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Accueil du site > Tribune Libre > Vie et mort d’un poète Français

Vie et mort d’un poète Français

Le poète Français, s’il naît sous de bons auspices, très tôt commencera à lire, à écrire des petites rédactions qui feront rire ses jeunes condisciples.
 
Il écrira des poèmes comme une plante nouvelle dont la sève bouillonnante cherche le contact romantique avec l’autre, qu’il soit puceau boutonneux ou jeune fille désespérée.
 
Car le poète Français comme tout le monde aime l’amour et ses dérivés.
 
Il fera des études, lira Rimbaud, les Surréalistes, Dada, Rilke, Yves Bonnefoy et les poètes contemporains.

Il forniquera, comme tout un chacun, tout en continuant à écrire et vers l’âge de 25-30 ans, verra son premier texte publié dans une revue littéraire confidentielle.

Dès lors, il saura qu’il écrira pour des prunes. Ses plaquettes de poèmes tirées à cent ou deux cents exemplaires, sous le bras, il essaiera de se faire connaître tant bien que mal, tâtera les nouvelles technologies comme Internet.

Le poète Français ne verra jamais sa trogne à la télé, entendra sa voix dans des émissions radiophoniques confidentielles, lira quelques mots sur lui dans quelques revues promises à la solderie ou à la benne.

Le poète Français est le plus souvent enseignant, psychologue, assistant social ou documentaliste. Il a un métier annexe qui le fait vivre ou bien il touche le RMI ou la pension d’invalidité.

Le poète Français continuera à vivre d’espoir et d’eau fraîche et au fil des années deviendra aigri. Il portera un regard las sur la Littérature et ses relatives réussites.

Il sera alcoolique et son allure d’ombre hantera les allées du Marché de la Poésie, place St Sulpice à chaque solstice d’été.

A ses obsèques, on lira ses textes et on se lamentera de ne pas l’avoir plus aimé et considéré ! Telle sera la destinée d’un poète Français !

Eric Dubois.


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9 réactions à cet article    


  • andré 18 août 2009 12:20

    Ce portrait vaut pour les poètes de toutes origines. J’ajouterais que pour ne pas finir le porte-pipe plus bas que terre, les frères de Verlaine doivent accepter que la poésie est une fraise des champs qui ne se cueille pas sur des échasses. Une fraise ne nourrit pas son homme. Personnellement, n’ayant pas le moyen de me payer de table à fumet, lorsque ’j’ai une fraise dans la bouche et un rayon de soleil sur la joue, la vie me semble moins amère. Je suis et je resterai un poète du dimanche. Je ne demande pas à la poésie de me donner plus qu’elle ne peut me donner. La poésie est mon calumet de paix avec moi-même. On ne fume pas un calumet de paix sur le parquet de la bourse. Ma vision n’empêche que vous avez tout à fait raison, monsieur Dubois. Les cueilleurs de fraises pourraient avoir droit au steak à l’occasion.. Merci pour votre article. Merci pour vos articles.

    André


    • Rounga Ainsi parlait Roungalashinga 18 août 2009 14:38

      A lire aussi, la définition du poète selon Vigny, par opposition à l’homme de lettres et au gran écrivain, dans la préface de Chatterton.

      Ainsi parlait Roungalashinga.


    • norbert gabriel norbert gabriel 18 août 2009 15:24

      ’La poésie n’est pas que belle, elle est rebelle«  Julos Beaucarne

      et on peut chanter aussi avec Aragon et Ferrat

       »Le poète a toujours raison
      Qui voit plus haut que l"horizon
      et le futur est son royaume..


      • Fergus fergus 19 août 2009 09:00

        Voilà un texte pesant et pompeux comme l’est la majorité de la producton des grands noms du 19e. Un archétype d’art poétique pompier ! Par chance, quelques textes émergent, souvent parmi les moins ambitieux.

        La poésie n’en est pas moins un art à part entière, injustement reconnu et effectivement peu ou pas rémunéré. Mais trop peu d’auteurs y font réellement honneur. Rares sont les Paul ou les Richepin !


      • rocla (haddock) rocla (haddock) 18 août 2009 21:10

        Le poète décrit l’ infini avec un bout de ficelle ... 


        • toto1701 19 août 2009 00:04

           malade

          Voyez leur démarche ,reptiliens
          ces boss à la mine de saurien ;
          gare à vous tous gens de biens,
          canons sciés tuent pour un rien :
          Par moi le poete sarko-zien.


          • toto1701 19 août 2009 00:33

            Lui

            Fait tout pour distraire,
            une chose, son contraire.
            Et, ballets de fadas,
            çà préside pas iota


            • Fergus fergus 19 août 2009 09:30

              Le « poète français » fait également parti d’associations artistiques où il applaudit mollement et avec condescendance la production des autres versificateurs en attendant de pouvoir livrer à son tour à leur oreilles évdemment émerveillées ses propres écrits.

              Cela, je l’ai connu au sein d’une assocition artitisque bretonne où je n’avais adhéré que pour faire plaisir à des amis peintres (je suis un peu peintre moi-même !). C’en était caricatural.

              Cela n’empêche sans doute pas les associations sérieuses et les textes de qualité. Mais si rares, les unes comme les autres !


              • Nicolas Fleurot 25 mars 2011 00:39

                Et les poètes subventionnés seront malheureusement le visage publique de la poésie française....

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