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Accueil du site > Tribune Libre > Seuls des hommes nouveaux pourront générer le sursaut nécessaire

Seuls des hommes nouveaux pourront générer le sursaut nécessaire

La transformation de la France suppose une compréhension profonde et intime de la mondialisation en cours

Il y a un peu plus de deux ans, je publiais un article « Non, le futur n’est pas la reproduction du passé en pire  » qui en appelait, quelques mois avant l’élection présidentielle, à la prise de conscience que notre futur en France était largement entre nos mains.

L’essentiel de mon propos était de m’attaquer d’abord au mot même de crise, qui masquait le fait que ce que nous vivions était un processus de transformation, et qu’il était illusoire et dangereux de croire qu’il serait transitoire, et qu’il était possible de revenir à un passé, largement d’ailleurs enjolivé et réinventé.

Cette passage à ce que j’appelle le Neuromonde, repose sur trois moteurs qui se complètent et se renforcent :

- Les niveaux et le mode de vie convergent entre tous les pays,

- Le système économique et industriel passe de la juxtaposition d’entreprises et d’usines, à un réseau global et de plus en plus complexe,

- L’humanité passe d’une juxtaposition d’individus et d’appartenances, à, elle-aussi, un réseau global et de plus en plus complexe

Dès lors raisonner à partir des anciennes logiques, ou attendre que tout se règle de soi-même sont toutes deux dangereuses, ce d’autant plus que de nouveaux défis apparaissent :

- Quelle est la place d’un individu et quelle sera sa liberté dans un monde de réseaux ?

- Comment ne pas remplacer les inégalités entre pays, par des inégalités pires à l’intérieur de chaque pays ?

- Comment ne pas accélérer la consommation de notre planète ?

- Et enfin, quelles structures politiques pour ce Neuromonde ?

Je terminais mon article par un appel à la compréhension que ce Neuromonde était certes nouveau et incertain, mais qu’il était porteur de nouvelles richesses, et qu’il était de la responsabilité des politiques, et singulièrement de ceux qui voulaient devenir Président, d’expliquer que la France, forte de son passé et de tout son capital accumulé, avait les ressources de faire face à ce défi, ce sous deux conditions :

- Avoir confiance en un futur meilleur et mobilisateur,

- Développer une politique de solidarité pour que ce ne soit pas les plus faibles qui pâtissent des changements en cours

Qu’en est-il donc plus de deux plus tard ?

Malheureusement peu de chemin a été parcouru, et l’élection présidentielle française de 2012 n’a pas été – c’est un euphémisme… - l’occasion de cette prise de conscience.

Le seul progrès que je vois, et il est essentiel, est que tout un chacun comprend de plus en plus que la crise n’est pas un phénomène transitoire, mais bel et bien une transformation.

Par contre, je vois peu de responsables capables de se projeter en exprimant une vision et en étant des catalyseurs de confiance. Pourtant comment croire que tout un chacun se mobilisera, s’il continue de penser que les sacrifices d’aujourd’hui ne conduiront qu’à un futur pire que le présent ?

De même, les égoïsmes sont aussi largement omniprésents, chacun se crispe sur ses acquis, et ceux qui sont en situation de le faire, cherchent le plus souvent à accroître puissance et avantages.

Peu de raison apparemment d’être optimiste.

Mais cette étape était probablement encore nécessaire, et la France semble d’être enfin en train de se réveiller. Il est temps, et il devient urgent de sortir de notre dépression collective.

Il est temps aussi que nous apprenions à arrêter de gaspiller les ressources qui sont les nôtres :

- Nous ne devons plus continuer à accepter d’avoir des structures politiques et administratives qui se chevauchent, se bloquent mutuellement, et in fine, détruisent de la valeur en augmentant sans cesse les prélèvements publics sans contrepartie réelle,

- Nous devons réapprendre à élaborer des solutions plus spartiates et plus économiques, car nous n’avons plus les moyens de dépenser inutilement

Croire que ce sursaut viendra des hommes politiques actuels, ce quel que soit leur bord politique, est illusoire. Ils sont trop issus du système actuel, ont une trop faible compréhension et pratique de la dimension mondiale de la transformation, et finalement trop à perdre, eux-mêmes, pour cela.

Seuls des hommes nouveaux peuvent et pourront générer ce sursaut. C’est donc de ce côté qu’il faut maintenant tourner ses regards, et commencer à agir. 

À chacun de se lever. Nous sommes tous des citoyens, et la France sera ce que nous en ferons.


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30 réactions à cet article    


  • soi même 27 janvier 2014 11:03

    Vous posez des questions vitales, je vous donne un lien, certes, c’est point de vue. tous ne pourront pas être d’accort. L’alternative proposer et issue d’un cadre précis, qui demande une adaptation à notre pays. Y adhérer sans réflexion n’est pas mon plus le but.
    Le but est de comprendre, il y a déjà des alternatives possibles, et c’est le pas vers, cette alternative qui est le plus difficile.
    Pour certain, c’est le même effet, que d’être à 10000 mètres et de sauté dans le vide, sauté dans l’inconnue !

    http://globenet3.org/

    http://globenet3.org/about_french.shtml


    • soi même 27 janvier 2014 12:55

      e vous remercie de replacer la devise National au centre du débat !

      pour la comprendre véritablement, il faut abandonné l’idée ce c’est État qui gère tous, c’est a dire nos choix de pensé, l’organisation social, et les choix économiques !

      Comme certains l’on remarquer, ce que cette crise met en évidence, c’est que l’État à garder sous un aspect démocratique, un état monarchique qui peut se résumer dans cette phase de Louis XIV : L’État , c’est Moi .

      C’est a dire tant que l’État avait assujettie l’économie par son pouvoir régulateur et de contrôle, cela était encore surportable pour beaucoup et même cela était vue comme salutaire que l’Etat se mêle de tous education, santé répartition des richesse par l’impot , arbitrage des conflit sociaux, etc.

      Au fond retrouver, l’idéal de l’État de Saint Louis qui sous le grand chêne exerçait sa sagesse !

      saut que cette sagesse, n’existe plus, et il y a plus cette possibilité de l’exercé, pour des raisons simples et évidentes.
      Les êtres humains ont évoluer entre temps et aspire à leur autonomies de leurs choix et se résume, moi je pense que !

      L’autre fait, c’est l’alliance et l’imbrication du monde politique et du monde de l’économie, au point, es que c’est par choix politique que cette décision est prise où c’est le monde de la finance qui s’initie dans une décision politique pour orienté le choix économie en leurs faveurs ?

      Le troisième point, c’est l’État lui même, qui n’est plus claire dans ces choix, et passe la plus grande partie de son activité, à travers diverse décrets, ordonnances, lois, à se renforcer, à ce carapace, pour évité toutes vélites de le contesté dans ces choix, où l’on voit bien que cette élite républicaine retrouve les mêmes travers que la noblesse, garder à tous prit leurs privilèges Républicain, envers et contre tous.
      On perçois bien que cette élite, a plus que des lien tenus avec la réalité du pays !

      Et pourquoi somme nous arrivé là, une des causses, et que l’État ne peut plus remplir le rôle du pouvoir absolue centralisateur de la nation.

      L’autre causse, et le refus de voir que l’économie est autonome des prérogative de l’État, et travers la finance se manifeste un pouvoir que l’État ne maîtrise plus et ne pourra plus maîtrisé !

      Et la troisième cause, celle la plus ignorer, la plus combattue aussi aussi bien par l’État politique et l’État Économique, c’est la Société Civile et sa force à devenir autonome sur les grands choix sociétal spirituel, éducation, artistique, santé, écologie, etc.

      Car si vous analyser bien les rapports de force qui sont à l’œuvre aujourd’hui, vous pouvez déceler, que tous aspirations populaires à faire des choix, aussi bien qui sont d’ordre de la spiritualité, de l’éducation, de la santé, et des préoccupations sociétales sont régulièrement combattue par l’État avec un rythme qui oscille entre la tolérance et l’intolérance entre la droite qui est plus tôt tolérante et la gauche qui est plus tôt pour l’interdiction.
      elles sont d’autant plus combattue ses aspirations populaires, par l’autre pôle, le monde économique ( le monde de la finance) qu’il voit d’un très mauvais œil que les aspirations populaires puissent leurs échapper, en s’organisent des structures autonomes qui de dépendrait pas de leurs choix économiques.

      Donc on sait très bien que derrière le grand credo du libéralisme, moins d’état, ce cache les aspirations les plus profonde de l’égoïsme, de l’exploitation humaine,et de faire porté les inconvénients de leurs synthèses financier par la communauté humaine.

      Et c’est là en réalité intervient toute la richesse de notre devise pour solutionner nos maux. Qui bien entendue de peut que partir que par la confluence des différents parties, l’État ( le Mode politique) l’Économie ( les décideurs, les entreprise, le monde du travail ) et de nous ( la Société Civile, les organisations représentatives, les syndicats, les associations )
      ce qui donne comme schémas de répartition des pouvoirs des sphères des influences qui s’auto-contrôles et qui interagie.

      Cela donne comme hypothèse possible :

      Liberté = Société Civile

      .
      Égalité = le Mode politique
      .

      Fraternité = Le monde de l’économie
      .

      Quoi en dise tous ceux qui vont ne contredire, c’est la seul est unique possibilité de s’en sortir par le haut.
      Que certain privilégie la voie de Gauche et d’autre la voie de Droite, je ne leurs en veux pas, mais, il faut bien comprendre que si il y a pas une auto régulation des différents pouvoirs qui établisse équilibre et que l’on choisie, exclusivement une orientation politique, on arrivera forcement après l’enthousiasme d’avoir eu gains de causse aux contraire de ceux l’on aspirait.
      A une sclérose du pouvoir et à la mort pur est simple de la Démocratie, comme il semble se produire depuis plusieurs années non pas seulement en France, mais bien à travers tous les pays du Monde.

      Celui qui dira, je ne peux pas, c’est qu’il ne veut pas !

      On est trop habituer à se faire paternalisè par les jeux des pouvoirs car l’on pense que l’on pourra toujours récurer les fruits de notre espérance, les temps sont dur, les fruits, se sont les fruits de la désolation que nous offres tous les jours.

      Vous n’êtes pas encore convaincus de la force de dire non, nous pouvons faire autrement !

      Et pourtant, il est important de comprendre sa force pour entrevoir la métamorphose possible qui s’offre à nous de faire autrement.

      En aucun cas, cette proposition est un Paradis Terrestre , c’est simplement un processus dynamique vivant qui demande toute notre vigilance, toute sagacité à géré les paradoxes des jeux de pouvoir !



      • soi même 27 janvier 2014 12:43

        @ Gavroche et alors pensé vous que seul le conflit révolutionnaire va régler cela.
        Les marchand d’armes doivent se frotter les mains à tes argumentations, car ils leurs est facile par hypothèque d’encouragé le grand soir.
         Et après grand nigaud, tu seras fièro comme Harpagon d’avoir contribuer à un pouvoir Stalinien.
        Car la finalité c’est que l’on arrive toujours à cela avec les grands soir !


      • Gavroche Gavroche 27 janvier 2014 12:57

        Je ne propose pas la révolution, je fais juste remarquer à l’auteur que la moitié des richesses mondiales sont détenues par 1% de la population (en citant l’excellent article de Karol) et que c’est un problème qu’il n’aborde pas dans son propos ni dans ces propositions.


      • soi même 27 janvier 2014 13:19

        Et bien je suis content de te l’entendre dire.
        C’est simple à règle, c’est une opération comptable et législatif qui réglera le problème.
        Supprimer à l’argent le droit de sa spéculation, qui veut dire accepte que l’argent bloqué sur les comptes meurt !

         


      • Robert Branche Robert Branche 27 janvier 2014 15:30

        @Gavroche Oui je n’ai pas pu parler de tout et tel n’était pas mon propos.

        Oui, le fait que 1% détiennent autant des richesses mondiales est un problème, et le fait que ceci se concentre de plus et en plus accroît la portée de votre remarque.
        C’est ce que je voulais dire dans mon article, en disant qu’il fallait veiller à ce qu’aux inégalités entre pays ne se substitue des inégalités à l’intérieur des pays. C’est aussi pourquoi j’en appelais à une solidarité en faveur des plus démunis.

      • Gavroche Gavroche 27 janvier 2014 15:53

        Dont acte.


      • julius 1ER 27 janvier 2014 12:26

        @ l’auteur

        article fleurant l’angélisme, tout le monde il est beau il est gentil, sortant tout droit d’une revue « new age »....
        vous dites« - Nous devons réapprendre à élaborer des solutions plus spartiates et plus économiques, car nous n’avons plus les moyens de dépenser inutilement »
        alors là c’est le comble de la duplicité et de l’ignorance et je suis gentil de ne pas employer le terme de crétinisme .
        Comment je dois comprendre le fait que la BCE a refinancé les banques à hauteur de 1600 milliards à un taux de 0,01% et nous CAD l’état devons payer bon an mal an tes taux d’intérêts de 5%( certains promettent 7% dans les années à venir) l’Etat Grec en paye jusqu’à 9%, si ce n’est pas de l’assassinat politique et économique, c’est que je ne comprends plus rien aux chiffres, alors votre article prônant la résignation et la continuation des politiques mises en oeuvre, très peu pour moi..............

        • Robert Branche Robert Branche 27 janvier 2014 15:35

          Mon article ne prône certainement pas la résignation, et le fait de parler de solutions plus spartiates n’a rien à voir avec la crise grecque (à part le lien un volontaire avec l’origine de l’adjectif !), ni aux aides données aux banques, mais au fait que nous ne savons plus faire les choses simplement : nos élus ont plus que tendance à acheter les bus les plus chers et sur mesure, ce dont personne n’a vraiment besoin ; nous n’arrêtons pas de refaire nos chaussées ou de transformer nos rond-points en oeuvres d’art inutile...

          Il est plus que temps de se reposer ces questions pour diminuer fortement le niveau de nos dépenses collectives sans remettre en cause le niveau de service. 
          Faute de quoi, c’est tout notre système social qui va imploser...

        • Buddha Marcel. 27 janvier 2014 13:24

          pourquoi vouloir de l’argent....l’argent n’a jamais rien fabriqué ??? je ne comprends pas du tout.


          • julius 1ER 27 janvier 2014 18:30

            @l’auteur

            il y a une chose que vous niez dans votre approche des choses et qui est fondamental à mon avis c’est la TRANSPARENCE, or une démocratie sans transparence c’est une coquille vide, il faut que les responsables à tous les niveaux rendent des comptes et pas seulement aux actionnaires, sans cela tout ne sera que blablatage ce dont cette société souffre ce n’est pas de trop de Démocratie, c’est de l’absence de Démocratie alors commençons à remettre les choses en ordre de marche et je pense que les choses iront beaucoup mieux...... ;;

          • Robert Branche Robert Branche 28 janvier 2014 05:29

            @julius 1ER

            Loin de nier l’importance de la transparence, comme vous, je crois que c’est une valeur essentielle. Je n’ai pas pu parler de tout dans un seul article, et ce n’est parce que je ne parle pas de quelques chose, je ne le pense pas ! smiley
            Effectivement, il faut repenser la démocratie et obliger les élus quels qu’ils soient à rendre des comptes, et pour cela, nous devons organiser un meilleur suivi de leurs actes. Le WEB s’y prête, mais pour l’instant rien de tel n’existe. Essayez donc par exemple de comparer les communes entre elles, c’est impossible.
            De ce point de vue, les propositions de Nous Citoyens sur la vie politique sont intéressantes.

          • Aldous Aldous 27 janvier 2014 13:30

            Homme Nouveau.


            Concept très prisé par Benito Mussolini, Adolf Hitler, Mustafa Kémal, Joseph Staline, Mao Tsé-Tung, Pol pot... 

            A eux tous un bon trillion de morts en moins d’un siècle

            • Buddha Marcel. 27 janvier 2014 13:34

              ou guerres nouvelles comme ici


            • soi même 27 janvier 2014 13:48

               Homme Nouveau peut aussi dire nouveau Adam, par quel amour de moins même je ne suis attirer cette insatisfaction !


            • Robert Branche Robert Branche 27 janvier 2014 16:02

              Non bien sûr le mot d’homme nouveau n’est pas à prendre en ce sens.

              Je voulais dire des hommes neufs, cad qui n’étaient pas des professionnels de politique.

            • colza 27 janvier 2014 14:39

              Il n’y aura pas d’homme nouveau. Tous les hommes, en ce compris les femmes, sont faillibles, influençables et corruptibles.

              C’est d’une Constitution robuste dont nous avons besoin, prévoyant des garde-fous partout, avec contrôle et véto par les citoyens, faisant des dirigeants du pays de simples employés au service de la collectivité et éjectables au premier faux-pas.
              Plus de fastes, de passe-droits, de prébendes et d’honneurs.
              Egalement lobbying interdit, avec peines sévères à la clé.

              • foufouille foufouille 27 janvier 2014 14:47

                de nombreux hommes ont besoin d’un maître .......


              • Robert Branche Robert Branche 27 janvier 2014 15:37

                Je suis d’accord avec vous c’est bien le système et donc en son coeur la constitution qu’il faut changer, mais pour cela, il faut des hommes nouveaux pour le changer.

                Ce ne sont les politiques en place, de gauche, de droite ou du centre qui le feront.

              • colza 27 janvier 2014 16:24

                Peut-être un jour, le peuple se soulèvera-t-il et enverra tous les responsables (des) politiques croupir en prison.

                Ce jour là, tout sera possible, hélas même le pire... mais au moins, il y aura une chance pour que le meilleur vienne !

              • bernard29 bernard29 27 janvier 2014 15:10

                « seuls des hommes nouveaux ....... » ??? 

                qu’est-ce que vous faites des autres, ceux qui ne seront pas du nouveau « peuple élu » ???


                • Robert Branche Robert Branche 27 janvier 2014 15:42

                  Il n’y a aucun lien dans mon esprit avec un quelconque peuple élu ! Simplement, je crois que ce ne sont pas les professionnels de la politique actuels qui peuvent transformer la France et la réformer comme il le faudrait.

                  C’est en ce sens - et uniquement en ce sens - que j’en appelle à des hommes nouveaux ... ou neufs si vous préférez

                • claude-michel claude-michel 27 janvier 2014 15:26

                  Seuls des hommes nouveaux pourront générer le sursaut nécessaire...faudra attendre un peu...les Bonobos ne sont pas encore prêt.. !


                  • Buddha Marcel. 27 janvier 2014 18:09

                     smiley...............................


                  • Fred59 27 janvier 2014 17:49

                    Bonjour, et tout d’abord un mot de remerciement à l’auteur qui développe souvent une pensée intéressante, en particulier dans son ouvrage ’les mers de l’incertitude’, sur les capacités de décision en système complexe, un ouvrage que j’ai particulièrement apprécié.

                    Cependant la pensée développée ici n’est pas au niveau pour les raisons suivantes :

                    1/ Des phénomènes sociologiques au niveau mondial sont analysés comme s’il s’agissait de tempête météorologiques alors qu’ils résultent de la responsabilité d’une poignée d’hommes (je citerai Sir Leon Brittan pour la partie européenne, M. Fukuyama ou Huntington pour la partie U.S., à titre d’exemple). C’est bien pratique : cela permet de sortir du champ démocratique la politique la plus fondamentale. Mais ce n’est pas honnête. Voir comment on a ’constitutionnalisé’ les délocalisations.

                    2/L’auteur en dégage un certain nombre de défis. Il ne précise pas si c’est son avis personnel ou si c’est une conclusion commune faite par les chefs d’Etat de par le monde, ou bien par la Commission Européenne.
                    Je renvoie ici à la lecture du plan europe2020, que doit signer par exemple tout syndicat pour appartenir à la Confédération Européenne des syndicats, préalable au fait d’être reconnu comme syndicat représentatif.
                    Les défis identifiés par l’auteur n’y apparaissent qu’en filigrane. Une vague excuse morale permettant de justifier la seule recherche de la productivité et de la croissance.

                    3/ « Développer une politique de solidarité pour que ce ne soit pas les plus faibles qui pâtissent des changements en cours »
                    Il semblerait que l’objectif poursuivi par l’ensemble des politiques mises en oeuvre soit précisément l’accroissement des inégalités. Je ne pense pas que l’auteur soit en accord avec la pensée de M. Cameron et de Mme Merkel. Il est vrai qu’en France, nous convenons de cela assez largement. Mais ce n’est pas la préoccupation première de nos amis et voisins, ou en tout cas ce n’est pas celle de leurs dirigeants.
                    Et la commission européenne dans tout ça ? Eh bien il faut lire les GOPE et les recommandations faites à la France, et comprendre le poids qu’elles ont. En conclusion, le souhait de l’auteur, je peux le partager, mais cela n’est aujourd’hui qu’un rêve.

                    L’auteur semble au bord de la conscience que notre continent se rigidifie à vue d’oeil alors que le reste du monde va vers une souplesse croissante, et il ne voit pas d’où ça vient. Or c’est cette rigidification qui permet de taxer requalifier les besoins les plus basiques des populations en ’égoïsmes nationaux’ (vaste fourre-tout idéologique).

                    Ne pas voir ce cadre contraignant sert bien évidemment le propos de l’auteur, qui appelle de ses voeux un homme providentiel sans remise en cause de ce cadre.

                    En Italie, ils ont essayé. On a nommé un dictateur (le terme est précis, il correspond aux fonctions d’expert mandaté pour gouverné, dans la Grèce antique). C’était Mario Monti. Aux élections suivantes, l’homme et son système étaient désavoués massivement.

                    Les solutions proposées, elles aussi, font mine d’ignorer toute réalité de fond.
                    2 solutions proposées, deux questions majeures :

                    - L’auteur propose de s’attaquer au millefeuille administratif : il ne précise pas s’il désire supprimer tous ces nouveaux lieux de décision sans suffrage direct (régions, intercommunalités, commission européenne) ou bien s’il désire s’attaquer aux villes, parlements nationaux, aux départements ancrés dans une réalité historique... Quelle est votre analyse ?

                    - "Nous devons réapprendre à élaborer des solutions plus spartiates et plus économiques, car nous n’avons plus les moyens de dépenser inutilement"
                    => Aucun intérêt, lorsque le moindre milliard d’économie que nous pourrions faire est aussitôt avalé par une augmentation des taux d’intérêts. Il suffit d’une simple menace de dégradation de la note souveraine, téléguidée par nos partenaires et concurrents ! Pire, de par le passé, la obéissance à ces demandes de tribut a été considérée par les agences de rating comme un aveu de faiblesse.
                    La question de l’indépendance monétaire est centrale.

                    Pour conclure, je dirais que naviguer sur une mer de plus en plus incertaine n’empêche pas de devoir connaitre les fonds marins lorsqu’on veut traverser des zones jonchées d’écueils. L’auteur ne doit plus ignorer ces écueils s’il veut développer sur le terrain politique sa pensée, si pertinente quand elle analyse la direction d’entreprises.


                    • Robert Branche Robert Branche 28 janvier 2014 06:13

                      Tout d’abord merci d’avoir mon livre « Les mers de l’incertitude », et de l’avoir apprécié.

                      Venons en à vos remarques sur mon article.
                      Premièrement, il m’est impossible en un seul article d’expliquer aussi précisément ce que je pense que dans un livre ! Donc cet article est forcément incomplet et quelque peu superficiel, même si j’ai essayé de dire quelques points essentiels selon moi. Si vous en avez le temps - et bien sûr l’envie -, je vous conseille de lire mon dernier livre « Les radeaux de feu » qui prolonge mon livre précédent, et en fait parle non seulement de l’entreprise, mais bien de la société en général.
                      Je suis en train de m’engager significativement en politique, parce que je crois que l’on ne peut plus être spectateur… d’où cet article.
                      Maintenant quelques commentaires sur vos différents points :
                      1. Non, je ne crois pas que les vraies évolutions viennent d’une poignée d’hommes, mais bien d’évolutions systémiques. Le plus souvent ce que nous attribuons à tel ou tel homme, est une forme de cristallisation qu’il a provoqué, voire simplement le fait qu’il s’est trouvé au moment où l’événement se produisait. Tel est d’ailleurs le fond de la pensée asiatique. Je sais que ceci est très troublant pour notre pensée occidentale qui surpondère l’impact individuel… 
                      Plus les phénomènes de réseau se développent (ce qui est le cas avec internet), plus cette dimension collective prend le pas (c’est un des points que je développe dans mon dernier livre). D’où ma question sur la place de l’individu et de sa liberté dans un tel monde…
                      2. Evidemment cet article n’engage que moi, et est un avis personnel. Il est nourri de mes lectures, de nombreuses discussions avec pas mal d’acteurs de premier plan tant politique d’économique.
                      Je ne prétends pas à l’exhaustivité, et le fait que je ne parle pas de quelque chose ne veut pas dire que je suis opposé. Pour ce qui est du plan Europe 2020, je ne le connais pas, et ne peux donc pas dire ce que j’en pense.
                      3. Effectivement je crois que Cameron et Merkel font fausse route. De même Obama et Bush avant. Tous pensent « résoudre la crise » en abaissant le coût du travail des plus pauvres, ce qui creusent les inégalités. Ils sont ainsi en train de creuser un fossé croissant au sein de leurs pays, fossé qui peut conduire à une explosion.
                      La commission européenne est elle plus partagée, mais est essentiellement du même avis. 
                      Tout ceci vient du fait, je crois, d’une erreur profonde d’analyse et de compréhension sur la transformation en cours.
                      Je n’ignore rien de cela, et j’ai juste choisi de ne pas en parler dans cet article (sinon ce serait devenu un essai !). Même si cela paraît utopique, je suis persuadé que l’on peut le changer, à condition de commencer ici et maintenant.
                      D’où mon appel à la fin à des hommes nouveaux et des engagements personnels. C’est ce que je fais depuis plusieurs mois, pour l’instant discrètement et « en privé », et très prochainement publiquement.

                      Quant aux solutions :
                      - Sur le mille-feuille administratif, je suis précisément en train de mener une analyse approfondie, qui conduira à des propositions concrètes et détaillées le moment venu. Sachez simplement que je suis certain que le chiffre d’économies de 15 Mds € annoncé par René Dosière sous-estime fortement les économies potentielles.
                      - Sur les solutions plus spartiates, non ce n’est pas un milliard d’économie qui doit être visé, mais plusieurs dizaines de milliards. Je suis actuellement au coeur d’un travail collectif, mobilisant des dizaines d’experts, et tout sera chiffré précisément, ainsi que les moyens à mobiliser pour le mettre en oeuvre. Là encore le travail est en cours, et il est encore trop tôt pour en parler.
                      - Sur l’impact monétaire, et des taux d’intérêt, il est vrai que c’est un sujet central. Mais la France aura d’autant plus de poids sur ce sujet qu’elle arrêtera d’augmenter sa dette et commencera à la rembourser effectivement, ce qui renvoie aux deux points précédents.
                      Mon article avait donc seulement vocation - pour l’instant - de donner un cap et d’appeler à la mobilisation de tout un chacun.

                      Bref, je compte dans les mois et les années à venir, non plus naviguer seulement sur les mers incertaines du management des entreprises, mais bien aussi de celui de nos sociétés, et donc de la politique...


                    • julius 1ER 27 janvier 2014 18:20

                      non ce n’est pas d’hommes nouveaux dont on a besoin mais de transparence et de démocratie non pas formelle mais réelle ce qui fait une énorme différence !!!!!!

                      là où il y a une structure monarchique on instaure la collégialité, on réinvente le débat et cela ira déjà beaucoup mieux........là ou il y a un Proglio on en met trois pour le même salaire et on commencera à voir plus clair, il y a des mesures assez simples à prendre mais encore faut-il avoir les « corones » pour le faire.

                      • hunter hunter 27 janvier 2014 18:57

                        Salut à tous,

                        comme pratiquement à chaque fois qu’il met un papier ici, Robert est clair dans ses idées, et les expose de manière abordable.

                        Dans l’absolu Robert, oui il faut des hommes (et des femmes, et des LGBT, bon je précise que je ne souhaite pas être trainé devant un quelconque tribunal, pour sexisme ou homophobie) neufs, oui, votre théorie du neuromonde n’est pas fausse, mais......car il y a un mais !

                        Vous êtes enthousiaste, et visiblement de bonne volonté, vous voulez convaincre, et je pense que dsans l’ensemble, vous y parvenez, mais que faites-vous de ceux et celles, qui vont aborder votre projet, l’analyser, et vous dire : « désolé, ça ne m’intéresse pas ! je ne rejoins pas votre sphère » !

                        Je suis un de ceux là ! et je ne pense pas être le seul !
                        Votre projet est intéressant, mais désolé, « I don’t buy it ! »

                        Alors, dans votre projet, quelle est ma place ? En ai-je une, isolé sur mes terres (qui me fournissent déjà beaucoup de subsistance et de l’énergie), ou bien suis-je un indésirable, ce qui peut laisser entendre une éventuelle élimination ?

                        C’est ce que je vous reproche en fait, vous êtes si enthousiaste et convaincu, qu’il vous semble évident que tout le monde, peut rejoindre votre nouveau neuromonde !

                        Eh bien non ! Désolé Robert, mais moi votre neuromonde, il ne me fait pas vibrer ! Il ne me fait pas bander, pour être plus clair ! Votre neuromonde, je ne veux pas en faire partie, et si on m’y force, j’y résisterai de toutes mes forces !

                        Ce monde là ne m’excite pas, à l’instar de l’actuel que j’ai en plus haute horreur !

                        Alors, prévoyez dans vos projets, des espaces de vie pour ceux qui ne voudront pas vous suivre, prévoyez-vous de nous laisser vivre comme nous l’entendons, sans essayer de nous convertir ?

                        Si vous acceptez ça, si vous laissez à d’autres façons de vivre leur espace de liberté dans une parfaite ignorance voire mépris, eh bien dans ce cas, bâtissez tous les neuromondes que vous voudrez, devenez des cyborgs mi-hommes mi-machines, interfacés et connectés, finissez en transhumains si bon vous semble, je m’en fous !

                        Mais acceptez qu’il existera toujours des gens qui ne veulent pas de tout ça !

                        Alors qu’en dites vous ? Avons-nous notre place dans votre nouvelle matrice, nous qui refusons l’actuelle, et toute matrice en général ?

                        Adishatz

                        H/


                        • Robert Branche Robert Branche 28 janvier 2014 06:18

                          Merci d’abord pour votre remarque initiale.

                          Une précision : je ne dis pas que je souhaite l’avènement de ce que j’appelle le Neuromonde, mais que simplement il est là un peu plus chaque jour, et que nous devons y faire face, ici et maintenant.
                          Ce n’est donc pas, je crois, une question de le vouloir ou non, mais d’apprendre à faire avec.
                          Je comprends que l’on puisse préférer un autre monde, mais cela devient le nôtre.
                          La question selon moi est donc de trouver comment en faire un meilleur monde pour tout un chacun.
                          Loin de moi de vouloir imposer une solution ou des remèdes miracles (je ne crois pas aux miracles). Au contraire, j’en appelle à un engagement de tous pour chacun agisse au mieux de ce qu’il veut et souhaite.

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