Le mot « responsable » est un mot employé par les libéraux pour désigner les syndicats qui signent les yeux fermés à peu près tout et n’importe quoi ; il existe plein de syndicats « responsables » y compris en France, je suis heureux et fier de ne pas en faire partie.
J’apprécie ce commentaire.
Amicalement.
Les camarades et tous les collègues non-syndiqués qui défilent avec moi dans les manifs ne m’ont jamais reproché de les traiter comme des moutons ; et je ne me sens aucune vocation de berger ; sans compter que la métaphore du mouton et du berger à une connotation religieuse qui n’est guère dans ma culture.
Je suis bien d’accord avec cette idée qu’un gouvernement doit avoir à cœur de protéger et renforcer les syndicats, mais aucun gouvernement ne l’a jamais vraiment fait sauf peut-être... du temps de Waldeck-Rousseau !
D’autre part, le concept de syndicalophobie, dérivé d’un analyse que je revendique LaBoétienne, n’est pas vraiment secondaire ; il est une caractérisation de la psychologie de masse.
Je me permets une comparaison : pour lutter, par exemple, contre l’homophobie, il vaut mieux avoir inventé un concept (c’est-à-dire aussi un vocable) plutôt que rien ; pour la syndicalophobie, c’est un peu similaire. Un mot sur la chose, cela ne fait pas de mal.
C’est sûr que le syndicalisme indépendant chinois est un des plus risqué du monde, avec le syndicalisme birman, par exemple ; FO hebdo a publié récemment une interview d’un syndicaliste de Birmanie d’un syndicat birman, évidemment clandestin.
En effet, le syndicalisme belge ne semble pas, s’il est une sorte de société de secours et de services, être si idéal que Faxtronic veut bien le dire.
Certes, certes, on peut reprocher à un syndicat tout ce qu’on voudra y compris de vouloir casser une grève ; mais en aucun cas, la totalité des syndicats ne cherchent à casser les grèves que je sache !!!
Et la position philosophique reste toujours la même : la syndicalophobie, c’est la destruction du salariat ; de quelque manière qu’on retourne les choses, il est clair que 0% de syndicalisme dans une société = 100% de terreur et d’exploitation. Comment pourrait-il en être autrement ?
Je suis heureux que, tout en contestant les positions des syndicats que vous avez rencontrés, vous soyez resté syndiqué. On peut être critique sans être syndicalophobe. D’ailleurs j’attaque avant tout la syndicalophobie bête et méchante, celle des gens qui n’y connaissent rien et n’ont aucune conscience politique.
Oui mais cela existe un peu déjà, c’est la Confédération Syndicale Internationale.
Je suis assez d’accord avec l’intervention de Philippe.
C’est bel et bien l’UIMM qui regorge de fric et non pas les syndicats de salariés, quand bien même ils auraient été arrosés.
Par ailleurs, l’arrosage, s’il existe, et cela ne concerne que quelques fédérations apparemment, n’est en aucun cas une objection au syndicalisme. Comme l’on dit d’autres intervenants sur AgoraVox, le livre sur la corruption des syndicats, co-rédigé par un camarade de FO, d’ailleurs (et qui doit avoir une personnalité philosophique fort différente de la mienne), peut devenir le prétexte à toutes les dérives syndicalophobes possibles.
Je suis d’accord avec les auteurs sur un point : les syndicats doivent être intègres et vertueux (mon côté néokantien, très prussien 18° siècle).
Je refuse par contre que cette affaire soit pain béni pour les ultralibéraux qui souhaitent, on le sait, la disparition du syndicalisme.
J’ajoute que je suis un bénévole, que je travaille sur mon temps libre dans les locaux vétustes de mon union départementale (quelques pièces qui nous sont prêtées gratuitement par la municipalité), que je me rends à mon UD dans ma R21 de 1989 et à mes frais (ce qui m’a valu d’ailleurs un accident une fois), et que mon syndicat, tout départemental qu’il soit, a dû se saigner pour acheter un ordi qui n’est d’ailleurs même pas connecté à Internet pour l’instant !
Depuis que j’ai des fonctions syndicales, le syndicalisme ne m’a pas fait gagner un centime, et j’avoue même qu’il me coûte un peu d’argent chaque année.
En ce qui me concerne, le syndicalisme ne me rapporte rien de plus que la satisfaction du devoir accompli. Je peux mourir demain : on dira de moi, « c’est un brave type, pas très célèbre, pas très lu, qui a rendu service à ses collègues en essayant de traiter leurs dossiers. »
C’est déjà ça !!!
PS Pourquoi autant d’anecdotes personnelles ?, diront les lecteurs...
- parce que le syndicalisme, c’est avant tout un engagement personnel ; il faut toujours écouter les gens qui le vivent de l’intérieur, et surtout pas écouter les syndicalophobes qui n’ont jamais rien fait dans leur entreprise pour être solidaire de leurs collègues... c’est-à-dire, in fine, d’eux-mêmes.
« Le ciel étoilé au-dessus de moi, la loi morale en moi » : Emmanuel KANT
Faxtronic nous dit :
"La plus gros corps social est celui des chomeurs, suivi des precaires,
et en effet aux employes de petites entreprises. Et cela n ont pas
access au syndicat."
cette phrase n’est pas dénuée de vérité, je l’admets donc.
il nous dit aussi :
Le taux de syndicalisation belge est énorme par rapport à la France. cela aussi est vrai.
Mais il nous dit :
Les syndicats belges font du bon boulot pour les précaires et chômeurs. D’accord. MAIS est-ce que les syndicats belges, plus globalement, sont arrivés à limiter le problème de la précarité et du chômage ?, la Belgique est-elle plus préservée que la France de ces horribles problèmes ?, les acquis sociaux belges sont-ils moins détruits qu’en France ?, les services publics belges sont-ils moins massacrés qu’en France ?, la violence économique belge est-elle inférieure à la violence économique française ?, la protection sociale belge est-elle plus protectrice qu’en France ?, le droit du travail belge est-il plus favorable aux salariés que le droit du travail français ?
Je n’ai pas de réponses mais toutes ces questions valent qu’on les pose.
amicalement.
LPR
Bon,
ça y est, je suis vanné. Et en plus j’ai des problèmes de santé...
Je répond donc en fragmentaire.
L’argument contre le gars de la CGT et de SUD, réduits à des glaces, ne comporte aucune... argumentation ; de quel droit affirme-t-on a priori que ces gens étaient de mauvaises gens, incapables de défendre leurs collègues ??? Peut-être s’agissait-il au contraire de militants parfaitement vertueux et dévoués.
L’argument du hors-entreprise est surréaliste ; comment des syndicalistes peuvent-ils militer pour les travailleurs, s’ils ne connaissent rien de l’entreprise où ces travailleurs travaillent ???
Voilà
)
Ma foi, si FO avait été complice des grandes entreprises d’État, elle aurait accepté les privatisations de ces mêmes entreprises. Ce n’est pas notre cas, vous pouvez vérifier.
En ce qui concerne les salariés des syndicats :
1) Le syndicalisme vit avant tout d’une cohorte de bénévoles comme moi (il n’y a aucun salarié sous mes ordre et j’exerce mon métier de prof à temps plein)
2) Il y a aussi les fonctionnaires déchargés pour prendre des responsabilités nationales, qui ont des emplois du temps de malades, et dont la vie n’est plus qu’une réunion continuée
3) Il y a aussi les salariés du syndicat, assez peu en fait ; un syndicat vertueux essaie de faire en sorte que cela se passe bien ; je reconnais qu’il peut y avoir des exceptions, la méchanceté humaine existe... ; mais ces mêmes salariés peuvent se syndiquer contre leur syndicat-employeur si cela se passe mal, votre objection ne réfute en aucun cas le pansyndicalisme
Amicalement
LPR
Décidément, les objections fusent ce matin... Vais-je pouvoir répondre à tous mes contradicteurs ?
1) En ce qui concerne la Belgique, je réponds qu’il a en France aussi des syndicats de toute tendance (la CFTC « maintenue » et la CFDT sont issues du syndicalisme chrétien) et il y a aussi des salariés de toute sensibilité politique ou philosophique dans les syndicats.
2) Un syndicat ne peut pas tout de même être « libéral » (néolibéral) puisqu’être libéral c’est accepter l’exploitation des travailleurs, ou je me trompe ? Je vois mal un syndicat qui accepterait l’idée d’un capitalisme totalement déréglementé et décomplexé.
3) Le syndicaliste que je suis est un bénévole (d’accord, j’avoue, je ne travaille pas le mercredi cette année, et c’est pour cela que je suis sur la Toile).
4) Je me sens, en ce qui me concerne, parfaitement solidaire d’un métallo ou d’un cheminot, il y a plus de sagesse dans un ouvrier lucide que chez un mandarin coupé du réel. Métallos et cheminot sont mes camarades, et ce n’est pas mon métier de prof de philo qui me fera changer d’avis.
5) Je ne peux répondre sur le syndicalisme belge, n’étant pas un spécialiste du syndicalisme en Europe.
Voilà.
C’est tout.
Réponse de LPR à Inquiet
Bon ; déjà merci pour ces objections qui sont plus techniques et plus détaillées que le sempiternel « ah ces syndicats qui prennent les populations en otage ! »
L’intervention d’Inquiet étant un véritable mémoire, je vais essayer de faire court en réagissant sur les points qui font problème.
1) Les DS sont des salariés « protégés », mais ils le sont de moins en moins et on ne compte plus le nombre de DS licenciés actuellement, y compris en mode « licenciement économique » (cela passe beaucoup mieux qu’un licenciement pour faute, qui peut toujours être contesté). Je le répète, la fonction de DS dans le privé est dangereuse ; on ne compte plus non plus le nombre faramineux de DS (et de DP) dont le salaire stagne en raison de leurs convictions syndicales, et qui sont obligés de contester et de porter plainte pour discrimination syndicale.
2) Les DS sont des humains comme les autres et certains peuvent faire des erreurs, voire se compromettre en adoptant des positions de complaisance ; mais c’est encore et toujours à la base de réagir ; il est clair qu’un DS qui n’a presque plus aucun camarade autour de lui, parce qu’il est entourés de syndicalophobes ou d’indifférents, a mille fois plus de chances de se pervertir et de se renier, ou de s’affaiblir inexorablement dans son dévouement, qu’un DS soutenu par des collègues-camarades intelligents, lucides, courageux, loyaux, déterminés, solidaires.
3) Lorsque les délégués sont soumis à des interdictions de dévoiler des chiffres, ils peuvent néanmoins les dévoiler dans les AG des syndicats de base. Ces AG sont, aujourd’hui comme avant, plus ou moins clandestines, harassantes, elles se réunissent après le boulot, mais on y apprend des trucs qu’on n’apprend pas ailleurs ; encore faut-il être syndiqué pour y participer bien entendu.
4) Il faut toujours s’interroger sur l’organisation que le DS représente. Représente-t-il un syndicat traditionnellement complaisant ? ou traditionnellement contestataire ? ou bien un syndicat-maison créé par le patron lui-même pour démolir le syndicalisme ? Toutes ces questions valent qu’on les pose. Un mauvais DS ne signifie pas que le syndicalisme soit une mauvaise chose.
5) Et, in fine, c’est toujours aux salariés, s’ils ont de mauvais DS, de recréer des syndicats plus vertueux avec de meilleurs DS.
Voilà.
J’ajoute que, malgré tout, je ne suis pas un spécialiste du secteur privé, étant salarié du public, et que mes modestes remarques pourront être très utilement complétées et enrichies par les camarades du privé. Il ne faut pas hésiter à consulter un syndicaliste du secteur privé sur toutes ces questions. Il n’est pas interdit par exemple de se rendre à l’union départementale FO de sa ville et de s’y renseigner.
Voilà.
très amicalement.
LPR
Très amicalement.
LPR
Réponse de L P R à Le Chat
1) Une grève n’est pas faite pour être arrangeante, ni dans les transports privés, ni dans les transports publics, ni dans quelque secteur que ce soit ; je rappelle que les acquis du Front Populaire ont été arrachés par d’immenses grèves (mai-juin 1936), du secteur privé, et des entreprises privées, notamment, et il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour imaginer qu’elles devaient être éminemment impopulaires, ces grèves, puisqu’elles bloquaient le pays et en tout cas la capitale, ce qui n’est pas rien !
2) Les opinions de M. Thibault sur le TCE, cela le regarde ; il a d’ailleurs été désavoué par ses adhérents et sa confédération, la CGT, ce qui confirme ma philosophie : c’est au salariés, aux syndicats de base de faire le syndicalisme (un responsable national peut toujours faire une erreur, après tout, c’est humain, comme dit le proverbe).
3) Les objections syndicalophobes aux syndicalisme n’enlèvent rien au problème de fond ; la syndicalophobie menace d’engendrer la disparition pure et simple des syndicats dans le monde « démocratique » ; la bourgeoisie en rêvait ; la foule l’a fait !
Je laisse Le Chat en compagnie de la Charte d’Amiens, vieux et beau texte fondateur du pansyndicalisme français, voté en 1906 par les premiers responsables de la vieille CGT historique. Bonne lecture :
LPR
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