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Accueil du site > Tribune Libre > Nous sommes le peuple créateur

Nous sommes le peuple créateur

Le temps est venu de reconnaître que le monde tel qu’il existe, et même s’il ne nous satisfait pas dans de multiples domaines, est bel et bien notre création.

Nous ne pouvons pas accuser une personne plus qu'une autre d'être responsable de son état et de la crise gigantesque qui le secoue actuellement.

Nous ne pouvons pas non plus attendre qu'une personne providentielle nous sauve fusse-t-elle la personnalité politique la plus séduisante et brillante qui soit.

Nous, le peuple, avons créé cette crise du fait essentiellement de nos choix de consommation dont nous ne connaissions pas les conséquences à l’autre bout de la planète ou que nous avons feint de ne pas connaître. Ce sont ces choix aujourd’hui qui, comme un choc en retour, nous reviennent et frappent à notre porte.

Ce n'est pas un drame. C'est même la meilleur chose qui puisse être à notre point précis d’évolution car ainsi nous comprenons que nos actions menées sans conscience véritable des tenants et des aboutissants, à force de se cumuler les unes aux autres et de se répéter encore et encore, sont à même de produire un immense désordre lequel est sans doute le plus grand auquel l’humanité ait été confronté.

Maintenant que nous constatons que collectivement par la somme de nos actions nous pouvons créer un tsunami de "désastres", nous pouvons nous servir de ce même principe pour créer un monde de toute beauté.

Cette décision nous revient, nous qui sommes souverains en notre royaume mais aussi souverain de notre propre personne.
Encore une fois, il n’est pas nécessaire de s’indigner contre qui que ce soit. Comment pourrions nous nous indigner de ce que nous avons nous mêmes créé ? Ou alors indignons-nous de ne pas avoir pris plus tôt la mesure de ce que nous étions en train de façonner individuellement et collectivement et cela malgré les avertissements nombreux que nos instruments médiatiques nous renvoyaient.
Ensuite cette indignation, substituons-là rapidement à une volonté de créer tout autre chose.

Nous pouvons le reconnaître et l’affirmer maintenant : nous sommes le peuple créateur.

Nous avons créé un monde qui ne répond pas à nos aspirations profondes et nous nous engageons à le recréer en restant fidèles aux valeurs nobles que nous puissions aspirer en tant qu'être-humain et dans lesquelles nous nous reconnaissons dorénavant et notamment : la vérité, la liberté, le partage, la responsabilité et la collaboration.

Nous le peuple créateur nous décrétons que nous allons maintenant recréer ce monde qui nous a vu naître et que nous avons à notre tour façonné en un nouveau monde où nous allons faire naître des créations inspirées.
Nous allons donner à chaque chose une nouvelle destinée que nous allons bâtir la plus grande et la plus belle possible et cette destinée sera le fruit de notre intelligence collective. Nous allons donner à chacun la possibilité de créer ce qu’il souhaite créer et d’obtenir la collaboration nécessaire à sa pleine concrétisation.

Nous le peuple créateur affirmons qu’un autre modèle de création de richesse est possible. Nous avons consommé pour le plaisir de consommer mais cela ne nous satisfait plus et nous voulons consommer ce que nous aurons nous-mêmes créé ou participé à créer.

Nous choisissons de percevoir tout être et toute chose qui nous entourent comme une brique créatrice du monde, une brique sans laquelle le monde est incomplet. Cela suppose que nous n'allons plus opposer les contraires et les différences mais que nous allons les faire se rencontrer et collaborer.

Nous allons nous servir de nos points de vue opposés pour faire des liens inédits entre les choses et construire ce qui n’avait pu être pensé jusqu’à aujourd’hui engoncés que nous étions dans une conscience fondée sur la concurrence, la compétition et la séparation.

Il n’y a aucun défi, aucune montagne qui nous soit insurmontable dès lors que nous aurons aplani en nous les murs qui nous opposent et c’est nous, simples êtres humains, qui en nous associant de proche en proche deviendront les constructions les plus gigantesques que la Terre ait jamais portées.

Nous allons connaître une croissance d’un nouveau type que nous ne soupçonnions pas où chacun selon son rythme et son aspiration s’épanouira.

Nous allons créer toutes les richesses nécessaires à la vie décente de milliards d’individus fussent-ils 7, et bientôt 8 et plus tard 9.

Nous allons combler ce qui nous paraît aujourd’hui des trous béants où nos questions s’abîment les unes après les autres et notamment celles relatives à l’énergie et à la manière dont chacun va pouvoir en disposer librement et en quantité suffisante pour s’épanouir.
 
Nous le peuple créateur sommes prêts à créer ensemble tout un monde de nouvelles richesses. Et nous savons déjà que l'apparition de ces richesses sera proportionnelle à notre capacité à faire preuve d'une nouvelle humanité et à nous construire une nouvelle souveraineté.

Bienvenue dans un monde où la richesse centrale, la richesse à l'origine de toutes les richesses, est en chacun. Bienvenue dans un monde où la richesse n'est autre que l'humain en nous.


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24 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 6 décembre 2011 13:19

    Entièrement d’accord, nous sommes responsables individuellement de nos choix et de nos non choix. Vouloir changer le monde sans commencer par se changer soi même est totalement vain. Reporter ses fautes et ses erreurs sur le dos des autres est une preuve de notre lâcheté. Notre incapacité à nous remettre en cause est à la base de notre déchéance. Seul le courage d’agir pour et avec les autres est l’ultime recours à un monde meilleur. Il est temps de libérer et de laisser parler l’humanité qui est en nous et que nous étouffons sous les chimères de la possession et du paraître.


    • borisperchat borisperchat 10 décembre 2011 20:28

      Ravi Gabriel que vous partagiez mon point de vue. Et si je peux me permettre pour rebondir sur votre commentaire... certes regardons bien en face nos travers (vous citez la lâcheté notamment)... mais ne nous arrêtons pas dessus. Constatons leur présence et acceptons les pour nous focaliser ensuite sur nos vertus (vous citez très justement le courage) qui ne sont pas si loin pour peu que l’on veuille bien s’en souvenir.
      L’enjeu comme vous l’avez perçu consiste bien à exprimer notre humanité une tonalité au dessus.


    • lloreen 6 décembre 2011 15:20

      Voilà une excellente contribution.Nous pouvons créer dès aujourd’hui la société que nous voulons demain.
      Pour cela , il faut sortir du carcan que nos « représentants » (les très mal nommés) s’évertuent à nous construire pour qu’il soit de plus en plus étroit et inconfortable.

      Leurs solutions obsolètes ont toujours mûri dans leur esprit dominateur et élitiste et ces gens ont perverti tout ce qu’ils ont touché.

      Nous devons devenir des êtres souverains, nous dégager de leur tutelle et acquérir notre majorité citoyenne.Nous n’avons besoin ni de partis, ni de« représentants », qui n’ont jamais représenté autre chose que leurs propres intérêts.

      Nous devons revendiquer la mise en place d’un revenu universel pour que nous puissions nous épanouir et choisir comment nous souhaiter passer notre vie.Cela doit être fait en prenant compte de l’intérêt général et en ne faisant pas aux autres ce qu’on ne veut pas qu’ils nous fassent.

      Il faut surtout faire comprendre à nos politiciens, véritables rentiers de situation qu’ils peuvent nous proposer des solutions que nous sommes libres de refuser car nous avons autant de légitimité qu’eux à décider dans quel monde nous souhaitons vivre.

      Nous devons élaborer un programme sociétal et définir des objectifs qui seront soumis au referendum.
      Naturellement, il ne doit plus être possible de contourner le vote des français comme en 2005, où nous avions voté NON à 54% à l’adoption du traité de Lisbonne.Le président a fait revoter le parlement grâce à l’article 49-3 de la constitution, celui-ci ayant remis le NON des français en cause en votant oui.

      Nous devrions d’ailleurs faire comme les islandais, qui ont élaboré une nouvelle constitution par internet.


      • eugène wermelinger eugène wermelinger 6 décembre 2011 16:47

        Bravo et merci Boris.
        Je viens de vous découvrir et suis enthousiasmé.
        Enfin de l’optimisme dans ce monde morose.


        • borisperchat borisperchat 10 décembre 2011 21:33

          J’en suis ravi Eugène. A mon tour comme je vois que vous publiez également je prendrai le temps de découvrir vos articles.
          De l’optimisme il y en a .. mais pourquoi se fait-il si peu entendre ? smiley


        • Muriel74 Muriel74 6 décembre 2011 18:43

          vraiment d’accord avec vous smiley


          • borisperchat borisperchat 10 décembre 2011 21:35

            Merci Muriel74 !


          • Pierre-Marie Baty 6 décembre 2011 22:32

            Fantastique. Je n’aurais pas dit mieux. Je reconnais la plume d’un éveillé. Bienvenue, frère, et au boulot smiley

             


            • borisperchat borisperchat 10 décembre 2011 20:55

              Merci Pierre-Marie pour vos compliments. Oui au boulot !


            • TROLL 7 décembre 2011 07:03

              Euh...Ne pensez-vous pas que les fins de la démocratie marchande (propriété privée des moyens de production et de distribution) puissent avoir une responsabilité dans la situation présente... ?

              Bonne journée à tous.


              • chuppa 7 décembre 2011 12:01

                salut TROLL , moi pas cormprendre ta prose ... tu peux développer... merci


              • Luxum Luxum 7 décembre 2011 20:25

                Il dit simplement que la situation actuelle n’est pas de notre faute mais celle de quelques représentant qui privatisent les systèmes publiques. C’est vrai, ces gens ont largement contribué à nous faire rentrer dans le crâne « qu’il n’y a pas d’alternative » mais aujourd’hui ils ont échoués, ils ont peur. Le peuple se réveille, il gronde et bientôt il comprendra. Ensuite alors nous pourront avancer tous ensemble. Pour l’instant les choses se précipitent. Bientôt nous verrons qui l’emportera. 


              • borisperchat borisperchat 10 décembre 2011 21:11

                @ TROLL et Luxum

                Je ne pense pas qu’il ne s’agit pas d’un combat ni d’une guerre à mener contre d’autres que nous aurions identifiés comme étant honteusement coupables. Cette voie m’apparait stérile. Alimenter cette idée et ces sentiments c’est en effet se maintenir dans une logique d’affrontement qui nous maintiendra dans les vieux schémas de division et de pouvoir où il y aura des dominés et des dominants. Certes nous pourrions ainsi chercher à inverser la vapeur et faire que les opprimés d’hier deviennent les dominants de demain mais cela va-t-il réellement nous aider. Est-cela que nous voulons ? Voulons nous juste que le pouvoir change de mains et créé par la même occasion d’autres inégalités, d’autres injustices et souffrances. Ou voulons-nous qu’il soit dans les mains de chacun sans exception et sans qu’un individu ne puisse se l’accaparer plus qu’un autre ?!
                Nous sommes à un carrefour de notre histoire. Le potentiel transformateur de cette crise est gigantesque, surement même unique dans le parcours que nous avons menés en tant qu’humanité. Allons nous choisir des voies maintes fois empruntées, ou allons-nous choisir de prendre enfin une voie qui a la saveur de l’authenticité et qui fera appel à nos valeurs et vertus d’être humain les plus nobles ? ...


              • chuppa 7 décembre 2011 12:03

                Formidable sujet pour une classe de philo !! Quand les journalistes publieront ce genre de titre, le changement sera presque acquit. MERCI pour ce bol d’air frais


                • borisperchat borisperchat 10 décembre 2011 21:20

                  Je vous en prie Chuppa. Pour ma part j’ose croire qu’il y a bien des journalistes pour s’intéresser à des visions différentes de sorties de crise. Je reste confiant.
                  Pour vous faire une confidence je suis plus intrigué par le fait qu’il y a sur le web très très peu de sites web d’expression à l’image d’Agoravox. Est ce que je me trompe ?


                • TROLL 7 décembre 2011 15:04

                  Bonjour chuppa,

                  Moi utilise vieux langage d’avant la novlangue où on appelait le mode d’organisation sociale « Capitalisme » qui fonde la domination du monde sur la production marchande, sa démocratie et ses droits de l’Homme consommateur. Nous sommes venus à ce monde, où la loi du profit conditionne nos pratiques dont nous voyons présentement la logique mortifère. Je ne pense pas que le Capitalisme soit amendable (cela se saurait, après plus d’un siècle de velléités réformistes). La domination marchande sur nos vie a toujours su récuper la négation pour la recycler en Rebellion- de- Marché qui vaut bien son pesant de soumission exaltée...

                  Ceci dit il s’agit simplement pour moi de deviser agréablement avec les intervenants.

                  Juste une petite sourdine désabusée... d’un vieil homme...et d’un vieux monde qui disparaît à la vitesse de l’horizon.


                  • Luxum Luxum 7 décembre 2011 20:18

                    Très beau texte ! Émouvant. Cette crise, nous en ressortirons plus fort que jamais, nous créerons un monde plus beau. Mais je pense qu’il faut quand même lutter contre ceux qui s’y oppose. Il faut aussi que les gens comprennent... Ah si tout le monde pouvait lire ce texte.


                    • borisperchat borisperchat 10 décembre 2011 21:23

                      Merci Luxum pour votre compliment. Pour ce qui est de « lutter contre » je vous ai répondu quelques paragraphes plus haut en même temps qu’à TROLL
                      Voyez vous d’autres manières de diffuser ce texte avec votre aide ?


                    • TROLL 8 décembre 2011 05:39

                      La marchandisation de la pensée critique du monde est du domaine exclusif de la Domination. Du romantisme révolutionnaire de naguère, aux contorsions sémantiques du petit personnel politique de cette démocratie de marché protéiforme, nous errons sans autres fins que la poursuite de nos hallucinations et stupéfactions progressistes « durables »... 

                      Bonne continuation...


                      • TROLL 8 décembre 2011 16:20

                        Qu’en ont-ils à faire de nos propos situés, de notre agoravox ; vont-ils continuer longtemps à nous fourguer légitimement, le paysage mental dont ils se repaissent ? 


                        • TROLL 9 décembre 2011 06:46

                          Lire à ce propos le livre (papier) de Cristopher PRIEST « Le monde inverti »... dont la fulgurance est imparable...


                          • borisperchat borisperchat 10 décembre 2011 21:39

                            Merci TROLL de partager vos connaissances livresques avec nous... vous n’êtes finalement pas un si méchant troll alors smiley

                            (dès que ce livre de Priest croisera ma route, je l’achèterai)


                          • TROLL 11 décembre 2011 05:56

                            Bonjour borisperchat,

                            Chez les bouquinistes, car l’édition n’est pas récente...

                            Je n’ai jamais cru à un quelconque messianisme révolutionnaire et me borne au simple constat de l’état des lieux. Quelle est la nature du moment historique qui nous contient, nous et nos pratiques économiques ? Comment cela s’inscrit-il dans la profondeur logique de l’Evolution au sens général. Est-il seulement possible de penser l’organisation humaine en dehors, non pas d’une crise économique, mais de l’économie en temps que telle ?

                            Certainement un petit luxe que me procure le statut de retraîté et dont je ne saurai abuser en ce site d’échange où les préoccupations relèvent d’un staccato quotidien pas toujours élucidable.

                            Cordialement. 


                            • Bertr@nd Bertr@nd 11 décembre 2011 16:11

                              Bonjour Boris,

                              J’aimerais partager ton optimisme, mais je ne crois malheureusement pas qu’un changement de modèle économique puisse se faire si facilement et si naturellement. Une prise de conscience de chacun est certes nécessaire, mais les règles économiques sont malheureusement le fruit d’âpres négociations et d’âpres rapports de force entre les différentes puissances. Mon propos n’est surtout pas d’opposer les uns aux autres, mais il est à mon avis nécessaire d’inventer de nouvelles règles de régulations, au niveau international (OMC, FMI). C’est par l’invention de règles plus justes que les choses s’amélioreront, car je ne crois pas à la théorie de la main invisible de Smith. Enfin, j’aimerais partager ton optimisme, mais nous sommes malheureusement proche d’une guerre importante avec l’Iran, où la Russie et la Chine vont défendre leurs intérêts. Pour moi il est grand temps de fixer des règles internationales plus justes. L’Etat de nature qu’avait théorisé Rousseau n’était pas l’Eden... Il nous faut donc, à mon avis, un nouveau contrat social smiley

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