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Olli Rehn, Commissaire européen aux Affaires économiques, sert la messe ultralibérale

Ravageuse aux plans social et environnemental, médiocre et chaotique au plan économique, la " globalisation ", ou mondialisation ultralibérale, continue à rallier les suffrages de la majeure partie des analystes et des dirigeants. Ce ne sont pas eux qui paient l'addition aujourd'hui, ni qui la paieront demain

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche (24 août 2013), Olli Rehn, Vice-Président de la Commission européenne, Commissaire aux Affaires économiques, confirme que la Commission reste un disciple ardent du dogme ultralibéral.

Le JDD introduit l'entretien comme suit :
" En mai, (Olli Rehn) a accordé à la France un sursis de deux ans pour rentrer dans les clous des 3% de déficit du traité de Maastricht. Avec en contrepartie un catalogue de réformes structurelles attendues en 2013 et 2014. Sur les retraites, le marché du travail et la compétitivité de l'économie française. Le diagnostic sur la maison France qu'il livre au Journal du Dimanche sonne comme un avertissement : trop d'impôts risque de tuer la croissance et la France doit aller plus vite et plus loin dans la révision de son modèle. "
De son modèle social sans doute ?

A la question " La France a-t-elle remis son économie en ordre de marche ? "
Olli Rehn répond :
" La France a engagé des réformes structurelles qui vont dans le bon sens. Mais elle ne va pas assez loin et assez vite dans leur mise en œuvre. Nous vous avons accordé deux années pour ramener le déficit sous la barre des 3 % en échange de cet engagement. La Commission attend des résultats sur trois fronts : la compétitivité qui est encore trop faible et vous a fait perdre des parts de marché tout en pesant sur les marges de vos entreprises, une ouverture du marché des services qui reste protégé par des barrières à l'entrée avec encore trop de professions réglementées et que le transport ferroviaire et l'énergie, où EDF et la SNCF conservent un quasi-monopole, s'ouvrent à la concurrence. "
Comme par hasard, ce sont nos anciens services publics qui sont sur la sellette ...

Quelques petites phrases à déguster :

" Je me refuse à parler d'austérité. Le mot est devenu trop connoté. "
Mais oui, mais oui, mon cher monsieur : n'en parlons pas, mais faisons-le ...
Les Panurge de la compétitivité sont au pouvoir, où ils côtoient les Tartuffe du " politiquement correct ".

" Les hausses d'impôts en France ont atteint un seuil fatidique. "
Très bon ça : " fatidique ", ça va faire trembler dans les chaumières

" C'est maintenant qu'il faut décider si nous voulons devenir le plus beau musée du monde ou défendre notre rang de grande puissance économique mondiale. "
Voila qui manque d'ambition : on ne peut pas faire les deux ?

Selon l'introduction de l'article, Olli Rehn serait " proche de Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international ", ce qui ne surprend pas, " et en phase avec Pierre Moscovici ", ... ce qui ne surprend qu'à moitié.

Décidément, les commissaires européens nous gâtent ! Souvenons-nous de la réaction de Karel de Gucht, Commissaire européen au Commerce, aux déclarations d’Arnaud Montebourg évoquant, en octobre 2012, l’éventualité de mesures protectionnistes : « S'il tente de le faire, il va trouver Bruxelles et le Commissaire à la concurrence Joaquin Almunia sur sa route ! »
Des menaces, des menaces ?

Ravageuse aux plans social et environnemental, médiocre et chaotique au plan économique, la " globalisation ", ou mondialisation ultralibérale, continue donc à rallier les suffrages de la majeure partie des analystes et des dirigeants. Ce ne sont pas eux qui paient l'addition aujourd'hui, ni qui la paieront demain.
Pour un autre regard sur la fameuse " compétitivité " : http://www.citoyensunisdeurope.eu/notes-du-portail-f69/la-course-a-la-competitivite-ou-panurge-au-pouvoir-merkel-austerite-protectionnisme-libre-echange-mondialisation-pascal-lamy-omc-world-policy-conference-t425.html

Pour accéder à l'article du Journal du Dimanche :http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Le-commissaire-europeen-Olli-Rehn-Les-hausses-d-impots-en-France-ont-atteint-un-seuil-fatidique-625533


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6 réactions à cet article    


  • lloreen 11 septembre 2013 10:08

    Ce qu’ Olli Rehn ne nous dira jamais

    http://www.youtube.com/watch?v=BzToBNKVwBs

    Après l’ Islande, voilà la Hongrie qui envoie les amis de Rehn se faire voir chez les grecs (où ils sont, malheureusement pour eux, encore toujours).

    La solution islandaise dont Olli Rehn ne nous parlera pas non plus.

    http://www.youtube.com/watch?v=QVr_G7t48eQ


    • scripta manent scripta manent 11 septembre 2013 13:33

      A lloreen
      Merci.
      La vidéo sur la « solution islandaise » mérite particulièrement le détour.


    • BA 11 septembre 2013 15:01
      Mercredi 11 septembre 2013 :

      La Grèce devra encore être aidée, peut-être même deux fois.

      La Grèce aura besoin d’un troisième plan d’aide, voire d’un quatrième, a déclaré mercredi Luc Coene, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

      « Il est évident que nous ne sommes pas encore venus à bout du problème grec. Nous allons devoir fournir d’autres efforts, au moins encore une fois, peut-être deux. Cela dépendra de l’évolution de la situation », a-t-il dit lors d’un entretien accordée à une station de radio belge.


      La dette grecque s’élève actuellement à 321 milliards d’euros et devrait atteindre 176% du Produit intérieur brut (PIB) fin 2013.

      Les contribuables européens ont déjà prêté 240 milliards d’euros à la Grèce. Résultat : aujourd’hui, la Grèce est en faillite totale.

      Quant à l’Allemagne :

      Dette publique de l’Allemagne : 81,2 % du PIB, soit 2150 milliards d’euros. Je dis bien : 2150 milliards d’euros.

      L’Union Européenne, c’est des pays surendettés qui se surendettent encore plus, pour pouvoir prêter de l’argent à des pays en faillite qui ne les rembourseront jamais.

      L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.

      • scripta manent scripta manent 11 septembre 2013 15:14

        A BA
        Et les USA, avec 16.000 millards de $ de dette publique, soit 100 % du PIB, c’est quoi ?
        Globalement, l’Union européenne est loin d’en être à ce niveau. Elle en était à 60 % en 2007/2008, avant que les détraqués de la finance la propulsent à 85 % en 2012.

        http://blogs.lexpress.fr/attali/2013/02/11/les-etats-unis-sont-en-faillite/


      • pidgin 11 septembre 2013 17:55

        Quant au Japon, il culmine à 220 % du PIB, soit 2,6 fois le ratio de l’Union européenne. 


        • scripta manent scripta manent 11 septembre 2013 18:01

          Oui, avec une particularité intéressante : la dette publique japonaise est détenue en grande majorité par des résidents japonais, ce qui permet au Japon de ne pas être l’otage des marchés financiers internationaux, contrairement à la plupart des Etats européens. 

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