Tout est sous contrôle
Réunion hier de la cellule de crise du gouvernement au ministère de l’intérieur. Que se passe-t-il ?
Un incident dans l’une de nos centrales nucléaire ? Un attentat terroriste de grande ampleur ? Un site Seveso qui explose ? Une guerre à nos frontières ? Une pauvreté qui explose et touchent encore plus nos concitoyens ? Une aggravation importante du chômage ? Car pour que le premier ministre active de suite une cellule de crise exceptionnelle dans les locaux de la place Beauvau, c’est que la situation doit être grave.
A moins que ce soit pour imiter le conclave de Rome, pour élire un nouveau président, car le nôtre en déplacement à Dijon, a donné sa démission, pensant qu’il n’avait plus la force de lutter pour faire face aux problèmes de la France. Et le gouvernement tenant fermement la barre se réunit pour garantir la sécurité de nos institutions et la grandeur de la France ?
Non, braves gens, juste que la moitié nord de la France subit des intempéries neigeuses très exceptionnelles pour la saison.
« En raison des intempéries qui se sont abattues sur une partie de la France, Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, a décidé d’activer la Cellule interministérielle de crise (CIC) de Beauvau. La CIC, composée de l’ensemble des ministères concernés par les épisodes neigeux, coordonnera les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics pour garantir la sécurité et les déplacements de nos concitoyens sur le territoire national. » (Portail du Gouvernement 12/03/2012)
Ah, on respire, c’est juste pour apparaitre fermement à la barre quand on sait que les sujets de météo occupent près de 20% des temps des JT de notre pays, bon an mal an, et que :
il fait froid en hiver, parfois il neige, le printemps se fait attendre, il fait chaud en été, l’automne est doux ou rigoureux, c’est selon, et le plus grave, c’est parfois différent d’une région à l’autre, le nord de la France grelotte et le sud se dore au soleil, incroyable !
Mais justement, pour nos politiques, il faut occuper le terrain, c’est important de montrer qu’on maîtrise la situation et le fait de déclencher la cellule de crise lors d’une séquence neigeuse en hiver, montre bien qu’on s’y attendait, mais oui braves gens, tout est sous contrôle. Enfin, juste pour les problèmes classiques qui se produisent en hiver.
Car, pour le reste, c’est plus difficile, la montée du chômage, le déficit, la crise, la pauvreté qui explose, le recul du PIB, c’est beaucoup moins prévisible. Quoique, quand on mène une politique de rigueur depuis des années et qu’on se plie à des traités d’austérités et des réductions des dépenses publiques et que des prix Nobel d’économie qualifient de politiques criminelles (voir ci-joint), finalement c’était peut-être prévisible ?
Et notre président, en déplacement dans la France profonde ? Et bien là aussi, c’est l’hiver, enfin, c’est aussi la mauvaise saison.
Car le but de notre président était de se faire acclamer et de montrer qu’il était au contact du peuple de France, très atteint par cette crise.
Qu’il était à leur écoute, qu’il comprenait leur inquiétude, leur doute sur la politique suivi depuis son élection, et patatras…on a eu l’impression de revoir certains déplacements de notre ancien président Sarkozy.
Dispositif verrouillé par les forces de l’ordre, des militants PS venus faire la claque, des manifestants rapidement muselés par les forces de sécurité. Et lorsque qu’un quidam ose lui demandé : "M. Hollande, elles sont où, vos promesses ?" Et bien, il est écarté rapidement.
Le monde titré d’ailleurs « Un petit goût de fabriqué », on aurait pu appeler cela « un petit goût de réchauffé », comme pour les déplacements de Sarkozy, vous vous souvenez ?
Le contact direct avec le peuple, car n’en doutons pas, c’est bien ce peuple qui pose problème, toujours à se plaindre et ne pas comprendre cette politique de rigueur.
Bon, pour les décisions, la cellule de crise a décidé d’attendre un réchauffement des températures dans les régions touchées par un climat hivernal, et notre président attend une baisse du mécontentement du peuple de France. Finalement tout est une question de température.
Comme dirait quelqu’un, l’hiver c’est maintenant !
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