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Accueil du site > Tribune Libre > Sahel : petite lettre ouverte à monsieur le président

Sahel : petite lettre ouverte à monsieur le président

Non, Monsieur le Président, la mort de Michel Germaneau ne doit pas nous empêcher de retourner dans le Sahel.

Non, Monsieur le Premier Ministre, l’abandon définitifs de la bande sub-saharienne à des luttes d’intérêts claniques, sous couverts d’organisation terroristes chapeautés par Al Qaëda, ne doit pas nous laisser abandonner ce territoire courant sur 8 pays, où sévit depuis trente ans l’une des pires catastrophes économique, écologique et climatique de la planëte. Catastrophe encore aggravée par la crise mondiale et la précocité chaque année plus flagrante de la sécheressse.

Non messieurs les gouvernants, la poursuite scandaleuse de la politique "France : Afrique" à la papa, où les populations servent de pions et de monnaie d’échanges, dans l’étrange monopoly auxquels jouent multinationales, gouvernements corrompus et imprégnés de vieux réflexes colonialistes, où se glissent par dizaines des intermédiaires aux mains pleines de valises.

Non, bien au contraire, Messieurs, nous devons sans cesse affirmer notre présence, dans ce Sahel en déshérence, avec de plus en plus d’acuité et d’intelligence, pour participer au désenclavement de ces zones, par le transfert de savoir-faire et l’aide aux populations à prendre leur destin en main, comme le font de très nombreuses ONG, comme celle à laquelle appartenait Monsieur Germaneau.

Ces pays ont plus que jamais besoin que l’on aide leurs populations à se lever d’elle-même contre la fatalité, davantage que de bomber le torse en affirmant d’une main une fermeté que l’on souille de l’autre par la spéculation sur les matières premières et une compromission avec des intérêts qui sont à mille lieux des véritables enjeux locaux

Et arrêtez par la même occasion de fustiger humanitaires et journalistes qui, hélas comme on vient encore de le voir, risquent quotidiennement leur vie pour relever le voile pudique dont vous recouvrez ces régions, pour masquer des dizaines d’années de politiques à contre-courant du bon sens et d’une gestion de cette misère à laquelle vous continuez de participer.

WUYILU
Documentariste, journaliste indépendant

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7 réactions à cet article    


  • Aafrit Aafrit 28 juillet 2010 12:54

    Mais cher Monsieur, il nous faut des diversions, à nous autres gouvernants. Qui vous fait oublier nos sacandales si ce n’est ce genre de danses capoeira et cette alchimie Bambara, seul capable à nous sauver la face ?
     Cher ami, Il nous faut ce genre de jeux de monoploy et de chasse dans les eaux troubles.
    Vous êtes impitoyables à notre égard : vous voulez qu’on laisse passer ces trafiques d’armes par-ci, ces ventes d’armes par là, ces mines d’uranium à perte de vue làaaaaaaaaaaaaabas qui, vous savez mieux que nous, rapportent gros. Vous voulez que des milliards partent dans d’autres poches sans qu’on en tire le moindre sous alors qu’on est les légitimes héritiers ? Allez, apprenez vos leçons d’Histoire vous saurez qui nous étions, espèce d’inculteS....

    Je vous serais reconnaissant de ne pas vous immiscer dans ce genre d’affaires qui ne vous concernent pas ou à la rigueur qui vous dépassent.
    En plus, nous vous voulons du bien, je n’ai jamais vu ce genre d’ingrâts. Nous vous donnons à manger de cette soupe là, à chaque fois. Mais vous, vous nous semblez zombifiés. Soyez reconnaissants une seule fois, bon sang !!!!!!!!!!!!!!!!
    D’ici là, nous vous préparons une sacrée tambouille que vous allez tous manger sans exception,qui vous fera plus sage, plus intelligents que vous ne l’êtes. L’oubli nous sera allié.
    Bon appétit avant que vous ne soyez servis.

     Merci qui ?
     


    • jaja 28 juillet 2010 18:37

      Merci à l’auteur belle lettre,
      Aafrit superbe second degrés smiley


    • Nadir BOUMAZA Nadir BOUMAZA 29 juillet 2010 00:00

      Je trouve la réaction de Aafrit (trad. diable en arabe) scandaleuse et contraire à la déontologie minimale celle d’agoravox en tt cas


      Insulter ainsi dans un message d’ignorance et de bêtise, l’auteur d’un article, et le renvoyer chez lui comme s’il venait nécessairement d’ailleurs, le faire avec une telle hargne et méchanceté en défendant l’indéfendable, la colonisation qui a fait de cette région ce qu’elle est avec les gouvernants qu’elle a et qui sont sortis en droite ligne des chapeaux de leurs soutiens européens, le nôtre principalement, c’est parler un langage fasciste et bien entendu raciste.
      Merci de tenir votre langue et de respecter les gens instruits, cultivés et responsables.


    • Aafrit Aafrit 29 juillet 2010 01:33

      Cher Professeur
      Vous m’êtes très sérieux !

      Je ne peux que vous souhaiter bon appétit, soupe au poisson !

      @Jaja
      Ca ne marche pas à tous les coups ni avec tout le monde smiley


      • Relka CANDYMAN 29 juillet 2010 08:55

        @Aafrit et @ professeur

        Je m’étais abstenu de répondre jusque-là, ayant autre chose à faire (notamment, revenant une fois de plus du Sahel - merci monsieur Nicolas de m’avoir encore laissé partir là-bas faire l’irresponsable journaliste indépendant - pour y continuer un travail entamé il y a plus de 3 ans) que d’entrer dans ces polémiques ici, d’autant qu’il n’y en a justement pas (- ;

        Tout ça pour dire bah, que, moi aussi, j’ai apprécié le second (voiree 3ème) degré d’Aafrit... C’est dit.... Bon, pour la soupe de poisson, il est un peu tôt là, mais le coeur y est.

        Assoubaka (bonne nuit) comme dise les camarades Peulhs


      • manusan 29 juillet 2010 09:38

        Il y a des moments (à force de lire, les infos surement), je me demande comment ont pu survivre les habitants du Sahel, et de tant d’autres coins d’ailleurs, avant l’arrivée des européens.

        Au Sahel on a pas besoin ni des ONG, ni des journalistes et ni surtout des coopérations étrangères. Cette vision évangélistes de "on vous apporte la richesse, la démocratie, ect ... à quelque chose que je trouve personnellement d’arrogant voir d’impérialiste.

        Les luttes claniques au Sahel passionnent autant les européens que les élections régionales française passionnent les Touaregs. Mais la dure réalité c’est qu’on est globalement aussi heureux au Sahel sans TV qu’en Europe avec internet en fibre optique.


        • Relka CANDYMAN 29 juillet 2010 10:13

          @ Manusan
          Tu lis peut-être un peu trop les infos et voyage pas assez.
          Le Sahel a besoin des ONG (et de certaines d’entre-elles) sur un point crucial. Jusqu’à présent tous les projets de développement mis en avant ont été initiés par les occidentaux où les gouvernements à leurs soldes, sans y associer les populations. Il existe des tonnes de projets (où personne ne parle de démocratie ou de quoi que ce soit) qui sont le fruit d’une collaboration étroite entre des porteurs de solution africains qui ne demande qu’une seule aide (le transfert de savoir faire) à savoir qu’on leur permette de réaliser des choses dont ils sont maître d’oeuvre et qu’ils pourront ensuite transmettre sans l’aide de personne. Ce sont ces projets que nous défendons (et que je suis au quotidien - doc à paraîttre sur france 5 en octobre pour expliquer) et qui sont souvent torpillés. Ce sont aussi grâce à cela qu’il y a encore des gens vivants comme tu dis. Mais le mot Sahel n’a aucun sens. Le Sahel c’est un territoire qui s’étend du Soudan au sénégal. Là où je travaille (entre Sénégal et Mauritanie)k, il y a dezs choses qui marchent vraiment et ce sont pourtant certaines des régions les plus pauvres. Quant aux luttes claniques et autres (plus réelles à l’EST), elle n’ont rien à voir avec le problème et restent très marginales (elles sont néanmoins encouragés par les luttes d’influences entre pays occidentaux, chine et courants islamistes (eux mêmes souvent développés par les conneries des précédents).
          Mais on vit certes avec le sourire dans le Sahel (où il y a hélas la télé et internet, qu’est-ce que tu crois....) mais imagine toi reconstituer des véritables villages vivants en plein déserts quant il fait 45° au mois de mai (date ultime des récoltes) et que chaque année la sécheresse gagne plusieurs semaines.
          Alors, si, même si les médias parlent à 90% de l’Afrique pour en dénoncer les travers, on a besoin de gens qui témoignent de ce qui marche. Après, tu as effectivement le droit de rester derrière ton écran et d’attendre....

          Quant à l’arrivée des européens elle n’a rien à voir avec tout ça.... La sécheresse commencé en 68 avec un pic devenu endémique en 73 est la principales raison de la catastrophe, à partir du moment où elle rendait caduque le nomadisme traditionnel et les méthodes agricoles qui furent ensuite testés. Depuis le sable a gagné l’équivalent de la surface de la France. C’est de cette réalité là, de régions où l’on se bat avec succès contre la fatalité, le paludisme, la sous éducation (et non la sous éducation occidentale ne te trompe pas dans mon propos) et tout cela dont il faiut parler.
          Avant le Sahel était un coin très vert où l’on mangeait à sa faim où les luttes claniques existaient déjà et blabbla et blabla....

          Et si tu as le courage, voilà comment on peut avoir une véritable collaboration entre occident et Sahel, dans le respect et l’apprentissage mutuel, si tu as le courage de lire, cette histoire, qui est celle que nous tentons de suivre depuis plusieurs années....

          "C’est au coeur du Sahel sénégalais, près de la frontière mauritanienne, à 30
          km de Saint-Louis et de l’océan Atlantique que se situe le village peul de
          Guélack.
          Pendant longtemps, les peuls ont été des bergers nomades dont les caravanes
          tournaient d’un point à l’autre du Sahel en quête de pâturage pour leurs
          animaux.
          Guélackh -qui veut dire « îlot de verdure » en peul- était naguère une oasis
          luxuriante, qui pouvait largement nourrir hommes et animaux qui s’y arrêtaient.
          Au moment de la grande sécheresse des années 70, le Sahel fut gagné par
          les sables et les oasis n’offrirent plus suffisamment d’herbe et d’eau, obligeant
          les hommes à se sédentariser avec leurs bêtes.
          C’est ainsi qu’un millier d’entre eux se répartirent en une dizaine de petits
          villages dans la zone de l’ancienne oasis de Guélackh.
          À cette époque il n’y avait que sable, arbustes desséchés, très peu d’eau,
          pas de route, pas d’école, pas de médecin, juste des familles et leurs troupeaux
          qui survivaient difficilement de la vente de lait et de viande. De fait, nombre
          d’entre-elles gagnèrent les villes en quête de travail et d’un quotidien plus
          confortable.
          Parce que leurs pères avaient obtenu un emploi dans les chemins de fer,
          deux enfants du village, Ousmane et Doudou eurent la chance d’aller à l’école
          jusqu’au bac puis de suivre une formation complémentaire à Saint-Louis.
          Ce bagage aurait pu leur permettre de se faire une bonne situation à Dakar ou
          même en France mais ils ne pouvaient détacher leurs pensées de leur village
          abandonné à la misère.
          De leurs longues discussions naquirent des idées, des rêves et des projets pour
          rendre Guélackh autonome et prospère. Ils finirent par s’associer, sur les conseils
          d’un vieux sage qui conditionna leur succès à leur union.
          Ainsi, les deux cousins fondèrent rapidement le Groupement des Jeunes
          Eleveurs de Guélackh ainsi que le Centre de Développement Intégré afin de
          mettre en place une exploitation agricole.
          Très difficilement, un ou deux puits furent creusés et des cases retapées, tandis
          que les femmes transportaient le lait quotidiennement pour le vendre sur les
          marchés des grandes villes.
          L’argent recueilli permettait d’acheter quelques condiments. Les animaux, quant
          à eux, servaient de monnaie d’échange pour avoir du mil et du riz.
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          La vie, ici, tenait à un équilibre fragile. Une saison des pluies en retard et
          les animaux, faute de trouver quantité de nourriture suffisante dépérissaient et ne
          produisaient plus assez de lait.
          Malgré les difficultés matérielles, Ousmane et Doudou mirent sur pied
          une école de fortune et y firent eux-mêmes la classe. Au début, il n’y avait
          qu’une dizaine d’enfants, certaines familles étant réticentes à laisser leur enfants
          en classe tandis que la conduite des troupeaux réclamait leur présence. Mais
          Ousmane et Doudou persévérèrent tant pour eux, éradiquer l’ignorance était
          aussi vital que nourrir les ventres. Ils mirent ainsi sur pied un roulement horaire
          permettant de concilier travaux agricoles, d’élevage et classe.
          Durant cette période le village reçu l’aide de plusieurs ONG, en dépit de la
          légitime méfiance d’Ousmane et Doudou tant les méthodes de ces structures « ne
          tiennent pas compte des réels besoins et créent souvent des
          dépendances incompatibles avec un développement durable ».
          L’histoire du village prit soudainement un autre tour avec l’arrivée d’un
          couple de français, Jean-Pierre et Martine qui faisaient un circuit de découverte
          dans le Nord du Sénégal. Le thé traditionnel fut servi tandis que le chef du
          village, Ousmane, Doudou et les français faisaient connaissance, essayant de
          communiquer au-delà de leurs à priori respectifs, les uns ayant l’habitude du
          passage d’occidentaux en quête d’étendues désertiques et d’exotisme, qui
          promettaient de vaines aides, les autres de villageois affluant en tendant les
          mains sans autres mots que : « donne, donne... »
          Et là, Guélackh, pas d’attroupements, pas de demandes de cadeaux, mais un
          accueil discret, attentif.
          Ousmane leur a simplement dit : « Ne faites pas de cadeaux aux enfants car ces
          cadeaux-là ne produisent rien de bon pour l’avenir, par contre nous avons besoin
          d’apprendre, il nous faut des conseils pour transformer le lait en formage et
          d’autres choses encore qui ne sont pas de notre tradition d’éleveurs nomades. »
          Car pour Ousmane et Doudou, « la solution, c’est beaucoup d’échanges de
          savoir-faire et un peu d’argent pour amorcer, jamais d’argent comme solution
          durable ».
          Touchés par les idées et les paroles d’Ousmane et Doudou, Jean-Pierre et
          Martine retournèrent en France en faisant la promesse de revenir avec ce savoirfaire.
          C’était en 1995 et le début d’une collaboration qui se poursuit encore
          aujourd’hui.
          Au bout de deux ans, le couple revint au village, accompagnés d’une
          quinzaine de personnes mobilisées pour venir enseigner aux villageois leurs
          compétences en matière d’élevage, de jardinage, de santé et d’éducation.
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          Peu de temps après, les premiers essais de fabrication du fromage furent
          très concluants, laissant espérer des ventes bénéficiaires. Quinze fromages
          étaient ainsi fabriqués chaque jour puis revendus dans les restaurants de Saint-
          Louis.
          Les femmes furent libérées du transport du lait jusque dans les villes et purent
          ainsi se consacrer à d’autres activités comme la couture et le batik qui
          permettaient de fabriquer des vêtements ensuite revendus aux touristes de
          passage ou sur les marchés.
          Puis, très vite, la mise en stabulation des animaux permis de mieux gérer le peu
          d’herbe disponible, et d’améliorer la qualité et la quantité de lait produit.
          Grâce à un agriculteur, les villageois apprirent à cultiver un potager de légumes
          en zone désertique avec des engrais naturels nés des fosses à composte.
          Djeynaba, la femme d’Ousmane, appris les bases des soins médicaux à donner
          aux villageois et en particulier aux enfants et aux femmes enceintes.
          De plus en plus d’enfants allaient à l’école et des cours pour adultes furent
          organisés afin de lutter contre l’analphabétisation.
          Des bâtiments en dur furent construits avec un peu de ciment et des
          coquillages comme gravier afin d’accueillir les différents ateliers de fabrication
          (maçonnerie, ferronnerie, ébénisterie, batik, etc.)
          Les relations d’amitié entre les peuls et les Français se fortifièrent et c’est
          dans un élan commun que des projets furent pensés et discutés, la maîtrise
          d’oeuvre étant toujours laissée aux villageois.
          Deux ans plus tard, en 1999, Jean-Pierre et Martine retournèrent à nouveau au
          village, accompagnés de dix-huit personnes afin de planter un millier d’arbres
          avec les habitants de Guélackh pour faire barrière à l’avancée du désert.
          Les années passaient et, petit à petit, le village se transforma et s’organisa
          progressant sans cesse dans ses techniques agricoles et éducatives.
          Le gouvernement sénégalais d’Abdoulaye Wade appris ce qui se passait
          dans ce petit village peul perdu au milieu du Sahel et porta un intérêt croissant à
          l’expérience. Des ministres rendirent visite au chef du village et bientôt
          Guélackh fut promu village pilote.
          De proche en proche, c’est une dizaine de villages de bergers peulhs qui
          commencèrent à profiter de cette évolution.
          Et c’est ainsi que toute une zone du Sahel commença à sortir peu à peu du sable
          et de la misère.
          Par ailleurs, l’amitié grandissante avec les Français permis à Ousmane,
          Doudou et leurs femmes de venir en France approfondir auprès d’experts
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          l’apprentissage de techniques relatives à l’élevage des animaux, à l’agriculture, à
          la santé et à l’éducation.
          Ils apprenaient ainsi les techniques et les transmettaient aussitôt afin de les
          mettre en place au sein du village avec les moyens dont ils disposaient.
          Au bout de six ans, en 2001, accompagnés de dix personnes, Jean-Pierre
          et Martine revinrent à Guélackh afin d’installer avec les villageois une pompe à
          eau solaire qui permis d’arroser les jardins qui se multipliaient, sans la
          contrainte de devoir tirer l’eau à la main.
          Un centre de formation pour adultes ouvrit permettant aux populations des
          villages voisins de venir apprendre des savoir-faire et des techniques qu’ils
          pourraient à leur tour appliquer aux besoins de leurs propres villages.
          Depuis, le village ne cesse de se développer dans tous les domaines, l’eau
          ne manque plus, l’hygiène a progressé, la mortalité diminuée, et l’avancée du
          désert a été considérablement freinée.
          Tous les enfants de Guélackh et un grand nombre de ceux des villages
          voisins sont scolarisés, c’est-à-dire environ deux cents enfants. De plus, une case
          éveil s’occupe de l’éducation des plus petits grâce à des jeux d’éveil et
          d’adresse. Voulant encourager l’expérience menée à Guélackh, le gouvernement
          sénégalais a nommé un, puis deux, puis quatre instituteurs.
          L’internat accueille désormais une quarantaine d’enfants défavorisés et le centre
          de formation permet d’enseigner différentes techniques aux jeunes et adultes des
          villages environnants.
          Une épicerie ainsi qu’une case de direction avec un comptable et une
          bibliothèque ont ouvert.
          De leurs côtés, les Français continuent régulièrement à venir aider les
          gens de Guélackh. Ils savent qu’un jour, le village n’aura plus besoin de leur
          aide. Ils ne viendront plus alors que pour le plaisir de rendre visite à leurs amis.
          Mais pour le moment, le travail continue là-bas et de nouveaux projets se
          mettent en place.
          Du fait de la multiplication du nombre de jardins, les besoins en eau augmentent
          encore. C’est pourquoi, la population a décidé de trouver une solution pour
          pomper de l’eau dans un bras du fleuve Sénégal qui passe a proximité.
          Par ailleurs, afin de renouer avec leurs traditions, le village a le projet de
          mettre en place un jardin de plantes médicinales traditionnelles qui permettrait
          de soigner un certain nombre de maladie de manière naturelle et peu coûteuse.
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          De plus, pour la première fois, le village va voir trois des jeunes éleveurs
          formés à Guélackh, retourner dans leurs villages respectifs afin de s’installer et
          de mettre en place leur propre exploitation agricole.
          Aujourd’hui, Guélackh est véritablement un village ressuscité du sable et
          de la pauvreté et son exemple se répand dans toute cette zone du Sahel.
          En tout, ce sont environ deux mille personnes dont le destin se transforme
          progressivement.
          Certains villageois, partis il y a longtemps pour les villes reviennent au village et
          ceux dont le seul espoir avait été d’envisager d’envoyer un des leurs en Europe
          renoncent à ce genre de projet pour tenter de construire ici, chez eux.
          Plus que jamais, Ousmane et Doudou conçoivent le développement de
          leur village (et des autres) « dans des rapports d’homme à homme, et non dans
          des systèmes dans lesquels les hommes d’en bas restent broyés sans liberté
          d’entreprendre. »

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