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Accueil du site > Tribune Libre > Pour défendre la langue française, une enquête parlementaire

Pour défendre la langue française, une enquête parlementaire

A l'occasion du 600 anniversaire de la mort de Jeanne d'Arc, des personnalités progressistes (G Hage député PCF du Nord, des membres du COURRIEL, du M'PEP, des intellectuels...) lancaient un appel pour défendre la langue française face au wall street globish.

http://www.humanite.fr/culture/tribune-unhappy-birthday-you-miss-jeanne-d%E2%80%99arc-487186

Un an plus tard, et malgré les engagements pris par le gouvernement - notamment lors d'une rencontre entre plusieurs associations de défense de la langue française et le cabinet de la ministre de l'enseignement supérieure et de la recherche - la loi Fioraso attaque encore gravement notre langue et le gouvernement compte ratifier la charte européenne des langues régionales, contraire aux principes républicains et qui soulève d'inextricable difficultés.

Face à la mise en danger de la langue française, moyen d'expression du peuple donc de résistance face à la mondialisation capitaliste véhiculé par le globish et patrimoine de nos concitoyen, il est important de se défendre. Il en va du salut du français mais aussi de l'ensemble de la diversité linguistique.

Plusieurs articles publiés ces jours dernier ont également pointé la nécessité de réagir pour défendre le français. Il est donc important de signaler que certains de nos parlementaires en sont particulièrement conscient .

Jean Jacques Candelier, député PCF du Nord, est ainsi à l'initiative avec d'autre collègues d'une résolution demandant l'ouverture d'une enquète parlementaire.

http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion0665.asp

Cette proposition doit être portée à la connaissance de nos concitoyens.

 

N° 665

_____

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 4 février 2013.

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

tendant à la création d’une commission d’enquête sur les dérives linguistiques actuelles en France, chargée de proposer des mesures de défense et de promotion de la langue française,

(Renvoyée à la commission des affaires culturelles et de l’éducation, à défaut de constitution
d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

présentée par Madame et Messieurs

Jean-Jacques CANDELIER, Patrice CARVALHO, Gaby CHARROUX, André CHASSAIGNE, Marc DOLEZ et Jacqueline FRAYSSE,

député-e-s.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Selon l’ancien vice-président du MEDEF (magazine Challenges du 28 janvier 2010), dans la configuration du capitalisme mondialisé, « le seul enjeu qui compte » est « que le site de production France soit attractif, compétitif, accueillant, business friendly ». Dans la même veine, dès son intronisation le président de Businesseurope annonça qu’il ne s’exprimerait plus qu’en anglais, « la langue des affaires et de l’entreprise ».

Ces déclarations patronales n’ont rien d’anodin. Sous un masque de pseudo-modernité, elles révèlent une entreprise visant à imposer aux peuples une culture unique, l’ « American way of life », et une langue unique, le « Business English ». Mobilisant d’énormes ressources financières, médiatiques, institutionnelles, voire militaires, l’impérialisme anglo-américain, les institutions de la mondialisation néolibérale (FMI, Banque mondiale, OCDE, OMC…), l’Union européenne et leurs Gouvernements « nationaux » inféodés, le patronat, la finance et les transnationales mettent tout en œuvre pour marginaliser et éradiquer les langues et les cultures nationales et locales.

Le linguiste Claude Hagège nous alerte sur le danger mortel encouru par notre langue dans son Dictionnaire amoureux des langues, dans lequel le français est placé sur la liste des langues menacées. L’académicien et philosophe Michel Serres, quant à lui, note avec amertume qu’ « il y a désormais plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation ». L’enseignement de l’anglais se développe dans les écoles maternelles et les crèches, dès l’âge de deux ans. Or, comme l’ont souligné des linguistes, l’apprentissage précoce des langues étrangères représente un risque s’il débute avant que la langue maternelle ne soit stabilisée, c’est-à-dire avant un âge qui se situe entre six ans et huit ans.

Le risque est-il si grand ? Le quotidien régional La Voix du Nord, dans son édition douaisienne du 2 juillet 2010, citait le titre d’une affiche de commerçants pendant les soldes (« La battle des prices ») et s’alarmait que « tout doit disparaître » en matière de langue française.

De fait, les exemples du basculement au « tout-anglais » ne manquent pas :

– L’office statistique européen Eurostat ne publie plus qu’en anglais ;

– Le milieu petit-patronal met en avant le « Made in France » et le label « PME Inside ». On parle de « Spacebox », de « Freebox », de « Livebox » ou d’ « Xbox » pour vendre les produits les plus divers de la société de consommation et on compte parmi les titres récemment parus de la presse « Books », « Girls », « Men’s Health », « Envy », pour ne citer que ce florilège ;

– De plus en plus de maires nomment leurs centres commerciaux « trade center ». Les grandes surfaces Auchan et Carrefour substituent sans consultation les dénominations « Simply Market », « Carrefour City », « Carrefour Market » et « Carrefour Discount » aux anciennes dénominations, certainement pour répondre au slogan du MEDEF « Ready for the future », et des stratégies d’entreprises prennent des noms anglais, comme le plan de casse sociale « Transform 2015 » d’Air France, quand France Telecom a écrit une circulaire vantant un nouveau produit Internet intitulé « everywhere ajustable », que Renault Véhicules Industriels s’est renommé « Renault Trucks », que Peugeot se rebaptise « Blue Lion », que Toyota abaisse ses ouvriers chefs d’atelier au rang de « team leader »… ;

– Les publicités télévisuelles sont de plus en plus diffusées en version originale américaine, avec de simples sous-titres français, prélude à la diffusion massive de films cinématographiques en VO, et de plus en plus d’émissions sont baptisées en langue anglaise ;

– L’Université et les grandes écoles enseignent aux élèves en termes de « targeter », « value », « input » etc. Le Conseil national des universités autorise désormais la publication de thèses en anglais et Sciences Po Reims et des universités françaises imposent à leurs étudiants des cours en anglais, en dépit de l’article 1er de la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, dite loi Toubon, qui stipule que la langue de l’enseignement est la langue française ;

– L’Office européen des brevets, par le biais du Protocole de Londres, tend à imposer l’anglais comme langue scientifique et technique ;

– Enfin, les services publics ne sont pas en reste, quand la SNCF vend du « TGV night », du « TGV family », que l’on répartit les employés de La Poste entre le « front et back office » et que l’on affiche dans les bureaux une publicité pour le Livret A intitulée « I love L.A. »… ;

– Le numéro de novembre-décembre 2012 du bulletin « Nord-Pas-de-Calais », organe du Conseil régional, enjoint les habitants à devenir des « greeters » s’ils aiment leur région, relayant les « greeters made in Pas-de-Calais » du Comité Départemental de Tourisme du Pas-de-Calais et d’autres initiatives.

Nous le constatons et le déplorons : nous sommes très loin du cadre légal selon lequel la langue française est la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics.

À Alcatel-Lucent, par exemple, on peut avoir à effectuer un « test des spares » ou lire les messages « in progress depuis today ». Logiciels, noms de services et même documents en vue des entretiens individuels d’évaluation sont rédigés en anglais !

Même nos armées sont contaminées par le virus du « globish », puisque désormais, aucun militaire ne pourra devenir officier, quels que soient ses états de service, sans avoir le niveau d’anglais requis. À Lille, plusieurs prises d’armes majeures se sont faites en anglais. Est-ce ainsi qu’on éduque nos militaires à respecter leur drapeau, leur pays, leur histoire et leur peuple ?

Une partie du monde syndical s’alarme de voir le « tout-anglais » être imposé comme langue de travail, y compris entre collègues francophones, au point qu’un collectif incluant des sections CGT, CGC, UNSA et CFTC ait dû se former pour revendiquer le droit élémentaire de pouvoir travailler en français en France. La CGC attire l’attention sur le fait qu’un nombre grandissant de cadres avouent leur malaise à devoir travailler dans une langue qu’ils ne maîtriseront jamais autant que leur langue maternelle. Au jour le jour, des travailleurs sont humiliés dans leur savoir-être plus que dans leur savoir-faire. Cela constitue un facteur de stress supplémentaire, d’insécurité et de sentiment d’infériorité. « It’s time to move », comme le dit la direction de France Telecom (où sont passés accents et trait d’union de l’appellation de cet ancien service public nationalisé ?)…

La recherche scientifique, y compris dans le domaine de l’histoire et des sciences humaines, bascule entièrement vers l’anglais, annulant rétrospectivement l’acte démocratique de Descartes, qui avait édité en français son Discours de la méthode pour le rendre compréhensible par l’ensemble des Français et, soulignait-il alors avec raison, des Françaises !

Il nous faut à ce stade indiquer que l’État a une grande responsabilité dans ce qui se passe. Si l’on excepte un préfet qui a récemment interdit aux aéroports lyonnais de se rebaptiser « Lyonairports », si l’on excepte quelques discours bienvenus mais peu suivis d’effets, c’est au mieux l’indifférence, au pire l’encouragement à l’envahissement de l’anglais qui l’emportent. De nombreux documents envoyés par Bruxelles, rédigés en anglais, servent désormais de base de travail aux services de l’État français qui s’interdit de réclamer l’envoi de versions françaises. Les Gouvernements tolèrent ces atteintes sous prétexte que la réclamation de textes en français nuirait à la capacité de réaction lors de la négociation internationale. De même, comment ne pas être interloqué par les propos du commissaire européen au marché intérieur et au service, qui, désigné pour le « développement du marché intérieur et les services », ne trouve rien de mieux à mettre en avant que la « better regulation » ?

Nous sommes en présence d’un projet de domination sans partage et de discrimination sans précédent. La logique d’oppression qui prédomine conduit à l’aliénation, à la substitution d’une langue à l’autre par le gavage linguistique, y compris au niveau des mots les plus caractéristiques. Cela commence d’ailleurs à poser de sérieux problèmes d’orthographe et de syntaxe. Les dégâts culturels et linguistiques risquent de s’accentuer de manière irréversible si le peuple et ses représentants n’entrent pas en résistance. Car, au bout du compte, dans la publicité, les enseignes commerciales, la communication intérieure et extérieure des grandes entreprises et, désormais, dans l’enseignement secondaire et universitaire, on peut redouter que la langue de Molière disparaisse à brève échéance.

Nous avons la grave impression que notre langue est abandonnée à elle-même. L’inspection du travail, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la délégation générale à la langue française et aux langues de France, la commission générale et des commissions spécialisées de terminologie et de néologie, le Conseil supérieur de la langue française ou encore le Conseil supérieur de l’audiovisuel, pourtant chargé par ses statuts de défendre la langue française, ne trouvent pas grand-chose à redire à ce qui se passe.

Dans une réponse publiée au Journal officiel le 16 octobre 2012, la ministre de la culture et de la communication se dit « consciente de la pression indiscutable exercée par l’anglais dans un grand nombre de domaines de la vie économique, sociale et culturelle ». Elle juge inopportuns les choix publicitaires de certains responsables de manifestations ou d’entreprises qui, sous couvert de modernité, affichent sur la voie publique des noms de marque ou des slogans exclusivement en anglais pour s’adresser à un public majoritairement francophone. « Dans la mesure où une telle situation peut conduire à des “pertes de fonctionnalité” du français, la ministre y voit un risque pour le maintien de la cohésion sociale dans notre pays, dont l’identité s’est construite autour d’une langue commune, le français, langue de la République en vertu de la Constitution. » Ce principe constitutionnel est le garant de l’égalité de nos concitoyens dans l’accès à l’information, au savoir, aux droits et à la culture.

Le débat doit maintenant se tenir à l’Assemblée nationale, car il y a urgence. La dilapidation de la langue française se couple en effet avec la sape de l’héritage progressiste universel de notre pays, le démantèlement des acquis sociaux et des services publics, la destruction de l’indépendance nationale, avec l’adoption du traité de Lisbonne, Constitution européenne bis rejetée par les Français et du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), le sacrifice de la défense nationale dans l’OTAN, la violation de la laïcité et la substitution de l’euro-régionalisation du territoire à la République une, laïque et indivisible issue de la Révolution.

Face à l’uniformisation culturelle, les militants du mouvement populaire et les intellectuels progressistes rappellent cette évidence : l’unité internationale de l’humanité, pour laquelle milite depuis toujours le mouvement ouvrier et démocratique, n’a rien à voir avec l’alignement des peuples sur un groupe dominant de pays, encore moins avec la prétention d’imposer à tous et pour toujours les normes régressives, mercantiles, ultra violentes et dé-civilisatrices du capitalisme mondialisé. L’internationalisme des travailleurs ne s’oppose pas au patriotisme populaire, bien au contraire ! Parce qu’il n’aspire qu’au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le patriotisme populaire s’oppose au colonialisme, au cosmopolitisme capitaliste, au supranationalisme impérialiste, ainsi qu’à leurs instruments idéologiques : les défouloirs du racisme et de la xénophobie.

Rappelons que les Français classent leur langue au premier rang, et de loin, devant les autres identifiants proposés par les instituts de sondage quand on les interroge sur ce qui fonde leur appartenance à la nation. Nos concitoyens reprennent ainsi à leur compte l’exclamation d’Albert Camus, « ma patrie, c’est la langue française ! ». L’unité d’un pays et la solidarité d’un peuple est souvent menacée par les disparités linguistiques. Non seulement le français, langue officielle de la République en vertu de l’article 2 de la Constitution, constitue le socle du « vivre-ensemble » républicain, mais il est aussi porteur d’une certaine civilisation. Il rassemble de par le monde des pays des cinq continents se réclamant de la francophonie, porte en lui la trace de notre histoire, de nos convergences comme de nos divisions et est le support et le vecteur d’une florissante et prestigieuse littérature, d’un théâtre, d’un cinéma, d’une chanson et d’un art de vivre. La langue française met sa richesse et sa diversité au service du patrimoine mondial de l’humanité.

Qui peut douter de la capacité du français à exprimer et à interroger la condition humaine sous tous ses angles ? Le français est la langue de textes qui jalonnent l’histoire universelle, de l’édit de Nantes au programme du C.N.R., en passant par la défense de Callas par Voltaire, par la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789, complétée par la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » de Marie-Olympe de Gouges, par le « J’accuse » de Zola, le « Serment antifasciste » du Front populaire, l’Appel du 18 juin, « La question » d’Henri Alleg ou le « Discours sur le colonialisme » d’Aimé Césaire. Il est le langage de La Marseillaise et de l’Internationale, deux chants écrits sur la même musique qui ont été chantés sur tous les théâtres où s’est écrite l’histoire du progrès humain.

Est-il tolérable, du point de vue de l’intérêt national comme du point de vue de l’accès de tous au savoir, que des colloques universitaires à la Sorbonne soient convoqués en anglais et se déroulent exclusivement dans cette langue ? Est-il sain pour l’avenir de la démocratie que les élites soient formées exclusivement, non dans la langue du peuple, mais en anglo-américain ?

Bien entendu, la langue anglaise n’est en rien coupable de cette redoutable et sournoise entreprise « globalitaire » : ceux qui s’activent dans cette voie funeste n’investissent pas dans l’anglais de Shelley, de Shakespeare ou de Hemingway. Le « Business English » est un code appauvri et idéologiquement formaté, totalement coupé de l’histoire des peuples, de leurs besoins fondamentaux et de leurs luttes. Il est un mode de communication qui véhicule subrepticement l’idéologie dominante du capital financier mondialisé et de la société de marchés. À la langue unique correspond le projet hégémonique et liberticide d’une pensée, d’une politique, d’un mode de gestion économique uniques ne laissant aucune place à la diversité dont l’humanité a besoin pour vivre et se développer.

Les associations de défense de la langue française, toutes sensibilités politiques républicaines unies, ont publié en commun des mises en garde parues sur les sites informatiques des journaux Le Monde et l’Humanité et des articles émanant de l’association progressiste CO.U.R.R.I.E.L. paraissent dans Informations ouvrières, l’Humanité, Initiative communiste ou Bastille-République-Nations. Nous estimons également que notre pays doit prendre appui sur son trésor culturel et linguistique pour se projeter dans l’avenir, développer ses liens internationaux sur des bases fraternelles, cultiver sa créativité artistique, scientifique, technologique et industrielle.

Le 10 juillet 1940, alors qu’une certaine France se voulait libre et indépendance, alors qu’une certaine France luttait contre l’oppression, les élus du peuple et dirigeants du Parti communiste français Maurice Thorez et Jacques Duclos lançaient : « Jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves ! ». Jean Jaurès avait pour sa part cette formule juste selon laquelle « un peu d’internationalisme éloigne de la patrie mais que beaucoup y ramène ». Ces paroles sont plus que jamais d’actualité.

La langue française façonne notre quotidien : sa connaissance, sa maîtrise, ses ressources sont nécessaires à l’accomplissement personnel de chacun. La maîtrise d’une langue claire, riche et précise est une garantie d’harmonie et d’efficacité dans une société civilisée. Il est primordial de promouvoir l’usage de la langue française, sa capacité à être un instrument de dialogue et de médiation avec d’autres ensembles culturels et linguistiques. Pourquoi ne pas montrer autant de sollicitude pour la diversité linguistique que pour la biodiversité ?

Les signataires de la présente proposition de résolution se prononcent en faveur du multilatéralisme linguistique, du développement du plurilinguisme, dans le cadre d’échanges humains mondiaux à égalité. Ils voient d’un bon œil les tentatives d’introduction d’une langue internationale neutre et la défense des langues locales en France. Ils entendent briser le silence autour de l’envahissement de l’anglais, étudier comment la législation actuelle, notamment la loi Toubon, votée à l’unanimité par le Parlement, est appliquée, et remédier aux dérogations diverses et aux pratiques illégales. Il s’agit également d’étudier toutes les possibilités de donner un grand coup de fouet aux politiques publiques culturelles et linguistiques, en ayant pour objectif de promouvoir et de défendre le français.

Voilà le travail qui pourrait utilement être accompli au sein de la commission d’enquête dont il vous est proposé la création.

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

Article unique

En application des articles 140 et suivants du Règlement, il est institué une commission d’enquête de 30 membres chargée d’enquêter sur les dérives linguistiques actuelles en France, notamment l’envahissement de l’anglo-américain, et de réfléchir aux mesures qui s’imposent aux pouvoirs publics pour défendre, promouvoir la langue française et faire appliquer le cadre légal actuel de l’usage du français.

 


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28 réactions à cet article    


  • mic0741 mic0741 16 mars 2013 11:24

    En effet, rien ne prouve que l’usage du français nuise à notre activité industrielle et commerciale. Ceux qui mettent en avant l’obligation d’utiliser l’anglais commercial le font par lâcheté et ne sont animés que par la facilité, du moins le croient-ils. Car, enfin, ce faisant ils se mettent dans le troupeau de la concurrence internationale et de la pensée unique, incapables de promouvoir une quelconque originalité.

    Il est aberrant que certains pays francophone soient plus francophiles que la France. Je pense notamment au Québec qui francise tous les termes anglais qui peuvent apparaître et en oblige l’usage.

    Il est singulier de constater que les français sont moins fiers de leur langue que les Belges flamands de la leur. Même les allemands font la promotion quelque fois de leur produit en France en langue allemande, qui n’est pourtant pas aussi répandue dans le monde que le français.

    La promotion de la langue ne peut se faire qu’au niveau de l’état, indépendamment des lobbies (euh, je veux dire des factions) industriels et commerciaux, et ceci de manière volontariste. Notre devoir de citoyen est de l’exiger. 

    Pour information, une pétition circule pour contrer la proposition de loi ESR « Fioraso » :

    http://www.petitions24.net/contre_la_loi_esr_fioraso_parce_que_pour_la_lang ue_francaise.


    • ffi ffi 17 mars 2013 05:29

      C’est évidemment une manoeuvre de subversion des anglo-saxon, qui voient un certain intérêt à récupérer sans effort le fruits des recherches de nos laboratoires scientifiques, lesquels se sont mis à diffuser leurs travaux, pourtant financé par nos impôts, en langue étrangère...
       
      Le français non seulement paye une contribution pour avoir une recherche scientifique, mais il faut encore qu’il se paye un traducteur pour pouvoir la lire...


    • Defrance Defrance 14 avril 2013 09:28

      Bonjour et merci pour cet article que je découvre un peu tardivement .

        La faute revient à ceux qui veulent faire le malin en bavant trois ou quatre mots d’anglais, bien souvent en dehors de leur sens ? 

        Sàrközy , dit l’Américain« est l’exemple type au plus haut niveau ! 

       Je ne parle plus et ne comprend plus cette langue depuis que j’ai été licencié pour faute grave lors d’une opération chirurgicale, apres 20 ans de travail correct pour ces salopards de Texans ! 

       Une exception : si un véhicule GB s’arrête et me demande son chemin, c’est systématiquement » twice on right and next on left" ! sauf pour les ecosssais que je respecte. 

       Pour finir je vais touiter cet article à Maille TF1 niouze.comme ! (M A J du vocabulaire Picard )

       


    • xana 16 mars 2013 13:00

      Bataille perdue d’avance.
      Des intellectuels se battent pour préserver leur langue. Ils sont une infime minorité mais ils servent une bonne cause : La langue d’un peuple est aussi son âme. Combien d’autres peuples ont déjà perdu la leur !

      Seulement on ne peut pas avoir raison contre tout le monde. Et malheureusement l’immense majorité des sots a déjà choisi : L’anglais, c’est la langue du rêve américain, la mode et la facilité.
      Vous ne les convaincrez jamais, surtout en leur parlant d’originalité : Ne pas être comme les autres est leur pire cauchemar. A vouloir conserver notre langue archaïque, donc notre originalité et notre âme, vous leur refusez le droit d’intégrer le troupeau de ceux qui ruminent en anglais. Vous leur faites peur.


      • ffi ffi 16 mars 2013 13:15

        La langue française est la langue de l’héritage antique : grec, latin, juif.
        Aucune langue du monde ne contient une telle somme de culture et de pensée.


      • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 16 mars 2013 15:19

        Bonjour l’auteur,

        Cette affirmation :

        « L’unité d’un pays et la solidarité d’un peuple est souvent menacée par les disparités linguistiques. »

        ... me laisse songeur ...

        Ainsi l’unité d’un pays, la solidarité d’un peuple (encore faudrait-il définir exactement ce que l’on entend par peuple ...) dépendraient-elles davantage d’une unité linguistique que d’une cohésion sociale ?

        En tant que citoyen d’un pays fort de 4 langues nationales, la Suisse (allemand, français, italien et rhéto-romanche), permettez-moi d’en douter.

        Par ailleurs, permettez-moi de faire remarquer à nos amis français, que la langue de Voltaire et de Rousseau, ne leur appartient pas en propre !


        • taktak 16 mars 2013 22:36

          Souvent ne veux pas dire tout le temps. Il ne vous échappe pas que la Suisse est une confédération et non un état nation comme l’est la France.

          A titre de réflexion, je vous invite à considérer le cas de la Belgique ou de l’Espagne ou les divisions linguistique servent (certes de façon artificielle) à la fragmentation de ces états.
          La langue est aussi un outil politique.

          Bien sûr que le français n’est pas une propriété de la France. Et il appartient à l’ensemble des francophone de défendre le français contre l’hégémonie du globish, et au delà de défendre la diversité linguistique.


        • Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 17 mars 2013 17:55


          Vous avez parfaitement raison de rappeler que la Suisse, et ceci contrairement à la France, n’est pas un État-nation. Toutefois elle n’est plus formellement une « confédération » depuis 1848, même si elle en porte le nom aujourd’hui encore, mais un « état fédéral ». C’est en effet en 1848, au lendemain de la « Guerre du Sonderbund » (une guerre civile), que les cantons cèdent une partie de leur souveraineté au profit de l’état fédéral, que la Suisse se dote d’une Constitution fédérale, d’un gouvernement fédéral, d’une capitale et d’un parlement bicaméral.

          Contrairement à la Belgique, voire à l’Espagne, la Suisse s’est constituée progressivement au cours des siècles à partir de petits états qui ont choisi librement de vivre ensemble, ceci malgré les différences de langues, de religions et de cultures. A ce titre, les Suisses ne se sont pas vus imposer le modèle de coexistence nationale qu’ils connaissent aujourd’hui, ils l’ont choisi !

          Pour conclure et à propos du « globish », j’en pense autant que vous !



          • Enotero 31 mars 2013 23:28

            Sans doute Eugène, mais pour le moment nous ne sommes pas assez forts pour faire cette « migration »...
            Donc l’urgence est de contenir autant que possible la pression en faveur de l’anglais, et bien entendu, simultanément, faire de l’information sur l’excellence de l’alternative « espéranto » qui a été ostracisée, calomniée etc... pendant si longtemps.


          • bakerstreet bakerstreet 16 mars 2013 17:17

            Bon, avec le pseudo que je me suis choisi, on pourrait croire qu’il y est ironie à défendre la langues française.

            Et pourtant, rien de tel que cet élément pour indiquer ma posture.
            Je ne suis pas hostile pour ma part aux anglicismes.
            La langue a sans cesse incorporé des mots et des expressions venant d’autres langues.

             Rappelons tout de même que 40¨% des mots anglais sont d’origine française, apportés en grande partie par les Normands.
            Même des mots qui semblent bien anglais viennent de notre langue. Ex : « towel » ( serviette) qui vient de l’usage normand de « passer la toile », pour la serpillère.....
            Vive même les emprunts, cette danse des mots liés à l’usage et à l’échange.
             Ce qui est le plus consternant, c’est la perte du vocabulaire et de la grammaire. Qu’à quarante mots ou nuances se substitut un seul mot, terrible appauvrissement, et qu’il soit d’origine latine ou saxonne ne change rien à l’affaire.
             Et ce n’est pas généralement les gens les meilleurs en anglais qui souffrent de cette situation.

            Quand à cette posture de défense de la langue française en péril, justifiant comme je l’ai lu d’une façon outrancière dans un autre article, disant qu’on devait abandonner nos langues régionales, car se faisant nous entretenions la déchéance du français, laissez moi rire !
            Comme le fait remarquer Jean d’Hotaux plus haut, il n’y a là que matière à enrichissement.

            La pratique de deux langues dés la naissance est un véritable enrichissement que bien des années passés en vain souvent sur les bancs d’une école à annoner des verbes irréguliers, ne parviendront pas à compenser.

            Le français est une belle langue, certes, mais elle est très pauvre en phonènes.
            C’est une des raisons de nos difficultés d’apprentissage des autres langues !
            Le Breton, l’alsacien ou le basque fournissent aux enfants une malle à outils d’apprentissage bien supérieur aux français, en raison de leurs phonétique beaucoup plus riche, que cette langue nasale, que les étrangers remarquent tout de suite, pour son manque de timbre.

            Pourtant depuis des lustres et des lustres, la France s’est distingué dans ce domaine comme tant d’autres par son esprit centralisateur, ne supportant pas ce qu’elle conçoit comme une concurrence et pour tout dire se moquant de toute différence.
            « Il n’est de bon bec qu’à Paris ! » Se moquait déjà Montaigne....

            Pas besoin d’aller en Afrique pour trouver ce mépris envers l’autochtone !
            Il n’y a qu’à regarder les résultats de cette politique désastreuse, au pays basque, en occitan, ou en Bretagne où je vis, et où l’on a laminé une langue pourtant bien plus ancienne que le français, infiniment complexe avec ses déclinaisons, en la taxant de patois.

            Alors que le breton est apparenté à notre culture la plus ancienne, la langue des gaulois qui a subsisté dans cette région alors que le gallo romain commençait à se développer, avec ses arrivistes, préférant utiliser la langue des vainqueurs, pour accéder aux postes supérieurs.
            Le français...

            .Rappelons tout de même que les plus vieilles bases du français ont été trouvé dans les catacombes de Rome. C’était la langue des esclaves, une sorte de latin appauvri, simplifié, ayant perdu ses déclinaisons.
            Certes, il s’est enrichi depuis, et vaut surement matière à combat pour le défendre.
            Encore faudrait il encore une fois ne pas se tromper de bataille !

            il y a dans l’histoire matière à ironie et à répétition.....


            • skirlet 23 mars 2013 01:06

              Il faut peut-être arrêter ce délire au sujet du français « pauvre en phonèmes ». Il y en a 36 en français et en allemand, 24 en espagnol, 28 en italien...


            • ricoxy ricoxy 16 mars 2013 17:21

              « Pour faire du commerce, il faut, de nos jours, être américain ; mais si on se contente d’être intelligent, on peut aussi bien être français. »

              Boris Vian


              • bakerstreet bakerstreet 16 mars 2013 17:25

                Rcoxy

                Et voilà pourquoi Boris Vian est devenu Vernon Sullivan, auteur prétendument américain et auteur de « j’irais cracher sur vos tombes ! »
                Un gars qui savait aussi souffler dans une trompette et qui aimait le jazz, une langue universelle que tout le monde devrait apprendre.
                Mais peut on apprendre ces choses ?


              • ricoxy ricoxy 16 mars 2013 18:25

                C’est pourtant vrai, ce que vous dites « Bakerstreet », Sherlock Holmes d’Agoravox...


              • HELIOS HELIOS 16 mars 2013 17:55

                ... dans la grande entreprise de déculturisation des peuples d’Europe, il ne manquait plus que celle la...

                ...ne vous en faites pas, dormez tranquille... et continuez a voter pour les mêmes !
                Il y a bientôt d’autres elections... vos votes vont signer plus d’un arret de mort, dont celui là...

                Si vous desirez donc tuer notre langue donc notre culture, apres avoir tué notre economie, notre industrie, notre independance.... vous devez donc voter pour un infeodé au PS, a l’UMP ou a l’idiot utile EELV.
                Avec ça vous serez sur que la même politique va continuer.


                • gegemalaga 16 mars 2013 20:23

                  on va encore depenser du fric pour rien !

                  qui se souviens de l’arrivée de Mitterant et de ses « exploits » pour de l’obligation l’utilisation de notre langue ?

                  il y a je crois 200 millions de francophones ; c’est peu , arretons le nombrilisme ;

                  ce ne serait pas idiot , par contre , de la faire vivre , notre langue :
                  de savoir l’adapter ,
                  de travailler a la moderniser ,
                  de la simplifier .

                  je vis à l’etranger , beaucoup de gens y aiment la France ;
                  beaucoup on appris , jeunes , le ( du ) français à l’ecole ;
                  ils leur en reste des ..traces ;
                  mais c’est là , quand vous parlez avec eux , et qu’ils cherchent des explications ( linguistiques ),
                  que vous mesurez le « bordel » qu’est la langue française !

                  alors ? quoi faire ?
                  et bien , par exemple , très simplement deux choses :
                  - aider ( et pas forcement financièrement ) les sites etrangers enseignants en français ;
                  -travailler à une simplification de notre langue (et pas en utilisant nos experts linguistes qui vivent de sa complexitée).
                  gegemalaga


                  • ffi ffi 17 mars 2013 04:15

                    Déjà, il nous faudrait connaître la logique de notre langue pour convenablement l’expliquer.

                    Le français est fondé sur les mots latins pour les mots usuels et la langue grecque pour les mots savants. A partir du moment où les gens ont pigé les préfixes / suffixes et leur origine, quand ils ont compris comment ceux-ci se combinent, alors le français est simple.
                     
                    Le vocabulaire français se pense « en-dessous » du mot, par combinaison d’éléments formants, signifiants, issus de langues mortes (latin, grec). C’est ainsi qu’il étend son lexique.

                    L’emprunt de mots étrangers issus d’une langue vivante n’est pas l’habitude historique en français.

                    Par le grec, qui possède une capacité de combinaison infinie (voir ici), et qui n’a pas les mêmes sonorités que le français - ce qui est pratique pour ne pas entrer en collision avec le lexique existant, le français peut inventer toutes sortes de mots, toute nouvelle notion. Comme par exemple télévision : voir de loin ; téléphone : entendre de loin.
                     
                    La panne du français actuelle est peut-être due à l’abandon des humanités grecques et latines, qui empêche d’inventer les nouvelles notions.

                    Mais bon, puisque l’état ne semble plus vraiment intéresser au développement de la langue, je crois que c’est à chacun d’être créatif.

                    Cependant, il conviendra de privilégier les verbes, si le français veut être une langue dynamique.

                    Je vais prendre un exemple :
                    le téléphone, littéralement « son de loin » permet d’appeler ou d’être appelé de loin.
                    Le mot appeler vient d’une racine indo-européenne *pel qui signifierait « agiter », qui a donné en latin le verbe pellere, pulsus qui signifie « pousser ».

                    « Appeler au téléphone » peut donc être raccourci en « télépeler. »
                    Bonjours, Monsieur, je vous télépelle au sujet de machin...
                    Je suis occupé, on se retélépelle plus tard ?
                    Lorsque l’on est télépelé, la télépulsion du télépulseur retentit.
                    Pour faire une téléconférence, il faut d’abord faire une cotélépellation.

                    D’autre part, je trouve qu’il y a des gens qui sont des compulsif de la télépellation, ils sont télépulsants (voire télépulsifs).
                    Moi, souvent, la télépulsion de mon télépulseur, ça me stresse.
                    Je n’aime pas être télépulsé sans cesse...
                    Mais bon, pour trouver du travail, il faut bien ambitélépeler un peu partout !
                    (l’ambitélépellation, c’est le démarchage par téléphone)

                    Flute, il m’a télépelé hier, il faut absolument que je le rétrotélépelle !
                    Et puis non, pas envie, je vais lui téléscrire (un courriel)... (scirbere latin : écrire)
                     
                    N’empêche, pour communiquer ainsi de loin, euh pardon pour mon vieux français, pour téluniquer ainsi voulais-je-dire, il faut bien un réseau de noeuds auquel nous sommes chacun rattachés, non ? En latin, un réseau de noeud, on appelle cela « netus », qui signifie un tissu. Le net est donc un nom correct en français.

                    Nous téluniquons parce que nous sommes chacun à un noeud d’un net.
                    il y a les radionets (ex : wifi), les linonets (réseaux filaires), les fibronets (réseau fibre optique), qui sont chacun des informatinets (réseaux informatiques), les gazonets (réseau de gaz), les électronets (réseaux électriques), les aquanets (réseaux d’eau), les pneumonets (réseaux à air comprimé), les oléonets (réseaux à huile comprimée), les motionets (réseau de transport), les relationets (réseaux de relations), les vennets (réseaux de vente), les viginets (réseau de surveillance),...etc


                  • Qwantix Qwantix 16 mars 2013 20:50

                    L’hystérie des défenseurs de la langue française ne fait que confirmer sa position de « plus importante des langues inutiles. »


                    • taktak 16 mars 2013 22:44

                      langue inutile qui vous permet de vous exprimer et de débattre sur ce site.
                      Certes, s’il s’agit simplement d’appliquer l’idéologie libérale anglo-saxonne de Wall street, la langue de la première puissance mondiale qu’est les USA est la seule utile. S’il s’agit de faire une chose aussi inutile que de penser et de communiquer, alors le français est indispensable aux francophones. Et même aux autres car la diversité linguistique permet une structuration très diverse de la pensée et donc la production culturelle (au sens du savoir) de l’ensemble de l’humanité.

                      Face aux impératif de rentabilité à 16% dans les 3 prochain moins, exigé à la corbeille de Wall street, cela ne pèse sans doute pas lourd. Mais pour l’avenir de l’humanité je n’en suis pas si sûr.


                    • ffi ffi 17 mars 2013 05:20

                      La subversion hypocrite des calomniateurs du français ne fait que confirmer la crainte que leur inspire sa maîtrise.


                    • Folacha Folacha 17 mars 2013 09:25

                      Nourrissons affublés de diminutifs américains en guise de prénoms, pubs en franglais toujours plus nombreuses, la tendance amorcée dans les années 80 atteint aujourd’hui un paroxysme décomplexé . 

                      Pendant ce temps, le peuple français reste toujours un des plus réfractaires à l’apprentissage d’une langue étrangère .

                      • skirlet 23 mars 2013 01:09

                        C’est faux. Pas plus que le peuple parlant une langue de diffusion similaire.


                      • BOBW BOBW 17 mars 2013 09:28

                        En fait défendons notre langue française face aux anglo-américains ne serait-ce que par respect des francophones qui sympathisent,mais surtout pas au détriment de toutes nos belles , riches langues régionales colorées.(Ainsi, n’oublions pas que des parents directs et aïeux étaient autoritairement punis par les maîtres pour s’exprimer en breton,occitan,chti ... !)


                        • xana 17 mars 2013 13:36

                          Arrêtons de geindre contre l’intrusion de l’américain chez nous. Arrêtons de proposer de minables contrefeux, comme imposer à la place de mots déjà implantés des mots « francoïdes » qui n’ont jamais reçu la consécration de l’usage ! Une culture ne s’impose pas à moins de jouir d’un minimum de soutien populaire. Or, qu’on le veuille ou non, ce soutien est acquis au sabir américano-technique. Les mots qui vous déplaisent sont déjà dans la langue parlée de notre pays, et cela les authentifie plus sûrement que ne pourraient le faire cent mille académiciens. Mais nous en avons absorbé bien d’autres dans les millénaires passés, et c’est de ces ajouts que notre langue est formée, comme toutes les autres langues d’ailleurs.

                          Vous voulez à toute force préserver le français, vecteur de l’âme française ? Eh bien, pratiquez-le, mais de façon positive, en produisant dans cette langue de la culture de haute qualitéet en quantité suffisante. Donnez envie de lire en français ! Ce sera plus efficace que toutes vos règlementations. Et si vous n’en êtes pas capable, alors vous aurez au moins un début d’explication pour la perte d’influence de la francophonie.

                          Autre chose : Le français est une langue admirable, je vous le concède. Mais pas plus que n’importe quelle autre langue parlée sur notre planète. Toutes témoignent du génie créatif de notre espèce, quand il n’est pas employé à des fins destructrices. Pourquoi ne vouloir préserver que le français ? Rappelez-vous : « Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien fait, car je n’étais pas Juif... etc... » Souhaitez-vous rester les derniers à éliminer ? Sans la contribution permanentes des autres langues du monde (langues du passé, langues actuelles et langues en devenir) le français deviendrait une langue aussi desséchée et stérile que le latin d’église de Mgr Lefèbvre.

                          Alors, aidez-vous en aidant les autres.
                          Apprenez et pratiquez d’autres langues EN PLUS de la nôtre.
                          Tout le monde ou presque peut apprendre et pratiquer deux, trois langues ou davantage. Ce n’est pas réservé aux pauvres et aux citoyens des pays de l’Est. Eux le font par nécessité, les Français s’en disent incapables mais c’est par paresse. Le proverbe roumain « O limbă învațată îți da un creier în plus » (une langue que tu apprends te donne un cerveau de plus) est parfaitement exact. Regardez nos immigrés : Des gens pauvres et souvent incultes. Pourtant en quelques mois ils se débrouillent en français, une langue pourtant très difficile, avec comme seul soutien les rudes paroles d’un chef de chantier... Et nous, en France, avons la chance d’être quotidiennement en contact avec des locuteurs de nombreuses langues moins favorisées que la nôtre. Apprenez le berbère ou l’arabe, le rom, le roumain, que sais-je ? Quelle marque d’amitié pour votre voisin immigré que de vous intéresser à sa langue, à la culture de son peuple ! Et en aidant sa culture à ne pas disparaître vous lutterez aussi de manière plus positive et moins égoïste contre l’hégémonie de la non-culture américaine. Vous aiderez le français à vivre dans le monde, au lieu de le laisser se fossiliser dans sa forteresse interdite aux anglicismes.

                          Sinon, toutes vos protestations ne sont que du vent.


                          • ffi ffi 17 mars 2013 19:56

                            Cependant, veuillez que reprendre un mot tel quel est du niveau de n’importe quel perroquet.
                            Donc c’est surtout le signe d’absence d’intelligence et de conformisme.
                             
                            Au contraire, l’intelligence serait de réinventer tous les mots qui arrivent, pour voir ce qu’il retourne des concepts qu’il contient.
                             
                            Prenons par exemple, le terme libéralisme, néologisme forgé chez les anglo-saxon pour désigner une théorie économique bien connue. Comme cela, d’apparence, ce terme contient le mot liberté et donc tout le monde y est plutôt à priori favorable.
                             
                            Mais lorsque l’on se penche sur la théorie économique qu’il prône, on s’aperçoit que la liberté demandée est celle de mettre en concurrence les travailleurs : le libéralisme prône la possibilité de faire une concurrence sans limite au travail, chose qui était interdite à l’époque car tout était extrêmement régulé.
                             
                            Maintenant que le système économique est quasiment totalement dérégulé, les tenant du « libéralisme » doivent contraindre à l’absence de régulation, et c’est pour cela que le droit de la concurrence est si volumineux en l’UE, et que les amendes pleuvent sur les états dès qu’ils semble favoriser plus ou moins leurs entreprises nationales. Le « libéralisme » est devenu une obligation légale.
                            Or, lorsque nous sommes obligés, nous ne sommes pas libre.
                            Par conséquent, il était faux d’appeler cette doctrine économique « libéralisme »...
                             
                            Il fallait désigner le libéralisme par ce en quoi il consiste exactement : la concurrence au travail.
                            En grec nous avons polemos qui signifie guerre, et ergos qui signifie travail, et l’accolement des deux nous donne donc polémergisme : « la guerre au travail ».

                            Il faut donc désigner le libéralisme par le terme de polémergisme, qui en désigne correctement les principes fondateurs, plutôt que de reprendre tel quel ce terme issu de l’étranger, puisqu’il fait une mention frauduleuse à la notion de liberté.
                             
                            Je puis alors me positionner en tant que favorable au « politergisme », c’est à dire au travail civilisé, c’est-à-dire régulé dans la cité.

                            Ceci pour illustrer les limites de l’emprunt littéral des mots, pratique vraiment dénuée d’intelligence.


                          • xana 18 mars 2013 13:51

                            Bonjour ffi,
                            Je crois que vous êtes complètement hors sujet, ce qui peut expliquer pourquoi personne ne répond à vos posts.

                            Sur ce fil il est question de la dérive inquiétante que connaît la langue française en raison de l’utilisation massive (en particulier sur les media) de mots ou d’expressions à consonnance anglophone, ce qui fait leur charme pour les gens qui se veulent à la mode, et plus ou moins heureusement composés pour désigner les gadgets technologiques sans lesquels on n’appartient plus à la société normale. Pardonnez-moi si j’abrège dans ce post par l’expression « sabir anglo-technique » (technologique aurait mieux sonné mais c’est plus long).
                            Certains demandent que des mesures de nature à endiguer l’invasion soient enfin prises. Ce débat n’est hélas pas nouveau, il y des décennies que la question se pose. De mon côté j’ai voulu faire remarquer ce qu’un tel combat d’arrière-garde pouvait avoir de vain, car ce n’est pas une poignée d’intellectuels qui décide quelle langue parle la population. Preuve en est le peu de conséquences qu’ont eu les recommandations de l’Académie devant le rouleau compresseur que sont la publicité et les média, qui, eux, sont dans l’obligation d’utiliser le langage courant.

                            Quant à vous, si je vous ai bien compris (merci de bien vouloir vous relire avant de publier vos posts, les mots manquants et la ponctuation approximative en rendent la lecture pénible), vous prônez la refonte de la langue à partir d’une étymologie purifiée. Si c’est bien de cela qu’il s’agit, vous vous trompez de fil et d’auditoire. Adressez-vous plutôt aux académiciens.

                            Non pas que je considère votre idée comme mauvaise, mais réfléchissez-y bien.
                            Il vous faudra réunir une petite équipe d’érudits prêts à consacrer des années à votre projet. Il vous faudra décider de la base étymologique à utiliser. Oubliez le grec, dont les ingénieurs du XIX° siècle ont abusé dans le seul but (fatuité) de montrer qu’eux aussi avaient des lettres ! Le grec est une langue étrangère à la France, c’est la langue d’un peuple qui vivait à plus de 2000 km de là, ce qui suffit à la disqualifier. Sinon, pourquoi pas le germain, l’arabe ou le mandarin ? Oubliez aussi le latin, langue étrangère également, imposée par la soldatesque de l’empire romain. Sinon, pourquoi pas l’allemand moderne ? A part quelques mots hérités du gaulois et, éventuellement, le basque, vous ne trouverez pas grand-chose d’authentiquement français pour en faire dériver votre nouveau langage.
                            Supposons pourtant que vous ayez trouvé. Restera à passer avec vos deux collègues quelques années à définir un vocabulaire de base d’un petit millier de mots, puis vous pourrez consacrer avec vos successeurs quelques siècles à fonder l’équivalent du Petit Larousse. Ne vous hasardez pas à traduire les termes appartenants aux divers domaines techniques et à tous les jargons spécialisés, non seulement vous n’avanceriez pas, mais votre retard augmenterait chaque année.
                            Enfin, la réalisation de ce nouveau français épuré ne vous dispensera aucunement de converser dans la langue vernaculaire avec votre crémière, quand vous irez faire vos courses, car personne ne fera jamais l’effort d’utiliser le bijou linguistique que vous aurez confectionné. Vous pourrez graver votre dictionnaire sur des tables en or destinées aux archéologues du futur : Peut-être les induirez-vous en erreur, c’est tout ce à quoi votre travail aura servi.


                            • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 22 mars 2013 16:36

                              Bravo Taktak, pour avoir proposé cet article afin de réveiller ceux de nos compatriotes qui sont encore conscients du problème dont il est fait état ici, et de la catastrophe culturelle qui se prépare.

                              Je me limiterai à citer Jean Dutourd, de l’Académie française : « la langue française n’est pas malade, elle est en guerre. Elle est victime d’une agression. Elle est envahie par les armées du sabir qui la ravagent comme les armées anglaises ravageaient la France pendant la guerre de Cent ans. »
                              Tout est dit, et chacun se reconnaîtra.
                              Il n’y a jamais de bataille perdue, comme il est affirmé plus haut. Il n’y a que des batailles que certains refusent de mener. 
                              Ils préfèrent rester l’arme au pied ? Eh bien qu’ils y restent !
                              Moi, je suis dans le même camp que vous, Taktak, je me bats depuis des années pour la défendre, notre belle langue française. Et c’est pour cela que j’ai rejoint le camp des espérantistes, parce que cette langue construite est un sérieux atout pour défendre les langues, toutes les langues. Et la langue anglaise, la vraie, elle aussi, n’échappera pas au rouleau compresseur du globish. 
                              Or l’alternative est simple : ou bien c’est le globish, qui semble plaire à certains et qui nuira à la diversité linguistique mondiale, ou bien ce sera l’espéranto qui jouera le rôle de langue commune (j’ai bien dit :« commune », pas « unique » : attention, les mots ont leur importance) et préservera la langue de chacun. C’est ici qu’il faudra arriver à persuader tous ceux qui défendent leur langue que l’espéranto, qui fonctionne très bien, permet aux hommes de communiquer très facilement, et à égalité, sans nuire à la langue de chacun.
                              Tous les espérantistes sont à vos côtés, Taktak, croyez-le bien, et tant pis pour les autres.
                              La catastrophe culturelle est en vue, certes, mais elle n’est pas encore arrivée. Battons-nous !
                              Rien n’est perdu, même si la situation n’est guère brillante. 
                              Pour ceux qui en douteraient, et pour les capitulards, voici un sujet de méditation : un peuple qui n’emploie plus sa langue, qui ne lui fait plus confiance pour exprimer ses idées, n’est-il pas sur la voie de la décadence ?
                              C’est une p... ? de bonne question ! 
                              (chute employée récemment, dans un autre article portant sur le même sujet)



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