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Accueil du site > Tribune Libre > Ou comment recycler Trotsky en apôtre du social-chauvinisme…

Ou comment recycler Trotsky en apôtre du social-chauvinisme…

 

 

Ce texte,

"Comment Trotsky explique la soumission européenne aux USA",

a déjà fait près de quatre pages de références sur les moteurs de recherche, avant que nous croisions sa route sur Agoravox, présenté par un certain "Robert Gil", se réclamant de la "Conscience Citoyenne Responsable-Réfléchir par soi-même et lutter contre la propagande" (sic), et dont on pouvait à première vue penser qu’il en était l’auteur, faute d’autre mention réellement précise à ce sujet…

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/comment-trotsky-explique-la-189510

C’est en cherchant l’origine des citations du "maitre" "…irréprochable sur le terrain de l’analyse" (re-sic), incluses dans le texte, que nous avons constaté la multiplicité de leurs apparitions sur le net…

En fait, après quelques recherches, cet article semble être paru en premier sur Sputnik News…

https://fr.sputniknews.com/blogs/201609291027957906-trotsky-soumission-europeenne-usa/

Pourquoi ne pas le mentionner, ainsi que le nom de l’auteur, c'est à dire l'écrivain Nicolas Bonnal ?

https://fr.sputniknews.com/blogs/nicolas_bonnal/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Bonnal_(%C3%A9crivain)

 

Ceci dit, c’est un montage très amusant de quelques bouts de phrases de Trotsky, essentiellement extraits de deux textes de 1924 et 1926 que nous avons pris la peine de retrouver et d’étudier…

 

https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/europeameric/eur1.htm

(1924)

 

https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/europeameric/eur2.htm

(1926)

 

Qu’en est-il réellement de la "brillante" analyse de Trotsky ? Ces bouts de phrases juxtaposés résument-ils réellement sa pensée ?

Incontestablement, il avait passé beaucoup de temps sur le sujet et accumulé une connaissance détaillée, sur le plan économique, des USA et de l’Europe.

Par contre, même si on l’a "oublié" très vite, l’intervention US de 1918 sur le front français a été très visiblement (*) plus décisive, concernant la victoire, à l’époque, que celle de 1944, qui n’a fait qu’avancer la chute inéluctable de l’Allemagne nazie…

Donc Trotsky, loin d’être pour la circonstance un "visionnaire", ne fait que formuler une évidence quant à l’emprise naissante des USA sur l’Europe…

Mais où veut-il en venir politiquement, et sur la base de quelle analyse ?

.

 

.

Les rapports d’inféodation entre nations impérialistes inégales sont une chose, et les rapports entre un impérialisme et ses colonies, une autre. D’un point de vue marxiste-léniniste, qui aurait du être celui de Trosky, c’est une évidence, mais en fait, il mélange précisément les deux, d’où ces "bouts de phrases" qui permettent les propos ad-hoc de Nicolas Bonnal…

En fait, et contre l’évidence, tant en 1924 qu’en 1926, Trotsky veut y voir les prémisses d’une révolution européenne …des "États Unis d’Europe", qui s’opposeraient aux USA… !!

************************Trotsky :

"La résistance des ouvriers européens au maître de leurs maîtres, au capital américain, deviendra de plus en plus centralisée. L’importance directe, pratique, combative du mot d’ordre de la révolution européenne et de sa forme étatique " Etats-Unis d’Europe " deviendra de plus en plus évidente aux ouvriers européens."

****************************

Le mieux est d’étudier ses textes, en allant à l’essentiel, sous le vernis "brillant" de son érudition, pour comprendre son erreur…

Elle n'est pas différente en 1926 :

****************Trotsky :

"L’Amérique ne laissera pas l’Europe capitaliste se relever. C’est là l’élément de révolutionnement que constitue maintenant la puissance capitaliste américaine. Quelques fluctuations politiques qu’ait à subir l’Europe, elle restera dans une situation économique sans issue. C’est là un fait essentiel, et ce fait, un an plus tôt ou un an plus tard, poussera le prolétariat dans la voie révolutionnaire."

*********************

Tenter d’entrainer l’URSS dans une guerre sans issue, telle est le propos sous-jacent, mais en fait, à peine voilé, de Trotsky…

En réalité, en 1926, Trotsky avait non seulement perdu pied dans les questions internationales, mais aussi, et par voie de conséquence, sur le plan intérieur, car sa politique mettait le socialisme naissant en danger et les soviétiques de base en avaient déjà pris conscience, comme en témoigne Harry Haywood, étudiant afro-américain en URSS à l’époque :

.

******************* Harry Haywood :

"It had not always been thus. Otto told me that in 1924, a year before he arrived, a majority of the students in the school had been supporters of Trotsky. Trotsky was making a play for the Party youth, in opposition to the older Bolshevik stalwarts. With his usual demagogy, he claimed that the old leadership was betraying the revolution and had embarked on a course of "Thermidorian reaction." In this situation, he said, the students and youth were "the Party’s truest barometer."

But by the time the Black American students arrived, the temporary attraction to Trotsky had been reversed. The issues involved in the struggle with Trotsky were discussed in the school. They involved the destiny of socialism in the Soviet Union. Which way were the Soviet people to go ? What was to be the direction of their economic development ? Was it possible to build a socialist economic system ? These questions were not only theoretical ones, but were issues of life and death. The economic life of the country would not stand still and wait while they were being debated. "(**Traduction en notes)

*****************source :

https://www.marxists.org/archive/haywood/black-bolshevik/ch06.htm

Extrait de "Black Bolshevik", version intégrale :

https://drive.google.com/file/d/0B7trXEFcZimVdmgwYThhUDRhVHc/view

Un document historique exceptionnel. De quoi remettre les discours "brillants" en face de la réalité…

Le paradoxe, aujourd’hui, c’est que les propos de Trotsky, supposé "internationaliste", mais ainsi "sélectionnés" par Nicolas Bonnal, font, sur le net, les choux gras de tous les pseudos "marxistes" adeptes du social-chauvinisme !!

Mais pour ceux qui sont réellement curieux d'histoire et désireux de comprendre, c'est l'occasion de redécouvrir les textes de Trotsky en les replaçant dans leur véritable contexte politique et social, et, pour la plupart, de découvrir ceux de Harry Haywood. Bonne lecture.

Luniterre

**************

NOTES :

( * https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats-Unis_dans_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale

" Lors de l’armistice, le 11 novembre 1918, environ 2 millions de soldats américains étaient en France répartis dans 42 divisions, dont 1 million déjà engagé dans les combats. Deux autres millions étaient aux États-Unis dans les camps d’entraînement. Les plans prévus par Foch, Pétain et Pershing pour 1919 prévoyaient l’engagement de 4,5 millions de soldats américains dans les offensives de la victoire qui les mèneraient au cœur de l’Allemagne." )

(** Citation Haywood, traduction : "Cela n’a pas toujours été ainsi. Otto m’a dit qu’en 1924, un an avant son arrivée, la majorité des élèves de l’école avaient été des partisans de Trotsky. Trotsky se donnait un rôle, pour les jeunes du Parti, en opposition avec les plus vieux partisans bolcheviks. Avec sa démagogie habituelle, il prétendait que l’ancienne direction trahissait la révolution et s’était lancée dans une "réaction thermidorienne". Dans cette situation, disait-il, les étudiants et les jeunes étaient « le plus fiable baromètre du Parti ».

Mais au moment où les étudiants américains noirs sont arrivés, l’attraction temporaire pour Trotsky avait été inversée. Les questions liées à la lutte avec Trotsky ont été discutées dans l’école. Elles impliquaient le destin du socialisme en Union Soviétique. Dans qelle direction le peuple Soviétique devait-il aller ? Quel devait être le sens de son développement économique ? Est-il possible de construire un système économique socialiste ? Ces questions n’étaient pas seulement théoriques, mais étaient des questions de vie et de mort. La vie économique du pays ne serait pas immobile et en attente pendant qu’on en débattait.")

**************************************

Source de l’article sur TRIBUNE MARXISTE-LÉNINISTE  :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/02/12/ou-comment-recycler-trotsky-en-apotre-du-social-chauvinisme/

***********************

 

 


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19 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 13 février 2017 16:32
     ? ? ?, « ou » comment recycler Trotsky en apôtre du social-chauvinisme…

    Qu’y avait-il ici «  ? ? ?, » dans votre titre ?


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 13 février 2017 17:01

      @Jean-Pierre Llabrés

      C’est un choix unipolaire ou bien un monisme alternatif !

    • Luniterre Luniterre 13 février 2017 19:31

      @Jean-Pierre Llabrés

      Pourquoi faudrait-il absolument y mettre quoi que soit... ?

      Bien évidemment, c’est la place logique et naturelle de la motivation de l’auteur, Nicolas Bonnal...

      Elle restera donc particulièrement mystérieuse, comme le personnage lui-même, passionné, entre autres thème, d’ésotérisme, plus que de « trotskysme »...

      Manifestement, si l’on creuse à peine, on comprend tout de suite que ce n’est pas un trotskyste...

      Le fait qu’il tente d’utiliser l’« aura » de Trotsky parmi la gent intellectuelle pour diffuser un embryon de « message » me parait être à peu près la seule évidence...

      Et ça marche...

      Le « spectre » visé est large et va de l’« extrême-gauche » l’extrême-droite, et il est tout à fait atteint.

      Le parcours de N.Bonnal ressemble aussi à ce spectre, apparemment, avec une forte attirance du côté droit...

      Mais la zone « floue », pour ne pas dire « confusionniste », genre « wertkritk » et autres, semble être une bonne clientèle pour sa prose...

      Je pense qu’il a du bien s’amuser en effectuant ce petit montage, affuté comme une fléchette dotée d’un tropisme en direction de tous les gogos en général, tous horizons politiques confondus...

      Pour ma part j’ai simplement tenté de resituer le contexte historique dans lequel ces deux discours de Trotsky ont été écrits et prononcés, et qui montrent bien l’impasse dans laquelle il s’était fourré de lui-même, en tentant une extension « visionnaire » parfaitement mégalomaniaque et irréaliste de la révolution à l’Europe de l’ouest...

      Les deux textes, sont construits autour de la même démarche manipulatoire vouée à l’échec et révèlent sont aveuglement aux réalités.

      Deux ans entre ces discours, c’est pourtant deux ans d’une histoire russe en marche, et à quelle vitesse...

      Ou l’art de louper les trains...

      Dans la mesure où il rêvait d’en faire une machine de guerre digne d’un Bucéphale blindé traversant à la fois l’Europe, la Russie et le reste de l’Asie, ce ratage théâtral était donc une bénédiction pour le peuple russe, ce que le témoignage de Harry Haywood vient à propos confirmer.

      Luniterre


    • Luniterre Luniterre 14 février 2017 14:24

      @Jean-Pierre Llabrés


      En définitive, la réponse à votre question se trouve dans cette vidéo que je viens de trouver, et ou Nicolas Bonnal explique lui-même le principe de sa manipulation autour de ce texte de Trotsky... (Vers 14 minutes 30, dans la vidéo.)


      https://www.youtube.com/watch?v=MoBBx7eEMGs


      Mais tout le reste de la vidéo est bien utile pour comprendre ce personnage très étrange...


      N. Bonnal, incontestablement, un drôle de « trotskyste », qui souffle délibérément du vent dans les voiles de l’extrême-droite...

      Ce qui ressort également de divers articles que l’on trouve de lui sur le net....


      Liste à suivre, pour ceux qui en douteraient encore...


      En tout cas, en matière de manipulation, on ne peut dire qu’une chose, confirmant ma première réponse à J-P Llabrés : Bravo l’artiste ! (...Et tant pis pour les gogos... !)


      Luniterre


    • Luniterre Luniterre 14 février 2017 14:51

      @Jean-Pierre Llabrés


      Re : De Hollande à Juppé : un rappel de la nullité française
       

      Lecture instructive, en un sens...

      Luniterre

       


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 14 février 2017 17:42

      @Luniterre

      Merci pour votre réponse détaillée et argumentée.


    •  
      Je ne connais pas Trosky, mais d’une manière générale l’erreur gauchiste (et non marxiste) est de faire table rase des moeurs et sentiments préexistant d’appartenance et de vouloir remplacer tout par la classe sociale (ce que ne fait pas Marx ni Hegel surtout, le communisme étant téléologie)
      Marx par ex parle des mirs russes comme potentiel « infrastructure » de base à développer (l’ontologie instinctive du germain, du chrétien etc ...)
       
      J’entendais petit facteur chez Drucker, il a vu la nécessité de réguler la consommation, mais ne voit pas que l’idéologie est un développement d’un existant. Par là il est tombé dans l’idiot utile de la table rase capitaliste.
       
      « La superstition politique est seule à se figurer de nos jours que la cohésion de la vie civile est le fait de l’Etat, alors que, en réalité, c’est au contraire la cohésion de l’Etat qui est maintenue du fait de la vie civile. » Marx
       

      « Sitôt que le service public cesse d’être la principale affaire des citoyens, et qu’ils aiment mieux servir de leur bourse que de leur personne, l’État est déjà près de sa ruine. Faut-il marcher au combat ? ils payent des troupes et restent chez eux ; faut-il aller au conseil ? ils nomment des députés et restent chez eux. À force de paresse et d’argent, ils ont enfin des soldats pour asservir la patrie, et des représentants pour la vendre [...] L’attiédissement de l’amour de la patrie, l’activité de l’intérêt privé, l’immensité des États, les conquêtes, l’abus du gouvernement, ont fait imaginer la voie des députés ou représentants du peuple dans les assemblées de la nation. »
      ‘Du contrat social’ Rousseau, passage cité par Marx
       


      • D’ailleurs chez Marx il y a éloge de l’organisation gentilice (la famille étendue, le clan et la terre sacralisée, le nomos de la Terre ...)
         
        « Dans la constitution grecque des temps héroïques, nous voyons donc la vieille organisation gentilice encore pleine de vie et de vigueur, mais nous y voyons déjà le commencement de sa ruine : le droit paternel, avec transmission de la fortune aux enfants, favorise l’accumulation des richesses dans la famille et fait de celle-ci une puissance en face de la gens ; la différence des richesses agit en retour sur la constitution en créant les premiers rudiments d’une noblesse et d’une royauté héréditaires ; l’esclavage, limite tout d’abord aux prisonniers de guerre, ouvre déjà la perspective de l’asservissement des membres mêmes de la tribu, et même des membres de sa propre gens ; l’ancienne guerre de tribu a tribu dégénère, dès cette époque, en brigandage systématique sur terre et sur mer pour conquérir du bétail, des esclaves, des trésors, donc en source normale de profit ; bref, la richesse est prônée et estimée comme bien suprême, et les anciennes règles gentilices sont profanées pour justifier le vol des richesses par la violence. Il ne manquait plus qu’une seule chose : une institution qui non seulement protégeât les richesses nouvellement acquises par les particuliers contre les traditions communistes de l’ordre gentilice, qui non seulement sanctifiât la propriété privée [la vente de terre était INTERDITE car la terre appartenait aux ancres, à la lignée] si méprisée autrefois et proclamât cette consécration le but suprême de toute communauté humaine, mais qui mit aussi, sur les formes nouvelles successivement développées d’acquisition de propriété, autrement dit, d’accroissement toujours plus rapide des richesses, l’estampille de la légalisation par la société en général ; une institution qui non seulement perpétuât la naissante division de la société en classes, mais aussi le droit de la classe possédante a exploiter celle qui ne possédait rien, et la prépondérance de celle-là sur celle-ci.
        Et cette institution vint. L’État fut inventé. »


      • « Les germains sauvèrent et transportèrent jusqu’au sein même de l’état féodal l’élément essentiel de la véritable organisation gentilice sous la forme des communautés de marche. [les communaux moyenâgeux étaient proto-communisme] »
         
        Engels Sur l’histoire des anciens germains.
         
         
        Durkheim anomie du libéralime qui détruit tout holisme (dans le multiethniquage) :
         

        « Il faut que notre société reprenne conscience de son unité organique ; que l’individu sente cette masse sociale qui l’enveloppe et le pénètre, qu’il la sente toujours présente et agissante, et que ce sentiment règle toujours sa conduite ; car ce n’est pas assez qu’il s’en inspire de temps en temps dans des circonstances particulièrement critiques »


      • julius 1ER 13 février 2017 19:13

        It had not always been thus. Otto told me that in 1924, a year before he arrived, a majority of the students in the school had been supporters of Trotsky. Trotsky was making a play for the Party youth, in opposition to the older Bolshevik stalwarts. With his usual demagogy, he claimed that the old leadership was betraying the revolution and had embarked on a course of « Thermidorian reaction. » In this situation, he said, the students and youth were « the Party’s truest barometer. »


        en 24 Lénine meurt et ne laisse pas de testament bien qu’il ait émis l’idée à juste titre que Staline n’était pas le candidat idéal pour le remplacer car il le trouvait trop brutal et dogmatique ... mais déjà Staline avait pris le contrôle du parti et placé ses fidèles dans tout l’ appareil d’état et dans beaucoup d’instances du Parti !!!

        sur Trotsky et sa vision :

        Elles impliquaient le destin du socialisme en Union Soviétique. Dans quelle direction le peuple Soviétique devait-il aller ? Quel devait être le sens de son développement économique ? Est-il possible de construire un système économique socialiste ? Ces questions n’étaient pas seulement théoriques, mais étaient des questions de vie et de mort. 

        Trotsky était pour la NEP initiée par Lénine et qui se résume à laisser au secteur privé tout ce qui n’est pas d’intérêt stratégique ... on pourra remarquer que Staline signera l’arrêt de mort de la Nep en 1928 en même temps qu’il commencera à éliminer tous ses opposants y compris Trotsky avec les purges décidées par lui seul ....
        ce sera le début d’une économie totalement bureaucratisée dont ne voulaient pas ni Lénine ni Trotsky d’ailleurs ... on pourra remarquer qu’il y eut un age d’or assez florissant entre la fin de la guerre civile en 1921/22 et la chape de plomb initié par Staline tant au niveau architectural que des moeurs avec un plan gigantesque d’éducation et de formation , les russes ont produit plus d’ingénieurs dans ces années là que pendant toute l’ère tzariste !!!
         
        on peut reprocher à Trotsky d’avoir eu des rapports avec le pouvoir moins impliqué que ce qu’il aurait fallu mais on ne peut lui reprocher d’avoir phagocyté celui-ci dans le seul but d’avoir une mainmise totale sur celui-ci à l’instar de Staline non seulement pour assouvir un pouvoir personnel mais surtout pour y instaurer un régime de terreur à l’intérieur même de l’appareil d’état, c’est faire peu de cas des conceptions bien plus ouvertes de Trotsky sur la gouvernance.




        • Luniterre Luniterre 13 février 2017 20:02
          @julius 1ER

          Le mieux est donc pour vous aussi de (re)lire les deux discours dont il est question ici, et vous comprendrez mieux la façon dont Trotsky tente de manipuler son auditoire, certes avec un certain brio dans son exposé, mais à part cette perspective fumeuse d’États Unis d’Europe, et de guerre entre les USA et l’Europe, il n’y a que de vastes exposés de généralités...


          En 1926 il semble vouloir étendre ce délire à l’Asie et la simple raison que vous tentez de lui prêter est manifestement absente de son propos, l’eut-il jamais eu, ce dont je doute fort...

          L’histoire ne s’écrit pas avec des « légendes » forgées de toutes pièces par des intellos de service, mais en remettant en phase les propos des uns et des autres avec leurs actes et dans le contexte concret !

          A cette aune, l’échec de Trotsky s’explique de lui-même, et par lui-même, en fait, si on prend le temps de faire cette démarche.

          Vouloir lui prêter, après coup, un tas de « bons sentiments », qu’il n’avait certainement pas, ne mène à rien, mais si ça vous rassure...

          N. Bonnal, qui est le véritable auteur de l’article critiqué ici, peut sans doute y contribuer pour vous... (voir mon post en réponse à J-P LLabrés, ci dessus)

          Luniterre


        • Celle là je la retiens ... mais c’était avant Trump ...
           
           
          « L’histoire favorise le capital américain : pour chaque brigandage, elle lui sert un mot d’ordre d’émancipation [droitdelhommisme bobo]. En Europe, les États-Unis demandent l’application de la politique des « portes ouvertes »… [multiethniquage+libéralisme...] leur politique revêt une apparence de pacifisme, parfois même de facteur d’émancipation. [...] Que fait en ce moment la social-démocratie allemande et française, que font les socialistes de toute l’Europe ? Ils s’éduquent et s’efforcent d’éduquer les masses ouvrières dans la religion de l’américanisme [68ard libidineux, Derrida : la déconstruction c’est l’Amérique] ; autrement dit, ils font de l’américanisme, du rôle du capital américain en Europe, une nouvelle religion politique [privatisations socialo...] car la social-démocratie [gogoche], qui était l’agence de la bourgeoisie, devait fatalement, dans sa dégénérescence politique, devenir l’agence de la bourgeoisie la plus forte, la plus puissante, de la bourgeoisie de toutes les bourgeoisies, c’est-à-dire de la bourgeoisie américaine. » Trotsky


          •  
             
            Et n’oublions pas que nos colons du mondialisme sont les irlandais de Engels ...
             
             
            « C’est pourquoi le salaire du travailleur anglais, dans tous les secteurs où l’Irlandais peut le concurrencer, ne fait que baisser constamment et il ne saurait en être autrement, comme le dit Carlyle [...] Car si l’on considère que dans chaque grande ville, un cinquième ou un quart des ouvriers sont Irlandais ou enfants d’Irlandais élevés dans la saleté irlandaise, on ne s’étonnera pas que dans l’existence de toute la classe ouvrière, dans ses mœurs, son niveau intellectuel et moral, ses caractères généraux, se retrouve une bonne part de ce qui fait le fond de la nature de l’Irlandais, et l’on concevra que la situation révoltante des travailleurs anglais, résultat de l’industrie moderne et de ses conséquences immédiates, ait pu être encore avilie. »
             
            L’immigration irlandaise Engels


          • soi même 14 février 2017 22:50

            Il est vrament marrent c’est article en comparaison de ce livre : WALL STREET ET LA RÉVOLUTION BOLCHEVIQUE par Antony C. Sutton et plus particulièrement le deuxième chapitre

            Les intentions et objectifs de Trotsky

            Par conséquent, nous pouvons dériver la séquence d’évènements suivante :
            Trotsky a voyagé de New York à Petrograd avec un passeport suppléé
            suite à l’intervention du président Woodrow Wilson et avec l’intention
            déclarée de « poursuivre plus avant » la révolution. Le gouvernement
            britannique fut la source d’origine de sa libération de sa détention par les
            autorités canadiennes en avril 1917, mais il se peut très bien qu’il y ait eu
            des « pressions ». Lincoln Steffens, un communiste américain, a agit
            comme relais entre Wilson et Charles R. Crane et entre Crane et Trotsky.
            De plus, alors que Crane n’avait aucune position officielle, son fils
            Richard était l’assistant confidentiel du secrétaire d’état Robert Lansing et
            Crane senior reçu des rapports rapides et détaillés sur les progrès de la
            28révolution bolchévique. De plus, l’ambassadeur William Dodd
            (ambassadeur américain en Allemagne durant la période d’Hitler) a dit que
            Crane a eu un rôle actif dans la phase Kerensky de la révolution ; les
            lettres de Steffens confirment que Crane voyait la phase Kerensky comme
            n’étant qu’une étape dans la continuité de la révolution.
            Le point intéressant n’est pas tant la communication parmi des personnes
            disparates comme Crane, Steffens, Trotsky et Woodrow Wilson, comme
            l’existence du moins une mesure d’un accord sur la procédure à suivre – à
            savoir que le gouvernement provisoire était vu comme « provisoire » et
            que la « seconde révolution » devait suivre.
            D’un autre côté, l’interprétation des intentions de Trotsky doit être sujette
            à caution : il était un adepte du double jeu. La documentation officielle
            démontre très clairement des actions contradictoires. Par exemple, la
            division administrative des affaires d’extrême orient du Département
            d’État Américain, reçût le 23 mars 1918, deux rapports de Trotsky. L’un
            est incohérent avec l’autre. Un rapport du 20 mars 1918 de Moscou ayant
            pour origine le journal russe Russkoe Slovo ; le rapport citait une
            interview avec Trotsky dans lequel il disait que l’alliance avec les États-
            Unis était impossible :
            La Russie du Soviet ne peut pas s’aligner... avec l’Amérique
            capitaliste, car ce serait une trahison. Il est possible que les
            Américains cherchent un tel rapprochement avec nous, poussé par
            son antagonisme envers le Japon, mais en tout cas il ne peut être
            question d’une Alliance de toute nature avec une nation
            bourgeoise. 24
            L’autre rapport, également originaire de Moscou, est un message de
            l’Ambassadeur Francis daté du 17 mars 1918, trois jours plus tôt, :
            « Trotsky demande cinq officiers inspecteurs américains de l’armée pour
            organiser la défense et demandent aussi des hommes et des équipements
            ferroviaires. 25
            Cette requête vers les États – Unis est bien évidemment incohérent avec le
            rejet de « l’alliance ».
            29Avant de quitter Trotsky, il convient de mentionner les procès staliniens
            des années 1930 et en particulier les accusations et procès de 1938 contre
            le « parti des droitiers anti-soviétiques Trotskistes ». Ces parodies forcées
            du processus judiciaire, presque unanimement rejetées en Occident,
            peuvent éclairer les intentions de Trotsky.
            Le fondement de l’accusation stalinienne était que les trotskistes étaient
            des agents payés du capitalisme international. K. G. Rakovsky, l’un des
            accusé de 1938, a déclaré : « Nous étions l’avant-garde de l’agression
            étrangère, du fascisme international, et pas seulement en URSS, mais aussi
            en Espagne, en Chine, partout dans le monde ». La sommation de la
            « cour » contient la déclaration : « Il n’y a pas un seul homme dans le
            monde qui a apporté tant de tristesse et de malheur aux gens que Trotsky.
            Il est le plus vil agent du fascisme.... 26
            Maintenant, bien que ce ne soit que des insultes verbales régulièrement
            échangées entre les communistes internationaux des années 1930 et 40, il
            est également remarquable que les paroles derrière l’auto-accusation sont
            compatibles avec la preuve de ce chapitre. Et, comme nous le verrons plus
            loin, Trotsky a pu susciter un soutien parmi les capitalistes internationaux,
            qui par d’ailleurs, étaient aussi des partisans de Mussolini et d’Hitler. 27
            Tant que nous voyons tous les révolutionnaires internationaux et tous les
            capitalistes internationaux comme des ennemis implacables les uns des
            autres, alors nous manquons un point crucial – qu’il y a eu effectivement
            une coopération opérationnelle entre les capitalistes internationaux, y
            compris les fascistes. Et il n’y a pas de raison a priori de rejeter Trotsky
            comme ne faisant pas partie de cette alliance.
            Cette révision provisoire et limitée sera mise en évidence lors de l’examen
            de l’histoire de Michael Gruzenberg, le principal agent des bolcheviques
            en Scandinavie qui, sous le pseudonyme d’Alexander Gumberg était
            également conseiller confidentiel de la Chase National Bank à New York
            et plus tard Floyd Odium d’Atlas Corporation. Ce double rôle était connu
            et accepté tant par les Soviétiques que par ses employeurs américains.
            L’histoire de Gruzenberg est un cas d’un révolutionnaire international
            alliée au capitalisme international.
            30Les observations du colonel MacLean selon lesquelles Trotsky avait « une
            forte influence occulte » et que son « pouvoir était si grand que les ordres
            étaient émis qu’il devait être pris en considération » ne sont pas du tout
            incompatibles avec l’intervention Coulter-Gwatkin au nom de Trotsky ;
            ou, d’ailleurs, avec ces événements postérieurs, les accusations
            staliniennes dans les procès de l’époque trotskyste des années 1930. Elles
            ne sont pas incompatibles avec l’affaire Gruzenberg. D’autre part, le seul
            lien direct connu entre Trotsky et la banque internationale est à travers son
            cousin Abram Givatovzo, qui était un banquier privé à Kiev avant la
            Révolution russe et à Stockholm après la révolution. Alors que Givatovzo
            professait l’anti-bolchévisme, il a été en fait agissant au nom des
            Soviétiques en 1918 dans les transactions de devises. 28
            Il y a que Trotsky est un révolutionnaire internationaliste russe avec des
            liens allemands, qui éveille l’assistance de deux supposés partisans du
            gouvernement du prince Lvov en Russie (Aleinikoff et Wolf, des Russes
            résidant à New York) Ces deux personnes déclenchent l’action d’un
            directeur général adjoint des postes du Canada et d’un important major
            général de l’armée britannique, qui intercède à son tour auprès du
            personnel militaire canadien. Ces actes sont vérifiables.
            Bref, les allégeances ne sont pas toujours ce qu’elles sont appelées ou
            apparaissent. On peut cependant supposer que Trotsky, Aleinikoff, Wolf,
            Coulter et Gwatkin agissent pour un objectif qui avait également un
            objectif plus commun et commue que l’allégeance nationale ou une
            étiquette politique. Pour souligner, il n’y a aucune preuve absolue que ce
            soit ainsi. Il s’agit, à l’heure actuelle, d’une supposition des faits. Une
            fidélisée plus élevée que celle forgée par un but commun immédiat n’a pas
            été plus que celle de l’amitié, bien que cela éprouve l’imagination quand
            on songe à une telle combinaison polyglotte. Il peut également avoir été
            promu pour d’autres motifs. Nous n’avons toujours qu’une vue partielle. )

            je vous souhaite une bonne lecture


            • Viriato 15 février 2017 18:33

              Il faudrait rétablir les faits.

              Le premier a proposer une forme de NEP fut ....Trotsky. Voir son livre « Cours Nouveau ». Lénine va en adhérer un an après.
              Une fois la NEP en place, elle a permis de revenir sur une production industrielle comparable à celle de la Russie de 1914, ce qui était un grand pas en avant. Elle avait chuté à moins de 13 % du Produit après la Guerre Civile.
              L’agriculture, privée très majoritairement, ne trouvait pas dans l’industrie soviétique de quoi échanger la monnaie en cours une fois la période du communisme de guerre (qui s’est avérée impossible) finie. 
              Que fallait-il donc faire ?
              Il y avait deux propositions : celle de Bukharine soutenue par Staline et Khamenev et Zinviev jusqu’ejn 1925 pour ces deux derniers, qui disait aux paysans « enrichissez-vous ! » une politique que ces théoriciens proposaient pour les « prochaines décades à venir ». Le but était d’obtenir une accumulation primaire nécessaire à la re-industrialisation de l’URSS, mais à terme. 

              Preobrazhensky, l’économiste de « l’Opposition de Gauche » prévoyait qu’à un moment ou à un autre, si l’industrie continuait à être incapable de fournir l’agriculture, les paysans (les paysans riches qui avaient une grande influence parmi les paysans producteurs de blé, ne trouveraient aucun intérêt à semer plus que pour leurs besoins familiales. C’était, à terme, la famine de villes. Il proposait donc un impôt important sur l’agriculture (seule source de ’crédit’ car le crédit international était tari par le boycott capitaliste) augmenter les investissements industriels à hauteur de 17% du Produit . 

              Cette proposition a été reçue par des cris de « halte aux gauchistes super industrialisateurs ! ». Sans voir les dangers de la polarisation de classes à la campagne dans un pays très largement paysan, ni la polarisation entre les villes (le prolétariat) et la campagne (les paysans riches ou Koulaks).

              En 1928-29 quand la catastrophe prédite est survenue, Staline a déposé Bukharine (accusé de droiteir) et il a fait un virage à 180° passant d’une politique de soutient des Koulaks et d’industrialisation lente, à son contraire, la liquidation des koulaks comme classe et à une industrialisation à marches forcées.
              Par cette mesure il a rallié un nombre important d’anciens de l’Opposition de Gauche qui ’voyaient’ accompli leurs souhaits et/ou leur programme.
              Staline s’attaque donc à la droite et accepte au parti « la gauche » sauf Trotsky et son noyau dur qui restent critiques des zig-zags staliniens, de son pragmatisme aveugle en somme.



              • Luniterre Luniterre 15 février 2017 22:36

                @Viriato

                Bonjour, camarade

                Tu semble avoir oublié que la NEP commence en 1921...

                Le texte de Trotsky, « Cours nouveau », date, lui, de 1923 !!!

                De plus, la plupart des concepts développés par Lénine à partir de 1921 sont une reprise de ceux qu’il avait largement ébauché en 1918, à propos du capitalisme d’État, dans un ouvrage déjà mentionné dans un post ci-dessus :

                .

                https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2014/01/1918_lc3a9nine_sur-linfantilisme-de-gauche_.pdf


                Il avait alors pensé, en 1918, que la guerre civile pouvait prendre fin rapidement, ce qui n’a pas été le cas, obligeant le parti bolchévique à passer au « communisme de guerre ».

                Néanmoins, il y aurait, selon certains, un texte de 1920 où Trotsky évoque cette question, ce qui n’en fait donc pas pour autant l’inventeur du concept...

                Si tu as a référence, je reste curieux de connaitre ce texte.

                Wikipédia :
                 « Léon Trotski avait proposé la NEP dès 1920, mais l’idée n’avait alors pas été retenue.[réf. nécessaire] »

                Si tu l’as, merci d’avance...

                Luniterre


              • Viriato 16 février 2017 16:41

                @Luniterre

                Salut Camarade, 
                T’as raison, le texte est de 1920 et il a été recueilli dans le livre « Cours Nouveau » si me souvenir ne me trahi pas. En tout cas le fait est établi et comme disait Lénine, « les faits sont têtus » (quoique il me semble il citait lui aussi).
                Voir ceci « I. Du communisme de guerre à la NEP

                La fin du communisme de guerre

                Dès le début de 1920, Trotsky demanda l’abandon des pratiques du communisme de guerre qui menaient l’économie russe à l’asphyxie. « De l’Oural – écrit-il – je revins avec une provision considérable d’observations économiques qui, toutes, pouvaient se résumer dans une seule conclusion générale : Il fallait renoncer au communisme de guerre. Par la pratique, j’avais vu clairement que les méthodes du communisme de guerre qui nous avaient été imposées par toutes les circonstances de la guerre civile, s’étaient épuisées d’elles-mêmes et que pour le relèvement de l’économie, il était indispensable de réintroduire à tout prix l’élément de l’intérêt individuel, c’est-à-dire de rétablir à tel ou tel degré le marché Intérieur. Je présentai au comité central un projet d’après lequel on devait substituer à la répartition forcée du ravitaillement un impôt sur les céréales et la faculté des échanges commerciaux [...] Au début de 1920. Lénine se prononça résolument contre cette résolution, laquelle fut rejetée au comité central par onze voix contre quatre. Comme l’a montré la suite, la décision du comité central était erronée (3) »


                Le lien, car il s’agit d’un article bien plus long dont je ne revendique pas la justesse totale, (vieille lune des sectaires et dogmatiques qui ne comprennent pas que la Vérité on en arrive par des approximations succesives) : le voici, http://www.ernestmandel.org/new/ecrits/article/lenine-et-trotsky-et-la-transition . Mais il y en a tas d’autres, meilleurs ou pires bien que tous attestant le fait ci-dessus exposé.

                Si Trotsky a commis des erreurs, et ses erreurs avaient toujours traits à son incapacité de leir le général au particulier, il était, généralement assez juste question principes généraux. Cependant, aujourd’hui, il semble complètement ridicule de le pointer du doigt chaque fois qu’il ouvre la bouche (façon de parler), surtout quand on a compris et entrepris la louable tâche de réviser de fond en comble toute la historie de cette période. Et, on ne peut pas nier qu’il fut une de grandes figures théoriques de ce temps là.

                D’ailleurs, seule intérêt de retracer (encore !) toute cette période historique qui ne se reproduira pas avec les difficultés qu’à dû surmonter la classe ouvrière et leurs expressions politiques dans l’URSS paysanne et arriérée.




              • Viriato 16 février 2017 17:02

                Autrement, l’article de Lénine, magnifique et pédagogique comme toujours, est une attaque contre les position représentées par Boukharine, ceux du Centralisme Démocratique et autres qui se caractérisaient par leur gauchisme absurde.

                Boukharine, qui était fâché contre la dialectique passera « à droite toute ! » et se convertira dans le chef théorique du groupe qui comprenait Staline, Khamenev et Zinoviev (jusqu’à 1925 où les deux derniers vont faire bloc avec Trotsky).
                Trotsky au moment de la Paix de Brest Litovsk se trouvait « au milieu » et à l’époque de l’article du côté de Lénine. 

                En tout cas ce magnifique article devrait être lu par tous ceux qui veulent comprendre ce qui est une application magistrale de la dialectique à la politique. 
                Pour finir je me permets de recopier l’essence de l’article "ils (...) ne savent pas réfléchir au rapport des forces ni à la nécessité d’en tenir compte. C’est là l’essentiel du marxisme et de la tactique marxiste"

                 


                • Luniterre Luniterre 7 juillet 2018 06:47

                  Avec le recul du temps et de nouvelles recherches, quelques précisions historiques s’imposent, à propos de cet article.


                  Un point sur lequel Joao Aliber a pour l’essentiel raison : « Trotsky était un socialiste de marché. »


                  C’est effectivement ce que l’on découvre en étudiant la logique interne de sa pensée économique.


                  La meilleure étude sur le sujet est, de plus, l’œuvre d’un trotskyste historique, Michel Raptis, cofondateur, avec Trotsky, de la IVème internationale.


                  http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=879:sur-les-conceptions-economiques-de-leon-trotsky&option=com_content&Itemid=53


                  Le paradoxe est donc le fait qu’il soit effectivement considéré comme le leader de l’ « opposition de gauche »....


                  C’est pourtant un autre fait bien établi, historiquement...


                  Il en ressort donc clairement que cette alliance de Trotsky avec la « gauche » ne devait rien à une communauté d’idées mais tout à une alliance de circonstance contre Staline, et qui obligeait donc Trotsky à dissimuler ses véritables idées derrière un « compromis » avec la « gauche », ce qui rendait le tout incompréhensible et en a assuré la défaite, au final.


                  Il en va de même à propos de son affrontement premier avec Boukharine, à l’époque où celui-ci s’était rallié à Staline avec une partie de l’aile « droite » du parti bolchevique. Il combattait formellement les positions effectivement « droitistes » de Boukharine, qui, en réalité, étaient aussi les siennes...


                  Anti-stalinisme oblige...


                  C’est, sur ce point, ce que l’historien Moshe Lewin, sympathisant trotskyste, expliquait fort bien, en fait, dès 1972 :


                   "N. I. Boukharine : Ses idées sur la planification économique et leur actualité"


                  https://www.persee.fr/doc/cmr_0008-0160_1972_num_13_4_1890


                  L’ébauche d’alliance Trotsky-Boukharine qui a suivi la disgrâce de ce dernier, loin d’être contre nature, était donc à la fois dans la logique de leur communauté d’idées économiques réellement droitistes sur le « socialisme de marché » et de leur anti-stalinisme viscéral, quant au fond.


                  La logique interne de la pensée économique de Trotsky a fait, depuis la parution de cet article, l’objet d’un long débat avec le camarade Viriato, qui tente d’en prendre la défense.


                  L’ensemble des liens vers ce débat est désormais regroupé à la suite de cet article de présentation :


                  https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/12/04/le-bloc-et-la-faille/


                  Dans un article de 1939, se voulant un résumé du marxisme, Trotsky théorise, en quelque sorte, cette dévotion au marché :


                  « En acceptant ou en rejetant les marchan­dises, le marché, arène de l’échange, décide si elles contiennent ou ne contiennent pas de travail socialement nécessaire, détermine ainsi les quantités des différentes espèces de marchandises nécessaires à la société, et, par conséquent, aussi la distribution de la force de travail entre les différentes branches de la production. »


                  https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1939/04/lt19390418b.htm



                  Luniterre

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