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Accueil du site > Tribune Libre > Trump et les Mollahs et la Politique du Bord de l’Abîme

Trump et les Mollahs et la Politique du Bord de l’Abîme

Le monde entier suit l'escalade du discours politique et des menaces réciproques entre le régime théocratique en Iran et le président américain Donald Trump. La menace paraît semblable à la guerre froide.

L'escalade est ressentie dans le ton de la conversation. Le président Trump a averti vendredi, le 13 février, son homologue iranien qui a dit que quiconque menace les Iraniens le regrettera. Trump a répondu « Il ferait mieux de faire attention ».

Certains observateurs aiment comparer la guerre froide aux relations américano-iraniennes, mais il existe des aspects de profondes différences entre les deux cas. Les mollahs ne sont pas expérimentés en politique comme Nikita Khrouchtchev, et Trump n’a pas le calme et l'expérience de John F. Kennedy. La différence de capacité, tant dans l'équilibre des forces militaires que dans l'influence internationale entre l'Iran et les États-Unis, n’appuie pas à l'escalade de la crise. Il y a une énorme différence entre les capacités militaires, et cette différence est une arme à double tranchant ; elle peut soit amener les mollahs à revenir à la raison et à la logique, soit tenter leur imprudence et leur impulsivité sous la pression et la peur d'un coup soudain de l'autre partie.

Le journal britannique The Independent a estimé que Trump allumerait une guerre avec l'Iran et que cette guerre est dans l'intérêt de Daesh, soulignant que Trump est peut-être inspiré par les politiques de l'ancien Premier ministre britannique Winston Churchill en 1940 en traitant avec l'Iran. Le journal attire l'attention sur le fait que Trump est plus intéressé à lire des livres d'histoire plus qu’à prêter attention aux événements actuels. Le journal a déclaré que le Moyen-Orient a été un champ de bataille plus que n'importe quelle autre région dans le monde et les erreurs qui sont commises peuvent être désastreuses et irréparables. Le président américain a été avisé de ne pas œuvrer pour rejoindre les rangs des dirigeants occidentaux qui ont subi de lourdes pertes en raison de mauvaises décisions au Moyen-Orient, notant que ces dirigeants ont été vaincus non pas par la supériorité militaire de l'autre partie, mais pour d’autres raisons humanitaires et morales, comme ce qui est arrivé à l'ancien Premier ministre britannique. Cela rappelle l'expérience de Carter dans la crise des otages américains à Téhéran en 1979 et l'intervention américaine dans la guerre civile libanaise pendant le règne de l'ancien président Ronald Reagan en 1983.

The Independent a parlé d'une grève militaire américaine contre l'Iran, ce qui est hautement improbable. Le problème le plus dangereux est la probabilité élevée de calculs erronés qui pourraient conduire à l'éclatement d'une guerre par erreur, un escalade ou une guerre de fait. Des erreurs dans les cas de tension extrême peuvent se produire, car elles ont presque provoqué une troisième guerre mondiale pendant la crise des missiles cubains.

L'escalade entre le régime des mollahs et l'administration du président Trump visait d'abord à s'estimer mutuellement. Cela était clair dans la mesure où Trump avait averti les mollahs de le tester. Maintenant, les crises précédentes de la politique du bord de l’abîme dans les relations entre les deux pays ont refait surface. Le régime iranien sait comment faire face à de tels cas, sur la base d'un héritage d'expérience en matière de négociation. L'héritage est un mélange de compétences de « tapisserie » iranienne avec des expériences d'autres pays, notamment la Corée du Nord.

La nouvelle administration américaine est plus susceptible de resserrer un nouveau siège sur le régime des mollahs, et cette stratégie a déjà commencé en interdisant l'entrée des ressortissants iraniens aux États-Unis. Malgré le blocage judiciaire de l'embargo, Trump utilisera d'autres mécanismes, car l'administration envisage d'inscrire les gardiens de la révolution iranienne comme la première organisation terroriste « gouvernementale » étrangère. La décision finale à cet égard sera un indicateur fort des intentions futures à l'égard de l'Iran, car un tel mouvement pourrait accélérer le conflit entre les deux parties en raison du fort impact des gardiens de la révolution dans la politique iranienne.

Comme les anciens présidents américains, le président Trump n'a pas exclu l'option militaire contre l'Iran. Ils ne l'ont pas fait pour des raisons et des considérations complexes. Le président Trump diffère de ses prédécesseurs car il n'est pas bon dans la manœuvre. Il est pratique et réaliste en raison de son passé d'homme d'affaires. Il peut ne pas être trop patient sur les pratiques des mollahs et leurs violations continues des lois internationales et comment ils tentent de briser le prestige des États-Unis, en tant que puissance dominante dans l'ordre mondial existant. Les mollahs en tiendront compte lors de l'administration du président Trump.

Le président Trump n'est pas téméraire. Il est difficile d'anticiper la possibilité de le traîner dans une guerre que son pays ne veut pas. Il est certainement plus rigoureux et plus ferme que ses prédécesseurs. La différence entre lui et son prédécesseur, l'ancien président Obama, est grande. Les mollahs pourraient mal calculer cette différence, puis imposer au président Trump une guerre qu'il ne veut pas, et c'est toujours une possibilité.


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7 réactions à cet article    


  • Zolko Zolko 20 février 2017 12:00

    Si les Iraniens voulaient la guerre avec les USA, ça fait longtemps qu’elle aurait déjà eu lieu. A l’inverse, si elle n’a pas eu lieu, c’est bien parce-que les Iraniens sont assez intelligents pour ne pas se laisser entraîner dans des guerres par les Arabes Wahhabites tels que vous.
     
    Foutez-leur la paix, ça fait 5 articles que vous nous servez pour dire du mal de l’Iran.


    • Christian Labrune Christian Labrune 20 février 2017 14:07

      Foutez-leur la paix, ça fait 5 articles que vous nous servez pour dire du mal de l’Iran.

      @Zolko

      Je serais fort curieux de savoir comment on pourrait tenir sur l’Iran un discours positif et n’en pas « dire du mal » ! L’Iran est le dernier avatar du nazisme. Il en copie les méthodes et ses objectifs génocidaires sans cesse répétés sont exactement les mêmes que ceux du IIIe Reich après Wannsee.
      La récente conférence sur le nucléaire iranien, c’était exactement la même chose que Münich. La paix y aura été été « sauvée » mais cela ne pourra pas durer bien longtemps et il n’y aura eu que des « cons », comme disait Daladier, pour applaudir à la capitulation sans conditions voulue par un crétin pacifiste à la Maison Blanche.


    • Christian Labrune Christian Labrune 20 février 2017 14:29

      à l’auteur,
      Le régime tyrannique et infâme des mollahs dure depuis plus de trente-cinq ans. Il aura certes étendu son emprise sur pas mal de régions du Moyen-Orient, et largement contribué à l’extension du terrorisme international, mais il semble quand même qu’à l’intérieur les Iraniens commencent à en avoir ras-le-bol : les mosquées sont de plus en plus désertées, les bases de la théocratie s’effritent, et tout a une fin.

      Les guerres sont atroces, les révolutions aussi, mais au moins elles permettent l’émergence de la volonté des peuples. Il serait souhaitable qu’avant d’en venir à devoir bombarder les installations nucléaires de l’Iran, on fît tout son possible, de l’extérieur, pour déstabiliser un régime pourri jusqu’à l’os et dont bon nombre d’Iraniens ne veulent plus.

      Tout le monde s’accorde à dire, dans les media, que l’administration Trump est hésitante, que la ligne politique n’est pas clairement définie, mais c’est que toute la stratégie américaine, dans l’impasse après huit années de politique extérieure incohérente et calamiteuse, est à repenser.

      Vous paraissez présupposer que le régime des ayatollahs va perdurer. Rien ne me paraît moins certain.


      • Oceane 21 février 2017 09:23

        @Christian Labrune

        Les guerres atroces, après celle de Hitler, ce sont les zuniens qui les font, et pas l’Iran. En 35 ans, combien de pays attaqués par l’Iran et combien par les zuniens ? Il suffit de faire le compte pour savoir lequel des deux est une calamité pour l’humanité entière.


      • Christian Labrune Christian Labrune 21 février 2017 10:59

        Les guerres atroces, après celle de Hitler, ce sont les zuniens qui les font

        @Oceane

        Oui, après Macron, on ne peut plus ignorer que la France, à la pointe de l’Occident chrétien et barbare, aura été de tout temps le pays des crimes contre l’humanité les plus atroces. Les Français -dont je suis, hélas !- devraient, il faut bien le dire, et de toute urgence, cesser d’exister. Rien ne serait plus légitime qu’un grand génocide qui exterminât cette nation obscurantiste et fanatique, cause du malheur universel. 

        J’espère au moins que vous n’êtes pas française et que vous pourrez échapper au massacre ! Sinon, rejoignez vite le Parti des Indigènes de la République, et collaborez le plus activement qu’il vous sera possible à toutes ses entreprises. Cette conversion de dernière minute vous sera peut-être comptée - mais je ne garantis rien ! - et vous évitera le juste châtiment de tant de crimes odieux dont nous sommes, nous autres Français, solidairement responsables.


      • baldis30 20 février 2017 21:14

        bonsoir, 

        Trump se place dans la même orientation que Bush . 
        Avec en plus une tentative de repli sur sur le pays .... Il l’a promis et se trouve pris au piège de ses promesses. 
        Il vient de se faire sanctionner sèchement par la justice sur l’aspect migratoire, ensuite il y a comme un parfum d’échec avec la démission du chargé des affaires militaires suivi par un refus d’un autre de prendre sa place ..... 
        En si peu de temps cela fait beaucoup, et je ne m’arrête qu’aux faits principaux ! 
         Or son orientation « America first » n’est pas essentiellement différente de celle de Bush « le mode de vie américain n’est pas négociable » . 
        Comment peut-il tenir sans avoir recours au pillage des autres pays ? Impossible ! Il y a un échec énergétique aux USA c’est le gaz de schiste avec l’accroissement de la séismicité anthropique ( voir Kansas/Oklahoma) .... 
        Au point où Trump en est il est déjà coincé par son opinion publique, et les manifestations qu’elle met en oeuvre d’une façon un peu étonnante ... seule solution pour reconquérir la confiance « un ennemi commun et la défense sacrée du mode de vie » . L’Iran peut faire l’affaire ! d’autant plus qu’il y a d’anciennes humiliations qu’on aimerait bien purger.... 
        Vu l’énormité des promesses électorales , il était évident que la situation interne des USA basculerait dans une contestation civile .. Tout ce que l’on peut dire c’est qu’aucun commentateur ne pensait que cela irait aussi vite.
        Faut pas regretter non plus la Clinton et l’administration Obama qui avaient jeté durectement leur dévolu sur Assad comme bouc émissaire ... manque de bol .... ils ont cherché Assad et ils sont tombés sur Poutine ... c’était pas prévu .... 

        • Oceane 21 février 2017 09:41

          @ l’auteur,

          « Régime des mollahs », « administration Trump » ? Pourquoi pas « Régime Trump » ?

          « Raison » = ce qui est évident, allant de soi pour celui qui parle. Si l’« evidence » de l’un n’est pas celle de l’autre, alors il y a confrontation.

          N’est-ce pas surprenant que le royaume wahabite, financier international du terrorisme ne soit pas présent sur la liste des interdits d’entrée dans le territoire volé aux autochtones par les ancêtres de Trump ?

          Les zuniens et les wahabites sont un obstacle majeur à la sécurité dans le monde.

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