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Accueil du site > Tribune Libre > Pourquoi mardi ça fait désordre magazine vivant ?

Pourquoi mardi ça fait désordre magazine vivant ?

Pour résister joyeusement à l’idéologie dominante

Certains mots font d’autant plus de dégâts qu’ils sont pratiquement absents du vocabulaire de tout un chacun. Ces mots avancent masqués non comme le concombre, mais plutôt comme les mercenaires, les mafieux les intellectuels aux ordres ou les agents très spéciaux. L’idéologie est de ceux là. Le cercle des initiés sait de quoi il s’agit, les gens du peuple, non. Ils se contentent crise après restructuration et avant crise, d’en subir le contenu.

L’idéologie est la poudre soit – disant magique, qui à travers le progrès économique, la modernité, le culte de l’individu, habille la violence faite au plus grand nombre, d’une étoffe assez chatoyante et raisonnable pour que l’on se dise : c’est dans l’ordre des choses, il n’y rien d’autre à faire.

Il n’y a rien d’autre à faire, alors couchons-nous !

C’est une solution. C’est d’ailleurs la seule solution que l’on nous propose.

Objectivement cette solution ne manque pas d’intérêt, elle installe si fort la mort dans la vie, que le grand plongeon devient une simple formalité.

Vue avec un œil un peu plus partial, le nôtre, cette solution n’est pas très satisfaisante. Elle installe au cœur de l’homme un tel mépris pour sa propre humanité que tout personne n’ayant pas encore subi l’anesthésie totale,

devrait hurler sa rage, 24h sur 24.

Nous ne sommes pas sûrs d’avoir raison, mais ce qu’il y a de tripal en nous, ce qu’il y aussi en nous de plus tendre, refuse cette descente aux enfers. D’autant que ceux qui la prônent ne sont pas seulement sournois, méchants, mais calamiteusement tristes. Mais que pouvons nous faire d’autre ?

Alors ne pansons pas les brèches, pensons tout simplement !

Des intelligences, des intellectuels, ce pays n’en manque pas. Ils ne nous ont pas attendu pour se mettre au travail. Les médias, les ignorent, tant pis tant mieux, c’est souvent dans l’ombre et la modestie que la pensée progresse. Malgré le respect, l’admiration que nous avons pour les intellectuels, ce n’est pas dans cette direction que nous comptons aller.

Pourquoi ? Parce que cela n’est pas notre métier ? Dont acte. Mais nos raisons sont plus profondes. Nous croyons que l’acte de penser la société se nourrit à l’épreuve d’incessantes allées et venues avec la réalité dans la richesse de sa diversité. Hors aujourd’hui nous sommes dans une société qui tend à fabriquer du « même » en grandes séries, car « l’autre » celui qui s’oppose à moi, celui qui est en moi, résiste au pouvoir en place, constitue une menace permanente , un risque insupportable, une menace de rupture de l’ordre. Isoler, opposer, raboter, noyer le poisson dans une sauce idéologique soigneusement élaborée est le fruit d’un travail en profondeur et orchestré avec talent en Europe, comme aux Etats-Unis .Face à cette guerre que la droite mène contre la société, le discours de gauche parait bien pâle. Il l’est ,non pas parce que ceux qui devraient combattre ont baissé les bras ou manquent d’intelligence, mais plutôt parce que tous ceux qui subissent les méfaits du capitalisme sont si malheureux que tout discours mettant en lumière leur souffrance devient une humiliation supplémentaire. La droite les traite comme une marchandise, mais elle parle de leur liberté, de leur dignité. Le mensonge est flagrant, mais au moins les apparences sont sauves.

Mardi ça fait désordre pour le plaisir du lieu commun.

Dans les années 30 à Zurich les dadaïstes avaient pris l’initiative ce créer un cabaret politique où artistes, chanteurs, polémistes venaient donner au public l’occasion de découvrir, de se trouver en proximité tant avec la pensée, le rire qu’avec l’art et la révolte. C’est bien cet objet non équarri qui nous fascine aujourd’hui. Pourquoi ? parce que nous croyons qu’il permet d’échapper en partie aux codes sociaux rigides et excluants. La vertu du pot pourri, de la recette qui mélange les genres et les origines sociales est immense. Elle permet, si on y travaille avec acharnement, d’échapper à l’intimidation du « ce n’est pas pour nous » et donc de s’ouvrir aux autres.

Le plaisir est le complice de la subversion.

Faire appel au sensible, à la musique des mots, rire à gorge déployée, détendre une tête et un corps bien malmenés, être en position d’écouter ou de répondre sur les sujets les plus graves ou futiles est notre façon à nous et il y en d’autres, d’apporter la preuve que la soumission à l’ordre établi n’est pas une fatalité. Ce n’est pas un hasard si le dossier du numéro un du magazine vivant s’intitule « danser la vie » Corps en mouvement, enchantement de la poésie, rigueur de l’information critique, cela a un sens sans manquer de sensualité, c’est cela que nous voulons faire.

Les magazines papier ou télé se feuillettent ou se regardent à travers un écran, le notre se tient dans un lieu . Dans ce lieu ,la scène du canal de l’espace Jemmapes, nous avons l’ambition de contredire le dictionnaire.

La plupart du temps le lieu commun est le lieu le plus éculé et banal , c’est-à-dire le plus petit commun dénominateur susceptible de rassembler le plus grand nombre. A l’instar du lieu commun d’Isabelle Stengers qui développe cette notion dans son dernier livre « Le temps des catastrophes ». Notre lieu commun est celui du débat, de la complicité. Notre lieu commun a, avec une salle de 160 sièges, la prétention « de faire société ».

Nous sommes dans le 10ème arrondissement de la planète.

Nous sommes tout petits, loin de nous effrayer cela nous semble prometteur. Nous pouvons identifier des visages, prendre soin de ceux qui nous entourent comme nous disputer avec eux et à travers associations du quartier, groupements d’artistes ou d’intellectuels, citoyens d’ arrondissement comme d’ailleurs, nous créons une étoffe tantôt rugueuse, tantôt douce au toucher. A travers tous ces êtres, notre utopie est de recréer la société. L’entreprise n’est pas mégalomaniaque, à un moment de notre histoire où les lendemains ne chantent plus. Nous devons bien commencer modestement à faire chanter aujourd’hui, là où nous sommes.

Nous ne sommes pas là pour consolider nos ghettos, mais au contraire pour créer de la contagion.

L’enracinement que nous comptons avoir, nous le mettons tout de suite en équation, en le confrontant à la planète du virtuel. Au moment où nous débutons, nous ne pouvons totalement imaginer ce que l’expérience nous apportera. Le blog que nous créons devrait nous permettre :

  • de profiter des apports des internautes pour mettre nos dossiers comme nos intervenants en équation participative.
  • de proposer des aperçus du dernier magazine vivant à un public élargi
  • de nous ouvrir à la critique des derniers magazines
  • d’ouvrir des fenêtres sur l’avenir comme sur la planète.

Bref notre café du commerce pourrait bien aussi être un laboratoire de plaisirs , d’idées permettant déjà de respirer.

N’oublions pas que nous sommes debout.

Prochain numéro de Mardi ça fait désordre, le magazine vivant, le Mardi 14 Décembre à 20h, à l’espace Jemmapes 116 quai de Jemmapes –Paris 10 

Entrée : 5 €

« les étrangers nous tirent le portrait »

Mardi ça fait désordre, le magazine vivant, critique et poétique ressemble à une émission de télévision live sans caméra ni scapel. Pendant 2 heures, des intervenants en chair et en os viennent parler de la société, des gens, des émotions, des rêves, sans oublier de faire de la musique et de rire. Le public intervient librement. il se détend, s’interroge, s’émerveille et parfois se fâche….

Plat chaud à partir de 19h préparé par carrefour Nomade

 

Programme

l’Algérie

  • Mourad Malki chanteur

L’Allemagne,

  • Tanja Kuchenbecker journaliste met ‘les pieds dans le plat » face aux milieux parisiens de la mode de la culture

l’Argentine

  • Georgina Aguerre musicienne, chanteuse

Le Maroc,

  • le conteur Hamed Bouzzine revient avec des témoignages

La Russie,

  • Charles Urjewcz historien de Russie livre quelques clés

 Le Sénégal

  •  Khadi hane écrivaine sénégalaise ne veut pas élever ses enfants en France

 la Suisse

  • Mehmet Gultas journaliste est aussi un européen et un regard lucide

Tous nous tirent le portrait

Présentation des revuesTango et de Cassandre Hors champ

François Bernheim

www.cafaitdesordre.com


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1 réactions à cet article    


  • Laureline 5 décembre 2010 01:11
    Pas mal cet présentation 

    mais un de vos sites « ami » favoris me pose problème. En effet, je connais ce site depuis ces débuts, et bien que quelques dossiers racistes aient disparus, il n’empêche que ce site est un site de propagande de la pire espèce du web. On peut dénoncer la politique menée par les dirigeants américains sans pour cela soutenir un pays où la politique est réservée aux factions islamistes, puisque tous les autres partis traditionnels sont interdits. En plus votre site ami fait la propagande de groupuscules amis de cette dictature.
    Eh oui ! En Iran, les  jeunes, les femmes, les intellectuels et les classes moyennes forment une société civile qui n’est pas dotée de structures d’encadrement, car l’appareil d’État a infiltré les institutions civiles. Des groupes existent néanmoins en dehors du contrôle de l’état, qui permettent d’organiser des manifestations, signer des pétitions. Des contacts ont aussi lieu avec la diaspora iranienne à l’extérieur du pays pour informer sur la situation nationale et internationale

    Alors... eux aussi aimeraient bien, comme vous dites

    Faire appel au sensible, à la musique des mots, rire à gorge déployée, détendre une tête et un corps bien malmenés, être en position d’écouter ou de répondre sur les sujets les plus graves ou futiles est notre façon à nous et il y en d’autres, d’apporter la preuve que la soumission à l’ordre établi n’est pas une fatalité. Ce n’est pas un hasard si le dossier du numéro un du magazine vivant s’intitule « danser la vie » Corps en mouvement, enchantement de la poésie, rigueur de l’information critique, cela a un sens sans manquer de sensualité, c’est cela que nous voulons faire.




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