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Accueil du site > Tribune Libre > SNCF : la 1ère classe gratuite, c’est possible

SNCF : la 1ère classe gratuite, c’est possible

La chose est peu connue : les ascendants et descendants d’un militaire « mort pour la France » durant la Grande Guerre et la 2e Guerre mondiale peuvent chaque année bénéficier d’un voyage SNCF aller et retour gratuit pour se rendre sur la tombe du défunt. Parfois près d’un siècle plus tard ! Étonnant, non ?... (Cet article est une reprise modifiée d’un texte de 2012.)

Alors que l’on parle de supprimer la gratuité du transport sur les lignes SNCF pour les députés ayant accompli au moins 3 mandats, il semble utile de pointer du doigt d’autres avantages contenus – le plus souvent depuis des lustres – dans la règlementation de ce que l’on nomme pudiquement en jargon ferroviaire « les facilités de circulation ». Or, de telles « facilités », il en existe de nombreuses qui prennent des formes très différentes. Parmi elles, le « droit de visite aux tombes de militaires » dont le moins que l’on puisse dire est qu’il revêt en 2017 un caractère pour le moins baroque.

« Par application des dispositions de la convention en date du 2 janvier 1943, la SNCF doit délivrer chaque année aux veuves, ascendants et descendants des premier et deuxième degrés un permis de transport gratuit en deuxième classe pour aller visiter la tombe de leur parent « Mort pour la France » pendant la guerre de 1939-1940. »

Ce texte, tous les maires le connaissent, du moins ceux dont certains administrés sollicitent le sésame. Mais peu nombreux sont les édiles qui savent qu’une disposition analogue existe pour les descendants et ascendants des « Morts pour la France » de 1914-1918. Á une différence près : l’ayant-droit d’un défunt de la Grande Guerre ne voyage pas en 2e classe, mais en 1ère classe. Faut-il en conclure que les morts de 14-18 avaient plus de valeur que les morts de 39-45 ? Ou bien que ces derniers suscitant plus de demandes, il importait de réduire le coût de cette disposition pour l’État ? Allez savoir...

Quoi qu’il en soit, le fait est que des milliers de Français bénéficient chaque année d’un permis de visite aux tombes. Un droit si peu connu qu’il arrive que des jeunes contrôleurs de la SNCF tombent des nues lorsqu’ils sont confrontés dans les trains à ces titres de transport gratuits pourtant dûment délivrés par l’entreprise qui les emploie.

Comment cela fonctionne-t-il ? Très simple : si l’un de vos ascendants ou descendants en ligne directe est « Mort pour la France », vous bénéficiez à vie du droit d’aller gratuitement une fois par an visiter sa tombe, où qu’elle soit sur le territoire métropolitain. Encore faut-il disposer d’un document officiel prouvant le statut de « Mort pour la France » du défunt. Ce document est délivré une fois pour toutes par les autorités militaires, à l’image de celui qui illustre cet article. Après quoi, la démarche est relativement simple : 1) Muni de ce document, vous sollicitez de votre mairie une attestation de votre lien avec le défunt. 2) Vous envoyez cette attestation au bureau des Titres de circulation de la SNCF. 3) Ce bureau vous adresse un Permis de visite valable pour un aller et retour sur le trajet entre votre domicile et le lieu d’inhumation. 4) Muni de ce précieux sésame, vous allez retirer vos billets gratuits à la gare à la date de votre convenance.

Je ne doute pas un instant que ce Permis soit utilisé par des personnes sincèrement désireuses d’aller se recueillir sur la sépulture du parent « tombé au champ d’honneur » comme l’on avait coutume de dire naguère. Mais, eu égard à l’effet d’aubaine, il est probable que ces personnes sincères ne soient pas majoritaires, le plus gros contingent d’ayants-droit étant vraisemblablement composé de concitoyens bien informés qui tirent de ce droit un bénéfice personnel très éloigné de l’objectif compassionnel initial qui a motivé le législateur.

En outre, force est de reconnaître que la SNCF y a mis du sien pour détourner ce droit de sa finalité originelle. Longtemps, le billet de retour a dû en effet être utilisé dans un délai maximum de 2 semaines après le voyage aller. Pour une raison mystérieuse, la SNCF a ensuite décidé de porter ce délai de retour à 2 mois avant de tolérer dorénavant que cette date limite intervienne durant l’année civile. Comme si une visite sur la tombe d’un parent « Mort pour la France » nécessitait 1, 3 ou 6 mois de présence sur le lieu de la sépulture.

Le Var plus prisé que le Pas-de Calais

Par un curieux hasard, on constate de surcroît que ce ne sont pas les défunts inhumés dans le nord et l’est de la France – lieux où, comme chacun sait, sont concentrés la plupart des cimetières militaires – qui bénéficient de la plus grande attention de leurs parents, mais ceux dont la sépulture est située dans une région particulièrement attractive en termes de tourisme ou d’art de vivre.

C’est ainsi que M. F... utilise chaque année son Permis pour se rendre gratuitement à Bordeaux où est enterré un grand-père qu’il n’a jamais connu. En réalité, c’est à Arcachon que se rend M. F.... Moyennant le coût modique d’un billet TER pour les 60 km séparant la préfecture de région de la station balnéaire, il se rend sans le moindre état d‘âme sur son lieu de vacances estival, à deux pas de la célèbre dune du Pyla, sans passer par la case cimetière de la métropole girondine.

Le cas de Mme L... est encore plus intéressant. Comme M. F... elle n’a jamais connu son grand-père. Et pour cause : ce soldat « Mort pour la France » est décédé en... 1918 (cf. illustration). Son fils avait alors 3 ans. Et sa petite-fille, Mme L..., n’a vu le jour qu’en 1944, soit... 26 ans après l’inhumation de son grand-père ! Ce qui n’empêche pas cette brave dame bien informée de bénéficier chaque année depuis des décennies de son Permis de visite grâce auquel elle peut voyager en 1ère classe sans se soucier le moins du monde de cet aïeul inconnu, enterré depuis près d’un siècle.

Il serait à cet égard instructif de connaître en détail le profil des ayants-droit. Mais on peut sans grand risque avancer l’hypothèse que les « Morts pour la France » inhumés dans le sud sont nettement plus visités que les infortunés « Morts au champ d’honneur » enterrés dans le Pas-de-Calais, les Ardennes ou la Meurthe-et-Moselle. Énoncé de manière plus triviale, cela signifie qu’un ayant-droit d’Hénin-Liétard ou Stiring-Wendel va plus facilement visiter un parent décédé lors du débarquement de Provence à Cavalaire qu’un ayant-droit de Manosque ou de Sarlat dont le parent a perdu la vie dans une tranchée d’Argonne en 1916 ou la poche de Dunkerque en 1940.

Combien cela coûte-t-il à l’État* ? Sans doute pas énormément, compte tenu de la relative confidentialité de ce droit. Mais à l’évidence il s’agit là de sommes très largement versées de manière inique si l’on se réfère aux dérives induites par le laxisme des conditions d’usage des Permis de visite aux tombes. Dès lors, on peut légitimement se poser la question : combien de dispositions de même nature existent dans le droit français ? Et quelles sommes pourraient être économisées si les pouvoirs publics avaient réellement la volonté de faire le ménage dans ces lois et règlements qui profitent à de petites minorités sans justification sérieuse dans de nombreux cas ?

Sur un plan interne à la SNCF, à quoi rime également d’accorder 4 voyages gratuits par an aux... grands-parents et aux... beaux-parents d’un cheminot ? Dans son rapport de 2014, la Cour des Comptes estimait que les employés de la SNCF en activité ne représentent que 21,5 % des bénéficiaires de facilités de circulation, derrière les retraités (24,3 %), et loin derrière les ayants droit familiaux (54,1 %) qui se partagent la plus grosse part de ce généreux gâteau ! Le tout pour un coût variant de 50 à 100 millions d’euros selon le mode de calcul utilisé.

N’y a-t-il pas là, dans cet épais maquis tarifaire, des sources d’économies plus pertinentes à réaliser – que ce soit par l’entreprise ou par l’État selon la nature des facilités de circulation – que des hausses mesquines de tarification ou la diminution de 5 euros mensuels d’une APL (Aide Personnalisée au Logement) qui pénalisera principalement les plus fragiles de nos compatriotes ? À chacun d’en juger...

Le manque à gagner relatif aux réductions tarifaires et aux gratuités imposées par les pouvoirs publics dans le cadre des conventions passées avec les transporteurs est intégralement remboursé par l’État.

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38 réactions à cet article    


  • sweach 16 août 2017 09:53

    Il faut posséder un parent mort dans un endroit qui peu nous intéresser. Puis visiblement ce n’est valable que pour nous, donc pas pour notre compagne ou compagnon.


    Ce petit passe droit doit être finalement très peut utilisé, même par les initiés.

    Je ne pense pas que taper sur des acquits sociaux qui concerne des gens comme vous et moi soit une bonne approche pour faire des économies.

    La SNCF, EDF et autre ont connu des luttes sociales qui leur ont permit d’obtenir des avantages, aujourd’hui certain les montres du doigt et crient à l’injustice.

    Pourtant je trouve plus injuste qu’un employé d’une grande boite puisse toucher 4 mois de salaire en prime et en dividende, là où un fonctionnaire n’a gagner que le droit d’utiliser gratuitement de temps en temps le service auxquelles il contribue au bon fonctionnement.

    A force d’accabler la fonction public, la situation et les avantages deviennent de plus en plus catastrophique pour eux, mais l’opinion reste encore très hostile et c’est surtout les petits qui trinquent au final.

    *combien de dispositions de même nature existent dans le droit français ?* 
    Il en existe des milliers et heureusement, mais avec des dénonciations de ce style ils diminuent de plus en plus et rend l’activité professionnel de moins en moins accueillant.

    Ce n’est pas en s’attaquant aux acquit sociaux que vous aller faire avancer les choses et empêcher des ultras riches de profiter de system qui de toutes façons leur seront toujours profitable tant que le peuple aura une mentalité capitaliste les choses seront ainsi.

    • Fergus Fergus 16 août 2017 10:04

      Bonjour, sweach

      Le droit de visite aux tombes concerne en effet très peu de monde dans la mesure où la plupart des ayants droit ignorent cette possibilité ou n’en font pas usage.

      Je ne tape pas sur des acquits sociaux dans la mesure où j’estime que les facilités de circulation octroyées aux agents, à leurs conjoints et à leurs enfants font partie du contrat d’emploi à la SNCF. Il n’est donc pas de mon propos de les critiquer.

      Mais comment justifier que ces avantages soient étendus aux grands-parents et à la belle-famille (conjoint excepté) ? Il y a là une aberration qui ne devrait pas vous échapper.


    • sweach 16 août 2017 10:58

      @Fergus
      *Je ne tape pas sur des acquits sociaux*

      Ce sujet va forcement dériver sur celui-là dans les commentaires.

      *Mais comment justifier que ces avantages soient étendus aux grands-parents et à la belle-famille (conjoint excepté) ?*
      Quand vous êtes en position de force, vous imposez vos conditions, c’est ce qu’on fait les syndicats par le passé.
      Tout comme la prime de charbon et les départs à la retraite très tôt, certain acquit remonte à d’ancienne lutte.

      Quand on regarde les chiffres c’est une goutte d’eau qui aide pourtant des milliers de gens comme vous et moi. Vous voulez comparer les chiffres avec les dividendes du CAC ?

      On peut en effet taper sur les avantages de la fonction public, qui est pourtant à des année lumière des avantages des gros entrepreneurs et homme politique et on oublie totalement que les nouveaux employés du public ont rarement droit à ses anciens avantage et possède des contrats de travail très différent, voir carrément privé.

      Personnellement je préfère que mes impôts payent un employé public qui a deux trois avantages, plutôt qu’il paye un employé privé dont le patron va l’exploiter et se gaver.

    • Fergus Fergus 16 août 2017 11:21

      @ sweach

      Pour aller dans votre sens, je rappelle une petit anecdote pleine de sens :

      Il y a de cela une vingtaine d’années - mais les choses ont peu évolué entretemps - une nouvelle DRH de la RATP, tout droit issue de la culture managériale libérale s’’était mis en tête de raboter les « avantages acquits » de l’entreprise au motif qu’ils lui semblaient excessifs relativement au privé.

      Encore fallait-il pour cela s’appuyer sur une analyse sérieuse pour affronter les syndicats maison. Cette DRH a donc commandé à un cabinet d’audit extérieur une étude comparative des avantages de 8 entreprises, pour une moitié des grands services publics, et pour l’autre moitié des grandes boîtes privées de taille comparable, style banques ou compagnies d’assurance.

      Lorsqu’elle a reçu le rapport final, elle en a été pour ses frais, car il était avéré par cette étude très fouillée qu’en pondérant les avantages des entreprises du public par rapport à ceux qui prévalaient dans les grosses boîtes privées, il était impossible de dégager une différence significative au profit d’un secteur relativement à l’autre.

      Le rapport a fini à la poubelle et les anciens syndicalistes en rigolent encore ! smiley


    • Fergus Fergus 16 août 2017 11:25

      @ sweach

       
      « je préfère que mes impôts payent un employé public qui a deux trois avantages, plutôt qu’il paye un employé privé dont le patron va l’exploiter et se gaver. »

      Je suis d’accord, mais ce n’est pas ce que je mets en cause en dénonçant les avantages tarifaires clairement indus de la belle-famille. Avec ce genre de disposition qui ne concerne pas les cheminots et leurs proches, on marche sur la tête !


    • Fergus Fergus 16 août 2017 11:50

      Bonjour, Alex

      J’avoue ne pas bien comprendre la question...


    • Fergus Fergus 16 août 2017 13:14

      @ Alex

      Vous avez parfaitement raison. A vouloir écrire - mais aussi lire - trop vite, l’on commet des bourdes.

      Merci d’avoir rectifié cette impardonnable faute. smiley


    • alinea alinea 16 août 2017 10:12

      Ben si j’avais su !!! Nous sommes nombreux à avoir un grand-père mort à la « Grande Guerre » !
      Le hic, c’est que personne ne sait où il a été enterré le mien, ou on ne nous l’a pas dit !!
      Ne sois pas mesquin Fergus, je suis bien sûr qu’aucun voyageur ayant payé son billet est resté sur le quai pour laisser sa place à un resquilleur, et que la SNCF ne perd pas un rond à occuper un siège libre gratuitement !
      Moi j’aime bien ces traces d’un passé révolu... moins la mentalité des profiteurs !


      • Fergus Fergus 16 août 2017 11:36

        Bonjour, alinea

        Moi aussi, j’aime bien les traces du passé. Et c’est pourquoi je ne conteste pas le droit de visite aux tombes.

        Ce qui me chiffonne, c’est la manière dont ce droit a évolué, en passant progressivement d’un aller et retour dans un délai de 15 jours, largement suffisant pour se rendre effectivement sur la tombe d’un défunt et accessoirement passer quelques jours sur place, à 2 mois puis à l’année entière (ou presque : de la date de demande du permis jusqu’au 31 décembre), ouvrant ainsi clairement la porte à des usages sans rapport avec une volonté de recueillement sur une sépulture de militaire.

        Aberrant aussi que le permis puisse être délivré à des personnes nées des années - et parfois des dizaines d’années - après la mort du soldat en question.

        Aberrante enfin cette différence de classe entre les droits de visite aux victimes de 14-18 et de 30-45. smiley


      • Coriosolite 16 août 2017 11:57

        @alinea
        Bonjour,

        la SNCF ne perd pas un rond à occuper un siège libre gratuitement !

        Le coût de ces billets est refacturé au Ministère de la Défense. Ca ne coûte donc rien à la SNCF, et au contraire lui amène des clients supplémentaires.

        Reste à savoir combien de ces billets sont demandés chaque année. A mon avis c’est ultra marginal, et si quelques uns abusent de cette possibilité, leur minable petite combine ne les grandit pas.


      • alinea alinea 16 août 2017 12:05

        @Coriosolite
        Ah bon ? On n’avait pas dit il y a peu que la SNCF devait indemniser les descendants américains des juifs français morts pendant la dernière guerre ?
        Et puis, ça ne fait pas si longtemps qu’elle n’est plus nationale.


      • Fergus Fergus 16 août 2017 12:54

        Bonjour, Coriosolite

        « Le coût de ces billets est refacturé au Ministère de la Défense. »

        En effet.

        A noter que de nombreuses facilités de circulation sont également facturées à d’autres ministère,s comme par exemple le ministère de l’Intérieur pour les policiers. Mais quoi qu’il en soit, cela ne coûte effectivement rien à la SNCF comme vous l’avez souligné.


      • Coriosolite 16 août 2017 14:31

        @alinea
        C’est l’Etat français -les contribuables- qui indemnisera les descendants des déportés juifs américains, pas la SNCF.

        Ainsi la SNCF pourra se porter candidate pour les appels d’offres aux USA. Tour de passe-passe hautement moral, vous l’aurez compris.

        Je suis persuadé qu’après cet accord gagnant-gagnant (comme on dit), nous allons vers un accord équivalent pour indemniser les victimes civiles françaises des bombardement US sur les villes françaises et une indemnisation pour la reconstruction de ces villes.

        Non ? Pourquoi donc ?


      • HELIOS HELIOS 16 août 2017 10:26

        ... vouloir retirer cet HENORME avantage a quelques proches de quelqu’un qui a donné sa vie pour son pays... pour le reclassement d’un aller retour au cimetière seulement, et même en discuter... ce n’est que MESQUIN !


        • Fergus Fergus 16 août 2017 11:39

          Bonjour, HELIOS

          Je me suis sans doute mal exprimé : je ne souhaite en aucune manière l’abolition de ce droit !

          Je tente simplement de souligner les dérives d’usage. Je vous invite à cet égard à lire la réponse que je viens de faire ci-dessus à alinea.


        • HELIOS HELIOS 16 août 2017 12:01

          @Fergus


          oui, bonjour à vous Fergus, quand on est levé depuis longtemps, on oublie parfois l’élémentaire politesse de saluer.

          Cela dit, pour vous lire depuis longtemps, je ne vous fait pas vraiment de procés d’intention. Je m’exprime, comme toujours et surement comme beaucoup d’autres, pour donner un avis de bon sens, dans un débat déjà tranché depuis longtemps. J’aurais probablement du me taire.

          Ce que je regrette souvent, c’est cette propension à revenir encore et encore sur des détails contextuels dont l’humanité ne fait aucun doute. A l’instar de la chasse aux niches fiscales, qui ont été quasiment toujours mises en place pour de simples questions sociales, les abus de quelques uns servent de déclencheurs à la rigueur mal adaptée pour ce qui n’est pas strictement technique.

          Je ne dirai pas que vous agissez comme tel, je pense simplement que c’est l’été et tout ce qui va avec. Je pense également qu’il faut profiter d’un bon rosé, avec tomates mozzarella suivi d’un petit Picodon en attendant la rentrée où fort probablement il y aura a débattre sur des sujets autrement plus importants.

          Passez une bonne fin de semaine, il ne reste que 15 jours de relachement.

        • zygzornifle zygzornifle 16 août 2017 12:11
          la 1ère classe gratuite, c’est possible.... oui mais faut être Macron-compatible .....

          • Fergus Fergus 16 août 2017 13:03

            Bonjour, zygzornifle

            Attention à vous : à force de faire une fixette sur Macron, vous allez finir par pourrir vos nuits avec des cauchemars dans lesquels il viendra vous hanter ! smiley


          • zygzornifle zygzornifle 16 août 2017 17:44

            @Fergus


             s’il vient me hanter la nuit ?? la réalité (pas la raie alité ça c’est autre chose de délectable lol) dépasse déjà largement tout les cauchemars et s’il vient avec Brigitte dans mes délires je serai obligé de me mettre en mode zombie intégral pour m’en débarrasser .....

          • Fergus Fergus 16 août 2017 13:58

            @ rocla+

            Non, le monde n’est pas si beau, vous avez raison de le souligner. Mais on ne peut sérieusement s’en prendre à ceux que vous nommez les « petits cupides » si l’on n’éradique pas en même temps les agissements des « gros cupides » !

            Qui plus est, la plupart des avantages acquis sont des résultantes de négociations et interviennent parfois en tant qu’éléments de salaire ne figurant pas sur les feuilles de paie.

            A cet égard, et pour parler des cheminots de la SNCF, savez-vous que dans les années 60, leurs salaires étaient de 25 à 30 % inférieurs à ceux de leurs homologues de la RATP ? Raison pour laquelle une écrasante majorité des employés concernés par le transfert de la SNCF à la RATP de la partie sud de l’actuelle ligne B du RER en 1964 ont choisi d’être intégrés à la RATP, les autres ayant préféré rester à la SNCF pour ne pas perdre leurs avantages tarifaires.

            Bref, rien n’est simple !


          • gaijin gaijin 16 août 2017 13:18

            fergus
            vous dites vous même que ce droit est tellement peu employé que les contrôleurs en tombent des nues .........l’économie a réaliser semble donc bien faible .................


            • Fergus Fergus 16 août 2017 14:02

              Bonjour, gaijin

              Bien sûr ! Ce que je veux montrer, c’est qu’il existe dans ce que j’ai nommé le « maquis tarifaire » de très nombreuses niches dont certaines sont probablement très discutables, voire iniques.

              D’où l’opportunité de de remettre à plat l’ensemble des « facilités de circulation » pour séparer ce qui est justifié de ce qui ne l’est pas, ou ne l’est plus.


            • Buzzcocks 16 août 2017 14:46

              Je suppose qu’en sortie de la première guerre mondiale, les familles n’étaient pas aussi éclatées que maintenant. Ma grand mère qui a perdu son père en 1915 habitait dans la vallée où il a été enterré donc quand on a octroyé ce droit, on n’offrait à ma grand mère rien du tout juste l’épitaphe « mort pour la France ». (super !) 

              Après, je m’interroge pour tous les types qui ont été enterrés sur les champs de bataille qui ne sont pas situés dans les endroits les plus touristiques du monde. A l’époque, on peut comprendre le besoin de payer à la famille, un voyage pour se recueillir à Verdun.

              Moi qui suis Lorrain, des cimetières de 14-18, il y en a partout (Madines, Pont à Mousson etc...)

              Et si des descendants profitent d’un voyage gratuit pour aller à Pont à Mousson, ils vont consommer sur place de l’hébergement, de la restauration et au niveau macro économique, c’est peut être rentable quand bien même ils se limitent à visiter Metz et Nancy et ne vont pas du tout sur la tombe de leur aïeul.

               


              • Fergus Fergus 16 août 2017 16:06

                Bonjour, Buzzcocks

                Eu égard au faible nombre de personnes qui usent de ce droit, a fortiori pour se rendre en Lorraine, les retombées économiques doivent être limitées.

                Mais à ceux qui se rendent sur place, je conseille vivement d’ajouter la visite du château de Lunéville, rescapé du terrible incendie de 2003. smiley


              • gruni gruni 16 août 2017 17:04

                @Fergus


                Bonjour Fergus

                Effectivement, les gens qui visitent la Lorraine vont probablement rarement dans les cimetières militaires. Au passage, j’ai remarqué que Metz attire pas mal de touristes, une bonne nouvelle pour cette ville que j’apprécie beaucoup. 
                Quant à ce « droit d’usage » ne va-t-il pas s’éteindre doucement avec le temps ?

              • Fergus Fergus 16 août 2017 18:02

                Bonjour, gruni

                Metz est en effet une ville attachante.

                Personnellement je l’ai découverte en 1968 lors de mon service militaire : pour se débarrasser de moi, un adjudant-chef m’avait désigné pour aller monter la garde au palais du gouverneur militaire pendant une semaine. Une excellente idée : non seulement j’ai « touché », en avant-première si je puis dire, l’un des nouveaux uniformes en tergal - infiniment plus facile à repasser que le précédent en coton - mais je n’ai jamais aussi bien mangé à l’armée, et le spectacle de la fille du général en jupette et socquettes blanches avec ses copines pour jouer au tennis était plutôt croquignolet. smiley

                Pour ce qui est du droit de visite au tombes, il est de moins en moins utilisé, la plupart des bénéficiaires ayant pris de l’âge.


              • lisca lisca 16 août 2017 16:10

                Il est certain que ni BHL ni DSK ne risquent de bénéficier d’un ticket gratuit pour visiter la tombe d’un ancêtre mort pour la France.
                J’espère que les déportés civils ne sont pas considérés « morts pour la France » ?
                La ruine pour la SNCF !


                • agent ananas agent ananas 16 août 2017 20:59

                  @lisca
                  Euh, la SNCF va jusqu’à Auschwitz ? Il fût une époque où parait-il elle y allait ...
                  Quant à la ruine de la SNCF vous ne semblez pas si bien dire. Des organisations de déportés menés par Alain Lipietz, ont porté plainte contre la SNCF aux Etats-Unis où elles réclament des dizaines de millions de dommages et de surcroît elle a perdu de nombreux contrats juteux suite à une intense campagne de lobbying.
                  Nique la France anyone ?


                • Fergus Fergus 16 août 2017 17:15

                  Bonjour, lisca

                  Renseignement pris sur le site de l’Onacvg Office national des Anciens combattants et Victimes de guerre), le droit de visite aux tombes - ici désigné par l’appellation « pèlerinage sur les tombes » vaut également pour les déportés. internés et victimes du STO. Extrait :

                  Les pélerinages sur les tombes

                  Sur le territoire français, un voyage gratuit annuel sur les tombes est accordé aux ayants droit (veuve, ascendants, descendants des 1er et 2ème degré ou à défaut, la sœur ou le frère aîné qui peut, le cas échéant, en faire bénéficier une autre sœur ou un autre frère) des militaires « Mort pour la France ».

                  Ce même droit est ouvert pour les ayants-droit de déporté, d’interné ou de personnes contraintes au travail en pays ennemi qui peuvent aller se recueillir sur le lieu (identifié ou présumé) du crime.

                  Le droit à pèlerinage est limité à deux ayants droit par an pour les voyages sur les tombes situées à l’étranger. Toutefois, un accompagnateur est autorisé pour les personnes titulaires d’une carte d’invalidité à double barre rouge ou bleue.


                  • lisca lisca 17 août 2017 09:50

                    @Fergus
                    Merci pour l’information.
                    Je me disais aussi... Ce respect pour les braves de la guerre de 14 cache quelque entourloupe.
                    La voilà.


                  • JP94 16 août 2017 17:58

                    Sympa, un ascendant d’un mort pour la France durant 14/18 ... il faut vite qu’il prenne le train !

                    Et même pour la deuxième guerre ... un ascendant ! 

                    Quant aux descendants, il faut déjà que le mort ait eu une descendance ..

                    Parlons plutôt de l’absence de droits pour les blessés de guerre aujourd’hui , qui doivent se battre,- si l’on peut dire - pour leurs droits - heureusement qu il y a l’ARAC 

                    • Fergus Fergus 16 août 2017 19:00

                      Bonjour, JP94

                      J’étais étonné que personne n’ait jusque là relevé le côté baroque de cette référence « officielle » aux ascendants des défunts de 14-18. Voilà qui est fait, merci à vous ! smiley Pour ce qui est des ascendants des morts de 39-45, il doit en rester quelques-uns, des centenaires déjà bien avancés qui ne doivent plus beaucoup voyager en train.

                      « Quant aux descendants, il faut déjà que le mort ait eu une descendance »

                      En effet. Mais c’était le cas de nombreux soldats.

                      Pour ce qui est des droits pour les blessés de guerre, je sais qu’il existe des difficultés, mais je ne connais pas le problème. Peut-être y a-t-il des informations complémentaires à celles de l’ARAC sur le site de l’ONAC-VG ? 


                    • agent ananas agent ananas 16 août 2017 20:40

                      Il existe aussi les écoles de la Légion d’honneur (St Germain en Laye et St Denis) réservée aux filles, petites filles et arrières petites filles de membres de la Légion d’Honneur, de la médaille militaire, de l’ordre national du mérite.
                      Créées initialement en 1811 sous Bonaparte pour les orphelines de ses soldats, elles sont aujourd’hui des écoles d’élite, bien que non gratuites. Une année scolaire coûte entre 2000 et 2400 euros, selon les classes, mais des réductions peuvent être accordées aux familles aux revenus modestes.


                      • Fergus Fergus 16 août 2017 22:53

                        Bonsoir, agent ananas

                        Effectivement. Et la discipline y est restée très rigoureuse.


                      • SPQR audacieux complotiste chasseur de complot SPQR Sono Pazzi Questi Romani 17 août 2017 12:43

                        Dans la famille nous avons l’oncle Louis né 1896, mort en 1916 à Verdun.

                        Nous sommes en possession du jugement stipulant qu’il est « Mort pour la France ».

                        Son nom est gravé sur une plaque commémorative, en lettre dorée(comme tous les autres noms).

                        On a jamais rien demandé, on ne demandera rien...C’est comme ça, il a fait son devoir( comme beaucoup de ses camarades de combats) un point c’est tout.......
                          


                        • Fergus Fergus 17 août 2017 13:01

                          Bonjour, SPQR Sono Pazzi Questi Romani

                          Une attitude partagée par de nombreux descendants de ces soldats de la Grande guerre.


                        • Aristide Aristide 17 août 2017 17:31

                          C’est article aurait pu être l’occasion de parler de la désuétude de la loi. EN place un discours assez entendu sur les abus d’un dispositif juste et détourné par quelques malotrus. 


                          Sur ce sujet de la désuétude de la loi, je voulais vous faire part d’une loi surprenante, une loi jamais abrogée qui rencontre le micro événement récent dans lequel Melenchon se gaussant de Jeanne d’Arc, « une folle » .... Il discourait sur Jeanne d’Arc avec une nouvelle députée qui refusait de dire « Vivre la France ».

                          La loi du 10 Juillet 1920 établit la fête de Jeanne d’Arc comme fête du patriotisme. Tiens donc, serait-ce donc que Mélenchon qui se targue de bien connaitre l’histoire ignore qu’en se moquant aussi effrontément de ce symbole devenu républicain par la loi, moquait donc une valeur dont il se réclame.

                          Voila donc ma seule contribution à ce fil qui tournait à l’aigre avec tous ces relents d’avantages indus, etc ...


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