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Accueil du site > Tribune Libre > Syrie ou l’essoufflement des empires

Syrie ou l’essoufflement des empires

Comment on en est arrivé là ? On se demande concernant la Syrie. Ce pays est la micrographie, on pourrait même dire la caricature, des tensions, contradictions, blocages et impasses géopolitiques de tous les pays intéressés, et au-delà.

Comme une goutte d’eau qui, tombant dans une marre, produit des cercles parallèles, de plus en plus invisibles, le conflit syrien, en relation bien sûr avec ce que vit le proche et moyen orient, génère toute une série de blocages mais aussi des contestations et de mouvements telluriques dans ce qui était l’armature géopolitique globale. Pour bien saisir la situation, il est nécessaire d’esquisser, très brièvement, les différents décors qui se sont succédés, les uns après les autres depuis la fin de la guerre froide concernant les « modèles d’intervention ».

Au niveau mondial, la fin de la guerre froide a donné naissance au dogme oh combien erroné d’un monde unipolaire, très vite contesté : cherchant à tirer profit du déséquilibre issu de l’effondrement de l’Union Soviétique, les pays occidentaux ont essayé de refaçonner le monde. Les guerres yougoslaves, dont la responsabilité géopolitique incombe en tout premier lieu à l’Allemagne de par la reconnaissance précoce de certaines composantes de ce pays ont démontré l’inadaptation des structures super étatiques (ONU) mais aussi leur nécessité, leur « label » pour mener des guerres dites « justes ». Elles ont aussi démontré que, sur le terrain la coordination de composantes diverses que les Américains utilisaient comme cache-sexe, après les désaccords européens et onusiens sur l’Iraq posaient des graves problèmes aussi bien au niveau opérationnel qu’à celui de la gestion multiple de l’occupation du sol (Afghanistan). Auparavant, les guerres africaines (Ruanda, RDC, Libéria, République du Congo, etc.) avaient mortellement blessé le concept du « mandat », c’est à dire d’une action militaire sous couvert d’une décision de la communauté internationale imposée et/ou la précédée par le pays intéressé (Grande Bretagne, France). En effet, la dite mondialisation a eu au moins le mérite de contester les espaces de « chasse gardée » lesquels, jusque là, constituaient une évidence pour les grandes puissances. Américains, Français, Anglais ne peuvent plus intervenir « comme il leur plaisait ». Les USA ne déstabilisent plus comme dans les années soixante en Amérique Latine, la France et la Grande Bretagne en Afrique ne sont plus aussi aisément faiseurs de rois. Pour le dire autrement : attaquer le Venezuela et son pétrole c’est s’attaquer aux intérêts brésiliens, chinois et russes. 

Depuis la longue guerre en Iraq jusqu’à la guerre éclair en Côte d’Ivoire deux constantes s’imposent : quel que soit le terrain d’intervention et quelle que soit sa durée, le problèmes spécifiques mis en avant pour y aller ne sont pas résolus, et c’est un euphémisme. A tel point qu’en Iraq, en Afghanistan, en Somalie, tout dernièrement en Libye, la première question et objectif, - après avoir y crée le chaos -, c’est ceux du désengagement. En d’autres termes, comment s’en aller. Même au Mali les objectifs (et ce n’était pas que du discours) restait un départ, le plus rapidement possible, et donc un simple retour au status antes, celui justement qui avait crée le problème « nécessitant » l’intervention française. A la veille d’une intervention - comme c’est le cas aujourd’hui en Syrie -, le premier problème tactique à résoudre est donc « comment ne pas s’enliser ». Le chaos libyen créé après les frappes franco-anglaises et américaines sous couvert onusien semble aujourd’hui le modèle. Dit autrement la guerre prend le chemin de la finance : l’anticipation se perd dans les limbes et la dictature de l’instant. Une combinaison liant le « après moi le déluge » libyen avec le « sauve qui peut » afghan.

Comme pour la crise financière, les résultats espérés non seulement ne sont pas atteints mais s’alourdissent de nouvelles contradictions et de nouveaux blocages. Aujourd’hui par exemple, l’Iran, ennemi ultime des Etats-Unis, est par les faits en Afghanistan mais surtout en Iraq leur meilleur allié. Tout comme le Pakistan et l’Arabie saoudite qui sont à la genèse du fondamentalisme générant des Al Quaida à la pelle.

L’essoufflement des empires occidentaux et la mondialisation financière ont crée une nouvelle réalité géopolitique à laquelle on s’attaque – encore - par des mécanismes et des moyens issus de la guerre froide et même de l’ère coloniale. Tandis que la réalité de l’environnement (mondial), pour citer Sun Tzé, nécéssite prioritairement de savoir qui on est avant de décider où on va.

Cette réalité fait la part belle aux puissances régionales (Brésil, Iran, Turquie) mais aussi aux empires renouvelés (Russie, Chine) et qui, entre autres, exhibent leur savoir-faire concernant les crises à leur périphérie (Caucase, Asie centrale, Tibet, Sin-Kiang, Mer de Chine, etc.).

Par contre, et faute de connaître et encore moins contrôler un monde où leur leadership chancelle, les occidentaux s’appuient sur des contre-vérités et des effets émotionnels pour - au moins - avoir l’adhésion momentanée de leurs populations. L’image de Colin Powell et de son flacon se dédoublant avec celle de John Kerry montrant une fillette morte aux bras de son père. Qu’il soit britannique, français ou américain (les trois seules forces occidentales réellement capables d’interventions militaires autonomes), le dirigeant occidental, obsédé par le concept de guerre juste, seul capable d’emporter l’adhésion (limitée dans le temps), de ses concitoyens se prend ainsi dans son propre jeu. Or la réalité n’est pas influencée par l’émotionnel mais par des rapports de force, des intérêts bien compris et des constantes régionales. Dans le cas de la Syrie cette réalité est complexe. (Et on expose ici uniquement les aspects de la diversité géopolitique et non pas de l’éclatement interne) Israël, par exemple, a tout à perdre avec la chute de Bachar el - Assad mais tout à gagner d’un affaiblissement de l’Iran qui le soutient et du Hezbollah, acteur en Syrie et soutenu par l’Iran. La Turquie, par ses barrages anatoliens tient les vannes qui peuvent transformer en désert ou en jardins fleuris la quasi-totalité de l’espace agricole syrien. Mais elle craint aussi l’émergence d’un Etat kurde et celui de l’entité autonome en Iraq lui suffit amplement comme problème. Chypre possède sur son sol une base aérienne britannique mais, après avoir porté un coup bas aux sociétés offshore russes à son corps défendant ne veux pas aggraver ses relations avec la Russie. Tout comme la Grèce et la base américaine de Souda en Crète.

La Russie et la Chine, qui ne s’embarrassent pas du concept de guerre juste quand elles interviennent à leurs marches (ou supposées l’être) savent rappeler aux alliances atlantiques qu’ils ont été largement abusés en Libye et que cela ne se reproduira plus. Faites ce que vous voulez insinuent-ils mais cela se fera aux dépends de vos propres concepts (guerre juste adossée par la communauté internationale). En d’autres termes : si vous voulez vous enfoncer encore plus, libre à vous.


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14 réactions à cet article    


  • medialter medialter 28 août 2013 11:42

    « Comment on en est arrivé là ? »

    Le plus simplement du monde, et c’est écrit sur la monnaie américaine : novus seclorum ordo. Cela fait 2 siècles que le nouvel ordre mondial travaille avec son rouleau compresseur, depuis la « révolution française » en ce qui nous concerne, et l’établissement de l’oncle Sam par la maçonnerie américaine en ce qui concerne l’officine d’où nous prenons les ordres.

    Ceux qui tombent des nues et qui ne se sont pas préparés n’auront vraiment aucune excuse : cela fait 10 ans que l’on sait que la Syrie et l’Iran étaient sur l’agenda de la pax americana, et que l’on était sur la transition de la pax judaica, censément aboutir au Grand Israël et au retour du Messie. Aucune excuse, car avec de brillantes analystes comme Hillard, le Cheik Hosein ou Chossudovsky, la trame qui menaient les révolutions arabes n’est plus dans l’ombre.

    Nous sommes bel et bien dans une guerre de religion, dont l’arme chimique n’est qu’une black ops supplémentaire décriée sous le classique prétexte humaniste par les suppôts partisans financés par nos contribuables : Fabius, BHL etc. La dernière pierre du NWO est entrain de se mettre en place, il est bien tard pour se réveiller, à défaut d’avoir organisé une levée de bouclier pendant qu’il était temps, il va maintenant falloir subir une société ultra-totalitaire ou une WW3.

     Le peuple cigale, ayant chanté pendant 2 générations sous les violons démocratiques et les artifices d’une croissance illusoire, a creusé la tombe de sa descendance qui aborde maintenant l’hiver (nucléaire ?). Que personne ne vienne se plaindre, toute la documentation de cette profonde conspiration était à disposition publique depuis longtemps. Il suffisait de chercher et de lire.


    • Jelena XCII 28 août 2013 12:22

      Il n’y aura pas de NWO, les guerres que se font les puissances sont bien réelles et comme elles n’oseront jamais s’affronter directement, il y aura minimum 3 blocs qui se formeront, 3 gouvernements distincts.

      1/ La Chine et toute l’Asie derrière elle (c’est pour ainsi dire déjà fait).

      2/ Les 2 Amériques. Actuellement aux USA 25% des naissances sont d’origine hispanique et tous les pays sur ces 2 continents sont catholiques.

      3/ L’Europe de l’Est (orthodoxe) + l’Europe de l’Ouest (cath.. euh musulmane).


    • Germain de Colandon Germain de Colandon 28 août 2013 12:25

      @medialter : Effectivement, on l’a assez hurlé sur les toits.
       
      L’on a pris tant de coups en avertissant par nos coups de gueules « tous ces porcs satisfaits » dixit John Stuart Mills.
       
      Et comme disait également mon amie Marguerite Duras : « Ce monde est pourri, qu’il aille à sa perte ! »

      Ita missa est !


    • soi même 28 août 2013 11:48

      Et je suis triste de tous ses vas en guerres, il parte tous comme en 14 dans quinze jours nous serons à Berlin, la suite à durée quatre ans.

      Si la Russie et la Chine ne s’embarrassent pas de guerres propres, il faut recomaitre dans la matiére l’Occident et l’extrême Occident servent de référence !


      • iphitos 28 août 2013 13:20

        Toute cette intox pour balkaniser le moyen orient et faire des arabes les nouveaux palestiniens, le pétrole et le gaz pour les super puissances Russie Usa Europe, Assad est le pion de la partie et il participe non malgré lui.


        • paul 28 août 2013 13:50

          Traqueurs de lanceurs d’alerte, renifleurs de gaz sarin, épieurs de communications ( y compris avec ma tante Berthe), déclencheurs de larmes compassionnelles, vous avez fait votre travail . Merci à tous les médias, à leurs bailleurs de fonds et à leurs relais politiques .
          Maintenant nos vaillants boys vont corriger ces enturbannés pour leur apporter la civilisation et l’ordre juste-comme-il-faut . Amen, dans le respect des religions .


          • L'enfoiré L’enfoiré 28 août 2013 15:36

            « l’essoufflement des empires »

            Comment sont créés les empires ?
            Par la stratégie de la conquête, par la maîtrise du commerce ou par le génie de l’innovation.
            L’image d’un nouvel ordre mondial qui fait baver quelques-uns, aussi.... 

            • smilodon smilodon 28 août 2013 22:05

              @ l’auteur : Allez, ok, allons-y !.... La génération des « 70’S » aura connu le viet-nam !.... On en veut encore ???!!.. Allez, pètons la SIRYE !!... On en veut encore ???... Allons-y !......


              • taktak 28 août 2013 22:15

                CONTRE LE BELLICISME DU GOUVERNEMENT « PS-VERTS » EN SYRIE
                LIONS LA LUTTE CONTRE LA GUERRE IMPERIALISTE EN PRÉPARATION CONTRE LA SYRIE AUX LUTTES POPULAIRES CONTRE L’EURO-AUSTÉRITÉ.

                Le bourrage de crâne des médias tourne à plein, sans nuance, sans souci de la vérité, relayant les opérations secrètes de la CIA et des services occidentaux en Syrie. Sans tenir compte de la menace islamo-terroriste en Syrie mais au contraire en instrumentant cette mouvance néo-talibane contre l’indépendance de la Syrie. Et l’hystérie belliciste augmente à proportion des déroutes militaires et de l’inconsistance politique des insurgés, dits « rebelles », face à l’armée nationale syrienne, malgré le soutien financier et militaire direct que les insurgés djihadistes obtiennent des régimes ultra-réactionnaires du Golfe persique et des services secrets occidentaux.

                Certes, nous l’avons déjà dit, comme l’ont démontré les communistes syriens et tous les PC du Proche-Orient, le régime d’ Al Assad porte une lourde responsabilité dans la situation sociale du peuple syrien du fait de ses concessions croissantes, après la chute de l’URSS, aux exigences du FMI et des impérialistes. Cela n’a pas empêché les communistes syriens, sans renoncer à leurs critiques constructives, de faire leur devoir patriotique et anti-impérialiste en combattant l’ingérence étrangère en Syrie et en défendant le droit de ce pays à préserver son indépendance et à reconstruire un régime laïque, maîtrisant ses ressources naturelles et tourné vers le progrès social et l’égalité hommes-femmes.

                En tout cas, il y a une certitude : rien de bon, rien de progressiste, rien de positif – et c’est le moins qu’on puisse dire – ne peut sortir d’une intervention impérialiste : la situation en Irak, en Libye….prouve que c’est au chaos, à la misère et à la mort qu’aboutissent ces guerres, ces interventions inacceptables. Inacceptables tant du point de vue de l’indépendance nationale, que du progrès social et des libertés démocratiques des peuples.

                La France d’ Hollande est en pointe dans l’agression euro-atlantique qui se prépare contre la Syrie.

                Les déclarations bellicistes des ministres et du président français doivent trouver une riposte des anti-impérialistes, des progressistes, des patriotes de France, et cela d’autant plus que le belliciste Fabius renie les principes défendus par la France lors de l’invasion américaine de l’Irak : à l’époque, D. de Villepin avait défendu contre Bush l’idée qu’aucune intervention militaire ne pourrait s’effectuer contre un pays tiers sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU : il est déshonorant pour notre pays qu’un ministre de la République explique aujourd’hui, sur la base d’allégations non prouvées, partiales, manipulées et émanant d’un seul « camp », que ce garde-fou minimal du droit international doit désormais sauter : c’est la porte ouverte à l’aventurisme le plus dangereux, sans parler des risques de conflagration universelle que comporterait une intervention occidentale ouverte en Syrie étant donné l’alliance de Damas avec Pékin et Moscou.

                Le gouvernement « socialiste », qui s’apprête à démolir les retraites par répartition en alléguant l’endettement de la France, trouvera-t-il soudain des milliards d’euros pour agresser un peuple souverain qui ne nous a rien fait, alors qu’il prétend ne plus avoir d’argent pour la protection sociale et les services publics ?

                Le PRCF appelle toutes les forces de progrès à se prononcer avec clarté et force contre les menaces de guerre impérialiste contre le peuple syrien. Il proposera à ses alliés et amis du mouvement communiste français, mais aussi du camp progressiste et authentiquement patriotique, de se prononcer contre l’escalade belliqueuse des va-t-en-guerre de ce gouvernement social-impérialiste (socialiste en paroles, impérialiste en réalité). Décidément, le PS est incapable de rompre avec la tradition colonialiste qui a marqué l’histoire de ce parti depuis 1914 !


                • ecolittoral ecolittoral 28 août 2013 22:25

                  Une guerre en Syrie avec certains pays d’Europe, les USA, la Chine, la Russie, l’Iran etc.

                  Ça fait chuter les cours des bourses et personne n’aime ça en aux lieux ! (au pluriel).
                  Surtout en ce moment !

                  Maintenant, si je me base sur les dettes des pays non solvables (comme s’il y en avait de solvables) sur la FED et Cie, un petit coup de canon ou de drone chirurgical pourrait détourner l’attention des bons peuples.

                  Pour ce qui est des Syriens qui, rappelons le, défilaient dans les rues de Damas, il y a 2 ans pour un peu de liberté et SANS demander de changement de régime, on peut imaginer qu’une entente secrète entre le régime et les VRAIS opposants Syriens peut (aurait pu) mettre un terme à ce carnage.

                  • Lou Lou 29 août 2013 01:17

                    Kennedy qui voulait se débarrasser de la réserve fédérale et sortir le plus vite du Vietnam et Martin Luther King avec ses discours enflammés farouchement contre cette guerre représentaient un danger pour le complexe militaro industriel et les banksters de l’ époque ...
                     
                    Leurs assassinats marquent la fin du rêve américain ...
                     
                    LB Johnson, Kennedy encore chaud commandera 9000 hélicoptères, renforcera la présence au Vietnam en utilisant des armes chimiques comme l’ agent Orange ...
                     
                    Oblabla est le 1er président noir a avoir bombardé l’ Afrique ...
                     
                    Les US ont bombardé près de 40 pays depuis la fin de la 2 ième guerre mondiale ....
                     
                    Oblabla hésite car il sait qu’ un seul Onyx SS-N-25 le missile hypersonique Russe le plus rapide de tous, fait partie de l’ arsenal de l’ armée Syrienne et coulerait un des bateaux de guerre US ...
                     


                    • antonio 29 août 2013 09:22

                      Merci de votre article.


                      • alanhorus alanhorus 29 août 2013 09:51

                        Aprés le mensonge du 11 septembre 2001 le mensonge des armes chimiques en Syrie.....jusqu’ou n’iront-ils pas ?

                        Attention : tant va la cruche allo qu’allah fin elle se casse...

                        Un site à consulter pour comprendre la vérité sur la Syrie.




                        • morice morice 29 août 2013 09:59

                           Israël, par exemple, a tout à perdre avec la chute de Bachar el - Assad mais tout à gagner d’un affaiblissement de l’Iran qui le soutient et du Hezbollah, acteur en Syrie et soutenu par l’Iran


                          n’oubliez pas la rivalité Arabie Saoudite/Qatar qui joue en lousdé : israel vient de découvrir des missiles du premier pointés vers lui, chose que j’ai décrire ici il y a plusieurs années dans l’indifférence générale !

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