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Les commentaires de Monolecte



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 12:09

    @Sarah
    Oui, j’ai constaté la même chose : le mythe de la compétition permet de justifier des comportements qui sont concrètement nuisibles au fonctionnement même de l’entreprise et seulement intéressants pour les manœuvriers qui comptent bien prendre les manettes pour leur seul profit.

    La plupart des organisations dysfonctionnent gravement parce que leurs membres passent plus de temps à se tirer dans les pattes, parer les coups, retenir de l’information pour avoir un avantage sur les compétiteurs plutôt qu’à bosser réellement. La soif de la promotion et des avantages induits (qui, eux, sont bien plus réels que les compétences présupposées pour les obtenir) détourne l’essentiel des ressources intellectuelles dans des manœuvres qui n’apportent rien à la structure, sauf pour le vainqueur (et encore, à quel prix ?) et qui sont aussi des mécanismes à justifier les inégalités de traitement sans aucun rapport avec une quelconque efficience.

    Je n’ai pas trouvé que l’aspect destructif de la compétition était plus fort en France qu’ailleurs : il prend parfois des formes différentes, mais le résultat est toujours le même. Ce n’est jamais la sélection de l’optimum.
    Mais le mythe de la compétition consiste à faire croire le contraire alors que les faits sont nettement plus têtus que cela. Les exemples sont profusion : Windows n’a jamais été le meilleur OS, mais la capacité politique de ses créateurs a permis d’écraser une concurrence techniquement meilleure et imposer un monopole qui s’est ensuite créé un mythe d’efficacité. La mise en concurrence est souvent justifiée par la profusion de l’offre, la baisse des prix et l’augmentation de la qualité.
    Dans les faits, les marchés sont biaisés (corruption, cartels, lobbys, etc.), la compétition permet au plus manœuvrier d’avaler ses meilleurs concurrents (effets de masse, de seuil, voire de création de législations sur mesure) ou de les détruire jusqu’à recréer une nouvelle situation de monopole où le choix n’est plus que théorique et les prix à discrétion du vendeur.

    Et comme tu le soulignes, le prix humain et environnemental de cette doctrine est démentiel.



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 11:55

    @Aristide
    Il se trouve tout de même que @JMichel est musicien et donc, oui, de ce point de vue, il a une meilleure vision des mécanismes internes que nous.

    Cela dit, je partage son constat : dans tous les organismes et corps de métiers que j’ai pratiqués, le schéma est toujours le même : ce ne sont pas les plus talentueux, travailleurs ou créatifs qui ont les meilleures places et les promotions, mais les plus habiles en manœuvres politiques, flagornerie envers les échelons hiérarchiques supérieurs, sans compter la cooptation (copinage et népotisme), la corruption, la manipulation.

    Et donc, au final, je n’ai pas vu beaucoup d’organisations qui fonctionnaient au mieux de leurs possibilités, voire beaucoup qui dysfonctionnaient gravement. Ce qui, appliqué à l’ensemble du système social explique pas mal d’autres choses.

    D’où la nécessité du storytelling de la méritocratie pour légitimer ce qui est en fait souvent de l’entre-soi et de la médiocratie.



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 10:26

    @Deepnofin
    Bingo !
    En fait, l’un des comportements les plus efficients en terme de survie des individus (et donc des espèces), c’est la coopération !



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 09:50

    @Sarah
    Très juste tout ça !



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 09:48

    @Aristide
    La méritocratie a beaucoup plus à voir avec les règles de la succession et de la reproduction sociale que celles du travail et des compétences.
    L’idée est de faire croire que seules comptent les qualités personnelles, alors même que ce qui sanctionne la réussite (et donc le mérite), c’est le statut social, lequel est fortement corrélé au capital financier et scolaire des parents.
    Si pour le capital financier, il y a assez peu de doute sur le manque de mérite d’hériter du pécule familial, le mythe de l’égalité scolaire est encore tenace, quand bien même tout prouve depuis des années que l’école est redevenue une machine à sélectionner, à trier et à éjecter au sein de laquelle le capital financier et culturel des parents est capital.

    En gros, la méritocratie est le storytelling par lequel les classes supérieures prétendent légitimer leur domination et leur accaparement des ressources sous prétexte que eux, ils le vaudraient bien.

    Le deuxième effet Kiss Cool, c’est de justifier les inégalités sous prétexte que les pauvres aussi, ils l’ont bien mérité leur place.

    Le tout est un discours justifiant une société conservatrice construite autour, précisément, de l’héritage et de l’entre-soi.



  • Monolecte Monolecte 14 mai 2016 10:22

    @Shawford
    Oui, je suis contente aussi de la manière dont ça colle ! smiley



  • Monolecte Monolecte 13 avril 2016 10:20

    Extrait de la conférence du 7 avril à Grenoble « La face cachée de la Finance » organisée par ilfattoquotidiano.fr. L’écrivain et journaliste Denis Robert et le professeur de Finances Marc Chesney répondent à une question du public sur les « Panama Papers », le lobby bancaire à Bruxelles, l’affaire LuxLeaks et les paradis fiscaux.

    https://www.youtube.com/watch?v=oQAxzNPcfus



  • Monolecte Monolecte 30 mars 2016 09:49

    @philippe baron-abrioux
    Ces certains-là débitent leur discours monolithique à toutes les sauces : ce n’est pas du débat, je n’y répond donc pas.
    Le problème avec la privatisation des services publics c’est que malgré la propagande des politiques et des médias inféodés, elle n’a jamais été portée par une quelconque volonté populaire et s’est toujours faite contre la résistance populaire. Et on voit que depuis le début, nous avions raison. Privatisation = dégradation. = spoliation aussi, quand des générations de contribuables ont financé un réseau d’autoroutes dont les bénéfices sont tombés dans les escarcelles de l’actionnariat sans le moindre effort ou la moindre contrepartie.
    Aujourd’hui, les PPP (partenariat public-privé, pour ceux qui étaient sur Mars ces dernières années), ce sont des contrats léonins où les boites privées ne prennent aucun risque et où les contribuables doivent payer plusieurs fois uniquement pour garantir la rémunération du capital (et non le service prétendument rendu).

    Quant au creusement des inégalités, il est spectaculaire et implique assez surement un basculement vers l’autoritarisme. Car nulle société ne peut se maintenir longtemps dans un processus même très vaguement démocratique quand plus de la moitié de la population se met à haïr et envier les 10% qui lui ont tout pris.



  • Monolecte Monolecte 14 mars 2016 19:30

    @Mauricette Cochet
    Quelque part, vous me rassurez. Parce qu’à force, je me dis que je suis juste une sacrée râleuse qui voit le mal partout. smiley



  • Monolecte Monolecte 13 mars 2016 11:18

    @TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE
     Oui, la carrière de Notat est édifiante. Je me souviens l’avoir vue signer des trucs vraiment dégueus et m’être dit qu’il allait falloir surveiller sa carrière après le syndicalisme. Effectivement, c’est de ce suivi qu’a commencé à naitre mon dégout des syndicats, mais surtout ma conscience du nouveau réel de corruption de notre pays.



  • Monolecte Monolecte 12 mars 2016 15:15

    Les illusions perdues ne datent pas de Hollande et de sa tribu de bras cassés, elles se sont pris en pleine gueule l’échec des mobilisations contre la réforme (casse) des retraites.
    Lui, il n’est un fossoyeur.

    Je crois seulement qu’à force de bouffer notre merde, on a juste tendance à bien puer de la gueule.



  • Monolecte Monolecte 14 février 2016 00:22

    @César Castique
    Devant l’avancée allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, de huit à dix millions de Français ont fui sur les routes en direction du sud. Tous ont embarqué leurs enfants sous le bras, probablement pour apitoyer le chaland, alors qu’effectivement, c’était bien plus logique de rester à la maison et de les utiliser pour miner les Panzers.
    D’ailleurs, nous sommes connus pour nous être massivement soulevés contre l’occupant… et pour adorer donner des leçons de courage et de décence aux autres.

    Je sais que ma famille était sur les routes, je sais qu’ils ont dû de ne pas trop souffrir de la faim et de la peur à la générosité d’une famille d’ouvriers landais. Mais bon, ils ont dû se laisser attendrir… Comme ça, on a pu les égorger et les bouffer après ! Parce que c’est ce que font les réfugiés auxquels on ouvre sa porte, c’est bien connu.

    Non, en vrai, ils sont devenus amis et se sont revus régulièrement après la guerre. Les enfants ont grandi et sont aussi restés amis. Et à mon tour, je suis née et je suis allée en vacances dans la petite maison au milieu de la grande forêt des Landes.
    Je pense que je vais bientôt y amener ma fille…

    Mais bon, félicitations : vous êtes effectivement bien à l’abri de tout sentimentalisme déplacé.



  • Monolecte Monolecte 13 février 2016 20:32

    Merci Croa et Clocel de rappeler quelques petits fondamentaux historiques.
    Nous avons totalement éradiqué pas mal de civilisations (dont le principal tort était de posséder des ressources que nous convoitions, comme de sales brigands) sans rien en laisser et donc, forcément, laissant croire qu’il n’y avait rien avant.



  • Monolecte Monolecte 13 février 2016 19:26

    @leypanou
    Les ploucs syriens ne se rendent pas bien compte non plus ! Faut dire qu’ils sont pris par des considérations nettement plus urgentes et terre-à-terre.
    D’ailleurs, ce ne sont pas non plus les ploucs européens que nous sommes qui ont décidé de faire de la fuite de ces gens un enfer, mais bien ceux qui prétendent nous représenter.

    Ploucs de tous pays, unissez-vous !



  • Monolecte Monolecte 13 février 2016 19:22

    @Croa
    Le petit peuple de Syrie qui vient gratter à nos portes pour ne pas crever dans cette guerre qu’il subit sans jamais l’avoir voulu se laisse aussi avoir par des considérations géopolitiques qui lui passe largement au-dessus de la tête. Faut dire qu’il a d’autres chats à fouetter, présentement.
    Entre victimes d’un système qu’on nous impose, on serait bien bêtes de se laisser monter les uns contre les autres, non ?



  • Monolecte Monolecte 26 janvier 2016 16:13

    @Jean-Pierre Llabrés
    Faut cliquer sur l’image pour tout savoir smiley



  • Monolecte Monolecte 22 décembre 2015 11:58

    @Doume65
    Je ne suis pas un MacDo de la pensée : vous avez le droit de chercher votre propre menu. Identifier un problème là où tout le monde ne voit qu’une évidence, c’est déjà être sur la voie de l’évolution.
    Quant à la réponse sur le temps, elle en partie apportée par Ivan Illich (linké dans l’article) dans sa Société sans école.
    Des propositions, il y en a plein. Des résistances et de refus de changement aussi.



  • Monolecte Monolecte 20 décembre 2015 11:26

    @Doume65
    Comme je l’ai déjà écrit dans un autre commentaire, des alternatives existent déjà en partie, elles ont même été créées il y a pas mal de temps pour aider les recalés du système scolaire… et elles ont été très rapidement détournées au seul profit des classes supérieures via le bien commode barrage de l’argent : http://ecole-vivante.com/

    Cela dit, ça ne change rien au problème de l’école à rallonge et à plein temps comme condition d’accès à l’âge adulte et surtout à une possible autonomie financière.

    Faire de l’école un centre de ressources accessible tout au long de la vie nécessiterait de profondément repenser la société et ses fondements que nous n’interrogeons même plus, comme l’étanchéité des âges de la vie : on sépare très soigneusement les enfants des adultes et les adultes des vieux. Nos temps sociaux sont exclusifs : quand on travaille, notre corps, notre temps, appartiennent totalement à l’entreprise, alors qu’on pourrait envisager aussi un rapport au travail plus ouvert et fluide. On trouve aussi normal d’imposer des sous-salaires dérogatoires aux jeunes mineurs qui doivent travailler dans le cadre de leur éducation, parce que pour un sous-salaire, finalement, le travail des enfants, ça passe. Et plein d’autres choses sur les horaires monolithiques imposés : tout le monde doit arriver quelque part (plutôt au centre-ville) et en même temps (8h-9h) et on trouve super bizarre qu’aucune augmentation des infrastructures de transport suffisent à la tâche, etc.

    L’école préproduit des normes d’enfermement dans le temps et l’espace qui sont caractéristiques de notre société de consommation et de production, et l’ensemble de ses normes contraignent le psychisme et la biologie des personnes jusqu’à l’insupportable (industrie des psychotropes et des dérèglements organiques induits).



  • Monolecte Monolecte 19 décembre 2015 16:43

    @C BARRATIER
    L’école doit être nécessairement publique et accessible à tous, sans limitation d’âge, de diplôme et surtout de moyens. C’est ce qui se trouve à l’intérieur qui me préoccupe. Parce que publique ou privée, l’école dispense un cadre rigide de transmission des savoirs qui profite surtout aux enfants des classes favorisées, sans que cela ne dérange grand monde.

    J’ai souvent remarqué aux réunions de parents d’élèves que la plupart ont conscience de rôle discriminant de l’école, de la compétition qui lui est inhérente et de sa forte sélectivité et ce qui les intéresse surtout, c’est que leur gamins à eux soient les mieux armés pour avoir les meilleures places de la course à l’échalote, pas que le système scolaire se pacifie pour offrir un maximum de possibilités à chaque gamin, quelle que soit la configuration de départ, y compris et surtout s’il a tiré les mauvaises cartes sociales.

    Dire que débattre de l’école, c’est en vouloir la disparition pour servir les prétentions de domination de l’élite et de ségrégation des cul bénis, c’est assurément me faire un procès d’intention.

    Mais refuser d’interroger les « évidences » d’un système qui participe autant à la reproduction des inégalités sociales, c’est finalement très bien s’en accommoder, non ?



  • Monolecte Monolecte 19 décembre 2015 16:35

    @Claire29
    Oui, c’est un gâchis immense de la ressource la plus limitée qui soit : votre temps de vie.
    Il y a peut-être des savoirs que vous n’étiez pas prête à recevoir à l’époque et qui vous apporteraient beaucoup aujourd’hui, d’autres qui vous auraient captivés mais n’étaient pas dans le paquet imposé.
    C’est la vraie question : qu’est-ce qui n’a pas marché pour vous ? Qu’aurait-il fallu pour transformer cette pénitence en expérience enrichissante ?

    Après le Bac, j’ai voulu travailler. J’ai vécu pendant cette période des tas de choses nouvelles qui m’ont donné des clés et l’envie de reprendre des études pour apprendre des choses que je n’avais pas perçu jusqu’alors. Aujourd’hui, j’ai d’autres questions et assez peu de possibilités de pouvoir aller vers les connaissances supplémentaires dont j’ai besoin. C’est idiot.