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Une réunion publique

Ou la norme imposée par la politique de la construction à tout prix, dans le chapître « chroniques villageoises »

 

On en est ressortis tout enflés.

Nous nourrissions colère et suspicion, nous avions déjà travaillé sur le sujet et une amorce de dossier avait été envoyée au Préfet et au département du Conseil Général adéquat.

Qu'un promoteur achète un terrain, c'est qu'il a des garanties – elle a déjà son studio en Espagne, nous dit un proche collaborateur du Président du Conseil Général, du temps de Chirac- ; ces garanties, ce n'est pas nous, les habitants, qui les lui avions données.

Il faut voir le terrain, verger d'un côté, pré et arbres fous au travers, une petite île verdoyante et laissée libre, à l'entrée du village, juste.

Le village se voit de loin comme la carapace d'une tortue- c'est ce qu'avait dessiné une graveuse qui habitait la rue principale- ou bien l'assemblage harmonieux sur sa hauteur toute relative, autour de la tour, ancien pigeonnier, dans ce pâté de maisons adossées les unes aux autres, dont la plus vieille a mille ans et les autres peut-être cinq cents de moins.

Dans nos régions du sud, le matériau, c'est la pierre, murs épais de plus d'un mètre parfois pour garder la température égale en toutes saisons, les toits sont en tuiles romaines, pas rouges, plutôt ocres ; elles sont belles, il n'y a rien à dire, sauf, peut-être cette manie de refaire des joints épais, dans cette volonté de lisser, de faire propre.

Il est notable que jadis, outre les maisons des riches, grands mas appelés ici « châteaux », les maisons des gens ordinaires étaient belles, idéalement intégrées aux précédentes et aux alentours ; le matériau, oui, dans chaque région différent, du simple fait qu'on fait avec ce que l'on a.

Aujourd'hui c'est moins cher de faire avec ce qu'on n'a pas, et Bouygues est pourvoyeur de cette daube immortelle parce qu'artificielle : le ciment. Comme le ciment c'est moche, on le cache avec des revêtements plastique, pour être bien étanches, la matière morte n'ayant pas besoin de respirer, et de toutes les couleurs ; le rose assez vif et le jaune appelé ocre sans complexe, sont très mode.

C'est huit cuboïdes comme ça qu'ils veulent poser sur ce terrain. Là, quand on arrive, histoire de dire, regardez comme nous sommes modernes. Des piaules de semi-pauvres qui feront cent bornes par jour pour aller bosser et passeront ce qui reste de leur paye dans leur emprunt ; s'ils l'ont, sinon, il y aura des trous dans l'alignement tiré au cordeau des parcelles de six cents mètres carré. Cette obsession aussi de tirer des angles droits.

Les maisons seront toutes rehaussées de quatre vingt centimètres, ce qui mettra l'alignement ouest presque au niveau de la route et seulement deux marches sous l'eau en cas de nouveau 2002 ; l'alignement du bas, côté est, aura trois ou quatre marches sous l'eau tous les automnes et ne verrait que le premier niveau du bâti sous l'eau, si 2002 n'est pas un événement centenaire ; du reste, la dernière fois, c'était en 1958, et on nous dit que ces crues-là se multiplieront. Mais c'est vrai que ces maisons-là ne sont pas faites pour durer ; dans mille ans, il n'y en restera que des déchets informes, sauf les huisseries en PVC, mais tout aussi incultes.

Mais nous ne savions tout ça que par la bande ; des ragots, des on-dit, des rumeurs ?

C'est ce que mon inconscient me fait croire dans un premier temps, pour me ménager, pour me laisser le temps de me préparer. Le fait de mettre un gros paquet de côté m'évite la sidération sans m'alléger mais force m'est donnée de me rendre à l'évidence et, un matin, je me jette dans la lutte. Cent pour cent, c'est un minimum.Tout s'emballe, alors on ne sait plus si le temps s'accélère ou s'arrête. Lundi dernier d'autres choses, était il y a un siècle tandis que mardi en réunion était tout à l'heure.

Pourtant la nuit dans les ruelles le vent soufflait doux comme un été, une envie de ma roulotte sur mon pré avec la nuit noire et le bruit rassurant de mes chevaux ; le prochain été peut-être.

Partir d'ici, fuir la laideur du monde tant désirée par tant de gens qu'on se demande si l'on n'est pas fou à l'affronter. La laideur inutile, gros sous, magouilles et politique éreintante de la construction à tout va.

Pour me reposer du gavage d'infos officielles ou de généreux sites de conseils, je dessinais quatre logis sur pilotis, en bois, toilettes sèche, communs avec machine à laver, toilettes normales pour les irréductibles et mini station d'épuration ; s'intégrant aux arbres ces piaules pouvaient être de luxe ou modestes mais dans l'harmonie du lieu, laissant le jardin jardin, je rêvais d'un promoteur d'avant garde.

Ce qu'on nous promettait c'était béton ciment goudron remblai sur ce demi hectare de terre qui buvait l'eau des pluies jusqu'à plus soif et qui nourrissait les herbes folles, les arbres sans taille, de ce terrain délaissé mais beau, par mes vieux voisins morts. Enfants ingrats, renégats qui voulait du fric et l'on supposait mille magouilles pour avoir pu signer ce plan local d'urbanisme qui le faisait constructible. Mon cœur était en vrac depuis si longtemps que ce village n'était plus mien, jetée dehors par les violences d'un monde ordinaire où chacun à côté de ses pompes vivait son petit mal-être.

D'une nécessité d'organisation et de rigueur toute administrative aux élans les plus langoureux, de nostalgie et d'espoirs, le voyage était rude et fatigant.

Je donnais tout de moi et trouvais dans ce travail acharné de rédaction, de classements de textes, de lois, de cartes, y noter les erreurs, en espérer les preuves, distraction à mes chagrins.

La maire avait fait une drôle de gueule quand nous lui avions donné cette petite lettre demandant une réunion publique pour information, signée par presque quatre vingt personnes. À juste titre on se montait le bourrichon contre elle car nous n'ignorions pas qu'un promoteur n'acquière pas ce genre de propriété sans promesses.

Mais elle nous accueillit, debout derrière une longue table, confortée par trois clampins adjoints ou conseillers, toute carte et plans dehors, prête à nous enfumer. Nous nous attendions à des débats houleux, des râles ou des emportements, car quelques-uns, des plus anciens, étaient fort remontés.

Tout se dit, mais sur un ton cordial car elle prit soin de commencer la séance par des constats surprenants ; elle était de notre bord au fond, n'ayant aucun pouvoir, se contentant d'appliquer la loi et donnant son avis réservé. La carte n'est-ce pas, pourtant signée par le conseil municipal conseillé par de bons émissaires de la politique sarkozienne de l'époque, disait le terrain apte, la preuve, il était blanc ; tout autour et par magie, le bleu des inondations s'arrêtait là. Comme je n'y tenais plus et néanmoins calme d'une fatigue séculaire réveillée, je leur montrai une photo qu'ils n'avaient jamais pu voir puisque c'est moi qui l'avais prise, deux heures à peine après l'arrêt de seaux d'eau qui nous étaient tombés sur la tête pendant plus de vingt quatre heures. Nous avons peut-être été quatre à voir ça, mais la regardant à peine ou même pas du tout si j'y pense, comme un chœur, l'adjoint fidèle et elle s'exclamèrent : ben oui on sait ! Ils savent et signent dix ans plus tard le terrain constructible ; il n'en faut pas plus pour me sidérer ; restée comme deux ronds de flan peut-être trois secondes de trop devant la table, dos au public, elle me renvoya comme on fait d'une élève qui emplâtre, d'un chien qui doute et ne sait pas comment réagir. La photo a circulé et ceux des signataires rencontrés qui ne l'avaient pas vue, en étaient tout retournés.

Il fallait noter, comme un langage subliminal, tout ce qui se dévoilait de son discours d'évidence anodine. De plus froids que moi posaient les bonnes questions au bon moment et elle fut quelques fois déstabilisée ; pas autant toutefois qu'au tout début quand on l'avertit qu'on établirait un procès verbal de séance ; elle en perdit là un peu de son aplomb.

Mais ce qu'elle ignorait c'est que nous n'étions pas ignorants ; les ordinateurs avaient chauffé dans les chaumières et chacun son truc, relief, hydrographie, lois, autres expériences, petites entourloupes administratives sur la signature de ceci, la décision de cela, rien ne nous avait échappé du fonctionnement d'une municipalité, des hiérarchies, des services spécialisés du conseil général, nous savions tout. Nous avions raison mais savions également le combat rude. On a toujours raison contre le pouvoir, son arbitraire, son illogisme son indécence, mais on perd presque toujours ; tous les jours tort ? Tous les jours.

On la tutoie notre maire, on est démocrate, on sait garder la face mais certains de ceux en face d'elle, ont l'aplomb aussi. C'était plaisant, c'était réconfortant, ensemble on est forts. On l'interrogea sur ses buts, sur ses motivations, sur l'intérêt pour le village et elle n'eut pas le jugeote de répondre : plus on est de fous mieux on rit ! Non, elle avait l'air de dire qu'un citoyen, ça rapporte et pour fonctionner ma brave dame, ça coûte cher, notre budget est déficitaire, pour ne pas faire d'emprunt, il faut taper dans les réserves, parce qu'on a des réserves, moi je trouve ça au poil. Mais quand j'ai écrit, avec toute l'ironie perverse dont je suis capable, qu'on piochait dans le budget investissement pour fonctionner, sachant bien que cela était formellement interdit, elle corrigea la copie qu'on lui montra ; ne voulant pas nuire pour nuire, je corrigeai hardiment, copiant mot pour mot sont intervention.

Il y avait des fils blancs partout, de grosses ficelles pourtant qu'on ne pouvait pas dénoncer sur l'heure car il nous fallait composer ; ah la navigation à vue dans des hauts fonds sablonneux, risquait de nous enquiller. J'avais comme à mon habitude une grande hâte, un sentiment d'urgence peu partagé ; il faut dire que l'apathie est longue à réveiller et je haussais le ton devant des affirmations péremptoires d'ignorants tout juste déboulés. Mais d'un autre côté, soudain les rues du village se repeuplaient et on parlait volontiers de ça, avec quiconque juste salué jusque là.

Cependant non, l'union n'était pas parfaite, outre ceux qui avaient refusé de signer la demande de réunion, qui même s'étaient montrés agressifs ou arrogants, il y avait tous ceux dont on de doutait bien qu'ils n'iraient pas jusqu'à s'engager contre l'autorité, dût-elle être insignifiante.

Mais le temps pressait, l'association devait être enregistrée avant l'affichage en mairie du permis de lotir.

Une chose m'avait chiffonnée au plus haut point alors qu'elle avait passé inaperçu aux autres ; notre maire avait bien insisté, sans être claire, sur le fait que le dossier changerait d'administration le premier juillet – et qu'elle s'en réjouissait, puisque celui-ci serait entre les pattes de ses potes de la communauté de communes-, mais surtout qu'on aurait bien le temps de voir et de se retourner tant c'est long vous savez toutes ces chicanes administratives.

Or le promoteur avait dit à Hélène, ma comparse et très voisine du lieu, que les travaux débuteraient en septembre. C'est très bientôt septembre si on compte deux mois après la publication pour pouvoir contester le projet ; et pour contester le projet, il faut un dossier en béton et la force d'une association existante avant la date de publication. Je me sentais coincée dans un engrenage tandis que les quelques autres qui s'étaient joints à notre duo avaient tout leur temps,et pour faire l'assemblée générale constitutive, ils voulaient rameuter tout le monde, réserver le foyer quitte à aller piano. L'impatience douloureuse que je subissais n'était qu'une énergie bandée trop tôt pour l'action , bien avant la possibilité de cette action ; c'est une prison ce rythme jamais suivi par les autres et incapable de se freiner gentiment.

Je suppose que toutes les réunions d'acolytes de circonstances présentent les mêmes caractéristiques ; il est notable que les emmerdeurs sont les plus autoritaires qui réduisent au maximum les horizons des buts, la poésie de l'intitulé, les moyens envisagés, sans toutefois réduire en proportion leurs interventions ; il y a le parano contrarié qui n'a pas tout suivi et crie ses méfiances en accusation hors de propos : et puis les gentils, ceux qui suivent et votent oui, même quand la proposition a fait un virage à 180°.

Chacun son rythme mais, toujours, nivellement par le bas. En l'occurrence, cibler le but est, paraît-il, ce qu'il y a de plus efficace.

Nous voilà partis en guerre pour un été laborieux. Mais ce n'est pas si désagréable d'apprendre, de contacter, d'élaborer, de rédiger...Ce n'est pas si désagréable de se rencontrer sur un travail, de discuter dans la rue, se faire des signes de connivences, d'oublier l'Ukraine, de négliger la troïka.

Et puis, des heures passées à écrire les courriers, les comptes-rendus, les statuts, le temps perdu à poster au groupe avec de mauvaises adresses qui coincent l'envoi sans que l'on sache d'où ça vient, suer dans la moiteur d'une canicule, pendant que les autres, vie oblige, vont à la rivière, reçoivent ou sortent et daignent, à leurs heures creuses, relire pour correction ; le temps qui s'étire, tout traîne et votre ardeur qui se transforme en mauvaise concience donnée à ceux qui vous toisent et vous traitent d'emmerdeuse sans parler des échos qui vous arrivent de ceux qui trouvent que le « pouvoir » se concentre en bien peu de mains !

On craque, on dit vouloir rester libre en sachant bien que cette exigence portée à toute chose ne vous foutra jamais la paix et qu'à ce projer inique vous ne saurez jamais porter indifférence.

Sans compter les retours de courrier qui, sous couvert de participer ou de corriger, révèlent simplement l'égocentrisme, quelque chose dans une formulation qui a vexé celui ou celle qui se sentait visée, sans jamais l'avoir été. Être diplomate, pédagogue, voire psy et n'avoir à peu près comme bonne entente que : mais nous faisons tout ça ensemble ! Dit sur le ton d'une évidence qui surprend.

Alors, ne pas y faire attention, se focaliser sur les quelques uns qui participent à leur manière, sans avoir jamais dit qu'ils feraient autre chose et qui tombent pile poil dans la détection des coquilles ou dans l'évocation d'une idée qui n'était pas venue.

Négliger ceux qui ne veulent pas s'engager, de peur, de peur, de quoi ? Sans doute sortir d'un consensus mou qui les protège ; qui s'adaptent, obéissent, se plient sans souffrir.

Quel dommage se dit-on et qu'on est loin de pouvoir déchirer la nasse qui nous étouffe, cette politique abjecte, injuste et arbitraire, à cause de ces nantis pour qui tout va encore bien, et d'autres peureux ou totalement à côté de la plaque, par ignorance ou par désinvolture. Se résoudre enfin à faire les choses que l'on pense devoir faire et, comme l'on monte un mur en pierres sèches sans penser à l'ouvrage fini, habiter les minutes sans voir sourdre l'impatience ou de mauvais sentiments.

Tout est école, tout est difficile, mais pas pour tous ; parfois la jalousie gagne cependant qu'en tout combat ou toute entreprise, les rôles sont joués et le projet avance, mu par l'espoir certain de réussir puisque la raison est de son côté tandis que l'échec sera plus qu'une déception, un déni, tandis que le plus engagé sera le plus meurtri, après avoir été le plus exposé.

(N.B : Bien sûr, Xinthia mis en photo, c'est exagéré, mais il y a de ça !!)


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13 réactions à cet article    


  • aimable 4 juillet 2015 17:14

    alinea

    votre maire , qu’a t ’ elle obtenu comme contrepartie a sa signature
    si un jour il y a inondation c’est elle qui portera le chapeau, alors il faut que cela en vaille le coup !


    • alinea alinea 4 juillet 2015 18:35

      @aimable
      On ne sait pas aimable, on ne sait pas si c’est connerie ou corruption ; peut-être un peu des deux !!
      Les textes que nous avons trouvés, la donne seule au poste décisionnaire ; elle, dit le contraire !
      Encore beaucoup de choses à décrypter !!


    • Le p’tit Charles 5 juillet 2015 09:15

      En principe..les maires réagissent aux dogmes enseignés dans peur parti politique.. ?
      Bien rôdé bien huilé..le doigt sur la couture du pantalon..
      Tout sourire (bien fourbe..) mais représentant une autorité dans patelin..
      Une posture de dignité pour cacher ses turpitudes...
      Ah ma bonne dame si vous saviez je ne suis qu’une marionnette entre les mains des vrais gouvernants..
      Toujours la faute des autres..
      En bref..des couilles molles..des ventres mous à l’image du Hollandais volant.. !
      +++++


      • alinea alinea 5 juillet 2015 10:15

        @Le p’tit Charles
        La nôtre doit bien voter PS, enfin je l’imagine, mais le PS, c’est un vote vide, vide d’idées, vide d’idéal, vide de projet !! c’est exactement ça : elle accompagne comme une évidence l’avachissement et beaucoup sont comme ça : TINA !!!


      • bourrico6 6 juillet 2015 12:20

        @Le p’tit Charles

        En principe..les maires réagissent aux dogmes enseignés dans peur parti politique.. ?

        N’importe quoi, nombre de maires ne sont affiliés à rien du tout.
        Es tu capable de faire autre chose que des raisonnements d’ivrognes assortis des injures qui vont avec ?


      • Fergus Fergus 5 juillet 2015 09:23

        Bonjour, Alinea

         Affronter une municipalité engagée dans un tel projet, le plus souvent pour de très mauvaises raisons - quand elles ne sont pas de nature délinquantes comme à La Faute - demande un très grande opiniâtreté et une patience à toute épreuve, eu égard au poids terrible de l’inertie de ceux qui ne veulent rien entendre.

        C’est pourquoi je vous souhaite, à toi et à ceux qui se sont lancés dans cette juste croisade contre la laideur et l’ineptie, un bon courage ! Mais cela vaut le coup de se battre.


        • alinea alinea 5 juillet 2015 10:09

          @Fergus
          Merci Fergus ; quand on se décourage ( déjà !!) on se dit que de toutes façons on n’aurait pas pu rester sans rien faire ; ce n’est même pas un choix finalement. Mais les bagarres administratives sont d’un ch.... !!
          J’ai insisté sur le côté humain, parce que c’est ça qui est décourageant, ça m’apprendra peut-être à me blinder !!!



          • alinea alinea 5 juillet 2015 10:56

            @philouie
            Ah oui, merci !
            Il y a un tabou, je l’ai rencontré : il ne faut pas dire que c’est moche parce que cela voudrait dire qu’on méprise les gens qui y vivent, et on n’est pas raciste n’est-ce pas !!
            Et pourtant on dit que c’est moche parce que c’est moche ! mais le plus moche, c’est l’alignement des pavillons, qui poussent aussi vite que des champignons, comme l’émanation d’égos bien banals dont le goût est flatté par quelque vendeur ; c’est après que ces gens-là s’aperçoivent que les matériaux c’est de la daube et que l’agencement est mal foutu !! mais ils ont fait « leur » maison, sans avoir rien fait du tout !!


          • COVADONGA722 COVADONGA722 5 juillet 2015 10:59

            @philouie

            yep , philouie j’ai pas souvent l’occasion de vous approuver , merci pour le lien


            asinus 

          • philouie 5 juillet 2015 11:06

            @alinea
            Dans votre article vous évoquez les enduits chimiques.
            Rien que ça , c’est une horreur. C’est une horreur parce que la couleur y est saturée et plate.
            Saturée, ça signifie que la couleur est forte, qu’elle va dominer, là où traditionnellement les maisons ont la couleur du paysage parce qu’elle sont de la même terre.
            Plate, cela signifie qu’elle est uniforme, sans qu’on y perçoive la vie que l’on trouve dans un mélange fait à la main. La couleur est standardisée, normée, vide de vie.
            La France Pavillonnaire, c’est la France du HLM à l’horizontale : on habite dans une boite individuelle, indépendante de celles des autres. On ne se croise que furtivement. On a pas besoin de se connaître puisqu’on a tout, qu’on est protégé et que la télé nous donne le sentiment de participer au monde.
            Mais c’est en réalité l’isolement, l’absence de solidarité, l’enfermement dans son seul chez soi.


          • alinea alinea 5 juillet 2015 12:17

            @philouie
            C’est une abomination, à tous les niveaux évidemment !! et on dit qu’on progresse, mais bon sang, avoir perdu le bon sens, la véritable économie ( au sens être économe) nous a mis dedans !!
            Ah les petites normes obligatoires : 4mètre cinquante, la largeur obligée d’une voie d’accès, pour un lotissement ( ici important remblai pour atteindre le niveau de la route), avec, quelque part un parking de 9 mètres... pour que les pompiers puissent tourner !!
            Y’a pas à dire, on est super protégé !
            Les gens qui bossent en ville et qui, eux, ont acheté des maisons anciennes dans le village, voient ça tous les jours ! ça ne les chagrine pas plus que ça.
            Le truc, dans cette histoire particulière, c’est que si un lot ( appréciez le nom !) est vendu, tout doit être fait , par le lotisseur, mais par le commune ( rallonger le tout à l’égout), le goudronnage et tout le toutim !! ( station de relevage, bassin de rétention !! tout ça en zone inondable) Je n’arrive pas à voir comment le lotisseur peut s’en sortir !! car il est là pour faire du fric, pas pour loger les SDF !! smiley


          • Fergus Fergus 5 juillet 2015 15:34

            @ alinea

            Pour aller dans ton sens, il y a aussi des constructions hideuses dans les ghettos pour gens friqués !

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