@ JacquesLaMauragne
Je recopie ci dessous un commentaire posté sur médiapart qui explique ce que donne la prise en main de l’aviation civile par des militaires...
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Le 5 mars 1973, un DC9 de la compagnie Iberia était éventré par
l’aile d’un Convair Coronado de la compagnie Spantax. Ce sont des
contrôleurs aériens militaires qui assuraient la bonne marche des vols
car ils avaient succédé à leurs collègues civils en grève. Les 68
passagers et membres d’équipage du DC9 périrent mais les 108 personnes
présentes à bord du Coronado parvinrent saines et sauves, malgré une
aile de l’appareil partiellement amputée, sur l’aéroport de Cognac. Les
conclusions du rapport d’enquête du BEA ont été sans ambiguïté, pointant
les insuffisances du plan Clément Marot et des contrôleurs aériens ; je
cite :
"Le plan, dit Clément Marot, dispositif militaire de remplacement des
services civils en grève, impliquait , en raison de son caractère
d’exception, l’application d’une planification rigoureuse, la limitation
de trafic par secteur en fonction des capacités de contrôle et le
respect particulièrement strict de la réglementation spéciale du plan
RAC- 7.
L’attribution par le contrôle d’un même niveau de vol aux deux avions
IB 504 et BX 400 devant arriver à Nantes à la même heure, créait une
source de conflit.
La solution du conflit choisie par Menhir était fondée sur une séparation en temps.
Cette solution, du fait de la réduction des espacements normaux,
nécessitait, soit une navigation particulièrement précise de la part de
l’équipage du BX 400, soit une couverture radar complète et, dans les
deux cas, des moyens de communication sans défaut, conditions qui ne se
sont pas trouvées réalisées.
La suite du vol a été affectée : par des retards imputables, les uns
au contrôle, les autres à l’équipage, et par une difficulté de
communication radio air-sol aboutissant à une incompréhension totale de
l’équipage et du contrôle.
Au moment de la situation critique, l’équipage, méconnaissant sa
position exacte, a entrepris, pour se retarder, un virage, sans avoir pu
obtenir l’accord du contrôle, ce qui l’amenait à croiser l’itinéraire
voisin.
Le contrôle de Menhir n’a pas identifié comme étant le BX 400 l’avion
inconnu dont l’image était apparue sur l’écran radar d’un de ses
sous-secteurs.
Dans cette phase ultime de vol , le défaut de contact radio entre l’avion et le contrôle a empêché que la collision fut évitée."
lien : http://www.bea-fr.org/docspa/1973/ec-i730305/htm/ec-i730305.html