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Pauvres, Riches

Le pauvre n’a pas trouvé le chemin de la richesse. C’est évident, sauf pour lui. Manque de pot, faute de chance, de guide. Souvent il s’appauvrit d’autant plus qu’il s’endette. Il l’est devenu après avoir cherché fortune dans des filons épuisés, confié ses économies à un banquier en fuite, été compris dans une compression de personnel. Privé de maison, de revenu, il erre dans les rues, se terre dans les encoignures, cherche de l’argent où il n’y en a pas : les fonds de bouteille, les fonds de poubelle, les ronds de fumée. À force de serrer les dents, la ceinture, il deviendrait presque méchant, s’il en avait la force. Mais la société n’a rien à craindre. Elle est bien faite. Le pauvre fait le vide. Il est facile à éviter, on le sent avant de le voir. On traverse la rue, on change de trottoir. Il fait peur, non qu’il soit agressif mais par ce qu’il est et qu’on pourrait être, un jour, si le vent tournait, si la crise durait, s’aggravait, la structure s’effondrait, si j’étais expurgé. On frissonne, on s’affole, on se met à courir… Salaud de pauvre !

Le riche est à plaindre, lui aussi. Jugez-en. L’être c’est s’obliger à le rester pour continuer d’en profiter. Ce n’est pas facile au milieu de tous les pauvres qui aimeraient prendre sa place. Son combat épuisant est permanent après avoir été perpétuel. Car sa fortune vient souvent de loin et ses pauvres ancêtres avant de l’être l’avaient été. Pour arriver à s’en extraire, que de fatigues, que d’efforts, de sacrifices. Il a fallu se faire courtisan et avaler toutes les couleuvres, faire dans la traite, travailler les enfants dans les mines, les esclaves dans la canne à sucre. Ils ont dû profiter des guerres, vendre de la poudre, des canons, des baïonnettes, se faire prêteurs à gages, usuriers, prévaricateurs, voleurs. Fortune faite, il restait à assurer, s’installer, faire oublier les origines, s’immatriculer dans les beaux quartiers, acheter des châteaux, fréquenter les belles âmes, les grandes dames et d’autres héritiers, tous aussi pollués.

Les nouveaux riches n’ont pas cette mémoire à trimballer. Ils débutent dans la carrière ou, au pire, sont des fils ou filles à papa, à maman.

Les débuts ont été laborieux, comme toujours. Le jour de chance est arrivé. La bonne enchère, le bon moment, le bon produit. Bien préparés ils ont sauté sur l’occasion. La course a commencé, la boule de neige qui grossit, grossit, absorbe tout ce qu’elle touche, écrase les autres, remplit les coffres, fait sauter les banques, achète les hommes, les journaux, les radios, les télévisions, fait les députés, le gouvernement… Dans sa bulle, le nouveau riche spécule, accumule. Il lutte pour en avoir plus, se garder des contrecoups, préparer l’avenir. Ce n’est pas de la tarte la vie d’un riche, toujours dans les magouilles, les trafics d’influence, les faillites frauduleuses, les krachs boursiers, les OPA hostiles, les conflits d’intérêts, d’héritiers. Dans son yacht à étages il doit éviter les écueils, dans son strato-cruiser il est secoué par les trous d’air, les vents contraires. À terre, ce n’est pas mieux : caressé par des hétaïres, courtisé par des avides, servi par des valets, tout ce beau monde prêt à le trahir pour un plus riche.

On peut parier que le pauvre, au ciel, aura plus pitié du riche en enfer que lui n’en avait sur terre pour qui vivait l’enfer…


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9 réactions à cet article    


  • alinea Alinea 22 janvier 2013 15:36

    Le riche a les aventures qu’il peut, le pauvre !
    Quant au pauvre, il pourrait l’être tranquillement si on ne le contraignait pas à la misère, à l’exclusion. J’ai toujours pensé que ce monde était fou parce qu’il ne fait aucun heureux ! On n’a pas les mêmes maladies, les mêmes vices, mais on en a !
    D’un certain côté et à partir d’un certain stade, le riche est moins libre de ne l’être pas que le pauvre de devenir riche ; ainsi le riche est-il bloqué !
    J’arrête, je vais vous faire pleurer !!!


    • Robert GIL ROBERT GIL 22 janvier 2013 16:31

      vat-on plaindre ces « pauvres-riches » !! Ils sont une poignée, possèdent le monde et mettent les peuples en esclavage ! Va-t-on plaindre Bettencourt, Dassault, Mittal, ou ceux du Medef …, les voyez-vous, attristés et malheureux ?

      voir : AH ! « LES PAUVRES RICHES » …


      • spartacus spartacus 22 janvier 2013 17:05
        Ode au misérabilisme et l’égalitarisme.
        Ode aux clichés et la communisme.

        Etre de gauche, le monde est simple,le riche c’est forcément un exploiteur, le pauvre un saint qui subit le monde cruel.
        Etre de gauche, le monde est simple, il n’y a que de dominants et des dominés.
        Etre de gauche, le monde est simple, il n’y a que des riches et des pauvres.
        Etre de gauche, c’est aimer les ouvriers au travail, et mépriser ceux qui leur en ont donné.
        Etre de gauche c’est aimer qu’une usine se construise, mais insulter l’actionnaire qui la construit.
        Etre de gauche c’est être dans la générosité avec l’argent des autres.
        Etre de gauche c’est la morale aux autres sans jamais prendre de sa vie une responsabilité.

        -Et si être de gauche n’était simplement qu’être envieux et se consoler dans la stigmatisation les talents, des réussites. pour ne pas voir le reflet de leur lâcheté.

        • Franckledrapeaurouge Franckledrapeaurouge 22 janvier 2013 18:33

          Bonsoir,

          Être de gauche ces respecter l’être humain
          Être de gauche ces vouloir redonner à l’état le pouvoir de battre monnaie pour investir dans le pays et l’industrie, sans se faire dépouiller par des intérêt privé
          Être de gauche c’est aimé son outils de travail, le respecté mais ne pas accepter de travailler au même condition salarial qu’un chinois, on est civilisé paraît-il
          Être de gauche ce n’est sûrement pas votre cas et sachez que le mot entreprendre cela fait longtemps que les grands patrons de se pays (que vous devez sûrement idolâtré) on oubliez ce que cela veux dire, car il ne pense plus qu’à défiscalisation et paradis fiscal
          Être de gauche ces vouloir un monde meilleur ou l’on partage plus et on se respecte 
          Être de gauche ces croire à l’investissement, a l’entreprise, l’éducation la recherche et un véritable entreprenariat entre l’état et le privée pour le bien de tous
          Un Artisan de gauche qui ne vous salue pas


        • spartacus spartacus 22 janvier 2013 20:04
          Bonsoir,

          Être de gauche c’est respecter l’être humain et de l’autre insulter les riches ou les talents/
          Être de gauche c’est vouloir redonner à l’état le pouvoir de battre monnaie pour investir dans le pays et l’industrie, sans se faire dépouiller par des intérêt privé et ignoré l’économie de base. Quand l’état intervient dans un marché, il modifie les prix de référence et conduit à la faillite (Lisez donc Freidrich Hayeck)
          Être de gauche c’est aimer son outils de travail, le respecté mais ne pas accepter de travailler au même condition salarial qu’un chinois, et ignorer que Hong Kong c’est la Chine et que les salaires sont plus élevés qu’en France.
          Être de gauche ce n’est sûrement pas votre cas et sachez que le mot entreprendre cela fait longtemps que les grands patrons de se pays (que vous devez sûrement idolâtré) on oubliez ce que cela veux dire, car il ne pense plus qu’à défiscalisation et paradis fiscal  et constater que ces « paradis fiscaux » Suisse, Luxembourg, l’économie est meilleure parce que pas destabilisée par l’état., 
          Être de gauche c’est vouloir un monde meilleur ou l’on partage plus et on se respecte, vivre dans l’utopie, et s’imaginer que le respect c’est stigmatiser les riches, les entrepreneurs, les talents.
          Être de gauche ces croire à l’investissement, a l’entreprise, l’éducation la recherche et un véritable entreprenariat entre l’état et le privée pour le bien de tous et de l’autre dissuader les investisseurs. former des inemployables, et une recherche qui ne trouve rien.

          Hélas l’état n’est que social clientéliste. Au nom de la religion « justice sociale », il ne favorise que sa clientèle sur le dos d’une dette envoyée aux générations futures. 

          Cher artisan de gauche qui se dit "respectueux, mais qui dans ses contradictions est impoli.
          Remercie donc cette gauche qui comprend tes préoccupations.

          -Remercie Hollande qui à la fin de l’année 2013 ne te permettra pas de déduire 10% ou les frais pour allez à ton travail et te fera perdre 25% de tes revenus :  http://www.contrepoints.org/2012/12/28/109462-lassassinat-des-entrepreneurs
          -Remercie Hollande qui te fera payer une TVA qui passera de 7 à 10% pour payer des régimes spéciaux aux fonctionnaires que tu n’aura jamais, toi qui est au RSI. 
          -Remercie Hollande qui ne redonnera pas à ton entreprise de CICE (Crédit d’impot compétitivité), puisque tu es TNS et donc ne fait pas partie de la masse salariale et donc non bénéficiaire.
          -Remercie Hollande qui te transforme en percepteur et fonctionnaire administratif.
          -Remercie Hollande qui fera de toi l’un des derniers artisan tellement ta corporation fera faillite.
          -Remercie Hollande qui fait de toi le seul en France à payer sur 125% de tes revenus tes cotisation sociales si tu n’as pas de centre de gestion une base de plus que tu gagnes réellement. agréé http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000634802&dateTexte=&categorieLien=id

          Un artisan de gauche ? Bientôt tu sera le dernier. 
          En 2013 si tu n’as pas un marché monopolistique t’es mort.

        • olfe olfe 23 janvier 2013 13:49

          @ spartacus,

          Tas enfin trouvé le bon Hayek ? (Bon pour toi, parce que pour le peuple, ce n’est pas ce qualificatif qu’il faut)
          Ce philosophe-économiste est l’inspirateur, avec Milton Friedman, des dictatures sanglantes en Amérique du sud dans les années 70/80, qui en avaient fait leur sorte de laboratoire de destruction des démocraties et monter les élites au pinacle. On se souvent particulièrement de Pinochet au Chili et Videla en Argentine.
          Quel magnifique résultat !!!!!!!
          Ton discours sur les talents et les élites, qui soit disant devraient faire l’objet d’un traitement de faveur, les autres n’étant que de sales bobo-coco-jaloux inférieurs, ressemble étrangement aux nauséabonds discours que l’on entendait dans les années 20/30 sur des supposées races supérieures, relayés par Hitler et Mussolini.
          Désolé de te le dire, spartacus, tu es un facho !!! Un vrai de vrai !!!


        • Claude Courty Claudec 22 janvier 2013 18:13
          @ Alinea
          « ... ce monde est fou parce qu’il ne fait aucun heureux » - Plutôt d’accord.
          « ... ainsi le riche est-il bloqué ! » Il ne peut l’être, car contrairement à la pauvreté, la richesse n’a pas de limites.

          @ ROBERT GIL
          Chacun d’entre nous n’est-il pas le riche de plus pauvre que lui ? Hormis au niveau le plus bas de l’échelle sociale ; celui au-dessous duquel il n’est plus possible de descendre.

           Pour prendre le recul nécessaire, invitation à visiter

          • Robert GIL ROBERT GIL 22 janvier 2013 21:15

            t’a rien a craidre Claudec, le conseil constitutionnel a retoqué les 75 %...par contre quand une mesure est prise contre les plus pauvres le conseil constitutionnel laisse faire. Pourquoi ? Et bien il n’y a qu’a regarder la composition du conseil constitutionnel !


          • Claude Courty Claudec 23 janvier 2013 09:12

            La société des hommes est, a toujours été et sera jusqu’à sa fin, irrévocablement faite d’inégalités. L’exception y domine la masse ; le pouvoir y domine le peuple, la force la faiblesse, l’intelligence la sottise, le savoir l’ignorance , la richesse la pauvreté etc. ; dans tous leurs aspects.

            Contre cet état de fait, une révolution chasse l’autre, jusqu’à celle d’après, et le nombre n’arrange rien.

            Il existe des chiffres et un mécanisme vieux comme le monde, qu’aucun des membres de nos élites n’a le courage d’affronter (ne parlons pas de ce qui n’appartient pas à l’élite ou à la pseudo élite ; le nez dans le guidon, il ne fait que suivre en bêlant) et dont il faudrait pourtant avoir clairement conscience avant de tenter sincèrement quoi que ce soit d’utile pour secourir durablement les plus nécessiteux d’entre nous  :

            À l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en compte plus de 7 milliards aujourd’hui, dont 1,2 à 1,4 milliard vivent dans un état de pauvreté profonde. L’homme et le progrès dont il est porteur ont ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de miséreux qu’il n’y avait d’individus de toutes conditions sur terre au début de leur entreprise. Et la population augmente, quotidiennement, de 220 à 250 000 âmes qui viennent dans leur grande majorité surpeupler la base d’une société dans laquelle le « descenseur social » prend le pas sur l’ascenseur du même nom, comme pour démontrer que la pauvreté est plus facile à partager que la richesse.

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