Révélation : la cachette de Kadhafi connue des rebelles et de l’Otan ?
C'est le hasard des découvertes en cascade lors de la réalisation d'un autre article. D'étranges photos, révélées sur le site de vente d'un drone canadien, et qui montre semble-t-il des membres de la famille de Kadhafi, voire Kadhafi en personne, attablé sur une terrasse d'une villa, située à proximité de Misrata, l'endroit-même où on exhibera son corps après sa capture... et son lynchage. Ces photos intriguent, car elles montrent que les déplacements du dictateur semblaient particulièrement bien connus de la coalition liguée contre lui et les rebelles. Une découverte qui risque fort de mettre fin aux suspicions sur sa fin : on savait pertinemment où il se cachait, et l'intervention décidée était donc par définition une exécution programmée. L'attaque aérienne n'ayant pas obtenu les résultats escomptés, il a été exécuté sur place, une fois découvert caché dans une conduite d'eau usées. Le drone avait-il capté une de ses dernière réunions de crise, sur la terrasse d'une villa ?
La découverte de ces imagers provient d'un articile ventant les mérites d'un drone canadien, l'AV Aeryon Scout (ici à gauche) ; sur le site de son constructeur. On y explique en effet qu'en 2011, "en collaboration avec la Corporation de sécurité Zariba et le Conseil national de transition libyen, les troupes libyennes ont été formés dans le pays sur l'utilisation de l'UAV Aeryon Scout. Accueillidans la ville assiégée de Misrata, après une promenade en bateau de 18 heures à partir de Malte, un représentant de la sécurité Zariba livré un drone Scout et et a organisé une formation sur place. Avec l'artillerie ennemie atterrissage à proximité et des roquettes qui tombaient toujours sur la ville, la formation a commencé à l'aéroport de Misrata. "Après seulement un vol de démonstration, les soldats du TNC (les rebelles préparaient déjà le vol suivant", a déclaré Charles à l'UAV sans qu'elles aient d'expérience en aviation. Il avaient besoin d'un quipement robuste, intuitif , Et le Scout livré l'a démontré avec brio". L'engin va donc très rapidement mis à contribution, et c'est la date de sa mise en service qui nous intéresse.
C'est le mercenaire bien connu Feral Jundi, au blog passionnant, qui va nous éclairer sur son usage. "Il y a près d'un mois ... un bateau de pêche avec à bord un ancien soldat canadien a apporté à la forteresse assiégée des rebelles deux petites valises emballées transportant un équipement high-tech. Charles Barlow, qui dirige une société de sécurité privée, apportait aux rebelles un drone aérien télécommandé qu'ils avaient acheté auprès d'un fabricant de robotique de l'Ontario. La mission avait été approuvé par le gouvernement canadien, qui a joué les entremetteurs, en mettant les rebelles libyens en contact avec Aeryon Labs Inc., de Waterloo, en Ontario. Avec l'entrée à Tripoli par les rebelles de cette semaine, Aeryon a révélé son rôle dans la fourniture des drones, offrant un aperçu de la façon dont les gouvernements étrangers ont discrètement dépassé le cadre des missions de bombardement de l'OTAN pour aider les forces anti-Kadhafi". Le texte est daté du 23 aout 2011, ce qui fait remonter son arriivée fin juillet, donc, à Misrata (ci-dessous, une des captures photos du drone montrant les soldats restés fidèles à Kadhafi mettre en œuvre des canons.
Le drone n'avait que des avantages techniques, selon Jundi : "le PDG d'Aeryon Dave Kroetsch a déclaré que son entreprise a été contacté par les fonctionnaires fédéraux qui connaissaient l'intermédiaire des représentants du CNT au Canada, les rebelles cherchent à acheter leurs propres drones. "Nous avons été approchés par le gouvernement canadien. Ils étaient très conscients de notre technologie ". Les drones Predator américain survolant la Libye sont des avions armés dont l'envergure fait 17 mètres et qui sont contrôlées par des opérateurs établis aux États-Unis. Les rebelles, cependant, avaient besoin de quelque chose pour eux, plus petit, moins cher et capable de leur donner des images vidéo en temps réel. Il ya deux ans, 'Aeryon avait développé Aeryon Scout, un micro-drone. En forme d'araignée et alimenté électriquement, les scouts pèsent seulement 1,3 kg et sont de la taille d'un parapluie ouvert. Les rebelles pourraient utiliser ses caméras pour observer les positions ennemies, et planifier les mouvements tactiques. Dans le même temps, le Scout est désarmé et classé comme un bien de consommation de sorte qu'il n'est pas lié par les règles d'exportation plus restrictives pour les produits militaires, a précisé M. Kroetsch".
Les premiers vols ont lieu à Misrata, dans le courant du moins d'août 2011 ; donc. Or c'est fin août justement qu'Omar Kadhafi s'est décidé à quitter Tripoli, dans l'urgence la plus complète, affirme son plus proche collaborateur Mansour Daw. "Replié à Beni Oulid, à 170 kilomètres au sud de la capitale, Kadhafi a fait ses adieux à sa famille vers la fin du mois d’août. Un convoi avec sa femme, sa fille et deux de ses fils, inutiles au combat, s’est parti vers le sud pour atteindre la frontière algérienne. Saïf al-Islam, le fils le plus important, est resté sur place pour tenter d’organiser une résistance. Kadhafi, lui, est parti directement pour Syrte, escorté par Moatassem et sa garde prétorienne. « Ça faisait des mois qu’on lui disait d’abdiquer puis de quitter la Libye. Mais pas une seconde il n’a envisagé de partir. » Caché dans des maisons banales de Syrte « parce qu’il n’y avait plus de bunker », le groupe n’a plus eu aucune nouvelle de l’extérieur".
"Ce n’est que début octobre, lorsque les rebelles parvinrent enfin dans le centre de Syrte, que Kadhafi prit conscience de sa perte imminente. « A partir de là, ce fut fini, il attendait la mort. » Moatassem refuse pourtant de mourir dos au mur. C’est lui qui convainc son père, jeudi matin, de monter dans le dernier convoi. Tiraillant sous le feu qui s’intensifie, la colonne parvient à faire quelques centaines de mètres après la frappe du drone. Ils coupent vers la grand-route à travers une prairie ensablée. Presque hors de Syrte, dans la banlieue de Mazrat Zafaran, à 5 kilomètres du centre-ville, ils tombent sur la position de la Khatibat Nimr, la « brigade du tigre ». C’est une des unités les plus aguerries de Misrata, et les hommes clouent la caravane sous un déluge de feu. Le convoi forme alors le cercle pour protéger son chef. La bataille, d’une férocité extrême, dure jusqu’au milieu de la matinée. Tout autour, les rangées d’eucalyptus sont sectionnées à mi-hauteur. A court de munitions, les rebelles appellent en renfort une autre brigade, la Khatibat al-Khirane, dont les recrues viennent d’un faubourg pauvre de Misrata. Mal équipée, presque sans uniformes, cette seconde unité doit encercler puis ratisser la zone. Il est près de 11 heures du matin quand les jets français de l’Otan interviennent. « Ils ont largué deux bombes au milieu de notre troupe. Ça a fait un carnage », se souvient Mansour Daw. Maintenant couché sur un matelas souillé, dans une maison de Misrata transformée en prison, le fidèle parmi les fidèles a le visage tuméfié de shrapnell, et plusieurs éclats dans le dos et le bras. « Comme nos voitures étaient chargées d’essence et de munitions, tout a brûlé », explique le rescapé. A Mazrat Zafaran, on peut voir le large cratère laissé dans le sable par un des missiles français. Les carcasses retournées et calcinées d’une vingtaine de voitures s’entassent alentour. Des corps gisent encore dans certains véhicules, carbonisés dans des positions atroces alors qu’ils tentaient de fuir. Un homme aux jambes arrachées a laissé une longue coulée de sang en rampant loin du brasier et des caisses de munitions en train d’exploser. Il a fini quelques mètres plus loin, les yeux écarquillés de douleur".
La suite est connue, le dictateur sera lynché et pour beaucoup achevé... pour qu'il ne puisse parler. Les rebelles et l'Otan étaient-ils tombés sur lui dans cette villa ? L'avait-on laissé contacter les algériens ? S'apprêtait-il à suivre sa fille Aïcha, qui franchira la frontière du pays où s'est était réfugiée avec deux de ses frères et sa mère. A peine arrivée, elle accouchait et déclarait que son père résistait toujours : "Aïcha Kadhafi, la fille du dirigeant libyen déchu, a assuré vendredi 23 septembre que son père se portait bien et combattait sur le terrain. Aïcha Kadhafi s'en est également pris aux nouvelles autorités qu'elle a qualifiées de traîtres, dans une intervention téléphonique sur la chaîne Arraï basée en Syrie". En 2013, elle quittait le pays, mécontente de son accueil, pour se réfugier au sultanat d'Oman. Elle avait franchi la frontière le 29 août 2011... soit peu de temps après la viste du drone de la villa de la côte libyenne.
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