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Accueil du site > Tribune Libre > Un élu local est un militant

Un élu local est un militant

Certains élus défraient la chronique et quelques scandales sont mis à nue.

Ce n’est que « l’arbre qui cache la forêt ».

De nombreux élus municipaux se mobilisent, agissent au quotidien pour défendre leur commune et cela d’une manière désintéressée.

De plus en plus d’entre eux ont compris que pour ne pas se dessécher il fallait qu’ils aient une activité associative.

Aujourd’hui, face à la déshérence de certains quartiers et au découragement d’habitants, il est urgent que, massivement, les militants qui se réclament de la République sociale, élus et non élus s’investissent dans les associations afin de créer du lien social et de faire vivre la solidarité.

C’est ainsi que l’on redonnera confiance et que l’on pourra renouer avec une pratique oubliée, celui du militant citoyen de proximité.

 

Les Trente Glorieuses ne constituent pas seulement une période de forte croissance économique et d’amélioration des conditions de vie en France et dans de nombreux pays développés.

C’est une époque de forte division du mouvement ouvrier avec la scission de la CGT et la constitution de Force Ouvrière, certes, mais aussi du renforcement des liens entre les partis de gauche et notamment le PCF et la population ouvrière sur leurs lieux de vie.

En ce temps-là, les associations créées et animées par les communistes étaient omniprésentes dans la vie sociale des travailleurs et de leurs familles.

Elles établissaient le lien social entre les habitants de tous les âges, entre eux et les politiques.

Les enfants se retrouvaient aux Vaillants et aux Vaillantes, mouvement de jeunesse qui en 1970 se transforme en Pionniers de France et s’adresse aux 6-15 ans, voire plus.

Les femmes étaient organisées par l’Union des Femmes Françaises et pour les retraités, il y avait l’Union des Vieux de France.

Ces associations, très liées au PCF n’étaient pas des coquilles vides, des faire-semblant mais des associations bien implantées localement.

Les sportifs pouvaient « taper « du ballon ou pratiquer la gymnastique, entre autres avec la FSGT, FEDERATION SPORTIVE et GYMNIQUE du TRAVAIL, regroupant des milliers de clubs dans de très nombreux départements.

Les locataires n’étaient pas oubliés, ils étaient défendus par la CNL (Confédération Nationale du Logement)….

La Solidarité, très forte était assurée en direction des familles les plus pauvres par le Secours Populaire.

Ces associations existent toujours, la plupart n’ont plus ni la même ampleur, ni le même rayonnement.

Certaines restent puissantes comme le Secours Populaire français.

Durant les trente glorieuses et un peu après, ces associations étaient dans la galaxie du Parti communiste et peu indépendantes.

Aujourd’hui elles ont acquis et ceci depuis longtemps leur indépendance mais connaissent des difficultés….Il ne suffit pas de changer de nom pour prendre de la puissance.

Beaucoup de ces associations quand elles existent encore dans une ville sont tenues à bout de bras par quelques fidèles.

La SFIO et les socialistes ont mis en place dans leurs bastions, eux aussi quelques associations et notamment les cercles Léo Lagrange qui proposaient des clubs et de nombreux services.

En 1977, la gauche dans son ensemble gagne de très nombreuses municipalités.

De nombreux militants sont élus et laissent le terrain social pour le terrain politique….

 

La victoire de François Mitterrand aux présidentielles de 1981 amplifiera le phénomène de désertification des associations avec l’aspiration par l’appareil d’état qui a besoin de cadres.

Ce mouvement conjugué avec le départ physique de cadres politiques et associatifs passant dans les zones pavillonnaires et l’arrivée d’une population immigrée laissée à elle-même changera la donne.

Des Municipalités communistes sont tombées et pas des moindres, certaines, historiques ….Les raisons sont diverses mais l’une, essentielle, c’est une forte abstention dans les quartiers populaires de la part d’habitants désemparés.

Un vieux militant du PCF m’avait laissé entendre que la présence des communistes sur le terrain, dans les associations s’était fortement étiolée.

Ce que j’avais constaté moi-même dans plusieurs villes du Val de Marne.

Pour moi un élu municipal doit avoir un lien direct avec les habitants et avoir des activités associatives pour être en phase avec les réalités locales et pour agir au quotidien avec d’autres

J’ai beaucoup de respect pour Daniel Breuiller, maire d’Arcueil - il démissionne pour des raisons personnelles de son mandat le 1e décembre - car cet élu, écologiste et militant de gauche a comme son prédécesseur Marcel Trigon, ancien communiste aujourd’hui décédé, construit des listes citoyennes.

Sur sa liste figurent de nombreux militants associatifs et il demande à ses colistiers de poursuivre leur action après leur élection.

Il ne s’agit pas de remettre en question l’indépendance des associations mais d’avoir des élus insérés.

La liste menée par Daniel Breuiller a été élu au premier tour des municipales de 2014 avec un score de 61,80% des exprimés, dépassant son score précédent alors que presque partout la gauche reculait.

Evidemment tout n’est pas « rose » à Arcueil, le taux de participation dépasse à peine les 50% et il y a du travail à faire auprès des habitants des quartiers populaires.

Mais c’est une ville où la citoyenneté participative n’est pas restée qu’un simple slogan

J’estime que sans pouvoir retrouver l’âge d’or des 30 glorieuses, il est possible et indispensable que tous ceux qui se réclament de la république sociale, s’investissent dans les quartiers populaires.

Jean-François Chalot


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7 réactions à cet article    


  • soi même 30 novembre 2016 16:50

    J’ai bien aimé ton auto encensement , au faite que devienne chez toi les libres penseurs ?


    • CHALOT CHALOT 30 novembre 2016 17:22

      Ou ça mon auto encensement ?


      • eric 30 novembre 2016 23:11

        Bah, vous connaissez l’analyse qui était celle de mon père. Dans une large mesure, c’est la professionnalisation qui a chassé les bénévoles au moins autant que la politisation.
        Arrosée d’argent public, les grandes machines associatives ont embauché des personnels pour qui l’engagement s’est mué en plan de carrière.

        Oui, il y a eu de la fatigue des bénévoles. Oui,parfois, les besoins étaient moins pressants. La puissance publique à pris le relais dans nombres de secteurs. Mais il est vrai aussi que les pros n’ont que faire d’avoir des bénévoles, trop engagés mais « à l’ancienne », pas assez « pro », souvent moins idéologisés et politiques qu’eux. Quand tu dépend de financeurs publics, bien sur, tu dois être « politique ».

        Le dépérissement à touché en priorité toutes les grandes machines de gauche, mais aussi celles ou les militants s’étaient infiltrés, laissant croire à une difficulté généralisée.

        Or, ce n’est pas vrai. Partout ou les gens ont échappé à l’épouvantable bonne volonté des professionnels militants et idéologisés, l’engagement perdure, les bonnes volontés sont nombreuses et les choses bougent. Les adhérents sont très nombreux très jeunes et très dévoués.

        Je vous en ai déjà parlé et vous pouvez le vérifier sur le terrain. Le mouvement familial qui connaît la plus forte croissance ( et encore, ils en sont encore à ne déclarer que les cadres des assocs au lieu de bourrer les urnes comme certains mouvements que je connais...) ce sont les associations familiales protestantes. J’étais à la récente AG. Des nouvelles assocs de partout, une mixité sociale exemplaire, une ouverture à tous les mouvements du protestantisme sans exception, des jeunes en veux tu en voila, une présence sur tous les fronts sensible du social. Songez qu’il y aune assoc. à Mayotte ;; ; ! 99% de musulmans et le plus graves problèmes sociaux de France...
        Et je peux vous dire qu’on ne se presse pas au portillon dans les grandes machines. C’est pas les hauts quais de la Seine depuis que votre copine Hidalgo à décidé que les pauvres de banlieue lui gâchait son atmosphère...

        La question centrale de l’associatif est idéologique : pour quoi, pour qui s’engage-t-on ?

        Aujourd’hui, plus personne ne veut vraiment s’engager gratuitement pour la boboitude après 35 ans de présence des gauche dans le champs social et pour résultat, à nouveau, surtout des plans de carrière et des montres de luxe pour les responsables.

        Du reste, quand vos copains trotskistes veulent créer du mouvement associatif, ils envoient quelques sous marins pour manipuler le fric et le pouvoir et tentent de mobiliser des cathos de bonne volonté un peu innocents. ( Voir RESF, les machins prop palestiniennes and co...).

        Mais les musulmans, les protestants, les cathos, les gens de bonne volonté de droite, créent et développent sans problème des structures vivantes. Parce qu’ils croient à quelque chose. Quoi qu’on en pense par ailleurs.

        Le problème, c’est que vos médias ne sont pas équipés intellectuellement pour le savoir...
        Du coup, ces gens vivent cachés et heureux..

        Je vous ai raconté l’anecdote sur les journalistes de FR3 région qui découvrent que des Tziganes illettrés se sont mis à lire ? interview d’une lettrée récente, on lui demande ce qu’elle lit, elle répond la Bible. PoInt Barre. Ils sont juste passé à côté de Vie et Lumière, la plus grande révolution intellectuelle culturelle sociale et associative qui ait jamais touché le monde Tzigane...

        Donc, globalement, tout va bien, mais hors gauches. Rejoignez nous... ! Vous n’êtes pas fait pour rester avec les carriéristes du social pour lesquels les pauvres ne sont qu’un élément du chiffre d’affaire...C’est du reste pour cela qu’ils en souhaitent plus... !


        • CHALOT CHALOT 1er décembre 2016 00:09

          Eric ! Dans tous les mouvements familiaux il y a des associations qui recherchent des financements, d’autres qui font de l’idéologie et d’autres encore qui font du terrain. Ici aux familles laïques de l’agglomération de Melun, sur Melun qui sont bénévoles. Je ne fais pas d’idéologie, je n’en ai pas le temps.En plus je suis « rétro » : un parti c’est un parti, un syndicat, un syndicat et une association une association. Aujourd’hui, dès qu’une famille a des difficultés sérieuses elle arrive chez nous. Nous sommes quelques dizaines de bénévoles à intervenir dans l’accompagnement des surendettés et très peu, cinq ou six à nous occuper du logement. Lorsque vous viendrez par ici on rediscutera de tout ceci, ce sera un plaisir. Votre père avec qui je devais avoir des désaccords avait une vision pessimiste mais malheureusement juste d’une grande partie des appareils de pseudos associations ! cordialement


          • eric 1er décembre 2016 00:57

            @CHALOT
            Je sais bien, je vous ai vu sur le terrain. Mais je persiste à penser que vous êtes l’exception qui confirme la règle dans le structures qui furent de gauche et que cela doit être fatiguant, débilitant de se battre contre des moulins à vent seul dans son coin, quand d’autres pas très loin soulèvent des montagnes...


          • fred.foyn 1er décembre 2016 09:55
            Un élu local, est une personne ayant une certaine autorité ainsi que des avantages pour participer à la vie de sa commune..en recevant des « pots de vins »..qui arrondissent ses fins de mois suivant le nombre d’habitants demandant des passes droits avec de jolies enveloppes...C’est la même chose sur toute la planète !

            • yvesduc 3 décembre 2016 11:25

              Merci pour l’article. Oui, un grand coup de chapeau à Daniel Breuiller et au travail qu’il a accompli, à ce savant équilibre qu’il a su conserver entre les différentes populations d’Arcueil, et pour avoir su favoriser le développement économique sans nuire au vivre-ensemble.

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