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Accueil du site > Tribune Libre > Quel est le bouquin qui vous a donné le goût du large ?

Quel est le bouquin qui vous a donné le goût du large ?

« L'influence des premières lectures est profonde. Grande est la part d'avenir qui repose sur les rayons d'une bibliothèque. Elles pèsent infiniment plus sur le comportement, ces premières lectures, que n'importe quelle éducation religieuse. » ( Graham Greene)

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Il ne faut jamais laisser seul les enfants dans un grenier, au milieu des vieux objets, des souvenirs, et surtout des livres dépareillés. Ils peuvent mettre la main sur le plan de l’île au trésor, et voguer vers des lieux au-delà du réel, d’où ils ne reviendront pas intacts à l’heure du goûter.

 

Mais voilà que le livre serait ringard, nous dit-on !

Des propos ineptes qui font sursauter. On a encore en tête les autodafés de la dernière guerre. Les barbares s’en sont toujours pris au livre, et Bradbury, dans « Fahrenheit 451 » a dressé un conte futuriste assez éloquent.

A quoi bon passer des heures dans un bouquin, alors qu’on l’aura oublié dans un an, et qu’un résumé de l’œuvre trouvé sur wilkipédia peut faire illusion !

Provocation ? Affichage imbécile d’une « modernité » iconoclaste ? Des propos qui feraient presque rire s’ils n’étaient pas révélateurs de l’air du temps !

 Peut on résumer « Guerre et paix » dans un tweet ?…. Tolstoï, réveille-toi, ils sont devenus fous !

 

 L’art du roman se conjugue avec d’autres valeurs et ambitions que ceux de l’esbroufe. 

Au départ, il y a eu un premier livre, une expérience bouleversante, qui vous a appris que maintenant, vous ne serez plus jamais seul !

 

JPEG Je vous livre ici, l’histoire d’un après midi, où assis seul dans un grenier, je fis l’expérience du grand large, à travers la lecture.

Et vous ? Quel a été ce livre au dessus des autres qui vous a fait franchir le cap ?

 

-Un vieux bouquin sans couverture, traînant au fond d’une malle. Les pages restantes tenaient à peine à la reliure, grâce à une pauvre ficelle.

Il n’avait pas de titre, et commençait à la page 52 !

 Je pris en cours la première phrase, comme on saute dans un train, sans savoir où j’allais.

« Cornes de bouc ! Magnez vous à la manœuvre, ou je vous pends par les pieds à la grande vergue ! »

Nul besoin de faire les présentations ! C’était pas la peine qu’on m’explique : Il n’y avait qu’à lever les yeux pour voir le sinistre drapeau à tête de mort, qui claquait en haut du mat ! Un vieux barbu, à l’air terrible, faisait claquer sa jambe en bois sur le pont.

La réalité du grenier revenait par instants, de plus en plus furtive, comme celle de la conscience que l’on perd peu à peu, tout au bord du sommeil. Un léger mal de mer me chavirait le cœur et me brouillait par moment les yeux.

Quatre marins arrivèrent en portant péniblement un coffre, qu’ils déposèrent devant le borgne à la jambe de bois..

D’un coup de pistolet il fit sauter le verrou de la serrure, et le coffre fut ouvert.

Il y eut un murmure de saisissement dans l’équipage

« Tout cet or, capitaine. On dirait la rançon d’un roi ! »

« Aucun roi n’a jamais eu autant de richesse, Scully ! Nous allons devenir les hommes les plus puissants du monde !

Scully plongea avidement ses mains dans le coffre, avant que le capitaine Morgan ne l’arrête ! La belle Esmeralda, une gitane flamboyante, dut elle aussi remettre ce collier d’or qui brilla deux secondes sur sa poitrine !

« Pas touche ! On fera le partage sur l’île de la tortue ! Vous quatre, ramenez tout ça dans ma cabine ! Pour le moment je propose à l’équipage une double ration de rhum ! » 

 

Mon poste à bord n’était pas très précis. Mon seul talent était de sentir les choses, car j’étais toujours en avance de quelques pages sur eux. Il m’arrivait de crier pour les avertir du danger, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je compris bien vite que mon seul pouvoir était de rester à ma place, et de tourner les pages !

 

C’était par une journée de septembre. Je n’avais pas dix ans.

Un rai de lumière d’automne distribuait des carats, des rubis, des diamants étincelants, bref tout ce qu’un coffre de pirates découvert sur une île des caraïbes peut contenir. Le bourdonnement d’une mouche insouciante, doublait le son d’un avion, bien au- dessus du vasistas, laissant derrière lui une longue traînée blanche.

 

Une fois de plus, toute cette racaille put s’en tirer « au nez et à la barbe ! » de ses poursuivants.

La fille du gouverneur, qu’il avait fait prisonnière, lui tenait tête avec affront.

« Vous êtes un misérable ! Un goujat ! Mon père vous fera pendre à la grande vergue ! »

Ca le faisait ricaner bien sûr. Pourtant, ils semblait redouter les mouvements du petit nez impérieux de la belle bien plus qu’une épée, et se mettait rapidement à bégayer, perdant ses moyens.

L’équipage avait adopté aussi un orphelin, qui devint rapidement un copain. Il s’appelait Bill, possédait des yeux clairs, des souliers à boucles. Coco, le perroquet, venait se percher sans cesse sur son épaule, et se moquait du capitaine, dont il imitait la voix :

« Cornes de bouc ! »

Ils accostèrent enfin sur l’île de la tortue. Ce nouveau chapitre s’appelait d’ailleurs ainsi : « L’île de la tortue ! »

Malgré la différence de classe sociale, Esmeralda, la gitane, devint copine avec la fille du gouverneur, qui se dessalait. Ah ! Finit de se chamailler et de s’envoyer des claques ! Les deux filles ne se quittaient plus, bras dessus bras dessous ! Dans une taverne du port elles se mirent à danser ensemble, comme ça, pour rire ! Elles avaient dénoué leur chevelure, et faisaient bouger leurs bracelets, « provocantes et racées ».

Dans un coin du tripot, un vieux frère de la côte, assis sur un tonneau, s’était mis à gratter sa guitare, de façon de plus en plus rapide, à l’espagnole.

Dans la pénombre un noir aux muscles luisants, et aux yeux blancs comme des assiettes l’accompagnait sur son tambourin. Le rythme syncopé avait fait perdre la tête aux filles.

Les marins se taisaient, les regardant rouler des hanches. Je me cachais la figure derrière mes mains, mais écartais les doigts, pour voir, épouvanté et ravi. Debout sur une table, elles relevaient leur jupe et leur jupon en dentelles aussi haut que le drapeau noir, le « jolly Roger », avec sa tête de mort et ses deux tibias. Mais les leurs étaient bien garnies de chair autour.

Le club des cinq et le clan des sept étaient bien loin, avec leurs mièvreries, leurs aventures de pacotille, les grands-mères confiture et les filles aux poitrines plates.

Jamais je n’avais lu un livre pareil !

Mais voilà qu’il s’arrêtait net, aussi sèchement qu’il avait commencé, au beau milieu d’une phrase. 

Au delà de la page 169, il n’y avait plus rien. La reliure était cassée comme une amarre rompue dans la nuit.

 J’eus beau faire de grands gestes, sur le bord de l’ultime page, comme s’il s’agissait d’un quai, je vis le bateau s’éloigner, et les vagues se transformer de nouveau en lattes de parquet poussiéreuses. 

J’ai cherché la suite pendant bien longtemps, d’un bout du grenier à l’autre. Mais jamais je n’ai retrouvé les pages manquantes, la fin de l’histoire. Les déménagements sont eux mêmes comme des naufrages, et j’ai perdu les vestiges du livre peu après.

Les années ont ainsi passé, et je suis passé par tous les ages des marins du bord. J’ai eu douze ans, comme Bill l’enfant bouclé aux chaussures à boucle, puis trente, comme Scully. J’ai maintenant celui de Long John, le timonier, à la vue un peu basse.

Pourtant, parfois, je me prends à rêver encore à cette histoire étrange, de ce galion disparu un jour dans le triangles des Bermudes.

Impossible de nier que quand je me rends sur la côte, le dimanche, du coté de la pointe d’ Etel ou de Plouhinec, je ne reste pas un moment contemplatif, à examiner l’horizon, espérant y voir apparaître une voile, avec le drapeau noir à tête de mort !

Murphy a t’il réussi à s’évader du fort du gouverneur ?

 La fille du gouverneur n’ a-elle pas pris la poudre d’escampette, pour rejoindre son père, malgré son serment ?

J’espère que la Esmeralda, la gitane, est toujours aussi belle et chaleureuse !

 J’entends encore son rire résonner au delà des années ! Me laisserait-elle mettre la main dans sa chevelure dorée ?

Et Coco, le perroquet ! Rabâche-t-il les mêmes obscénités ?

 _________________________

« Et vous n’avez aucune référence ! Comment voulez-vous qu’on trouve un livre dont vous ne connaissez ni l’auteur ni le titre ? »

C’est vrai, j’admets. Je ne suis pas le client le plus facile à contenter !

« Ben…J’ai le nom du capitaine : Capitaine Morgan, et le nom du navire aussi : La boussole ! »

« Maison d’édition, année de parution ? Si au moins vous aviez quelque chose de cet ordre à me fournir ! »

Tout cela laissait les gardes cotes et les bibliothécaires méditatifs.

J’en ai croisé de toutes sortes. Je voyais bien au petit sourire de certains qu’on me prenait pour un fou. Pas méchant, mais un fou tout de même !

« Regardez au rayon des illustrés, me disaient certains, d’un ton méprisant et un peu ironique !

Je ne vous parle pas de ces vieilles filles revêches, installées inamovibles derrière leur bureau, me regardant d’un air pincé !

Je reconnais que d’autres on tenté de me venir en aide !. Ils se passionnaient pour mon histoire, disparaissaient derrière des archives considérables. Ils prenaient ma demande pour un défi personnel qu’ils devaient résoudre, avant de revenir dépité, couverts de toiles d’araignées.

Je me suis résigné à faire mes recherches seul, tirant des bords d’un auteur à l’autre, au petit bonheur la chance, sans même de boussole ou de sextant, m’en remettant à l’inspiration, et à l’intuition du moment.

Rien de mieux dans une bibliothèque, que de poser son doigt sur la tranche des livres, et de lire tous ces titres qui sont comme autant d’invitation au voyage.

C’est un voyage au petit bonheur la chance ! Parfois, je m’arrête sur l’un d’eux, comme je le ferais dans un port en lisant sur le flanc des navires, un nom qui m’irait bien !

Conrad, Stevenson, Melville et Jack London ! Vous voulez d’autres noms ? J’en ai plein sur mon carnet d’adresses !

Je suis devenu une sorte de spécialiste, ou peut être de facteur. On ne se lasse pas de compagnons pareils. Ils m’ont parlé du cap des tempêtes et des îles de la Sonde. Et de choses terribles et merveilleuses, n’arrivant qu’aux aventuriers et aux rêveurs.

Mais personne n’a jamais entendu parler du capitaine Morgan et de son navire !

Je continue quand même à chercher, année après année, bouquin après bouquin, comme autant de coups de rames que je rejette derrière moi, à la recherche du graal.

Vagues de bitume et de poussières entre deux océans, que décrit Jack Kerouac dans « sur la route » . En voyant au loin apparaître San Francisco, il s’écrit médusé, derrière le volant de sa Buick : « Elle souffle ! Elle souffle ! » Comme si c’était Moby Dick, la baleine blanche du capitaine Achab !

« La mer est immense et contient beaucoup trop d’eau, pour que tes pleurs changent la couleur des choses ! » M’avait dit Scully, il y a des années de ça.

Je commence à comprendre ce qu’il voulait dire, quand il envoyait son bras vers le large, et l’océan du ciel..

Faut-il souhaiter aux autres de rencontrer eux aussi ce livre, où le mot « fin »n’existe pas !

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On vous demande quelle est la plus belle femme du monde !

Certains parleront de Scarlett O’Hara, de Marylin, De Penelope Cruz, de Cléopâtre, ou de Brigitte Lopez, leur voisine de palier.

Il y a ceux qui vous parleront d’une femme, mystérieuse, élégante, surprise l’instant d’un regard dans le croisement d’un train. Et les voilà qui s’agitent, qui veulent la retrouver, et se renseignent sur les horaires des prochains départs.

Ils veulent, disent-ils, la retrouver.

Sans même connaître son nom, rien qu’à l’indice d’un parfum qu’ils sont seuls à saisir !

Ne les croyez pas, tout cela n’est qu’un leurre, un mensonge, un prétexte pour courir au bout du monde, ou s’emparer d’un nouveau livre.

 


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (20 votes)




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48 réactions à cet article    


  • cevennevive cevennevive 26 mars 2013 19:22

    Bonjour Démosthène,

    Ce roman de Joseph Kessel, parle de son périple en Mer Rouge, et de ses aventures avec Henry de Monfreid.

    Ne serait-ce pas, justement, un des nombreux romans de Henry de Monfreid que l’auteur n’a pas pu lire en entier ? « Le Mystère de la Tortue » par exemple...

    Il faut que je les relise. J’ai toute l’oeuvre de Henry de Monfreid, et c’est le livre de nouvelles « les secrets de la Mer Rouge » qui m’a donné le déclic, il y a bien longtemps...
     


  • bakerstreet bakerstreet 26 mars 2013 19:43

    Bonjour cevennevive

    A vrai dire, cette histoire est un peu une métaphore, même si elle est en partie exacte. Il y avait bien un grenier, des livres interdits, et plus d’un dépareillé qui m’a ouvert des horizons inédits. 
    Les livres de pirates m’ont bien sûr enthousiasmés, et surtout « l’ile des perroquets » de Robert Margerie, que j’ai relu plusieurs fois, sans doute à la recherche de rivages perdus.
    J’ai lu dernièrement les mémoires d’un gentilhomme corsaire, de Edward John Trelawney, oeuvre autobiographique extraordinaire, qui m’a ramené au grenier......


  • bakerstreet bakerstreet 26 mars 2013 19:49

    Démosthène

    Si un écrivain est bien à rapprocher de Tintin reporter, c’est bien Joseph Kessel.
    Ah ! « Les cavaliers »......
    Faudra que je lise "fortune carrée


  • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 27 mars 2013 09:36

    « seul autour du monde » d’alain gerbault.la vraie navigation a voile a l’ancienne.....................

    « l’escadron blanc » 1 escadron de méharistes francais au sahara de......aidez moi merci


  • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 27 mars 2013 11:35

    L « ESCADRON BLANC » de joseph peyré


  • gaijin gaijin 26 mars 2013 19:00

    question difficile
    lecteur vorace et précoce il y en a eut beaucoup,
    mais si j’en crois mon gout pour les chemins profonds et oubliés peut être bien voyage au centre de la terre.
    déchiffrer des runes pour suivre la trace d’un explorateur disparu, il n’y a rien de mieux !


    • bakerstreet bakerstreet 26 mars 2013 20:01

      Je me souviens de Michel Serres
      Philosophe que j’apprécie beaucoup, en raison de son érudition, mais surtout de son humanité, et de son sens de la pédagogie.
      "La philosophie mise à hauteur d’homme
      commentant jules vernes avec beaucoup d’intelligence.

      Pour lui, les voyages de Vernes se déplacent toujours en trois dimensions simultanément :
      - La dimension géographique du voyage
      - La dimension initiatique, intérieur du héros, murissant au fil des événements.
      - La dimension scientifique : Le voyage étant un prétexte à l’illustration des techniques


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 26 mars 2013 19:21

      Pour le large ça a du etre « Pécheur d’Islande » de Loti ou « Le vieil homme et la mer » d’Hemingway ,au collége ...
      Sinon j’avais abandonné le « club des cinq » vers la dixaine pour les Simenon de mon père et les San-Antonio du grand-père lors des vacances ...San-A ,c’est très formateur ... smiley


      • bakerstreet bakerstreet 26 mars 2013 19:47

        Aita
        , Simenon, c’est de la grosse pointure. « Touriste de bananes » et « long cours » sont les deux romans se passant sur les iles « aux parfums qui ennivrent » où il dépeint l’envers du décor, une société coloniale matoise et arriviste, et de joyeux rêveurs.


      • plexus plexus 26 mars 2013 19:49

        Magnifique, votre intervention !!
        En plus, lire beaucoup donne des bonnes notes en orthographe...ce n’est plus le cas.... !!
        Dans les bouquins avidement lus de ma jeunesse, Blaise Cendrars, dont plus personne ne parle, un écrivain réaliste, bourlingueur, combattant suisse dans la Légion en 14/18..
        Réaliste, sur la misère du combattant...c’était pareil en AFN !!
        Et puis les îles...
        J’ai eu, il y a dix ans, une énorme surprise, un petit pécule, et l’on m’a demandé ce que je voulais en faire :
        Réponse immédiate : Aller dans les Iles !!
        Pourquoi ?
        ¨Pour la Liberté« 
        Ainsi s’est réalisé ce rêve, que nous avions avec un copain en sixième.
        Nous voulions faire une embarcation à partir d’un foudre de pinard, pour aller dans les mers du sud !!! Dans la mer de corail !!
        Salut à »Aita Pea Pea" Quel beau pays, combien de gens sympathiques et chaleureux !!


        • bakerstreet bakerstreet 26 mars 2013 19:53

          Plexus
          Merci pour votre message
          Cendrars évidement.
          Menteur et aventurier mais magnifique.
          Il faut mentir un peu d’ailleurs pour restaurer la beauté des visions.
          Les géomètres ne sont pas de bons romanciers, les notaires non plus.
          La poésie du transsibérien....quelle force !
          Sans doute un des plus beaux poèmes épiques en langue française. Il y eut une époque où je le connaissais par cœur.
           On devrait toujours avoir une poésie aux lèvres, pour sublimer le quotidien !


        • rocla (haddock) rocla (haddock) 26 mars 2013 20:18

          Très sympa comme sujet , 


          Perso j’ étais immédiatement dépaysé là où j’ habitais tout petit .
          Alsacien de Mulhouse je suis né du côté de Strasbourg , et là le dialecte ou le patois avec les mêmes racines et mots avait une autre prononciation  intonation , âgé de 4 , 5 ans tous les autres avaient l’ air de comprendre sauf moi . Par la suite j’ ai toujours été intéressé par ce que je ne comprenais pas .
          Bon je comprends toujours rien , mais suis encore intéressé  smiley


          Papillon a été un excellent voyage , les films avec Laurel et Hardy , ou Charlot se passant en Amérique avec le policier et sa médaille pas en chocolat et le bâton sur le côté donnaient un idée d’ un monde rigolo .

          La zic elle aussi fait faire le tour du monde , la cuisine , tiens , hier j’ ai mangé chez un Libanais non seulement c’ était excellent 
          de plus accrochés aux murs des tableaux magnifiques montrant des genre de derviches-tourneurs avec des sabres effilés et des babouches pointues , dans le restau j’ étais là-bas . 



          • bakerstreet bakerstreet 26 mars 2013 20:27

            Capitaine rocla

            Merci pour votre message et toutes ces images ses saveurs, et ces épices, conjugués sur tous les temps, et dignes de la caverne d’Ali Baba.
            A propos d’Ali Baba, voilà bien la mer des livres que les milles et une nuits.
            Je défis n’importe qui de me faire un résumé sur un tweet.
            D’ailleurs le calfe n’aurait pas aimé, et aurait coupé la tête à Shérazade, la divine, dés la première nuit.
            Ce livre nous dit qu’en tout il faut savoir durer, et faire durer le voyage, pour entretenir les visions.
            Les kilomètres parcourus ne sont qu’un leurre pour les imbéciles. Certains voyageurs ou de grands peintres, c’est pareil au même, n’ont jamais fait que le tour de leur quartier pour comprendre l’essentiel, et repousser les limites.


          • COVADONGA722 COVADONGA722 26 mars 2013 20:34

            yep , hugo prat la ballade de la mer salée Corto Maltese


            • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 08:55

              Cavadonga

              Evidemment, Corto Maltesse...Hugo Pratt est bien plus qu’un dessinateur.
              Il fait partie de ceux qui correspondent pour moi à l’esprit de Gide, dans les nourritures terrestres
              « NATHANAEL, JE T’APPRENDRAIS LA FERVEUR ! »


            • rocla (haddock) rocla (haddock) 26 mars 2013 20:54

              Ca va vous faire rire , effectuant mon service militaire j’ avais beaucoup de temps libre en tant que chauffeur d’ officier supérieur , dans u placard se trouvaient les tomes des aventures d’ Angélique Marquise des anges d’ Anne et Serge Golon . 


              Joffrey de Peyrac et ses hallucinantes aventures de l’ époque Louis XIV .

              Un voyage qui m’ a marqué par l’ évocation des façons de cette période . En fait un truc bien écrit vous arrache la tête .
              Le décrié Guy Des Cars son bouquin La cathédrale de haine m’ avait bien plu .

              Mais ce qui me plait le plus c’ est par ex Pierre Dac sachant faire rire par simple tournure détournée de phrase . Alphonse Allais 
              avec ses villes à la campagne , les loufoqueries de Jean Carmet , la fusée des mots de Frédéric Dard , les jolis poèmes de Victor Hugo , Mon père ce héros au sourire si doux , Jean Yanne improvisateur de génie , ils sont nombreux les génies du mot , dommage qu’ ils soient un peu oubliés .

              Une simple carte postale peut faire rêver , je me souviens avoir reçu d’ Amérique une carte d’ un oncle , sur la photo ( couleur ) une voiture genre Buick d’ un jaune brillant dont je n’ avais pas encore vu d’ équivalent .

              Ce jaune m’ a longtemps fait gamberger .

              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 26 mars 2013 21:07

                Capt’ain ,pour l’epoque Louis Soleil sans lunettes ,et la poilade ,je te conseille « Le Montespan » de Jean Teulé ,en poche,histoire d’un sublime cornard .....


              • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 08:43

                Il y eut une époque où les gamins rêvaient sur les images du catéchisme....Avec les jeux video d’aujourd’hui, vous faites rigoler les gens avec de pareilles histoires. N’empêche il est vrai que la faculté de réver est inversement proportionnelle à l’aliment qu’elle reçoit...

                .Et c’est vrai jusqu’au domaine évidemment de l’érotisme, ou cette triste pornographie tue tout désir.
                Des cartes postales je me souviens d’une carte de ma sœur qui était partie en vacances en Espagne avec des copains.
                En Floride décapotable.
                Je les imaginais cheveux au vent dans les descentes
                La carte est longtemps restée sur le buffet de la salle à manger
                Je me souviens encore des palmiers, de la plage et du soleil de la costa del sol
                En Bretagne c’avait été l’été pourri
                 il pleuvait tous les jours.


              • joshuadu34 joshuadu34 27 mars 2013 05:26

                Pas le premier que j’ai lu, mais celui qui, jeune déjà, m’a fait aimer la lecture, la mer, l’audace, l’évasion, l’envie de se dépasser, d’aller voir un peu plus loin, juste histoire de comprendre sans jamais accepter aucune chaîne... Ceux qui connaissent comprendrons mon pseudo, puisqu’il s’agit de « La longue route », de Moitessier...

                D’autres, après, m’ont marqués... Shogun, de Clavell, lu alors que j’avais à peine plus de 10 ou 11 ans, les terres du milieu de Tolkien, bien sûr, et tellement d’autres... Et London... Ses ballades dans le grand nord, ou dans les bas fonds londoniens, qu’il m’aura d’ailleurs fallut relire pour en comprendre l’implication... Edgar Allan Poe, aussi, et Baudelaire, découvert lors des lectures scolaires... La violence des Rois maudits de Druon... et celle de Lovecraft... Les premiers Stephen King dans lesquels je tirai de grand frissons (je dis bien les premiers parce que, depuis qu’il a arrêté de se shooter, King est bien moins intéressant... Relation de cause à effets ?)...

                Ils sont tellement nombreux ! Mon grenier à moi n’était pas dans la cité HLM que j’habitais, mais à la bibliothèque municipale ou, après avoir eu du mal à faire accepter le fait de prendre des livres chez les adultes par un cliché de bibliothécaire (chignon et lunettes compris), je dévorais tout, piochant souvent au hasard, pour une pochette ou pour un titre qui m’accrochait. Ma mère qui, pendant un temps m’y a accompagné, avec patience, ne me refusait pas grand chose, préférant sans doute que je lise plutôt que de « faire le con »... Malheureusement, l’un n’a pas toujours empêché l’autre !


                • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 08:34

                  Joshuadu

                  Motessier faisait partie de ces hommes aptent à nous convaincre que les grandes aventures de roman et d’épopée ne se trouvaient pas que dans les romans. Sans nul doute ils existent encore, mais leur aventure est pudique, et d’ailleurs les médias la plupart du temps ne s’intéressent pas à eux. La course au large s’est bien rétrécie, et le monde aussi d’une certaine façon.

                   Les kilomètres ne font plus rêver comme hier ; seul semble compter pour certains la volonté d’aller plus vite, ce qui nous donne ces raids autistiques ayant complètement l’esprit de l’aventure : Je veux parler du Paris-Dakar, et de ces courses au large qui ne signifient plus grand chose, avec leur routeur et leurs sponsors. Nous nous égarons peut être, mais n’est ce pas justement ce qui compte, autant dans le voyage que dans les romans, où l’aventure commence justement, passé les bornes de ce que l’on connait.

                  Les mémoires, les journaux, et les récits de voyage nous livrent en tout cas la vrai valeur des écrivains. Quand ils sont réussis, ils ont cette magie de nous restituer un monde disparu, autant dans ses dimensions que dans la sensibilité. Je pense aux mémoires de Casanova, dont le premier volet est extraordinaire de jeunesse et d’’esprit, un peu semblable justement aux confessions de Rousseau.
                   Et puis bien sûr Stevenson, son voyage en âne dans les Cévennes, la jeunesse aussi de Flaubert et de maxime Du camp, dans ce récit d’un voyage en Bretagne : « Par les champs et par les grèves » : Les deux amis déambulant dans une bretagne encore moyen nageuse, bras dessus bras dessous, avides de vivre et de sentir.
                  Alors tout cela nous amène naturellement à Nicolas Bouvier, et son usage du monde....

                  Ce petit billet je l’ai écrit en reprenant l’indignation qui m’avait soulevée en lisant dernièrement un article, où, comme dans tant d’autres, des internautes s’indignaient contre « la vieille » conception de la lecture, soutenant qu’un résumé, une fiche, pouvait suffire à assurer, étant donner qu’un livre, de toute façon, vous l’avez oublié l’année d’après....

                  L’alzheimer à mon avis guette ces gens sans passion, et sans cette merveilleuse capacité de savoir perdre leur temps, pour mieux le retrouver....Mais je ne vais pas me lancer dans Proust.
                  On le sait bien, les grands auteurs sont tous vivants, ils nous attendent au coin de la rue.
                  Leur influence nous ont contaminé pour la plus douce des addictions.

                  J’ai toujours pensé que les plus graves ( les addictions) étaient dus à un déficit d’imagination.
                  Même si je sais que ce n’est qu’en partie vrai, je continuerais à prêcher le livre
                  C’est ma camelote à moi, dont j’aime donner les recettes, et en recevoir aussi.


                • TSS 27 mars 2013 10:21

                  Personnellement c’est « la croisière du Dazzler »et « Moby dick » qui m’ont orienté vers la mer !

                  Plus tard je fus marin dans la « royale »... !!


                  • TSS 27 mars 2013 10:27

                    J’avais oublié « seul par des mers impossibles » de Vito Dumas.

                    plus tard encore j’ai lu les livres de B.Moitessier et surtout les livres de celui,qui pour moi,fut

                     le plus grand navigateur solitaire ,Marcel Bardiaux dont le bateau « Inox » est toujours à vendre

                    à Arzal... !!


                    • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 14:57

                      TSS

                      Tant il est vrai que nous tentons de remettre nos pas, une fois adulte, dans ceux que nous avions admiré.
                      Et c’est toujours une grande émotion de refaire un chemin, de voir un pays, que nous avions imaginé dans la lecture, au point parfois d’en avoir des souvenirs.


                    • ZEN ZEN 27 mars 2013 11:15

                      Bonjour

                      Difficile de remonter aux premières expériences de lecture, mes plus anciennes plongées dans le triangles des Bermudes.de l’imaginaire.
                      Je crois me souvenir que je lisais tout ce qui me tombait sous la main, du catalogue de Manufrance (comme Pérec) aux aventures de H.Cassidy et de Tarzan, qui proliféraient à la Libération, sous l’influence des Américains alors idéalisés, symbolisant alors pour moi l’aventure absolue...
                      Tous les temps morts à la ferme familiale, il fallait les remplir, sous peine d’ennui, surtout en gardant les vaches de longues heures.
                      Je crois que mon désir d’évasion littéraire est née de l’ennui. Une évasion qui s’est « civilisée » au contact d’un instituteur qui nous poussait souvent vers la bibliothèque de classe bien fournie.


                      • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 14:50

                        Zen

                        bonjour
                        Pas beaucoup de livres chez nous.
                        Je lisais aussi tout ce qui me tombait sous la mains, y compris les « nous deux », et les romans photos de ma mère...
                        .Il y avait une base américaine derrière chez nous, et quelques américains vivaient dans le voisinage.
                        Deux cousines se sont mariés d’ailleurs à des aviateurs, dont l’un plus tard refusera de partir au viet nam.
                        Je me souviens de l’un d’eux, bricolant sa voiture dans son garage, ( une autre forme de mythe là aussi qui avait contaminé la région) qui m’avait fait signe d’entrer, et m’avait donné un plein carton de BD, dans une langue que je ne comprenais pas, mais que j’essayais de piger, au fil des cases....


                      • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 15:11

                        J’oubliais de dire que voilà d’où vient mon amour des peanuts, cette bande dessinée qui a dure 50 ans dans les journaux américains.

                        Elle n’était pas très connue en France avant 70. En tout cas, c’est dans ce stock de BD que j’ai découvert les aventures de Snoopy et de Charlie Brown.
                        Pas besoin de trop comprendre l’anglais pour être sensible à l’humour et à la philosophie de ces gosses, de ce chien jubilatoire, et à cette tendre ironie.....Le problème, c’est que personne ne connaissait cette BD, et qu’il était bien difficile de communiquer mon enthousiasme.

                        La transmission, le groupe, l’enthousiasme, le fait d’appartenir à ceux qui savent, voilà les forces qu’il faut retrouver pour convaincre les gosses de s’emparer d’un livre.
                        Le soufflet d’Harry Potter est retombé, et c’est bien dommage. Il faudrait retrouver un nouvel héros pour ramener les gosses dans la modernité contagieuse de la lecture


                      • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 mars 2013 11:29

                        Pareil que Zen , je me suis beaucoup intéressé aux triangles du bermuda ... smiley


                        • cevennevive cevennevive 27 mars 2013 13:17

                          Petit coquinou !

                          Il est vrai que la Castafiore ne portait pas de bermuda...


                        • Loatse Loatse 27 mars 2013 13:16

                          Sans hésiter, « L’Annapurna » de Maurice Herzog...

                           Avant même de savoir lire, je grimpais sur une chaise pour accéder à la bibliothèque familiale tout en hauteur ; puis m’allongeais sur le linoléum de la salle à manger pour me repaître de ces illustrations en noir et blanc de sommets enneigés.

                           Malgré la souffrance de l’ascension visible sur le visage des alpinistes, malgré les doigts gelés, ces pics enneigés me paraissaient prometteurs d’une félécité que la petite parisienne qui ne connaissait alors que la bretagne et ses plages de sable fin, rêvait de connaître...


                          • cevennevive cevennevive 27 mars 2013 13:29

                            Bakerstreet,

                            Tout d’abord, merci pour cet article et merci à tous les intervenants. Tout cela nous fait rêver.

                            Lorsque vous parlez de « bibliothèque et de livres interdits », cela me fait penser à une expérience de mon enfance. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main et les deux ou trois bibles qui constituaient la bibliothèque de famille ne me satisfaisaient pas.

                            Alors, lorsqu’une vieille Demoiselle noble chez qui ma mère faisait le mènage, me donna la permission de puiser dans son opulente bibliothèque, le premier livre que j’y pris fut « le blé en herbe » de Colette. Parce que le titre me plaisait, parce que le nom de l’auteur me rappelait l’une de mes copines.

                            Bref, lisant tranquillement, à l’ombre du figuier, je vis arriver ma grand mère...

                            Voyant le titre du livre elle me l’ôta des mains en me disant : « ce ne sont pas des lectures de ton âge ».

                            Ah bon ? J’en ris encore lorsque j’y repense...

                            Brave Mémée qui m’avait appris à lire dans sa bible lorsque j’avais trois ou quatre ans...

                            Que dirait-elle aujourd’hui !

                            Cordialement.


                            • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 14:42

                              Sans doute que les livres sont les meilleurs initiateurs, dans tous les domaines, et autant dans les domaines liés à l’apprentissage.
                              Je pense que c’est une sorte de métronome qui nous calibres à tous les enseignements, au niveau de la concentration, de la mémoire, et de la patience.
                              C’est pour ça que c’est surement un allié indispensable pour l’éducation nationale.
                               Les gamins qui « tweetent » actuellement sont un drame.
                              Pas étranges que certains maintenant se contentent de « résumés », prenant leur esclavage pour une libération, persuadés d’être dans la modernité, alors qu’ils ne sont que les esclaves que Platon nous décrivait dans la grotte, contemplant les ombres se dessinant sur ses paroies

                               Liés entre eux par des injonctions qu’ils prennent pour des faits de liberté, ils perdent le meilleur d’eux même, et le merveilleux de la découverte d’un monde de sensibilité, de culture et de découverte qu’on peut aménager à sa mesure.

                              Je crois qu’on n’a pas assez compris combien le téléphone portable a pu être, et demeure évidemment une catastrophe : Interpellations incessantes et futiles, rumeurs colportées et amplifiées participant ainsi au harcèlement et de tout ce qui s’ensuit, en terme de passage à l’acte....Cette chaine que les gamins exigent qu’on leur attache aux pieds participe à une nouvelle civilisation qui se met sournoisement en place, ou l’ombre de BIG BROTHER plane..
                              .
                              Impossible de ne pas parler D’orwell, un écrivain lui que j’ai découvert sur le tard, mais dont j’ai tout lu. J’ai fait lire « la ferme des animaux » à mes enfants, alors qu’ils étaient encore petits. Un livre qui peut être lu et compris à tous ages, initiatique, comme « Pinochio » de Collochi


                            • legrind legrind 27 mars 2013 14:08

                              « Chroniques Martiennes », Ray Bradbury...


                              • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 14:25

                                Legrind

                                Bradburry, c’est l’écrivain qui travaille sans doute le plus simultanément sur les contraires : L’enfance et la vieillesse, l’effroi et la jubilation, avec cette touche d’humour de d’enthousiasme qui me rappelle d’une certaine façon, Shulz , l’auteur des peanuts, que j’apprécie beaucoup.

                                « Le vin de l’été » est un livre moins connu que les chroniques, mais c’est une chronique formidable, celle d’un village où l’auteur parle de son enfance, et de ce merveilleux vin de pissenlit qu’il faisait avec son grand père à l’époque de la prohibition


                              • Miona Miona 27 mars 2013 15:53

                                 Dagon 

                                de Lovecraft 
                                 
                                « Soudain je vis la chose. Dans un léger remous au-dessus des eaux troubles, elle émergea. D’un aspect répugnant, d’une taille aussi importante que celle de Polyphème, ce gigantesque monstre de cauchemar s’élança rapidement sur le monolithe, l’étreignit de ses grands bras couverts d’écailles, tandis qu’il inclinait sa tête hideuse en proférant une sorte d’incantation. [...] 
                                Quand je suis sorti des ténèbres, je me trouvais dans un hôpital de San-Francisco, où m’avait déposé le capitaine d’un bateau américain qui m’avait recueilli en plein océan. »
                                 

                                • Miona Miona 27 mars 2013 15:57

                                   avec cette couverture (illustration de Philippe DRUILLET)

                                   

                                • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 19:13

                                  Miona

                                  Dans le monde de l’épouvante, « Dracula’, de Bram Stocker reste le plus grand livre : Le rythme du livre, ses allés et retours d’une scène à l’autre le classe dan les grands romans gothiques. Mais vous avez raison, Lovecraft, l’auteur de Providence reste un maitre lui aussi, tout comme Derleth, avec qui il écrivit quelques titres.
                                  Je pense que ces auteurs ont su sublimé pour le mieux le puritanisme, tout comme certains grands auteurs victoriens : Dickens bien sûr, et son conte de noêl qui m’a vraiment terrorisé quand je l’avais lu à l’age de douze ans.
                                  J’entends encore le fantôme de l’ancien associé de Scrooge montée les marches de l’escalier où le vieux harpagon se terrait.
                                  Il existe d’ailleurs une version fabuleuse, illustrée par Innocenti, qui s’était déjà attaqué à Pinocchio.
                                  Mais je m’égare je voulais parler d’un roman victorien extraordinaire : » Pierre de lune" de Wilkie Collins, qui est à la fois le premier roman policier anglais, et tout autant une des premières œuvres liées au subconscient freudien.


                                • Miona Miona 27 mars 2013 22:47

                                   Nous nous éloignons de « l’expérience du grand large » ? 

                                  Quoique... 
                                   
                                  Dracula, j’ai commencé le livre il y a au moins deux ans, et, pfuit... disparu, envolé, le bouquin a pris le large. C’était une nuit de pleine lune...
                                  Dickens, pas encore lu... 
                                  Dans les grands classiques « jeunesse » on devrait retrouver aussi Alexandre Dumas (Le comte de Monte-Cristo, pas encore lu... Les Trois mousquetaires, pas encore lu...). 
                                   

                                • Olib Olib 27 mars 2013 16:02

                                  Beaucoup de choses dont certaines déjà citées, alors pour compléter je dirai KIM de Kipling


                                  • cevennevive cevennevive 27 mars 2013 16:12

                                    Il est clair que les enfants d’aujourd’hui, à qui l’on poserait la même question que celle définie par le titre de votre article, seraient bien incapables de faire les mêmes réponses que les nôtres...

                                    Même les BD ne les attirent pas vraiment.

                                    Dans ma bibliothèque, toute les rangées du bas supportent les Tintin, Gaston, Spirou, Isnogoud, Lucky Luke, etc, qui ont appartenu à mes enfants, et que nous avons lus ensemble bien des fois.

                                    Lorsque j’en propose la lecture à mes petits visiteurs, ils se contentent de les sortir, d’en lire les titres et de les classer dans l’ordre émis par la quatrième de couverture !!!

                                    Quel bonheur aurait été le mien si j’avais eu, enfant, une telle rangée de BD à ma disposition...

                                    Vraiment, le livre est le meilleur moyen de voyager et de nous donner « le goût du large ».


                                    • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 19:04

                                      Cevennevive

                                      Tintin est un monument !
                                      Je viens de lire un numéro spécial de la collection « philosophie » : Tintin et les philosophes, qui est un vrai régal d’analyse et de décryptage du mythe de tintin et des principaux héros.
                                      Tintin appartient à la littérature la plus difficile à écrire, ( même et surtout si c’est de la BD)
                                      C’est d’être universelle, et de pouvoir intéresser tous les ages de la vie.


                                    • Abou Antoun Abou Antoun 27 mars 2013 17:18

                                      Bonjour bakerstreet,
                                      Pas trop le choix pour moi. Pensionnaire dans un établissement public et pas les moyens d’acheter des bouquins, restaient les illustrés qu’on s’échangeait contre des cigarettes ou d’autres illustrés et la bibliothèque du collège entièrement trustée par Hachette et sa ’Bibliothèque verte’.
                                      Ce fut donc, par force :

                                      • Pierre Loti (Pêcheurs d’Islande, Ramuntcho).
                                      • Herman Melville (Moby Dick)
                                      • Jules Verne (la totale).
                                      • Hector Malot (sans famille).
                                      La plupart de ces ouvrages ont déjà été cités ici. Tous ces bouquins ont été avalés dévorés à la préadolescence et à l’adolescence. Je constate qu’aujourd’hui mes facultés d’émerveillement ont beaucoup diminué, je suis moins ’bon public’ qu’avant ; c’est un signe certain du vieillissement. J’ai essayé de relire un bouquin de Loti après avoir récemment marché sur ses traces au Maroc mais la mayonnaise ne prend plus. Voilà il y a un temps pour tout, mais je ne brûle jamais ce que j’ai adoré.

                                      • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 18:59

                                        Abou

                                        Bonjour

                                        Remarques justes, mais ces bouquins nous ont fait, et leur conditionnement continue sans doute à nous travailler.
                                        Le ravissement dans les collections pour jeunesse venaient des quelques images, soulignées, par une phase du récit, qui avaient une qualité extatique, malgré parfois la mauvaise qualité des illustrations.
                                        La tablette pour moi prépare insidieusement la fin du livre, du moins pour la plupart des gens.
                                        Ce qui nous aurait semblé ridicule il y a encore 20 ans devient une préoccupation.
                                        Car, après la lecture, viendront le monde des voyeurs, et des moutons de Panurge.
                                        N’y est t’on pas déjà ?


                                      • Abou Antoun Abou Antoun 27 mars 2013 20:13

                                        La tablette pour moi prépare insidieusement la fin du livre, du moins pour la plupart des gens.
                                        Ce n’est pas sûr ! le changement de support n’est pas inquiétant, même si d’aucuns regrettent le contact et l’odeur du papier, et le livre électronique joint à internet permettent une meilleure diffusion des ouvrages, de fait les classiques sont gratuits. Les Russes, culturellement de gros lecteurs, mettent à disposition des russophones la plupart des œuvres françaises entre autres (souvent non disponibles en France en V.O.).


                                      • Abou Antoun Abou Antoun 27 mars 2013 20:17

                                        Car, après la lecture, viendront le monde des voyeurs, et des moutons de Panurge.
                                        N’y est t’on pas déjà ?

                                        Là je vous rejoins pleinement, la lecture favorise la concentration, améliore la qualité du langage, enrichit le vocabulaire, et permet donc de clarifier les idées. Par ailleurs la lecture développe l’imaginaire, on éprouve des sensations, on reconstruit le monde de l’auteur (peut être d’autant de façons différentes qu’il y a de lecteurs).
                                        Cette exercice de lecture ne se compare donc pas à la consommation d’un film ou d’une émission de télé, ’exercices’ beaucoup plus passifs.


                                      • bakerstreet bakerstreet 27 mars 2013 21:33

                                        Abou

                                        on voudrait bien croire que de la tablette au livre, ce ne serait qu’un changement de support.

                                        Et là, déjà, on aura évacué toute la saveur textuelle du livre, une construction vieille de toute même de plus d’un millénaire.
                                        Mais les expériences des sciences cognitives ont montré en laboratoire, que la lecture ne se fait pas de la même façon : Beaucoup plus en diagonale et de façon superficielle.
                                        Les lecteurs de tablette interrogés sur ce qu’ils ont lu, par rapport au livre, ont une mémoire beaucoup plus superficielle.
                                        De plus, je doute qu’on puisse trouver à l’avenir de vieilles tablettes, dans le silence des greniers. Du moins si on les trouve, elles seront certainement bien incapables de fonctionner encore.
                                        Et faudrait il avoir envie de les ouvrir, avoir le code, les piles ?

                                        Car c’est bien aussi la marchandisation de la culture et son contrôle qui sont aussi en jeu.

                                        Il devient insupportable à certains qu’on puisse boire de l’"eau, respirer l’air, et lire un livre, sans débourser des droits à ceux qui auront fait les efforts pour les acquérir.

                                        Dans ce monde, il n’y a pas que des rêveurs, et les chercheurs de trésors et les pirates se sont eux aussi renouvelés. Maintenant ces gens présentent bien, ne jurent plus, n’ont plus de sabre, mais sont bien plus dangereux que les vieux frères de la côte !


                                        • gaijin gaijin 1er avril 2013 09:09

                                          "Maintenant ces gens présentent bien, ne jurent plus, n’ont plus de sabre, mais sont bien plus dangereux que les vieux frères de la côte !« 

                                          un livre a lire absolument au sujet des frères de la côte :
                                           »sur des mers plus ignorées" de tim powers
                                          une histoire magnifique ou entre mythe et réalité où barbe noire part a la recherche de la fontaine de jouvence dans des îles gouvernées par le vaudou ..........


                                        • agent orange agent orange 3 avril 2013 00:36

                                          Bien que j’arrive après la « bataille » je voulais remercier Bakerstreet pour cet excellent article - une diversion bienvenue à l’ennui des infos - et aussi les contributeurs pour leurs anecdotes et coups de foudre.

                                          Une de mes première lecture lorsque j’étais en foyer à la DASS (entre 7 et 10 ans) était une aventure à Ceylan au 19ème siècle où il était question de chasse au tigre à dos d’éléphant. J’ai hélas oublié le titre du livre.
                                          Pour conclure, quelques ouvrages parmi tant d’autres (pour ne pas répéter ceux déjà cités) : Samarkand (Amin Malhouf), Voyage d’une parisienne à Lhassa (Alexandra David Neel) et aussi une trilogie d’Henri de Montfred : La croisière du hachich, Vers les terres hostiles de l’Ethiopie, La poursuite du Kaïpan.
                                          Full Tilt (Dervla Murphy) et Midnight in Sicily (Peter Rob). Je ne sais pas si ces deux derniers ouvrages ont été traduits en français.
                                          Aujourd’hui je lis rarement des romans et privilégie les essais.
                                          Récemment j’ai dévoré Where India Meets China de Thant Myint U et Return of a King de William Dalrymple : ce dernier livre devrait intéresser ceux familiers avec Peter Hopkirk.


                                          • bakerstreet bakerstreet 3 avril 2013 18:59

                                            Agent orange

                                            De retour aujourd’hui sur cet article.
                                            Sans doute votre histoire vous a fait ouvrir les yeux sur les livres d’une certaine manière
                                            Les gens qui nous prennent par la main n’ont pas toujours de visage, mais ils nous accompagnent tout le long de notre vie, sur le dos des oies, comme l’a vécu Niels, dans ce merveilleux voyage à travers la suède.
                                            Merci pour vos références

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