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Les commentaires de vigie



  • vigie 25 novembre 2012 16:14

    Il est vrai qu’a notre époque nous vivons une vraie dictature de la pensée un terrorisme intellectuel larvé de la pensée dominante conforme qui tente de nous imposer ses concepts matinée de bonne intention faisant usage de touts les ressors apparents de bons sentiments pour tenter de rallier a leur idée une frange de la population en recherche d’identité ou tout simplement mal informé se laissant embarquer sur le bateau des émotions, relayé par une presse servile acheté a coup de subventions. être un esprit indépendant, chacun de nous doit faire un effort pour  s’informer, faire des recoupements, réfléchir par soi-même avant de se laisser leurrer systématiquement par une opinion majoritaire qui voudrait formater nos esprits ,ils comptent sur l’effet de groupe ou il est plus difficile dans une conversation de salon ,ou un groupe de pression de faire valoir un discourt discordant, ou un avis radicalement différent, car on sait bien que l’on va être jeté au banc, hué, discrédité, et il est bien plus facile dans ce cas de figure de faire profil bas afin d’éviter de se retrouver en position d’infériorité flagrante. Néanmoins même si l’on ne peut en toutes circonstances défendre sa vision des choses, il me paraît dangereux de constater ces dérives de la pensée « structurante » qui utilisent toutes les ficelles pour vous discréditer et tenter de bâillonner toutes opinions discordantes, en vous traitant de complotiste, de partisan de la théorie du complot, ou tout autre argument, il faut absolument, calomnier, déstabiliser tout jugement divergeant serrez les rangs on ne veut voir qu’une tête.

     

    C’est un problème grave pour la démocratie qui est en crise profonde. La manipulation mentale, le terrorisme d’état, la géopolitique de confort sont les signes d’un monde en crise ou chacun de nous doit trouver son chemin.



  • vigie 13 septembre 2012 17:45

     

     

     

    Enfin une bonne nouvelle marre de ces projets pharaonique sans financement prévu, ceux qui ont été finalisées l’ont été avec des dépassements de budget public. le précédent gouvernement avait prévu nombres de projet non budgétés, ce qui en cas de défaite est un sacré cadeau, et en cas de victoire une bonne partie eut été abandonné faute de moyens.

    Le coût hasardeux des grands projets culturels

    Preuve en est que les grands travaux sont toujours hasardeux pour les finances publiques, les quatre projets culturels, maintenus par la ministre et dont les travaux seront achevés d’ici un ou deux ans, ont tous dépassé les enveloppes de dépenses initiales. L’Assemblée nationale s’en était déjà inquiétée il y a un an dans son rapport sur le budget. La Philharmonie (dont le coût total était estimé à 336,5 millions d’euros financé par l’Etat, la Ville de Paris et la Région Ile de France), le Musée Picasso (45 millions d’euros) de Paris, le Mucem de Marseille 220 millions d’euros) , et le transfert des Archives nationales à Pierrefitte (275 millions d’euros), devaient faire en 2012 l’objet de « dépassements notables », comme le soulignait déjà en octobre 2011, le rapport de l’Assemblée nationale sur le budget de la culture.

    Il y a un an, d’autres dépenses publiques inquiétaient également les députés de l’ancienne majorité. Qu’il s’agisse de l’extension du Palais de Tokyo (20 millions d’euros), de la rénovation du Théatre de Chaillot (18 millions d’euros), du réaménagement de l’Opéra comique (18 millions) ou de la restructuration du quadrilatère Richelieu (150 millions d’euros). Le rapporteur du budget Gilles Carrez avait donc fustigé le dépassement de dépenses estimé à 60 millions d’euros.

     

     

    On ne compte plus les aides et taxes : Fonds de soutien pour le cinéma français, taxe sur les livres,(5,5%) taxe sur les support culturels cd dvd, etc. Adopi j’en passe et des meilleures.

    Rappelons que le budget pour la culture, selon la loi des Finances 2012, équivaut à :

    _751 690 529 Euros pour la Diplomatie Culturelle et d’influence.

    _2 598 027 879 Euros pour la Culture (dont 1 057 513 781 Euros pour la Transmission des savoirs et la Démocratisation de la Culture).

    _1 248 263 591 Euros pour le programme « Médias, livre et industries culturelles. »

     

    Bon je suis pas contre la culture, mais, force et de constater qu’en période de crise entre la relance de l’industrie (emploi ) des arbitrages prioritaires devront être fait, chacun n’ayant évidemment pas en tête les mêmes intérêts. vous nous dites la filière musicale dans toute sa composante est sous le choc

    sans blague !, excusez moi de ne pouvoir pleurer pour eux, je n’ai plus assez de larmes .

    Ne vous inquiétez pas trop nos politiques nous trouverons d’autres taxe pour ça ils sont très forts pour ça. D’ailleurs Le Sénateur Philippe Marini a des idées lui.

     




  • vigie 6 septembre 2012 12:51

    Pas mieux …on s’en tape le coquillard des problèmes d’égaux, on s’en badigeonne le nombril avec le pinceau de l’indifférence. pour ce que ça rapporte au pays, c’est pas ces soi-disant visionnaire qui vont sortir le pays de l’ornière. ces faux prophètes imbus de leur personnes et de leur statut social. Harlem Désir, copé, fillon, morano et consors, ça occupe le terrain médiatique, mais les problèmes demeurent. Voilà le résultat de 50 ans d’alternances le vide sidéral...



  • vigie 2 septembre 2012 14:07

    Pitoyable cette classe politique ça ressemble au bal des faux derche, quelle bande de suce boule, je désespère de cette « élite qui nous gouverne » le culte de la personnalité n’est pas mort loin sans faut, cette grande messe de la médiocrité n’a qu’une utilité servir les courtisans ou cas ou le « petit » reviendrais sur le devant de la scène politique la logique si logique il y a en politique voudrais qu’il y ait un retour sur investissement. servir la France ne les intéresse que très peux, par contre se servir…

     Allez Nadine et consorts encore un effort dans le ridicule vous pouvez faire beaucoup mieux.

     

    Etre conforme ça forme des cons.
    [Patrick Vernier]



  • vigie 18 avril 2012 11:20

    c’est avec une profonde tristesse que j’apprends la mort de Paul Villach c’était souvent avec un réel plaisir que je lisais ses articles, être d’accord ou pas avec ses opinions n’était pas tant le problème que l’angle d’attaque ou son logiciel personnel qui nous permettais d’entrevoir les choses au travers de sa vision des problèmes .

     Comme disait oscar wide influencer quelqu’un c’est lui donner son ame.

    nul doute, qu’avant de partir que tu nous a laisser une petite partie de la tienne.

    Adieu Paul Villach.




  • vigie 16 janvier 2008 11:08

     

    Bel hommage a Patrick Mc Goohan, dont je suis un inconditionnel, j’ai chez moi la série culte du prisonnier, et le premier pack de danger man (destination danger ) pour le public francais qui a été doublé très récemment en francais, jusqu’a présent on ne le trouvait qu’en anglais ou francais sous titré, vous le trouverez en vente chez amazon. Il a aussi le film le fantome du bengale, tiré de la célèbre bande dessinée, ou il joue le père du célèbre héros, bref que du bonheur, j’adore cet artiste qui pour moi symbolise le héros positif a contre courant de la pensée dominante, ou la finalité est la violence gratuite sans message constructif. Je trouve son jeu d’acteur très élaboré, c’est aussi un personnage discret, vivant loin du tapage médiatique, un acteur qui sous un faux air sarcastique et de dérision permanente semble être assez tourmentée.



  • vigie 2 janvier 2008 17:51

    L’impossible régulation internationale

    Les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité. Tant pour prévenir que pour gérer les crises.

    La multiplication des crises finan­cières des dernières décennies illustre les difficultés rencontrées par les deux grandes institutions inter­nationales en charge de la régulation de la mondialisation financière, le Fonds monétaire international (FMI) et la banque des règlements internationaux (BRI). Faute d’intervenir pour prévenir les dé­rapages des mouvements, de capitaux, elles ont cherché à intervenir après le déclenchement des crises, soit pour ten­ter de les gérer, soit pour développer des outils de régulation plus performants. La complexité croissante de la finance mon­dialisée les a empêchées d’atteindre ces objectifs, tendant même à diminuer leur capacité de gestion des crises.

    fmi : l’échec de la surveillance des Etats

    Le Fonds monétaire international est censé prévenir les crises financières, crise de balance des paiements et crise de change associée, en « surveillant » les politiques économiques de ses membres. L’objectif est de résoudre les situations de déficits ou d’excédents commerciaux excessifs, comme aux Etats-Unis dans le premier cas ou en Chine dans le second, autrement que par des mouvements brutaux des taux de change ou des poli­tiques commerciales protectionnistes.

    Ce principe de surveillance s’est dé­veloppé à partir des années 60 au gré des consultations régulières, dites de « l’article 4 », entre le FMI et les pays qui en sont membres Jusqu’en 1986, le FMI s’est contenté de donner un avis sur l’évolution des taux de change, avant que croissance, inflation, d’autres grands indicateurs économiques et, plus ré­cemment, l’état des systèmes financiers, ne soient explicitement pris en compte dans le champ de la consultation avec les pays.

    Comme l’a écrit, avec un sens consommé de la litote, Harold [âmes, l’un des histo­riens du FMI, <• la surveillance a été ren­due inefficace à cause de contraintes politiques". En clair, le principe de surveillance est resté inefficace dans la prévention des crises car totalement inoffensif pour l’autonomie de décision des Etats : les grands pays industrialisés, Etats-Unis en tête, ont toujours refusé de rendre crédible une procédure multila­térale susceptible de remettre en cause leur autonomie de décision économique. Les Etats-Unis se sont même fait les cham­pions de l’instrumentalisation directe de la surveillance à leur profit, dans les années 80 à l’encontre du lapon et en partie de l’Europe, aujourd’hui à rencontre de la Chine, dont la trop faible réévalua­tion de la devise est présentée comme la source quasi unique des larges et persis­tants déficits extérieurs américains.

    Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a tenté en 2006 de redonner vie au principe de surveillance, en proposant de faire du FMI une sorte d’agence de notation publique de la qualité des politiques économiques. Mais les travaux lancés sur le sujet au sein de l’institution n’ont abouti à rien.

    BRI : l’échec de la surveillance des banques

    La Banque des règlements internatio­naux est moins connue que le FMI, mais ses interventions exercent une influence primordiale sur la qualité de la régulation des activités financières internationales. Elle est née en 1930 pour régler la ques­tion des réparations allemandes mais aussi pour, selon l’article 3 de ses statuts, favoriser la coopération entre les banques centrales et apporter en cas de besoin les financements nécessaires à la bonne marche des opérations financières inter­nationales. Elle n’a commencé à jouer un rôle ré­gulateur important qu’à partir des an­nées 70. Le passage d’un régime de changes fixes à un régime de changes flottants en 1973 a incité plusieurs banques à faire des paris hasardeux, qui les ont conduites à la faillite dès juin 1974 pour la banque autrichienne Herstatt, dés octobre pour la franklin National Bank américaine. D’où la création en décembre de la même année du Comité de Râle, chargé de la régulation et de la supervision des éta­blissements financiers. Les gouvernements n’aiment pas voir ces derniers en difficulté : une crise du système bancaire, en touchant immédiatement au financement de l’éco­nomie, a des effets négatifs forts sur la croissance et l’emploi. D’où la nécessité d’une régulation efficace. Le Comité de Baie sera à l’origine, en 1988, de la mise en œuvre d’accords dé­sormais baptisés de « Baie 1 » obligeant les banques à mettre de coté un certain montant de capital pour tout crédit risqué effectué. Les banques ont de tait satisfait à ces exigences... tout en développant des moyens de contourner la réglemen­tation. De nouveaux accords, dits de « Baie 2 », ont donc été négociés

    Toute nouvelle réglementation est gé­néralement regardée d’un mauvais œil par les banques, qui s’attendent à en payer le coût en termes de contraintes accrues. Or, les grandes banques qui ont commencé à lester Baie 2 ont eu la surprise de dé­couvrir que si son application coûtait effectivement cher (de l’ordre de 250 mil­lions d’euros pour un grand groupe), elle imposait de mettre moins de capital de côté qu’avant : autant d’argent de dispo­nible en plus pour octroyer des crédits ou jouer sur les marchés financiers.

    Les banques de l’Union européenne ont commencé à intégrer les nouvelles règles, te qui a satisfait les régulateurs de l’Union. En revanche, les régulateurs américains craignent que les grandes banques internationalisées maîtrisent moins bien leurs risques dans le cadre de ce nouveau système. De plus, ils s’in­terrogent sur la nécessité d’imposer à la multitude de leurs banques locales et régionales de plus petites tailles ces nou­velles règles, complexes et au coût de mise en œuvre élevé. Les Etats-Unis ont donc repoussé l’application de Baie 2 au plus tôt en 2009. Même au cas où ces nouveaux accords seraient appliqués partout, il n’est toute­fois pas certain qu’ils arrivent à mieux maîtriser les prises de risque des banques et à mieux protéger les économies lorsque ces risques se réalisent. La crise des cré­dits immobiliers subprime de l’été dernier en a donné une illustration

    En dépit du renforcement de la politique prudentielle (la surveillance des risques pris par les banques), celles-ci ont pu s’engager durablement dans des opérations immo­bilières très rémunératrices, mais à hauts risques. Et les pertes réalisées à l’occasion de la crise, estimées à la mi-novembre par les experts de la Deutsche Bank entre 300 et 400 milliards de dollars, ont occa­sionné une forte diminution du montant du capital qu’elles ont mis de côté dans le cadre des accords de Baie. Entraînant, au final, une plus grande réticence des banques à prêter qui risque d’obérer la croissance économique.

    Si une autre crise financière devait survenir dans les mois qui viennent, la solidité de nombreuses grandes banques internationales serait mise à mal. Sans oublier que d’autres établissements fi­nanciers (fonds spéculatifs, fonds d’in­vestissement, compagnies d’assurance...) portent également de nombreux risques, qui sont bien moins encadrés que ceux des banques.

    Une opacité accrue

    La crise des subprime aura également été l’occasion de montrer que les régulateurs sont aux prises avec des problèmes crois­sants d’efficacité qui tiennent à la complexité et à l’opacité accrue des circuits de finan­cements. Ainsi, aux questions qu’il posait lui-même à propos de la crise financière immobilière, « Où tout cela va-l-il ? », » Com­ment cela sera-t-il résolu ? », Simon Johnson, économiste en chef du FMI, a répondu clairement : « Nous ne savons pas>• De même, dans son rapport annuel 2007, la BRI commence par expliquer que les banques prennent des risques, puis créent des pro­duits financiers qui portent ces risques, pour les revendre à d’autres acteurs de la finance (des fonds spéculatifs, d’autres banques...). Et quand les experts de la BRI se demandent ensuite « Que savons-nous des détenteurs ultimes de ces risques et de leur capacité à les gérer ? », la réponse tombe aussi nette que pour le FMI : En toute franchise, rien on si peu. »

    Acteurs financiers privés et publics sont engagés dans un jeu perpétuel de chat et de souris : les premiers cherchent à déve­lopper des instruments leur permettant de développer leurs activités sans contraintes. Ce que les seconds laissent faire, jusqu’à ce qu’une crise menace la stabilité de la finance et des économies. Où en sommes-nous actuellement ? Pour l’économiste du fonds monétaire Garry J. Scbinasi, « /es régulateurs ont du mal à suivre le rythme imposé par les établissements financiers Internationaux ». Et d’ajouter : « // se pourrait bien que l’écart soit en train de grandir. »

    CHRISTIAN CHAVAGNEUX



  • vigie 2 janvier 2008 17:36

    L’impossible régulation internationale

    Les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité. Tant pour prévenir que pour gérer les crises.

    La multiplication des crises financières des dernières décennies illustre les difficultés rencontrées par les deux grandes institutions internationales en charge de la régulation de la mondialisation financière, le Fonds monétaire international (FMI) et la banque des règlements internationaux (BRI). Faute d’intervenir pour prévenir les dérapages des mouvements, de capitaux, elles ont cherché à intervenir après le déclenchement des crises, soit pour tenter de les gérer, soit pour développer des outils de régulation plus performants. La complexité croissante de la finance mondialisée les a empêchées d’atteindre ces objectifs, tendant même à diminuer leur capacité de gestion des crises.

    FMI : l’échec de la surveillance des Etats

    Le Fonds monétaire international est censé prévenir les crises financières, crise de balance des paiements et crise de change associée, en « surveillant » les politiques économiques de ses membres. L’objectif est de résoudre les situations de déficits ou d’excédents commerciaux excessifs, comme aux Etats-Unis dans le premier cas ou en Chine dans le second, autrement que par des mouvements brutaux des taux de change ou des politiques commerciales protectionnistes.

    Ce principe de surveillance s’est développé à partir des années 60 au gré des consultations régulières, dites de « l’article 4 », entre le FMI et les pays qui en sont membres Jusqu’en 1986, le FMI s’est contenté de donner un avis sur l’évolution des taux de change, avant que croissance, inflation, d’autres grands indicateurs économiques et, plus récemment, l’état des systèmes financiers, ne soient explicitement pris en compte dans le champ de la consultation avec les pays.

    Comme l’a écrit, avec un sens consommé de la litote, Harold [âmes, l’un des historiens du FMI, <• la surveillance a été rendue inefficace à cause de contraintes politiques". En clair, le principe de surveillance est resté inefficace dans la prévention des crises car totalement inoffensif pour l’autonomie de décision des Etats : les grands pays industrialisés, Etats-Unis en tête, ont toujours refusé de rendre crédible une procédure multilatérale susceptible de remettre en cause leur autonomie de décision économique. Les Etats-Unis se sont même fait les champions de l’instrumentalisation directe de la surveillance à leur profit, dans les années 80 à l’encontre du lapon et en partie de l’Europe, aujourd’hui à rencontre de la Chine, dont la trop faible réévaluation de la devise est présentée comme la source quasi unique des larges et persistants déficits extérieurs américains.

    Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a tenté en 2006 de redonner vie au principe de surveillance, en proposant de faire du FMI une sorte d’agence de notation publique de la qualité des politiques économiques. Mais les travaux lancés sur le sujet au sein de l’institution n’ont abouti à rien.

    BRI : l’échec de la surveillance des banques

    La Banque des règlements internationaux est moins connue que le FMI, mais ses interventions exercent une influence primordiale sur la qualité de la régulation des activités financières internationales. Elle est née en 1930 pour régler la question des réparations allemandes mais aussi pour, selon l’article 3 de ses statuts, favoriser la coopération entre les banques centrales et apporter en cas de besoin les financements nécessaires à la bonne marche des opérations financières internationales. Elle n’a commencé à jouer un rôle régulateur important qu’à partir des années 70. Le passage d’un régime de changes fixes à un régime de changes flottants en 1973 a incité plusieurs banques à faire des paris hasardeux, qui les ont conduites à la faillite dès juin 1974 pour la banque autrichienne Herstatt, dés octobre pour la franklin National Bank américaine. D’où la création en décembre de la même année du Comité de Râle, chargé de la régulation et de la supervision des établissements financiers. Les gouvernements n’aiment pas voir ces derniers en difficulté : une crise du système bancaire, en touchant immédiatement au financement de l’économie, a des effets négatifs forts sur la croissance et l’emploi. D’où la nécessité d’une régulation efficace. Le Comité de Baie sera à l’origine, en 1988, de la mise en œuvre d’accords désormais baptisés de « Baie 1 » obligeant les banques à mettre de coté un certain montant de capital pour tout crédit risqué effectué. Les banques ont de tait satisfait à ces exigences... tout en développant des moyens de contourner la réglementation. De nouveaux accords, dits de « Baie 2 », ont donc été négociés

    Toute nouvelle réglementation est généralement regardée d’un mauvais œil par les banques, qui s’attendent à en payer le coût en termes de contraintes accrues. Or, les grandes banques qui ont commencé à lester Baie 2 ont eu la surprise de découvrir que si son application coûtait effectivement cher (de l’ordre de 250 millions d’euros pour un grand groupe), elle imposait de mettre moins de capital de côté qu’avant : autant d’argent de disponible en plus pour octroyer des crédits ou jouer sur les marchés financiers.

    Les banques de l’Union européenne ont commencé à intégrer les nouvelles règles, te qui a satisfait les régulateurs de l’Union. En revanche, les régulateurs américains craignent que les grandes banques internationalisées maîtrisent moins bien leurs risques dans le cadre de ce nouveau système. De plus, ils s’interrogent sur la nécessité d’imposer à la multitude de leurs banques locales et régionales de plus petites tailles ces nouvelles règles, complexes et au coût de mise en œuvre élevé. Les Etats-Unis ont donc repoussé l’application de Baie 2 au plus tôt en 2009. Même au cas où ces nouveaux accords seraient appliqués partout, il n’est toutefois pas certain qu’ils arrivent à mieux maîtriser les prises de risque des banques et à mieux protéger les économies lorsque ces risques se réalisent. La crise des crédits immobiliers subprime de l’été dernier en a donné une illustration

    En dépit du renforcement de la politique prudentielle (la surveillance des risques pris par les banques), celles-ci ont pu s’engager durablement dans des opérations immobilières très rémunératrices, mais à hauts risques. Et les pertes réalisées à l’occasion de la crise, estimées à la mi-novembre par les experts de la Deutsche Bank entre 300 et 400 milliards de dollars, ont occasionné une forte diminution du montant du capital qu’elles ont mis de côté dans le cadre des accords de Baie. Entraînant, au final, une plus grande réticence des banques à prêter qui risque d’obérer la croissance économique.

    Si une autre crise financière devait survenir dans les mois qui viennent, la solidité de nombreuses grandes banques internationales serait mise à mal. Sans oublier que d’autres établissements financiers (fonds spéculatifs, fonds d’investissement, compagnies d’assurance...) portent également de nombreux risques, qui sont bien moins encadrés que ceux des banques.

    Une opacité accrue

    La crise des subprime aura également été l’occasion de montrer que les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité qui tiennent à la complexité et à l’opacité accrue des circuits de financements. Ainsi, aux questions qu’il posait lui-même à propos de la crise financière immobilière, « Où tout cela va-l-il ? », » Comment cela sera-t-il résolu ? », Simon Johnson, économiste en chef du FMI, a répondu clairement : « Nous ne savons pas>• De même, dans son rapport annuel 2007, la BRI commence par expliquer que les banques prennent des risques, puis créent des produits financiers qui portent ces risques, pour les revendre à d’autres acteurs de la finance (des fonds spéculatifs, d’autres banques...). Et quand les experts de la BRI se demandent ensuite « Que savons-nous des détenteurs ultimes de ces risques et de leur capacité à les gérer ? », la réponse tombe aussi nette que pour le FMI : En toute franchise, rien on si peu. »

    Acteurs financiers privés et publics sont engagés dans un jeu perpétuel de chat et de souris : les premiers cherchent à développer des instruments leur permettant de développer leurs activités sans contraintes. Ce que les seconds laissent faire, jusqu’à ce qu’une crise menace la stabilité de la finance et des économies. Où en sommes-nous actuellement ? Pour l’économiste du fonds monétaire Garry J. Scbinasi, « /es régulateurs ont du mal à suivre le rythme imposé par les établissements financiers Internationaux ». Et d’ajouter : « // se pourrait bien que l’écart soit en train de grandir. »

    CHRISTIAN CHAVAGNEUX



  • vigie 2 janvier 2008 17:34

    merde,j’arrive pas a poster



  • vigie 2 janvier 2008 17:33

    Comme l’a écrit, avec un sens consommé de la litote, Harold [âmes, l’un des historiens du FMI, <• la surveillance a été rendue inefficace à cause de contraintes politiques". En clair, le principe de surveillance est resté inefficace dans la prévention des crises car totalement inoffensif pour l’autonomie de décision des Etats : les grands pays industrialisés, Etats-Unis en tête, ont toujours refusé de rendre crédible une procédure multilatérale susceptible de remettre en cause leur autonomie de décision économique. Les Etats-Unis se sont même fait les champions de l’instrumentalisation directe de la surveillance à leur profit, dans les années 80 à l’encontre du lapon et en partie de l’Europe, aujourd’hui à rencontre de la Chine, dont la trop faible réévaluation de la devise est présentée comme la source quasi unique des larges et persistants déficits extérieurs américains.

    Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a tenté en 2006 de redonner vie au principe de surveillance, en proposant de faire du FMI une sorte d’agence de notation publique de la qualité des politiques économiques. Mais les travaux lancés sur le sujet au sein de l’institution n’ont abouti à rien.

    BRI : l’échec de la surveillance des banques

    La Banque des règlements internationaux est moins connue que le FMI, mais ses interventions exercent une influence primordiale sur la qualité de la régulation des activités financières internationales. Elle est née en 1930 pour régler la question des réparations allemandes mais aussi pour, selon l’article 3 de ses statuts, favoriser la coopération entre les banques centrales et apporter en cas de besoin les financements nécessaires à la bonne marche des opérations financières internationales. Elle n’a commencé à jouer un rôle régulateur important qu’à partir des années 70. Le passage d’un régime de changes fixes à un régime de changes flottants en 1973 a incité plusieurs banques à faire des paris hasardeux, qui les ont conduites à la faillite dès juin 1974 pour la banque autrichienne Herstatt, dés octobre pour la franklin National Bank américaine. D’où la création en décembre de la même année du Comité de Râle, chargé de la régulation et de la supervision des établissements financiers. Les gouvernements n’aiment pas voir ces derniers en difficulté : une crise du système bancaire, en touchant immédiatement au financement de l’économie, a des effets négatifs forts sur la croissance et l’emploi. D’où la nécessité d’une régulation efficace. Le Comité de Baie sera à l’origine, en 1988, de la mise en œuvre d’accords désormais baptisés de « Baie 1 » obligeant les banques à mettre de coté un certain montant de capital pour tout crédit risqué effectué. Les banques ont de tait satisfait à ces exigences... tout en développant des moyens de contourner la réglementation. De nouveaux accords, dits de « Baie 2 », ont donc été négociés

    Toute nouvelle réglementation est généralement regardée d’un mauvais œil par les banques, qui s’attendent à en payer le coût en termes de contraintes accrues. Or, les grandes banques qui ont commencé à lester Baie 2 ont eu la surprise de découvrir que si son application coûtait effectivement cher (de l’ordre de 250 millions d’euros pour un grand groupe), elle imposait de mettre moins de capital de côté qu’avant : autant d’argent de disponible en plus pour octroyer des crédits ou jouer sur les marchés financiers.

    Les banques de l’Union européenne ont commencé à intégrer les nouvelles règles, te qui a satisfait les régulateurs de l’Union. En revanche, les régulateurs américains craignent que les grandes banques internationalisées maîtrisent moins bien leurs risques dans le cadre de ce nouveau système. De plus, ils s’interrogent sur la nécessité d’imposer à la multitude de leurs banques locales et régionales de plus petites tailles ces nouvelles règles, complexes et au coût de mise en œuvre élevé. Les Etats-Unis ont donc repoussé l’application de Baie 2 au plus tôt en 2009. Même au cas où ces nouveaux accords seraient appliqués partout, il n’est toutefois pas certain qu’ils arrivent à mieux maîtriser les prises de risque des banques et à mieux protéger les économies lorsque ces risques se réalisent. La crise des crédits immobiliers subprime de l’été dernier en a donné une illustration

    En dépit du renforcement de la politique prudentielle (la surveillance des risques pris par les banques), celles-ci ont pu s’engager durablement dans des opérations immobilières très rémunératrices, mais à hauts risques. Et les pertes réalisées à l’occasion de la crise, estimées à la mi-novembre par les experts de la Deutsche Bank entre 300 et 400 milliards de dollars, ont occasionné une forte diminution du montant du capital qu’elles ont mis de côté dans le cadre des accords de Baie. Entraînant, au final, une plus grande réticence des banques à prêter qui risque d’obérer la croissance économique.

    Si une autre crise financière devait survenir dans les mois qui viennent, la solidité de nombreuses grandes banques internationales serait mise à mal. Sans oublier que d’autres établissements financiers (fonds spéculatifs, fonds d’investissement, compagnies d’assurance...) portent également de nombreux risques, qui sont bien moins encadrés que ceux des banques.

    Une opacité accrue

    La crise des subprime aura également été l’occasion de montrer que les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité qui tiennent à la complexité et à l’opacité accrue des circuits de financements. Ainsi, aux questions qu’il posait lui-même à propos de la crise financière immobilière, « Où tout cela va-l-il ? », » Comment cela sera-t-il résolu ? », Simon Johnson, économiste en chef du FMI, a répondu clairement : « Nous ne savons pas>• De même, dans son rapport annuel 2007, la BRI commence par expliquer que les banques prennent des risques, puis créent des produits financiers qui portent ces risques, pour les revendre à d’autres acteurs de la finance (des fonds spéculatifs, d’autres banques...). Et quand les experts de la BRI se demandent ensuite « Que savons-nous des détenteurs ultimes de ces risques et de leur capacité à les gérer ? », la réponse tombe aussi nette que pour le FMI : En toute franchise, rien on si peu. »

    Acteurs financiers privés et publics sont engagés dans un jeu perpétuel de chat et de souris : les premiers cherchent à développer des instruments leur permettant de développer leurs activités sans contraintes. Ce que les seconds laissent faire, jusqu’à ce qu’une crise menace la stabilité de la finance et des économies. Où en sommes-nous actuellement ? Pour l’économiste du fonds monétaire Garry J. Scbinasi, « /es régulateurs ont du mal à suivre le rythme imposé par les établissements financiers Internationaux ». Et d’ajouter : « // se pourrait bien que l’écart soit en train de grandir. »

    CHRISTIAN CHAVAGNEUX



  • vigie 2 janvier 2008 17:33

    L’impossible régulation internationale

    Les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité. Tant pour prévenir que pour gérer les crises.

    La multiplication des crises financières des dernières décennies illustre les difficultés rencontrées par les deux grandes institutions internationales en charge de la régulation de la mondialisation financière, le Fonds monétaire international (FMI) et la banque des règlements internationaux (BRI). Faute d’intervenir pour prévenir les dérapages des mouvements, de capitaux, elles ont cherché à intervenir après le déclenchement des crises, soit pour tenter de les gérer, soit pour développer des outils de régulation plus performants. La complexité croissante de la finance mondialisée les a empêchées d’atteindre ces objectifs, tendant même à diminuer leur capacité de gestion des crises.

    FMI : l’échec de la surveillance des Etats

    Le Fonds monétaire international est censé prévenir les crises financières, crise de balance des paiements et crise de change associée, en « surveillant » les politiques économiques de ses membres. L’objectif est de résoudre les situations de déficits ou d’excédents commerciaux excessifs, comme aux Etats-Unis dans le premier cas ou en Chine dans le second, autrement que par des mouvements brutaux des taux de change ou des politiques commerciales protectionnistes.

    Ce principe de surveillance s’est développé à partir des années 60 au gré des consultations régulières, dites de « l’article 4 », entre le FMI et les pays qui en sont membres Jusqu’en 1986, le FMI s’est contenté de donner un avis sur l’évolution des taux de change, avant que croissance, inflation, d’autres grands indicateurs économiques et, plus récemment, l’état des systèmes financiers, ne soient explicitement pris en compte dans le champ de la consultation avec les pays.

    Comme l’a écrit, avec un sens consommé de la litote, Harold [âmes, l’un des historiens du FMI, <• la surveillance a été rendue inefficace à cause de contraintes politiques". En clair, le principe de surveillance est resté inefficace dans la prévention des crises car totalement inoffensif pour l’autonomie de décision des Etats : les grands pays industrialisés, Etats-Unis en tête, ont toujours refusé de rendre crédible une procédure multilatérale susceptible de remettre en cause leur autonomie de décision économique. Les Etats-Unis se sont même fait les champions de l’instrumentalisation directe de la surveillance à leur profit, dans les années 80 à l’encontre du lapon et en partie de l’Europe, aujourd’hui à rencontre de la Chine, dont la trop faible réévaluation de la devise est présentée comme la source quasi unique des larges et persistants déficits extérieurs américains.

    Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a tenté en 2006 de redonner vie au principe de surveillance, en proposant de faire du FMI une sorte d’agence de notation publique de la qualité des politiques économiques. Mais les travaux lancés sur le sujet au sein de l’institution n’ont abouti à rien.

    BRI : l’échec de la surveillance des banques

    La Banque des règlements internationaux est moins connue que le FMI, mais ses interventions exercent une influence primordiale sur la qualité de la régulation des activités financières internationales. Elle est née en 1930 pour régler la question des réparations allemandes mais aussi pour, selon l’article 3 de ses statuts, favoriser la coopération entre les banques centrales et apporter en cas de besoin les financements nécessaires à la bonne marche des opérations financières internationales. Elle n’a commencé à jouer un rôle régulateur important qu’à partir des années 70. Le passage d’un régime de changes fixes à un régime de changes flottants en 1973 a incité plusieurs banques à faire des paris hasardeux, qui les ont conduites à la faillite dès juin 1974 pour la banque autrichienne Herstatt, dés octobre pour la franklin National Bank américaine. D’où la création en décembre de la même année du Comité de Râle, chargé de la régulation et de la supervision des établissements financiers. Les gouvernements n’aiment pas voir ces derniers en difficulté : une crise du système bancaire, en touchant immédiatement au financement de l’économie, a des effets négatifs forts sur la croissance et l’emploi. D’où la nécessité d’une régulation efficace. Le Comité de Baie sera à l’origine, en 1988, de la mise en œuvre d’accords désormais baptisés de « Baie 1 » obligeant les banques à mettre de coté un certain montant de capital pour tout crédit risqué effectué. Les banques ont de tait satisfait à ces exigences... tout en développant des moyens de contourner la réglementation. De nouveaux accords, dits de « Baie 2 », ont donc été négociés

    Toute nouvelle réglementation est généralement regardée d’un mauvais œil par les banques, qui s’attendent à en payer le coût en termes de contraintes accrues. Or, les grandes banques qui ont commencé à lester Baie 2 ont eu la surprise de découvrir que si son application coûtait effectivement cher (de l’ordre de 250 millions d’euros pour un grand groupe), elle imposait de mettre moins de capital de côté qu’avant : autant d’argent de disponible en plus pour octroyer des crédits ou jouer sur les marchés financiers.

    Les banques de l’Union européenne ont commencé à intégrer les nouvelles règles, te qui a satisfait les régulateurs de l’Union. En revanche, les régulateurs américains craignent que les grandes banques internationalisées maîtrisent moins bien leurs risques dans le cadre de ce nouveau système. De plus, ils s’interrogent sur la nécessité d’imposer à la multitude de leurs banques locales et régionales de plus petites tailles ces nouvelles règles, complexes et au coût de mise en œuvre élevé. Les Etats-Unis ont donc repoussé l’application de Baie 2 au plus tôt en 2009. Même au cas où ces nouveaux accords seraient appliqués partout, il n’est toutefois pas certain qu’ils arrivent à mieux maîtriser les prises de risque des banques et à mieux protéger les économies lorsque ces risques se réalisent. La crise des crédits immobiliers subprime de l’été dernier en a donné une illustration

    En dépit du renforcement de la politique prudentielle (la surveillance des risques pris par les banques), celles-ci ont pu s’engager durablement dans des opérations immobilières très rémunératrices, mais à hauts risques. Et les pertes réalisées à l’occasion de la crise, estimées à la mi-novembre par les experts de la Deutsche Bank entre 300 et 400 milliards de dollars, ont occasionné une forte diminution du montant du capital qu’elles ont mis de côté dans le cadre des accords de Baie. Entraînant, au final, une plus grande réticence des banques à prêter qui risque d’obérer la croissance économique.

    Si une autre crise financière devait survenir dans les mois qui viennent, la solidité de nombreuses grandes banques internationales serait mise à mal. Sans oublier que d’autres établissements financiers (fonds spéculatifs, fonds d’investissement, compagnies d’assurance...) portent également de nombreux risques, qui sont bien moins encadrés que ceux des banques.

    Une opacité accrue

    La crise des subprime aura également été l’occasion de montrer que les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité qui tiennent à la complexité et à l’opacité accrue des circuits de financements. Ainsi, aux questions qu’il posait lui-même à propos de la crise financière immobilière, « Où tout cela va-l-il ? », » Comment cela sera-t-il résolu ? », Simon Johnson, économiste en chef du FMI, a répondu clairement : « Nous ne savons pas>• De même, dans son rapport annuel 2007, la BRI commence par expliquer que les banques prennent des risques, puis créent des produits financiers qui portent ces risques, pour les revendre à d’autres acteurs de la finance (des fonds spéculatifs, d’autres banques...). Et quand les experts de la BRI se demandent ensuite « Que savons-nous des détenteurs ultimes de ces risques et de leur capacité à les gérer ? », la réponse tombe aussi nette que pour le FMI : En toute franchise, rien on si peu. »

    Acteurs financiers privés et publics sont engagés dans un jeu perpétuel de chat et de souris : les premiers cherchent à développer des instruments leur permettant de développer leurs activités sans contraintes. Ce que les seconds laissent faire, jusqu’à ce qu’une crise menace la stabilité de la finance et des économies. Où en sommes-nous actuellement ? Pour l’économiste du fonds monétaire Garry J. Scbinasi, « /es régulateurs ont du mal à suivre le rythme imposé par les établissements financiers Internationaux ». Et d’ajouter : « // se pourrait bien que l’écart soit en train de grandir. »

    CHRISTIAN CHAVAGNEUX



  • vigie 2 janvier 2008 17:30

    L’impossible régulation internationale

    Les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité. Tant pour prévenir que pour gérer les crises.

    La multiplication des crises financières des dernières décennies illustre les difficultés rencontrées par les deux grandes institutions internationales en charge de la régulation de la mondialisation financière, le Fonds monétaire international (FMI) et la banque des règlements internationaux (BRI). Faute d’intervenir pour prévenir les dérapages des mouvements, de capitaux, elles ont cherché à intervenir après le déclenchement des crises, soit pour tenter de les gérer, soit pour développer des outils de régulation plus performants. La complexité croissante de la finance mondialisée les a empêchées d’atteindre ces objectifs, tendant même à diminuer leur capacité de gestion des crises.

    FMI : l’échec de la surveillance des Etats

    Le Fonds monétaire international est censé prévenir les crises financières, crise de balance des paiements et crise de change associée, en « surveillant » les politiques économiques de ses membres. L’objectif est de résoudre les situations de déficits ou d’excédents commerciaux excessifs, comme aux Etats-Unis dans le premier cas ou en Chine dans le second, autrement que par des mouvements brutaux des taux de change ou des politiques commerciales protectionnistes.

    Ce principe de surveillance s’est développé à partir des années 60 au gré des consultations régulières, dites de « l’article 4 », entre le FMI et les pays qui en sont membres Jusqu’en 1986, le FMI s’est contenté de donner un avis sur l’évolution des taux de change, avant que croissance, inflation, d’autres grands indicateurs économiques et, plus récemment, l’état des systèmes financiers, ne soient explicitement pris en compte dans le champ de la consultation avec les pays.

    Comme l’a écrit, avec un sens consommé de la litote, Harold [âmes, l’un des historiens du FMI, <• la surveillance a été rendue inefficace à cause de contraintes politiques". En clair, le principe de surveillance est resté inefficace dans la prévention des crises car totalement inoffensif pour l’autonomie de décision des Etats : les grands pays industrialisés, Etats-Unis en tête, ont toujours refusé de rendre crédible une procédure multilatérale susceptible de remettre en cause leur autonomie de décision économique. Les Etats-Unis se sont même fait les champions de l’instrumentalisation directe de la surveillance à leur profit, dans les années 80 à l’encontre du lapon et en partie de l’Europe, aujourd’hui à rencontre de la Chine, dont la trop faible réévaluation de la devise est présentée comme la source quasi unique des larges et persistants déficits extérieurs américains.

    Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a tenté en 2006 de redonner vie au principe de surveillance, en proposant de faire du FMI une sorte d’agence de notation publique de la qualité des politiques économiques. Mais les travaux lancés sur le sujet au sein de l’institution n’ont abouti à rien.

    BRI : l’échec de la surveillance des banques

    La Banque des règlements internationaux est moins connue que le FMI, mais ses interventions exercent une influence primordiale sur la qualité de la régulation des activités financières internationales. Elle est née en 1930 pour régler la question des réparations allemandes mais aussi pour, selon l’article 3 de ses statuts, favoriser la coopération entre les banques centrales et apporter en cas de besoin les financements nécessaires à la bonne marche des opérations financières internationales. Elle n’a commencé à jouer un rôle régulateur important qu’à partir des années 70. Le passage d’un régime de changes fixes à un régime de changes flottants en 1973 a incité plusieurs banques à faire des paris hasardeux, qui les ont conduites à la faillite dès juin 1974 pour la banque autrichienne Herstatt, dés octobre pour la franklin National Bank américaine. D’où la création en décembre de la même année du Comité de Râle, chargé de la régulation et de la supervision des établissements financiers. Les gouvernements n’aiment pas voir ces derniers en difficulté : une crise du système bancaire, en touchant immédiatement au financement de l’économie, a des effets négatifs forts sur la croissance et l’emploi. D’où la nécessité d’une régulation efficace.

    Le Comité de Baie sera à l’origine, en 1988, de la mise en œuvre d’accords désormais baptisés de « Baie 1 » obligeant les banques à mettre de coté un certain montant de capital pour tout crédit risqué effectué. Les banques ont de tait satisfait à ces exigences... tout en développant des moyens de contourner la réglementation. De nouveaux accords, dits de « Baie 2 », ont donc été négociés

    Toute nouvelle réglementation est généralement regardée d’un mauvais œil par les banques, qui s’attendent à en payer le coût en termes de contraintes accrues. Or, les grandes banques qui ont commencé à lester Baie 2 ont eu la surprise de découvrir que si son application coûtait effectivement cher (de l’ordre de 250 millions d’euros pour un grand groupe), elle imposait de mettre moins de capital de côté qu’avant : autant d’argent de disponible en plus pour octroyer des crédits ou jouer sur les marchés financiers.

    Les banques de l’Union européenne ont commencé à intégrer les nouvelles règles, te qui a satisfait les régulateurs de l’Union. En revanche, les régulateurs américains craignent que les grandes banques internationalisées maîtrisent moins bien leurs risques dans le cadre de ce nouveau système. De plus, ils s’interrogent sur la nécessité d’imposer à la multitude de leurs banques locales et régionales de plus petites tailles ces nouvelles règles, complexes et au coût de mise en œuvre élevé. Les Etats-Unis ont donc repoussé l’application de Baie 2 au plus tôt en 2009. Même au cas où ces nouveaux accords seraient appliqués partout, il n’est toutefois pas certain qu’ils arrivent à mieux maîtriser les prises de risque des banques et à mieux protéger les économies lorsque ces risques se réalisent. La crise des crédits immobiliers subprime de l’été dernier en a donné une illustration

    En dépit du renforcement de la politique prudentielle (la surveillance des risques pris par les banques), celles-ci ont pu s’engager durablement dans des opérations immobilières très rémunératrices, mais à hauts risques. Et les pertes réalisées à l’occasion de la crise, estimées à la mi-novembre par les experts de la Deutsche Bank entre 300 et 400 milliards de dollars, ont occasionné une forte diminution du montant du capital qu’elles ont mis de côté dans le cadre des accords de Baie. Entraînant, au final, une plus grande réticence des banques à prêter qui risque d’obérer la croissance économique.

    Si une autre crise financière devait survenir dans les mois qui viennent, la solidité de nombreuses grandes banques internationales serait mise à mal. Sans oublier que d’autres établissements financiers (fonds spéculatifs, fonds d’investissement, compagnies d’assurance...) portent également de nombreux risques, qui sont bien moins encadrés que ceux des banques.

    Une opacité accrue

    La crise des subprime aura également été l’occasion de montrer que les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité qui tiennent à la complexité et à l’opacité accrue des circuits de financements. Ainsi, aux questions qu’il posait lui-même à propos de la crise financière immobilière, « Où tout cela va-l-il ? », » Comment cela sera-t-il résolu ? », Simon Johnson, économiste en chef du FMI, a répondu clairement : « Nous ne savons pas>• De même, dans son rapport annuel 2007, la BRI commence par expliquer que les banques prennent des risques, puis créent des produits financiers qui portent ces risques, pour les revendre à d’autres acteurs de la finance (des fonds spéculatifs, d’autres banques...). Et quand les experts de la BRI se demandent ensuite « Que savons-nous des détenteurs ultimes de ces risques et de leur capacité à les gérer ? », la réponse tombe aussi nette que pour le FMI : En toute franchise, rien on si peu. »

    Acteurs financiers privés et publics sont engagés dans un jeu perpétuel de chat et de souris : les premiers cherchent à développer des instruments leur permettant de développer leurs activités sans contraintes. Ce que les seconds laissent faire, jusqu’à ce qu’une crise menace la stabilité de la finance et des économies. Où en sommes-nous actuellement ? Pour l’économiste du fonds monétaire Garry J. Scbinasi, « /es régulateurs ont du mal à suivre le rythme imposé par les établissements financiers Internationaux ». Et d’ajouter : « // se pourrait bien que l’écart soit en train de grandir. »

    CHRISTIAN CHAVAGNEUX



  • vigie 2 janvier 2008 17:28

    Oups décidément...

    L’impossible régulation internationale

    Les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité. Tant pour prévenir que pour gérer les crises.

    La multiplication des crises financières des dernières décennies illustre les difficultés rencontrées par les deux grandes institutions internationales en charge de la régulation de la mondialisation financière, le Fonds monétaire international (FMI) et la banque des règlements internationaux (BRI). Faute d’intervenir pour prévenir les dérapages des mouvements, de capitaux, elles ont cherché à intervenir après le déclenchement des crises, soit pour tenter de les gérer, soit pour développer des outils de régulation plus performants. La complexité croissante de la finance mondialisée les a empêchées d’atteindre ces objectifs, tendant même à diminuer leur capacité de gestion des crises.

    FMI : l’échec de la surveillance des Etats

    Le Fonds monétaire international est censé prévenir les crises financières, crise de balance des paiements et crise de change associée, en « surveillant » les politiques économiques de ses membres. L’objectif est de résoudre les situations de déficits ou d’excédents commerciaux excessifs, comme aux Etats-Unis dans le premier cas ou en Chine dans le second, autrement que par des mouvements brutaux des taux de change ou des politiques commerciales protectionnistes.

    Ce principe de surveillance s’est développé à partir des années 60 au gré des consultations régulières, dites de « l’article 4 », entre le FMI et les pays qui en sont membres Jusqu’en 1986, le FMI s’est contenté de donner un avis sur l’évolution des taux de change, avant que croissance, inflation, d’autres grands indicateurs économiques et, plus récemment, l’état des systèmes financiers, ne soient explicitement pris en compte dans le champ de la consultation avec les pays.

    Comme l’a écrit, avec un sens consommé de la litote, Harold [âmes, l’un des historiens du FMI, <• la surveillance a été rendue inefficace à cause de contraintes politiques". En clair, le principe de surveillance est resté inefficace dans la prévention des crises car totalement inoffensif pour l’autonomie de décision des Etats : les grands pays industrialisés, Etats-Unis en tête, ont toujours refusé de rendre crédible une procédure multilatérale susceptible de remettre en cause leur autonomie de décision économique. Les Etats-Unis se sont même fait les champions de l’instrumentalisation directe de la surveillance à leur profit, dans les années 80 à l’encontre du lapon et en partie de l’Europe, aujourd’hui à rencontre de la Chine, dont la trop faible réévaluation de la devise est présentée comme la source quasi unique des larges et persistants déficits extérieurs américains.

    Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a tenté en 2006 de redonner vie au principe de surveillance, en proposant de faire du FMI une sorte d’agence de notation publique de la qualité des politiques économiques. Mais les travaux lancés sur le sujet au sein de l’institution n’ont abouti à rien.

    BRI : l’échec de la surveillance des banques

    La Banque des règlements internationaux est moins connue que le FMI, mais ses interventions exercent une influence primordiale sur la qualité de la régulation des activités financières internationales. Elle est née en 1930 pour régler la question des réparations allemandes mais aussi pour, selon l’article 3 de ses statuts, favoriser la coopération entre les banques centrales et apporter en cas de besoin les financements nécessaires à la bonne marche des opérations financières internationales. Elle n’a commencé à jouer un rôle régulateur important qu’à partir des années 70. Le passage d’un régime de changes fixes à un régime de changes flottants en 1973 a incité plusieurs banques à faire des paris hasardeux, qui les ont conduites à la faillite dès juin 1974 pour la banque autrichienne Herstatt, dés octobre pour la franklin National Bank américaine. D’où la création en décembre de la même année du Comité de Râle, chargé de la régulation et de la supervision des établissements financiers. Les gouvernements n’aiment pas voir ces derniers en difficulté : une crise du système bancaire, en touchant immédiatement au financement de l’économie, a des effets négatifs forts sur la croissance et l’emploi. D’où la nécessité d’une régulation efficace. Le Comité de Baie sera à l’origine, en 1988, de la mise en œuvre d’accords désormais baptisés de « Baie 1 » obligeant les banques à mettre de coté un certain montant de capital pour tout crédit risqué effectué. Les banques ont de tait satisfait à ces exigences... tout en développant des moyens de contourner la réglementation. De nouveaux accords, dits de « Baie 2 », ont donc été négociés

    Toute nouvelle réglementation est généralement regardée d’un mauvais œil par les banques, qui s’attendent à en payer le coût en termes de contraintes accrues. Or, les grandes banques qui ont commencé à lester Baie 2 ont eu la surprise de découvrir que si son application coûtait effectivement cher (de l’ordre de 250 millions d’euros pour un grand groupe), elle imposait de mettre moins de capital de côté qu’avant : autant d’argent de disponible en plus pour octroyer des crédits ou jouer sur les marchés financiers.

    Les banques de l’Union européenne ont commencé à intégrer les nouvelles règles, te qui a satisfait les régulateurs de l’Union. En revanche, les régulateurs américains craignent que les grandes banques internationalisées maîtrisent moins bien leurs risques dans le cadre de ce nouveau système. De plus, ils s’interrogent sur la nécessité d’imposer à la multitude de leurs banques locales et régionales de plus petites tailles ces nouvelles règles, complexes et au coût de mise en œuvre élevé. Les Etats-Unis ont donc repoussé l’application de Baie 2 au plus tôt en 2009. Même au cas où ces nouveaux accords seraient appliqués partout, il n’est toutefois pas certain qu’ils arrivent à mieux maîtriser les prises de risque des banques et à mieux protéger les économies lorsque ces risques se réalisent. La crise des crédits immobiliers subprime de l’été dernier en a donné une illustration

    En dépit du renforcement de la politique prudentielle (la surveillance des risques pris par les banques), celles-ci ont pu s’engager durablement dans des opérations immobilières très rémunératrices, mais à hauts risques. Et les pertes réalisées à l’occasion de la crise, estimées à la mi-novembre par les experts de la Deutsche Bank entre 300 et 400 milliards de dollars, ont occasionné une forte diminution du montant du capital qu’elles ont mis de côté dans le cadre des accords de Baie. Entraînant, au final, une plus grande réticence des banques à prêter qui risque d’obérer la croissance économique.

    Si une autre crise financière devait survenir dans les mois qui viennent, la solidité de nombreuses grandes banques internationales serait mise à mal. Sans oublier que d’autres établissements financiers (fonds spéculatifs, fonds d’investissement, compagnies d’assurance...) portent également de nombreux risques, qui sont bien moins encadrés que ceux des banques.

    Une opacité accrue

    La crise des subprime aura également été l’occasion de montrer que les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité qui tiennent à la complexité et à l’opacité accrue des circuits de financements. Ainsi, aux questions qu’il posait lui-même à propos de la crise financière immobilière, « Où tout cela va-l-il ? », » Comment cela sera-t-il résolu ? », Simon Johnson, économiste en chef du FMI, a répondu clairement : « Nous ne savons pas>• De même, dans son rapport annuel 2007, la BRI commence par expliquer que les banques prennent des risques, puis créent des produits financiers qui portent ces risques, pour les revendre à d’autres acteurs de la finance (des fonds spéculatifs, d’autres banques...). Et quand les experts de la BRI se demandent ensuite « Que savons-nous des détenteurs ultimes de ces risques et de leur capacité à les gérer ? », la réponse tombe aussi nette que pour le FMI : En toute franchise, rien on si peu. »

    Acteurs financiers privés et publics sont engagés dans un jeu perpétuel de chat et de souris : les premiers cherchent à développer des instruments leur permettant de développer leurs activités sans contraintes. Ce que les seconds laissent faire, jusqu’à ce qu’une crise menace la stabilité de la finance et des économies. Où en sommes-nous actuellement ? Pour l’économiste du fonds monétaire Garry J. Scbinasi, « /es régulateurs ont du mal à suivre le rythme imposé par les établissements financiers Internationaux ». Et d’ajouter : « // se pourrait bien que l’écart soit en train de grandir. »

    CHRISTIAN CHAVAGNEUX



  • vigie 2 janvier 2008 17:26

    Ceci peu être paru dans alternatives économiques,rien de rassurant au demeurant,on s’enfonce dans la crise,a plus ou moins long terme il faudra que nous payons tous l’ardoise du libéralisme triomphant... beurk

    L’impossible régulation internationale

    Les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité. Tant pour prévenir que pour gérer les crises.

    La multiplication des crises financières des dernières décennies illustre les difficultés rencontrées par les deux grandes institutions internationales en charge de la régulation de la mondialisation financière, le Fonds monétaire international (FMI) et la banque des règlements internationaux (BRI). Faute d’intervenir pour prévenir les dérapages des mouvements, de capitaux, elles ont cherché à intervenir après le déclenchement des crises, soit pour tenter de les gérer, soit pour développer des outils de régulation plus performants. La complexité croissante de la finance mondialisée les a empêchées d’atteindre ces objectifs, tendant même à diminuer leur capacité de gestion des crises.

    FMI : l’échec de la surveillance des Etats

    Le Fonds monétaire international est censé prévenir les crises financières, crise de balance des paiements et crise de change associée, en « surveillant » les politiques économiques de ses membres. L’objectif est de résoudre les situations de déficits ou d’excédents commerciaux excessifs, comme aux Etats-Unis dans le premier cas ou en Chine dans le second, autrement que par des mouvements brutaux des taux de change ou des politiques commerciales protectionnistes.

    Ce principe de surveillance s’est développé à partir des années 60 au gré des consultations régulières, dites de « l’article 4 », entre le FMI et les pays qui en sont membres Jusqu’en 1986, le FMI s’est contenté de donner un avis sur l’évolution des taux de change, avant que croissance, inflation, d’autres grands indicateurs économiques et, plus récemment, l’état des systèmes financiers, ne soient explicitement pris en compte dans le champ de la consultation avec les pays.

    Comme l’a écrit, avec un sens consommé de la litote, Harold [âmes, l’un des historiens du FMI, <• la surveillance a été rendue inefficace à cause de contraintes politiques". En clair, le principe de surveillance est resté inefficace dans la prévention des crises car totalement inoffensif pour l’autonomie de décision des Etats : les grands pays industrialisés, Etats-Unis en tête, ont toujours refusé de rendre crédible une procédure multilatérale susceptible de remettre en cause leur autonomie de décision économique. Les Etats-Unis se sont même fait les champions de l’instrumentalisation directe de la surveillance à leur profit, dans les années 80 à l’encontre du lapon et en partie de l’Europe, aujourd’hui à rencontre de la Chine, dont la trop faible réévaluation de la devise est présentée comme la source quasi unique des larges et persistants déficits extérieurs américains.

    Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a tenté en 2006 de redonner vie au principe de surveillance, en proposant de faire du FMI une sorte d’agence de notation publique de la qualité des politiques économiques. Mais les travaux lancés sur le sujet au sein de l’institution n’ont abouti à rien.

    BRI : l’échec de la surveillance des banques

    La Banque des règlements internationaux est moins connue que le FMI, mais ses interventions exercent une influence primordiale sur la qualité de la régulation des activités financières internationales. Elle est née en 1930 pour régler la question des réparations allemandes mais aussi pour, selon l’article 3 de ses statuts, favoriser la coopération entre les banques centrales et apporter en cas de besoin les financements nécessaires à la bonne marche des opérations financières internationales. Elle n’a commencé à jouer un rôle régulateur important qu’à partir des années 70. Le passage d’un régime de changes fixes à un régime de changes flottants en 1973 a incité plusieurs banques à faire des paris hasardeux, qui les ont conduites à la faillite dès juin 1974 pour la banque autrichienne Herstatt, dés octobre pour la franklin National Bank américaine. D’où la création en décembre de la même année du Comité de Râle, chargé de la régulation et de la supervision des établissements financiers. Les gouvernements n’aiment pas voir ces derniers en difficulté : une crise du système bancaire, en touchant immédiatement au financement de l’économie, a des effets négatifs forts sur la croissance et l’emploi. D’où la nécessité d’une régulation efficace.

    Le Comité de Baie sera à l’origine, en 1988, de la mise en œuvre d’accords désormais baptisés de « Baie 1 » obligeant les banques à mettre de coté un certain montant de capital pour tout crédit risqué effectué. Les banques ont de tait satisfait à ces exigences... tout en développant des moyens de contourner la réglementation. De nouveaux accords, dits de « Baie 2 », ont donc été négociés

    Toute nouvelle réglementation est généralement regardée d’un mauvais œil par les banques, qui s’attendent à en payer le coût en termes de contraintes accrues. Or, les grandes banques qui ont commencé à lester Baie 2 ont eu la surprise de découvrir que si son application coûtait effectivement cher (de l’ordre de 250 millions d’euros pour un grand groupe), elle imposait de mettre moins de capital de côté qu’avant : autant d’argent de disponible en plus pour octroyer des crédits ou jouer sur les marchés financiers.

    Les banques de l’Union européenne ont commencé à intégrer les nouvelles règles, te qui a satisfait les régulateurs de l’Union. En revanche, les régulateurs américains craignent que les grandes banques internationalisées maîtrisent moins bien leurs risques dans le cadre de ce nouveau système. De plus, ils s’interrogent sur la nécessité d’imposer à la multitude de leurs banques locales et régionales de plus petites tailles ces nouvelles règles, complexes et au coût de mise en œuvre élevé. Les Etats-Unis ont donc repoussé l’application de Baie 2 au plus tôt en 2009. Même au cas où ces nouveaux accords seraient appliqués partout, il n’est toutefois pas certain qu’ils arrivent à mieux maîtriser les prises de risque des banques et à mieux protéger les économies lorsque ces risques se réalisent. La crise des crédits immobiliers subprime de l’été dernier en a donné une illustration

    En dépit du renforcement de la politique prudentielle (la surveillance des risques pris par les banques), celles-ci ont pu s’engager durablement dans des opérations immobilières très rémunératrices, mais à hauts risques. Et les pertes réalisées à l’occasion de la crise, estimées à la mi-novembre par les experts de la Deutsche Bank entre 300 et 400 milliards de dollars, ont occasionné une forte diminution du montant du capital qu’elles ont mis de côté dans le cadre des accords de Baie. Entraînant, au final, une plus grande réticence des banques à prêter qui risque d’obérer la croissance économique.

    Si une autre crise financière devait survenir dans les mois qui viennent, la solidité de nombreuses grandes banques internationales serait mise à mal. Sans oublier que d’autres établissements financiers (fonds spéculatifs, fonds d’investissement, compagnies d’assurance...) portent également de nombreux risques, qui sont bien moins encadrés que ceux des banques.

    Une opacité accrue

    La crise des subprime aura également été l’occasion de montrer que les régulateurs sont aux prises avec des problèmes croissants d’efficacité qui tiennent à la complexité et à l’opacité accrue des circuits de financements. Ainsi, aux questions qu’il posait lui-même à propos de la crise financière immobilière, « Où tout cela va-l-il ? », » Comment cela sera-t-il résolu ? », Simon Johnson, économiste en chef du FMI, a répondu clairement : « Nous ne savons pas>• De même, dans son rapport annuel 2007, la BRI commence par expliquer que les banques prennent des risques, puis créent des produits financiers qui portent ces risques, pour les revendre à d’autres acteurs de la finance (des fonds spéculatifs, d’autres banques...). Et quand les experts de la BRI se demandent ensuite « Que savons-nous des détenteurs ultimes de ces risques et de leur capacité à les gérer ? », la réponse tombe aussi nette que pour le FMI : En toute franchise, rien on si peu. »

    Acteurs financiers privés et publics sont engagés dans un jeu perpétuel de chat et de souris : les premiers cherchent à développer des instruments leur permettant de développer leurs activités sans contraintes. Ce que les seconds laissent faire, jusqu’à ce qu’une crise menace la stabilité de la finance et des économies. Où en sommes-nous actuellement ? Pour l’économiste du fonds monétaire Garry J. Scbinasi, « /es régulateurs ont du mal à suivre le rythme imposé par les établissements financiers Internationaux ». Et d’ajouter : « // se pourrait bien que l’écart soit en train de grandir. »

    CHRISTIAN CHAVAGNEUX



  • vigie 2 janvier 2008 16:40

    Entièrement d’accord avec vous je suis pour un cadre ou il existerait une totale réciprocité, de droit au regard des différents cultes, bien que je ne sois pas un fervent adepte des dogmes, ou croyances qui envahissent de plus en plus la sphère publique au détriment du libre arbitre, en effet les pressions cultuelles sont encore grandes dans le périmètre de la foi. Je suis aussi pour le strict respect de la laïcité culturellement dans notre pays qui fait la part de la croyance d’ordre intime et personnel, qui ne doit pas s’accompagner d’un prosélytisme doctrinaire ostentatoire pouvant servir d’autre but inavoués. L’islam doit faire de gros effort car en matière de droit de culte et autres réciprocités notre société a déjà beaucoup trop cédé sur ses principes républicains.



  • vigie 1er janvier 2008 19:25

    Cet article me semble plus que pertinent, et les pistes auxquelles vous faites allusions ont de fortes chances pour se réaliser dans leur presque intégralités. Quelques remarques quand même :

    Si la France est le pays qui depuis les années 95 a le plus accru sa dette publique face aux autres pays européens, (en proportion du PIB) a quoi donc a t’elle été utilisé...à des dépenses d’investissements sur la recherche, ou la santé, a une politique d’investissement dans l’éducation, qui sont des dépenses pérennes pour l’avenir du pays que je dissocierais du déficit puisque c’est un investissement pour le pays qui devrait en retirer un certain bénéfice sur le moyen / long terme. Mais, que nenni, rien de tout cela, mais a des dépenses de fonctionnement de l’état qui depuis quelques années ont en grande partie implosé en vol. Le montant réel du budget s’élève à 83 millions d’euros. Soit 51 millions de plus que celui du budget officiel voté par le parlement, qui ne prend pas en compte les sommes prises en charge par les ministères. (comprennent qui pourra ! ) Si ce n’était que ça dirais-je avec euphémisme ! .

    Entre 29,1 et 40,2 milliards d’euros : c’est l’estimation du montant des fraudes au fisc et aux organismes de protection sociale, selon un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (successeur du Conseil des impôts) dont le journal les Échos rendait compte. La fraude aux prélèvements obligatoires est certainement le délit qui, en termes financiers, fait le plus de victimes », peut-on y lire. La TVA est l’impôt le plus fraudé, pour un montant entre 7,3 et 12,4 milliards d’euros, devant l’impôt sur les - sociétés (4,6 milliards), l’impôt sur le revenu (4,3 milliards) et les impôts locaux (1,9 milliards). Le reste concerne les prélèvements sociaux, pour une somme entre 8,4 et 14,6 milliards d’euros, l’essentiel étant dû, selon le rapport, au travail au noir. L’ensemble de ces « fraudes et irrégularités », dont le total équivaut au déficit budgétaire de l’État (36,5 milliards d’euros) sont avant tout le fait des entreprises. Et parmi elles, les grands groupes occupent sans doute une bonne place, les techniques mises en oeuvre pour échapper au fisc n’étant généralement pas à la portée de la première PME venue.

    Je ne parle pas du paquet fiscal allégrement consenti par sarkosy, et la quasi-suppression des droits de succession de 15% des ménages les plus fortunée est contraire au principe d’égalité des chances. Coût de cette mesure : 2,2 milliards d’euros.le bouclier fiscal qui a bénéficier à 235.000 ménages à qui l’État reverse 600 millions d’euros. Parmi eux les 13.000 ménages les plus fortunés perçoivent un chèque de 45.000 euros. L’ISF fut créée pour, en partie, financer le RMI dont le coût est de 8 milliards par an. Sa quasi suppression ampute ses ressources de 4 milliards d’euros quand la précarité s’étend. Pour les départements qui se sont vu confier la gestion du RMI cela entraînera une hausse des impôts locaux. Crédit d’impôt, défiscalisation des heures supplémentaires (légalisation du travail au noir). Coût estimé : 6 milliards d’euros.

    Enfin, comme si cela ne suffisait pas le projet de loi de finances 2008 envisage d’alléger la taxation des actionnaires. Les dividendes ne seraient plus assujettis à l’IR : Coût : 500 millions d’euros soit la moitié de l’économie réalisée sur les 23.900 postes de fonctionnaires que le gouvernement prévoit de supprimer en 2008.etc etc. j’arrête donc la longue litanie, de cadeaux en tous genres, alors quand on fait les comptes et que l’on distribue avec de telle largesse les déductions fiscales pour un résultat des plus hypothétique, l’on est bien en droit de se dire, mais de l’argent il y en a seulement...

    Seulement, il n’est pas pour vous Na ! smiley



  • vigie 28 décembre 2007 20:07

    Bon article qui vient nous rappeler, si besoin était la servilité des médias qui participe au formatage et au décervelage de l’info, le pays des droits de l’homme, manquerait t’il singulièrement d’inspiration, ou préfère t’il servir la soupe ?

    Pour le rachat d’actions, si le but avait été de soutenir son cours en rachetant ses propres titres pour en contester sa valeur a la lecture de son bilan, et ainsi donner un signe fort aux actionnaires, passe encore. Mais si le seul but est d’augmenter le ratio de son PER afin de satisfaire les actionnaires de suez cela augure bien mal le futur de l’énergie pour le particulier dans ce pays.

    Ci joint un article sur l’énergie paru dans la tribune du 28/29 décembre :

    Libéralisation de l’énergie : une fausse bonne idée !

    La Commission européenne a présenté, il y a quelques semaines, le troisième volet de la libéralisation des marchés de l’énergie en Europe. Ses objectifs sont clairs : v liberté de choix du fournisseur, bas prix, meilleur service » qui, selon la Commission, « créeront la concurrence » et « profiteront aux citoyens et aux entreprises ». En réalité, à travers toute l’Europe libéralisé, les consommateurs ayant déjà « bénéficié » de l’ouverture du marché, depuis sept ans, ont vu le prix de leur électricité exploser, de plus de 14O % dans certains pays (Allemagne, Bénélux, France, Grande-Bretagne). Ce choc de compétitivité a déjà entraîné une réduction de l’activité industrielle. Comme le souligne la Commission européenne, « l’énergie est une ressource vitale pour notre industrie et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre le luxe de prix trop élevés ». Mais les remèdes proposés sont à la fois mal ciblés, insuffisants et à un horizon trop incertain pour corriger une situation d’extrême urgence. La séparation patrimoniale entre fournisseurs et transporteur d’énergie est-elle LA solution ? Non. De nombreux pays ont fait ce choix et la situation n’y est pas meilleure. Et d’ailleurs, en France, on n’a jamais constaté la moindre obstruction de RTE qui aurait pénalisé des concurrents d"EDF. Au contraire, certains d’entre eux ont ou vont démarrer des centrales de production.

    EN RÉALITÉ, LES EUROPÉENS AYANT DÉJÀ « BÉNÉFICIÉ » . DE L’OUVERTURE DU MARCHÉ ONT VU LE PRIX DE LEUR ÉLECTRICITÉ EXPLOSER, DE PLUS DE 140% DANS CERTAINS PAYS.

    De même, a-t-on des exemples d’entrave à l’importation d’électricité ? A l’évidence non. La séparation patrimoniale ne changera donc rien. Pour une indépendance réelle des gestionnaires de réseau, il suffit q’un régulateur parfaitement indépendant dispose des pouvoirs de fixer les tarifs d’utilisation des réseaux, d’auditer les comptes séparés des gestionnaires de réseau et de régler les différents éventuels a propos des accès au réseau. Echange en réalité, les dysfonctionnements viennent de la seule nouveauté liée a la libéralisation : l’échange de l’électricité via des places de marché, comme si l’électricité était une commodité comme une autre. Ainsi une cotation pour l’achat d’un produit électrique standard est apparue dans chaque pays, bien vite alignée sur le coût de développement d’une centrale au gaz ou au charbon, incluant 100 % du coût du CO2, donc bien moins compétitive que le coût de production des outils existants, nucléaires en particulier. Le troisième volet de la réforme aggravera cette dérive en introduisant les notions propres aux marchés de commodités, inapplicables à l’électricité. On aboutira progressivement à un prix uniforme sur la plaque européenne, aligné vers le haut - forcément - et sans rapport avec la réalité des parcs existants. L’ouverture du marché ne profitera ni aux citoyens ni à l’industrie, mais uniquement à quelques producteurs qui continueront à bénéficier d’une rente de situation extravagante. Comment expliquer au citoyen que son pays a fait des choix de politique énergétique forts (le nucléaire en France) mais que grâce au marché il paie un prix aujourd’hui deux fois plus élevé que le coût de ses centrales existantes ? Aucun autre continent n’a eu cette belle idée d’un marché transnational avec un prix de gros uniforme. Même des fédérations d’États comme les États-Unis ou le Canada, qui ont libéralisé leur marché de l’électricité, n’ont pas imposé un prix unique sur tout leur territoire. Certains ont, au contraire, cherché à garantir le renouvellement du parc de production au moindre coût tout en maintenant les prix compétitifs permis par les choix politiques passés et à venir. Bien sûr, il est nécessaire de garantir le renouvellement du parc et la sécurité d’approvisionnement. Mais ces investissements ne représentent que quelques pour cent des capacités de production installées. Rentes de situation. Nous ne réclamons pas de payer seulement le prix des centrales amorties et compétitives pour laisser les plus chères aux générations futures ou aux petits consommateurs, mais nous n’acceptons pas que chaque consommateur paye le prix complet de ces quelques pour cent, créant des rentes de situation pour les producteurs en place. Une approche combinant la prise en compte d’un parc existant très compétitif et la mise en concurrence pour le renouvellement du parc est possible, mais il faut se concentrer sur la fin et non sur les moyens. C’est à cela que doit s’atteler ce-troisième volet de la libéralisation : corriger et non aggraver. •

    (*) Président de la commission électricité de l’Uniden, Union des industries utilisatrices d’énergie, qui rassemble 36 groupes industriels pour lesquels le coût de l’énergie est un facteur essentiel de compétitivité.

    Jean phillippe bénard.



  • vigie 15 décembre 2007 17:26

    Je ne suis pas tout à fait de votre avis morice quand a l’éventualité d’une plus grande rigueur de jugement de ce procès en appel, les juridictions d’appel sont en général plus clémente dans leur décision, et puis, et puis, il lui reste sinon a se pourvoir en cours européenne de justice, c’est somme toute un risque mineur attendu du verdict délivré aujourd’hui. Quant au dénégation d’Alain Ferrandi et du reste de la bande, elle manquait pour le moins de convictions, il paraît que pendant le procès ils ont évité de se regarder dans le blanc des yeux, ce n’est pas une attitude, si elle se révèle vrai, a incliner les jurés dans l’intime conviction de sa non-culpabilité. Ensuite quatre ans de clandestinité n’est-ce pas un peu trop pour une prise de conscience, cela du peser lourd dans le procès.



  • vigie 15 décembre 2007 16:40

    Tiens justement, parlons en de cette fameuse et lancinante dette, regardons la d’un peu plus prés !

    On nous dit tout et n’importe quoi a son sujet, alors...

    http://www.ufal.info/media_flash/2,article,220,,,,,_Les-faces-cachees-de-la-dette.htm



  • vigie 14 décembre 2007 15:07

    bon escuse marsu,mais je travaille trop,je dois prendre du repos. smiley