Risque, aléa et vulnérabilité sismique
Il y a plus de 25 millions d'années, l'Inde était une île isolée sur sa plaque tectonique. Elle est venue s’« écrasér » contre l'Asie, et ces deux masses continentales sont toujours en collision, poussées chacune à une vitesse de 4 cm par an environ ; elles sont toujours en train de créer sous nos yeux les plus hautes montagnes du monde : l'Himalaya.
Malheureusement, la tectonique des plaques conjuguée à un urbanisme laxiste dans un pays pauvre a rendu inévitable la destruction de bâtiments entraînant de nombreuses victimes au Népal le 25 avril. Les grands tremblements de terre ont frappé cette région environ tous les 75 ans. Il y a 81 ans, en 1934, plus de 16 000 personnes sont mortes dans un séisme de magnitude 8,1 dans la région de l’Everest. Etant donné l’exode rural observé vers la ville depuis cette époque, un phénomène de cette ampleur ferait 40 000 morts aujourd’hui. Avec un taux de croissance annuel de la population de 6,5 pour cent et l'une des densités urbaines les plus élevés dans le monde, ce sont 1,5 millions de personnes vivant dans la vallée de Katmandou qui sont confrontées aux conséquences du séisme en cours.
Le tremblement de terre de samedi s’est produit au nord-ouest de Katmandou à une profondeur relativement faible (environ 6 000 m), à la magnitude 7,8, produisant moins d'énergie que le tremblement de terre 1934. La secousse a duré une à deux minutes, et le glissement est d'environ 3 mètres le long de la zone de rupture qui passe sous Katmandou et s’étend sur 50 km. Des répliques de magnitude 6,6 ont eu lieu au nord de Katmandou. Il est possible que le séisme de samedi soit le prélude à un autre.
L’implantation de Katmandou dans la cuvette d’un ancien lac asséché a contribué à la dévastation : le sol est mou, ce qui amplifie mouvement sismique. Les pentes abruptes de la région sont également sujettes aux avalanches comme celle que le séisme a déclenchée sur le mont Everest samedi.
Mais Katmandou n’est pas le seul endroit où un tremblement de terre meurtrier peut se produire dans le monde : Téhéran, Haïti, Lima et Padang sont tout aussi exposés, les normes de constructions utilisées et les dispositifs de secours prévus en cas de catastrophe dans ces zones proches de failles tectoniques étant considérés comme insuffisants. Or, ce n’est pas un cas général. Au cours des 76 dernières années, de nombreux tremblements de terre ont eu lieu le long d'une faille dans le nord de la Turquie, à partir de la partie orientale du pays et progressent à l'ouest, vers Istanbul. En 1999, un tremblement de terre a tué plus de 17 000 personnes, principalement dans la ville d'Izmit, à l'est d'Istanbul. On s’attend à ce que l'épicentre du prochain grand tremblement de terre se situe autour d’Istanbul. Il faut mais il faut savoir qu’Istanbul est l'endroit où l'application des normes de construction antisismiques est la plus stricte au monde.
S’il est hélas impossible d’éviter les catastrophes naturelles, il est indispensable de limiter les dégâts en appliquant les précautions énoncées par les experts. Mais les pays pauvres ont-ils les moyens de prendre ces mesures ?
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