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Accueil du site > Tribune Libre > Partis politiques : appel à de nouvelles pratiques

Partis politiques : appel à de nouvelles pratiques

Alors qu’Europe Ecologie avait créé une nouvelle espérance pour les déçus de la politique, le comportement de l’appareil Vert à l’occasion des élections régionales nous aura permis de comprendre la grande illusion dont nous avons été collectivement victimes. Pour autant, cette expérience, au même titre que le sont Désirs d’avenir de Ségolène Royal ou Terre démocrate de Corinne Lepage, doivent nous amener à repenser un nouveau mouvement politique, qui ne doit pas se résumer à une simple écurie présidentielle, et une manière plus « coopérative » de faire de la politique !

Le choix du parti politique

Lors de l’université de Nîmes les Verts/ Europe Ecologie en août 2009, les débats autour du futur statut d’Europe Ecologie ont vite tourné court pour arriver à la conclusion qu’Europe Ecologie devait rester un réseau. Les Verts ne voulaient pas entendre parler de création d’un nouveau parti politique dans la perspective des régionales de 2010. Du coup, des milliers de personnes qui avaient milité au sein du mouvement se sont retrouvés sans structure abritante, sans visibilité institutionnelle.

La constitution française de 1958, dans son article 4, reconnaît le rôle électoral des partis : "Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage." Europe Ecologie n’est plus un parti depuis le 7 juin 2009. Il n’est qu’un logo, qu’une enseigne qui répond à la seule logique du marketing électoral. Une association n’a pas la même visibilité qu’un parti politique. Qui, dans le grand public, a entendu parler de Pascal Durand ou bien du président d’Europe Ecologie ? Le choix de la forme du parti est une contrainte institutionnelle forte. Pour autant, ce sont les pratiques à l’intérieur des partis qui restent les plus importantes. Les partis sont devenus des prisons identitaires, des machines à "tuer" là où ils doivent retrouver leur vocation à permettre l’acceptation de la nécessaire pluralité des points de vue, des différences, de la diversité et de l’altérité. Ils doivent redevenir des espaces communs dans lesquels l’esprit de camaraderie doit l’emporter sur toute autre considération !

La multi-appartenance

C’est l’un des concepts pivots d’Europe Ecologie. Devenu parti politique le temps de la campagne européenne, le rassemblement a permis aux adhérents Verts et ceux de Régions et Peuples Solidaires de disposer de la double appartenance de fait. Pour autant, à l’occasion des régionales, Eric Loiselet et Stéphane Gatignon ont dû quitter respectivement le Parti Socialiste pour le premier et le Parti Communiste Français pour le second. Pourquoi ? Tout simplement parce que la double appartenance exige que les autres partis politiques l’acceptent dans leurs propres statuts ! Et franchement, quel pourrait être l’intérêt d’un parti dominant tel que le Parti Socialiste de permettre à ses adhérents de se présenter sous les couleurs d’un autre mouvement ?

La multi-appartenance existe dans la vie politique française : CAP21 et le MoDem, le Parti Radical Valoisien et l’UMP, l’AEI qui fédère GE, le MEI et la FEA jusqu’en 2012. Les statuts d’un nouveau mouvement doivent permettre l’adhésion directe et aussi l’adhésion indirecte sans que les membres des partis associés subissent la double peine en matière de cotisations.

Pas de collèges, pas de consensus, pas de cooptation

La constitution de collèges qui permettent à l’image des Verts au sein d’Europe Ecologie d’exercer une domination sur l’ensemble du mouvement est à proscrire. Un homme... une voix  !

De la même façon, le vote doit constituer la base de toute décision collective. A tous les niveaux. Le consensus est un mode de gouvernance qui fige les positions. Il est un outil qui permet à une minorité influente, bien organisée d’exercer le contrôle de fait d’un mouvement politique. Nous avons pu en mesurer toute la nocivité au niveau des CAP régionaux.

Quant à l’idée que l’adhésion, à l’image de ce qui se passe chez les Verts, fasse l’objet d’une recommandation, cela répond davantage là-encore à la volonté de contrôle d’un appareil et d’une minorité. La cooptation comprend en elle les germes d’une véritable séctarisation d’un mouvement politique.

Cotisations et contrat d’engagement

L’idée de Corinne Lepage de conditionner l’adhésion à un engagement sur des propositions est extrêmement novatrice. Elle constitue une rupture profonde avec la vision d’un engagement monétisé sous forme de cotisations. Les cotisations doivent rester totalement volontaires. Les partis politiques disposent aujourd’hui du financement public et aussi d’une partie des indemnités de fonction que leur reversent leurs élus. La loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008 qui a créé le fonds de dotation, une nouvelle structure à personnalité morale et à but non lucratif, permet beaucoup de souplesse quant au financement d’un mouvement politique !

Organisée à l’image de la fabrique qui dissocie les décideurs des exécutants (la tête et les jambes), la structure traditionnelle du parti privilégie la passivité et le consumérisme politique. Chaque adhérent doit pouvoir s’engager à un niveau qu’il est le seul à définir, en totale autonomie, au travers d’un contrat d’engagement militant annuel assorti d’un rapport d’activités militant annuel.

Le retour de l’éthique

Stéphane Hessel le rappelait récemment : "la politique doit cesser d’être une course aux privilèges et aux avantages." Il y aurait beaucoup à dire sur la réalité du pouvoir politique dans nos sociétés dites modernes, très largement instrumentalisé par le pouvoir financier et économique. Pour autant, les partis sont des réservoirs à "malins" égo-centrés et pervers pour lesquels la conquête du pouvoir est devenue une fin en soi, un moyen de reconnaissance sociale... un moyen de gagner sa vie.

Il faut changer la donne de façon profonde en remettant l’éthique au cœur de la politique et de nos pratiques. Le 1er axe, c’est de mettre de la transparence sur des mécanismes de fonctionnement qui en manquent singulièrement. Quel risque y a-t-il à dire ce que l’on fait dès lors que l’on fait ce qu’on a dit ? Les pratiques et les idées sont faites avant tout pour être partagées. Le 2e axe, c’est de faire le choix des mécanismes coopératifs dans la relation aux autres. Le monde politique doit en finir avec des pratiques basées exclusivement sur le rapport de forces et la domination. Le 3e axe, c’est la cohérence  ! Cohérence entre l’engagement et la réalité de comportements et de pratiques. Il faut en finir avec un mode de représentation et des représentants qui ne représentent plus qu’eux-mêmes !

Modes d’organisation

La réforme de l’organisation territoriale de la France rend aujourd’hui caduque les structures des partis qui, à l’image du Parti Socialiste, s’organisaient sur le modèle de l’administration française telle qu’elle fut pensée en 1789 ! Par ailleurs, la mobilité professionnelle ne permet plus - ou très difficilement - un engagement militant sur la durée. Il faut permettre aux militants d’adhérer aux travers d’une organisation thématique et non plus exclusivement territoriale. La disparition à terme de l’échelon départemental suppose une segmentation à 4 niveaux  :

  • communauté de communes ou d’agglos
  • région
  • France
  • Europe

L’équation la plus compliquée est sans nul doute de concilier, dans les pratiques, engagement, cohérence, responsabilité, autonomie et initiativisme. Dans l’organisation politique traditionnelle, le militant est irresponsable par nature. La monopolisation de la parole par les élus amène les mouvements politiques à se transformer en simples regroupements aux intérêts convergents. Il faut en finir avec les pratiques de ces politiques qui parlent pour ne rien dire ou qui ne savent même plus de quoi ils parlent. Pour rompre avec ce modèle, la parole et le porte-parolat doivent pouvoir être partagés sur la base de la compétence, de la motivation, de l’engagement et du territoire afin d’y associer le plus grand nombre  !

Il en va du projet comme de la parole. Là-encore, il faut rompre avec les pratiques récentes qui font qu’il est l’œuvre exclusive de spécialistes et d’experts sous le contrôle d’une minorité d’élus qui se partagent l’influence au sein des partis. Les militants doivent être étroitement associés à la réalisation du projet afin qu’ils se l’approprient. Comment comprendre et expliquer un projet devant des citoyens si vous n’y avez pas été associés sous une forme ou une autre ? Ce sont eux qui boîtent et distribuent sur les marchés. Pas les experts ! Pas les élus !

Vote électronique

Dans un texte récent, Gaby Cohn-Bendit a évoqué cette piste afin de permettre un engagement militant à géométrie variable. Aguerris par leurs pratiques associatives, professionnelles, politiques ou syndicales, certains orateurs provoquent un état de sidération de leur auditoire. Du coup, les personnes présentes lors de ces réunions et assemblées générales en oublient de réfléchir. L’orateur entraîne l’adhésion du plus grand nombre à un point de vue auquel les personnes présentes n’auraient pourtant pas souscrit spontanément.

La démocratisation d’Internet fait qu’aujourd’hui, malgré toutes les réserves que l’on peut exprimer, il est tout à fait possible techniquement d’utiliser le vote électronique dans le cadre de la vie démocratique d’un parti politique. C’est une piste extrêmement intéressante dont il nous reste toutefois à fixer les conditions techniques de son utilisation afin de garantir la sincérité du vote.

Voici quelques pistes.

 


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16 réactions à cet article    


  • Romain Desbois 22 février 2010 10:25

    Tout à fait d’accord avec l’article.

    je rebondis cependant :
    - pour dénoncer le manque d’empressement des partis pour dénoncer le fait que dans une campagne électorale, le temps de parole est proportionnel aux résultats des précédentes élections. Chaque candidat devrait avoir le même temps de parole, défendre des idées ne peut pas être à temps inégal.
    - la cooptation par les 500 signatures d’élus pour être candidat à la présidentielle est un déni de démocratie.

    - la répartition des circonscriptions qui fait qu’actuellement un député= une voix à l’assemblée revient à faire que les électeurs de petites circonscriptions ont sept fois plus de pouvoir que ceux des grosses circonscriptions (écart ramené à 2 dans le projet de réforme).

    - le manque de proportionnelle qui fait que l’assemblée ne représente même pas 50% des électeurs

    - la notion de grands électeurs pour les élections sénatoriales, bien que dans la constitution est un déni du suffrage direct, pilier de notre démocratie républicaine.

    Cependant, comme le rappelle l’auteur, les marchandages et autres magouilles pré-électoraux sont une violation de la démocratie.
    Bien que partisan d’Europe Ecologie, je m’oppose à ce que Cohn Bendit propose au PS pour les futures présidentielles. A savoir ne pas se présenter aux présidentielles en échange d’un groupe de 50 députés aux législatives. C’est une insulte à la démocratie, une insulte envers les électeurs que l’on considère ainsi comme quantité négligeable.

    Votez ! Eliminez !


    • ffi ffi 22 février 2010 10:42

      Quand les partis n’ont rien à proposer pour la France, puisque l’abdication de la souveraineté du pays les range au rang de simples marionnettes du pouvoir économique, ils en sont réduit à ne faire plus que des propositions pour se changer eux-mêmes.

      Mais fondamentalement, cela ne changera rien au problème.

      C’était : comment s’activer frénétiquement pour ne rien faire. Merci


      • clostra 22 février 2010 10:56

        Oui !
        Il y a tant à faire pour que chacun puisse apporter sa petite pierre à l’édifice.
        Gaby et Dany sont crédibles. Ils sont toujours allés dans ce sens, sur ce point on peut leur faire confiance.
        On attend également beaucoup de Eva Joly.
        La politique est devenue d’une telle arrogance, truffée de ripoux !
        « Le pouvoir donnera des vertiges temps qu’il ne sera pas partagé par tous » Louise Michel
        Une humble place pour chacun pour une oeuvre humaine commune.


        • Tristan Valmour 22 février 2010 10:58

          Vous voulez un nouveau type de parti ? En voici le modèle :

           

          -  Le programme politique est élaboré directement par les militants, après de longues consultations contradictoires d’experts indépendants. Les militants élisent des représentants au suffrage universel direct. Chaque candidat a un temps de parole égal, une présence égale.

          -  Les représentants sont des exécutants : ils exécutent le programme mis au point par les militants. Les représentants n’ont pas la faculté de modifier le programme.

          -  Les représentants du parti ne peuvent se présenter qu’à une élection, et n’exercer qu’un seul mandat à la fois.

          -  Le mandat électif terminé, le représentant du parti redevient un simple militant, avec impossibilité d’exercer un nouveau mandat pendant 3 ans.

          -  Tout élu qui s’est rendu coupable d’abus de pouvoir ou de malversation est viré définitivement du parti, sans aucune possibilité d’être réintégré.

           

          On peut rêver non ? La politique, ça n’est pas ça. L’homme politique qui « réussit », c’est :

          -  Je suis persuadé d’être le meilleur, d’être le seul à avoir de brillantes idées ;

          -  Les autres sont tous des cons, bons à faire des photocopies ;

          -  Je vais niquer couille-molle ;

          -  Je souris à tout le monde, je serre des mains, et dès que j’ai le pouvoir, j’emmerde tout le monde ;

          -  Je prends des cours d’argumentation pour enfumer ces idiots de militants. Ils iront coller des affiches où on verra ma bobine en 4 par 3. S’ils pensent avoir une chance de prendre ma place, ils se fourrent le doigt dans l’œil. Les places sont pour moi et mes amis. Enfin, des amis j’en ai pas, ils sont trop cons.

          -  Le programme, quel programme ? Le programme, c’est de me faire élire et réélire. Et de toucher un max de fric.

          -  Je vais faire de la nouvelle politique. C’est-à-dire de l’ancienne politique avec des mots plus jolis. Au final, la place et la caisse, c’est pour ma pomme. Comme d’hab’

          -  Je vais suivre un entraînement pour résister à la picole et aux drogues que je vais m’enfiler. C’est qu’il faut tenir devant tous ces ignares congénitaux !

          -  Il va falloir que je m’habitue à ne plus rien payer. Après tout, tout est à moi non ? Et ces idiots me sourient quand je les vole. C’est pour ça qu’ils sont cons.

          -  Il faut que je pense aussi à bien étudier les CSP, c’est essentiel pour savoir à qui je vais faire des promesses. Les promesses, c’est ce qui compte. Les cons sont habitués aux promesses, faut pas déroger à la règle, faut leur faire plaisir. Sinon ils ne vont pas comprendre.

          -  Mais je suis con, j’allais oublier : je dois me choisir un parti. Quoique chez moi, être con, c’est temporaire, pas comme chez les cons. Quel est l’état du marché politique aujourd’hui ?


          • ddacoudre ddacoudre 23 février 2010 00:05

            bonjour tristant

            louable intention, dans tout les organisme ou il y avait la valse des élus ce sont les appraiels technocratique qui commandait. c’est aussi vrai pour l’état sans haut fonctionnaire qui assurentla pérennité des cabinets nous aurions de sacrés surprise. la vie politique et économique est devenus tellement complexe, que tout nouvel élu doit aller suivre des cours de formation spécifique pour élus. la politique ce n’est pas un métier, mais l’exercer demande de plus en plus d’en être un « professionnel »

            cordialement.


          • joelim joelim 22 février 2010 11:01

            Très intéressant.

            Le problème, c’est que les « mauvaises » pratiques ne changent pas comme çà, dans les vieux partis où la corruption a pris ses habitudes.
            Par exemple, au PS, Il faudrait changer presque tous les leaders... Tous ceux qui veulent imposer leurs vues et surtout leurs petits copains... Et qui n’hésiteraient pas, tout le monde le sait, à truander un vote interne si ça pouvait leur apporter quelque intérêt, à eux ou à leurs petits amis.

            Il faut donc de nouveaux partis pour appliquer les idées que vous mentionnez. Or, tout est fait pour éviter l’émergence de nouveaux partis..... Pas fous, les néo-fascistes de l’UMPS, qui défendent leur sandwich quotidien, et pas du tout les français....

            • denis84 22 février 2010 11:01

              Europe écologie est une tres belle idée,et la preuve en est l’adhésion populaire qu’elle a declenchée aux régionales !!
              Le probleme ,c’est qu’il s’agit d’une pure utopie , puisqu’elle se propose de fédérer des idées aussi radicalement opposées que celles d’altermondialistes, de Verts sectaires,de sociaux démocrates et de « cohn-bendistes »,dont une partie sans doute est sensible au franc parler et à la bonhommie du personnage,mais ignore que ses idées forces ,notamment en matière économique,sont carrément « libérales » (au sens péjoratif du terme)
              Bien que de spectres idéologiques moins étendus ,on voit les fissures qui existent au sein des partis « établis » que sont le PS et l’ UMP,alors je doute qu’un « parti » puisse se constituer durablement sur des bases idéologiques aussi différentes que celles des différents « courants » d’Europe Ecologie.


              • Agor&Acri Agor&Acri 22 février 2010 11:29

                bjr,

                il y a des choses intéressantes dans le développement du sujet.

                Mais, à titre personnel, je bloque sur le dernier paragraphe (intérêt du vote électronique)
                dont je perçois mal le rapport avec ce qui précède
                et sur lequel j’émettrais de très lourdes réserves.

                L’auteur dit :
                "C’est une piste extrêmement intéressante dont il nous reste toutefois à fixer les conditions techniques de son utilisation afin de garantir la sincérité du vote« .

                Or, le vote électronique impliquerait une opacité maximum et la création d’une véritable »boite noire« .
                Parce que, au prétexte (sincère ou non) d’éviter tout risque de piratage, de triche, de sabotage, etc...
                il faudrait hyper-protéger, hyper-isoler et donc rendre hyper-hermétique le système.

                Et rien ne nous permettrait alors de vérifier ce qui se passe dans cette boite noire.
                j’ai déjà vu des arguments terriblement creux et irréalistes sur la possibilité qui serait laissée de vérifier l’honnêteté du système.
                Comme, par exemple, la possibilité qu’aurait chaque citoyen d’accéder à son »compte" pour vérifier que l’enregistrement de son vote est conforme au choix qu’il a validé sur son clavier.

                Sauf que rien ne permettrait de lier ce vote unitaire avec le résultat global de l’élection. smiley

                Par ailleurs, nous savons que le traçage électronique est une arme au service du totalitarisme.

                Que ce soit

                1/ le traçage des déplacement : déjà techniquement bien avancé avec les péages autoroutiers, les GPS ds les voitures et les téléphones, les Pass Navigo, etc...
                2/ le traçage des paiements : on assiste à une dérive lente et inquiétante, sous des prétextes sécuritaires comme souvent, qui vise à réduire au maximum les paiements en liquide (des voix se sont déjà exprimées pour leur suppression totale smiley )
                3/ le traçage des échanges sur le net (mails, forums, ...)
                4/ le traçage des opinions politiques : quoi de mieux que le vote électronique !

                L’éternel argument des pro-pistages  :
                « en quoi cela dérangerait-il ceux qui n’ont rien à se reprocher ? »
                perd tout son sens quand le risque existe d’une dérive totalitaire du système.
                Chaque citoyen serait alors mis à nu, à la merci d’un pouvoir susceptible de le considérer à tout instant comme un dissident commettant des délits d’opinion ou des actes non conformes à la doctrine officielle.

                La dérive sécuritaire est patente et le profil de ceux qui la soutienne ne doit pas nous laisser indifférent.


                • Denis Szalkowski Denis Szalkowski 22 février 2010 11:46

                  Je ne suis pas sûr de bien comprendre. L’idée de Gaby, c’est de proposer le vote électronique dans le cadre du fonctionnement des partis. J’y mets tout de même de fortes réserves.

                  Je suis, pour ma part, opposé au vote électronique dans le cadre des élections qui régissent le « fonctionnement démocratique » de nos institutions.

                  Je ne suis pas sûr que vous ayez lu l’article. ce n’est là qu’un aspect mineur. Le sujet de l’article, c’est comment changer les comportements dans les partis politiques !


                • Agor&Acri Agor&Acri 22 février 2010 12:36

                  Vous avez raison Denis,

                  je suis partiellement hors sujet
                  et vous prie de m’en excuser.

                  Partiellement seulement, parce que les dérives s’insinuent souvent par la petite porte.
                  Je ne prétend pas que cela correspond à votre état d’esprit, j’ai simplement généralisé le risque de dérive.

                  On instaure le vote électronique au sein des partis politiques puis, une fois qu’il fait parti du paysage, on peut l’étendre à d’autre types d’élections.

                  C’est comme cela, par petites touches successives, que progresse le totalitarisme.

                  Et c’est comme ça, par exemple, qu’on se retrouve dans un aéroport à devoir quitter ses chaussures ou à être fouillé...ou maintenant, à se soumettre à un scanner corporel intégral
                  ...et bientôt à être interdit de voyage si on a refusé de se faire implanter une puce RFID.

                  Je préfèrerais mille fois une réflexion visant à permettre de sanctionner durement et, si nécessaire, à mettre hors jeu, des représentants politiques tricheurs, menteurs, manipulateurs, plutôt qu’une démarche permettant à plus de votants de s’exprimer, via le vote électronique.

                  = Changer les comportements dans les partis politiques pourrait s’obtenir en ciblant ceux qui ne jouent pas un jeu honnête, et non pas ceux qui sont exposés à ceux qui ne jouent pas un jeu honnête.

                  C’est en cela qu’une analyse débouchant sur les possibles bienfaits du vote électronique m’a dérangé.


                • Croa Croa 22 février 2010 19:01

                  Les fondateurs d’Europe-Écologie (la médiatique) se sont fourvoyés dans l’impasse que leur a proposée Dany le rouge (DCB.) Tout ça parce qu’il fallait contrer le rassemblement citoyen proposé par Francis Lalanne (FL) quelques mois avant. Bien soutenu médiatiquement DCB a gagné et FL n’a réussi qu’à rassembler le MEI, la FEA, GE et quelques électrons libres. Nous réussissions donc péniblement à finaliser une Alliance incomplète avant les élections européennes mais deux rassemblements existaient et celle de FL, qui aurait voulu rassembler très large n’avait intéressé pratiquement que des gens déjà engagés politiquement ce qui ne correspondait pas à la forme désirée au départ. Ce, contrairement au rassemblement proposé par DCB abusivement nommé Europe écologie, qui a su séduire la société civile associative, laquelle brille hélas surtout par sa naïveté !

                  Donc acte, les appels ne manquent pas mais l’oligarchie veille et ses fantoches, bien soutenus des médias, savent efficacement contrer les mauvais sujets ambitionnant une citoyenneté responsable.

                  POUR AUTANT TOUT N’EST PAS PERDU ! Les naïfs d’Europe écologie (la médiatique) commencent, à l’occasion de régionales, à réaliser que leur association est bien inféodé au Verts, mouvement depuis longtemps au service de la carrière politique de quelques fantoches dominants alliés aussi aux vieux éléphants socialistes. Ces gens ont fait échouer les propositions d’alliances avec l’AEI pour les Régionales, ce qui démontre que leur « carrière » est plus importante que d’espérer ouvrir à l’écologie une certaine indépendance, se refusant ainsi le pouvoir d’agir vraiment. (La ressemblance étonnante des divers discours écologistes ne doit pas faire illusion.)

                  Les régionales sont une étape car de l’échec qui s’annonce restera un enseignement : Il est vital de détacher de la classe politique en place et de trouver effectivement des parades au système soi-disant démocratique en vigueur mais en fait lourdement pipé. Il y aura d’autres élections… plus importantes !

                  Une libération de la démocratie est peut-être possible. Les alliances au sein d’un système bipolaire sont faciles à habiller de médisances mais moins que les radicalismes isolés. Nombreux sont ceux qui veulent bien faire. Ceux qui veulent passer au dessus des divisions tactiques proposent quelques bons stratagèmes. Le problème est qu’il faudrait n’en choisir qu’un, le meilleur, ce qui constitue une gageure….

                  Que pensez vous de Fraternité citoyenne ?

                  Par exemple ?


                  • Denis Szalkowski Denis Szalkowski 23 février 2010 07:06

                    @Croa

                    Oui, nous tournons tous autour du pot politique commun. Intéressant !


                  • bélistan 23 février 2010 02:27

                    bonjour denis,
                    Votre article développe des idées que je porte au quotidien sur ma ville de Nice.
                    Délégué Régional adjoint CAP21, je suis sur la liste EE 06 pour ces régionales.
                    Votre analyse politique sur EE et pertinente. J’y ajoute une perspective.
                    La période politique que nous traversons montre une défiance et une espoir.
                    Défiance vers les partis classiques et leur logique hégémonique.
                    Espoir venu de « l’électorat flottant » qui tente de se structurer depuis 2007 en réseau cohérent et réactif politiquement (2007 il se porte sur bayrou, 2009 sur EE)
                    2010 et la suite : Aucune structure ne semble incarner cette mouvance durablement.
                    Allier l’horizontalité du réseau à la verticalité de la compétition politique : tel est le défi à relever !
                    Eric Bélistan


                    • Denis Szalkowski Denis Szalkowski 23 février 2010 07:04

                      @Eric

                      Je partage totalement l’analyse. J’espère que CAP21 et Corinne Lepage auront toute leur place dans le nouveau parti qui se profile au lendemain du 21 mars. J’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux militants Modem et CAP21. J’ai vite compris que les segmentations, malgré notre culture, nos parcours, étaient fort différentes !

                      Merci de ce commentaire... plein d’espoir.


                    • Matif 23 février 2010 10:49

                      Cet article est un oxymore. Il appelle à l’éthique et à la transparence pour ensuite vanter le vote électronique ... qui n’autorise aucune transparence directe pour les électeurs alors que ceux-ci sont quand même le fondement de tout fonctionnement démocratique ! L’auteur aurait-il oublié ce petit détail ?

                      Lire à ce sujet l’article d’un chercheur d’un laboratoire CNRS d’informatique : « Transparence, élections et vote électronique. »
                      http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00435966/fr/
                      et le rapport d’une autre universitaire au sujet du vote des français de l’étranger, c’est très instructif, et cela permet de sortir des discours béni-oui-oui sur « le monde merveilleux d’internet »
                      http://www.ordinateurs-de-vote.org/AFE-rapport-pellegrini.html

                      Rappelons que l’UMP est le premier parti à être passé au vote électronique, et que des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour en contester l’usage, par exemple :
                      - http://www.ordinateurs-de-vote.org/Canard-Enchaine-L-UMP-prise-la,10401.html
                      - http://www.ordinateurs-de-vote.org/Election-chez-les-jeunes-UMP,10390.html

                      Il est important de reprendre contact avec la réalité, loin des mondes virtuels (dés)enchantés, et de signer et faire signer la pétition nationale pour le maintien du vote papier (déjà plus de cent mille signatures) http://www.ordinateurs-de-vote.org/petition/


                      • Agor&Acri Agor&Acri 23 février 2010 12:52

                        Merci pour votre commentaire Matif  smiley

                        il exprime sous un autre angle et en d’autres termes
                        la même gêne que j’ai ressenti à la lecture de l’article de

                        Denis Szalkowski
                        ou du moins à la lecture du dernier paragraphe, qui suggère que le vote électronique constitue « une piste extrêmement intéressante ».

                        J’ai dit et je maintiens qu’

                        il y a des choses intéressantes dans le développement du sujet et j’ai bien noté que l’auteur n’appelle pas sans réserve à l’usage du vote électronique.
                        J’admets également qu’il me réponde :
                        « ce n’est là qu’un aspect mineur. Le sujet de l’article, c’est comment changer les comportements dans les partis politiques ! »

                        Mais, il n’en demeure pas moins que le fait de « conclure » son article en évoquant la piste du vote électronique, laisse un goût dérangeant.

                        L’anonymat ne saurait être garanti par le vote électronique, puisqu’il est incontournable que l’électeur soit identifié, ne serait-ce que pour s’assurer qu’il ne vote qu’une fois.

                        De même, l’absence de trucage du résultat final ne saurait être garanti.
                        Simplement, les « magouilles » ne pourraient plus émaner de personnes physiques et être localisées dans des bureaux de vote précis et engager la responsabilité de « scrutateurs » plus ou moins complices.
                        Elles deviendraient (ces magouilles) insaisissables, virtuelles...hors de portée et hors du champ d’investigation du citoyen lambda.

                        Mais au dela de ces caractéristiques intrinsèques du vote électronique,
                        il y a un autre point qui me dérange dans ce dernier paragraphe.

                        Il s’agit de l’argument utilisé par l’auteur pour présenter le vote électronique comme solution :

                        « Aguerris par leurs pratiques associatives, professionnelles, politiques ou syndicales, certains orateurs provoquent un état de sidération de leur auditoire. Du coup, les personnes présentes lors de ces réunions et assemblées générales en oublient de réfléchir ».

                        Que faut-il comprendre ?

                        Que, grâce à la latitude offerte par le vote électronique, le public présent n’aurait pas à voter sur place, à chaud, mais pourrait le faire plus tard, de chez lui par exemple ?
                        Qu’on lui laisserait la « possibilité » d’être soumis à d’autres discours, d’autres influences dans l’intervalle ?
                        D’autres discours de qui ? D’autres influences véhiculées par qui et par le biais de quels supports ? Les media « main-stream » ?

                        Et les « non-présents », sympathisants ou non, qui ne se sont pas rendus sur place au meeting, ceux-là pourraient-ils voter également, via internet ?
                        Mais quelles seraient alors leurs sources d’informations s’ils n’étaient pas sur place ?
                        Une video du meeting ?
                        Cela risquerait alors de provoquer le même « état de sidération de l’auditoire », non ?
                        Alors quoi ? Des extraits du meeting diffusés par les journaux télévisés ? :->

                        Voilà sans doute, finalement, ce qui dérange le plus :
                        la « conclusion » de l’article nous amène, de façon subjective et artificielle , à entrevoir le vote électronique comme une solution à une problématique, qui n’est pas celle développée par ailleurs dans ce même article. smiley


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