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Accueil du site > Tribune Libre > Sidérurgie : le droit à un discours de vérité

Sidérurgie : le droit à un discours de vérité

Le retrait officiellement temporaire d'Arcelor-Mittal du projet européen Ulcos qui vise à transformer le site lorrain en usine de captage de CO2 confirme que l'accord signé par l'Etat avec l'industriel n'a rien réglé. Patrice Lombard, le président du Medef de Lorraine, invite le gouvernement à mettre un terme à l'hypocrisie ambiante. "Soit notre sidérurgie est viable et il faut se donner les moyens de la remettre sur pied, soit elle est condamnée et il faut le dire" insiste-t-il.

Le patron des patrons Lorrains reflète le sentiment local lorsqu'il réclame un discours de vérité. Patrice Lombard assortit sa demande d'une proposition. Celle d'une union des Lorrains dans la création d’un groupe de travail réunissant les univers politique, syndical et économique pour "faire un vrai bilan de notre sidérurgie et pour proposer des solutions".

La première question à se poser est de savoir si oui ou non, le secteur de la sidérurgie est stratégique pour l'industrie française et au-delà, européenne. Tout laisse à penser que oui. Le rapport Faure, remis en juillet au gouvernement va dans ce sens. Si la filière ne représente qu'1,9 % de l'emploi industriel, son importance "dans l'économie résulte moins de sa taille que de sa place dans la chaîne de production, comme fournisseur direct ou indirect de l'industrie métallurgique (...), des fabricants de biens d'équipement, de l'industrie du bâtiment (...) et de beaucoup de fabricants de biens de consommation", souligne-t-il.

C'est avis est partagé par Jean-Louis Borloo. "La filière sidérurgique est vitale pour notre pays car l'acier fait partie des bases de toute stratégie industrielle" estime le président de l'UDI.

L'ancien maire de Valenciennes réclame également, de façon urgente, "un grand débat à résonance européenne sur l'ensemble de la filière sidérurgique française, son niveau de production, sa stratégie, son niveau de qualification, ses partenariats ainsi qu'une analyse des nouvelles technologies, notamment Ulcos et l'accompagnement des financements français et européens",

Si le caractère stratégique est avéré, il appartiendra à l'Etat de prendre ses responsabilités, toutes ses responsabilités notamment financières comme investisseur. Quitte à passer sous statut public tout ou partie du secteur. Ce qui a été fait pour sauver le secteur bancaire doit pouvoir l'être aussi, à un degré largement moindre, pour la sidérurgie, ce qui nécessiterait il est vrai de disposer d'une véritable politique industrielle.

De son côté, l'Humanité met en avant le fait que le Gramef, groupe de réflexion sur l’avenir de la métallurgie en France met en cause la stratégie du groupe ArcelorMittal. Celui-ci aurait défavorisé Florange alors que ce site, selon pas moins de quatre expertises, serait viable et rentable.

Florange constituera un tournant dans le mandat de François Hollande, un test en grandeur réelle de sa capacité ou non à mettre au pas les forces de l'argent. Or à ce jour, et de façon dramatique, c'est le gouvernement qui a plié devant un groupe à la stratégie incertaine et à la parole défaillante. Un groupe qui n'est fort que de la faiblesse d'un gouvernement incapable d'audace et plus grave, de courage.


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17 réactions à cet article    


  • spartacus spartacus 6 décembre 2012 23:17

    L’acier se vend principalement dans l’industrie automobile et le bâtiment.

    Dans les voitures de plus en plus de plastiques léger remplacent l’acier trop lourd. 
    Moins de voitures sont vendues en Europe. 
    Moins de mises en construction, moins d’acier dans le bâtiment. 

    Franchement Plusieurs millions pour sauver 700 personnes ?
    On a 3,1 million de chômeurs. A 400 millions pour 700 c’est 2 trilliard qu’il faut pour 3,1 millions de chômeurs.

    Cette analyse vous convient ? 
    Cette industrie est condamnée et il faut le dire !

    • simir simir 7 décembre 2012 15:31

      « Dans les voitures de plus en plus de plastiques léger remplacent l’acier trop lourd. »

      Merci M spartacus de souligner implicitement comme les Trabant de RDA étaient en avance !!!
      L’hommage du vice à la vertu.
      Mais ceci dit cette branche n’est pas du tout condamnée. Pöur diminuer le poids des voitures on peut aussi utiliser de la tôle HLE et notre sidérurgie devrait se spécialiser dans ce « haut de gamme » plutôt que d’importer avec ce coût sur l’économie qui ne vous vient même pas à l’esprit 

    • spartacus spartacus 7 décembre 2012 19:37

      Même dans le bâtiment le bois remplace l’acier.

      Le plastique offre plus de possibilité que l’acier. Dans le haut de gamme le plastique est remplacé par la fibre de carbone.

    • titi titi 6 décembre 2012 23:57

      Il y a 30 ans, le PS avait fossoyé la plus grande partie de la sidérurgie francaise.

      Aujourd’hui le PS enterre les derniers survivants.

      C’est ce qu’on appelle la constance.


      • simir simir 7 décembre 2012 15:32

        @ titi

        Ah bon Monsieur Mittal à une carte au PS ??? Et bien Madame Michu on en apprends tous les jours.

      • titi titi 8 décembre 2012 00:58

        Turlututu

        C’est bien Hollande qui enterre Florange.

        Le passif fiscal de Mittal, la possibilité de nationaliser, c’était de bonnes cartouches.
        Ca a fait pshiiiittt

         


      • titi titi 8 décembre 2012 01:00

        Et il n’empêche...

        Le déclin commence avec les débuts de Francois Ier

        L’enterrement de 1ere classe intervient avec les débuts de Francois II

        C’est ce que retiendra l’histoire.


      • Francis, agnotologue JL 7 décembre 2012 09:02

        Mittal est un mondialiste qui applique la stratégie du choc, partout où ça lui est profitable et là où il peut : détruire l’acier français c’est affaiblir la France et servir ses intérêts internationaux de ce ’monsieur’ Mittal !

        Le gouvernement PS est au pied du mur : ou bien il sauve les aciéries ArcelorMittal, ou bien il trahit la nation ; il n’y a pas de demi mesure.

        Au nom de l’idéologie libérale et mortifère, l’interventionnisme pour l’UMPS est devenu un gros mot : l’État ne peut pas ou ne veut pas sauver les intérêts stratégiques de la nation : nos ennemis sont nos propre dirigeants ; un comble !

        Si Jean-Marc Ayrault ne veut pas nationaliser ArcelorMittal, alors, il doit se démettre et laisser la place à Jean-Luc Mélenchon.


        • Romain Desbois 7 décembre 2012 09:08

          Et quelle légitimité Mélenchon aurait-il Premier Ministre ?

          Vous êtes un sacré démocrate vous. Tendance stalinienne.


        • Francis, agnotologue JL 7 décembre 2012 10:33

          En gros, on peut dire que le paysage politique aujourd’hui, se caractérise sur deux axes : un axe interventionnistes vs libéraux ; un axe égalitaristes vs oligarchistes.

          Au regard du premier axe, on trouve évidemment le FN et la vraie gauche du même coté, cependant que l’UMP et le PS se retrouvent de l’autre, à fond dans l’UE libérale.

          En revanche, sur le deuxième axe, il est clair que le FN et l’UMP sont d’un bord - l’accroissement sans frein des inégalités - et le PS est encore idéologiquement du coté de la vraie gauche (réduction des inégalités).

          Pour être complet dans cette courte analyse, je dirai que le seul de la bande des quatre à se trouver en porte-à-faux, c’est le PS pour une raison systémique : il est impossible de réduire les inégalités dans un monde libéral.

          Mélenchon pourrait s’appuyer sur une majorité pour sa politique interventionniste, et sur une autre pour sa politique sociale. Ceci dit, je suis bien conscient que ça ne se passe comme ça que dans mes rêves : un monde où les représentants du peuple feraient passer l’intérêt de la nation avant leurs petits intérêts de politiciens minables.


        • simir simir 7 décembre 2012 15:37

          @ Romain Desbois

          C’est peut être facile pour un employé de la SNCF de prendre le train pour Moscou mais point besoin d’aller là bas. La Constitution de l’An 2 disait dans son article 35 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
          Donc insurrection et Mélanchon au pouvoir.

        • spartacus spartacus 7 décembre 2012 09:57
          Mais quelqu’un va t-il expliquer comment marche l’économie de marché à nos concitoyens ?

          Le marché est le processus par lequel chacun est libre de proposer un produit ou un service à autrui, à un certain prix. Ensuite, le prix s’ajuste en fonction du succès du produit. Si un secteur d’activité a du succès, d’autres compétiteurs entrent dans ce secteur. A contrario, si un secteur est en perte, les acteurs se retirent.

          Le marché est ainsi un processus de régulation, basé sur la responsabilité : chacun est responsable. Ce qui limite les excès. Chacun est prudent sachant qu’un échec entraîne des pertes.
          Le marché de l’acier diminue. La diminution des acteurs est d’une logique imparable.

          Ce qui est grave c’est la notion d’emploi à vie et la notion de faire croire que la dépendance à un parton ou un état forgé par les gauchistes serait le bien être. Cet épouvantail qui consiste a stigmatiser le changement au lieu d’éduquer à l’affronter.

          Le licenciement dans notre pays est conditionné comme une catastrophe. Alors que c’est un renouvellement, 
          Il faut passer d’une mentalité à un licenciement est une catastrophe à un licenciement est une chance pour se renouveler, découvrir une autre entreprise. 

          • jaja jaja 7 décembre 2012 10:01

            Puisque le licenciement est une chance dont seuls les salariés bénéficient et pour assurer l’égalité entre tous :

            LICENCIONS LES PATRONS !


          • spartacus spartacus 7 décembre 2012 19:40

            Les patrons se font « licencier » par les conseils d’administration. 


          • Romain Desbois 7 décembre 2012 21:14

            Comme je trouve que les patrons ont de bonnes idées, je souhaite que l’on appliquât à tous les salariés les conditions d’embauche et de licenciement des sus nommés.

            Cadeau de bienvenue,
            Option d’actions
            parachute doré
            prime de non concurrence.

            Et pendant le boulot, l’accès libre à la carte bleue de la boite, remboursement des notes de frais, comptage des horaires de travail dès le matin au lever, repas et douche incluse (comme dirait DSK) ainsi que le temps passé à Rolland Garros et avec des putes de lixe (toujours comme dirait DSK)


          • ZenZoe ZenZoe 7 décembre 2012 11:48

            Alors, sidérurgie viable ou pas ? D’un côté, les voitures qui n’en utilisent plus beaucoup, de l’autre des débouchés importants pour les canettes. Il y a là une demande et un vrai savoir-faire français. On se demande pourquoi le gouvernement, si prompt d’habitude à nous pondre des commissions de ci et de ça, n’en lance pas une pour le coup sur la viabilité de la sidérurgie en France. La seule commission valable, et ils n’y ont même pas pensé !
            D’ailleurs, ils n’ont pensé à rien dans ce gouvernement. Quelle est la stratégie industrielle envisagée ? Pétroplus, St-Nazaire, des secteurs à booster ou pas ? Où sont les alternatives, comment accompagner les mutations ? Et que fait exactement le Pôle Compétitivité Régional de Lorraine Materalia, qui s’occupe justement de la sidérurgie ? N’a-t-il rien prévu, rien engagé ?
            Notre gouvernement (et d’ailleurs, celui d’avant aussi), c’est du bricolage à la petite semaine. Pas de vision, pas de solutions viables. Franchement, il y a de quoi être inquiet.


            • simir simir 7 décembre 2012 15:43

              «  »Le marché est le processus par lequel chacun est libre de proposer un produit ou un service à autrui, à un certain prix.«  »

              Oui mais plus exactement la liberté du renard libre dans un poulailler avec des poules libres elles aussi
              Mais quand est ce que quelqu’un va t il expliquer à Spartacus que l’économie de marché se résume à cela ,a toujours résulté à engraisser les plus forts et n’a jamais rien régulé du tout.

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Henry Moreigne

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