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Accueil du site > Tribune Libre > Sarkozy et Hollande ne furent pas de grands hommes

Sarkozy et Hollande ne furent pas de grands hommes

Les grands hommes (1) se font rares. Cependant, un jour prochain, quelque part, l'un d'eux se lèvera. Entendons par là quelqu’un de l’envergure des Gandhi, des Jaurès et autres Mandela. Par abnégation humaniste, il renoncera unilatéralement à l’armement nucléaire du pays dont il sera le chef des armées.

Malgré leurs efforts acharnés, nos Chirac, Sarkozy et autres Hollande n’auront pu atteindre la stature d’un tel homme (2).

UNILATERALEMENT est ici le mot le plus important. Bien entendu, on peut appeler à un renoncement multilatéral aux armes nucléaires. Cela ne mange guère de pain et donne bonne conscience sans trop se mouiller. Cela maintient le statu quo. Le grand homme en question ne sera pas celui qui signera un arrêt multilatéral, protégé par la multitude anonyme des autres dans un mouvement moutonnier, mais celui qui foncera seul, à l’image de la Liberté de Delacroix ne se contentant pas, cette fois, de guider le seul peuple de France mais voulant arracher l’Humanité à ses vieux instincts de mort.

Evidemment, rien à voir ici, avec les petits œufs administratifs que les hommes politiques nous pondent vaniteusement de temps en temps pour tenter d’établir la pérennité d’une trace historique insignifiante : 35 heures, placement DSK, revenu universel, interdiction des sacs plastiques, prohibition de la fessée et autres gadgets de petite intendance. Rien à voir non plus avec les pétards sociétaux - pas toujours francs-maçons - pour faite ch... les religions (3) tels que le mariage pour tous, la théorie du genre, la promo de l’avortement, la PMA, l’euthanasie et autres GPA... Même plus sioux que la fête de la musique de Lang. Encore plus balèze que la suppression de la peine de mort (4). Et, bien sûr, plus mastard que les grands travaux lesquels ne devraient jamais suffire pour faire les grands hommes.

Un jour qu'il faut espérer proche, le président d'un grand pays décidera unilatéralement de mettre son arsenal nucléaire au rebut. Cet humain méritera de reposer au panthéon des hommes de bonne volonté. Si, par malheur, il n’était pas français, alors la France ne serait plus qu'un falot évanescent. Les Lumières - ces people avant la lettre qui firent si habilement leur trou au XVIIIème siècle – seront balayées comme des condoms avachis que les techniciens de surface évacuent les lendemains de partouze. A l’occasion des vœux, nos Présidents ne pourront plus dire " la France est un pays admiré, attendu et même espéré partout dans le monde " à l’instar de F. Hollande, il y a quelques jours.

Qui oserait affirmer que le général de Gaulle, ce visionnaire, ne déciderait pas de nous défaire, dans le monde d'aujourd'hui, d'un armement qu'il avait estimé approprié dans les circonstances prévalant au milieu du siècle dernier ?

Il faut un courage soutenu par le dégoût de l'horreur pour jeter ses armes quand on n’y est pas forcé. Nul besoin d’être psychologue pour savoir ce qui se passe dans la tête des hommes d’état lorsque, droits comme la justice dans une tribune d’honneur, ils assistent aux parades militaires, les jours de fête nationale : le spectacle martial leur titille le petit Kim Jong-un qui sommeille au fond de chacun d’entre nous. Alors, l’honneur d’être le chef de guerre présidant aux destinées d’un « état nucléaire » comme celui du Coréen, vous enivre de dopamine. C’est humain quoi ! On raconte que les Romains, pourtant voués à la décadence, l’avaient compris dont les généraux vainqueurs étaient flanqués d’esclaves qui leur répétaient sans cesse " N’oublie pas que tu es mortel " alors qu’ils remontaient triomphalement la Voie Appienne. Avons-nous vraiment progressé depuis ?

Dans son dernier bouquin (5), Michel Onfray nous annonce la fin de la civilisation judéo-chrétienne. Dans le même temps, François Fillon clame son appartenance à ladite civilisation. S’il est élu, aura-t-il le courage, dans un ultime baroud d’honneur, de se hisser à la hauteur du dernier grand homme occidental ? Ou, comme ses prédécesseurs, se contentera-t-il des banales estrades de 14 juillet ?

 

(1) Par « homme » entendons « être humain » c’est-à-dire « homme ou femme »

(2) La guerre froide prit fin en 1991. Quatre années plus tard, J. Chirac fut président de la République de 1995 à 2007. Quatre ans s’écoulèrent donc entre la fin de la guerre froide et celle du mandat de F. Mitterrand.

(3) La catholique en tête

(4) Plus facile d’y renoncer que de faire le sacrifice de la vente d’armes n’est-ce pas ? Ou que de s’interdire un permis de tuer par drone interposé.

(5) Décadence, Flammarion


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35 réactions à cet article    


  • Des cadavres des grands hommes sortirent une multitude de nains.
     
    Tels des ouistitis ils allaient à la primaire des primates primales.

     
    Pourquoi ?
     
    Car au Flanby du troupeau de geek-burka-pouf-boubou-barbu-bobo... multiethniqué des bouses des veaux gaulliens, s’oppose le Poutine du vrai peuple russe. Car la hiérarchie du groupe est d’autant plus forte que le groupe est cohérent, car la domination politique et le code-Etre sont d’autant plus acceptés et forts qu’existe le holisme. Le chef reflète la volonté de la horde. Et entraide comme hiérarchie sont son instinct de survie. Sans l’un pas l’autre.
     
    Directeurs de la recherche économique de Harvard, Alberto Alesina, et son collège Edward Glaeser montrent « la relation fondamentale entre fragmentation raciale et dépenses sociales en pourcentage de PIB », indiquant que plus un pays est fragmenté « racialement », moins les dépenses sociales sont élevées.


     


    • Harry Stotte Harry Stotte 7 janvier 2017 11:07

      « Il faut un courage soutenu par le dégoût de l’horreur pour jeter ses armes quand on n’y est pas forcé. »



      Il faut surtout une solide dose d’inconscience, pour ne pas dire de connerie. Le monde est déséquilibré comme il ne l’a jamais été, et personne ne peut dire sur quoi débouchera ce déséquilibre d’ici à la fin de l’année, ou même d’ici au week-end pascal.


      J’ajouterai que l’arme atomique est la seule dissuasion, ayant une capacité de riposte instantanée, contre l’utilisation de l’arme chimique et de l’arme bactériologique.

      • NAMASTE 7 janvier 2017 13:00

        @Harry Stotte

        Moi, mon colon celle que j’préfère etc...

      • Harry Stotte Harry Stotte 7 janvier 2017 18:45

        @NAMASTE

        « Moi, mon colon celle que j’préfère... »


        Céline nous a gravé dans le bulbe que L’Histoire ne repasse pas les plats, et maintenant, on en est déjà aux drones qui remplacent l’infanterie et les charges à la baïonnette.

        Maintenant, s’il y en a une que je regrette, un petit peu, d’avoir ratée, c’est celle d’Indochine. Un petit peu, parce que si je n’y étais pas resté, j’aurais dans les quatre-vingt-dix piges, et donc pas beaucoup d’avenir.

      • NAMASTE 7 janvier 2017 21:36

        @Harry Stotte

        Bonsoir,

        votre humour noir m’aide à réfléchir.
        La probabilité d’un conflit nucléaire ne dépend pas de la rationalité de technocrates ou d’intelligences artificielles se disant «  Si tu me tues, je te tue aussi ». Elle dépend surtout de facteurs humains irrationnels ou délirants. Ainsi, un tyran peut très bien décider d’appuyer sur le bouton en se disant que, de toute façon, l’humanité n’a pas beaucoup d’avenir.

      • Harry Stotte Harry Stotte 8 janvier 2017 00:38

        @NAMASTE


        « Ainsi, un tyran peut très bien décider d’appuyer sur le bouton en se disant que, de toute façon, l’humanité n’a pas beaucoup d’avenir. »

        Ce n’est en aucun cas la dénucléarisation de la France qui pourrait empêcher cela
        Et ce constat n’est ni plus ni moins inquiétant que la perspective de l’explosion de la caldeira du Yellowstone. Le mieux est donc de n’y point penser et de réserver le temps que l’on consacre à la réflexion,à des préoccupations plus concrètes et plus immédiates.

      • NAMASTE 11 janvier 2017 21:42

        @Harry Stotte


        .............l’explosion de la caldeira du Yellowstone.....

        Oui. 
        Ou,encore, la fonte du permafrost.
        Qui, le premier créera la cata : la Nature ou l’Homme ?

      • Pierre 7 janvier 2017 14:12

        Ouais mais Sarko, avec son exceptionnelle énergie, a sauvé le monde d’une gravissimme crise financière qui aurait mis sur le carreau beaucoup de ses détracteurs d’une inculture économique crasse, même si pour le reste, faut voir...


        • NAMASTE 7 janvier 2017 14:24

          @Pierre

          Comme vous l’avez certainement compris, je ne place pas tout sur un même plan et, sans nier les mérites administratifs des uns et des autres, je hisse l’abandon unilatéral des armes apocalyptiques au sommet de l’humanisme.

          Tout à fait d’accord avec vous en ce qui concerne l’inculture économique crasse 

        • Pierre 8 janvier 2017 14:54

          @NAMASTE
          La crise financière n’avait rien d’un problème administratif mais au contraire d’une bombe nucléaire sur notre niveau de vie, voire sur le reste...


        • NAMASTE 8 janvier 2017 17:04

          @Pierre

          Bonjour ;

          OK, OK mais les 2 n’ont rien à voir.

          PREUVE : vous pouvez construire une métaphore en disant qu’une crise financière est une bombe nucléaire mais la métaphore inverse ( La bombe nucléaire n’avait rien d’un problème apocalyptique mais au contraire d’une crise financière sur notre santé, voire sur notre vie ) est bancale.
          J’admets qu’une crise financière peut entraîner une guerre nucléaire et vice versa (quoi que beaucoup pensent qu’une « bonne guerre » a des effets bénéfiques sur l’ économie) 

        • jeanpiètre jeanpiètre 7 janvier 2017 19:49

          Je ne vois pas ce que nous gagnerions si nous votions pour des basketeurs ou des volleyeurs


          • troletbuse troletbuse 8 janvier 2017 09:54

            C’est exact- Ils ne furent pas de grands hommes, ni par la taille, ni par l’esprit. En revanche, Hollandouille re devint Gros.


            • Christian Labrune Christian Labrune 8 janvier 2017 12:18

              quelqu’un de l’envergure des Gandhi

              à l’auteur,

              Le fakir des Indes était tout sauf un grand homme. Lisez un peu sa correspondance avec Adolf Hitler, ça vous remettra les idées en place. Le pacifisme non-violent, par ailleurs, est l’idéologie qui aura été à l’origine des plus grands massacres. On se souvient de Marcel Déat qu ne voulait pas « mourir pour Dantzig » et mourut collabo. On a aujourd’hui l’abominable prix Nobel de la paix de la Maison Blanche qui aura contribué, par la plus imbécile des politiques, à mettre tout le Moyen-Orient à feu et à sang.
              Quant aux deux autres que vous citez, je dois avouer qu’ils ne m’ont jamais beaucoup impressionné. Les historiens auront bientôt fait le tri.


              • NAMASTE 8 janvier 2017 15:21

                @Christian Labrune

                Bonjour,

                Déblayons le terrain pour commencer : Déat fut un petit bonhomme dont les moins de 55 ans n’ont jamais entendu parler. Des Déat, des collabos et des munichois, il y en a eu et il y en aura toujours.

                Jaurès était un homme d’une grande honnêteté intellectuelle et il en a été assassiné. Rien à voir avec le socialo lampda contemporain.

                Gandhi et Mandela ont réussi à libérer leurs peuples en évitant la boucherie d’une part, de telle manière que les anciens opprimés ne soient pas obsédés par la haine de leurs anciens oppresseurs (Britanniques et Blancs, respectivement) d’autre part. Le fameux esprit français n’a pas réussi une telle performance : pour employer une litote, on ne nous aime guère dans certains pays que je n’ai pas besoin de nommer ( désamour potentialisé par la haine de l’infidèle qu’on ne trouve pas chez les Vietnamiens, par exemple ).

                Il n’y a strictement rien à reprocher à Gandhi quant à sa correspondance avec Hitler. Voyez plutôt sa correspondance avec Léon Tolstoï qui vous prouvera qu’ils seraient tous les deux contre le nucléaire aujourd’hui.

                Autant vous dire que je n’apprécie guère la périphrase « Equarisseur chevalin de la Bérézina » ?

                Quand Obama a été élu, j’ai ouvert le champagne. Tout en libérant le muselet, je savais très bien qu’il ne ferait sans doute pas mieux qu’un autre mais je n’ignorais pas non plus qu’il ne serait pas pire. L’élection d’un métis à la Maison Blanche a marqué un pas en avant de l’humanité, de l’importance de celui de Neil Armstrong, dans un autre domaine évidemment. Il a certes été quelque peu attentiste au Moyen-Orient mais on peut comprendre qu’il ait hésité à remettre la tournée après Bush. Par contre, on peut lui reprocher de ne pas nommer les choses. En ce sens, il est comme F. Hollande. Ce dernier rêvait ( et rêve encore peut-être) de faire sauter Assad : les cas de Saddam et Kadhafi ne leur ont pas suffi ...

                PS : permettez-moi de préciser que mon antiracisme n’a évidemment rien à voir avec celui des Hollande ( qui veut éliminer le mot « race » ) et autres Taubira ) 

                A SUIVRE ...


              • NAMASTE 8 janvier 2017 17:08

                @Christian Labrune

                Autant vous dire que je n’apprécie guère la périphrase méprisante « fakir des Indes ». Auriez-vous aimé qu’on traitât Napoléon de « Boucher chevalin de la Bérézina » ?


              • Christian Labrune Christian Labrune 8 janvier 2017 17:43

                Autant vous dire que je n’apprécie guère la périphrase méprisante « fakir des Indes ». Auriez-vous aimé qu’on traitât Napoléon de « Boucher chevalin de la Bérézina » ?

                @NAMASTE

                C’est l’expression qu’utilisait Winston Churchill, pour qui j’ai la plus grande admiration. En général, quand il s’exprimait, il savait de quoi il parlait.
                J’ai beau, par ailleurs, être tout à fait patriote et même nationaliste, je préfère quand même l’amiral Nelson au petit tondu. Vous pouvez désigner ce ruffian si cela vous amuse au moyen des expressions les plus méprisantes, je serai bien le dernier à protester ! Napo était éffectivement un boucher mafieux, et rien de plus. J’ai toujours rêvé de faire exploser son tombeau de porphyre aux Invalides. Cela restera un rêve, hélas. Et ne le répétez pas : si cela arrivait, on croirait que c’est moi. Mais c’est que je ne voudrais pour rien au monde abîmer l’admirable dôme de Mansart qui est au-dessus de cette charogne !


              • NAMASTE 8 janvier 2017 18:25

                @Christian Labrune

                Alors là, je suis surpris car je croyais l’avoir inventée cet aprem (j’ai même hésité entre équarisseur et boucher). Il y a longtemps que je n’ai rien lu du vieux lion. Alors, une seule explication possible : Churchill me tient le clavier.

              • NAMASTE 8 janvier 2017 22:39

                @Christian Labrune

                Mince alors, j’aurais dû bâtir ma périphrase autour de Mansard !

              • Christian Labrune Christian Labrune 9 janvier 2017 00:49

                @NAMASTE
                Je crains que vous n’ayez mal compris ma réponse, et à la relire, je vois qu’elle était ambiguë, puisque je parlais de « l’expression » alors qu’il y en avait deux dans votre intervention. Je suppose que Churchill n’aimait pas trop l’Empereur, mais il se serait exprimé d’une manière plus diplomatique que je ne l’ai fait. L’expression que j’évoquais ne concernait pas Napo mais Gandhi.

                Winston Churchill ne parlait jamais de Gandhi, mais du « fakir », et il avait bien raison. Cette ridicule ostentation de quasi nudité quand l’Angleterre, très présente en Inde à l’époque, pouvait lui proposer les meilleures étoffes et tout ce qu’il y avait de plus fashionable, c’était bien le comble du ridicule.

                Je pense que Gandhi était un parfait crétin. La non-violence, ça marche quand on a en face de soi des démocrates extrêmement civilisés, comme l’étaient les Britanniques. En revanche, se montrer non-violent face aux brutes épaisses du nazisme (voyez ses lettres à Hitler !) ou aujourd’hui face aux Frères musulmans, c’est aller à la mort. Vous vous voyez, confronté à un djihadiste qui veut vous transformer en passoire au moyen d’une kalachnikov parce que vous êtes un sale kâfir, commencer à lui faire un sermon sur la nécessité de la tolérance et de la non-violence ? Vous seriez mort sans même pouvoir finir votre première phrase !
                 


              • NAMASTE 11 janvier 2017 21:55

                @Christian Labrune

                Amusons-nous donc de ce quiproquo.

                Le plaisir vaniteux de faire un bon mot l’emporte parfois sur le devoir de retenue. J’admire Churchill mais je considère qu’il n’aurait pas dû dire cela du Mahatma cependant, le whisky aidant... Jamais sa Reine ne se le serait permis. Un fakir ça médite. Chez nous, de plus en plus de citoyens veulent méditer afin tenter de combler des béances politiques ou autres. Rien à y redire mais il manque le plus souvent un petit quelque chose d’indéfinissable, de quantique pourrait-on dire, dans la pénombre pourtant encensée.


              • Christian Labrune Christian Labrune 8 janvier 2017 12:22

                Un jour qu’il faut espérer proche, le président d’un grand pays décidera unilatéralement de mettre son arsenal nucléaire au rebut.

                à l’auteur,
                Ce jour là précèdera immédiatement celui où les héritiers de Khomeiny ajusteront des ogives nucléaires à la point des missiles qu’ils exhibent déjà, avant de les mettre à feu.
                Vous écrivez vraiment n’importe quoi.


                • NAMASTE 8 janvier 2017 21:38

                  @Christian Labrune

                  Bonsoir,

                  D’abord, je vous saurais gré de respecter mon opinion. Figurez-vous que je ne m’estime pas plus sot que vous.

                  Il convient d’évaluer les risques. Si vous avez de bonnes raisons de croire que des ennemis potentiels vous attaqueront le lendemain de votre désarmement partiel (qui n’est point une capitulation) on peut estimer qu’ils vous auraient attaqué un jour, de toute façon. 

                  Il existe des moyens de prévention (Renseignement, sabotage, corruption, soudoiement, chantage, abris...) ainsi que des armes de « pauvres » très efficaces.


                • Christian Labrune Christian Labrune 9 janvier 2017 12:57

                  D’abord, je vous saurais gré de respecter mon opinion.

                  @NAMASTE
                   Je n’ai pas d’opinion, j’ai des points de vue toujours contingents et reconstructibles, et je ne voudrais pas avoir ce que vous me reprochez de « ne pas respecter ».
                  Il est de fait que je ne respecte pas le moins du monde votre opinion. Si je la respectais, je ne la contesterais pas, je l’approuverais même, et je voudrais bien savoir ce que deviendrait le débat d’idées en pareil cas. A la différence des fanatiques qui veulent tuer tout le monde, Il m’est tout à fait agréable que vous existiez avec des idées différentes des miennes, parce que j’aime bien la polémique, une sorte de guerre où personne ne meurt. Il n’y a aucune commune mesure entre le fait de démolir les opinions quand elles paraissent absurdes (ce que faisaient très bien les dessinateurs de CHarlie Hebdo) et celui de démolir les dessinateurs à la kalachnikov. Il aurait fallu les « respecter », eux qui ne respectaient rien, mais les respecter seulement physiquement, et je me demande si le mot « respect » en pareil cas est bien celui qui convient. Mieux vaudrait parler simplement de tolérance.
                  Le deuxième paragraphe de votre intervention contient un argument dont l’absurdité saute aux yeux immédiatement. Vous écrivez :" Si vous avez de bonnes raisons de croire que des ennemis potentiels vous attaqueront le lendemain de votre désarmement partiel (qui n’est point une capitulation) on peut estimer qu’ils vous auraient attaqué un jour, de toute façon.« 
                  Tant que le rapport des forces vous était favorable (par exemple parce que vous disposiez de l’arme atomique et de gros bataillons), vous devriez dire non pas ils »vous auraient attaqué un jour« mais plutôt »ils ne vous auraient jamais attaqué« . C’est la logique même de la dissuasion. En revanche, si, demain, ils ne risquent plus grand chose à lancer une offensive, force vous serait d’écrire, distinguant entre le passé et le futur : »ils vous attaqueront nécessairement« 
                  Vous avez dans le monde actuel des peuples pacifiques qui se contentent de défendre leur territoire sans plus vouloir l’étendre comme c’était le cas dans les siècles passés. Nous n’avons rien à craindre des Britanniques, des Espagnols, des Israéliens, des Japonais, des Suisses. D’autres peuples nourrissent en revanche des intentions belliqueuses qu’ils ne prennent même pas la peine de dissimuler : La Corée du Nord rêverait d’attaquer les Etats-Unis et construit des missiles à longue portée. L’iran fait de même et se propose de »rayer Israël de la carte du Temps« , selon une expression de Khomeiny répétée à l’envi par ses Ayatollahs même pendant les discussions sur un »accord« nucléaire. L’Arabie Saoudite pousse doucement les pions du wahhabisme partout dans le monde. Les Frères musulmans rêvent d’exporter partout la charia, pacifiquement jusqu’à ce que le rapport des forces permette enfin de massacrer tous ceux qui s’y opposeraient. Les crétins de l’Etat Coranique, en deux ans, auront envahi des régions entières, massacrant autant qu’ils le pouvaient. La Russie de Poutine s’efforce de reconstituer son ancien empire, la Chine voudrait bien reprendre ses anciennes possessions. Bref, si on baisse un instant la garde, on est foutu.
                  Je vais encore prendre un exemple très significatif : il y a plus de cent mille missiles du Hezbollah pointés sur les villes d’Israël et contre lesquels le dôme de fer, dispositif essentiellement défensif, ne pourrait plus grand chose si une cinquantaine de ces engins étaient lancés en même temps. Faut-il que les Israéliens renoncent au dôme de fer ? Faut-il qu’ils envoient à la casse leurs chars d’assaut et leurs avions de chasse ?
                  Faut-il, en Syrie et en Irak, renoncer à reprendre Mossoul et Raqqa ? Pensez-vous qu’on pourrait obtenir l’assurance que les cons qui opèrent là cessent de vouloir exterminer les Yezidis et les chrétiens d’Orient ? Peut-on leur faire confiance ?

                  Après la conférence de Münich en 38, une foule de Parisiens attendait au Bourget le Président du Conseil français à sa descente de l’avion. Il venait de »sauver la paix« en négociant avec le Chancelier Hitler. C’était enfin le triomphe du pacifisme. Vous savez, je pense, le mot qu’on prête à un Daladier très lucide et sans illusions sur ce qu’il venait de négocier : »Les cons !"
                   


                • NAMASTE 9 janvier 2017 21:29

                  @Christian Labrune

                  Le deuxième paragraphe de votre intervention contient un argument dont l’absurdité saute aux yeux immédiatement. Vous écrivez :" Si vous avez de bonnes raisons de croire que des ennemis potentiels vous attaqueront le lendemain de votre désarmement partiel (qui n’est point une capitulation) on peut estimer qu’ils vous auraient attaqué un jour, de toute façon.« 


                  Vous auriez dû citer la suite où je laisse entendre qu’il y a divers moyens de neutraliser l’ennemi avant de vous mettre à nu vous-même....


                • Christian Labrune Christian Labrune 8 janvier 2017 12:32

                  Qui oserait affirmer que le général de Gaulle, ce visionnaire, ne déciderait pas de nous défaire, dans le monde d’aujourd’hui, d’un armement qu’il avait estimé approprié dans les circonstances prévalant au milieu du siècle dernier ?

                  à l’auteur,

                  Ayant relu il y a deux ou trois ans les Mémoires de guerre, je l’affirme sans la moindre hésitation. Le même, dans les années 30, après celle qui devait être « la der des ders » (mais il n’y croyait pas et il avait raison) essayait de persuader Paul Reynaud, moins con à l’époque que la plupart des politiciens de la 3e, de développer des divisions de chars d’assaut en remplacement d’une cavalerie médiévale qui existait encore. Il voulait la paix, aussi préparait-il la guerre. Si vis pacem para bellum. C’est la leçon des anciens. C’est celle aussi de tous les grands stratèges, de SunSzu dans la Chine des Royaumes combattants jusqu’à Clausewitz, et c’est encore ce qu’on enseigne, Dieu merci, à l’Ecole de guerre.


                  • Francis, agnotologue JL 8 janvier 2017 13:22

                    @Christian Labrune
                     

                     ’’développer des divisions de chars d’assaut en remplacement d’une cavalerie médiévale ’’
                      
                     
                     Il faudrait être plus précis : depuis que les chars d’assaut existent, la Cavalerie c’est les chars d’assaut ; les chars d’assaut, c’est la Cavalerie.

                  • Christian Labrune Christian Labrune 8 janvier 2017 13:44

                     Il faudrait être plus précis : depuis que les chars d’assaut existent, la Cavalerie c’est les chars d’assaut ; les chars d’assaut, c’est la Cavalerie.
                    @JL
                    Sans doute, mais il y avait peu de chars d’assaut dans la cavalerie française à la fin des années 30. Et il y avait encore pas mal de bourrins qui ne pouvaient plus servir à grand chose. Si vous lisez « La route des Flandres » de Claude Simon, vous aurez un tableau assez saisissant de ce que pouvait être dans l’armée française d’alors ce reliquat désormais obsolète de structures militaires héritées des siècles passés.


                  • NAMASTE 8 janvier 2017 18:18

                    @Christian Labrune

                    Le général de Gaulle est décédé en 1970. Achever Clausewitz sortait 37 ans plus tard. Je pense (Vous pensez sans doute le contraire) que si de Gaulle avait rencontré des gens comme René Girard et Jean-Pierre Dupuy sa réflexion aurait pu le conduire au renoncement unilatéral à l’armement nucléaire.

                    Avant Hiroshima, tout était relativement simple : il y avait ces « lâches » de pacifistes ou d’antimilitaristes et les autres, les bons patriotes droits dans leurs bottes. Mais, en 2017, on peut être contre l’usage des armes nucléaires tout en n’étant ni pacifiste ni antimilitariste. Tout cela parce que le problème s’est complexifié :

                    1  Les guerres, surtout nucléaires, font plus de victimes civiles que militaires.

                    2  La « montée aux extrêmes » (expression de Clausewitz ) oblige à tous les recours possibles car une guerre est faire pour être gagnée à tout prix (Ref. Alep...). Il en résulte que l’existence même de nucléaire implique l’existence (cachée, si nécessaire) de chimique , de bactériologique, de numérique, de médiatique, de génétique, de sismique et tutti quanti. La probabilité d’un conflit augmente avec la variété et la quantité des armes disponibles. Comme au casino, de multiples tentations stratégiques annihilent l’ennui de la dissuasion.

                    Dans ces conditions, l’arme ultime pour empêcher la destruction inévitable de l’espèce humaine - inévitable dans un schéma classique - reste la tentative humaniste de renoncement. Le bellicisme ne peut plus être le mode d’emploi : il faut trouver autre chose sauf, évidemment et pourquoi pas, si on accepte le prendre le risque de destruction mentionné ci-dessus.

                     


                  • Christian Labrune Christian Labrune 9 janvier 2017 13:44

                    @NAMASTE

                    Je tiens René Girard pour un charlatan des plus fumeux. Dans les bibliothèque des petits bourgeois qui ne contiennent pas cinq cents volumes, je l’ai toujours vu en bonne place, à côté d’autres auteurs du même tonneau, et cela ne trompe pas. Un peu de sérieux !
                    Le reste de votre argumentation ne tient pas debout.
                    « Les guerres, surtout nucléaires, font plus de victimes que les militaires ».
                    Depuis Nagasaki, qui aura mis fin à un conflit mondial, combien de guerres « nucléaires » ? Pas une seule. Les Russes pas plus que les Américains, lesquels ne sont pas fous, ont très bien compris le principe de la dissuasion : ils répondraient à une attaque, mais ils ne prendraient jamais l’initiative, et ce n’est pas demain qu’ils changeront de position. La « guerre nucléaire » n’a pas encore eu lieu. Si des demeurés comme ceux qui gouvernent la Corée du nord ou l’Iran passaient à l’acte (ce qui n’est pas à exclure), ce serait horrible. En même temps, s’ils se lançaient dans une pareille aventure, ils seraient immédiatement ratatinés. Ils le savent et c’est ce qui fait qu’ils n’osent encore rien entreprendre. Cela dit, l’attaque de la Russie par les armées hitlériennes devait être une folie condamnée à l’échec pour n’importe qui disposant d’un cerveau. Cela n’aura pas empêché ces enfoirés de se lancer dans l’aventure. Les Iraniens, qui sont les derniers héritiers de l’idéologie du IIIe Reich, seraient bien capables de faire la même chose, je vous le concède, et cela devrait vous inquiéter.

                    L’existence du nucléaire n’implique nullement l’existence d’armes chimiques ou bactériologiques. En 1914-18, on n’imaginait même pas encore la possibilité technique de pouvoir réaliser un jour la bombe atomique. Cela n’aura pas empêché l’Allemand d’utiliser l’ypérite qu’on appelait le gaz moutarde. Et ils auraient aussi bien utilisé des armes biologiques si les recherches dans ce domaine s’étaient trouvées assez avancées. N’oublions pas que c’est à cette époque-là qu’on a commencé à utiliser l’aviation pour larguer des bombes. Cela ne nous étonne plus guère, nous qui sommes nés après 40, mais à l’époque, c’était particulièrement choquant, aussi choquant que l’utilisation de l’arbalète, de l’artillerie naissante ou même du long bow des Anglais dès la bataille d’Azincourt au début du XVe siècle. La possibilité de tuer à distance, anonymement, contrevenait d’une manière choquante aux règles du combat singulier qui opposait les chevaliers dans les guerres du moyen-âge. L’utilisation des drones, aujourd’hui, ressuscite ce très vieux débat.
                    Ce que vous appelez « larme ultime du renoncement » n’est pas pour demain. Les Etats-Unis, la Russie et les Européens progressent cahin-caha dans cette voie d’une réduction des arsenaux nucléaires, mais ce sont des pays hautement civilisés où le fanatisme n’a plus sa place. Avant de pouvoir généraliser cette belle ambition, il faudrait que le fanatisme ait partout disparu. On est loin d’y être !


                  • Christian Labrune Christian Labrune 8 janvier 2017 12:44

                    Dans son dernier bouquin (5), Michel Onfray nous annonce la fin de la civilisation judéo-chrétienne.

                    à l’auteur,
                    Elle aurait plutôt intérêt à s’armer par les temps qui courent, la civilisation judéo-chrétienne, si elle ne veut pas disparaître. Et elle ne disparaîtra pas !
                    Je pense à la cession de Gaza voulue dès 2005 par Sharon qui avait été un grand général et s’était mis en tête, on ne sait trop pourquoi, d’essayer la paix avec les « Palestiniens ». Deux ans plus tard, après qu’on eut déplacé quasi manu militari tous les Israéliens installés depuis des générations dans le Gush Katif, la région tombait sous l’emprise des Frères musulmans du Hamas. Etant désormais débarrassés de toute « occupation », ces cons auraient pu travailler paisiblement à développer l’économie de la bande de Gaza. Ils auront préféré canarder leurs voisins qui leur fournissaient l’eau, l’électricité et les vivres (même pendant les conflits !). Plus de dix mile roquettes en dix ans sur Sdérot, Ashkelon et les villages du Sud ! Et un objectif génocidaire sans cesser répété, avec mille tentatives atroces de mise à exécution. Si on veut avoir un des meilleurs exemples de ce que peuvent être les conséquences du pacifisme, il est là.


                    • NAMASTE 8 janvier 2017 22:01

                      @Christian Labrune

                      Les pires ennemis de notre civilisation sont peut-être des gens qui en sont issus. Ainsi, je lis que Françoise Dumont, présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, a récemment déclaré « Nous ne sommes pas intervenus sur la manifestation (Il s’agit de La Nuit du Ramadan de la mairie de Paris) car elle revêt un caractère festif… En revanche, une crèche de la Nativité c’est extrêmement marqué religieusement ».

                      Rappel : le Ramadan est l’un des 5 piliers de l’islam

                      Evidemment, lorsque des frères musulmans ou des salafistes entendent de tels propos, ils rient dans leur barbe et, entre eux, se disent que le fruit est mûr et prêt à tomber sans même qu’il soit besoin de secouer l’arbre.

                      Désolé, je ne cherche pas à me défiler mais malheureusement je ne connais pas le problème de Gaza si ce n’est au travers de propos enflammés des uns et des autres. Je suis conscient de cette lacune... 


                    • Christian Labrune Christian Labrune 9 janvier 2017 14:17

                      Les pires ennemis de notre civilisation sont peut-être des gens qui en sont issus.
                      @NAMASTE

                      Voilà un propos que je ne saurais contester ! Sur ce point, nous sommes entièrement d’accord, et l’islamo-gauchisme qu’incarne très bien une Ligue des Droits de l’Homme noyautée désormais par l’islam le plus fanatique, est devenu une véritable vérole idéologique.
                      Rachi Barnat qui publiait ces derniers jours un article sur la situation en Tunisie, proposait ce lien que je recopie, vers un article très intéressant de Gilles Kepel présentant son dernier bouquin que je viens de commander. L’universitaire ordinairement un peu distant par rapport à son sujet, cette fois, entre dans la bagarre idéologique et met les pieds dans le plat. il était temps !

                      http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.fr/2017/01/davoir-tolerer-le-wahhabisme-lislamisme.html

                      Si vous connaissez mal l’histoire d’Israël et du conflit israélo-palestinien, je vous conseille ce tout petit bouquin que j’ai lu hier avec plaisir, et qui est très instructif, pour moins de dix euros :

                      https://www.amazon.fr/Protocole-Goys-pour-Sion-non-juifs/dp/1517328934

                      Le bouquin de Thomas Küntzel, traduit en français l’an passé, est également incontournable si on veut comprendre quelque chose à l’origine du conflit :

                      https://www.amazon.fr/Djihad-haine-Juifs-terrorisme-international/dp/2356310401

                      J’espère que vous connaissez l’article de Wikipedia consacré au mufti de Jérusalem. C’est là, dans les années 30, avec cet ami des nazis, que tout commence.


                    • NAMASTE 12 janvier 2017 22:51

                      @Christian Labrune


                      Bonsoir,

                      Bien que vous me paraissiez plutôt à droite comme moi-même, il est évident que nous n’évoluons pas du tout sur la même longueur d’onde (ce qui prouve la largeur du spectre de notre couleur politique). Ainsi, vous pensez que Gandhi était un parfait crétin et vous tenez René Girard pour un charlatan des plus fumeux. J’ai dit plus haut ce que j’avais à dire au sujet de Gandhi. Si René Girard est plus connu dans les universités américaines qu’au sein des nôtres c’est qu’il parlait du message chrétien en termes qui ne plaisaient pas à l’establishment laïcard français. Il n’est pas le seul « galeux » dans ce cas ( Je pense notamment à Laborit). Malgré tout, à la mort de Girard, F. Hollande n’a pu éviter de se fendre d’un éloge en se gardant, comme d’habitude, d’utiliser des mots qui auraient pu lui écorchent la « guoule » (Obama pratique cet art avec la même dextérité. Il est dommage qu’il ait dilapidé un charisme indéniable pour perpétuer un politiquement correct exécrable). Plus haut, j’ai associé Jean-Pierre Dupuy à René Girard. Cet esprit brillant (2) n’est pas loin de penser que le problème n’est plus de se demander SI une guerre nucléaire aura lieu mais QUAND elle aura lieu (3). Les exemples que vous citez (Corée du Nord, Iran, Islamisme, Russie, Chine) n’augurent en effet rien de bon.

                      Je ne suis ni pacifiste ni antimilitariste (Ancien officier de réserve de la Marine Nationale, j’ai participé aux essais nucléaires dans le Pacifique ). A plusieurs reprises, j’ai raconté « Les cons » de Daladier à mes enfants pour qu’ils réfléchissent aux fourberies diplomatiques, au machiavélisme et à la naïveté des foules. Enfin, je suis d’accord avec le chef d’état-major des armées demandant récemment une hausse du budget de la défense jusqu’à 2% du PIB.

                      L’avènement d’armes apocalyptiques nous oblige à examiner la situation au niveau de l’espèce humaine et non plus à celui de nos prés carrés. Selon vous, l’existence du nucléaire n’implique nullement l’existence d’armes chimiques ou bactériologiques. Vous sous-estimez la créativité militaire de l’humanité. Ainsi, depuis des siècles, on a catapulté des chairs ou des corps infectés dans le camp de l’ennemi pour y amorcer des épidémies. Les Britanniques – civilisés, comme vous l’écrivez – fournirent des couvertures variolées aux Amérindiens pour les exterminer.

                      Le 27 octobre 2005, l’Express publiait un article intitulé « L’appel de huit vieux en colère ». Françoise Héritier, l’abbé Pierre, Maurice Tubiana, Jean Delumeau, Edgar Morin, Albert, Memmi, Albert Jacquart et Denis Clair en étaient les signataires. On pouvait y lire : « nous disons clairement qu’il faut renoncer au nucléaire militaire ». A n’en pas douter, Albert Camus, s’il avait encore été de ce monde, se serait joint à eux.

                      Bien entendu, pour ne pas entrer dans une réflexion qui embarrasserait ses certitudes, le vulgum pecus traite généralement ces sages de « vieux fous inconscients » et préfère, la fleur au fusil,  applaudir à des propos qualifiés de bon sens. Cependant, une longue analyse a permis à ces huit sages de crever le plafond de verre, pour employer une expression à la mode, sous lequel le commun des mortels s’est toujours cru à l’abri, bon an, mal an, de catastrophe en catastrophe. Sauf que les catastrophes à venir ne seront plus celles que nous avons connues (La quatrième guerre mondiale se règlera à coups de massues. Einstein).

                      Pour l’avoir ressassé pendant des décennies, je connais l’exposé de vos raisons sur le bout du doigt. Cependant, au terme de mes réflexions, mon point de vue – contingent et reconstructible, pour reprendre vos termes – s’est mis au diapason de celui des 8 vieux en colère mentionnés ci-dessus. Nos points de vue sur le sujet principal de cette discussion sont discontinus ce qui signifie que nous polémiquons pour le plaisir de polémiquer, sachant très bien que nous ne pouvons pas nous rabibocher.

                      Je comprends la logique de la dissuasion qui est vôtre, mais les hommes ne sont pas des machines intimement logiques et, à long terme, le facteur humain vient bousculer le bon sens de théories séculaires dont on jugeait les arguments irréfragables. 

                      Seul un pays fort, je l’admets, peut se permettre de renoncer unilatéralement à ses armes de destruction massive. Or la France n’est pas, en 2017, un pays fort. D’abord, il se tire une balle dans le pied en rejetant hargneusement ses racines. Il y a quelques jours, j’ai entendu Hugues Aufray parlant très bien de ce problème (Il ne serait pas choqué, par exemple, qu’on brodât une fleur de lys sur la bande blanche du drapeau tricolore... On peut rêver). Comme je l’ai écrit dans un autre commentaire : le fruit est mûr dirait Onfray. Autrement dit, il existe une place vacante à prendre pour un système mégalomane en quête d’expansion. Cerise sur le gâteau, notre pays manque de maturité économique (voir plus haut l’expression « inculture économique crasse » utilisée par Pierre ).

                      Cependant et Dieu merci, il existe encore de gens clairvoyants et courageux . Ainsi, Fabrice Nicolino dans le dernier Charlie Hebdo « Cette gauche qui s’est toujours couchée devant les despotes » (N° 1276 du 6 janvier 2017 ). Est-ce le frémissement d’une contre-offensive ou sont-ce les dernières cartouches d’un combat perdu ?


                    • NAMASTE 12 janvier 2017 22:56

                      @ Christian Labrune


                      (SUITE ET FIN )

                      Nous ne sommes plus au temps de « une foi, une loi, un roi » qui fit la France forte. « Le nationalisme c’est la guerre » dira Mitterrand. Peut-être avait-il raison. Personnellement, je pense qu’une nation forte c’est la paix. Une nation forte c’est d’abord une langue unique qui ne  soit pas le sabir où cherche à nous conduire vicelardement notre ministre de l’Education Nationale. Une nation forte c’est aussi une nation dont tous les citoyens souscrivent à un passage terrestre unique dans le cadre d’une laïcité stricte leur assurant une liberté de conscience totale. Enfin, une nation forte c’est l’application d’une constitution et d’une loi uniques sur tout son territoire.

                      Une nation forte aux prétentions humanistes historiques ne devrait pas craindre de renoncer unilatéralement à des armes capables de détruire l’humanité. Sa confiance en elle devrait lui permettre d’endosser une vue anthropologique de la condition humaine, ce qui la rendra encore plus forte (4). Car mieux vaut une nation patriotiquement forte sans armes nucléaires qu’une nation politiquement faiblarde avec des armes nucléaires.

                      Hélas, comme je l’ai craint plus haut, nous ne sommes pas, en 2017, au mieux de notre force...

                       

                      (1)Pour l’évêque Claude Dagens, confrère de René Girard à l’Académie française, le philosophe était un « audacieux » traité en France « comme un intrus » qui a « revalorisé la religion chrétienne en philosophie ». Le Figaro 5 novembre 2015 

                      (2)Je pense notamment à son Origine des sciences cognitives

                      (3)Jean-Pierre Dupuy : "Parce que le pire est inéluctable, on est forcé d’agir." Télérama 02/05/2009.

                      (4)Ne jamais confondre les vues opportunistes et politiques avec les vues anthropologiques. Les premières accusent en vue de gagner alors que les secondes analysent en vue de résoudre. Situation typique dans le champ de l’antiracisme. 

                      PS : OK, je vais lire les 3 ref que vous indiquez

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