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Accueil du site > Tribune Libre > Quelle politique pour les chrétiens ?

Quelle politique pour les chrétiens ?

Si mon propos peut d’abord concerner les chrétiens eux-mêmes, il est évident que n’importe quelle personne susceptible de s’intéresser à la question et ayant un minimum de connaissance à ce sujet peut se sentir concernée par cet article. 

L’idée selon laquelle être chrétien nous engagerait politiquement comme cela peut nous engager personnellement est admise aujourd’hui de manière quasi-universelle au sein de l’Eglise. Il n’est évidemment plus question de l’alliance du Trône et de l’Autel qui eut court sous l’ancien régime ou des idées réactionnaires de Joseph de Maistre à Carl Schmitt, en passant par Charles Maurras mais plutôt d’un courant d’idées que l’on peut nommer « démocratie chrétienne ». La doctrine sociale de l’Eglise l’inspire directement et la récente intervention de la Conférence des Évêques de France pour indiquer des critères à prendre en compte pour les catholiques dans l’élection présidentielle montre à quel point le lien entre politique et foi chrétienne est mis en avant au sein même de l’Eglise. Fabrice Hadjadj, dans une intervention au forum des républicains sociaux, expliquait sa conviction d’une urgence à porter une voix chrétienne en politique, son intervention synthétisant très assez bien l’opinion majoritaire à ce sujet. Enfin Christine Boutin, dont le programme est directement inspiré par la doctrine sociale de l’Eglise, est une candidate qui revendique sa foi chrétienne comme porteuse d’un engagement politique même si elle peine - pour l’instant - à fédérer les chrétiens de France.

En dépit de cette unicité, j’aimerais poser un problème : N’y a-t-il pas incompatibilité radicale entre politique et foi chrétienne ? Curieuse question à vrai dire, puisqu’elle suppose l’idée d’une certaine « essence » du christianisme de laquelle on pourrait déduire cette incompatibilité. Toutefois, soyons clairs : Je ne pose pas ce problème pour prendre la confortable posture de l’empêcheur de penser en rond mais au contraire parce que je suis convaincu qu’il y a là un problème majeur, éventuellement pour la société mais d’abord pour les chrétiens. Expliquer comment j’en suis venu à cette idée me semble la meilleure des manières d’en poser les fondements afin qu’on dispose de tout ce qu’il faut pour m’y répondre. La lecture de « Qu’est-ce que l’autorité ? », d’Hannah Arendt fut une première approche de ce problème : Arendt s’emploie à y faire une généalogie du concept d’autorité depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours afin d’éclairer la crise contemporaine de l’autorité. Ce faisant, elle s’intéresse au christianisme dont elle démontre qu’il a fusionné avec l’autorité politique romaine et la pensée platonicienne ou plutôt néo-platonicienne : C’est le passage de l’Eglise primitive à l’Eglise romaine. Le détail de cette fusion est assez complexe mais très intéressant et s’étale sur une très longue période, je suppose que bien des ouvrages traitent le sujet plus précisément. J’ai été assez intrigué par cet épisode de transformation de l’Eglise, notamment par les passages où Arendt explique comment « l’Eglise finit par être en mesure de venir à bout des tendances antipolitiques et anti-institutionnelles de la foi chrétienne qui avaient causé tant de difficultés dans les siècles antérieurs, et qui sont si manifestes, et apparemment si insurmontables dans le Nouveau Testament et dans les premiers écrits chrétiens. La victoire de l’esprit romain est presque un miracle […]. » (Hannah Arendt, La crise de la culture, « Qu’est-ce que l’autorité ? »). Je n’ai pas été intrigué parce que j’ignorais cet épisode de l’Histoire mais parce que je ne me doutais pas qu’il fût à ce point improbable : Il fallait que les chrétiens des premiers temps soient de violents contestataires, que les évangiles contiennent un message assez subversif pour qu’Arendt considère cet évènement comme aussi surprenant ! Et d’un autre côté, en tant que chrétien, qu’en penser ? Ne peut-on pas, ne doit-on pas considérer cet évènement comme une trahison de l’esprit du christianisme ? A cet égard, bien des évènements de l’histoire du christianisme (croisades, inquisition, etc) apparaissent aujourd’hui comme autant de trahisons de celui-ci, en quoi cet évènement-là revêtirait-il une importance particulière ? La réponse ne me semble pas très difficile : S’il s’agit bien d’une transformation du message du christianisme, nous avons été engagés par celle-ci dans une voie hasardeuse pendant des siècles et il semble même que bien des « trahisons du christianisme » soient directement issues de celle-là.

J’ai alors regroupé les questions suscitées par cette lecture en deux questions plus précises : Quelle est la mesure de la « trahison » ? Autrement dit, dans quelle mesure nous sommes-nous, chrétiens, écartés de ce que prônaient Jésus, les évangiles et les premiers chrétiens ? Et quelle est l’influence aujourd’hui de cette « trahison » dans le christianisme avec toutes les évolutions et rectifications que nous avons connu ? C’est à ce moment qu’on a porté à mon attention l’œuvre de Jacques Ellul, un théologien protestant du XXème siècle dont je recommande la lecture à tous ceux qui s’intéressent à ce sujet. S’il y a quelque chose qu’on ne peut pas dire de Jacques Ellul, c’est qu’il est bon argumentateur : Ce que j’ai lu de lui est rempli de points contestables qu’il ne fait vraiment pas l’effort d’approfondir. Mais il compense cette faiblesse en posant des idées extrêmement stimulantes comme celles que j’ai pu découvrir dans Anarchie et christianisme, qui, comme son nom l’indique, expose les raisons de lier les idées anarchistes et le christianisme. Jacques Ellul y fait le travail qui répond à la première question que je pose (« Quelle est la mesure de la trahison ? ») : Il analyse l’aspect subversif et contestataire du christianisme qui a été gommé par la suite pour permettre cette fusion qu’Hannah Arendt décrit dans « Qu’est-ce que l’autorité ? ». Cette analyse se fonde sur une lecture complète de la Bible avec l’ancien testament, où le peuple hébreu ne connaitra l’autorité que par la souffrance, le nouveau testament, où Jésus se caractérise par son mépris du pouvoir, l’Apocalypse, violemment critique à l’encontre de l’autorité politique et les Actes des apôtres où Pierre et Paul n’invitent pas – comme on a longtemps pu le penser – à une soumission des chrétiens aux autorités politiques, bien au contraire. Détailler cette analyse reviendrait à recopier le livre en entier, tant chaque point est discuté et interprété mais je renvoie les intéressés aux deux livres majeurs d’Ellul sur le sujet : Anarchie et christianisme et La subversion du christianisme (que je n’ai pas encore lu). Même s’il est évident que Jacques Ellul a une vision partiale dès le début de son travail, on y discerne suffisamment de rigueur et de réflexion pour considérer que la « trahison » du christianisme doit être considérée et non balayée comme le vulgaire fantasme d’un énième contestataire de l’Eglise.

Ce point admis, il n’en reste pas moins problématique : Quelles conséquences en tirer ? Dire que l’alliance du Trône et de l’Autel, la doctrine des deux glaives, les velléités théocratiques et plus généralement, toute la pensée du cléricalisme sont en désaccord avec les fondements du christianisme n’est pas vraiment révolutionnaire aujourd’hui, dans notre société laïque. N’avons-nous pas réglé ce problème ? N’avons-nous pas redonné au christianisme son vrai sens ? Je ne le pense pas. Cette relecture de la Bible et du christianisme des premiers siècles fait apparaitre les chrétiens comme de véritables contestataires, des individus présents pour donner une alternative à une société organisée autour d’une autorité qui détient le pouvoir parce qu’ils étaient convaincus que la force de leur message se suffirait à elle-même, qu’il n’aurait pas besoin de ce moyen contraire à l’amour qu’ils prônaient qu’était le pouvoir. Je pense que le fait qui va le plus dans le sens de mon propos est l’accord global des historiens pour dire que la conversion de Constantin en elle-même n’est pas le début de la conversion de l’empire mais que c’est la conversion de l’empire qui explique celle de Constantin. En effet, c’est d’abord parce que l’unité de l’empire était menacée par le succès grandissant d’une religion clairement hostile à la tradition autoritaire romaine que Constantin s’est converti. Il s’agit plus probablement d’un acte politique salutaire plutôt que d’une conversion totalement sincère ou alors au moins d’un mélange des deux. Cela dit je ne suis pas en train de surestimer la force du message chrétien en prétendant qu’il lui a suffi de 3 siècles pour s’imposer à l’empire et à l’empereur, il est très probable que son nouveau statut de religion officielle a grandement contribué à son développement et à la disparition du paganisme, évolution pas vraiment accomplie en 312 après J.C. Mais, si du point de vue de Constantin, ce moyen a été le meilleur pour endiguer la crise de l’empire, du point de vue des chrétiens, pouvait-il y avoir pire défaite ? (Alors que les historiens parlent d’une victoire) Là où le christianisme était un phénomène de société encore jeune mais suffisamment influent pour toucher l’empereur lui-même, il ne devient qu’un rouage de l’Etat, une force supplémentaire pour la maitrise de l’empire. Voilà une perspective intéressante sur ce qu’a été le christianisme des premiers siècles et l’ampleur de sa subversion. Je pense qu’il y a donc matière à réfléchir pour repenser la façon d’être chrétien aujourd’hui : Le chrétien ne doit pas s’engager politiquement pour défendre ses idées en tant que chrétien, mais il doit refuser le moyen politique pour établir ce qu’il pense être juste. Je n’ai pas la radicalité de Jacques Ellul, je ne pense pas que la question soit de savoir si l’anarchie est envisageable ou souhaitable mais je pense qu’il est du devoir du chrétien de se faire l’instrument d’une autre manière de régir les rapports entre êtres humains, une manière qui s’oppose à l’usage de la violence et donc qui s’oppose fondamentalement au recours à l’entité qui détient « le monopole de la violence légitime » qu’est l’Etat selon les mots de Max Weber. J’imagine qu’on me contestera sur les fondements de ma réflexion mais pas uniquement, j’aimerais donc devancer ce que j’imagine être une des réponses les plus instinctives qui pourrait s’imposer à la lecture de cet article : « Que nous importent ces considérations très éloignées de la réalité ? Il ne faut se poser qu’une question, comment pouvons-nous agir en tant que chrétiens dans la société d’aujourd’hui ? Et il n’y a aucune raison de considérer que le moyen politique doit être écarté au nom de spéculations sur les fondements du christianisme. » Si, il y a. Je vais prendre l’exemple le plus flagrant des problèmes posés par la démocratie chrétienne : La construction européenne est, à bien des égards, le fruit de la pensée démocrate chrétienne. Encore une fois, ce sujet à lui seul, mériterait d’être traité de manière bien plus approfondie et bien plus détaillée mais nous sommes en mesure d’apercevoir les enjeux : Les idéaux chrétiens ont eu, après les deux conflits mondiaux du XXème siècle, une voie royale en politique et ils se sont principalement imposés à travers la construction européenne, projet guidé par un nombre important d’idéaux chrétiens : Pacifisme, universalisme, tolérance, ouverture aux autres, etc. Les premiers penseurs d’une union européenne sont d’ailleurs l’abbé de Saint-Pierre et Emmanuel Kant, deux chrétiens du XVIIIème siècle qui étaient, avant tout, animés par la volonté de faire cesser les guerres. Or, nous voilà, aujourd’hui, confrontés à un certain nombre de graves problèmes qui se posent à cette Union Européenne et je pense que ces problèmes viennent avant tout de l’incompatibilité radicale du christianisme, de son message et des outils politiques. Les velléités nationales, les conflits d’intérêt, les manœuvres politiciennes sont autant de traits irréductibles de la politique qui remettent aujourd’hui en cause l’Union Européenne ou, au moins, la façon dont elle s’est construite. Je crois qu’on a ici l’esquisse de ce qu’est le problème fondamental de la politique pour le message chrétien. L’avortement peut également être un bon exemple de l’absence de caractère politique des problèmes que le chrétien a à affronter dans la société : Le problème n’est pas qu’il soit possible d’avorter, le problème est que les gens veulent avorter ; la solution n’est donc pas d’interdire l’avortement (par la loi, donc) mais de convaincre les individus de ne pas pratiquer l’avortement. J’en ai déjà beaucoup (trop ?) dit et je ne suis pas là pour penser intégralement ce que nous devons faire dans la société contemporaine mais pour essayer de poser des questions qui me semblent oubliées alors qu’elles ont toute leur pertinence : Quelle façon d’agir correspond au message chrétien que je veux faire passer dans la société ? Face à l’échec du politique, ne puis-je pas incarner une autre voie, un autre moyen ?

J’invite les chrétiens à reconsidérer ce qu’il croyait évident, à se poser des questions sur ce qu’ils veulent apporter au monde en tant que chrétien. Et face à une époque qui a porté l’exercice politique comme une sorte d’accomplissement de la civilisation alors que rien ne semble plus vain, plus futile, plus improductif que cet exercice politique, j’ai la conviction qu’il est temps de redevenir ces subversifs que furent les chrétiens des premiers temps : Ces disciples de Jésus qui diffusèrent un message sans jamais de battre, sans jamais user de pouvoir, sans jamais user d’autorité mais dont le message fut si profond et efficace qu’il alla jusqu’à toucher l’empereur romain en personne en seulement trois siècles. Je ne dis pas que l’usage du pouvoir n’est pas une option séduisante, évidemment qu’elle l’est, mais rappelons-nous ce que fit Jésus Christ face à cette séduisante tentation lorsque Satan lui proposa tous les royaumes de la terre : Il les refusa (Matt. 4 : 8-10). Et l’Eglise qui s’est réclamée de lui les a acceptés et s’est laissé séduire par l’opportunité d’user du pouvoir pour se répandre, il est temps de rectifier le tir et de nous rapprocher de ce message que nous avons prétendu répandre alors que nous l’avons surtout dénaturé.


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26 réactions à cet article    


  • jef88 jef88 26 décembre 2011 11:16

    L’idée selon laquelle être chrétien nous engagerait politiquement comme cela peut nous engager personnellement est admise aujourd’hui de manière quasi-universelle au sein de l’Eglise.

    1 - L’église sert ses intérêts et cela depuis sa création
    2 - Dans un pays laïc il y a séparation de l’église et de l’état . la religion doit rester dans le domaine privé


    • Michel Dupont Michel Dupont 26 décembre 2011 11:21

      Il serait bien que vous lisiez en entier l’article avant de prétendre y réagir puisque j’entend avancer une idée totalement contraire à ce que je définis ici comme l’opinion commune.

      Un Etat laïc ne signifie pas une société laïque. La séparation de l’Eglise et de l’Etat n’induit absolument pas que les convictions religieuses doivent être reléguées au simple questionnement intérieur et personnel (ce qui serait un anéantissement pur et simple de la religion).


    • jef88 jef88 26 décembre 2011 14:14

      Mais excusez moi ! J’ai lu l’article...............


    • Michel Dupont Michel Dupont 26 décembre 2011 14:26

      Mais est-ce à celui-ci que vous réagissez ? Dire que l’Eglise sert ses intérêts et que la religion doit rester dans le domaine privé n’a pas grand rapport avec ce que j’essaie de dire. C’est même plutôt contradictoire parce que je dis précisément que l’intrusion politique du religieux sur la place publique est fondamentalement contraire au message du christianisme.


    • jef88 jef88 26 décembre 2011 16:38

      Pourtant c’est ce que le christianisme a pratiqué depuis l’empereur Constantin ....


    • Dolores 27 décembre 2011 20:13

      L’état est laïc.

      A partir du moment où vous voulez que les chrétiens deviennent des politiques en tant que chrétiens, nous perdons toute laïcité uisqu’ils gouverneraient selon des principes chrétiens.

      La tolérance n’est pas une valeur éternelle de l’église. Il y a 30 ou 40 ans, elle préconisait de haîr les juifs parce qu’il avaient tué le Christ et il n’y a pas si longtemps, le pape actuel a poussé une charge contre l’islam qui a fait scandale.

      Pratiquez votre religion, soumettez-vous, si cela vous chante, aux préceptes de l’église dans le cadre de votre vie privée et oubliez le reste du monde qui n’y adhère pas.
      Vous serez ainsi tolérant et ...laîc !


    • Michel Dupont Michel Dupont 26 décembre 2011 11:52

      « A Michel, la foi n’est pas une idéologie, n’a rien à voir avec, n’a pas à l’être »

      Justement ! En lui déniant toute implication politique, je veux montrer qu’elle n’est pas une idéologie. Ok, j’intellectualise mais c’est un préalable pour précisément pour bien vivre sa foi. N’oublions pas les objectifs de Civitas, par exemple : 
      « Notre but est la reconquête des institutions, but éminemment politique. » 
      A cette crise de la société (qui n’est pas sans rappeler la crise de l’empire romain au moment où les chrétiens ont pris de l’importance), nous avons les moyens de donner des solutions mais ne les gâchons pas par des velléités politiques ! « Un bon catho est un catho qui ferme sa gueule » tant que nous, en tant que catholiques, nous avons les moyens d’agir politiquement ! (pour lutter contre l’avortement, le mariage homo,etc) Si nous renonçons à ces moyens, quel besoin y aura-t-il de nous faire taire  ? Autant écouter notre message si nous ne sommes plus dangereux ...


    • arobase 26 décembre 2011 14:23

      quelle politique pour les chrétiens ? 


      d’abord, pourquoi devraient-ils faire de la politique en tant que chrétiens ? leur condition d’êtres humains est bien suffisante.

      comme il y a autant de croyances différentes que d’êtres humains (même deux évêques ne croient pas la même chose ) car la religion relève de fantasmes de l’imagination propre à chacun , cela devrait être pratiqué individuellement dans le secret de l’alcove et uniquement sur ce plan.

      leur premier soucis devrait être de combattre le catholicisme, inventé par et pour les hommes à leur profit, et en totale contradiction avec l’enseignement du Christ.

      postez vous à la sortie de la messe du dimanche à neuilly et demandez vous ce que le Christ peu avoir de commun avec la majorité de ces « fidèles » !! 

      Jesus reconnaîtrait très peu d’entre eux comme étant ses disciples. smiley c’est pourquoi il se garde bien de revenir car il serait obligé de jouer du fouet encore une fois.

      • Michel Dupont Michel Dupont 26 décembre 2011 15:18

        « car la religion relève de fantasmes de l’imagination propre à chacun , cela devrait être pratiqué individuellement dans le secret de l’alcove et uniquement sur ce plan. »

        Il y a contradiction. Le fait religieux est essentiellement social, il existe parce qu’il est une mise en commun des croyances intimes et personnelles. Le dictionnaire le définit comme « ensemble des croyances et des pratiques culturelles qui fondent les rapports entre les hommes et le sacré ».

        Je pense qu’il faut une connaissance approfondie du christianisme avant de juger qui est un bon chrétien et qui ne l’est pas. Et votre propos en laisse plutôt paraître une méconnaissance. 


      • arobase 26 décembre 2011 15:57

         vous avez tout faux ! j’ai étudié les 3 religions du livre pendant 40 ans, je donne des conférences et je continue. 


        quand on dit ce que vous dites c’est justement qu’on n’a pas une connaissance approfondie de ces choses et qu’on s’est contenté du « discours » commun.

        une croyance ne peut être sociale mais purement individuelle..je vous confirme , pour les avoir côtoyé de près et travaillé avec eux, que deux prêtres, deux rabbins, deux imams ne croient pas exactement à la même chose. ils partagent simplement le même dogme fixé par les hommes.

        interrogez votre épouse, votre mère, votre fils. ils ne croient certainement pas exactement la même chose que vous !

      • Michel Dupont Michel Dupont 26 décembre 2011 20:16

        C’est une connaissance intellectuelle que vous avez accumulé sur les religions mais la connaissance de la religion par celui qui la vit, qui y croit n’est pas du tout la même. On ne peut pas appliquer froidement un raisonnement rationnel au fait religieux en disant que comme chacun croit en quelque chose de différent, aucune religion commune n’est finalement valable.

        Qu’il y ait des différences sur certains points entre les croyants est évident, je sais que certains catholiques sont beaucoup moins sensibles à certains dogmes que d’autres et inversement. Le rapport à Vatican II qui est très disparate chez les catholiques témoigne bien de cette pluralité. Mais cela n’enlève pas le fait qu’il y a un accord sur l’essentiel : Ils croient en un Dieu d’amour qui a envoyé son fils sur Terre et son message constitue le fondement du christianisme. Et cette croyance est commune à tous les chrétiens. Elle est tournée vers l’autre, elle fonde nos rapports à l’autre avec des valeurs de tolérance, de respect, d’amour,etc. Il y a donc derrière la religion une idée de ce que doit être la société (une société fondée sur lesdites valeurs) et ça ne peut être vécu intérieurement et personnellement comme c’est le cas du bouddhisme par exemple.

        Parmis les plus grands chrétiens, beaucoup se distinguent par la richesse de leur vie spirituelle intérieure mais encore plus par ce qu’ils ont fait pour les autres avec leur foi (Soeur Emmanuelle, Mère Teresa, François d’Assise, Charles de Foucauld, etc)


      • Nina888 27 décembre 2011 03:21

        C’est évident que ceux qui se disent chatolique en suivant l’enseignement des papes ne sont pas chrétiens originaire dans leur actions ...
        Marx etait plus chrétien en créant l’idée du communisme orriginaire que ces connards ...
        Oui le principe du base du communisme est chrétien !!!
        Et je le dit, le principe de base des religions sont toujour les mêmes , mais le pouvoir à déformer ce principe et ont crée des doctrines contradictoire en ne gardant qu’un morceau de la veritée mais la religion finale qu’il veulent nous servire sera l’abbandons de l’idée d’amour pour la peur ... Quand vous vérer des choses qui vous exorte à la haine de son prochain , ne l’accepter pas !!!


      • Michel Dupont Michel Dupont 27 décembre 2011 14:11

        Encore un commentaire constructif, merci.

        Si vous avez un problème avec les religions, vous pouvez au moins essayer d’argumenter et si on pouvait éviter d’être vulgaire, ça serait même encore mieux (ne serait-ce que pour éviter de vous discréditer vous-même).

        Non le marxisme n’est pas chrétien. A bien des égards, il représente une opposition radicale au message du Christ, ne serait-ce que par le matérialisme dialectique.


      • Scual 26 décembre 2011 15:25

        Ah la religion, le deuxième grand cancer de notre monde. Heureusement que notre État laïc nous en protège un peu mieux que dans les autres pays, même s’il est de plus en plus laxiste.

        Plus elle sera présente en politique, moins nous auront d’avenir.


        • Michel Dupont Michel Dupont 26 décembre 2011 20:18

          Je trouve toujours les anathèmes gratuits et dépourvus de la moindre argumentation très constructifs. Merci d’enrichir le débat !


        • Scual 27 décembre 2011 01:58

          Oui, c’est vrai. La religion est si constructive et si ouverte au débat que ça ne serait pas du tout une perte de temps...


        • arobase 26 décembre 2011 21:16

          « Soeur Emmanuelle, Mère Teresa, François d’Assise, Charles de Foucauld, etc) »


          l’abbé Pierre.... une poignée en effet !! 

          quand au reste des troupe, je ne sais dans que monde vous vivez mais

           « cette croyance est commune à tous les chrétiens. Elle est tournée vers l’autre, elle fonde nos rapports à l’autre avec des valeurs de tolérance, de respect, d’amour,etc. »

          ferait rigoler même les pierres ! smiley tolérance , respect, amour.... ça existe ça ?
          c’est une provocation ? c’est pour ça que le clergé a toujours été du coté des puissants ? 

          allez à une sortie de messe le dimanche à neuilly, vous serez édifié.

          en octobre nous avons dû organiser une collecte dans le quartier pour venir en aide à une femme qui venait de perdre son mari, sera expulsée en Mars, et ne pouvait payer les 100€ que lui a demandé le diacre pour dire la messe de mort (absoute en 10 minutes) ! 

          lequel diacre a déclaré que c’est l’évêché qui encaissait, pas lui !! 

          tolérance , respect, amour, partage, solidarité... c’est pas là qu’il faut les chercher.

          ce ne sont pas des anathèmes gratuits mais des choses vécues, vérifiables depuis la nuit des temps.

          si le Christ revenait il chasserait du temple la majorité des cathos professionnels à coups de fouet. ceux là ne croient en rien, ils font semblant, c’est leur gagne pain.

          • arobase 26 décembre 2011 21:32

            étonnant d’ailleurs que vous posiez la question : quelle politique pour les chrétiens !!


            les chrétiens n’ont qu’une politique possible :  tolérance, respect, amour,partage, compassion, refus des richesse, modestie, solidarité. 

            c’est l’enseignement du Christ décrit dans les évangiles.

            la politique ,c’est bon pour l’église catholique, organisation séculière dont les chefs sont élus parfois par des magouilles ( Voir élection de Jean XXII à avignon !!)

            vous confondez totalement Christianisme et catholicisme ! il y a un monde entre les deux !

            puisse votre réflexion (et la connaissance historique indispensable) vous faire prendre conscience de cela. mais ça nécessite bien des sacrifices et d’aborder des textes qui ne sont pas dans la bible, ni à la portée de tous.



            • Michel Dupont Michel Dupont 27 décembre 2011 14:06

              « les chrétiens n’ont qu’une politique possible :  tolérance, respect, amour,partage, compassion, refus des richesse, modestie, solidarité. »

              Je ne dis pas autre chose dans cet article. Oui le titre est plus accrocheur que pertinent mais à la lecture, vous auriez pu vous en rendre compte.

              « vous confondez totalement Christianisme et catholicisme »

              J’aimerais bien que vous étayiez votre affirmation parce que je ne vois pas du tout en quoi je les confond.


            •  C BARRATIER C BARRATIER 26 décembre 2011 22:02

              Je salue l’effort de réflexion de l’auteur. Mais il garde des lunettes de catholique qui oublierait qu’il a un pape très politique et allié aux puissances dominatrices, sur lesquelles il compte pour dicter à des gens leur conduite en matière sexuelle ou encore aux femmes des interdits quant à la maîtrise de leur corps. C’est totalitaire et je suis bien content si un dit Christ ne serait pas ok avec cela.


              Côté chrétiens en général, ils sont des millions à contester la démocratie, c’est leur Dieu qui doit décider de tout (même pour les extérieurs à la religion)

              Si j’en crois l’auteur, finalement un bon catholique serait social, croyant et laïque (aucune contradiction entre les deux termes), et donc ok avec la liberté de conscience.

              Un livre vient de sortir, très pratique, qui trace la voie d’un vivre bien, de quelque croyance ou non croyance que l’on soit, il s’agit de vie quotidienne, un excellent vade mecum pour les politiques : Voir à la table des news

              « Laïcité : Un guide pratique à l’intention des élus »

               http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=207



              • Scual 27 décembre 2011 13:21

                La politique c’est pas pour les chrétiens, c’est pour les citoyens.

                Une politique chrétienne n’est pas républicaine.


                • Michel Dupont Michel Dupont 27 décembre 2011 13:55

                  J’admire cette persévérance à s’abstenir de la moindre réflexion, du moindre apport constructif.


                • Scual 27 décembre 2011 14:42

                  Vous ne comprenez pas ?

                  Une politique pour les chrétien n’est pas une politique qui vise l’intérêt général mais des intérets particuliers. Ce n’est pas républicain.

                  Une politique pour les chrétiens ne respecte qu’un peu la liberté, mais seulement celle des chrétiens et en plus afin à se priver eux-même volontairement de liberté, sans oublier que c’est en contradiction totale avec l’égalité et la fraternité.

                  C’est assez basique mais bon je vais pas aller plus loin dans le B-A BA.

                  Le débat sur la religion dans la politique a eu lieu il y a longtemps et il a abouti à se qu’on retire purement et simplement la religion de la politique. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais le simple titre de cet article est une véritable trahison réactionnaire pour énormément de Français.


                • Michel Dupont Michel Dupont 27 décembre 2011 15:02

                  « Une politique pour les chrétien n’est pas une politique qui vise l’intérêt général mais des intérêts particuliers. Ce n’est pas républicain. »

                  Il y a déjà méprise :
                  1. Quand je dis « Quelle politique pour les chrétiens ? », je ne dis pas quelle est la politique qui servira le mieux nos intérêts à nous, en tant que chrétiens mais quel projet politique (donc soucieux de l’intérêt général, de l’intérêt de tous) notre foi peut-elle nous pousser à défendre ?
                  2. Je l’ai déjà dit, le titre est volontairement racoleur et n’a pas de vraie pertinence mais la lecture de l’article aurait du vous le faire réaliser puisque j’y dis précisément qu’un engagement politique chrétien relève d’une contradiction essentielle.

                  « Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais le simple titre de cet article est une véritable trahison réactionnaire pour énormément de Français. »

                  J’aimerais bien qu’on me réponde sur ce que je dis puisque je prend exactement le contrepied intégral des thèses réactionnaires dans cet article, le titre étant une sorte de questionnement initial que je dépasse en en montrant les problèmes.


                •  C BARRATIER C BARRATIER 27 décembre 2011 14:08

                  J’admire la réaction de Michel DUPONT qui décrète que les autres manquent totalement de réflexion. Il nous donne ainsi son portrait d’un être plein de lui-même et méprisant la pensée des autres. L’anti laïque est fondamentalement cela, jusqu’à la caricature, et dans ce forum, il ressort en traître aux catholiques qui sont, eux, massivement républicains, donc laïques par définition.

                  Je souhaitais en savoir plus sur lui car son article m’avait intéressé. Je le remercie sincèrement de cet éclairage, mais je m’attendais à mieux après l’avoir lu.
                  Voir dans la table des news :

                  Laïcité de notre République et de chacun

                   http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=196




                  • Michel Dupont Michel Dupont 27 décembre 2011 14:18

                    Je ne suis pas là pour décréter qu’Untel manque de réflexion mais pour essayer de conserver les conditions d’un débat d’idées constructif, conditions que certains semblent rechigner à appliquer mais ça n’empêche qu’il y a des réactions parfaitement constructives et réfléchies qui peuvent aller contre mon propos.

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