Photovoltaïque : Europe 1, Chine 0 ?, la filière sera-t-elle sauvée ?
Les partisans d’un protectionnisme européen ont un faux espoir, celui de voir la Commission Européenne devenir subitement réaliste et donc (un peu) protectionniste ! Le but de la mission si elle est acceptée : sauver la filière photovoltaïque de sa destruction par l’industrie chinoise. Problème : il semble que certains pays européens, en particulier l’Allemagne soient très réticents à la mise en place de droits de douanes …
Sur un coup de théâtre, la Commission Européenne vient d’annoncer la mise en place de droits de douane provisoires de 47 % sur les panneaux solaires chinois. Mais il y a fort à parier que cette mesure ne durera guère du fait des pressions de pékin et de la volonté des européens de ne pas mettre les chinois de mauvaise humeur et de risquer des rétorsions.
Et c’est bien là que le bât blesse : il ne peut pas y avoir de protectionnisme européen, même si la Commission Européenne cessait d’être à tout prix libre-échangiste et libérale. Car les intérêts des pays européens sont fortement divergents en la matière.
Sur cet exemple de la filière photovoltaïque, l’on atteint la caricature. Alors que l’on souhaite développer les énergies renouvelables, et que l’on nous vante depuis de nombreuses années leur effet positif sur l’emploi dans l’industrie, la maintenance et l’exploitation, nous allons laisser détruire une filière d’avenir.
La Commission Européenne s’est réveillée bien tard : la volonté subite de taxer à 47 % les panneaux solaires fabriqués en Chine va certes dans le bons sens, mais intervient alors que déjà 70 à 80 % des capacités de production en Europe ont été détruites ces dernières années, du fait de la concurrence chinoise !
Seulement voila, certains pays et l’Allemagne en particulier, ne veulent pas de la mise en place de telles mesures qui selon eux pourraient entraîner des rétorsions chinoises contre leurs propres exportations. Car l’Allemagne exporte beaucoup de matériels d’équipements en Chine !
Peu importe à nos voisins d’Outre-Rhin que la plupart des pays européens et l’Union Européenne en générale soient largement déficitaires vis-à-vis de la Chine (122 milliard d’euros en 2012 ! dont 26 milliards pour la France). Quant à eux, ils ont de forts échanges avec les chinois et malgré un déficit de 11,7 milliards d’euros en 2012 avec la Chine, ils tiennent à leurs 66,7 milliards d’euros d’exportations vers ce qui est désormais leur troisième partenaire commercial. Et ils rêvent à terme de continuer à augmenter leurs exportations vers ce nouvel El Dorado !
Ceci prouve bien qu’il ne peut y avoir une seule politique commerciale européenne et a fortiori une politique protectionniste !
La seule solution réside bien dans la mise en place de mesures nationales, ce à quoi se refusent nos hommes politiques depuis 3 décennies. Les solutions sont connues : une écotaxe sur le kilométrage parcouru par les produits qui permettrait de renchérir un grand nombre d’entre eux. Et une TVA « sociale » dans les secteurs productifs qui permettrait d’alléger le coût de production français et inversement de renchérir celui des importations.
Ces mesures sont envisagées depuis longtemps (voir Lejaby : c’est fini ! http://www.christophebugeau.fr/index.php?year=2012&month=2 ), elles ne sont pas miraculeuses mais auraient pour effet de redonner un second souffle à notre industrie et de recréer des capacités de production et des emplois. Car ne l’oublions pas : il vaut mieux payer nos produits un peu plus cher que payer des chômeurs à ne rien faire ! Cela sera bien plus profitable pour eux comme pour l’ensemble de la population et du pays au long terme !
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON