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Quand la France sortira de son sommeil...

Dans une semaine, la France va prendre une décision qu’elle ne peut pas galvauder. Après cinq ans d’immobilisme encouragés par notre cher président et par des contre-pouvoirs souvent sans réelles légitimités, notre pays se doit de faire un choix qui permettra à la France de rester dans le peloton de tête des puissances mondiales.

En effet, notre pays n’est pas en forme, le chômage baisse mais il reste l’un des plus forts d’Europe, les 35h ont plombé les secteurs de la restauration et de la santé, le pouvoir d’achat baisse - ce qui est sans doute la cause du précédent constat -, les entreprises licencient, on se plaint de l’euro fort et de l’Europe alors que l’Allemagne est le premier exportateur mondial !

Bref, la France se complaît dans ses maux et se voit devant un choix qui est, sans doute, le plus important depuis le deuxième choc pétrolier.

Alors, cette campagne a eu le mérite de faire bouger les lignes, mais certaines ne réussiront pas à guérir notre pays de tous ses maux. D’un point de vue économique, on peut considérer que le Parti socialiste n’a toujours pas vraiment fait son deuil de ses idées révolutionnaires puisqu’il reste le seul parti d’Europe - même si Ségolène Royal tente de nous faire croire le contraire - à ne pas s’être converti à la social-démocratie. Même Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, socialiste de toujours, appelait à la fin de l’année 2005 dans le supplément du Monde, les socialistes français à se rapprocher de ce modèle que le SPD en Allemagne, les partis socialistes espagnol et italien ont réussi à faire accepter à leur électeur, c’est-à-dire la social-démocratie.

Evidemment, le programme socialiste serait bien plus pragmatique et basé sur des vérités économiques. Il aurait intégré les vraies problèmes et donnerait des vraies réponses et non celles qu’il nous propose actuellement autour d’un assistanat contre-productif, et d’une relance mitterrandienne vite oubliée en 1982 avec cinq années de rigueur longues et éprouvantes.

Le problème du programme socialiste est donc qu’il aurait pu être celui de Mitterrand en 1974, 1981 ou 1988.

Au contraire, le programme de Nicolas Sarkozy est un programme nouveau mais il est au moins aussi dangereux d’un point de vue plus idéologique. Le programme de l’UMP n’est pas vraiment dans la tradition gaulliste, mais bien dans une tradition sarkozyste, celle qu’il a su créer depuis cinq ans grâce à un battage médiatique sans précédent dans l’histoire des élections présidentielles. Cependant, son programme économique n’est pas aussi dangereux que celui d’un Parti socialiste arriéré puisqu’il laisse la place à l’investissement et à la lutte contre le chômage. Mais le problème avec le programme sarkozyste, c’est l’impossibilité de mettre en place son programme à cause de deux facteurs principaux.

D’abord, le projet du président de l’UMP n’a rien de vraiment réalisable d’un point de vue budgétaire, a moins d’une vraie croissance économique au dessus de 3%. Mais le plus dangereux avec Nicolas Sarkozy risque d’être la période d’immobilisme qu’il pourrait entraîner. Ce reproche peut paraître surprenant surtout lorsque Sarkozy taxe régulièrement d’autres candidats d’immobilisme. Mais le candidat de droite risque de cristalliser les mécontentements sur son nom lors des premières réformes qu’il mettra en place après son éventuelle élection. En effet, nombre de contre-pouvoirs pas toujours légitimes, et je mets dans ce grand groupe les cinq syndicats accrédités en France - qui ne représentent que 10% des salariés -, risquent d’engager des luttes que la France n’a pas le temps de supporter à l’heure de l’extrême urgence à laquelle elle est confrontée.

Alors que Ségolène Royal risque d’être un « suicide économique », Nicolas Sarkozy pourrait entraîner une révolution sociale que la France couve depuis les émeutes en banlieue ou les manifestations contre le CPE.

En ce sens, le candidat démocrate chrétien, et seule personnalité porteuse des valeurs de la social-démocratie, a ma préférence. Il répond aux interrogations économique auxquelles Ségolène Royal ne répond pas, il se trouve être dans une tradition gaulliste de rassembleur - à l’heure où Sarkozy se recueille sur la tombe du Général -, il est le seul candidat à rappeler l’urgence de la dette qui est sans aucun doute le défi du prochain gouvernement. Enfin, il est le seul candidat à pouvoir mettre en place les réformes économiques dont la France a besoin, car sa logique du compromis, bien connue dans de nombreux pays du monde et notamment du côté de notre voisin allemand et nos cousins québécois en Amérique du Nord, est la seule façon de refaire de la France le pays humaniste et puissant dont nous sommes fiers. Les interrogations sur sa capacité à rassembler lors des élections législatives restent bien évidemment un souci de taille, mais les derniers quasi-ralliements de Rocard, Kouchner à gauche, Begag à droite et bientôt les Borloo, Villepin et pourquoi pas Juppé, feront que les cinq prochaines années resteront comme une grande page de l’Histoire de France.

Qui ne rêve pas d’un gouvernement composé de personnalités de tous bords politiques et sorti de la société civile, dirigé par un certain Pascal Lamy ?


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1 réactions à cet article    


  • jako jako 20 avril 2007 16:01

    Interessant malheureusement Pascal Lamy a déja décliné cette possibilité. Il reste Sapin ?

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