ce droit.. Donc la majorité se calcule sur les seuls votants et non sur les inscrits. 


                    • démocrate 24 janvier 2014 18:06

                      non monsieur. ces gens-là existent, et il n’y a pas de raison qu’ont les fasses disparaître parce qu’ils ont décidé de ne pas être au milieu du troupeau et d’exercer leur devoir de désobéissance.


                    • François-xavier 24 janvier 2014 11:27

                      @l’auteur, le tirage au sort de citoyens qui constitueraient l’assemblée nationale me semble de plus en plus alléchante, avec bien sur des modalités comme l’age (18 ans me semble un peu jeune), un test aptitude à la compréhension etc etc... on garderait l’election au SU pour choisir notre président qui représenterait notre pays, le sénat serait dissous, l’interdiction pour les franc maçons d’etre dans la fonction publique etc etc, y a beaucoup de chose à faire :)


                      • Poltergeist 24 janvier 2014 13:23
                        Pour qu’il y ai des réflexions, il faudrait qu’il y ai déjà de l’intelligence.
                        Tant qu’en bas on aura que des cons....en haut on aura la même chose.






                        • foufouille foufouille 24 janvier 2014 13:50

                          "L’ UMP et le PS, balisent en effet méthodiquement jour après jour, la route au FN vers le pouvoir. Leur incapacité à comprendre que nous arrivons au bout de ce modèle capitaliste libéral, les empêchent d’apporter la moindre solution, ni même l’espoir de solution, aux problèmes de notre temps qui s’accumulent."

                          c’est le PSOUMP qui fera une dictature. comme en espagne


                          • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 24 janvier 2014 17:55

                            Bon article.

                            Je vous conseille la lecture de Révolution Droitiste 10 ans après (F.Richard/MG Micberth) 


                            Ce livre nous extrait des évidences intellectuelles, morales, spirituelles enracinées au plus profond de nous. Il décortique les effets néfastes de la démocratie et de la société égalitaire sur l’individu. Il esquisse l’émergence d’un « nouvel âge d’homme », débarrassé des oripeaux de l’universalisme occidental au profit d’un renouveau aristocratique et libertaire.

                            A voir également cette « Tribune Libre » de FR3 Apologie de l’abstention. Cela date des années 70. Dans la France de 2014 imagine t-on que l’on puisse tenir de tels propos sur une antenne nationale ?




                            • Coeur de la Beauce Nelson Bonaparte 24 janvier 2014 21:07

                              Allez voter pour choisir le contremaître qui vous fouettera financièrement et vous soumettra à vos maitres banquiers... la « démocratie libérale » n’a rien à voir avec celle des citoyens conçue par les grecs où les hommes libres (en nombre restreint il est vrai à l’époque) discutaient les lois en assemblées ouvertes à tous !


                              • 65beve 65beve 24 janvier 2014 22:11

                                Nelson,
                                « les hommes libres (en nombre restreint il est vrai à l’époque) discutaient les lois en assemblées ouvertes à tous ! » ===> sauf aux esclaves.
                                Une démocratie qui tolère l’esclavage est une dictature.

                                cdlt.


                              • Coeur de la Beauce Nelson Bonaparte 25 janvier 2014 01:03

                                65beve : Certes sauf qu’aujourd’hui les esclaves c’est... le peuple !


                              • marmor 24 janvier 2014 22:57

                                 Ne votez plus !! Moi je n’hésiterai plus entre la peste et le choléra.
                                Advienne que pourra ! quand on sera au pied du mur, on pourra prendre des décisions pour nous.


                                • RaphN RaphN 24 janvier 2014 23:16

                                  Voter blanc c’est dire : « cette fois il n’y a aucun candidat qui me plaît, donc je ne choisis personne, mais je mets quand même mon bulletin dans l’urne ». On remet en cause la légitimité de l’élu mais pas celle de l’élection. Donc c’est légitimer le principe même de l’élection... Vote = vote blanc = vote nul = même combat = protestation de surface. 


                                  Moi je ne vote pas. 


                                  • PrNIC PrNIC 27 janvier 2014 11:44

                                    citation
                                    On remet en cause la légitimité de l’élu mais pas celle de l’élection

                                    Pas d’accord : c’est TA version !
                                    Pour certains électeurs , voter BLANC est aussi l’expression d’un refus du type d’élection proposé : Ils peuvent souhaiter la proportionnelle à la place de l’arnaque des 2 tours !

                                    Je préfére te voir écrire « je ne vote pas » plutot que « je m’abstiens »( qui = « ni pour ni contre » )


                                  • RaphN RaphN 30 janvier 2014 19:23

                                    Scrutin à deux tours ou à la proportionnelle ? Encore un débat de surface, même s’il vaut le coup. 


                                  • eng.laferriere 31 mars 2014 16:40
                                    Bonjour

                                    Les politiques veulent culpabiliser les abstentionnistes de ne pas faire leur devoir citoyen.

                                    C’est faux. Ce sont des votants blancs que le despotisme ne veut pas comptabiliser. A quoi bon se déranger alors ?

                                    C’est insulter l’ Electeur que de refuser son choix.

                                    S’il ne trouve parmi les prétendants une compétence, il doit en son âme et conscience refuser l’élection.

                                    On ne peut, d’un âne en faire un cheval de course.

                                     

                                    Eng. LAFERRIERE

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