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Accueil du site > Tribune Libre > Une cohabitation Sarkozy-PS en 2012 pourrait signer la fin de la cinquième (...)

Une cohabitation Sarkozy-PS en 2012 pourrait signer la fin de la cinquième république

La peur est mauvaise conseillère. Cet adage s’applique parfaitement à la situation en Europe et surtout en France où paraît-il, l’inquiétude imprègne la société, que ce soit dans le domaine de l’innovation technologique ou celui de la sécurité et de l’économie. Les Français consomment beaucoup d’anxiolytiques vendus dans les pharmacies et bouffent également une dose quotidienne d’anxiogènes propagés dans les journaux écrits, radiodiffusés et autres JT. La France a peur. La traduction politique de cette inquiétude pourrait alors se traduire par une préférence envers un chef d’Etat qui inspire le sentiment de confiance, se plaçant dans la posture du superman qui court partout dès qu’il y a un début d’incendie. Cette description vous évoque quelqu’un ? Eh bien vous n’avez pas tort. C’est un peu le portrait de Nicolas Sarkozy. Son concurrent direct, François Hollande, essaye de passer pour un Mitterrand du 21ème siècle et si un réalisateur faisait un casting pour un téléfilm retraçant la vie du président socialiste pendant les années 80, il choisirait certainement Hollande qui a su se mettre dans le rôle avec un talent de comédien inégalé. Cette posture ne fera pas pour autant de Hollande le gagnant de 2012, même si l’intéressé a des qualités, des compétences, un sens de l’Etat, une équipe sérieuse. Le problème de 2012, ce n’est pas François, Marine ou Nicolas, c’est la crise sociale. L’arrivée de Mitterrand en 1981 fut précédée d’une période d’élan, d’invention, d’enthousiasme collectif, d’idéologie, d’utopie. En 2012, difficile de faire rêver quand l’avenir vire au cauchemar. Le Français moyen pourrait préférer un Sarkozy pouvant se prévaloir d’une expérience dans la conduite d’un pays secoué par une mondialisation en crise. Il faut regarder la réalité en face. La droite a obtenue sa plus grande victoire en Espagne, non pas en faisant rêver à un avenir meilleur mais en essayant de rassurer pour éviter le pire. Alors, imaginer une France dirigée par un président de droite en 2012 est une hypothèse sérieuse.

  Examinons maintenant une autre hypothèse tout aussi crédible, celle d’une majorité de gouvernement à gauche propulsée à l’Assemblée Nationale en 2012. Les médias semblent l’oublier, la constitution française prévoit que l’électeur se déplace aux urnes pour élire ses députés qui vont compter dans la vie politique. Pas simplement pour se donner en spectacle les mardis et mercredis lors des séances de questions retransmises par FR3. Car le premier ministre est « normalement » issu de la majorité dégagée à l’Assemblée. Et cette majorité peut se révéler être différente de la couleur politique du président de la république. Cette situation est arrivée trois fois en France depuis 1986. Elle a même duré un mandat de législature lorsque Lionel Jospin gouvernait à Matignon alors que Jacques Chirac régnait à l’Elysée. Cela dit, une Assemblée de gauche est-elle une hypothèse crédible en cas de victoire de Sarkozy à la présidentielle ? Eh bien on pourrait imaginer que c’est possible, l’électeur souhaitant infléchir la politique dans un sens moins rude. La gauche pourrait ne pas être majoritaire en voix lors des législatives mais c’est le nombre de sièges qui compte et donc il faudra compter avec le jeu du Front national qui, en cas de score honorable de Marine le Pen, pourrait être tenté de « perturber » le scrutin législatif en secouant le premier ennemi de Marine qui est le président actuel. Avec 15 à 18 points au niveau des votants, le FN, avec le jeu des triangulaires, peut faire gagner à la gauche les 30 à 50 sièges qui lui manquent pour faire une majorité (c’est déjà arrivé par le passé). Le scénario de la cohabitation est donc envisageable.

 La suite risque d’être assez troublante. On n’imagine pas Sarkozy faire profil bas et accepter toutes les mesures votées par une gauche soucieuse de revanche et prête à mener une offensive sociale, pour ne pas dire socialiste, en votant des textes phares, comme l’abolition de la loi Hadopi ou une fiscalité intensifiée pour les plus riches. La constitution prévoit que le président puisse bloquer des textes de loi qui en ce cas, restent inopérants. C’est un peu le fonctionnement institutionnel des Etats-Unis mais à l’envers, car là-bas, c’est le Congrès qui peut bloquer les décisions prises à la Maison Blanche. Les Etats-Unis sont rompu depuis des siècles à cette gymnastique gouvernementale. Par contre, une cohabitation à la française menée avec une présidence offensive et déterminée dans une conjoncture sociale difficile pourrait engendrer une crise politique comme on n’en a pas connue sous la cinquième république et l’hypothèse la moins probable, mais tout à fait concevable, serait que la France ne résiste pas au stress test de la cohabitation et se dirige vers une crise majeure dont la sortie serait l’adoption d’une nouvelle constitution. Les médias n’évoquent pas cette hypothèse mais on peut être sûr que dans les cercles de réflexion politique, cette cohabitation ait pu être envisagée et étudiée.


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24 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 21 novembre 2011 16:11

    un gouvernement d’union nationale UMPS pour imposer une giga cure d’austérité aux français pour faire plaisir à Goldmann Sachs et aux agences de notations ?
    patience , patience .....................


    • ET NOUS PRENDRONS LE POUVOIR PAR LA RUE ET NOMMERONS NOUS LE PEUPLE

      MELENCHON PRESIDENT DE LA 6 EME REPUBLIQUE ET A MONTEBOURG 1ER MINISTRE

       ET UN SUPER

       MINISTERE POUR SEGO SANTE-TRAVAIL-LOGEMENT FAMILLE

      TOUS LES AUTRES CORROMPUS DE L UMPS FINIRONT AU BAGNE DE CAYENNE

      MPAS D ACCORD UMPS PAS D ACCORD FN/DROITE POPULAIRE UMP (la moitié de ses symparhisants....)


      • Dzan 22 novembre 2011 14:05

        Tous ensemble
        PAS LA PEINE DE CRIER. ON EST ¨PAS SOURDS NI AVEUGLES !!!!!


      • CHARLOTTE 21 novembre 2011 17:57

        Seraient ils capables de gouverner ensemble ? Sans doute pas et pourtant le pays y gagnerait peut être


        • impertinent3 impertinent3 21 novembre 2011 18:22

          « La constitution prévoit que le président puisse bloquer des textes de loi qui en ce cas, restent inopérants. »

          J’ignorais cette disposition totalement anti-démocratique.

          Dans n’importe quelle démocratie soucieuse de la séparation des pouvoirs on a :

          1) Une assemblée législative qui fait les lois, mais qui n’a pas le pouvoir de les appliquer.

          2) Un exécutif, qui applique les lois mais qui n’a pas le pouvoir de les modifier ou de les bloquer (contrairement à la France).

          3) Un pouvoir judiciaire qui contrôle l’application des lois et est indépendant des deux autres
          pouvoirs. Bon, on sait qu’en France, autre entorse grave à la démocratie, le Parquet dépend de l’exécutif.

          Il est vraiment urgent de changer de constitution et d’en venir à une constitution un peu plus démocratique.


          • goc goc 22 novembre 2011 10:11

            oui mais dans ce cas-là le président ne peut pas dissoudre l’assemblée avant 1 an
            de plus rien n’interdit à l’assemblée de ne voter aucune des lois proposées par le président, ou pire, refuser de ratifier tous les traités que le président pourrait signer avec des pays étrangers

            je vous laisse imaginer les discussions entre Angela et nabot1er , il suffit de voir la pagaille faite par papamachinpoulos avec son referendum

            mais de toute façon, une telle situation aurait pour résultat de descendre notre note à c+ dans le meilleur des cas


          • Brath-z Brath-z 22 novembre 2011 11:06

            Cette disposition n’existe pas. Ce que peut faire le président, c’est refuser de signer des décrets d’application, et encore ce pouvoir est-il limité dans le temps.
            De même, si le parlement autorise le gouvernement à procéder par ordonnances pour hâter les procédures, le président peut refuser de les signer, contraignant à passer par la voie parlementaire.

            Mais si une loi est votée, le président de la République ne peut rien y faire.


          • tiloo87 tiloo87 21 novembre 2011 20:06

            En dehors d’une victoire de Mélenchon, rien ne pourrait me faire plus plaisir que de voir le pov’con obligé de cohabiter avec une majorité, et donc un gouvernement, toute à gauche !
            Et de voir, par exemple, l’assemblée voter une baisse de son salaire et autres mesures sociales phares ...
            hi hi hi !


            • pissefroid pissefroid 22 novembre 2011 07:04

              Je pense que, dans quatre mois (mars 2012), cette analyse sera à actualiser.
              C’est dans cinq mois l’élection présidentielle et le peuple de france est très versatile.


              • Nanar M Nanar M 22 novembre 2011 07:46

                Monsieur l’auteur, ce genre d’article déprimant risque de provoquer une hausse spectaculaire de la consommation d’anti-dépresseurs par les Français.


                • SALOMON2345 22 novembre 2011 07:46

                  « Je ne suis pas sûr de mes goûts mais certain de mes dégoûts » aurait dit Jules Renard ou l’un de ses contemporains ce qui, ramené à notre actualité, souligne la détestation - voire la haine parfois - que provoque Sarkozy chez une majorité de Français, sentiments forts et d’ailleurs partagés à l’étranger, comme souvent en témoigne la presse plus libre hors frontières !
                  Fond et forme se rejoignant, même l’anti Sarkozysme primaire, secondaire, ternaire et autre, vaut programme ! Comme le fou qui arrête de se frapper la tête avec un marteau et constate alors son bonheur, stopper tout reviendrait à soulager le pays !
                  Si en d’autres temps - sous de Gaulle 1958 - les français supportèrent des sacrifices parce que le « chef » montrait l’exemple, qu’en est-il aujourd’hui de ce prototype de président ? Hors catalogue, aucun dans l’histoire contemporaine civilisée (sauf Berlusconi) un tel président attire autant de dédain ou de colère chez les plus enragés, attitude vulgaire et incompétence notoire ne peuvent l’autoriser à renouveler un tel gâchis... ou alors c’est le désespoir et cela peut être dangereux et je n’ose y croire ?


                  • goc goc 22 novembre 2011 10:14

                    @ l’auteur

                    il reste un cas bien plus gênant, ce serait de ne pas avoir de majorité réelle, avec un centre et des verts + communistes, qui feraient la loi sur l’assemblée

                    avec la situation de crise économique, on retournerait vite à la 4eme république


                    • Brath-z Brath-z 22 novembre 2011 11:10

                      Avant 1978, le parlement n’était pas bipolaire, et une myriade de groupes parlementaires étaient présents. Cela n’a pas empêché le bon fonctionnement des institutions.

                      cf. :
                      http://www.france-politique.fr/bipolarisation.htm
                      http://www.france-politique.fr/histoire-assemblee-nationale.htm


                    • njama njama 22 novembre 2011 13:39

                      Une cohabitation PS - UMP pas impossible ...
                      ce serait l’histoire de l’arroseur arrosé ! d’une présidentialisation de la V° république qui ferait chou blanc.

                      Cette synchronisation du calendrier présidentielle - législatives nous la devons à Jacques Chirac, car quel pouvait avoir comme autre sens l’invraisemblable dissolution de l’assemblée nationale en 1997, alors que la Droite avait une majorité absolue à l’assemblée ?

                      « l’intérêt du pays commande d’anticiper les élections ... » (Jacques Chirac 21/04/1997 vidéo INA)
                      1997-2002 juste à cinq ans de l’élection présidentielle de 2002 ! cinq ans pile poil !
                      Et Jacques Chirac qui essayait de nous faire accroire qu’un beau matin de printemps lui serait venue la lubie d’interroger les français ?
                      Il nous prend pour des c...

                      Comment fut perpétué ce coup de Jarnac  ? (forfaiture ?)
                      simplement en passant habilement du septennat au quinquennat (idée déjà introduite du temps de Pompidou en 1973) ! réforme, qui bien que votée par référendum le 24 septembre 2000 fut appliquée pour la première fois après l’élection de 2002.

                      Qui a trahi l’esprit de la V° république sinon la Droite ?

                      La Constitution prévoyait des mandats de durées différentes non sans bonnes raisons peut-on imaginer ...


                      • lagabe 22 novembre 2011 14:34

                        qui a fait le quinquennat , c’est pas l’alliance PS-PC-Modem et Verts , le RPr était contre donc Monsieur Jospin


                      • njama njama 22 novembre 2011 15:15

                        @ lagabe

                        La question du quinquennat remonte à Pompidou :
                        Ce projet de loi (de réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans) est adopté par l’Assemblée Nationale le 16 octobre 1973 par 270 voix contre 211 puis par le Sénat par 162 contre 112. Toutefois, la majorité des trois cinquièmes n’ayant pas été réunie, la modification constitutionnelle ne fut pas présentée au Congrès. ici

                        La cohabitation peut avoir ses inconvénients, mais elle reste un garde-fou contre la présidentialisation du régime et les dérives observées de la fonction présidentielle auxquelles nous assistons depuis 2007. Elle permettrait de « restaurer » la fonction de chef du Gouvernement qui incombe (normalement) au premier ministre, ce qui sera je crois l’enjeu réel de cette élection en 2012 ...

                        Je ne vois pas en quoi la perspective d’une cohabitation (le sort des urnes) pourrait signer fin de la V° république comme le suggère l’article ?
                        Le président a la possibilité de démissionner.


                      • lagabe 22 novembre 2011 15:45

                        tu as dit
                        Cette synchronisation du calendrier présidentielle - législatives nous la devons à Jacques Chirac, car quel pouvait avoir comme autre sens l’invraisemblable dissolution de l’assemblée nationale en 1997, alors que la Droite avait une majorité absolue à l’assemblée ?

                        Oui Chirac mais à la demande de son premier ministre


                      • njama njama 22 novembre 2011 17:07

                        Oui Chirac mais à la demande de son premier ministre

                        Juppé donc ! mais cela ne dit pas pourquoi ???

                        C’est quand même incroyable, le gouvernement Alain Juppé dispose d’une majorité écrasante à l’Assemblée 457 sièges sur 577 (RPR 245, UDF 212 ici ), le rêve quoi !!! le Sénat n’en parlons pas, il est à Droite depuis toujours, et il décide de suggérer à Jacques Chirac de dissoudre l’Assemblée ?

                        « L’Assemblée élue était la plus à droite qu’ait connue la France depuis plus d’un siècle, plus que la Chambre bleu horizon élue en 1919 après la guerre et même que l’Assemblée sortie des urnes en juin 1968 ». René Rémond (historien, politologue)

                        Sans cette Dissolution les Législatives devaient avoir lieu en mars 1998, soit moins d’un an après, et auraient eu lieu en mars 2003, puis en mars 2008 et mars 2013 ... pas en 2002, 2007, 2012  !

                        Qu’est ce donc qui urgeait tant au point de ne pas attendre quelques mois encore ?
                        « l’intérêt du pays commande d’anticiper les élections ... »

                        Quel intérêt suprême  ? si peu perceptible au peuple, aux élus, aux observateurs politiques ...

                        Je ne vois qu’une explication. Cette dissolution aura permis à Bernard Dugué d’écrire son article smiley


                      • lagabe 22 novembre 2011 18:29

                        je parle du quinquennat


                      • iciailleurs 22 novembre 2011 14:34

                        Bon, c’est bien gentil toutes ces hypothèses, comme celle de Hollande à l’Elysée et une majorité à droite à l’Assemblée, mais si nous perdions notre sacro-saint triple HA ! dans les 3 à 6 mois, qui peut nous dire ce qu’il adviendrait ?
                        Personne n’envisage que l’Assemblée ne servira plus à rien avec une gouvernance financière à Berlin.


                        • lloreen 22 novembre 2011 14:43

                          « Une cohabitation Sarkozy PS...... »

                          Cela ne serait pas plutôt une cohabitation citoyenne, une bonne fois pour toutes.
                          Ni « représentants » (mal nommés....), ni partis.
                          Referendum d’initiative populaire, abrogation de l’article 49-3 de la constitution (anti-démocratique) et de l’article 123 du traité de Lisbonne.

                          http://www.placeaupeuple2012.fr/wp-content/uploads/Assembl%C3%A9e_citoyenne.pdf

                          Oublier le mot « peuple » inventé par « l’élite » pour se démarquer des concitoyens.
                          Il est évident que certains sont plus instruits que d’autres, mais cela ne leur confère aucun droit de disposer des autres...


                          • Traroth Traroth 22 novembre 2011 15:19

                            Ah bon, il vous inspire confiance, à vous, Sarkozy ? smiley


                            • njama njama 22 novembre 2011 15:46

                              Je pense qu’en 2012 il va recevoir sa lettre de licenciement, au 1° tour même peut-être(?), quel que soit le programme de l’UMP, tellement sa personnalité est exécrable ...même des gens de droite ne savent plus le piffer pour dire !


                            • njama njama 23 novembre 2011 10:18

                              Est-ce que c’est la Constitution de la V° république telle qu’elle est avec la durée des mandats politiques qu’elle définit qui est le problème ...

                              ou est-ce que c’est le bipartisme le BIG problème ? bref, la conception de la politique par les hommes politiques ...
                              l’important étant non pas l’intérêt commun, mais d’être d’un « camp » contre un autre ! Ce que l’on nous sert depuis des années, c’est le la politique foot-ball ...

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