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Les commentaires de JC. Moreau



  • JC. Moreau JC. Moreau 29 avril 2009 12:48

    @Gazi Borat,

    Aussi libéral qu’il puisse être, quelque chose me dit ( mon petit doigt + les principes généraux du droit international ) que le droit social anglais ne fonctionne pas dans un huis clos juridique, et qu’il ne peut donner toute licence à l’employeur britannique.

    Que je sache, en effet, la compagnie aérienne est soumise au respect de la loi contre les discriminations sexuelles de 1975 ainsi qu’à la loi  contre les discriminations raciales de 1976.

    En outre, si la Grande Bretagne n’a pas adopté l’euro, elle est signataire de la CEDH, ce qui impose aux entreprises britanniques de manifester quelques égards pour les libertés fondamentales.

    Tout ceci pour dire que le « sex discrimination act » ainsi que la jurisprudence CEDH retiennent la notion de discrimination directe ET indirecte, et qu’il me semble avoir démontré en quoi la mesure adoptée par l’employeur constituait précisément une discrimination indirecte.

    Bref, j’aurais tendance à penser que l’argument du libéralisme auquel vous vous raccrochez est un brin insuffisant pour justifier le licenciement de cette hôtesse de l’air.



  • JC. Moreau JC. Moreau 29 avril 2009 10:04

    @Fouadraiden

    la différence entre toi et moi : il ne me viendrait jamais à l’esprit de justifier la négrophobie des arabes musulmans, passée ou présente, par celle des occidentaux...

    Je suppose que cette allusion fait référence au passage où j’ai évoqué le fait que les entreprises coloniales ou esclavagistes reposaient bien sur une croyance partagée, dans l’histoire occidentale et arabo-musulmane, en l’infériorité des races, et auquel cas il y a maldonne.
    Tout d’abord, votre question relative à l’asservissement et/ou au massacre des populations indiennes et noires africaines reposait sur une inversion.
    La discussion initiale portait, en effet, sur le choix des autorités françaises en Algérie d’accorder ou pas la citoyenneté française. À la suite de quoi j’ai précisé que la communauté musulmane avait ceci de particulier dans l’histoire coloniale que ses dirigeants politiques et religieux l’incitait à refuser une naturalisation considérée comme une apostasie. Ensuite, vous m’avez demandé si les israëlites algériens n’avaient pas manifesté la même défiance à l’égard de la citoyenneté française, je vous ai dit ce qu’il en était.

    Et là, allez savoir pourquoi, décrochage magistral, on ne parle plus de l’accession à la citoyenneté mais de la cause initiale des entreprises coloniales... Bref, retour au "péché originel" dès que les arguments commencent à mettre à mal les leçons d’histoire assénées par les Indigènes de la République et consorts.

    Sur ce, je vous ai donc simplement rappelé que le préjugé raciste à la base des entreprises coloniales n’était pas le monopole culturel de l’Occident. Et rappeler que le racisme n’est pas l’apanage de la civilisation occidentale, ce n’est pas le justifier chez les uns et les autres, mais mettre en évidence qu’en la matière, il ne peut aujourd’hui pas plus qu’hier y avoir de solution unilatérale émanant de l’Etat vers la Société, et moins encore d’une communauté envers une autre.

    Enfin, pour revenier au « péché originel » de la colonisation, je trouve cette récurrence du thème d’autant plus déplacée que l’accession à la citoyenneté française n’est plus subordonnée, comme ce fut le cas en Algérie, à la nécessité d’assurer une domination précaire sur une terre récemment conquise.
    En d’autres termes, la citoyenneté n’est plus aujourd’hui la variable d’ajustement d’une domination.
    Et pourtant, elle est encore rejetée comme telle par une minorité, qui lui fait grief de n’être qu’un instrument de négation de la diversité culturelle, ou pour certains une coquille vide qu’il leur serait loisible de remplir à leur guise. En tout état de cause, c’est imputer au contenu de la citoyenneté une responsabilité qu’elle n’a pas dans leur malheur, et se priver, à force de mépris et d’ignorance délibérée, d’un instrument juridique précieux.





  • JC. Moreau JC. Moreau 28 avril 2009 19:40

    @ L’auteur, à ses partisans et à ses détracteurs

    Pour commencer, de quoi parle-t-on ? De quoi s’agit-il objectivement, d’un point de vue purement juridique ? D’un conflit entre un employeur et une salariée. Ensuite, quel est l’objet factuel du litige ? La salariée refuse de porter une tenue exigée par l’entreprise, ladite tenue étant par ailleurs une obligation légale dans le pays où ladite entreprise exerce une partie de son activité.

    Il est donc important de distinguer deux choses : 1- La loi étrangère, c’est-à-dire celle qui s’applique sur le territoire du pays où l’entreprise exerce son activité ; 2- La loi nationale, c’est-à-dire celle qui est applicable aux relations entre la salariée et son employeur

    Ne connaissant pas le droit du travail en vigueur en Grande Bretagne, et étant par ailleurs un fieffé franchouillard ethnocentriste (d’aucuns diraient un « sale français de merde »), je me permets de partir du postulat que le droit social de la perfide Albion est similaire au nôtre.

    En partant donc du postulat que la situation de L. Ashton est identique à celles des hôtesses d’Air France pour les vols à destination de l’Iran (à qui la compagnie aérienne impose le port du foulard et d’un vêtement ample dès la sortie de l’avion), le débat se résume donc à une seule question :

    - D’après la loi nationale, quelles sont les conditions qui doivent être réunies pour qu’un employeur ait le droit d’imposer une tenue spécifique à ses employés travaillant à l’étranger ?

    En droit français, le principe est que le choix de la tenue vestimentaire relève du seul choix du salarié (Cass.Soc.6 novembre 2001). L’obligation faite par l’employeur de porter une tenue déterminée est donc une exception, qui doit être justifiée :
    - Soit par un impératif de sécurité (ex : casque protection sur les chantiers) ou d’hygiène (ex : tenue des infirmières)
    - Soit en raison de la nature de la tâche à accomplir (ex : déguisement à Eurodisney) et proportionnée au but recherché.

    En l’occurrence, l’obligation traditionnellement faite aux hôtesses de l’air de porter un uniforme ne repose par sur un impératif de sécurité ou d’hygiène, mais sur la nécessité d’être immédiatement identifiable auprès des voyageurs comme appartenant à la compagnie aérienne.

    Si l’on prend le cas des hôtesses d’Air France, il apparaît que la demande qui leur est faite de porter le voile et un vêtement ample à la sortie de l’avion est sans rapport avec l’exécution de leur mission professionnelle.
      À ma connaissance, Air France ne fournit pas les tenues exigées. Ce qui laisse entendre qu’il ne s’agit pas d’imposer un « uniforme professionnel » proprement dit, c’est-à-dire à destination de la clientèle, mais de s’assurer par une mesure coercitive au sein de l’entreprise que les hôtesses françaises se conformeront à la loi étrangère. Or, cette exigence paraît excéder le pouvoir normal de direction de l’employeur, puisque la nature de la tâche professionnelle ne justifie pas que les hôtesses soient obligées de se conformer à une loi qu’elles peuvent ressentir comme injurieuse à leur égard.
      Ensuite, dans l’hypothèse où la tenue vestimentaire serait fournie et constituerait donc un uniforme à destination professionnelle, c’est la question de la proportionnalité de la mesure et de son caractère discriminatoire qui se pose. En effet, contraindre une femme salariée à faire un choix que de toute évidence un homme salarié n’aura jamais à faire, c’est intégrer de facto une mesure discriminatoire à l’égard des femmes dans l’entreprise, a fortiori lorsque les solutions alternatives qui leur sont proposées entraînent une perte de salaire.
      
      Enfin à titre subsidiaire, et pour prendre une comparaison chère à ceux pour qui, à tout choisir, le voile « cétoujourmieukelestring » : si la France adoptait demain une loi imposant le topless à toute femme présente sur le territoire, comprendraient-ils aussi aisément que Iran Air licencie une hôtesse iranienne qui refuserait d’embarquer pour la France ?



  • JC. Moreau JC. Moreau 28 avril 2009 11:08

    @Fouadraiden,

    oui Moreau bien sûr, tt comme les Amérindiens, les Aborigènes ou les Noirs d’Afrique ont été exclus voire exterminés car les uns trop attachés à leurs totems les autres à leurs sorciers légendaires...

    On va éviter de perdre du temps en conjectures : oui, le sort de chacune de ces populations s’explique par la croyance en leur infériorité.
    Cette opinion a été partagée par tous les entreprises coloniales ou esclavagistes ; et en ce qui concerne les Noirs d’Afrique, il y a comme qui dirait eu entente vertueuse sur le sujet entre la civilisation occidentale et la civilisation arabo-musulmane.

     comme tt le monde sait que si les musulmans en Europe sont dans l’état ds lequel ils sont , c’est parce quils sont sous la soumissions de la charia...


    haha hahan, ou comment tt s’explique.

    Bah écoutez, vous m’avez posé une question afin de déterminer sur quoi reposait la différence entre les indigènes musulmans et les indigènes israëlites d’Algérie par rapport à la citoyenneté française, je n’ai fait que vous répondre.

    Après, je n’ai pour ma part jamais prétendu que l’histoire coloniale de l’Algérie permettait d’expliquer intégralement le sort des populations issues de l’immigration en France. Si vous avez des questions sur les leçons à tirer de la question coloniale, voyez Masuyer, c’est paraît-il un expert sur le sujet,« mention spéciale Wikipédia » même, c’est tout dire...

    Pour ma part, j’ai précisé que cette référence à l’histoire coloniale ne pouvait être qu’à double tranchant. Car si l’on part du principe que l’histoire coloniale influence encore l’imaginaire collectif et explique ainsi l’ensemble des discriminations qui affectent la société française, il faut également admettre que tous les discriminés aient pu adopter un « réflexe anticolonialiste » les encourageant à refuser une assimilation perçue comme négation de leur identité.
    Ce équivaut in fine à scinder la société française en deux entités : les Identitaires d’un côté, les Indigènes de la République de l’autre. Heureusement, la réalité française, sans être tout à fait glorieuse, est moins sombre et à la fois plus complexe que cela.






  • JC. Moreau JC. Moreau 27 avril 2009 16:13

    @Fouadraiden

    En réalité, le choix qui s’est présenté à la communauté juive était sensiblement différent.
    Durant la période de conquête, le gouvernement militaire avait plus ou moins contribué, par souci de pacification, à entériner le statut de dhimmi auquel les juifs étaient déjà soumis sous la domination turque.
    Si bien que les juifs d’Algérie ont très tôt revendiqué la citoyenneté française (vers 1845), celle-ci étant considérée comme un gage de liberté individuelle et religieuse qui valait bien le sacrifice des tribunaux rabbiniques, ou plus exactement le renoncement à leur statut personnel et la soumission intégrale au droit français.
    ( Ce sujet est notamment abordée par Gilles Manceron et Hassan Remaoun  dans l’ouvrage D’une rive à l’autre. La guerre d’Algérie, de la mémoire à l’histoire, éditions Syros, 1993)



  • JC. Moreau JC. Moreau 27 avril 2009 12:11

    @Masuyer,

    par exemple un juif maghrébin peut passer à la catégorie occidentale alors même qu’il vient de débarquer de sa Tunise natale, par contre l’Algérien, de culture musulmane, né sur le sol français est un arabe

    cf le lien donné plus bas, où l’on voit que dès 1889 les Juifs d’Algérie et les « étrangers » étaient citoyens français, quand les populations « musulmanes » restaient indigènes.

    Encore faut-il préciser que si l’Administration française n’avait que très peu d’intérêt à naturaliser en masse les « indigènes » algériens, ces derniers répugnaient dans leur grande majorité à demander le bénéfice d’une naturalisation qui aurait eu pour conséquence de les soustraire à la loi musulmane. Ce que A. Girault a d’ailleurs très bien formulé :

    « L’indigène éprouve une répugnance compréhensible à solliciter une naturalisation qui, ayant pour résultat de le soustraire à la législation dérivée du Coran, est presque toujours une apostasie et le fait considérer par ses coreligionaires  comme un renégat. D’un autre côté, l’Administration se souciait peu d’accueillir les demandes de naturalisation formées par certains indigènes instruits et élevés à l’européenne : en devenant citoyen français, ils échappaient au régime de l’indigénat et ils acquerraient une indépendance et une liberté de langage qui pouvaient gêner son action  » (Source : Arthur Girault, Principes de colonisation et de législation coloniale, Paris, Librairie du Recueil Sirey, 1938, p.359-360.)

    On comprend d’ailleurs à quel point la naturalisation était condamnée par une partie de la société musulmane lorsque l’on sait que certains ulémas allaient jusqu’à provoquer des émeutes, en Algérie comme en Tunisie, lors de l’enterrement des musulmans qui avaient opté pour la naturalisation. Cette incitation à l’émeute s’est d’ailleurs surtout développée après que le Projet Blum Violette ait été avorté, qui prévoyait d’accorder à tous les « indigènes » la citoyenneté françaises tout en leur garantissant le maintien de leur statut personnel (ce qui impliquait par exemple que le mariage entre musulmans serait régi exclusivement par la loi coranique et non par le droit civil français). (Source : J.H. et P.P Kaltenbach, La France : une chance pour l’Islam, Ed. du Félin, 1991, p. 30).

    Bref, tout ceci pour dire que la cristallisation sur la période coloniale est à mon sens un argument à double tranchant.


  • JC. Moreau JC. Moreau 27 avril 2009 11:19

    @ Gazi Borat

    Que trouve-t-on, dans cet article ? Un besoin naturel de sécurité qui s’efface vite derrière des appels à la haine d’un Etranger fantasmé.

    Vous confondez je crois l’article en lui-même et la grande diversité des commentaires qu’il a suscité.
    Pour ce qui est de l’article et de mes commentaires propres, il n’est pas question d’ « appel à la haine d’un Etranger fantasmé ».
    A l’inverse, il s’agirait même plutôt d’en finir avec tous les fantasmes liés à l’Autre. Ce qui implique notamment :

    - De cesser de lui chercher des alibis moraux lorsqu’il se comporte comme un pourceau, que lesdits alibis soient d’origine sociologique (condition sociale, paupérisme, etc) ou historique (expérience coloniale, statut indigène, etc). Parce que ses facteurs avancés pour « expliquer » la délinquance, en réalité, l’essentialise et la légitime, voire l’érige en modèle d’action politique.

    - De cesser de considérer que le racisme des uns excuse celui des autres

    - D’emplafonner avec la même sérénité d’esprit un délinquant blanc comme un linge ou noir l’ébène.

    Pour ce qui est des réponses que vous demandez, il me semble déjà les avoir fourni dans ce précédent commentaire, Si vous pouviez me retourner la politesse en m’indiquant à quel endroit du fil vous auriez répondu après avoir laissé en suspens notre discussion sur les points suivants : 0 - 1 - 2




  • JC. Moreau JC. Moreau 26 avril 2009 23:01

    @Fouadraiden,

    « Ensuite, sur la base de cette confusion qui elle-même repose sur la négation du libre arbitre, l’imputation de la responsabilité exclusive des comportements délinquants à l’« ordre bourgeois », lequel est lui-même remplacé dans leur raisonnement par tout ce qui de près ou de loin manifeste la moindre attachement à l’idée de communauté nationale. »


    ah ah , que de conneries en paquets ,un vrai philosophe notre Moreau, qui de l’oeuf ou la poule prime dans l’esprit de la racaille....hahhaha

    Relisez le texte que vous citez dans son contexte, et vous vous apercevrez qu’il n’est pas question de « l’esprit des racailles » mais du raisonnement tenu par ceux qui, en les prenant pour « agent historique », les ont implicitement érigé en représentants des populations issues de l’immigration.


     allez, n’ayez pas honte, vous ne savez plus quoi trop penser de vos populations non occidentales que personne n’a vraiment désirée, alors svp, épargnez leur vos dissertations d’étudiant.

    Hmmm… La question posée par l’article n’est pas celle de l’immigration mais de la délinquance et de la passivité de la société française à son égard, qui délègue entièrement à l’Etat ce qu’elle n’ose plus faire par elle même.

     la situation est grave !!!

    1 sur 3 comme point de concordance, c’est toujours ça de pris.



  • JC. Moreau JC. Moreau 26 avril 2009 22:49

    @ Marianne

    S’il vous faut vraiment une preuve du caractère raciste, ou précisément de la connotation racialiste (merci Cosmic) de l’expression « sale français de merde », je vous renvoie au discours élaboré par les « indigènes de la République », lesquels n’hésitent pas à faire l’amalgame entre entre « blanc » et « Français » au travers du néologisme « souchien ».

    Par ailleurs, si l’on suit votre raisonnement, les injures des époques antérieures sur les « ritals » et les « pollacks » ne seraient pas racistes puisque faisant directement référence à la nationalité des personnes injuriées...
     
    Et le fait qu’il fustige la nationalité de l’autre est pour moi le signe
    que c’est aussi et surtout après la nation française qu’il en a. Pour
    toutes les raisons évoquées plus haut : exclusion sociale, chômage,
    racisme.

    Essayez vous sérieusement de me convaincre que l’injure proférée par le dernier agresseur procède d’un acte politique ? J’insiste sur le « sérieusement »…

    Le fait qu’il frappe cette personne est bien sûr inadmissible.
     
    Si toutefois cette video n’est pas une mise en scène.

    Ne vous inquiétez pas, si toutes les procédures aboutissent dans le sens désiré par la victime, le doute que vous émettez aujourd’hui, en dépit des preuves fournies par les rapports de police et la direction de la RATP, pourra prospérer à son aise.



  • JC. Moreau JC. Moreau 26 avril 2009 20:16

    @ Marianne

    Vous parlez d’« un phénomène autrement plus complexe », mais je ne lis
    RIEN dans votre article qui explique le phénomène, pas même le commencement
    d’une explication.

    L’explication y est, mais vous n’avez pas su ou pas voulu la lire, étant donné que le premier facteur favorisant la délinquance réside précisément dans la tolérance individuelle à son égard. Les nombreuses réactions de déni après cette agression ne font malheureusement que mon conforter dans cette opinion.

     
     
     
    Pour vous la seule raison de son acte est que ce jeune n’est pas blanc et
    qu’il est raciste.

    Si vous relisez plus attentivement, vous comprendrez que le caractère exclusivement raciste ou non de l’agression est pour moi secondaire dans cette affaire - tout en estimant cependant qu’il est aberrant de nier cette dimension de l’agression - et que je m’intéresse en réalité plus au comportement ultérieur de la victime qu’aux motivations profondes des agresseurs.
     
     
     
    Vous ne vous interrogez même pas sur la question de savoir si ce racisme
    que vous lui prêtez : « sale français » (admonestation que je ne suis pas
    sûre d’ailleurs d’avoir entendu, la video n’étant plus disponible sur le
    net) est une réponse au racisme dont il est lui-même l’objet dans sa vie
    quotidienne.

    Au contraire. J’en suis même quasiment convaincu. Mais ce qui me distingue de vous, c’est que je considère qu’il ne lui suffit de croire que son racisme est une réponse légitime à celui qu’il a pu subir pour qu’il ait raison de le penser.
     
     
     
    C’est problématique car une des causes de son racisme est sans doute le
    vôtre.

    Commencez par trouver dans mon article ou dans mes commentaires de quoi étayer votre accusation.
    Sinon, à défaut d’éléments tangibles, il vous reste toujours la méthode Royal... Je vous écris le texte, vous gagnerez du temps :

    « Cher étudiant, au nom de la France blessée par votre agression, je tenais à m’excuser pour le racisme de JC. Moreau, lequel a commandé à votre tragique destin par ses pensées jugées impures et qui vous ont désigné à la vindicte légitime de vos agresseurs, elles-mêmes victimes auprès de qui je tiens, par la même occasion, à présenter mes plus sincères excuses pour la vive douleur que leur cause aujourd’hui le remords accablant qu’ils éprouvent d’avoir été contraints de commettre un tel acte malgré eux ».
     



  • JC. Moreau JC. Moreau 26 avril 2009 19:27

    @Wesson

    Bonsoir,

    À titre préliminaire, vous m’excuserez donc d’avoir insulté votre intelligence, tout en espérant que vous saurez reconnaître que votre réponse précédente, de par son laconisme excessif, ne suggérait pas véritablement que vous en soyez pourvu.

    Ceci étant dit, allons au vif du sujet.

    Ma « sensibilité » sur la délinquance, comme vous dites, elle est un brin inscrite dans le code pénal comme fondement du vivre ensemble.

    Ensuite, un comportement n’a pas besoin d’enfreindre une loi pour être immoral, de même qu’un comportement n’a pas besoin d’être une obligation légale pour être non seulement moral, mais encore souhaitable.
    Par exemple, selon l’article 223-6 du code pénal, le délit de non-assistance à personne en danger ne peut être reproché à la personne qui n’a pas tenté d’empêcher un crime ou un délit, dès lors qu’elle peut invoquer le fait que son action aurait présenté un risque pour elle-même ou pour un tiers. En clair, la loi n’oblige pas à défendre autrui au péril de sa propre intégrité physique.

    Faut-il pour autant en conclure que la loi et la morale interdisent de porter secours à autrui en cas de risque pour soi-même ?

    Bien évidemment non. D’une part, l’article 122-7 du même code accorde le bénéfice de l’irresponsabilité pénale à « (…) la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace. » Et d’autre part, l’article 73 du code de procédure pénale prévoit également que « Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement (les agressions de personnes), toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche ». Bref, défendre la victime d’une agression n’est pas une obligation légale, et pour autant, s’en abstenir est le plus souvent immoral si l’on considère que le risque invoqué est, dans la grande majorité des cas (ex : le déséquilibre entre les agresseurs et les passagers), un commode expédient pour maquiller son individualisme et sa lâcheté.

    Pour ce qui est de la victime, aucune obligation ne lui imposait de porter plainte contre ses agresseurs ou contre les diffuseurs de la vidéo. Et pourtant, elle a choisi de le faire contre les diffuseurs, et non contre ses agresseurs jusqu’à il y a peu.

    En d’autres termes, elle a fait un choix. Qu’il ait été dicté par la peur dans le premier cas, (ou si l’on retient votre théorie parce qu’il aurait estimé que son agression n’était pas si grave que cela) et qu’il ait été commandé par une volonté de lutter contre l’instrumentalisation de son agression, ne change rien à cette donnée fondamentale : la victime a fait un choix, et celui-ci nous révèle une échelle des valeurs particulières.

    Et là où tout devient exceptionnel et beau comme une démocratie, c’est qu’aucune loi ne m’oblige à la partager, et qu’il se trouve même une abondante législation pour m’autoriser à exprimer mon désaccord avec cette échelle de valeur, et que, plus heureux encore, aucune loi n’exige pour que mon propos soit légitime que je me sois au préalable fait passer à tabac.

    Enfin, pour conclure, vous commettez une grossière erreur en pensant que j’appelle à un Etat plus sécuritaire, alors que j’espère à l’inverse une société moins tétanisée par la peur et où, en conséquence, les individus cesseraient de déléguer à l’Etat l’exercice des droits* qui leur sont déjà reconnus en vue de défendre leur sécurité.

    * Afin d’éviter toute déformation de mon propos (je sens se profiler la dénonciation du fantasme milicien), j’insiste sur l’importance du cadre légal dans lequel doit s’exercer le recours à la force à titre individuelle.



  • JC. Moreau JC. Moreau 26 avril 2009 15:39

    @Marianne,

    Merci pour votre intervention, parfaitement symptomatique de l’idéologie brièvement analysée ici.

    Ps : Vous noterez d’ailleurs que, dans les commentaires vers lesquels je vous renvoie, ce ne sont pas tant vos arguments qui sont dénoncés que leur systématisation, leur prétention à expliquer à eux seuls un phénomène autrement plus complexe qu’un simple rapport de cause à conséquence entre condition sociale et comportement délinquant.



  • JC. Moreau JC. Moreau 26 avril 2009 11:09

    @ Wesson,

    Je vous propose de résumer l’idée générale de mon article dans un langage aussi épuré que peut l’être le vôtre, mais avec un contenu sensiblement différent :
    Il en va des individus comme des peuples : le moyen le plus sûr pour eux d’obtenir la paix, c’est de faire valoir leur droit.
    La formule est de Ihering et ne date pas d’hier, elle fait même, paraît-il, le socle des sociétés civilisées. Elle est d’ailleurs presque aussi vieille que celle qui consiste à dénaturer les propos de son interlocuteur pour éviter le débat.

    Il ne s’agit pas de dire que l’agressé est un con, mais que son comportement est révélateur d’une tendance sociale, d’un rapport à la justice à rebours de ce qu’il devrait être.

    Mais je vois que je retombe dans mes travers habituels, dans ce crime absolu d’exprimer une pensée en des termes soigneusement choisis. Pour vous, je vais donc faire un énième effort, afin que la forme ne vous dissuade pas de vous intéresser au fond :

    -Dans un cas l’agressé a hésité plus de 4 mois à faire valoir ses droits, dans l’autre il n’a pas hésité un seul instant. Si vous avez d’autres explications que les miennes pour expliquer ce curieux sens des priorités, j’en prendrais connaissance avec grand plaisir, ou du moins avec curiosité.



  • JC. Moreau JC. Moreau 26 avril 2009 10:46

    @Le Peripate

    Merci pour votre précieux commentaire.

    Si l’on pouvait encore en douter, en effet, plusieurs interventions démontre que la racaille est devenue l’agent historique sur lequel certains apprentis révolutionnaires ont jeté leur dévolu, depuis que le prolétariat les désespère du Grand Soir.

    Pour certains effectivement, « la condition de la racaille est le produit de l’ordre bourgeois ». Votre formule résume d’ailleurs parfaitement les 2 phases de la « logique » qui est à l’oeuvre :

    1° Tout d’abord, une confusion entre condition sociale et comportement individuel, le second étant dans leur raisonnement une conséquence obligée de la première

    2° Ensuite, sur la base de cette confusion qui elle-même repose sur la négation du libre arbitre, l’imputation de la responsabilité exclusive des comportements délinquants à l’« ordre bourgeois », lequel est lui-même remplacé dans leur raisonnement par tout ce qui de près ou de loin manifeste la moindre attachement à l’idée de communauté nationale.

    Remarquez, il est possible que cette méthode fonctionne pour amener au grand clash tant souhaité. A force d’ériger les délinquants en représentants des populations issues de l’immigration, explicitement à droite dans le discours répressif, implicitement à gauche par recours à l’argument sociologique, toutes les conditions sont réunies pour que le ressentiment entre communautés n’en soit que mieux exalté.
    La petite faille dans le raisonnement de ces révolutionnaires, qui sans doute n’ont jamais lu Georges Sorel, c’est que le mythe dont ils ont besoin pour s’insurger risque de les manger tout cru...



  • JC. Moreau JC. Moreau 25 avril 2009 14:34

    @Sisyphe

    Relisez l’article avant d’y coller instinctivement votre doxa, et vous verrez que mon article parle moins du racisme des agresseurs que du sentiment d’impunité qui les caractérise (l’un des agresseurs se vantant d’ailleurs sur la vidéo d’avoir déjà été en garde à vue « la dernière fois »).

    Je sais que, par votre nature mythologique, vous avez vocation à refaire toujours le même chemin, mais rien ne vous interdit de changer de caillou de temps à autre. Enfin, chacun sa façon de vous imaginer heureux, hein ?



  • JC. Moreau JC. Moreau 25 avril 2009 13:01

    @ Gazi Borat,

    Le rapport de force inégalitaire est ce qui définit l’état de nature, mais il n’est qu’une composante parmi d’autres de la dictature, laquelle se caractérise avant tout par l’absence de contre pouvoir, ou autrement dit par l’institutionnalisation de l’arbitraire. Bref, l’inverse d’un Etat de droit.

    Pour un salarié, le droit du travail tend précisément à atténuer l’inégalité économique entre l’employeur et le salarié par le biais d’une norme, et même si la période actuelle démontre que ce droit est à moderniser, il n’en reste pas moins que si le monde du travail n’est pas une dictature, c’est précisément parce que ce droit du travail existe et que les salariés y ont recours contre les décisions parfois arbitraire de leurs employeurs.

    Je compte sur votre intelligence pour interpréter la phrase qui vous chagrinait tant, à la lueur de ces précisions que je m’étonne d’ailleurs d’avoir eu à formuler,



  • JC. Moreau JC. Moreau 25 avril 2009 10:38

    @Pie 3,14

    Quand vous parlez du « bon sens » de Gazi , à quoi faites vous faites référence au juste :

    - A sa relativisation de la délinquance au prétexte qu’elle existe depuis longtemps ?
    Croyez vous véritablement que la récurrence des délits les rend moins répréhensibles ?

    - Au fait qu’il assimile le racisme anti-français à une conséquence logique et légitime de l’incapacité de la société française à intégrer certains individus issus de l’immigration ?
    En inversant ce raisonnement, on pourrait tout aussi bien légitimer le racisme à l’égard des populations issues de l’immigration en leur reprochant de ne pas savoir s’intégrer, ce qui a d’ailleurs été le discours dominant jusqu’au milieu des années 80, et dont on sait qu’il n’a pas oeuvré pour la paix sociale, c’est le moins que l’on puisse dire.

    - Au fait qu’il suggère implicitement que les délinquants sont représentantifs des populations issues de l’immigration, en ce sens que la délinquance d’une minorité serait une réponse naturelle au sort qui aurait été réservé à la majorité des français d’origine étrangère ?
    C’est oublier un peu vite que la grande majorité des personnes issues de l’immigration, malgré le racisme dont ils ont été victimes, ont choisi de répondre autrement que par un racisme à rebours aux injures et aux épreuves subies.



  • JC. Moreau JC. Moreau 24 avril 2009 20:15

    @Nicopol

    Comme l’a fort justement évoqué Lerian, vous avez exposé mieux que moi ce qui fait le ressort principal de cette affaire, notamment par votre analyse de l’injure et de sa signification à géométrie variable selon l’attachement plus ou moins grand à la notion de peuple.

    Pour les raisons évoquées dans l’article, je ne peux cependant totalement partager votre point de vue par rapport aux poursuites engagées par le jeune homme. Je vous concède bien volontiers, et je l’ai d’ailleurs précisé dans l’article, que le droit à l’oubli est naturel. Mais en l’occurrence, lorsque la victime fait primer ce droit à l’oubli sur celui de la réparation de son propre préjudice, je crois sincèrement que cette disproportion entre la volonté de poursuivre les diffuseurs de la vidéo et l’hésitation à poursuivre ses agresseurs nous désigne un mal profondément enraciné.

    Cordialement,



  • JC. Moreau JC. Moreau 24 avril 2009 19:52

    @ Gazi Borat,

    Vous avez dit clichés ?

    "

    BOBIGNY (AFP) — La Cour d’assises de Seine-Saint-Denis rend son verdict dans le procès des trois auteurs présumés des violences ayant provoqué la mort, le 27 octobre 2005 à Epinay-sur-Seine, de Jean-Claude Irvoas, employé d’une entreprise d’éclairage public venu photographier un réverbère.

    Agés de 22 à 25 ans, ils sont jugés pour "vol accompagné de violences ayant entraîné la mort" et un quatrième jeune, de 21 ans, pour complicité. Le verdict est attendu dans la soirée.

    Dix-huit ans de réclusion ont été requis jeudi contre l’auteur principal de l’agression mortelle et 5 à 12 ans de prison contre trois autres jeunes renvoyés depuis mardi à Bobigny.

    Jean-Claude Irvoas, 56 ans, employé d’une société d’éclairage public, photographiait des lampadaires pour le compte de son entreprise au détour d’une balade en famille quand il a été pris à partie par deux, puis trois jeunes gens, le quatrième restant à l’écart. Ce 27 octobre 2005, en plein après-midi, il tombe sous les yeux de sa fille après un violent coup de poing à la tête asséné par Benoît Kusonika, 25 ans, qui s’était rendu à la police après douze jours. M. Irvoas décèdera quelques heures plus tard des suites d’un traumatisme crânien provoqué par sa chute.

    Kusonika, décrit comme réservé, élevé dans des principes stricts, a asséné "de nombreux coups« , pas seulement le »coup fatal" qu’il revendique, a estimé l’avocat général en requérant contre lui la plus lourde peine, pour « vol suivi de violences ayant entraîné la mort », un crime passible de la réclusion à perpétuité.

    Cette violence a été « facilitée » par son état (nuit blanche, alcool et de nombreux joints de cannabis fumés). Il a agi « aveuglé par sa haine des flics », a expliqué Camille Hennetier, car M. Irvoas s’était présenté par « naïveté » comme un policier de Nanterre pensant que cela « découragerait ses agresseurs ». Soulignant la « contradiction » entre le nombre de lésions relevées sur le corps de la victime (au moins neuf hématomes profonds autres que ceux causés par la chute) et les déclarations des accusés, l’avocat général s’est dit convaincu qu’ils « ne disent pas la vérité ».

    Hormis Kusonika, qui admet un seul coup, les autres nient avoir frappé le père de famille.

    Se fondant sur « les seuls éléments incontestables » du dossier, la vidéo-surveillance, par moments rendue inexploitable par des feuillages ayant masqué la scène, et les expertises médico-légales, Mme Hennetier a estimé que Samba Diallo, 24 ans et Icheme Brighet, 22 ans, "ont aussi dû porter coups de poings et pieds« , dans l’intention »plus prosaïque et crapuleuse" de voler l’appareil. Elle a demandé contre eux 12 années de prison.

    Contre Sébastien Béliny, 21 ans, le « guetteur » resté à l’écart de la scène, qui comparaissait libre, elle a requis 5 ans pour « complicité ».

    Selon Mme Hennetier, M. Irvoas a été "un intrus sur le territoire" de ces jeunes d’Epinay, dont deux vendaient du cannabis dans la rue du drame à Orgemont, un quartier « sensible », "supermarché de la drogue« . »Vous avez décidé ce jour-là qu’il était un hostile", a reproché Me Frédéric Champagne, avocat de la famille, à Samba Diallo, le premier à s’être élancé derrière la victime.

    Mais la compagne et les deux enfants de la victime, a insisté l’avocat, "ne sont pas venus faire le procès de la cité et des banlieues« , »il n’y a pas d’amalgame dans leur tête« .

    De la banlieue, la famille endeuillée retient »les 800 messages de compassion" laissés sur un cahier à la mairie d’Epinay.

    Si la famille a apprécié les « regrets » formulés au procès par les accusés, a souligné Me Champagne, elle a en revanche « mal vécu » le récit du « premier réflexe » de Sébastien Béliny et Samba Diallo, après leur fuite, d’aller « acheter une console de jeux » et d’y jouer. "Au même instant« , pas très loin, »des urgentistes regardaient un autre écran, celui du contrôle des organes vitaux de M. Irvoas, déjà en état de mort cérébrale"