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Accueil du site > Tribune Libre > Une autre stratègie pour les altermondialistes : le projet alter

Une autre stratègie pour les altermondialistes : le projet alter

Après un siècle d’expérience, force est de constater que le léninisme est une stratégie perdante. C’est d’ailleurs pourquoi le mouvement communiste international est moribond, remplacé par la nouvelle internationale altermondialiste.

Dans l’histoire du mouvement ouvrier, une autre stratégie a été proposée par ceux que l’on a appelé les socialistes utopiques : construire les embryons d’un mode de production socialiste dans nos actuelles sociétés capitalistes et s’appuyer sur ceux-ci pour parvenir au socialisme. Cela a été trop faiblement amorcé dans le mouvement des phalanstères, des coopératives ouvrières, mais aussi d’une certaine manière dans le mouvement mutualiste, le socialisme et le communisme municipal, le mouvement alternatif et une partie du mouvement associatif.

Pourquoi ne pas réessayer dans les conditions du XXI° siècle, le siècle de l'internet ?

Nous pourrions commencer à construire dans nos sociétés actuelles notre propre « mode de production » altermondialiste. C’est ce que j’appelle le « Projet Alter » articulé en 10 points.

 

Les dix points du projet alter

1 - Créer une banque altermondialiste internationale dite « Banque Alter ».

L’argent est le nerf de la guerre, et pour faire de l’argent, quoi de mieux qu’une banque ?

Regardons les chiffres clés 2007 d’une banque moyenne s’adressant à un public plutôt moyen : le groupe Banques Populaires avant sa fusion avec les caisses d'épargne. Son activité banque de détail s’adressait à 7 800 000 clients servis par 40 800 agents. Elle avait fait 1793 millions d’euros de résultat net. Son encours de crédits était de 122 milliards d’euros et sa production annuelle de nouveaux crédits de l’ordre de 30 milliards d’euros.

La filiale française de la Banque Alter Internationale pourrait viser à moyen terme (3 à 10 ans) un objectif de 100 000 clients et donc en utilisant les même ratios de banque de détail : 520 agents, 22 millions d’euros de résultat net et surtout 1560 millions d’euros d’encours de crédits et 380 millions d’euros de production annuelle de crédits.

Cette banque offrirait aux altermondialistes des services similaires à la concurrence à des prix comparables. Au départ, ce serait une banque sur Internet avec peu d’agences.

Une équipe de professionnels, banquiers et informaticiens, mettrait en place la banque et un pré recrutement des premiers clients serait lancé sur Internet, ceux-ci s’engageant à ouvrir un compte à la Banque Alter et à y rapatrier leurs revenus et au moins une partie de leurs patrimoines financiers.

2 - Créer un système commercial altermondialiste

Le deuxième pilier du projet serait de développer un système commercial altermondialiste garantissant l'accès au marché et créant des emplois répartis sur tout le territoire.

Partant d'une petite activité de vente en ligne sur Internet, les axes de développement seraient :

- de multiplier les références organisées dans divers rayons (alimentation, habillement, équipement de la maison, produits bruns et blancs, culture, bricolage, sports....),

- de s'appuyer sur l'augmentation du nombre de clients de la banque en leur demandant d'acheter de préférence dans le système commercial alter.

- de couvrir progressivement le territoire de milliers de magasins alter de proximité de différentes tailles venant concurrencer les grandes enseignes actuelles.

Chaque magasin de proximité offrirait une surface de vente physique, un point de livraison pour les achats internet alter et un point banque alter avec dépôt des chèques, borne télématique et distributeur de billets.

Cela permettra aussi d'expérimenter de nouveaux rapports avec la consommation, la publicité, les circuits directs, le commerce équitable.

3 - Créer des entreprises altermondialistes diverses et multiples.

La Banque Alter serait en mesure de financer pour une partie de ses possibilités les emprunts de ses clients particuliers (habitat, voiture, prêt personnel) et pour le reste la création et le développement d’entreprises altermondialistes.

Ces entreprises alter bénéficieraient du marché préférentiel des altermondialistes tout en proposant leurs produits et leurs services à toute la population par l'intermédiaire notamment des magasins alter.

Des créateurs d'entreprises et des cadres expérimentés seraient embauchés pour créer ces entreprises, mais on rechercherait aussi des alliances avec les mouvements coopératif, mutualiste, associatif, alternatif, et avec les fondations et associations du mouvement des logiciels libres en leur proposant de les financer, de nouer des relations d’affaires privilégiées ou même d’adhérer au projet alter.

4 - Créer une société de services informatiques altermondialiste.

L'autonomie du projet alter impose de maîtriser en interne tous les aspects informatiques. S'appuyant essentiellement sur les logiciels libres, cette SSII prendrait en charge l'informatique de la banque, du système commercial, du portail internet du projet alter. Elle devrait également fournir un système de paiement sur internet alter, lancer un réseau social alter, construire un site alter d'achats d'occasion. Elle pourrait aussi assembler ou acheter-revendre dans le système commercial alter des micro-ordinateurs configurés sous Linux et en assurer le service après vente. Elle pourrait développer une activité de Fournisseur d'Accès à Internet pour mieux protéger la vie privée des altermondialistes en proposant des solutions à base de VPN et cryptage des données et se placer sur le marché des télécommunications.

5 - Négocier un contrat de travail altermondialiste

Tout cela créerait des milliers d’emplois qui seraient entièrement réservés aux altermondialistes clients de la banque alter. Ceux-ci disposeraient d'un accès à une bourse du travail sur le site internet où seraient détaillées les diverses propositions de postes.

Ces emplois se verront appliquer le « contrat de travail altermondialiste » : 32 h et 6 semaines de congés payés ; salaire maxi : 8000 euros par mois ; garantie à vie de l’emploi et des carrières ; grille unique des salaires interprofessionnelle ; bonnes retraites garanties ; cogestion des conditions de travail et des carrières des employés avec les élus syndicaux ; avantages sociaux et culturels au top. L’absence de dividendes distribués, de hauts salaires et de hauts frais professionnels devrait financer cette politique sociale généreuse.

6 – Financer le projet avec des bons alter à 3 ans.

Pour financer le démarrage puis la croissance du projet alter, appel serait fait à l'épargne des altermondialistes. Je propose l'émission de bons alter de 100 euros, portant un intérêt comparable aux obligations d'état (actuellement entre 4 et 5%) et remboursables intérêt et capital 3 ans plus tard. Ces bons constitueraient une épargne sûre, rentable avec un rendement bien supérieur aux livrets populaires, disponible à condition de prévoir des possibilités de remboursement anticipé. Ces bons permettrait de financer de quelques dizaines à quelques centaines d'emplois altermondialistes pendant les premières années d 'activité.

7 - Transférer toute la propriété à une fondation altermondialiste internationale

Nous avons le choix entre deux modèles pour la propriété et le pouvoir :

Le premier est le modèle autogestionnaire : les salariés sont les propriétaires de leur entreprise alter. Avec ce modèle, chaque entreprise ne fera pas le poids, seule dans son coin, face au marché, aux États, aux multinationales. De plus, le mouvement altermondialiste n’est pas à l’abri de luttes de pouvoir et nous ne pourrons empêcher avec ce modèle que se manifestent, ici ou là, des phénomènes d’appropriation réelle par des clans. A l’évidence, c’est la voie de l'impuissance, de l’éparpillement et de l’émiettement.

L’autre modèle fait la preuve chaque jour de son efficacité. C’est celui de la concentration du capital dans les grands groupes multinationaux. C’est pourquoi je propose de centraliser toute la propriété de toutes les entreprises alter dans une fondation altermondialiste internationale dite Fondation Alter.

Cette fondation serait dirigée par un conseil composé de 100 personnalités parmi les plus influentes et les plus expérimentées du mouvement altermondialiste. Elles seraient cooptées à vie et rémunérées au maximum 8000 euros par mois. Cette fondation agirait comme la holding de tête d’un groupe multinational capitaliste : centralisation des profits disponibles, définition de la stratégie de développement, gestion des cadres dirigeants, inspection, résolution des conflits…

Cela n’empêcherait pas une pratique généralisée de la démocratie directe dans des collectifs de travail n'excédant pas quelques dizaines de personnes et la présence de conseils élus dans les entreprises alter assurant une forme avancée de cogestion, le pouvoir de décision ultime restant cependant dans les mains des directeurs nommés par la Fondation Alter.

8 - Adopter l’espéranto comme langue de travail internationale.

Comment empêcher les cadres dirigeants de se constituer en une nouvelle fraction des classes dirigeantes ? La limitation des salaires à 8000 euros, le contrôle strict des avantages en nature et des frais professionnels sont les premiers éléments d’une telle politique. Une autre mesure serait d’adopter l’espéranto au lieu de l’anglais comme langue de travail internationale des altermondialistes.

L’anglais est trop difficile et ne peut être dominé que par une utilisation très régulière de la langue. D’après les linguistes, pour parler correctement anglais, il faut y consacrer 2300 heures. Au contraire des dirigeants, la plupart des non dirigeants ne peuvent investir autant de temps dans l’apprentissage de l’anglais et n’ont pas autant d’occasions de l’entretenir. Toujours d’après les linguistes, il suffit de 230 heures pour arriver au même niveau de langue en espéranto. L’espéranto est donc 10 fois plus facile à apprendre et à entretenir.

D’autre part, l’anglais est la langue de l’empire américain et est aujourd’hui la langue des élites mondialisées. L’employer comme langue internationale amène à s’inscrire dans le système de domination actuel. A contrario, l’espéranto facilitera le développement auto centré des altermondialistes. De plus, l’espéranto n’est la langue maternelle de personne, ce qui met toutes les nationalités à égalité, et l'utilisation d'une langue de travail 10 fois plus facile à apprendre apportera à la Fondation Alter un avantage concurrentiel important.

Le mouvement alter peut donner à l’espéranto l’utilité sociale et pratique qui lui manque actuellement. Les administrateurs de la Fondation Alter et tous les directeurs seront tenus d'apprendre très rapidement l’espéranto qui sera leur langue de travail quotidienne. Chaque entreprise alter importante fonctionnera avec deux langues : la langue nationale locale et l’espéranto. Chaque entité altermondialiste partout dans le monde devra entretenir une version en espéranto de ses publications, sites Internet, blogs, émissions TV… créant ainsi un véritable contre système médiatique altermondialiste.

Le mouvement alter y gagnera un allié : le mouvement espérantiste, fort de 2 millions de personnes dans le monde, à qui on demandera de fournir traducteurs, professeurs et répétiteurs.

9 - Créer des cercles et clubs de loisirs dans chaque ville.

A l'image des cercles et clubs de loisirs de la haute société, un ou plusieurs cercles alter rassembleront les altermondialistes dans chaque ville où ils seront assez nombreux. Offrant salles de réunion, de jeux, médiathèque, bar, hôtel et restaurant, les cercles recevront également les altermondialistes de passage, en voyage d'affaires ou touristique, qui y trouveront accueil, logement et contacts facilités par l'usage de l'espéranto.

Ces rassemblements permettront également une participation du plus grand nombre au développement local du projet et notamment, le développement de systèmes d 'entre-aide et de nouvelles entreprises alter d'intérêt local. On pense notamment à des établissements d'enseignement alter et à des cliniques et maisons de santé alter fonctionnant avec une médecine salariée, gratuite et réservée aux clients de la banque alter.

10 – Créer à partir des clients de la banque un parti politique de masse de type nouveau

Les clients particuliers de la banque alter pourrait être automatiquement les adhérents d'un nouveau parti altermondialiste. Évidemment, pour que cela ne nuise pas au succès de la banque, il faudra qu'il n'y ait aucun inconvénient et uniquement des avantages à cette adhésion politique. Cela veut dire pas de cotisations (le client paie déjà ses frais bancaires), pas de réunions et autres contraintes militantes, pas de direction politique venant prendre des positions qui ne plairont pas toutes à tout le monde.

Chaque client particulier de la banque alter disposerait à côté de l'accès sécurisé à ses comptes et à la bourse du travail d'un accès sécurisé à un espace de débats (fonction d'intellectuel collectif) et de vote uniquement pour désigner les candidats altermondialistes aux élections politiques (primaires), et rien de plus. En revanche, les organisations altermondialistes actuellement existantes ou à venir auraient droit de parole et pourraient parrainer des candidats.

Comme il sied dans toute organisation politique, le tutoiement sera de mise. Cela veut dire aussi dans les relations entre les employés alter (hiérarchie et courrier officiel compris) et également dans les relations de la banque alter avec ses clients, ce qui renforcera le caractère alternatif de la banque.

 

Perspectives

Quelques chiffres :

Les militants altermondialistes actuellement organisés sont quelques milliers. L'appel à la candidature de José Bové en 2007 à réuni de manière assez spontanée au moins 30 000 personnes. Sa candidature difficile a cependant réuni un noyau dur de 300 000 électeurs altermondialistes. Enfin, les 10 à 15 % du corps électoral que rassemblent les différentes forces de la gauche anti-libérale représentent de 3 à 5 millions d'électeurs.

Hypothèses

Nous devrions avoir une bonne idée au moment du lancement concret du projet alter du rythme de celui-ci, vraisemblablement quelque part entre ces deux hypothèses :

Hypothèse basse, un rythme de 250 nouveaux clients de la banque alter par mois, soit 3000 après un an, 6000 après deux ans, 9000 après trois ans.

Hypothèse haute, un rythme dix fois plus élevé de 2500 nouveaux membres par mois, soit 30 000 après un an, 60 000 après deux ans, 90 000 après trois ans.

Financement

En ordre de grandeur, il est possible de distinguer et chiffrer des ressources internes au projet dépendant directement du nombre de clients de la banque.

Première source de financement interne : Les bons alter avec l'objectif d'une moyenne de 10 bons de 100 euros par altermondialiste client de la banque, objectif qui pourra être précisé et validé avant le lancement du projet par questionnaire, sondage ou pré-souscription.

Dans l'hypothèse basse, 250 nouveaux clients par mois permettent de réunir 250 000 euros dépensés en 100 000 euros pour l'investissement et les prestations extérieures et 150 000 euros pour financer des emplois en moyenne de 3000 euros charges comprises, soit 50 emplois. Une répartition possible serait : 20 emplois dans le magasin alter, 10 emplois d'informaticiens, 5 emplois dans la mise en place de la banque, 1 ou 2 emplois permettant à chaque service du projet alter (RH, Finances, services juridiques, sécurité, direction générale...) au départ animé par des bénévoles d'amorcer leur professionnalisation.

Dans l'hypothèse haute, 500 emplois seraient créés rapidement, répartis en : 200 dans le magasin alter, 150 dans l'informatique, 50 dans la banque, de 5 à 20 emplois dans chaque service.

Deuxième source de financement interne : Les achats internet des altermondialistes clients de la banque. Avec l'objectif d'une moyenne d'achat de 100 euros par mois et par client, la marge commerciale est de 30 et la partie dépensée en salaires est de 20 euros. Il faut donc 150 membres du projet alter pour financer 1 salaire supplémentaire. Hypothèse basse : 60 emplois dans trois ans, hypothèse haute : 600 emplois.

Troisième source de financement interne : Le produit bancaire de la banque alter. L'exemple des banques populaires nous donne un ratio d'environ 1 emploi pour 200 clients. Pour la banque alter, hypothèse basse : 45 emplois dans trois ans, hypothèse haute : 450 emplois.

Quatrième source de financement interne : Les prêts de la banque alter aux entreprises alter, y compris le système commercial. L'exemple des banques populaires nous montre que la production annuelle de nouveaux crédits dans une banque de dépôt est pour 1000 clients de 3,80 millions d'euros. Admettons la moitié de ces nouveaux crédits pour les entreprises alter soit 1,90 millions d'euros. Un emploi moyen de 3000 euros par mois charges comprises augmentée d'une dépense en capital fixe de 50% réclame 54 000 euros par an. Donc 1000 clients peuvent financer 35 emplois. Hypothèse basse : 315 emplois, hypothèse haute : 3150.

Cinquième source de financement interne : Les achats des altermondialistes clients de la banque dans les magasins physiques de proximité. Beaucoup plus important unitairement que les achats sur internet, cette ressource sera cependant très faible les premières années de par le petit nombre de magasins ouverts. Pour la suite, on pourra retenir une moyenne d'achat de 600 euros par mois permettant à 25 membres du projet alter ayant accès à un magasin de proximité de financer 1 emploi.

Au total :

Hypothèse basse, les emplois financés en interne par le projet sont donc 50 pour démarrer, 470 après trois ans, auxquels viendront s'ajouter les nombreux emplois financés par l'activité en direction de l'ensemble de la population des magasins alter (sur internet et physique) et des entreprises alter. De quoi former d'ici trois ans quelques dizaines d'implantations réparties sur le territoire.

Hypothèse haute, les emplois financés en interne deviennent 500 pour démarrer et 4700 après trois ans plus les nombreux autres emplois générés par l'externe, permettant de former quelques centaines d'implantations, donc déjà une très bonne couverture nationale.

Perspective plus lointaine

Dans 10, 20 ou 40 ans, la barre du million de clients de la banque alter sera franchie.

Le produit bancaire permettra alors de financer les 5000 agents de la banque alter.

Le système commercial sera parvenu à son plein développement avec 20 dépôts régionaux 500 dépôts locaux et 10 000 magasins de proximité. Avec nos hypothèses, les achats internet des membres du projet financeront 6600 emplois et leurs achats physiques dans les magasins 40 000. Les achats internet et physiques du reste de la population pourraient porter le nombre total d'emplois dans la branche à 150 000.

Les prêts de la banque alter aux entreprises alter financeront chaque année 35 000 emplois nouveaux et leurs activités propres pourraient porter le nombre total d'emplois dans ces entreprises également aux alentours de 150 000.

Le total des employés sous contrat de travail altermondialiste atteindrait alors 300 000 soit 30 % des clients de la banque alter. Les autres clients de la banque se répartiraient en 25% d'inactifs étudiants et retraités, 25% de fonctionnaires, 20% de professions indépendantes et de salariés ayant de bons emplois dans le secteur privé. L'objectif du plein emploi et de bons emplois pour les altermondialistes serait largement atteint.

Au plan international, le conseil d'administration de la fondation alter s 'étoffera progressivement avec l'adhésion des projets alter des différents pays jusqu'à atteindre la cible des 100 administrateurs. Le poids de la France devrait alors se situer entre 5 et 10 %, ce qui revient à multiplier par 10 ou 20 les chiffres français. Avec 10 à 20 millions d'altermondialistes clients des banques alter et 3 à 6 millions d'employés alter, la fondation alter sera une force majeure sur la scène internationale.

 

Mise en œuvre

Comment commencer ? Le projet alter est-il un projet réaliste ? Pour l'apprécier, proposons les premières étapes de la mise en œuvre.

Première étape : former un comité d'initiative

Ce comité de quelques dizaines de militants pourra être formé à l'initiative des organisations alter existantes ou, à défaut, par une initiative de quelques militants à l'image de ce qui a été fait pour l'appel à la candidature Bové en 2007.

Sa première tâche sera de réécrire le présent texte avec l'optique de fixer l'organisation générale du projet et d'établir le texte d'une pétition d'appel à rejoindre le projet. Puis, ses membres devront se répartir l'animation des différentes commissions chargés des différents aspects du projet alter.

Deuxième étape : créer et gérer le site web du projet alter

Créé par le comité d'initiative, le site comprendra la pétition d'appel au projet alter ou les signataires s 'engageront à devenir client de la banque. Un forum général y sera associé où seuls les signataires auront la possibilité de publier des textes et des réactions. Divers moyens (presse classique et internet, mails, réseaux sociaux...) pourront être utilisés pour populariser cette pétition.

Les commissions auront leur propre espace sur le site. Elles devront rédiger la charte constitutive de la fondation alter, élaborer les plans d'affaires et sélectionner les équipes de direction des différentes entités du projet alter, proposer des premières listes d'embauche. Elle seront composées de volontaires parmi les signataires de la pétition qui devront fournir CV professionnel et politique et préciser s'ils désirent être embauchés à terme par le projet ou s'ils veulent rester bénévoles. Le travail des commissions sera principalement collaboratif sur le site, mais des rencontres physiques seront bien évidemment nécessaires.

Je propose les 10 commissions suivantes :

1 - Commission banque : Elle sera chargée de la création de la banque alter.

2 - Commission magasins alter : Elle devra créer le magasin en ligne.

3 - Commission entreprises alter : Elle devra mettre en place une activité de conseil et de capital risque pour aider la création des diverses entreprises alter et négocier avec les créateurs d'entreprises alter, en échange de leur abandon du capital au profit de la fondation alter, la direction effective de leur projet, le soutien sans faille de la banque et un statut de dirigeant alter à vie.

4 - Commission informatique  : Chargée de créer la SSII, elle formera des groupes de travail au départ bénévoles pour prendre en charge les aspects informatique du projet alter. En tout premier lieu, un groupe devra se charger de la création et de la gestion du site alter.

5 - Commission ressources humaines : Elle devra se transformer en département RH de la fondation alter pour la France. Elle sera chargée d'animer la bourse de travail sur le site internet alter. Elle devra susciter la création d'un syndicat unique maison réunissant tous les employés alter avec les cotisations syndicales payées par l'employeur, l'éventuelle affiliation à une centrale syndicale étant décidée ultérieurement. Elle négociera avec ce syndicat unique le contrat de travail alter, les modalités de la cogestion des entreprises alter, la grille des salaires interprofessionnelles.

6 - Commission affaires juridiques : Elle devra par la suite se transformer en département juridique chargés de la rédaction et du contrôle des statuts et des contrats de toutes les entités du projet pour la France.

7 - Commission finances : Elle devra par la suite se transformer en département financier de la fondation alter France chargée de la collecte et de la répartition du capital collecté avec les bons alter, de la centralisation et de la redistribution des profits disponibles et du contrôle financier de la partie France du projet.

8 - Commission sécurité : Elle sera chargée de tous les aspects sécurité : sécurité informatique, sécurité des procédures, contrôle des CV des dirigeants et des employés alter, lutte contre les fraudes bancaires et commerciales, sécurité physique.

9 - Commission Espéranto : Cette commission sera chargée des relations avec le mouvement espérantiste, de traduire les textes fondateurs en espéranto, de tenir la partie du portail web en espéranto, d'aider à la formation en espéranto de tous les cadres dirigeants du projet alter.

10 - Commission Organisation : Elle sera chargée de la mise en place de la Fondation Altermondialiste Internationale et en proposera les administrateurs français ainsi que la direction générale France de la fondation.

Troisième étape : tenir rapidement un congrès de fondation

Après quelques semaines de campagne de signatures et de travail des commissions, nous devrions percevoir la dynamique du projet. Soit elle est jugée insuffisante et on arrête tout sans avoir engagé à ce stade des frais conséquents, soit elle est jugée suffisante et on pourra convoquer le congrès de fondation.

Avant le congrès, chaque point de désaccord important non résolu dans les commissions, aussi bien sur les idées que sur les personnes, aura été tranché par un débat et un vote sur internet ouvert à tous les signataires de la pétition.

Pour permettre le démarrage du projet alter dans les meilleures conditions, le congrès de fondation de la Fondation Alter Internationale pourra donc être conçu comme un événement médiatique avec bonne couverture de presse, nombreuses délégations étrangères et délégations d'organisations amies, mise en avant des personnalités, assistance nombreuse. L'adoption de la charte constitutive, des plans d'affaires et l'élection des équipes de direction pourront se faire par acclamation.

Quatrième étape : Lancer le projet alter

Les bons alter à trois ans : Le projet sera lancé, peut-être dés le matin du congrès de fondation, par l'émission des bons à 3 ans qui permettront l'embauche des premiers professionnels sous le contrat de travail alter. Cette émission de bons sera l'occasion d'une pré-inscription à la banque alter avec l'ouverture à chaque souscripteur d'un compte « bons alter » consultable par accès sécurisé sur internet.

Le magasin en ligne Alter : Il sera lancée immédiatement, au départ simple petite boutique permettant de roder les procédures d'achat, de mise en ligne, de conditionnement, de livraison par la poste ou par des transporteurs privés. Le développement se fera en privilégiant la multiplication des implantations et donc un fonctionnement en réseau, afin de pouvoir embaucher des altermondialistes partout en France au plus près de leur résidence.

La banque alter : Elle sera lancée dés que possible, c'est à dire lorsque les procédures notamment informatiques seront en place et une fois les autorisations administratives nécessaires obtenues. Les premiers clients seront les souscripteurs des bons alter, qui se verront adjoindre à leur compte « bons alter » un compte courant avec ses moyens de paiements et différents comptes sur livret. Puis les employés de la banque contacteront les autres signataires de l'appel. A l'issue de ce processus, la pétition sera définitivement close et l'adhésion au projet alter se fera directement par l'ouverture d'un compte à la banque alter.

Les premiers rassemblements locaux : Ils se tiendrons dés que possible dans les villes où les altermondialistes s'estimeront suffisamment nombreux pour aider à la création à court terme d'un ou plusieurs magasins de proximité, aider à la création d'entreprises alter sur initiatives locales, envisager la création d'un cercle alter avec des prêts de la banque alter.

Le parti altermondialiste : Dés le lendemain du congrès de fondation, le site alter mettra en place l'espace de débats ouvert à tous les signataires de la pétition et plus tard aux seuls clients de la banque. La présentation de textes et de réactions à ces textes étant un droit ouvert à tous les clients de la banque, il semble nécessaire de prévoir d'élire deux commissions : une commission d'organisation des débats chargée de mettre de l'ordre sans censure dans les différents forums, et une commission de censure chargée de la lutte contre les trolls en interdisant à posteriori l'expression de ceux-ci sur le site alter. Ces commissions, travaillant en réseau sur internet, pourraient être composées d'un représentant élu par les clients de la banque dans chaque région.

A condition d'être suffisamment nombreux fin 2011, les élections politiques de 2012 pourrait être une première occasion de tester les procédures de désignation des candidats altermondialistes. La commission d'organisation des débats ferait, en fonction des débats, voter sur des points de procédures (faut-il présenter un candidat altermondialiste ? Quel processus électoral employer pour le choisir ?). Puis les candidats se déclareront en précisant leur équipe, leurs soutiens et leur programme. Après une période de débats, on passera au vote sur internet sur la base du fichier des clients de la banque répartis géographiquement selon le lieu de leur résidence.

Pour l'élection présidentielle, le candidat des altermondialistes choisi prendra sa totale indépendance vis à vis du projet alter en ouvrant son propre site internet, en nommant son mandataire financier, ses équipes de campagne, en faisant son propre appel aux dons, en menant sa campagne comme bon lui semble.

Pour les élections législatives, les candidats choisis par les clients de la banque alter dans chaque circonscription mèneront leur campagne à leur guise. D'autre part, ils éliront les organes de direction de l'association de financement des altermondialistes chargés de recueillir le financement public des partis (1,70 euros chaque année par voix recueillie au premier tour des législatives), fonds que cette association de financement utilisera comme elle voudra en toute indépendance vis à vis du projet alter.

Il semble donc possible de faire fonctionner le projet alter comme un simple cadre unitaire et un simple prestataire technique sans avoir à désigner une quelconque direction politique unifiée, les prises de position politique au jour le jour étant du ressort des organisations altermondialistes actuellement existantes ou à venir.

La Fondation Alter : Le congrès de fondation aura élu les 3 à 5 membres français du conseil d'administration de la fondation internationale altermondialiste. Le même processus (comité d'initiative, commissions, congrès de fondation) sera encouragé dans les autres pays. Seule différence, leur admission dans la fondation sera négociée (nombre et qualité des administrateurs) et ils devront adhérer à la charte constitutive déjà votée.

 

Conclusion

Socialisme utopique ? Au delà des débats théoriques, ne vaut-il pas mieux porter un regard concret sur la réelle possibilité de mettre en œuvre le projet alter, sur l'intérêt de créer de nombreux bons emplois pour les altermondialistes, de faire vivre une contre-société assise sur nos valeurs et d'aborder collectivement en position de force la période troublée qui s'annonce.

La gauche anti-libérale, toutes composantes réunies, dans une France vieillissante, ne rassemble guère plus de 15 % des français ce qui condamne toute stratégie de recherche d'une majorité électorale à court ou moyen terme sous son hégémonie. Si nous ne voulons pas être condamné pour longtemps à jouer les supplétifs d'une social-démocratie qui ressemble de plus en plus au parti démocrate des USA, changeons de stratégie. Au lieu de subir défaite sur défaite, travaillons pour notre propre compte.

Un autre monde est possible ? Avec le projet alter, construisons le.

Jean Marie KEUNEBROCK

 

PS : Je crois que le projet alter est en fait un modèle économique à développement potentiellement explosif. Les exemples de Wall Mart ou Carrefour, de Mac Donald, plus près de nous Google ou Facebook sont de ces modèles qui ont propulsé ces entreprises au sommet des classements mondiaux en des temps records. Le projet alter me semble pouvoir être un de ces modèles, cette fois à la disposition des altermondialistes. A nous de nous en saisir ou pas.

Dans le cas du projet alter, il me semble que ce modèle est constitué solidairement des dix points développés dans la première partie du texte. La pétition pourrait d'ailleurs être simplement une reprise synthétique de ces dix points avec quelques engagements.

De plus, je pense qu'un modèle économique ne se débat pas, il s'éprouve. Passer de longs mois à en débattre serait vraisemblablement contre productif. Mieux vaut essayer de le mettre en route et voir si ça marche et ce qui marche.

C'est pourquoi je propose ici une première tentative pour constituer le comité d'initiative du projet.

J'appelle les altermondialistes prêts à former ce comité d'initiative à m'écrire à l'adresse suivante : [email protected].

L'objectif est de nous retrouver à quelques dizaines autour d'une liste de discussion pour amender le présent texte afin de fixer l'organisation générale du projet alter, écrire le texte de la pétition, nous répartir l'animation des différentes commissions, créer le site web porteur du projet.

Le projet alter est un projet neuf, issu d'une initiative personnelle, sans aucune organisation derrière. Tous les postes de responsabilités sont donc ouverts et devront être pourvus par un processus d'auto-sélection des équipes de direction dans le travail des commissions. Le projet alter sera donc ce que nous en ferons.


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12 réactions à cet article    


  • jpm jpm 2 mars 2011 09:16

    Votre projet de societe Bis semble tres abouti, mais pourquoi voulez vous l´appeler Alter. En dehors de l´introduction de l´Esperanto en remplacement de l´anglais, je n´ai pas vu beaucoup d´innovation. Vous ne proposez rien d´autre qu´un immense Cartel, reprenant l´ensemble des activites developpees aujourd´hui par la societe marchande. Alors n´etant pas persuade que les dirigeants de votre Cartel seront meilleurs que nos dirigeants actuels, je ne vois pas vraiment l´interet de changer. Je prefere donc laisser mon argent sur mon livret A et financer le logement social que d´investir dans vos bons Alter... car je ne crois pas vraiment au succes de votre entreprise.


    • jaja jaja 2 mars 2011 09:37

      Syndicat unique, Équipes de direction... inégalité salariale 8000 € pour les cadres « alter », cogestion et non autogestion, pouvoir ultime restant entre les mains de la direction.

      Vous venez de réinventer le capitalisme...


      • eric 2 mars 2011 09:39

        Tous cela est asses sympathique. Cela rappel ce que l’on a vu du mieux historiquement dans la mise en œuvre locale de projets socialisants.
        A part le truc évidemment illégal et assez nauséabond de le discrimination a l’embauche avec ses emplois réserves a ceux qui montreraient patte blanche idéologique. Ce seul point suffirrait a déconsidérer tous le reste par son sectarisme primaire et dangeureux. Car en effet, si on admet la legitimite de ce type de comportement, tous les chefs d’entreprise un peu liberaux, et il y en a, se trouveraient justifies a selectionner leurs collaborateurs en fonction de leurs convictions libérales, et je ne vous parle même pas de ceux qui sont nationalistes, chrétiens, ou tous simplement conservateurs.

        Mais cela ne donnera rien pour trois raison et il n’est pas souhaitable que cela réussisse

        1) Erreur d’analyse sur le fond : ce n’est pas la stratégie Léniniste qui est erronée, c’est la théorie socialiste et d’ailleurs, il existe des preuves mathématiques de cela, mais c’est un autre débat. Ce n’est pas la méthode de mise en œuvre qui fut mauvaise, c’est l’idée elle même.
        2) Ce serait en rupture totale avec l’analyse de la plus part des alter telle qu’elle ressort des actes de leurs sommets : « une autre vie est possible, mais malheureusement d’obscures forces du mal hyper liberales mondialisées s’y opposent victorieusement, et tant qu’on ne les aura pas éliminées, rien n’est possible ». On en va pas convaincre des gens dont la strategie est d’attendre une révolution spontanée qui les porterait au pouvoir d’aller mouiller le maillot a bosser dans des épiceries de quartier, mêmes alter.
        3) Surtout, plus generalement,ce projet est condamne dans l’œuf par la pénurie de main d’œuvre qualifiée. A nouveau a je ne sais plus lequel des porto allegre, les participants ont bien ete obliges de constater que : un il n’y avait pas un seul vrai travailleurs parmi eux, deux, ils étaient surtout des cadres moyens moyens supérieur du secteur public, en général majoritairement dans les secteurs éducatifs culturels et social. Face a la concurrence d’epicier Poujadistes embrayant en surface sur une mode alter, l’épicerie authentiquement alter fermée un heure sur deux pour cause de réunion démocratique interne ou de cercle de loisir n’a absolument aucune chance, car comme le disait très justement un grand philosophe de droite, une brute qui marche va plus loin que deux intellectuels qui restent assis.

        Plus encore, il serait regrettable que cela marche. Le fond de ce projet, c’est que face a indifférence, la non adhésion pour ne pas dire le rejet, de l’écrasante majorité du peuple et des peuples a leurs idées, les alter s’apprêteraient a essayer de vivre en autarcie, sur une ile déserte, en dehors du monde. Allant jusqu’à s’inventer une langue propre pour éviter les contacts avec le reste du peuple.

        Cela est bien conforme a la compréhension du monde qui est la leur, face a la « montée des barbares, les moines alter s’enferment dans leurs abbayes en vase clôt pour prier en Latin pour nous et tenter de sauver ce qui reste de civilisation ».

        Personnellement, et même si c’est un peu Léniniste sur les bord, il me semblerait plus intéressant pour tous le monde qu’ils restent sur le terrain des luttes, ici et maintenant avec nous, le peuple....


        • Gabriel Gabriel 2 mars 2011 09:45

          Quelque soit le système que vous mettez en place, et le votre a l’air intéressant, si il ni a pas un contrôle des citoyens avec pouvoir de destitution immédiat des élus au niveau de toutes les sphères décisionnelles alors, comme le dit jaja : « Vous venez de réinventer le capitalisme... »


          • eric 2 mars 2011 09:57

            A gabriel, et alors ? De toute façon, l’important est que cela reste bien dans la ligne des alter, et notamment attac, propriété prive des fondateurs qui cooptent les dirigeants (soit dit en passant au mépris de toute parité et de toute mixité sociale et de tout processus electoral, qu’ils veulent imposer au reste du monde). vous n’avez pas l’air d’avoir compris que chez ces gens, la démocratie, c’est le droit pour les citoyens d’être d’accord avec eux.


          • Gabriel Gabriel 2 mars 2011 10:28

            @eric,

            A moins que vous les connaissiez vraiment, vos propos me semblent un petit peu excessif. Si je ne m’abuse leur démocratie vaut largement celle qui nous gouverne depuis 25 ans. Ils ont de bonnes idées mais comme je l’ai dit précédemment, quelque soit le système mis en place, sans un contrôle des citoyens, je me refuse à adhérer ou à soutenir un mouvement qui ne pratiquera pas réellement la démocratie participative.


            • Kalki Kalki 2 mars 2011 11:34

              C’est plutot du neo marxisme en fait

              construire la pyramide société par le haut : allez y, les communistes ont déjà essayé avec toutes les bonnes intentions du monde, au moin au départ

              et puis vlan, on arrive moins et a la meme bétise , la meme corruption

              la société doit
              1) limité la démographie
              2) partager les richesses, ca s’appelle l’économie, ca s’appellera l’allocation universelle

              Mais a l’autre bout n’est ce pas, le petit bonhomme, l’individu , doit et doit commencer s’en attendre a bouger ses fesses

              L’individu doit, pour sa survie et sa liberté
              1) produire sa nourriture , hydroponie, algue
              2) produire son énergie, algue, biomasse, énergie solaire
              3) garantir les communications, entre individu : réseau mesh, reseau wifi, freedombox
              4) S’interresser a la chose publique, et pas seulement participer, mais faire et vivre la politique, la vie de la société monde

              La vie, ca se mérite : qu’est ce qu’on fait pour mériter de vivre ? Est on pret a mourrir pour une idée, a tout faire ?

              Ls technocrate politique peuvent encore discutter , il est temps d’agir

              De gaulle, napoléon, ce n’était pas des petit vendu de député, ou de politique


              • Kalki Kalki 2 mars 2011 11:37

                au final on est libre ou on l’est pas

                au final l’individu sont libre individuellement ou la corporation a tous les pouvoirs y compris sur tout ce qui existe

                ( voila votre société par le haut ) : vous en voyez déjà les méfait, mais non , il faut continuer


              • Bovinus Bovinus 3 mars 2011 01:31

                En fait, c’est du trotskysme dépoussiéré et remis au goût du jour. Rien de « néo » là-dedans. Mais c’est néanmoins intéressant.


              • bernard29 bernard29 2 mars 2011 16:33

                je suis d’accord avec Gabriel, sans contrôle citoyen et démocratie interne votre systéme n’est pas soutenable.
                D’ailleurs ATTAC a disparu ou complétement discrédité en raison des magouilles internes..

                C’est pas mal pensé mais on ne peut s’empêcher d’y voir une opération « Alter Madoff ». Les gens sont sceptiques maintenant vous savez !! Les systémes « gagnant-gagnant » sont des systémes faits pour camoufler ceux qui se retrouveront comme « deux ronds de flan ».

                Attali, l’usurier international du micro-crédit pourrait être intéressé.


                • valer 2 mars 2011 17:06

                  Bonjour,

                  Espérantophones depuis 5 ans, j’ai d’abord voyagé avec cette langue (Europe, Japon) avant de commencer à la soutenir.
                  Vous dites : "D’après les linguistes, pour parler correctement anglais, il faut y consacrer 2300 heures. .... Toujours d’après les linguistes, il suffit de 230 heures pour arriver au même niveau de langue en espéranto."

                  Pouvez-vous me communiquer la ou les sources de ces chiffres ?

                  amike,
                  valer


                  • Arthur 123 2 mars 2011 20:47

                    une utopie de plus

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