Portugal : l’émigration des jeunes est désormais un mal endémique
La crise économique et la politique de rigueur menée par le gouvernement conservateur portugais détruisent l’avenir des jeunes Lusitaniens qui ne trouvent pour seule échappatoire que de chercher fortune à l’étranger. Le Portugal a ainsi perdu, en deux ans à peine, pas moins de 2 % de ses enfants. L’étranglement financier opéré par Pedro Passos Coelho, Premier ministre portugais, n’y est pas étranger. « L’état des comptes publics oblige le gouvernement à demander davantage de sacrifices », annonçait-il en 2011, lors de son discours de politique générale devant les députés. La couleur était annoncée.
Le secrétaire d’État aux communautés portugaises, José Cesáro, a été un des premiers à révéler l’exode de son peuple. L’hémorragie est désormais chiffrée : 240.000 Portugais ont quitté leur terre natale depuis 2011. La majeure partie d’entre eux est jeune et hautement qualifiée. José Cesáro a souligné que nombreux seront ceux qui ne trouveront pas de travail à l’étranger faute d’avoir suffisamment préparé leur émigration. Mais rester au pays aurait équivalu soit à se retrouver demandeur d’emploi, soit à décrocher un salaire de misère. Rappelons que le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans s’élevait fin 2012 à 39 % (contre 30 % un an auparavant).
Le Portugal a été longtemps un des pays qui a le plus souffert du phénomène migratoire. Ce dernier a pourtant fléchi au cours des années 90 grâce à un micro boom économique, incitant nombre de Portugais à revenir au pays. Mais la crise et les politiques d’austérité décidées par l’Union européenne ont réactivé le phénomène. Et contrairement au passé, ce sont aujourd’hui des jeunes formés professionnellement et/ou diplômés qui se trouvent contraints de partir à l’étranger devant l’absence de débouchés à domicile. La France n’est plus comme dans les années 60 la terre d’asile de ces néo-déracinés ; la Suisse, et l’Angola, une ex-colonie lusophone, sont désormais les destinations les plus prisées.
« Il y a une forte augmentation portugaise vers l’Angola. Nous observons que ce sont entre 25.000 et 30.000 de nos compatriotes qui ont choisi de s’y installer dans l’espoir d’une vie meilleure », souligne José Cesáro, ajoutant au passage qu’ils étaient 5 à 10.000 de plus que l’année précédente. Les chiffres relatifs à l’émigration montrent également que le Mozambique commence lui aussi à attirer les jeunes Portugais en quête de travail. Il n’en reste pas moins que quelques-uns rechignent toujours à s’éloigner autant : ceux-ci jetteront leur dévolu sur l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne.
L’émigration est très souvent un choix douloureux. C’est rarement la soif d’aventure qui guide ces jeunes Portugais à quitter leur quartier, leur village et leur famille. Une situation préoccupante pour le Portugal qui rappelle celle de l’Irlande ou de l’Italie, où les jeunes vivent dans la gêne en dépit de la formation suivie ou des diplômes obtenus. Le départ à l’étranger reste alors leur seule porte de sortie…
Les raisons de ce drame sont clairement définies : le ralentissement économique, bien sûr, mais aussi et surtout la rigueur imposée par les gouvernements européens pour répondre aux diktats des organismes usuriers qu’on appelle plus couramment les banques. Il est grand temps que les peuples reprennent en main leur destin.
Capitaine Martin
32 réactions à cet article
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La gauche me fera toujours rire avec ses contradictions !
Quand des immigrés non-européens viennent s’installer en France ils appellent cela c’est une Chance Pour la France par contre quand des européens du Sud émigrent cela devient un « mal endémique »
Quand je lis que « L’émigration est très souvent un choix douloureux », je me dis que certains découvrent l’eau chaude.
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Si tu ne vois pas le rapport faut prendre un rendez-vous chez Afflelou.
Quand on est adulte sur le plan intellectuel on a une réflexion structurée et globale des problèmes politiques.
On ne peut pas dire, par exemple, qu’il faut diminuer fortement les impôts et augmenter les dépenses publiques et en plus ne pas faire appel aux marchés financiers pour émettre de la dette.
On ne peut pas non plus demander l’abolition des frontières et réclamer une politique commerciale protectionniste.C’est fromage ou dessert.
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Je ne dis pas qu’il faut fermer les frontières je dis seulement qu’immigration et émigration sont la même chose.
Pour qu’il y ait de l’immigration vers un pays il faut qu’il y ait de l’émigration venant d’un autre pays. Donc on ne peut pas dire que l’émigration c’est mal et l’immigration c’est bien, ou vice versa, car les deux phénomènes sont corrélés. -
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Sacré Attali. c’est lui qui écrivait « »L’Italie, le Portugal et la Grèce ont mené des réformes courageuses pour contrôler leurs dépenses publiques... L’Espagne a oeuvré pour l’accès de tous à la propriété du logement, dans une économie de quasi plein-emploi." Rapport Attali - 2008. Le vieux briscard est capable de dire tout en son contraire, sans aucune gène. Le pire, c’est qu’il y a des gens qui payent pour ses conseils. Il aurait dû être cartomancien ou diseur de bonne aventure. Mitterrand l’aimait bien car il prisait le genre.
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Vous avez malheureusement raison .
Sur mes trois filles, deux ont fait leur vie ailleurs, la troisième envisage de faire de même (en couple cette foi, donc avec une petite chance de retour) .Je n’ai pas fait le calcul de ce que leur éducation a coûté à la collectivité mais ça doit faire un paquet J’ai l’impression que ce phénomène monte en puissance et que ce sont rarement les moins dynamiques et entreprenants qui s’expatrient . -
Rien que dans ma propre fratrie, deux enfants sur cinq sont partis à l’étranger. Si les miens sont encore là,, c’est qu’ils étudient encore, c’est dire.....
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Expression d’une conscience politique un brin archaïque, pleine de contradictions, trop - « dialectique » en somme.- Les migrations ? c’est bien ou mal ? d’autres commentateurs ont ici noté aussi ..- Les communistes Mélenchon soutiennent l’émigration vers la France, oui ou non ?..- Marchais, lui, gueulait .. « assez ! ».. ça serait pas une ruse de capitalistes que d’en faire l’apologie de l’immigration ?.. vers la France (ou ce qu’il en reste)- Faudra régler les comptes avant de décéder .. rendre toutes les richesses qu’on a volées..Quant au « ralentissement économique » .. on va pas s’en plaindre, c’est la seule chance de sortie du merdier.La France est d’ailleurs bien partie pour prendre la tête de cet innovant mouvement. Y’a opportunité. Mais faudra du tact, du savoir-faire pour « gérer » !Comme disait René Dumont, l’une des rares références en ce qui concerne la prise en considération de l’intérêt de nos petits-enfants et arrières, l’un des rares écologistes authentiques, si différents de Dany le Bouge la bourrique par exemple, et de EELV-la-croissance-grand-V :« .. le problématique communisme .. »Ah ! c’est dur de se dire anti-capitalistes et de pas se faire truffer par iceux !-
Il s’agit là aussi d’un sauve-qui-peut ! Quand on est pas content des conditions qu’on nous donne, on va voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Il ne vient à l’idée de personne de faire la révolution pour se donner des conditions meilleures ! Apparemment il n’y a rien à faire contre cette débandade qui semble admise comme une évidence ! Malheureusement, il n’y a plus d’ailleurs ! Viendra le moment ou « on » sera contraint de rester et d’agir !
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Mais lulupipistrelle : 99% des gens sont cons, n’est-ce-pas ? Alors ça fera l’affaire !
Qui vous parle de « collectif » ? -
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un bon 1789, on pendrait tous les bourgeois exploiteurs et leurs larbins
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on vit pas dans le meme monde, alors
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seul les momes de riches ont un avenir
il est pas necessaire de tuer leurs momes (des ploutocrates) -
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Il ne s’agit pas de construction européenne mais de destruction européenne.
Pour que les peuples reprennent leur destion en main, il n’y a qu’une solution : mettre fin à cette catastrophe qu’est l’UE. Plus d’Union du fric. Que chaque pays rebatte sa monnaie. Revenons au mode de coopération qui fut bien plus fructueux que cette union faite de chaînes qui nous entrave et nous mène à l’effondrement. REDEVENONS INDEPENDANTS ! tous !
Qu’un seul pays montre l’exemple et tout l’édifice se cassera la gueule.
Et j’espère bien, je vous l’avoue, que ce pays soit le nôtre. Pour notre salut et celui de nos potes portugais (j’ai beaucoup de sympathie pour eux) et tous les autres bien évidemment.
J’ai hâte que ce jour vienne. Un jour de libération que je fêterai dignement, avec fierté et dans la joie.
Que mes concitoyens m’entendent.
Vive un nouveau CNR !!!
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Mais d’où sortez-vous ?
Parce que vous considérez l’UE comme l’avenir ? Eh bien je vous le laisse. Parce qu’un avenir sans autre futur que la misère, je ne suis pas preneur.
De plus les jeunes, comme vous dites, sont tous différents et peuvent avoir des aspirations diamètralement opposées. Je peux vous rétorquer, que dans mon entourage proche, il y en a un certain nombre qui vous riraient au nez pour avoir proférer une telle ineptie.
Et derniere chose : non les jeunes ne se sentent pas partout chez eux. Encore un autre fantasme. Pour en revenir à la jeunesse portugaise, elle choisit très prioritairement des pays lusophones : Brésil, Angola, Mozambique, preuve qu’elle préfère continuer de parler sa langue ; d’une part on s’intégre mieux avec une langue commune et d’autre part on a l’impression de ne pas avoir complètement tourné le dos à ses racines.Elle choisit donc une forme de cousinage culturelle.
Je me tournerais moi-même vers des pays de la francophonie (j’en connais qui ont déjà fait ce choix) si je n’avais plus d’autre choix que de m’exiler. Et il y en a un grand nombre. C’est une chance d’ailleurs pour nous autres Français. C’est une chance pour tout francophone.
Il serait bien qu’il soit mis en place une législation permettant plus facilement aux francophones de circuler à travers tout l’espace francophone. De créer également une forme d’Erasmus de la francophonie également. Tout un espace culturel et économique à mettre en oeuvre et en place. ça serait, là encore, bien plus porteur et prometteur que votre union-macrelle à laquelle vous avez l’air de tant tenir. Pour ma part cette Union contre nature a des relents nauséabonds. ET j’aime pas les mauvaises odeurs.
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Les gens n’immigrent pas seulement pour des raisons économiques, mais également politiques, le Portugal étant également un pays totalement ravagé par la corruption à tout les niveaux jusque au cœur même du gouvernement en passant par l’Assemblée Nationale qui est devenu une méga centrale d’affaires, une grande partie des députés sont des avocats d’affaires.
On a donc un vaste réseau de trafic d’influence et des collusion d’intérêts de toutes parts, où se réalisent les affaires les plus douteuse à sens unique, c’est à dire au profit des privés et au détriment de l’état, à savoir ce sont les contribuables qui paient la facture.
La situation est telle que l’on parle de Cosa Nostra à la portugaise, dans le cadre d’une impunité totale tellement il n’existe pratiquement plus de séparation des pouvoirs, que personne ne se cache plus avec une arrogance totale.
Je ne parle même pas de José Barroso aussi inutile pour la commission européenne que pour son pays, on a également l’ancien vice directeur de Goldman Sachs, celui qui a aidé la Grèce a trafiquer ses comptes, et qui est aujourd’hui le responsable du FMI pour l’Europe, cherchez l’erreur !
Le climat est devenu tellement délétère allant crescendo que l’on entend des voix même à l’extrême gauche réhabilitant Salazar, car que l’on soit d’accord ou pas, il obéissait à certains principes moraux et à une forme de patriotisme économique.
Or cette classe politiques de cette fausse démocratie, de gauche comme droite est totalement dénuée de morale, et patriotiquement sont en train de mettre le pays littéralement à saque, vendu aux lobbies étrangers, tandis que le peuple est exploité féodalement.
Pour donner une exemple de comment ce font les choses au Portugal, vous avez 160 personnes dites « spécialistes » travaillant directement pour le gouvernement, dont la moyenne d’âge est de 23 ans, gagnant pour certains plus de 5000 euros et dont les compétences sont plus que douteuse. C’est un schéma qui se reproduit un peu partout dans le pays, dans toutes les municipalités, l’administration et les grandes entreprises.
Ainsi beaucoup de diplômés quittent le pays car les places qui normalement devraient en terme de compétence leur revenir sont indûment occupées par d’autres.
Les derniers plans d’austérité ont été un échec, qui fait explosé le chômage et réduit les recettes de l’état, ainsi le budget d’austérité de 2013 que nous a pondu Victor Gaspar reprend les même recettes qui ont déjà échoué et qui sont les mêmes qui échoué en Grèce, sauf qu’elles sont d’une brutalité jamais vu dans toute l’histoire du Portugal.
Depuis le début de l’année ce sont des milliers d’entreprises qui ferme, le chômage qui explose et dont on estime qu’il va atteindre 30%.
Pour tout ça ils spéculent que le Portugal n’a pas de tradition de manifestations violentes, ainsi depuis quelques décennies on nous a coller les termes de « peuple au douces coutumes ».
Mais comme l’a rappelé l’ancien candidat à la présidence le socialiste Manuel Alegre, le Portugal n’a pas toujours été un pays de douces coutumes, et apparemment ce gouvernement n’a pas conscience du danger de détruire la paix civile.
Ce qui leur fait le plus peur ce sont des tensions au sein des forces armées, l’armée n’étant pas là bas une grande muette nous savons qu’il y a un fort agacement, et cela pourraient empirer, et apparemment personne n’a plus conscience des décennies de spirale de violence du 19ème siècle et début 20ème.
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