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Accueil du site > Tribune Libre > Squarcini et la filière syrienne (1) : bien plus qu’un (...)

Squarcini et la filière syrienne (1) : bien plus qu’un ratage

Bernard Squarcini est de retour sur la scène des médias, accompagné d'une ombre embarrassante : l'ancien responsable de la DCRI s'est en effet présenté dans le bureau d'un juge parisien il y a peu de temps (on ne l'a su que le 26 septembre), pour y être interrogé sur l'affaire Merah et spécialement sur ses tribulations pakistanaises, et spécialement celles dans les zones tribales. Celles-là même où il ne se serait jamais rendu, à en croire une célèbre interview du patron du moment de Squarcini, Nicolas Sarkozy, l'ex-chef de l'Etat alors interrogé par Paris-Match (*). Lors de son entretien devant le juge, celui qu'on appelle le Squale, a tenu à préciser, a-t-on appris, "qu'il n'avait obtenu aucun renseignement de la part de la CIA sur la présence dans les camps d'entraînement pakistanais" du jeune assassin français. Lui et Nicolas Sarkozy, tiennent toujours, c'est une évidence, à leur thèse du loup solitaire qui les absoudrait tous les deux de l'accusation de négligence grave, d'incompétence, ou pire encore d'avoir fermé les yeux sur l'apprentissage aux attentats qu'aurait pu connaître Mohamed Merah au Pakistan... or des éléments révélés depuis les attentats toulousains mettent à mal cette théorie du de l'acte isolé...

Plusieurs documents déclassifiés récemment les mettent tous deux dans l'embarras, en révélant par exemple que lors de son long séjour à l'étranger, l'assassin de Toulouse avait lors de ses diffférents étapes envoyé pas moins de 16 mails en France... sous le pseudo transparent de "youssef", le surnom que lui donnait toute sa famille, connu des services de police qui le surveillaient. Et donc de son frère également, dont la maison d'Hauterive était perquisitionnée le même jour que celui de l'interrogatoire de Squarcini, le juge en charge du dossier étant en quête du contenu de l'ordinateur d'Abdelkader.... (**) l'affaire Mérah n'aurait-elle été qu'une simple suite d'erreurs ou le résultat d'une incompétence manifeste, celle surtout d'un Bernard Squarcini ? Il semble bien que cela aît été bien plus encore... et c'est ce que je vous propose d'étudier toute cette semaine, de récents événements ayant ravivé des souvenirs sur cette traque ratée, cette fois plus rondement et rapidement menée ayant aboutie au démantélement d'une cellule terroriste en fort peu de temps, preuve d'une effacité retrouvée qui a fait manifestement défaut sous l'ère Squarcini. 

Les documents déclassifiés par la DCRI nous ont déjà beaucoup appris : nous attendrons ceux de la DGSE pour en savoir encore davantage. C'est ce que demandent en tout cas les famillles des victimes, dont le désarroi n'a toujours pas de réponse : aussi vais-je ici tenter d'aider à remonter la trame des événements, une nouvelle fois, éclairée par ce qu'on a appris depuis que le gouvernement a changé de mains. Visiblement, le précédent avait dissimulé pas mal de choses. Aujourd'hui, ce n'est même plus Mohamed Merah qui est soupçonné d'avoir un jour ou l'autre servi les intérêts policiers. Autour de lui, on a trouvé trop de proches qui ont souvent été soupçonnés sans jamais avoir été arrêtés. En particulier, on le sait et on s'en doute, Abedelkader, le frère de Mohamed Merah est bien au centre de l'enquête depuis le début de l'affaire : aperçu par plusieurs personnes pendant le déroulement même des attentats ; il semble bien plus proche de son frère défunt qu'il n'ait voulu le dire jusqu'ici. Une enquête menée sur les activités des activistes toulousains depuis une dizaine d'année montre en effet qu'il a toujours fait parti de cette mouvance radicale, et qu'il a surtout toujours réussi à échapper jusqu'ici aux différentes arrestations concernant ses amis, même s'il a fait partie à deux reprises du lot de personnes arrêtées... puis relachées, en ce qui le concerne. Si bien qu'aujourd'hui les questions s'accumulent, à son propos. Comment et pourquoi a-t-il échappé à plusieurs rafles de police parmi ses amis de la mouvance islmamiste voilà toute la question. Depuis quand le groupe dans lequel il était actif était connu de ces services de police et qu'en savait-on exactement, une autre encore. L'aurait-on manipulé lui, et indirectement son jeune frère ? Et qui aurait pu être derrière cette manipulation une dernière, la plus importante. C'est ce que je vous propose d'étudier par le détail, en reprenant un à un chaque point de cette enquête : les familles de victimes ont demandé que l'on déclassifie d'autres documents, notamment ceux de la DGSE, je vais tenter ici-même de leur donner un coup de pouce en démontrant le plus précisément possible que la famille Merah n'aurait pas dû échapper à la vigilance policière depuis plusieurs années, à moins d'avoir des relations étroites avec les autorités. S'ajoute depuis les événements tragiques le nom de la sœur de Mohamed, âgée de 32 ans, et elle aussi salafiste convaincue, et découverte récemment, une épouse du jeune toulousain, mariée pendant 17 jours seulement, qui semblait avoir totalement échappé à la vigilance de la DCRI. Autour du jeune assassin, c'est une famille très proche, partisane d'un islamisme militant et guerrier, et des attentats suicide, qui gravitait. Le jeune Mohamed a été à l'évidence instrumentalisé dans sa radicalisation.

Mohamed au pays des mollahs

Mais revenons-en tout d'abord si vous le voulez bien à ce jeune frère : parti pour son second voyage à l'étranger avec un visa touristique d’un mois accordé par l'ambassade pakistanaise le 8 août, le périple pakistanais de Mohamed Merah, débute 11 jours après seulement, le 19 août 2001 à Roissy (le délai peut sembler bref, pour les réservations d'avion !). A l'évidence, il ressemble d'emblée énormément à un parcours initiatique pour futur kamikaze. Fait étrange, il avait réussi à quitter tranquilllement le territoire alors qu'il était l'objet d'une inscription aux personnes recherchées et sortait juste d'une surveillance photographique et vidéo de 1200 heures. Dès 2006, en effet, Merah avait été affublé d'un dossier marqué du code S (pour "Sûreté de l’État" par la section "Étrangers et Minorité"de la DCRG ; qui l'avait repéré (déjà !) comme "membre de la mouvance islamiste, radicale, susceptible de voyager et de fournir une assistance logistique à des militants intégristes" (***). Bref, il avait été jugé dangereux alors qu'il n'avait à peine qu'un peu plus de 17 ans et avait pu sortir sans encombre du pays pour se rendre dans des régions suspectées de répandre un islamisme extrêmiste : c'est le premier point surprenant ! Fiché, mais autorisé à circuler librement ? Car c'est ce que révèle une note déclassifièe de 2011 en date de septembre : qui faut de Merah une « cible privilégiée  » des services. Ce rapport ne fait plus mystère du profil d’islamiste radical de Mohamed Merah. Il y est décrit comme « un contact privilégié du leader historique de la mouvance salafiste toulousaine ». Sans le nommer, les policiers évoquent sans doute ici Sabri Essid, un intime des frères Merah, ou plutôt le gourou franco-syrien d'Artigat, Olivier Corel ; le patriarche des salafistes locaux, sur qui plein de doutes planent. Le rapport revient également sur son arrestation en Afghanistan en novembre 2010, et relève qu’à son retour, «  il réintègre le noyau salafiste local » et « poursuit ses activités délinquantes ». Et personne dans la police pour l'empêcher de prendre l'avion pour sa seconde expédition alors que le rapport est rédigé à la même date ! Les agents de la DCRI ajoutent que les «  derniers renseignements recueillis laissent penser d’un nouveau départ en octobre de Merah vers le Pakistan ». Un projet qui fait de lui une « cible privilégiée du service ». Pourtant, rien ne sera fait pour empêcher son départ.

C'est ainsi en tout cas que le le 3 septembre 2011, Merah se retrouve à Islamabad, où le 13 juin qui précédait, un kamikaze était entré dans une banque et s'était fait exploser lorsqu'un vigile avait tenté de le fouiller : "la tête sectionnée du poseur de bombe avait été retrouvée dans la banque" avait-on pu lire. Charmant endroit ! La banque se retrouve complètement détruite (voir photo ci-contre à gauche). Le 13 octobre il est à Lahore ou deux attentats sanglants ont eu lieu en janvier : dans l'un d'entre eux "le kamikaze bardé d'explosifs, qui devait avoir dans les 14-15 ans, a tenté de s'infiltrer dans la procession. Il s'est fait exploser lorsque la police a tenté de l'arrêter pour le fouiller à un poste de contrôle". En juillet, à Lahore toujours, il y a avait eu 43 morts dans un mausolée soufi. Le 28 mai, des militants sunnites avaient attaqué deux salles de prière ahmadies, tuant 82 fidèles. Début septembre, d'autres attentats avaient fait à Lahore près de 31 morts dans un triple attentat. Deux jours après son arrivée à Lahore, le 15 octobre, il est déjà à Faisalabad, ou le 13 mai deux kamikazes avaient tué plus de 80 personnes en faisant exploser leurs bombes au milieu des cadets de la police : il n'y a pas, les points de chute du touriste Merah semblent pour le moins... morbides !

Le pélerinage à Abbottabad

Pour couronner le tout, il termine son périple, comme l'ont montré les éléments récemment déclassifiés ... à... Abbottabad, là même où est censé être mort Ben Laden, le prophète du jihad moderne : son voyage à tout du rite initiatique du futur préposé au kamikaze ! Avouez que c'est le chapeau là !!! Ayant attrapé sur place une hépatite, il rentre précipitamment en France en octobre pour y être hospitalisé (son séjour devait durer plus longtemps et se terminer... par une formation au terrorisme plus longue que celle qu'il a reçue). A y réfléchir, sur place, c'est une évidence, au Pakistan, Merah a dû bénéficier d'un minimum d'aide logistique : on a tendance à l'oublier, mais il ne parlait en effet pas un mot d'arabe, encore moins le pakistanais.... et ne baragouinait que quelques mots d'anglais, prononcés avec un accent toulousain à couper au couteau ("Tas vu, ouais", comme on a pu l'entendre dire au téléphone dans un enregistrement rendu public, si tenté qu'il aît été le sien). Revenu à Toulouse, Merah était allé toujours aussi tranquillement expliquer à son "correspondant" local de la DCRI que son périple, qui était passé par le lieu même ou aurait été tué Ben Laden n'avait rien à voir avec un quelconque voyage d'initié. Non, pas de "tourisme" : morbide, mais du tourisme tout ce qu'il y a de plus ordinaire, selon lui : à qui, aujourd'hui, peut-on encore tenter de faire gober cela ? Tous les endroits qu'il avait visité avaient été l'objet d'attentats sanglants ! D'autant plus qu'un document retrouvé depuis indique que ce drôle de touriste se retrouve inscrit en décembre, au fichier des Personnes Recherchées (FPR****), par cette même DCRI, qui venait juste de le recevoir en "touriste", deux mois auparavant ! Drôle de "vacances" que celles de cet oiseau-là ! Drôle de coûteux périple pour quelqu'un qui ne touche que l'aide sociale et n'a alors aucun revenu salarial. On sait que pour les financer, Merah a participé à plusieurs voyages en Espagne de "go fast". Chez les Merah, cela semble être une manière de vivre. Le père avait été, rappelons-le, condamné en France pour trafic de cannabis, et chez Abdelkader, la présence d'une puissante moto onéreuse s'explique assez peu avec ses seuls faibles revenus de peintre en bâtiment. Laissons-lui, il est vrai, le droit de faire des économies, mais pour son petit frère cela semble impossible, à calculer le prix de l'arsenal qu'il possédait. Mohamed Merah avait obligatoirement des revenus illicites.

Sans passeport !

Et ces deux périples, notre jeune toulousain les a fait... sans passeport français, nous avait rappelé le Point : "les mêmes sources précisent qu’un seul passeport français a été délivré à Mohamed Merah. Né le 10 octobre 1988 à Toulouse, il n’a fait qu’une seule demande au niveau de la mairie de la ville. Son passeport français lui a été délivré le 22 avril 1998 (il avait donc 09 ans, 5 mois et 12 jours) à Toulouse et il ne l’a jamais renouvelé. Le document français étant valide pour 10 ans, Mohamed Merah ne pouvait donc plus voyager à l’étranger avec son passeport français depuis le 22 avril 2008. "Le jour de sa mort, soit le 22 mars dernier, Mohamed Merah n’avait pas de passeport français…valide. Il avait expiré près de quatre ans avant. Par contre, son passeport algérien était encore valide. Le 20 juillet 2005 il avait obtenu ce document officiel algérien au niveau du consulat de Toulouse. Il lui a été renouvelé le 20 mars 2010, toujours dans le même consulat", écrit Liberté (journal algérien créé en 1992 en réaction contre les intégristes). Tout ce périple avec un passeport algérien seulement ? Et pas refoulé à l'embarquement à Roissy sans passeport français ? Ou sans passeport du tout comme l'avait également noté Paris-Match à la lecture des documents "lâchés" depuis peu par la DCRI sous Squarcini : "Bizarrement, alors que le dossier Merah contient déjà plus de 1500 procès-verbaux, 15 tomes, il n’y a aucune trace de photocopie du passeport de Mohamed Merah retrouvé lors de la perquisition à son domicile, ni de son passeport algérien. Plus précisément, seule la page avec son identité figure au dossier, mais nullement celles qui, par les tampons d’entrée et sortie des différents pays où il est passé, retraceraient ses périples de djihadiste ! Secret défense, le (les) passeport(s) de Merah ?" Pourquoi donc ne pas les faire figurer dans le dossier, et en ce cas, avec quoi donc Mohamed a-t-il pu traverser sans encombre les frontières ? Voilà qui intrigue fortement !!! Quel intérêt pour la DCRI à dissimuler le nom des pays visités par le tueur de Toulouse ?

Le trafic de drogue pour alimenter la guerre sainte

Des revenus illicites donc, évoqués lors de l'assaut du Raid par le procureur Molins, et dont on peut retrouver la trace à suivre ce qui s'est passé dans les environs dans les mois qui précédaient. "Le 16 septembre 2011, par exemple, les policiers interceptent un de ces "gos fasts" et découvrent qu'au départ ce sont des carrossiers qui ont monté le trafic, indique La Dépêche : "au départ, ces policiers, spécialistes de la délinquance automobile, s'intéressaient à un important trafic de voitures issues des cambriolages de sept garages de Midi-Pyrénées. Plus d'une vingtaine de véhicules de tous types, pas uniquement des grosses cylindrées, avaient été dérobés. Une fois en leur possession, les voleurs les maquillaient avant de les revendre. Grâce à l'argent des bénéfices, ils se sont alors lancés dans le trafic de stupéfiants. Depuis début juillet, trois voyages ont été organisés depuis l'Espagne, dans la région de Barcelone, selon le principe du go-fast, ces convois à toute vitesse et chargés de drogue, avec une voiture ouvreuse et une autre contenant les produits. C'est à l'arrivée d'un de ces convois, à Toulouse, dimanche, que les policiers ont procédé aux premières interpellations. Un ressortissant espagnol qui livrait la marchandise à deux frères roulant à bord d'une Mégane a été interpellé". Mohamed Merah a-t-il fricoté avec ceux-là, tout le laisse à penser, à le voir parader régulièrement à bord de véhicules différents qui ne lui appartiennent pas et avec lequel il faisait des rodéos en ville.

Des témoignages concordants affirment avoir vu Merah piloter à plusieurs reprises des voitures rapides et venir les montrer à ses amis des cités lors de shows rodéos tenus à la tombée de la nuit. Le journal note que 19 personnes, dont 5 espagnols sont impliqués et que "les mis en cause sont tous âgés d'une vingtaine d'années". Merah aurait commencé jeune, à faire dans le go-fast, comme l'avait rappelé un de ses collègues du Centre de formation des apprentis (CFA) de Toulouse qu'il avait côtoyé de 2006 à 2008, après avoir fait dans le vol de deux roues : "tous les matins ou presque il venait avec un scooter ou une moto différente. On se doutait bien qu'il les “empruntait” quelque part... Mais bon..." avouera-t-il." Mais Merah ne circulait pas que sur des deux roues : "Un jour, continue Marco (un prénom d'emprunt), entre deux cours à l'atelier, comme il savait que je conduisais plutôt pas mal et que j'aimais bien la vitesse, il m'a fait venir à l'écart pour me proposer de participer à un transport de “marchandises” entre l'Espagne et la France. On allait s'éclater, me disait-il. On foncerait à 300 km/h sur l'autoroute. Ce serait génial. J'avais refusé et on n'en avait plus jamais reparlé. Avec le recul, je me suis rendu compte qu'il voulait me faire faire un “go-fast” (une livraison de drogue par la route à bord de grosses cylindrées, NDLR). Est-ce que ça voulait dire qu'il avait des liens avec des vrais voyous de cité ? Aujourd'hui, je me pose la question." L'argent ainsi amassé fuyait-il aussi vers le jihad ? Très certainement. Dans sa déposition par talkie-walkie, Merah dira qu'il avait fait des "cambriolages" pour s'acheter ses armes, qu'on évaluait à plusieurs milliers d'euros. Or, le point de départ des "garagistes" toulousains devenus passeurs de drogue arrêtés étaient justement les cambriolages. Mohamed Merah était avant tout un délinquant, raison pour laquelle il avait été rejeté de l'armée : "au chapitre « Antécédents judiciaires », et contrairement à ce qu’a affirmé la Légion Etrangère, Mohamed Merah n’a pas décidé de lui-même de renoncer à intégrer ce corps mais "a reçu un avis défavorable à sa candidature" relève Paris-Match. Refoulé de la Légion... quant on sait ce qu'elle accepte parfois... le dossier de Mohamed était donc si lourd que ça, déjà ?

La DCRI, à peine créée et déjà visée par les terroristes 

Un délinquant, sur route, mais aussi un engagé dans le jihad, déjà. L'enchaînement des faits, en ce début d'année 2012, est très révélateur de ces liens avec le jihadisme et ses cellules toulousaines. C'est en fait une longue histoire, que ne pouvait en aucun cas ignorer Bernard Squarcini, héritier au premier chef des dossiers de l'ex-DST. Une histoire mêlant notre jeune jidadiste à d'autres écervelés endoctrinés par des adultes. Les faits le démontrent. On n'en veut pour exemple que celui-ici : un mois après à peine le retour du Pakistan du tueur toulousain, on rend à Paris un jugement : le 26 janvier 2012, trois français de confession musulmane, sont condamnés par le tribunal correctionnel de Paris à des peines allant de un an et demi à six ans de prison ferme. Le plus lourdement condamné s'appelle Rany Arnaud, qui n'a rien trouvé de mieux que de projeter en 2008 un attentat au camion bourré de nitrate, genre attentat de l'hôtel Marriott (de septembre 2008, fait au nitrate dopé à la poudre d'alumimium) contre le bâtiment de la DCRI à Levallois-Perret ! Comme objectif, il ne pouvait choisir pire ! Mais en même temps, cela signifiait que le groupe de terroristes auquel il appartenait avait cerné son nouvel adversaire : la DCRI n'avait pas encore un an d'existence à l'époque (****) : qui avait bien pu ainsi focaliser ces candidats au jihad sur un nouvel organisme de surveillance à peine né ? Eux-mêmes, où bien on les avait aidés à le faire en les manipulant via un site ou un forum, lu par de nombreux services secrets... français comme étrangers ? En tout cas, Arnaud s'était fait directement repérer par les gens dont il voulait faire sauter le bâtiment : "la DCRI s'est particulièrement inquiétée quand elle a constaté que Rany voulait acheter plusieurs centaines de kilos de nitrate, souvent utilisé par les terroristes pour confectionner des engins explosifs. Pour son achat, Arnaud attendait un mandat envoyé depuis l'Algérie sans qu'on sache encore qui était le généreux donateur. Une chose est certaine : Rany Arnaud avait noué des liens, grâce à Internet, avec des individus proches des maquis islamistes algériens. Il avait également tenté de créer un groupe en France pour l'aider dans sa tentative". Voilà un chaînon manquant, qui reliait un groupuscule terroriste aux anciens du GIA algérien, devenu GSPC, ceux qui avaient commis des attentats en France en 1995, et qui manifestement, voulaient en financer de nouveaux (sans laisser apparaître cette fois leur organisation). Le groupuscule arrêté se rattachait à la mouvance algérienne des années 90, responsable d'attentats sanglants en France. Or Arnaud connaissait Sabri Essid, le grand ami de Mohamed Merah.

La plaque-tournante syrienne

Rany Arnaud s'était radicalisé dès 2005, et avait fait deux séjours en Syrie, en 2006 en 2007, à là même ou Abdelkader Merah activait une cellule de transfert de prétendants au martyrs en Irak puis vers le Pakistan, cellule ou l'on retrouvait l'émir local ariègeois Olivier Corel. Leur école coranique syrienne s'appelait Abou Nour, présentée parfois comme une "université", et installée au sein même d'une mosquée (*****). Merah en 2010 avait suivi le même chemin pour atterrir en Syrie le 17 juillet 2010 lors de sa première tentative de rejoindre le lieu de fomation des kamikazes. Car on semble l'avoir oublié, en raison de son expédition ratée, interrompue par un contrôle routier afghan et une réexpédition en France effectuée par les américains, qui l'avaient alors fiché au passage comme "dangereux" : dès l'année 2010 ; Merah a déjà choisi de tenter l'aventure pour finir par mourir en martyr. Comme voisin d'équipée, ce n'est pas un hasard, Rany Arnaud avait Sabri Essid, ami (très) proche de Mohammed Merah et qui deviendra même plus tard son beau-frère (on le retrouvera le jour de l'enterrement de Merah où il officiera en dirigeant la mise en terre).

C'est de sa maison d'hôte syrienne que Rany Arnaud avait envoyé une centaine de messages appelant au jihad, sur le site Minbar‑sos.com, celui de Malika El Aroud, la célèbre veuve noire, elle aussi au cœur de ce qu'on peut appeler tout un système de recrutement. Essid connaissait donc obligatoirement l'égérie terroriste, veuve d'Abdessatar Dahmane, l'un des deux kamikazes qui ont assassiné le commandant Massoud, le 9 septembre 2001... et son second mari, Moez Garsallaoui, principal animateur du site de recrutement jihadiste SOS Minbar, justement, qu'on retrouvera plus tard... au Waziristan (du moins d'après ce que nous en ont dit les américains !). Particularité du site : il parlait en arabe et en anglais, alors qu'El-Aroud, alias Oum Obeyda sur le site, ne parlait ni n'écrivait cette seconde langue chez elle ! Autre particularité : il était géré par un individu Hamadi Aziri, qui, arrêté lui aussi, viendra témoigner à charge contre ceux qui étaient venus discuter sur son forum, dont Adlène Hicheur, arrêté en octobre 2009 par la DCRI, bénéficiant en échange de la clémence des juges, en quelque sorte... comme un repenti ! Hicheur, piégé comme un débutant alors qu'il était lettré et chercheur éminent qui s'empêtrera lamentablement dans ses explications lors de son procès, alors qu'on trouvera chez lui une abondande et indiscutable littérature pro-jihadiste ! Le rôle d'Aziri, à ce jour, demeure toujours... flou : "interpellé à Grenoble en décembre 2008, Hamadi Aziri a reconnu devant les enquêteurs avoir travaillé comme "modérateur", en d'autres termes comme contrôleur de contenu d'un site internet de propagande basé en Belgique, "Minbar SOS", qui a depuis été fermé par les autorités". Un aveu qui lui vaudra une certaine clémence que d'aucuns interprétront comme une récompense... pour services rendus. Samira Ghamri et Youssef El-Morabit seront en effet condamnés à trois ans de prison dont deux avec sursis pour avoir apporté une aide financière et logistique au réseau, Aziri héritant du même tarif (un an ferme) mais pour quatre ans comme condamnation de départ : la cour avait jugé qu'il avait endossé davantage de responsabilités sur le recrutement des candidats kamikazes, mais en le condamnant étrangement à la même peine que les autres. Ce qui équivalait au final à une faveur.

Au centre du forum pratiquant le rôle d'hameçonneur de candidats au jihadisme, un fort obscur interlocuteur algérien, Mustapha Debchi, membre du "Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC)", et d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), dirigé par Salah Gasmi, alias Abou Mohamed Saleh. Une fois arrêté en Algérie, Debchi avouera que l'attentat qu'il préparait avait pour cible "une caserne militaire" en France proche d'Annecy. Il voulait "tuer des militaires français", car ils combattaient en Afghanistan. Exactement le thème premiercelui de des crimes de Mohamed Merah. L'arrestation d'Hicheur, jugé après les événements de Toulouse, avait au moins démontré une chose : trois ans avant les événements de Toulouse, la DCRI épluchait consciencieusement les forums jihadistes... et donc obligatoirement SOS Minbar où venaient s'inscrire les candidats au suicide ! Le second forum d'Hicheur s'appelait "Aeeklass.net", et son mystérieux correspondant "Phenix Shadow", chez qui beaucoup ont perçu l'ombre... d'une manipulation possible de la DCRI, et non de Debchi, qui s'y faisait surnommer "l'Eminence Grise". Debchi ayant très bien pu être manipulé par les services secrets algériens, comme une grande partie des membres du GSPC, une dissidence du Groupe islamique armé (GIA). Les services secrets algériens sont àl'origine, on le sait de dérives graves et surtout de réalisations s'attentats destinés à effrayer la population pour la retourner. Au dessus du système était le "Dafi Dayin Center", un agrégateur de sites où était inscrits SOS MInbar et Mourabitoune, les deux sites les plus observés du moment (le compte rendu du jugement édifiant touchant Hicheur est lisible ici). La participation au site était verrouillée par un logiciel de cryptage transmis par ses concepteurs et par Hamadi Aziri, un système appelé "Asrar el Mujahiddin". Chez lui, Hicheur avait le numéro de téléphone d'un mystérieux contact en Arabie Saoudite en plus d'une imposante documentation jihadiste : difficile à défendre comme n'ayant aucun lien avec les fondamentalistes.

Le coup de filet troué

Sabri Essid, lui, aperçu comme ordonnateur de l'enterrement de Merah, est un personnage étrange en effet, ou plutôt sa famille, et son père Mohamed, surtout, le sont, comme le relève le JDD : "Mohamed Essid présente aussi une étrange particularité : en quelques années, il a épousé religieusement deux mères de futurs combattants du djihad. Déjà père de Sabri Essid, arrêté à la frontière syrienne, il a ensuite épousé la mère de Fabien Clain, alias Omar, convertie comme son fils, avant que ce dernier ne soit condamné à six ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Enfin, à l’été 2011, il épouse, toujours religieusement, la mère d’Abdelkader et de Mohamed Merah." Fabien Clain ? Il a été condamné en juillet 2007, juste après l'élection de Nicolas Sarkozy à 5 ans ferme pour organisation d'une filière de recrutement de jihadistes à Toulouse... "Fabien Clain, considéré par l'accusation comme l'un des organisateurs, a été condamné à cinq ans ferme. Arrivé libre au tribunal, il en est reparti les menottes aux poignets". Le jour du procès, on avait tenu à spécifier que "les armes et la documentation islamiste radicale qui avaient été découvertes et placées sous scellés demeurent confisquées". Voila qui aurait pu intéresser les renseignement français dont la DST, qui devrait bientôt muer en DCRI. Qui aurait ainsi dès 2007 de la liste de tout le réseau toulousain et montpelliérain. Car il devait y avoir énormément à apprendre sur le réseau toulousain, dans ces documents ! Tous emprisonnés, donc, sauf "Abdelkader Merah et le père de Sabri Essid '(qui) apparaissent comme deux rescapés du coup de filet de 2007. Ils sont les seuls à être passés à travers les mailles, " note avec acuité le JDD du 22 avril 2012. Pourquoi ces deux-là, voilà qui reste à élucider ! Mohamed Essid et Abdekader Merah, les deux plus âgés de la cellule, et donc les plus susceptibles de la diriger avaient été épargnés : pourquoi donc n'avoir retenu que les seconds couteaux ? Des seconds couteaux très jeunes qu'un des enquêteurs, lors de leur arresation de 2007 qualifiera ainsi : "des frappés qui étaient prêts à se faire sauter en Irak..." Pas des enfants de cœur pour autant, donc !

Des seconds couteaux pas pour autant nés de la dernière pluie. C'est en effet une longue histoire : Arnaud avait un moment fait partie de la de la filière dite « des Buttes-Chaumont » qui envoyait des jeunes se faire tuer en Irak, tous embobinés par le (très) jeune imam autoproclamé, Farid Benyettou (alias "Abu Abdallah" ici à droite en photo) dangereux illuminé qui finira par être condamné en 2008 à 6 ans de prison. Ayant débuté sa radicalisation en 2005, il avait trouvé sur son chemin un ministre de l'intérieur à poigne, appellé Nicolas Sarkozy qui se vantait alors de vouloir "éradiquer le terrorisme islamique" de France. Parmi les recrutés, de jeunes écervelés tel Thamer Bouchnak, qui aurait pu avoir une belle carrière de footballeur : « Presque soulagé » d'être interpellé Thamer Bouchnak présente le même profil atypique : « Il vient de recevoir une offre d'emploi de la RATP, raconte son avocat, Me Dominique Many. Il avait pris un billet aller-retour pour la Syrie et avait menti à ses parents sur sa réelle destination, car il avait peur de leur réaction. » Très bon footballeur, le jeune homme a failli être professionnel en 1999 au Racing Club de Lens, avant de jouer en 2000-2001 au Paris Football Club au côté d'Abdoulaï Meité, actuel joueur de l'OM. " Thamer était sorti du collège Georges-Brassens dans le XIXeme, où il avait fait connaissance de Peter Cherif (qui sera arrêté par les américains à Falloujah et envoyé à Abou Grhaiib), ou de Tarek Ouinis et Abdelhalim Badjoudj, qui mourront en Irak en 2004, le second en kamikaze âgé de 19 ans sur l'aéroport de Bagdad". Manipulés par des gourous islamistes plus âgés, voilà la partaite chair à pâté kamikaze de prête !

Sur le modéle d'Ici Londres , et une quinzaine seulement au bout

De jeunes allumés, mais plutôt bien organisés : "selon un mode artisanal, certains membres du groupe communiquaient en utilisant des messages codés par le biais d'une émission diffusée sur une grande radio nationale privée..." Skyrock, pour ne pas la citer, qui à son insu leur servait donc de BCC période Ici Londres, ! La presse trouvait le procédé léger : personnellement j'aurai tendance à dire le contraire : pour les contrer, il eût fallu écouter la radio en continu chaque jour de diffusion : c'est bien plus contraignant qu'une surveillance du net par simples mots-clés ou lectures de forums (******) ! Arrivés en Syrie, ils étaient pris en charge par Boubakeur el Hakim, âgé d'à peine 25 ans, dont le frère Redouane el Hakim, sera tué à Falloujah. L'embryon de réseau fonctionnait, la preuve de son organisation étant qu'il rapatriait aussi des blessés : ainsi en 2004, pour Mohamed el Ayouni, blessé grièvement et ramené en Syrie où il sera arrêté, pour être extradé en France en juillet 2006, et y être mis en examen et incarcéré une année. Un jeune homme devenu handicapé : avant d'être blessé au dos, il avait déjà eu le bras arraché par le tir d'un char de la coalition. Arrêté lui aussi, el Hakim sera emprisonné en France pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". La filière syrienne, née dès l'invasion en 2003 de l'Irak, n'est donc pas à ce mo-moment-là qu'une entreprise de pieds-nickelés. Elle combat, elle tue, et éprouve des pertes conséquentes. Les américains (ici le Hufftington Post) en recensera sept, de tués, en Irak. On est loin encore d'une armée jihadiste, comme on pourra le constater dans les zones tribales pakistanaises où se trouveront moins de français que d'allemands, par exemple : "deux hauts commandants de la hiérarchie du « Tehrik‑e‑Taliban Pakistan » ont également confié à l'agence de presse Reuters, le 25 mars 2012, que plus de 80 Français se trouvaient dans le Nord‑Waziristan, et faisaient partie d'un groupe d'islamistes étrangers nommé "Djihad e Islami" note Paris-Match. Les talibans pakistanais ayant tendance à grossir leurs rangs comme des supporters marseillais, on peut nettement réduire le chiffre annoncé à moins d'une vingtaine. Le chiffre de 80 regroupant plutôt le double de tous les jihadistes étrangers présents sur place, dont de nombreux allemands. Le 7 février 2011, on en avait confirmation avec un communiqué de l'AFP, repris par le Figaro affichant comme source la DCRI qui énonçait le nombre d'une dizaine de français seulement dans les camps d'entraînement au Pakistan : "quatorze Français seraient concernés, selon le Figaro qui cite "quatre notes" de la DCRI en sa possession, et ils seraient prêts à passer à l'action. Cette dernière affirmation n'a été ni confirmée ni infirmée à l'AFP lundi, faisant l'objet d'un bref "no comment" de la part des mêmes sources". Une poignée d'individus seulement, dont les effets étaient énormément agrandis par le tambour de résonnance des sites comme le MEMRI et SITE Group, ou Intel Center, tous émanations de la CIA ou d'autres services secrets (israéliens pour le MEMRI). 

Mais cette filière française, ce groupuscule restreint, est aussi, il faut le dire, idéologiquement solide, et ne semble jamais vouloir renoncer, même après que leurs membres aient purgé leur peine de prison... car ils recommencent aussitôt : c'est ainsi qu'on découvrira avec effarement que Thamer Bouchnak, Chérif Kouachi et Mohamed el-Ayouni, trois membres de la filière des Buttes Chaumont, se retrouvent à nouveau mis en examen fin mai 2010, pour avoir fomenté le projet d'évasion de deux gros "anciens" poissons du terrorisme : Ali Belkacem et Djamel Begahl (en photo à gauche), le premier condamné à perpétuité pour la vague d'attentats de 1995 et son attentat dans le RER parisien à la station Musée-d'Orsay. Beghal ayant purgé sa peine, était certes libre (il avait écopé de dix ans de prison en appel en 2005), mais il avait été depuis assigné à résidence dans le Cantal. Les peines prononcées, dûment effectuées, ne semblaient pas les avoir dissuadés de continuer leur combat idéologique. Les liens avec les attentats de 1995 reliant à la période algérienne de la terreur terroriste qui avait commis huit attentats à la bombe en France qui avaient provoqué 8 morts et près de 200 blessés ! On n'avait pas affaire à des amateurs ! Des professionnels du terrorisme... infiltrés par les services secrets algériens, rapplelons-le aussi : parmi eux, Ali Touchent, alias Tarek, dont le rôle trouble n'a jamais été éclairci véritablement, la DST ; visiblement, l'ayant protégé ! Touchent était en effet comme Malika el Aroud : il avait pu échapper à la police « en Hollande, en Belgique, en région lyonnaise et parisienne » fera remarquer un avocat en 2002, lors d'un procès à Paris. Abdekader Merah, simple "touriste" en Syrie, en Egypte et islamiste déclaré en France aurait-il bénéficié d'une mansuétude similaire depuis des années ?

Des islamistes surveillés de près

Cette filère syrienne semblait pourtant retrouvée décapitée lors de l'arrestation de Boubakeur el Hakim. Elle l'avait été une seconde fois en 2007 avec la rafle toulousaine et montpelliéraine qui avait ciblé les correspondants français de Boubakeur et le quasi-gourou franco-syrien. A l'époque la presse régionale avait titré "Islamistes discrets à Artigat" : le récit de la visite policière évoquait nettement un groupuscule largement connu, déjà étroitement surveillé par les gendarmes et la police : "les Lanes est un hameau perdu dans les hauteurs à l'écart du village d'Artigat. C'est un cul-de-sac, mais avec une fréquentation plutôt inattendue. Des voitures, non immatriculées dans l'Ariège, y viennent, conduites par des islamistes, voile de rigueur pour les unes, longues barbes pour les autres. D'autres voitures, conduites par des agents des RG ou des gendarmes, celles-là, visitent plus ou moins régulièrement le lieu. Voilà plusieurs années que l'endroit est surveillé, et les conversations téléphoniques écoutées. Deux perquisitions au moins ont eu lieu ces six dernières années". Des gens que suivaient donc avec attention les services de police et de gendarmerie.

En fait, le mouvement était déjà sur le déclin, car l'implantation islamiste rêvée par les responsables du groupe avait fait faux bon : "ces allées et venues ont pour origine la présence, il y a quelques années, de ce qu'un habitant d'Artigat qualifie de « colonie », tout en ajoutant que « ces gens-là ne gênent personne : ils ne font pas d'histoires et on ne les voit presque jamais. » Des islamistes, pionniers des Lanes ont construit de leurs mains presque toutes les maisons qui s'y trouvent, au début des années 1990. Depuis, la communauté a perdu de son élan, ses liens de solidarité, et a décliné. La plupart des maisons ont été rachetées par des nouveaux arrivants, sans aucun rapport, ou servent de résidences secondaires à des musulmans pratiquants, essentiellement toulousains. Seules deux familles sont restées, dont le couple arrêté hier, vers 6 heures". Les morts irakiens, les dépenses, la lassitude et les diffcultés de recrutement avaient eu raison de l'équipe de fondamentalistes. "À leur apogée, ils étaient une dizaine de familles. Leurs enfants n'allaient pas à l'école, leurs parents se chargeaient eux-mêmes de leur dispenser des cours conformes à leurs principes religieux. L'inspection académique leur rendait visite de temps à autre". L'administration française aurait eu des œillères à ce point , ou le groupe servait déjà d'appât pour les autres ? "Commerçants ou agriculteurs, leur vie communautaire impliquait une solidarité importante entre eux. Selon un habitant des lieux, ils projetaient de s'agrandir et de construire une mosquée. Mais les dissensions ont irrémédiablement fissuré leur cohésion. Conflits entre individualités ou autour du leadership ont dégénéré jusqu'à la bagarre. L'utopie quasi monastique a disparu. Exaspérées par cette atmosphère, les familles ont progressivement quitté les lieux". Seul le leader en forme de gourou idéologique était resté : Olivier Corel.

Car les voisins eux avaient bien saisi que le lieu restait une base active aux volets constamment fermés : Internet, c'est sûr, était depuis passé par là : "la voisine d'en face est moins étonnée. Résidente depuis six ans, elle avait repéré le ballet des voitures de gendarmes. Ces derniers n'avaient d'ailleurs pas manqué de la questionner sur les anciens propriétaires à son arrivée, et de la prévenir : « Vous risquez de nous voir passer souvent. » « Des rumeurs circulaient à Artigat, dit-elle. Ça allait loin. Certains allaient jusqu'à dire qu'ils étaient impliqués dans les attentats de 1995 à Paris ! » Elle ajoute : « Vu qu'ils avaient un mode de vie repliés - tout était fermé chez eux-, on ne peut pas éviter d'être soupçonneux. » Ce que la tentative de faire évader l'un des responsables des attentats de 1995 prouvera par l'exemple ! Les voisins d'Artigat auraient-ils été plu lucides que les services secrets français ? Etonnante constatation !

D'Artigat à Torcy, et la tête du réseau 

D'Artigat, on passe facilement à Paris, en banlieue parisienne et à Bruxelles : "au total, onze personnes, soupçonnées d'entretenir des liens avec Al Qaïda, ont été interpellées : les deux jeunes hommes expulsés de Syrie, âgés de 23 et 27 ans ; trois couples dans la Ville rose ; un couple franco syrien d'une soixantaine d'années à Artigat, en Ariège (c'est le couple Corel) ; et un homme à Torcy, en Seine-et-Marne, en banlieue parisienne (en photo à gauche). Tous sont de nationalité française et plusieurs sont de récents convertis à l'Islam" indiquait la Dépêche. Torcy menant en fait à un groupe d'islamistes virulents en conflit ouvert avec la mairie (PS). "Ce n'est pas la première fois que les policiers de la DNAT procèdent à des arrestations à Toulouse. En avril 2005, six personnes, dont un jeune homme faisant du prosélytisme pour l'Islam sur le marché Saint-Sernin (derrière la basilique  toulousaine !), avaient été interpellées en moins de quinze jours sur dénonciations, mais avaient été relâchées sans charges sérieuses. Rien à voir avec les filières démantelées très régulièrement sur tout le territoire et dans tous les milieux. Comme ce groupe parisien des Buttes-Chaumont, identifié quelques mois plus tôt, qui réunissait des jeunes de 18 à 20 ans, candidats au djihad en Afghanistan, Tchétchénie ou Irak, dont a fait partie Saïd Arif arrêté à Damas en Syrie, en juin 2004 où il organisait l'accueil des convertis. Pendant l'été 2005, c'est à Montpellier qu'une cellule islamiste est mise au jour dans un milieu d'étudiants ingénieurs au-dessus de tout soupçon. Deux suspects seront arrêtés en Algérie, deux autres au Maroc. Un autre membre de la bande sera intercepté à Troyes. Souvent les familles sont surprises par le choix soudain des djihadistes. Ainsi de ces trois étudiants tourangeaux pris en Syrie en décembre 2006. Au même moment huit autres jeunes français sont arrêtés en Égypte. Expulsés, ils ont été remis en liberté, mais trois nouveaux suspects sont toujours au secret au Caire. Dans la région parisienne plusieurs dizaines de jeunes islamistes sont signalés chaque année. « La cause irakienne est mobilisatrice », constate le chercheur Dominique Thomas." Des jeunes, très jeunes, tous, qui reçoivent comme conseil sur le site SOS Mibar de cacher à leurs parents leurs activités ; d'où la surprise de ces derniers à voir leur enfant se retrouver du jour au lendemain... en Syrie, à apprendre à porter une ceinture d'explosifs pour mourir en martyr ! Ou a revenir, avec un bras en moins.

Un petit noyau bien connu

Retour direct au Buttes-Chaumont et au groupe radical du même nom, donc !!! Et quant aux "égyptiens" , il s'agissait d'étudiants del’école coranique Aziz El-Bila, que fréquentait... Abdelkader Merah, décidément au four (en Syrie) et au moulin (en Egypte) : un peu beaucoup pour celui qui échappera à toutes les arrestations... "Le 26 octobre 2006, Abdelkader Merah et son épouse partent au Caire et sont accompagnés de membres de la filière toulousaine qui étendent leur réseau et cherchent à établir des connexions en Egypte, en Syrie, au Pakistan et en Irak, destination finale pour mourir en martyr" précise La Dépêche. Les arrestations, auxquelles Abdelkader Merah va échapper, n'auront lieu qu'en février 2007. A noter que Saïd Arif est un personnage vital pour cette nébuleuse plutôt fait de jeunes sans expérience des combats : né en 1966, il leur apportait un background militaire qu'ils ne possédaient pas : c'est un ancien lieutenant de l'armée algérienne qui avait déserté ! Entraîné en Afghanistan, et en Euope dans les gorges de Pankisi (dans le fief du chef de guerre tchétchène Ruslan Gelaev), il était revenu en Europe via la filière allemande de Mohammed Bensakhria, en train de préparer l'assassinat d'Iyad Allaoui, le premier ministre irakien en visite à Berlin. On le rendra responsable d'avoir organisé les communications entre la Syrie et l'Irak via l'achat de cartes prépayées de téléphonie mobile de l'opérateur Swisscom. Il leur apportait aussi une logistique organisationnelle. Les receveurs des appels étant localisés dans les zones frontalières syriennes de la région d'Husseiba, autour de Karabla. Arrêté en 2003, puis extradé en 2004, Saïd Arif s'était montré fort bavard devant le juge Brugière, révélant des détails inattendus sur les jihadistes en attente en Syrie de devenir des kamikazes en Irak. Saîd Arif, un cas qui fera encore reparler de lui en cette année 2012 : assigné en résidence à Millau après avoir purgé la moitié sa peine (il avait été condamné à 10 ans en 2007) il avait disparu en janvier 2012... au moment même où Mohamed Merah préparait ses attentats, et ne s'était pas présenté à la police lors de son pointage habituel. On avait fini par le retrouver en...Suède, d'où on le fera rapatrier aux frais de la justice française ! Qui a dit que la lutte contre le terrorisme coutaît cher au contribuable ?

Une vieille histoire

La Suède, pourquoi donc la Suède ? Pour une raison simple : Arif est certes marié à une suédoise, Umm Anas (il a 4 enfants, dont le second s'appelle Osama !), mais là-bas, il y avait aussi l'autre bout du même réseau : un réseau existant depuis 1998... et lié lui aussi aux attentats du GIA en France : "Huit militants du Groupe islamique armé (GIA) algérien, dont des hauts responsables du mouvement en Europe soupçonnés d'avoir participé à des attentats en France, ont été arrêtés hier à Bruxelles. Parmi les personnes interpellées au cours de cette opération (l'une des plus importantes menées ces dernières années contre le GIA à l'étranger) figure notamment le Français d'origine algérienne Farid Melouk. Il a été placé sous mandat d'arrêt pour « port d'arme, rébellion avec arme et association de malfaiteurs ». Farid Melouk (photo de son arrestation à Bruxelles ici à gauche) avait été condamné par défaut à 7 ans de réclusion, le 18 février à Paris pour sa participation au réseau d'appui logistique du GIA à Chasse-sur-Rhône près de Lyon. Le groupe arrêté hier à Bruxelles comprend également « des personnes de nationalité scandinave dont nous présumons qu'ils ont une responsabilité très élevée dans le GIA européen. Deux membres sont des Algériens naturalisés suédois et danois qui auraient participé à des attentats graves en France » a déclaré le ministre belge de l'Intérieur" nous avait rappelé la Dépêche en date du 6 mars 1998. Les cellules dormantes terroristes en France sont donc une vieille histoire en réalité."Farid Melouk, français d'origine algérienne de 32 ans, grièvement blessé et arrêté hier à Bruxelles fut membre du réseau islamique animé par Ali Touchent, en partie responsable de la campagne d'attentats en France en 1995 " nous expliquait alors La Dépêche. Touchent, alias « Tarek », « Samir Bouchiba », ou « Cheikh Abdelnasser », très certainement un agent des services secrets algériens, ce qu'avait nié jadis la DST (qui niera aussi avoir eu recours à ses services !).. un Touchent évaporé depuis : déclaré mort en Algérie, comme d'autres impiqués dans des attentats "retirés" de la circulation. Un fait courant, dans ce monde de dupes... Celui qui, comme le rappelait France-Soir avait lui aussi passé au travers des mailles du filet de la police française « Tarek » échappe par miracle à l’opération « Chrysanthèmes », nom de code d’un vaste coup de filet préventif dans les réseaux de soutien aux intégristes algériens, et ne sera pas davantage inquiété au lendemain des attentats de 1995... exactement comme certains membres du réseau toulousain de 2007... "Ali Touchent avait été l’organisateur des réseaux de soutien aux maquis islamistes d’Algérie et l’instigateur des attentats commis en France, mais il avait échappé aux recherches" avouera la même année Roger Marion, 12 ans après les faits. Marion, nommé en 1998 responsable de la Division Nationale Anti-Terroriste de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). L'ancêtre, en quelque sorte, de Squarcini...

Demain, si vous le voulez bien, nous verrons plus en détail quand cette cellule terroriste s'est implantée : c'est en 2005, année ou l'ex-président Sarkozy va effectuer un très étonnant discours en qualité de ministre de l'Intérieur, concernant cette fameuse filière syrienne, qu'il semblait déjà connaître parfaitement.

florilège d'aricles sur la question ici :

http://www.pearltrees.com/#/N-fa=1092232&N-u=1_100951&N-p=39719123&N-s=1_4660238&N-f=1_4660238

(*) "Merah était un délinquant de droit commun, violent, sans aucun scrupule, mais lors de ses voyages au Pakistan, en Afghanistan et au Tadjikistan, il ne s'était jamais fait remarquer pour des activités terroristes. Lorsqu'il a été interpellé par les services américains, c'était pour un délit routier (c'est comme ça qu'on le connaît). Il n'était absolument pas répertorié comme un terroriste. On ne peut pas faire de la seule visite en Afghanistan un délitLà-bas, il n'a jamais été dans un camp d'entraînement. Même pas dans une université religieuse. A son retour, il s'est nourri d'Internet, se passant en boucle des images montrant des décapitations. A notre connaissance, il n'y avait pas de réseau autour de lui." On notera plusieurs mensonges et incohérences dans le propos présidentiel : Sarkozy connaît la filière syrienne depuis 2005, Mohamed Merah a été fiché par la DCRI avant ses voyages à l'étranger et était bien repertorié comme terroriste par les services secrets américains et allemands. Et il faisait bien parti d'un réseau, comme toute sa famille (ou presque). De venir ainsi autant le disculper démontre plutôt une implication dans sa manipulation qu'autre chose.

(**) "Mis en examen et écroué depuis le 26 mars pour "complicité d'assassinat, association de mais aussi depuis le 10 septembre pour "complicité d'assassinats avec circonstances aggravantes en raison de l'appartenance de victimes à une race ou à une religion"

(***) le texte sur l'inscription est sans ambiguité :

I. ― Sont inscrites dans le fichier les personnes faisant l'objet des décisions judiciaires mentionnées au I de l'article 23 de la loi du 18 mars 2003 susvisée

II. ― Sont inscrites dans le fichier, à la demande des services et unités de police judiciaire ou des autorités judiciaires, les personnes faisant l'objet d'une recherche pour les besoins d'une enquête de police judiciaire :

1° Soit dans le cadre d'une enquête préliminaire, d'une enquête de flagrance ou d'une commission rogatoire ;
2° Soit dans le cadre de la mission d'animation et de coordination des recherches criminelles sur tout le territoire national dévolue à la direction centrale de la police judiciaire et aux offices centraux mentionnés à l'article D. 8-1 du code de procédure pénale ;
3° Soit en cas de disparition de personnes dans des conditions inquiétantes ou suspectes ;
4° Soit en cas de découverte de personnes décédées ou vivantes non identifiées.

(****) "La fusion (de la Direction de la surveillance du territoire ou DST et de la Direction centrale des Renseignements généraux ou RG) fut annoncée le 13 septembre 2007 par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie. Les textes fondateurs de la DCRI ont été adoptés le 7 avril 2008, la fusion entre les RG et la DST étant effective le mardi 1er juillet 2008".

(*****) toujours prisée en forum :

http://voyageforum.com/forum/partir_etudier_abou_nour_en_syrie_D4117900/

Ancienne mosquée devenue université elle offre surtout aux non arabophones des cours "à tel point qu'on voit même des wahabites anglophones ou francophones venir y apprendre l'arabe" indique un de ses forums spécialisés. D'où son succès, pour sûr !

(******) depuis, la radio, via son système web, entretien des propos qui mériteraient un minimum de suivi, sinon de surveillance. La propagande n'en est jamais très éloignée.


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23 réactions à cet article    


  • Georges Yang 16 octobre 2012 12:32

    Cette longue tirade sur les dérives salafistes alors que l’auteur veut l’éradication d’Assad par les mêmes salafistes

    Désolé mais je ne comprends pas cette démarche

    Repliez à votre aise, mais c’est un constat, non une insulte


    • morice morice 16 octobre 2012 17:12

      Cela fait plus de deux ans de posts, dont des diffamatoires â la pelle, simplement, et une journée à 16 interventions injurieuses


      s’il faut rebalancer ici les 700 posts injurieux pour vous le faire COMPRENDRE, je peux aussi le faire, et détruire ici le fil de discussion.

      Parmi ces injures graves, il y a deux fois le « déchet humain », terme nazi à mon encontre.

      il est DEMENT, et sa prose obsessionnelle le démontre : ses deux obsessions étant le sexe et l’écologie....

      • Pyrathome Pyrathome 16 octobre 2012 18:39

        " Pourquoi donc ne pas les faire figurer dans le dossier, et en ce cas, avec quoi donc Mohamed a-t-il pu traverser sans encombre les frontières ? Voilà qui intrigue fortement !!! Quel intérêt pour la DCRI à dissimuler le nom des pays visités par le tueur de Toulouse ?

        Parce qu’il n’est peut-être jamais sorti du pays.....tout simplement ?
        Comment peut-on aller en Afghanistan, en Syrie, en Israël.....sans passeport valable ??
        Ou on le lui en a fourni un....avec un grand chapeau bien trop grand pour cette petite caillera !!...


        • morice morice 16 octobre 2012 18:55

          Ou on le lui en a fourni un....avec un grand chapeau bien trop grand pour cette petite caillera !!...


          ah ça.... c’est peu dire : attendez donc la suite, vous allez voir... 

          • esteban 17 octobre 2012 14:26

            Ahaha replié, c’est vrai que c’est pas dans le sujet....


          • morice morice 17 octobre 2012 17:57

            pardon ? Vous cessez de m’insulter, là ou quoi ?


          • morice morice 17 octobre 2012 17:59

            Poutine dans ses œuvres ? vous rigolez ou quoi là avec cette propagande russe éhontée ?


          • morice morice 16 octobre 2012 22:58

            marre des hyènes qui viennent ici mordre, rameutées par les trolls : marre de cette engeance bonne qu’a venir foutre en l’’air des fils de discussion emmenées par un fou.


            • flesh flesh 16 octobre 2012 23:09

              Commencez déjà par vous comporter de manière respectueuse sous les articles des auteurs qui ont une vision du monde différente de la vôtre et je peux vous assurer que vous verrez une nette amélioration sous les vôtres.


            • morice morice 16 octobre 2012 23:40

              Commencez déjà par vous comporter de manière respectueuse sous les articles des auteurs qui ont une vision du monde différente de la vôtre et je peux vous assurer que vous verrez une nette amélioration sous les vôtres.`


              ah oui ? des exemples ?

              Commencez déjà par vous comporter de manière respectueuse sous les articles des auteurs qui ont une vision du monde différente de la vôtre 

              si vous pensez aux auteurs d’extrême droite qui ont envahi ce site c’est NIET. ILs me trouveront toujours sur leur passage : exemple DALMAS.

            • flesh flesh 16 octobre 2012 23:51
              Louis Dalmas, le vieux militant trotskiste, est un auteur d’extrême-droite maintenant ? Vous n’avez vraiment pas peur du ridicule.. Quant aux exemples, ils sont là :


              Il suffit de fouiller un peu dans vos presque 50 000 messages.

            • morice morice 17 octobre 2012 00:29

              Louis Dalmas, le vieux militant trotskiste, est un auteur d’extrême-droite maintenant ? 


              OUI, il a fait le tour complet ; comme l’ont fait les gens de riposte laïque !!!

              les Soral et compagnie ont fait de même : vous IGNOREZ tout de ces parcours, visiblement.

              DALMAS est en prime baron. Comme trotkyste, c’est raté... : sa défense des serbes est fascisante, à en applaudir des bourreaux !!!

              sa revue, balkans info est fascisante. Elle édite trois ouvrages qui le sont :

               La publication de B. I. est complétée par l’association Vérité et Justice qui, en plus de son travail caritatif, édite des livres. Les trois premiers sont :
              • Ma vérité par Slobodan Milosevic,
              • Le dossier caché du « génocide » de Srebrenica
              • Ratko Mladic, criminel ou héros.

            • flesh flesh 17 octobre 2012 12:47

              Dalmas n’a pas choisi d’être né aristo que je sache.... Et quant à sa thèse sur la réalité serbe, j’y adhère totalement. Les médias nous ont gravement menti sur cette histoire, comme pour la Libye, la Syrie, etc.. afin de servir les intérêts géopolitiques de leurs maîtres. 


              Continuez à votre aise à nous traiter de fachos parce que nous sommes outrés par ces attaques barbares de l’Occident, par sa propagande guerrière pour neuneu, dans laquelle vous semblez être tombé la tête la première. Cela ne nous empêchera jamais de penser que pour nous le facho, c’est vous.


            • morice morice 16 octobre 2012 23:18

              La modération : comment pouvez-vous laissez venir troller un fou qui vient écrire qu’il « jubile » à voir une meute venir tenter de dépecer un auteur ?


              dans quel système de valeurs êtes-vous ? Cela fait 2 ANS que je me plains tous les jours des diffamations de cet individu névrosé qui est auteur chez vous et non simple commentateur : deux ans qu’il vient détruire mes fils de discussions sans que vous ne bronchiez !

              elle va finir quand, cette mascarade, chez vous ?

              c’est quoi pour les lecteurs ces attaques sur la PERSONNE sans même lire les articles ?
              vous vous foutez de qui en laissant agir Yang depuis deux années ? Vous ne faites qu’effacer ses posts, et ne condamnez pas son activité ici !! c’est INADMISSIBLE !! il m’étonnerait que vous ne l’ayez jamais averti : or ça n’a rien changé chez lui : il CONTINUE, car son égo démesuré veut que je disparaisse, et rien d’autre , en « déchet humain »

              vous avez effacé DEUX FOIS cette grave diffamation, et c’est TOUT. Il CONTINUE, tous les jours, à venir SABOTER mes fils de discussion : belle image du site à l’extérieur, qu’une équipe qui ne sait pas DRIVER son auteur.

              • Farniente 17 octobre 2012 14:02

                Wow !Vous avez fait le ménage pendant que je dormais !
                Combien de posts vous avez fait retirer ces dernières heures ?


              • esteban 17 octobre 2012 14:28

                Ahahah je crois que vous sabotez tout très bien tout seul, pas besoin d’aide le meurice.


              • morice morice 16 octobre 2012 23:21

                toute la FOLIE DU GUS EST Là 


                « J’adore vous faire baver d’indignation »

                la perversion, chez lui, est bien présente, comme elle l’est dans ses articles scatologiques.

                il est devenu fou à lier, et je ne suis pas médecin !

                • Georges Yang 16 octobre 2012 23:25

                  La couleur de la peau dans la traque des noirs en Libye, c’est bien votre oeuvre


                  • esteban 17 octobre 2012 14:45

                    Yang :

                    Belle application de la devise « Tant que je gagne je joue » smiley


                  • morice morice 16 octobre 2012 23:45

                    La couleur de la peau dans la traque des noirs en Libye, c’est bien votre oeuvre


                    ah ah ah elle est bonne : tous les journaux ont décrit cette traque RACISTE.



                    VOUS MENTEZ ENCORE, YANG

                    • Pyrathome Pyrathome 17 octobre 2012 00:33

                      Ben tiens, à propos de néo-nazis, ils s’infiltrent partout en Grèce....
                      http://www.lepoint.fr/monde/grece-les-neonazis-suppletifs-de-la-police-01-10-2012-1512085_24.php?google_editors_picks=true
                      La stratégie du choc qui sonne à la porte....


                      • morice morice 17 octobre 2012 01:01

                        l’origine de ce texte infâme :



                        signé Gratton, antisémite notoire et partisan de Reynouard le négationniste

                        avis éclairé sur Gratton

                        Par Gazi BORAT (xxx.xxx.xxx.192) 30 juillet 2009 07:49

                        à BOB GRATTON

                        Il faut nommer un chat un chat et un fasciste un fasciste.

                        Vous en êtes un, et de l’espèce la plus crasse.


                        Et renseignez vous donc sur votre pitoyable héros, ce fasciste belge qui ramait à attirer l’attention des Nazis avec son mouvement « Christus Rex », les Allemands lui préférant ses concurrents flamands pour des questions raciales.

                        Exilé dans le ridicule chateau qu’il se fit édifier en Espagne, loser pitoyable dans ses essais de magouilles immobilières, le pitre fêtait chaque année l’anniversaire du fuhrer en rev^tant une tenue d’été blanche immaculée d’un officier de régiment de cavalerie de l’Allgemein SS, dont il aurait bien eu du mal à justifier le port règlementairement à l’époque du Troisième Reich.

                        gAZi bORAt

                        Gratton venait d’encenser Léon Degrelle, fasciste évident !


                        il a des références, le Bernard 425 : à part ça il n’est pas d’extrême droite il dit !!! 

                        • esteban 17 octobre 2012 14:42

                          C’est trop fort, même morice se fait sabrer ses commentaires peace & love !

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