Petit vocabulaire personnel : 2. Femme
C'est bizarre n'est-ce-pas, de vouloir parler de la femme ?
Comme si la femme existait !
Comme si elle était une entité descriptible, connue ou méfiée, contournable, incontournable...
Vouloir parler de la femme, parce qu'on a parlé d'elle et ce qu'on en a dit n'est pas satisfaisant.
On pourrait imaginer que tous les êtres et les sexes vivant sur cette planète ont droit de cité et qu'il serait indécent de vouloir les définir, les synthétiser, les caricaturer.
La femme est la femelle de l'espèce humaine !
On connait à peu près bien tous les rouages qui ont fait que le mâle humain qu'elle enfante et qui l'engrosse, l'a tenue enfermée, secrète et menaçante ; on sait aussi que le monde moderne a, peu ou prou, repoussé les limites de cette défiance ; on sait que la femme est aussi multiple, géniale ou simple, forte ou faible, courageuse ou servile, frivole ou profonde , que l'homme.
Les féministes ont inventé un monde où le mental est tout puissant, mais comme le mental n'embrasse pas tout et embrasse mal de toutes façons, l'idéal des féministes n'est pas très idéal.
Un peu de réticence peut-être, à aller jusqu'à revendiquer faire faire son enfant par une autre ?
Déjà, elles ne veulent plus des douleurs de l'enfantement, parce qu'elles en ont peur ; comme la peur n'est pas valorisante, elles tournent autour du pot et proposent comme progrès : la péridurale. Et c'est un moindre mal ; certaines préfèrent carrément l'anesthésie.
Ainsi elles évitent l'accouchement.
Puis vient l'aliénation du maternage. L'aliénation, c'est leur mot, offert par leur mental révolutionnaire.
Assumer ses responsabilités ne fait pas partie de leur vocabulaire.
Elles accouchent sans rien vivre, maternent un minimum et veulent, très vite, retourner au travail. C'est le seul lieu de leur dignité et de leur reconnaissance.
Aussi voudraient-elles des crèches ouvertes vingt quatre heures sur vingt quatre !
Alors ?
Qui s'occupe de l'enfant ?
Des femmes, bien sûr.
Des femmes qui sont contraintes, pour survivre,de s'occuper des enfants des féministes toute la journée,et de mettre leurs propres enfants à la crèche ou à l'école dès deux ans, et qui ont du mal à s'en sortir quand même, surtout si on ne les garde pas jusqu'à sept heures du soir.
Les féministes ne sont pas révolutionnaires ; au contraire, elles sont partisanes des castes.
La caste des privilégiées- dont elles font partie- et la caste des esclaves qui leur permet d'être privilégiées, mais qu'elles ignorent en se satisfaisant de « créer des emplois ».
Joli programme.
Joli progrès.
De leur côté, elles n'en sont pas moins aliénées à un patron, pour quelques devises. Mais être aliénée à un patron, c'est la liberté.
Être dévouée à son enfant, c'est être esclave.
Ainsi donc, le féminisme qui a libéré la femme, après des années et des années d'âpres combats, l'a rendue complice d'un système- le capitalisme ultra libéral- ; non seulement complice, mais actrice.
Pour la femme moderne, la maternité est une insupportable résurgence de l'animalité qu'il faudrait à tout prix reléguer aux pauvres.
Les femmes de gauche veulent des crèches, des péridurales et des sédatifs mais jamais elles n'imaginent des solutions qui n'excluent pas la mère de la société, qui obligent à un retour à un travail digne quand elles le souhaitent.
Non, elles sont pragmatiques et prennent notre société comme une donnée incontournable ( naturelle, si j'osais).
Pourtant, cette société qui laissait sa place à chacun, a existé, en France, au vingtième siècle ( je vous la raconterai).
Constat : les femmes sont seules et s'ennuient tout le jour chez elles avec leur enfant.
Solution : crèches, école dès deux ans et reprise le plus tôt possible de leur « emploi ».
Jamais au grand jamais les femmes modernes- les féministes passives- ne s'identifieraient à celles qui leur permettent de l'être.
Et ce trou là est intolérable.
Qu'ont-elles de si intelligent à faire ces femmes qui n'ont rien à apprendre d'un enfant, qui se dispensent allégrement de leur engagement vis-à-vis de lui ? Et qui lui donne gentiment le statut de loisir ( Cécile Duflot, sur France Culture, quelque part en 2011).
Être civilisé, c'est ne pas subir notre animalité, mais ce n'est pas l'occulter ou la renier.
Il se trouve que l'enfantement en est le symbole le plus parfait et ce n'est pas parce que l'homme se fait croire qu'il pourra se multiplier sans sexualité, sans amour, que cette réalité disparaît.
Être civilisé c'est vouloir transcender notre animalité.
Et ceci est un projet d'ordre spirituel, un projet où notre conscience transcende notre essence, et ce projet est à la portée de tous.
Occulter notre animalité en comptant sur la technologie et sur l'exploitation d'autres êtres humains n'est pas un progrès. Ce n'est pas une prise de conscience : c'est un délire de pouvoir.
Ah ! Qu'elles étaient féministes nos comtesses nos marquises nos duchesses nos baronnes...
elles faisaient des enfants sans que ceux-ci n'entravent en quoi que ce soit leurs mondanités, leurs frivolités essentielles à la vie du royaume.
Ah ! Que ne pouvons-nous toutes être des duchesses ou des marquises, des baronnes ou des comtesses, pour pouvoir vivre notre vie !
Avec, en plus, cet argument incontournable que lorsque l'on est riche ; intelligent, cultivé et privilégié , c'est un devoir de se reproduire pour faire évoluer l'espèce humaine !
Il y a des femmes qui se reproduisent et des femmes qui procréent, qui engendrent.
La nuance est sans équivoque.
Un jour, peut-être, sujettes à une migraine réminiscente, nos héritières du féminisme, ouvriront les yeux sur le sort de celles, mêmes immigrées, mêmes noires de peau, qui s'occupent de leurs enfants et penseront pour elles autant de progrès qu'elles en ont souhaité pour elles-mêmes.
Alors, utilisant toutes les découvertes de la technologies, elles feront porter leurs enfants par un robot, pourquoi pas maternés par un robot. Elles seront alors à l'avant-garde d'une civilisation avancée où leur nature n'aura plus lieu d'être.
Ainsi, l'humain sera-t-il enfin devenu hors d'atteinte de l'insupportable lien à la nature.
On trouvera comment faire, cela est si important.
Pendant le même temps, elles continueront à rendre sexy leurs fillettes, à les déguiser en dames, avant de les pousser à faire des études qui les feront chefs d'entreprises.
La parité ne sera plus un problème.
Cela résoudra-t-il le problème de la femme actuelle qui est amenée – après un deuil, un divorce- à devoir et vouloir se lancer seule dans l'élevage, le maraîchage, dans un artisanat utile et non plus pseudo-artistique et qui est entravée par les quolibets, les bâtons dans les roues, les roueries, les malveillances, les moqueries ?
Quant à la femme forte, on l'aime, qu'elle soit soeur ou mère ou amie, professeur ou thérapeute, épouse. Son mari l'a choisie pour la force qu'il pressentait en elle, une force sur laquelle il s'appuie pour vaquer à sa vie, réussir, dans la politique, la littérature, l'art, l'entreprise...
Il choisira des maîtresses volages, faibles, vénales.
Mais il ne pourra se passer d'elle, et je dois bien l'avouer, elle de lui !
Une femme forte se doit de rester forte car personne n'est là pour entendre ses fragilités mais quand elle craque, c'est pour de bon !
Comme les liens établis sur ce mode sont trop commodes, trop confortables, ils ne sont jamais remis en question.
Souvent la femme forte est seule.
La femme forte n'a pas le temps ni le loisir d'être féministe.
Parce que la féministe ruine son mari quand elle le quitte, ne lui pardonnant pas de l'avoir déçue : il était trop con, il travaillait trop et quitte à profiter de son fric, autant que ce soit sans lui !
Les avocats soutiennent le femme moderne ( féministe passive), attisent son désir de vengeance contre cet homme qui n'a pas su travailler comme un fou pour gagner plein de fric, lui payer ce qu'elle voulait tout en ayant le temps de la choyer.
Car la féministe aime à être choyée, elle aime se montrer, se mettre en avant et avoir du pouvoir.
Le féminisme devrait être tout autre chose : que chaque être vivant, mâle ou femelle humain, puisse vivre sa vie dignement, sans entraves imposées par un pouvoir arbitraire.
Mais qu'avant cet avènement, on ne se fourvoit pas dans les « ismes » mortifères.
Le prototype de la femme moderne : elle travaille tout le jour pour son indépendance, elle peut être seule, plaquée ou ayant plaqué, elle nourrit son enfant de surgelés, de hamburgers, de pizzas, parce que, comme elle est féministe, cuisiner la ramènerait à une ère d'aliénation. Les crèches, les maternelles, l'école, les centres aérés sont là pour l'aider à être féministe, non pas militante engagée, non, femme moderne.
Elle passe ses RTT chez le coiffeur, à faire des emplettes, s'occuper d'elle ( c'est vrai ! La femme n'a jamais su faire cela pendant tant de temps !) mais n'oublie pas le petit jeu vidéo pour que son rejeton occupe son dimanche.
Ah ! La belle vie qu'il est de bon ton de vouloir encore améliorer !
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