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Tourisme et vivre ensemble

C'est l'été, les vacances, ce moment de l'année où l'actualité se fait plus calme, la guerre, la misère et le chaos continu de ravager le monde mais on en parle moins, nos chers politiciens ont pris leurs congés annuels et ne nous y inondent plus de leurs lumières quant au train des réformes majeures tendant à propulser notre pays à l'avant garde des puissances mondiales il s'est arrêté jusqu'en septembre.

Bref, le journal de vingt heures ressemble au 13 heures de Jean Pierre Pernault et les chaînes d'info ne parlent plus que de sports, des nouveaux films, des préparatifs de la rentrée scolaire ou encore et surtout des vacances...

Les vacances, ahhh les vacances !!!! ce moment béni de l'année où on laisse tomber le travail, son costume, la grisaille et la pollution pour aller se la couler douce à la mer ou à la montagne, en short et en tongue, prendre l'air et prendre son temps.

Ce n'est pas l'épicurien en moi qui va venir reprocher à qui que ce soit de profiter de ses vacances, oui mais voilà la raison de mon article, être en vacances ne permet pas tout, cela ne signifie pas l'anarchie, mettre un short n'affranchit pas de toutes les règles légales ou simplement de savoir-vivre, votre lieu de villégiature n'est pas un no mans land où tout est bon à faire.

Je vous parle d'un problème que connaissent surement très bien tous ceux qui comme moi ont la chance de vivre dans un village de bord de mer qui chaque été voit affluer un grand nombre de touristes, les routes sont bien plus encombrées, les places de parking se font très rares et des queues interminables se forment devant chaque commerce.

Mais cela n'est pas si grave, on s'y fait car après tout cet énorme flot de visiteurs apporte avec lui de nombreuses animations dans des villages souvent bien mort en hiver, il apporte un plus indéniable à l'économie locale sans compter que nombre de touristes se révèlent souvent être des gens sympas dont on est heureux de faire la connaissance.

Oui mais voilà, il n'y a pas que des gens sympas, certains sont sources de désagréments que l'on a bien du mal à supporter, pour rester poli, je les appelerais les « désagréables », ceux-ci se divisent en deux catégories, les permanents, ceux qui sont des « désagréables » toute l'année et pour lesquels il n'y a rien à faire, ce sont des « désagréables » en vacances comme au boulot, comme partout.

Mais il y a une seconde catégorie de « désagréables » (du moins je l'espère car autrement la proportion de « désagrébles » dans la population française est terrifiante), ceux qui comme je le disais plus tôt partent en vacances en laissant derrière eux les règles de vie en société.

Plusieurs choses donc, rouler prudement sur des routes secondaires que l'on ne connaît pas c'est normal, rouler à deux à l'heure pour regarder le paysage non ; rouler à vitesse réduite en ville pour trouver son chemin c'est normal, s'arrêter au milieu de la route ou piler tous les 100 mètres non ; si l'on veut regarder le paysage ou si l'on est complètement perdu on met son clignotant et on se gare ; car non il n'y a pas que des touristes sur la route mais aussi des locaux qui n'ont pas la chance d'être en vacances et doivent être à l'heure au travail, notamment ceux qui vous servent à manger, nettoient votre chambre d'hôtel ou viendront au besoin vous sauver de la noyade.

Restons dans l'automobile, le fait d'être en vacances ne fait pas disparaître la notion de stationnement gênant ou dangereux, ce n'est parce qu'on en a marre de chercher une place ou que l'on a pas envie de marcher trop longtemps jusqu'à la plage que l'on est autorisé à se garer n'importe où et n'importe comment au risque d'aggraver les problèmes d'une circulation déjà bien encombrée ou d'être la source d'un futur accident.

Viennent ensuite les règles de sécurité, concluons avec l'automobile, les règles de priorité élémentaire telles que les feux, les stops, les cédez le passage, les priorités à droite, le fait que celui qui quitte son stationnement ou fait demi-tour n'a pas la priorité s'appliquent tout aussi certainement à Nice ou à Palavas les flots qu'à Paris ou à Mâcon, si vous vous moquez complètement de votre vie pensez au moins à celle des autres, même conseil pour les cyclistes qui certes ne mettent pas en danger beaucoup de vies mais pourraient conduire un pauvre malheureux à une condamnation pour homicide involontaire, ce n'est pas parce que l'on est au bord de la mer et qu'il y a du soleil que l'on peut zigzaguer au milieu de la route sur son vélo sans se soucier de ce qu'il se passe autour.

Enfin la question du savoir vivre, non une plage ou une forêt n'est pas un dépotoir où l'on peut partir en laissant derrière soi toutes ses cochoneries comme si de rien n'était, hurler dans la rue pour se parler n'est pas une façon normale de communiquer, à l'inverse venir importuner la table voisine sous prétexte que les gens parlent et rient en mangeant vous fait passer pour un gros « désagréable », si vous voulez un silence absolu, ce n'est pas en bord de mer qu'il faut aller en vacances mais dans un monastère.

Voilà, je pense avoir fait le tour, comme vous vous en doutez, j'ai subi ces derniers jours une overdose de « désagréables », alors si vous êtes en ce moment un touriste et qu'il vous arrive de croiser des locaux qui font la gueule ou qui n'ont pas l'air ravi de vous voir, soyez compréhensif, ils ont peut être croisé un peu trop de "désagréables" et si vous vous sentez concernés par les comportements dont je viens de parler, pensez à changer, l'été n'en sera que plus beau pour tout le monde.

 


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1 réactions à cet article    


  • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 11 août 2015 09:36

    Cette indécence est consubstantielle au tourisme de masse. Bien sûr, des gens savent se tenir mais il est bien évident que le tourisme globalisé est non-viable. Déjà, la plupart des sites touristiques, sinon tous, et peu importe le continent, sont d’anciens espaces de production des sociétés traditionnelles agro-pastorales transformés en espaces récréatifs, « ludiques ». Safari au Kenya ou balnéarisme sur la côte bretonne, même parasitisme. Le tourisme de masse (les idéologues pourront ajouter durable et pérorer avec leurs foutues compensations carbone, ça ne changera rien) c’est avant tout la négation du producteur et donc des sociétés traditionnelles, donc de la culture. Tourisme de masse ou Daech même combat (raccourci marquant).

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