• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Les commentaires de JC. Moreau



  • JC. Moreau JC. Moreau 16 février 2007 21:32

    Ne vous excusez pas, Don Diego, pour quelles raisons serions nous ici, si ce n’est pour « en rajouter une couche », ou plus précisément pour venir fouiller dans les strates de nos opinions respectives ?

    Ceci étant dit, (je reviendrais ultérieurement, eu égard à l’actualité du dossier dont il me faut prendre connaissence, sur l’affaire Dieudonné) je ne vois pas en quoi le fait de représenter le prophète Mahomet avec un turban-bombe, où est précisément inscrit la profession de foi « Allah est grand et Mahomet est son prophète », alors même que le dessinateur mentionne expressément l’identité du caricaturé, l’article dans lequel il fut inséré à l’origine ayant été intitulé « Le visage de Mahomet » peut induire l’idée qu’il ne s’agit pas d’une représentation de Mahomet mais de celle d’un musulman lambda. Il y a quelque chose qui dans le fil du raisonnement m’échappe...

    Les panneaux de signalisation n’étaient-il pas assez gros, la voie à suivre pour interpréter les caricatures n’était-elle pas assez précautioneusement balisée ?

    La caricature était, sans équivoque possible, celle du prophète Mahomet, expressément désignée, et non celle d’un musulman ordianire. C’est précisément en tant qu’emblème qu’il a été considéré, tout comme avait pu l’être la croix catholique dans l’affiche du film Amen de Costa Gavras, qui visait à critiquer les accointances de l’Eglise catholique avec le régime nazi durant la seconde guerre mondiale.

    Or, il a été considéré que cette affiche ne pouvait être répréhensible, car attirant l’attention sur une question qui constituait un débat de société légitime, tout comme est aujourd’hui légitime de porter sur la place publique les problématiques relatives au dévoiement de l’Islam par le terrorisme et l’intégrisme.

    Cette dernière comparaison vous explique-t-elle mieux ma position quant au procès intenté à Charlie Hebdo ? Et d’une façon plus générale sur l’Anti-racisme©.

    Ps : EN l’occurence, les propos tenus par l’avocat de la Mosquée de Paris indique la teneur de son réquisitoire, et doivent donc être pris en compte quant à la problématique juridique soulevée.



  • JC. Moreau JC. Moreau 16 février 2007 21:09

    @Falah,

    Vous avez déjà posté cette question, en termes rigoureusement identiques sur le fil de l’article « Charlie Hebdo en procès : une chronique de l’intégrisme ordinaire ». Je vous ai personnellement fourni une réponse, à la suite de laquelle vous n’êtes d’ailleurs pas intervenu.

    Quel est donc l’intérêt de votre réitération ? Pour autant, voyez vous, la répétition n’est pas un acte répréhensible... faites de vous même l’analogie avec les caricatures incriminées et vous aurez la réponse à votre question doublement posée.



  • JC. Moreau JC. Moreau 16 février 2007 18:28

    Par ailleurs, l’ironie du sort veut que ce soit aujourd’hui rendue la décision de la Cour de Cassation sera rendue quant aux propos tenus par Dieudonné : « Les Juifs, c’est une secte, une escroquerie, c’est une des plus graves parce que c’est la première ».

    A surveiller donc... Comme dit la chanson, « Il va y avoir du sport... » selon que le verdict sera ou non en sa faveur...



  • JC. Moreau JC. Moreau 16 février 2007 18:24

    Vous me dites :"La plainte porte sur une representation a caractere injurieux et diffamatoire d’une religion et de ses adeptes et non sur une quelconque reference au racisme."

    L’avocat de la Mosquée de Paris a dit, dans le quotidien libération du samedi 3 février 2007 : « Nous admettons que l’on puisse caricaturer le Prophète, ça n’est pas ça qui est en cause, mais nous refusons cette agression raciste contre les musulmans » http://www.liberation.fr/actualite/societe/232823.FR.php

    ...

    Sur le dossier Dieudonné, celui-ci, s’il a bien été poursuivi pour « incitation à la haine raciale », a toujours été relaxé en appel ou en cassation, sauf erreur de ma part ou jugement passé sous silence médiatique.

    Enfin, s’agissant du sketch auquel vous faites allusion, celui-ci avait, à juste titre été relaxé au motif que « Par sa tenue vestimentaire qui comporte non seulement un chapeau mou affublé de papillotes mais aussi d’une cagoule et d’une veste de treillis, le prévenu n’incarne pas les personnes de confession juive en général mais une fraction de cette communauté qui professe des thèmes extrémistes et n’hésite pas le cas échéant à recourir à l’action violente ».

    A mon sens, le procès relatif au caricature de Mahomet devrait procéder de la même analogie.

    Sinon, nous sommes d’accord sur un point, il convient de se garder des amalgames hâtifs. Et tout comme la critique de la politique israëlienne ne peut être confondue avec l’antisémitisme, ce qui serait un dévoiement de l’antiracisme au détriment du débat public. De même, la critique de l’intégrisme musulman n’est pas une attaque à l’encontre de l’ensemble des personnes de confession musulmane.

    Sans l’acharnement des ligues « anti-racistes© », entraînées à débusquer le racisme dans les moindres recoins de l’âme humaine (quitte à le susciter...), la justice pourrait se consacrer à des dossiers autrement plus conséquents que ces farces accusatoires menées par les lobbys communautaristes. Mais l’on en est arrivé à ce point de déroute que la justice est devenue la nourrice de toutes les rancoeurs entre communautés.

    En espérant vous avoir donné assez clairement mon sentiment et mes raisons...



  • JC. Moreau JC. Moreau 15 février 2007 18:12

    Erratum : pardonnez moi d’avoir écorché votre prénom, cher dEmIAN.



  • JC. Moreau JC. Moreau 15 février 2007 18:10

    Cher Erdal,

    Vous avez sans doute raison, et la question s’est effectivement posé lors de la rédaction de cet article (j’envisageais notamment de recourir à certains travaux de Taguieff, qui me semblait assez bien embrasser la diversité des sources et les évolutions du phénomène raciste).

    A l’arrivée, j’ai pensé qu’il était nécessaire de concentrer mon propos sur cet anti-racisme© qui par certaines pratiques discrédite à lui seul tout lutte effective contre le racisme, du fait qu’elle criminalise l’opinion avant de l’avoir entendu dans son intégralité. Disons que j’ai pêché par défaut d’urgence, eu égard au climat semi-inquisitoriale à l’occasion du procès de Charlie Hebdo.

    Mais je prends note de votre remarque, et remanierait dès que possible cet article sur mon blog afin de mieux mettre en exergue la relation duelle entre racisme et anti-racime.

    Merci donc de cette contribution !!!



  • JC. Moreau JC. Moreau 15 février 2007 17:52

    Cher Damien,

    Lorsque vous employez l’expression « vous avez su attirer », ne seriez vous pas en train d’insidieusement incriminer mon sujet de faire dans le racolage passif ?

    Plus sérieusement, avant de jeter les anathèmes, auriez vous une critique sur le propos et le fond de mon article même, excepté le danger inhérent à toute récupération ( danger qui est propre à toute pensée exprimée en public, soit dit en passant) ?



  • JC. Moreau JC. Moreau 15 février 2007 17:30

    Effectivement, le totalitarisme a fait des progrès. Remarquablement civilisé, il s’est aperçu que la mort sociale d’un individu pouvait satisfaire ses desseins.

    Mais évidemment, tant qu’il n’y a pas mort d’homme, pourquoi s’en préoccuper ? A mon sens, seule l’officialisation d’un état sépare, in fine, la mort physique de la mort cérébrale (dans le sens d’une capitulation de la pensée...)... Pour le reste, les conséquences sont rigoureusement identiques : on est hors de la vie.



  • JC. Moreau JC. Moreau 15 février 2007 17:21

    Cher Erdal,

    S’agissant du procès intenté à Charlie Hebdo, je me permets de vous renvoyer au lien suivant si vous souhaitez poursuivre sur ce sujet plus particulièrement : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=18955

    S’agissant du sujet plus général du présent article, vous semblez me reprochez de ne pas allez « au fond des choses », du fait que je n’évoque pas le fait que l’Antiracisme© (version dévoyée comme précisé dans un précédent commentaire) soit le pendant du racisme qui oeuvre dans nos sociétés. Effectivement, je n’ai pas évoqué cet état de fait, et ce pour une raisons majeure :
    - Une idiotie (pour employer un vocabulaire châtié) n’en excuse pas une autre, à plus forte raison lorsque l’une d’elle prétend faire entendre raison à l’autre.

    Enfin, s’agissant de votre question quant au degré de racisme en France actuellement, je serais bien en peine de vous répondre à ce sujet, tout comme le serait n’importe quel institut de sondage qui pratique en la matière le truchement et la probabilité pour parvenir, en intégrant une donnée « racisme honteux ou inavoué » à une statistique avoisinant la vérité sur le sujet.

    Je ne peux donc vous donner que mon sentiment, subjectif par essence, la désignation permanente de telle ou telle catégorie d’individus comme responsable des maux du pays, le fait de ne pouvoir aborder les problématiques liées au fait migratoire sans voir intervenir le spectre du racisme, l’explosion des revendications communautaristes, la banalisation d’émeutes et d’actes de vandalisme par une manière de plaidoyer social, les restrictions insidieuses imposées aux français dits « immigrés de troisième génération » en matière d’accès à l’emploi, etc... sont autant de facteurs qui contribuent à faire de ce pays une territoire morcelé par rancoeurs et le désir d’identification, de reconnaissance à un plus petit dénominateur commun qui n’est plus la citoyenneté mais la « communauté » dans son sens le plus restreint, le plus appauvrissant.



  • JC. Moreau JC. Moreau 15 février 2007 16:47

    Bill et Marsupilami, merci de vos commentaires.

    @Bill :
    - Je vous rejoins absolument quant à vos propos sur le procès d’intention permanent et le bénéfice du doute tombant lentement en désuétude dans le débat public.
    - Cependant, lorsque vous affirmez « Tout cela est plus grave que nous le pensons, cela créè des différences de droit entre les citoyens, le »blanc« est toujours soupçonné, et le racisme à son encontre n’est pas pris en compte. » je vous rejoins en ce qu’effectivement, la jurisprudence relative au cas de « racisme anti-blanc » est encore fort peu fournie, ce qui, à mon sens est du à part égale à la réticence de certains magistrats sur ces dossiers et du faibles nombres de plaintes déposées en la matière. Ceci étant dit, il me semble que les suspicions de racisme tendent à être opposées de façon plus qu’inconséquente à tous les individus sans distinction de couleur, le prérequis étant seulement de ne pas embrasser un avis de « citoyen du monde ».

    Le dogme anti-raciste© pouvant à mon sens se résumer comme suit : « Qui n’est pas avec moi est contre moi, et donc contre les autres ! ». En ce sens, l’Anti-racisme© (le ©, est-il utile de le préciser, renvoie à la notion dévoyée de l’antiracisme et non à l’intelligence sociale qu’il véhicule à l’origine)se rapproche d’un certain « messianisme politique ». Pour le dire autrement, l’Anti-racisme© est une manière de syllogisme narcissique, que je formulera, grossièrement, ainsi :
    - Je suis un anti-raciste, un citoyen du monde aimant tout individu sans distinction.
    - Cet individu avec qui je converse opère des distinctions entre les idées et les choses.
    - Cet individu ne m’aime ni moi ni les autres... c’est un raciste.

    @Marsupilami : Ne désespérez pas, déployez votre chaise longue, prenez le cocktail de votre choix et attendez patiemment l’arrivée des renforts.





  • JC. Moreau JC. Moreau 12 février 2007 13:01

    Une discussion relative à cette affaire dans le fief virtuel de Renaud Camus [http://www.in-nocence.org/public_forum/] tend à accréditer l’hypothèse selon laquelle ce silence résulterait du mépris pour le sujet apparent du livre, à savoir Claire Chazal.

    Néanmoins, lors d’un autre échange, avec Pierre Assouline cette fois-ci, et malgré les précisions fournies à ce dernier sur le contenu réel de l’ouvrage, P.Assouline m’a signifié qu’il avait d’autres priorités que cette affaire. L’ironie veut que le journaliste, censément amoureux de la République et des Livres, ait aujourd’hui même fait paraître sur son blog un article relatant une illusoire affaire de censure. Ainsi lui semble-t-il nécessaire de privilégier la critique des fantasmes à celle de la réalité. Peut-être est-ce également une explication...



  • JC. Moreau JC. Moreau 12 février 2007 12:29

    Erratum et Mea culpa maxima auprès des

    Je tiens à me confondre en excuse pour la présence d’une coquille à l’avant dernière ligne du §5. Ainsi, il faut lire : « Ne peut être considéré comme fautif, le rappel (...) de sentiments intimes de l’autEUR(...) dès lors qu’ils ont été préalablement exposés, à plusieurs reprises par l’auteur lui-même ».

    Merci d’avance de votre mansuétude. Par ailleurs, je me tiens à la dispostion des personnes qui souhaiteraient avoir de plus amples informations sur cette affaire. N’hésitez donc pas à me passer à la question, notamment, si certains points juridiques vous semblent obscurs.

    Cordialement,

    Jean-Christophe.



  • JC. Moreau JC. Moreau 7 février 2007 14:41

    Cher Demian,

    En l’occurence, me semble-t-il, l’erreur de droit consisterait précisément à s’en tenir au fait que Mahomet est le prophète de tous les musulmans, sans procéder à l’analyse circonstanciée des propos incriminés, analyse qu’impose le droit français (1) comme le droit européen (2). En d’autres termes, eu égard au contexte dans lequel les caricatures ont été publiées, il n’était pas possible de considérer que celles-ci aient constitué une injure à l’ensemble de la communauté musulmane (en atteste notamment la couverture de Charlie Hebdo ou Mahomet se lamente en disant « c’est dure d’être aimé par des cons » et où il est très expressément stipulé que ces propos s’adressent aux intégristes.

    EN définitive, l’erreur de droit serait donc, comme j’ai pu l’évoquer précédemment en d’autres termes, de procéder à une interprétation « in abstracto » des caricatures.

    Notes :

    1- TGI Nancy 19 juin 1993 (vous pourrez trouver un commentaire de cet jurisprudence dans la revue « LEGIPRESSE » n°104, année 1993, III, à la page 108)

    2- Je vous renvoie à la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits dde l’Homme dans son arrêt « Oberschlieck contre Autriche » rendu le 1 juillet 1997



  • JC. Moreau JC. Moreau 7 février 2007 14:17

    Comme je l’ai signifié dans mon article, il ne s’agit pas de nier que le sentiment de M. Boubakeur puisse avoir quelque fondement. Simplement, il convient de rappeler que ledit fondement résulte d’une susceptibilité particulière et non d’une intention de la part de Charlie Hebdo nuire à la communauté musulmane.

    En d’autres termes, la caricature représentant Mahomet coiffé d’une bombe en guise de turban ne constitue pas EN SOI une injure à la communauté musulmane, en ce qu’elle vise exclusivement à critiquer le terrorisme islamiste, à mettre en exergue le dévoiement de la profession de foi musulmane par les intégristes. Que ce message ait pu n’être pas pleinement compris par l’ensemble des musulmans est tout à fait compréhensible. Que Charlie Hebdo puisse être reconnu responsable de l’incompréhension d’autrui, pour ne pas dire de sa susceptibilité démesurée, est en revanche intolérable.