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Accueil du site > Tribune Libre > Sauver le capitalisme : s’en remettre à ses seins, plutôt qu’à (...)

Sauver le capitalisme : s’en remettre à ses seins, plutôt qu’à Dieu (XXI)

Nous en sommes à la fin de la vie d'Howard Hughes, celui qui vivait reclus dans des conditions ahurissantes, comme on ne découvrira qu'à son décès. Une fin de vie marquée par des faits très étonnants. Arrivé à Las Vegas, où le désert semblait lui convenir mieux qu'Hollywood, Howard Hughes va s'inquiéter... pour sa santé. Lui qui ne supporte même plus les vêtements (il pilotera à plusieurs reprises son Constellation complètement nu !) vient d'apprendre que Richard Nixon a accepté les explosions nucléaires à deux pas de chez lui. Sa phobie des microbes inclut aussi celle des poussières : c'en est trop, il se voit automatiquement menacé par les résidus atmosphériques des bombes radioactives. Lui qui a participé aux recherches sur la miniaturisation des bombes nucléaires pour ses missiles ne supporte pas d'être ainsi soumis à leurs rejets atmosphériques. Hughes part en guerre contre Richard Nixon, contre l'Armée, qui le nourrit, pourtant, contre l'Etat... Howard se transforme en Don Quichotte anti-nucléaire, jusqu'au jour où il se retrouve seul, son Sancho Panza l'ayant quitté en route. C'est un combat qu'il perdra seul, isolé de tous, sauf de la nuée de mormons dont il s'était entourés comme aide-soignants. Le fou paranoïaque avait remis sa santé entre les mains de religieux apocalyptiques. Il en est mort.

Il est déjà loin, maintenant, le temps ou Howard Hughes faisait la une du Times, triomphant malgré son échec colossal derrière lui. Maintenant, au milieu des années soixante, l'homme qui tombait toutes les starlettes est devenu un zombie, avec lequel le gouvernement doit toujours tergiverser. Mais l'opération de la remontée du sous-marin russe avait redoré son blason, et beaucoup l'admirent à nouveau. La CIA avait alors manifestement besoin de ses compétences, et comme elle représentait un Etat dans l'Etat... Pourtant, le seul hic de cette relation idyllique (de façade, donc, avec le fameux cambriolage) avec le pouvoir sera fort particulier, c'est celui à propos des essais nucléaires, dont ce fabriquant d'armes deviendra un vif opposant pour une raison fort particulière et toute personnelle. En 1966, coup de théâtre en effet : Howard Hughes, dans un ce ces revirements dont il a le secret, vend subitement TWA pour 546 milions de dollars, et part s'installer à Las Vegas : il n'a prévenu personne de ce revirement soudain destiné à montrer à son âme damnée Maheu qu'il ne lui faisait plus confiance. Il est désormais installé au Desert Inn Hotel. A peine arrivé (il n'a prévenu personne de son déménagement) ; il apprend que le 11 juillet 1966, le Nevada va subir l'une des plus grandes explosions atomiques souterraines jamais testées, ce qui à l'art de le rendre fou de rage : l'Amérique en est toujours à vouloir remanier le monde à coup de bombes, comme celles destinées à fabriquer un nouveau canal de Panama : c'est la folle opération Plowshare.  C'est dans le même lot que se situera l'opération Gasbuggy, tout aussi irresponsable, forte cette fois de 29 kilotonnes, le 10 décembre 1967, et qui se terminera par un échec patent, du gaz hautement contaminé s'échappant du puits percé. Pour septembre et décembre 1968, l'armée prévoyait d'essayer deux bombes, l'une de 31 kilotonnes et la suivante de 30. Le 26 mai 1970, l'explosion d'une 25 ième bombe de la série culminera à 105 kilotonnes. Ce qui l'inquiête énormément, lui qui a développé une phobie maladive des microbes, parle constamment d'eau "contaminée" et de "poussières radio-actives". Il a beau être fou, sur le sujet il n'a pas totalement tort. Le passionnant livre de Michael Drosnin, le seul à avoir montré avec précision les derniers jours de Hughes..... nous donne le détail de ses préoccupations de l'époque, celles d'un homme complètement perdu face à ses propres peurs :

"Howard Hughes n'était plus la force invisible la plus puissante de son propre empire. La bombe l'avait supplanté. La fission atomique - le comble de la puissance que rien ne peut maîtriser représentait le danger suprême pour quelqu'un comme Hughes, avait un besoin primordial de tout maîtriser. Il ferait arrêter à tout prix ce qu'il appelait « le bombardement ». Cela devint désormais sa principale obsession. Il interviendrait à tous les niveaux du gouvernement et s'il le fallait jusqu'à la Maison Blanche, offrant des pots-de-vin aux présidents et aux candidats à la présidence, prêt à acheter le gouvernement des États-Unis tout entier pour conjurer le désastre. Hughes avait enfin découvert une menace à la hauteur de sa vie. Il avait passé des années à la recherche d'un danger pour justifler sa peur. Il était passé des germes et des Noirs à l'eau polluée et sa paranoïa était si bien réglée qu'elle se brancha sans mal sur le grand fléau de notre époque. Avec dix ans d'avance sur le reste du pays, il se rendit compte de l'incommensurable danger de la puissance nucléaire et, dans sa solitude, en ressentit une terreur mortelle". Des noirs, vous avez bien lu, car Hughes était devenu raciste, et les terribles émeutes de Watts, à Los Angeles, l'avaient persuadé qu'ils viendraient saccager ses chères usines. Effrayé, il avait fait appel au seul qu'on lui avait recommandé comme "intermèdiaire" : Sammy Davis Junior, l'ami des stars d'Hollywood... Et de la mafia, qu'il paiera pendant des années grassement en se sentant ainsi protégé d'une menace inexistante. Contre l'atome, il n'avait en revanche pas de solution...

"Il n'avait aucun moyen de s'en protéger. Et même, les explosions nucléaires étaient les seuls événements du monde extérieur qui l'atteignaient réellement dans sa personne. Son plancher vibrait au neuvième étage, l'immeuble entier en était ébranlé, dans le bureau de ses assistants, le lustre oscillait comme un balancier, les vitres noircies de sa chambre obscure cliquetaient et les ondes de choc qui faisaient trembler son lit lui glaçaient le sang. Tout le reste n'était en fin de compte qu'une émission télévisée, comparé au danger qui s'imposait tangiblement à lui jusque dans sa réclusion. "Quand nous sommes venus nous installer ici, si vous vous en souvenez, j'avais d'abord hésité entre cette région et une autre, écrivit Hughes, rappelant à Maheu qu'il avait failli choisir les Bahamas. Or je me suis finalement décidé pour celle-ci, aussi bizarre que cela puisse paraître, pour échapper aux ouragans. Je vous assure bien que ce n'est pas pour venir subir à la place des tremblements de terre fabriqués par des crétins irresponsables".

"Il y avait plus menaçant encore. L'ennemi silencieux, invisible et intangible - les radiations atomiques. Ce n'était qu'une forme particulière de contamination, certes, mais d'autant plus terrifiante que, comme les bactéries qu'il redoutait tant, elles étaient invisibles. Et il n'existait aucun moyen de garder à distance les rayons mortels, aucun "isolement" possible pour se protéger de la contagion. Les Kleenex et les serviettes en papier pouvaient le préserver des germes. La réclusion solitaire, les gardiens armés et ses loyaux serviteurs mormons pouvaient le défendre contre les êtres humains. Mais rien ne pouvait le mettre à l'abri des radiations. Radiations qui, il en avait la certitude, s'infiltraient dans le sous-sol de Las Vegas, empoisonnant la terre et polluant l'eau dont la pureté l'obsédait tellement. L'opération dans sa totalité me donne envie de vomir, écrivit Hughes. Jamais je n'arriverai à comprendre comment Laxatl a pu permettre à ces salopards de ravager ainsi des kilomètres et des kilomètres de ces magnifiques terres vierges du Nevada désormais empoisonnées et contaminées pour toujours". En fait Hughes, souligne l'auteur, n'était pas contre la bombe atomique en elle-même : ce qu'il souhaitait, c'est qu'on l'expérimente plus loin de chez lui, tout simplement. Mais il avait perçu déjà pas mal de chose, pourtant... Car son armada "d'experts" dépêchés pour espionner toute la régionl'avait averti d'autres dangers possibles. Mêlé aux affaires de la CIA, il se doute bien de ce qui se passe dans le secteur.

Pour Hughes, terrorisé, c'est en effet la pire des menaces  : "J'affirme que Las Vegas n'a plus besoin pour assurer sa survie d'avaler avec le sourire des déchets radioactifs plus horribles que les excréments humains." Plus horrible que les excréments humains. Pour un homme fixé au stade anal et affecté d'une constipation chronique, c'était la pire des comparaisons possibles" précise l'auteur ; qui décrit un Hughes qui ne va plus jurer que par l'annonce de l'arrivée de la fin du monde : <"Même avant qu'on eût annoncé l'expérience qui le paniquait, Hughes avait eu des prémonitions d'Apocalypse. Un mois plus tôt, cinq mille moutons avaient péri dans l'Utah à la suite d'une erreur commise dans une expérience de guerre biologique. Le reclus, affolé, s'était immédiatement identifié avec le troupeau sacrifié. Il voyait dans le massacre un présage funeste, le signe clair et net qu'il était en danger lui aussi".  Tiens donc, lui qui travaillait la main dans la main avec le FBI et la CIA avait appris ce que les américains ignoreront pendant des années ! Sur la question, il était étrangement lucide en effet : « Je suis sûr qu'il y a bien un expert quelque part pour avoir décrété que l'expérience de l'Utah ne présentait absolument aucun danger, écrivit-il. Mais cela n'avance guère les pauvres moutons étendus morts dans les prés. » Le funeste présage des moutons s'étant réalisé, le prophète de l'Apocalypse, sûr de la justesse de ses visions, imaginait des scènes d'avenir effrayantes « Un jour, écrivit-il, des guides conduiront des touristes à Reno et devant le site expérimental, le guide expliquera "Et sur votre droite vous apercevez l'horreur et l'infamie de la zone irradiée et polluée, épouvantable tombeau de déchets atomiques dont les touristes n'ont pas le droit d'approcher de peur qu'un enfant n'échappe à la surveillance de ses parents et ne pénètre dans le secteur contaminé. "Rome est fière de montrer ses champs de bataille historiques, mais pareille souillure sur la terre qu'a créée Dieu est une si atroce tragédie que nul ne la montre du doigt, nul ne s'en vante, un seul mot convient pour la désigner : Honte." Une Apocalypse dont il était devenu chaud partisan, pour une raison simple : tous les infirmiers qui s'occupaient de lui étaient des Mormons, pour qui il représentait le "client" parfait : givré et fortuné, il y avait une manne à essorer. Certains de ces mormons avaient même été recrutés par la CIA pour participer à des expériences douteuses.

Il écrira au président (Nixon) et aux députés et sénateurs pour leur demander de surseoir aux explosions, via bien entendu Meier, dont la conversion rapide aux thèses écologiques ne semblaient avoir été décidés que pour ça (?), mais il sera forcé de reconnaître que sur ce point il jouait perdu d'avance. Il gagnera néanmoins sur un autre plan, car le pauvre Howard n'en n'avait pas fini de ses déboires avec l'armée. Alors qu'il s'apprêtait à fuir Las Vegas pour rejoindre les Bahamas, dans un de ces revirements express supplémentaires, un flash d'information sur un chaîne de télèvision lui apprend le 7 août 1970 que l'armée américaine n'a rien trouvé de mieux que de lui pourrir ses chères îles. Elle vient effet de constater que les bonbonnes contenant les gaz innervants qui viennent d'être utilisées au Viet-Nam commencent à fuir, et à décidé d'aller les immerger....aux Bahamas, justement ! 12 500 roquettes et 66 tonnes de gaz létal doivent être balancés en pleine mer : un train est déjà en marche pour conduire tout ça en Caroline du Nord et les images ne sont pas rassurantes : tout le monde porte un masque à gaz sur les vues des actualités.  Hughes explose alors de rage. Il envoie un de ses sbires à la Maison Blanche, lesté de 100 000 dollars en billets pour le président Nixon "pour ses besoins personnels" spécifie la note qu'il y attache. Comme endroit où déposer le gaz, il propose... Le Pôle Nord. Finalement, la Marine décida de les immerger dans l'Atlantique, mais il semble que les suppliques de Hughes n'aient eu aucune importance sur la décision. Mais lui n'a plus la force de recommencer. C'était une pratique courante dans la Navy. En 1958 le SS William Ralston rempli de 301 000 bombes au gaz moutarde avait été envoyé par le fond juste devant San Fransico même !

Meier devint plus tard conseiller spécial sur les affaires de l'environnement du sénateur Mike Gravel, fera un lobbying sur la prévention de la propagation de l'énergie nucléaire aux Etats-Unis, largement payé par les fonds d'Howard Hughes. Hughes était en effet depuis arrivé sans prévenir à Las Vegas, vivant au départ à un étage d'hôtel, puis en rachetant tout l'hôtel, où il finira ses jours (ou presque) : on le retrouvera (dans un autre, au Mexique) avec les cheveux très longs et une barbe toute aussi longue, les ongles d'une longueur incroyable, jamais coupés depuis des mois, ayant l'aspect d'un complet... SDF, lui, l'un des hommes les plus riches du monde.  Sa voix, enregistrée lors d'une communication et audible dans l'un des derniers épisodes présentés ici à la fin du texte, est celle d'un vieillard bien plus âgé qu'il ne l'était. Il meurt à 70 ans, officiellement d'une embolie artérielle et de désordres rénaux. A l'autopsie, on découvre des aiguilles plantées partout dans les bras, résultats de la casse de ses seringues de verre dont il se servait pour s'injecter la drogue, pour faire cesser d'autres douleurs, ses terribles douleurs cérébrales qui l'avaient rendu fou. L'homme dont le père avait fait fortune avec l'invention du trépan aurait dû être... trépanné (une des techniques en vigueur à l'époque).
 
A sa mort, son plus proche associé, John Meier fuira au Canada. Des années après, il nous en apprendra un peu plus sur ses relations avec son patron fou et avec Nixon, présenté dans toutes les biographies comme l'un des présidents US parmi les plus vénaux ayant existé.. "le centre de l'histoire de Meier est, bien sûr, son association avec le milliardaire excentrique Hughes, pour l'empire dont l'activité a commencé à travailler en 1959 en Californie. De 1966 à 1970, il a été l'assistant le plus fiable de Hughes, en aidant le magnat à haïr le nucléaire avec sa campagne de dénigrement contre la Commission américaine de l'Energie Atomique. Dans un hôtel de Miami en mars 1969, quelques mois après l'inauguration de Nixon, Meier dit qu'il a vu le pot de vin 1 million de dollars emballés dans une mallette avec à l'intérieur des billets recomptés par le banquier et ami du président, Bebe ReBozo." (c'était 100 000 en fait de dollars !). Rebozo l'ami très proche de Nixon, l'ami de plus de 40 ans, qui l'avait amené... à Kay Biscane."Rebozo avait rencontré la première fois Nixon en 1950 par l'intermédiaire du représentante de l'agence de Floride, George Smathers. Smathers avait recommandé Key Biscayne en tant que destination de vacances à Nixon, qui y a finalement établi une résidence qui a été surnommé le "la Maison Blanche de Floride" par les journalistes. Alors que Nixon était en vacances à Key Biscayne, Smathers a entraîné Rebozo à la pêche en haute mer avec Nixon. Rebozo et Nixon ont ensuite commencé une amitié qui perdure depuis 44 ans". Mathers, que Kennedy avait choisi au départ comme colistier à la place de Johnson !
 
George Smathers, très proche des Kennedys et qui reste lui aussi un autre beau mystère. Lui aussi anticommuniste forcené : "Smathers s'intéressa de près aux événements à Cuba. Il a soutenu l'Alliance pour le Progrès, un programme de gouvernement qui a dépensé des milliards de dollars dans une tentative d'obtenir des gouvernements pro-américains en Amérique latine. Smathers a été l'un des premiers à avertir des dangers posés par Fidel Castro. Il a une fois dit au New York Times que « nous avons une morale ainsi que la responsabilité légale de poursuivre une politique qui mènera à la chute de Castro. ". En résumé, Smathers était impliqué dans les tentatives d'assassinats... payées pour la plupart par Howard Hughes. Son associé Grant Stockdale avait eu de drôles de phrases à propos des Kennedy.  "Le 26 Novembre (1962), Grant Stockdale s'est rendu à Washington et a parlé avec Robert Kennedy et Edward Kennedy. À son retour Stockdale a dit plusieurs de ses amis que « le monde allait bientôt s'arrêter" Le 1er Décembre, il a parlé à son avocat, William S. Frates, qui plus tard s'est souvenu : « .. Il a commencé à parler, ça n'avait pas beaucoup de sens, il a dit quelque chose sur "ces gars-là", "essayant de l'assassiner." Stockdale mourra le 2 décembre 1963 en tombant (à moins d'avoir été poussé) de son bureau, situé au 13 étage du Dupont Building à Miami. Kennedy avait été tué à Dallas le 22 novembre 1963. Plusieurs secrétaires de Smathers mourront de façon inexpliquée... la première étant Nancy Carole Tyler, qui se tuera lors d'un crash aérien le 10 mai 1965, la seconde étant.... Mary Jo Kopechne ! Smathers, un élément vital pour le lobby militaro-industriel : "dans son livre, "Testing the Limits : George Armistead Smathers and Cold War America" (1999), Brian Lewis Crispell décrit Smathers comme étant un « guerrier par excellence qui a souscrit pleinement à la nécessité du confinement, et de la théorie des dominos, ainsi que les hypothèses concernant la nature monolithique du communisme. Ces croyances ont été pleinement effectives à travers son intérêt pour l'Amérique latine et son soutien assidu de la guerre du Vietnam. "
 
Smathers, personnage trouble qui allait de Kennedy à Johnson, détenait en effet pas mal de clés ! Selon Meier, cette amitié reposait aussi sur la gestion de comptes bancaires douteux, alimentés en grande partie par Howard Hughes. Un lien qui expliquerait selon lui... le Watergate : "Meier pense que l'argent faisait partie d'un accord par lequel Hughes avait reçu du Civil Aeronautics Board l'autorisation d'acheter Air West. La peur de Nixon que l'Internal Revenue Service aurait découvrir le pot de vin dans les documents détenus par les démocrates a conduit à l'effraction du Watergate, selon Meier. La détérioration mentale de Hughes, sa dépendance de drogue et de son « rachat » par l'industriel milliardaire Daniel Ludwig ont mis fin à l'association de Meier avec l'homme." On croit l'histoire complètement finie, avec le décès d'Howard Hughes. Détrompez vous. Impossible, avec lui.
 
Car le "1er janvier 1976, Meier a été escorté jusqu'à une petite île au large des côtes de Cuba ou on lui a montré les restes congelés de Hughes dans une chambre de cryogénisation prêts à être décongelés dès la science en aura la capacité. Meier avait acheté la chambre pour Hughes en Allemagne, cinq ans auparavant". Hughes, lui aussi, avait succombé, mais à la mode des années 70, celle de l'espoir de revivre un jour ! Ses infirmiers mormons y avaient-ils été pour quelque chose ? Très certainement : chez eux, à Salt Lake City, il y a peu de temps, on pouvait assister dans le documentaire "cadavres exquis" de 2009, à des essais de momification, "seulement sur des animaux" disent-ils. Hughes, devenu Hibernatus ? Les propos de Meier étaient-ils plausibles ? Oui, car la fortune de Hughes et son obsession corporelle y conduisaient directement. La presse scientifique, dans les années 60, avait regorgé d'articles sur la question. Dans l'incontournable Popular Mechanics, on avait même eu droit à plusieurs pages sur le roi de la théorie. En France c'était dans le numéro 260 de Mécanique Populaire, sa version française, sorti en janvier 1968, avec les projets d'Ed Hope et Robert Ettinger, montrant leurs containers à corps congelés. Ettinger, pape de la conservation des corps, qui avait écrit "The Prospect Of Immortality" en 1962. Ettinger, qui pensait aussi résoudre le problème de la surpopulation, en congelant ceux qui voudraient bien laisser de la place aux autres. Hughes avait longtemps vécu en mort vivant me direz-vous. Un projet suffisamment fou pour avoir séduit Howard Hughes, pourtant annoncé officiellement comme enterré au Gleenwod Cemetery, dans le comté d'Harris County de Houston... Sa dernière compagne, Jean Peters, (à noter dans la liste... Zizi Jeanmaire !) y avait déposé des fleurs pendant des mois, raconte-t-on, malgré en avoir divorcé en 1971. Aujourd'hui c'est la sociét Alcor qui perpétue le mythe de la cryogénisation, entretenu par un autre millardaire, québécois Robert Miller,Président et fondateur de Future Electronics. Le gag, chez lui, c'est qu'il existe une assurance séparée pour le corps et le cerveau !
 
Epilogue : la congélation n'est pas une certitude de revivre un jour, non pas pour les avancées technologiques du futur, mais tout simplement pour de basses considérations techniques actuelles. "En 1979, neuf corps stockés dans une installation en Californie se sont décongelés lorsque la société responsable s'est retrouvée à court de fonds. Après 24 ans dans un congélateur dans la cave de leur maison de Pays de la Loire, un couple de Français à commencé à se décomposer quand le moteur du réfrigérateur est tombé en panne". La société californienne était celle de Robert Nelson, disciple d'Ettinger. Une vie suspendue aux aléas de l'allimentation électrique, on peut le concevoir, l'hiver en particulier, ça demeure risqué comme immortalité. Un au-delà, beaucoup plus difficilement atteignable car.. finalement, partir, c'est pourrir un peu. 
 
 
 
 
 
L'homme reste mystérieux, et tout ce qu'il a touché ou aurait aussi. Début juin 2010, effervescence chez Christie's : on annonce y vendre une montre estimée à 254 500 dollars : une Patek de 1949, dorée à 18 carats, numérotée 1643. "La montre d'Howard Hughes", annonce fièrement la salle de vente. Une appellation fortement décriée par certains. Elle aurait appartenu à Don Woolbright, à qui Hughes aurait offert sa montre. Or Hughes, de toute sa vie avait eu l'habitude de ne jamais avoir d'argent sur lui (le propre des gens riches ?) et de n'avoir jamais porté de montre ! Un passionné de montres de luxe italien révélera que sur le bracelet et sa boucle ardillon, le nom Patek était orné d'un prénom ("Phillipe") comportant deux "L"... on était en présence d'un faux évident et grossier. Christie's, note the Howard Hughes blog, avait aussi oublié autre chose : de mentionner qui était Don Woolbright. "Non mentionné dans le rapport du Christie est que Woolbright est plus connu chez les connaisseurs de Hughes comme l'un des deux hommes qui était prétendument entré en possession de documents secrets volés au cours du célèbre cambriolage, en 1974, des bureaux de Hughes à 7000 Saint-Romaine à Hollywood, en Californie. Woolbright était un arnaqueur et un petit voleur de la rue de St. Louis qui, avec l'acteur Leo Gordon, a essayé de revendre les documents. Après que les premières tentatives pour fourguer les documents aient échoué, Gordon a "allumé" Woolbright et a travaillé avec les autorités à mettre en prison son ancien partenaire dans le crime. Woolbright a finalement été jugé pour possession de documents secrets, mais n'a jamais été condamné". Même son de cloche à peu près ici : "dans "Howard Hugues : His Life and Madness", Donald L. Bartlett & James B. Steele confirment les deux douzaines d’arrestations, en y ajoutant cambriolages et contrefaçons. Lors du déménagement de Donald Woolbright en Californie (1971), selon ces biographes, la police de Saint-Louis (ville dont il était natif) avait prévenu celle de Los Angeles pour lui faire part de ses antécédents comme « escroc et voleur ». Par la suite, Howard Hugues interviendra en personne auprès des autorités américaines pour « blanchir » Donald Woolbright – qui était son exécuteur des basses oeuvres – dans un certain nombre d'affaires sulfureuses..."

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6 réactions à cet article    


  • morice morice 10 mars 2012 15:28

    allez nous parler de vos actualités vues en deux secondes, voulez-vous, le Lg là... comme celle consistant à mettre en titre une CONDAMNATION alors que ça n’en est pas une. Mentir aux gens à ce point, c’est faire de la propagande, et rien d’autre. Bref, avec votre insondable bêtise, vous desservez votre propre propos.



    • morice morice 10 mars 2012 18:19

      « La propagande pour la liberté est donc pour vous du terrorisme...  »


      si Meyssan évoque le mot Liberté, sachez bien que ça signifie dictature.

      Votre gugusse a trahi tous les siens et vous l’érigez en MODELE à suivre.

      Tous les informaticiens ont toujours su que Limewire servait d’autres intérêts que ceux qu’il affichait : or il en était à la base.

      Votre crétin a alimenté pendant des années les bases du FBI... parlez donc d’un modèle !!! 

      votre lecture des FAITS est essentiellement SUPERFICIELLE, et cet exemple le prouve avec éclat : vous n’avez pas deux sous de jugeote et tombez dans tous les panneaux !

      • Pyrathome Pyrathome 10 mars 2012 19:26

        Le FBI fait semblant d’arrêter sa « taupe »....

        http://www.francetv.fr/info/anonymous-coup-de-filet-international-chez-les-hackers_69567.html

        Allez hop, au congélateur , comme Hughes, ah ah ah !!


        • morice morice 11 mars 2012 00:26

          En bon hacker, « Sabu » est prudent et se cache derrière de fausses identités numériques. Une nuit pourtant, il se connecte sur internet sans être protégé. Il est aussitôt repéré. Le FBI le surveille. Début juin, son identité est publiée en ligne. Aussitôt, le FBI passe à l’action.


          un sommet de conneries ça !!! impossible à croire. En prime ; les doutes existent sur le cryptage du système classique du proxy Tor : résultat, personne n’est à l’abri, « protégé » ou non !!!

          pas un pour préciser qu’il était derrière Limewire, qui a servi au FBI pour faire tranquillement sa liste de hackers....

          bref qu’ils essaient de nous vendre pareil connard, tiens : on est pas prêt d’y croire !!!

          • Belarkan 11 mars 2012 15:24

            Bonjour Morice,

            [quote]A l’autopsie, on découvre des aiguilles plantées partout dans les bras, résultats de la casse de ses seringues de verre dont il se servait pour s’injecter la drogue, pour faire cesser d’autres douleurs, ses terribles douleurs cérébrales qui l’avaient rendu fou.[/quote]

            Comme vous m’avez fait m’interesser au personnage, je suis tombé sur ce document, selon lequel le crash de 1946 (auquel il survécu par miracle) soit la vrai cause de ses problèmes psychiatriques (en tant qu"élément déclencheur et renforçant) puisqu’à partir de cette date il sera sous anti-douleurs en permanence, et que la médecine de l’époque ne permettait pas de le traiter correctement.

            Selon ce document c’est plutot le fait qu’il ai survécu 30 ans au crash qui serait étonnant.

             

            http://pain-topics.org/pdf/HowardHughesPseudoaddict.pdf

             

             

             


            • morice morice 11 mars 2012 22:24

              excellent document en effet !!! 


              si l’autopsie a eu lieu, la thèse du caisson est intenable en effet. A moins qu’on l’ait persuadé que seul le cerveau comptait, ce qui avait été dit également à l’époque des premières expériences de cryogénisation.

              la découverte essentielle de celle-ci est l’absence d’une des deux artères vertébrales, provoquant obligatoirement des maux de tête qui ne peuvent donc pas être imputés à ses multiples fractures.

              selon l’auteur, malgré avoir vécu 30 ans avec ses douleurs terribles, l’homme avait encore tout son esprit, et seulement donc des tocs, qui parfois l’envahissaient mais sans altérer pour autant son esprit et sa réflexion : au final, il révèle une Hughes extrêmement endurant !!!

              ps ; la date donnée du voyage de Meier est 1er janvier 1977 et non 1976.

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