• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Les commentaires de Monolecte



  • Monolecte Monolecte 19 mars 2017 19:00

    @Jean-Pierre Llabrés

    C’est vrai qu’il manque le point d’interrogation à la fin du titre qui aurait été plus éclairant de mon intention.



  • Monolecte Monolecte 19 mars 2017 18:58

    @Clocel

    J’ai un accord de reprise avec Agoravox qui remonte à assez longtemps : quand ils aiment ce que j’ai écrit chez moi, ils le repostent ici.



  • Monolecte Monolecte 8 mars 2017 14:01

    @popov
    Oui, mais non.
    Oui, parce que les solidarités intergénérationnelles pouvaient plus facilement s’exprimer et parce que la présence permanente de 2 à 3 générations sous le même toit maintenait assez constant le besoin de surface des familles à travers le temps.

    Non, parce que le prix à payer l’était essentiellement par les femmes qui faisaient tenir l’édifice par leur travail gratuit et permanent et par leur totale absence de choix. Ainsi, si la maltraitance s’exerçait sur elles, elles n’avaient aucune ressource pour s’échapper.

    Par ailleurs, ce modèle impliquait de très faibles mobilités sociales et géographiques, les gens ayant tendance à passer toute leur vie dans quelques dizaines de kilomètres carrés.

    Rien dans notre mode de vie actuel ne permet de perpétuer ce modèle. La mobilité rendue nécessaire par l’éducation et le travail a même tendance à menacer la famille nucléaire, déchirée sous des injonctions contradictoires. Les logements, rares, chers et exigus interdisent la solidarité intergénérationnelle et la mobilité sociale et professionnelle réduit l’attachement, y compris au sein même des couples.

    En fait nos modes de vie sont de moins en moins compatibles avec le fonctionnement familial, ce qui provoque de fortes tensions et frustrations.



  • Monolecte Monolecte 8 mars 2017 09:43

    @Sparker

    Si l’on en juge par les affaires de violence, viol et maltraitance, il semblerait en effet que la famille ne soit pas franchement le meilleur endroit où élever un enfant.



  • Monolecte Monolecte 8 mars 2017 09:34

    @popov
    Effectivement, la frontière est très floue entre les deux, surtout chez les humains, mais pas seulement. Plus la capacité à communiquer avec les congénères est étendue (ce qui est franchement assez inné), plus les comportements seront transmis entre les membres de l’espèce, ce qui est de l’ordre de l’acquis et qui forme le début d’une culture.

    Langage + adaptabilité au milieu = culture.

    C’est ainsi que les fameux macaques du Japon se sont transmis le fait de laver les patates douces dans l’eau salée de la mer : c’est une vieille femelle qui avait trouvé l’astuce et surtout que ça donnait un bien meilleur gout aux patates : depuis, cette tradition se transmet de génération en génération.

    Chez l’humain, il est déjà facile de voir à quel point nous sommes l’espèce la plus nidicole de la planète : le temps d’éducation des jeunes est très long. À contrario, les espèces nidifuges (quand le jeune se débrouille très vite par ses propres moyens, voire quand il n’est pas du tout éduqué par les membres de son espèce) dépendent bien plus sévèrement des instincts pour la survie des individus et donc du groupe.

    Donc oui, l’allaitement est une condition biologique des mammifères, mais chez nous, c’est un peu plus compliqué que ça. Même si le nouveau né a un instinct de reptation vers la poitrine de sa mère (comportement qui s’éteint très rapidement sans stimulation) dans les premières minutes, il n’est, de toute manière, physiologiquement incapable d’accéder seul à la nourriture comme les chiots, par exemple. Et sans un apprentissage assez soutenu des gestes, positions, attitudes nécessaires à la bonne qualité de l’allaitement par la jeune mère, l’allaitement naturel dysfonctionne très rapidement chez nous.

    Le souci, c’est que la transmission de ces savoirs se faisait « naturellement » dans le cercle étroit de la famille et des voisines qui venaient toutes soutenir la jeune accouchée jusqu’aux relevailles, alors que notre mode de vie, en éclatant les structures familiales à la seule notion de foyer mononucléaire (plus de tribu, juste les reproducteurs et leur progéniture, autant dire, moins de transmission, précisément), la transmission des savoirs « naturels » ne se fait plus que par le biais des institutions et des professionnels… qui sont actuellement caractérisés par la recherche de la rentabilité. Qui n’ont donc pas le temps de procéder à la transmission des comportements nécessaires, ce qui induit un très fort taux d’échec des allaitements « naturels » pendant la période critique des deux premiers mois…

    Pour en savoir plus : http://www.ethologie.info/Etho-logique/Etho1.php



  • Monolecte Monolecte 7 mars 2017 10:30

    @howahkan

    Oui, chacun est persuadé d’être meilleur que tous les autres et donc d’avoir le droit à plus que les autres. Mais je ne pense pas que cette vision du monde soit « naturelle » ou inhérente à l’être humain, c’est là une idéologie suintante qui nous est inculquée en permanence, à commencer à l’école où il est nettement moins important d’avoir du plaisir à apprendre qu’à utiliser ces savoirs pour dominer les autres et en recevoir félicitations et récompenses.



  • Monolecte Monolecte 26 février 2017 10:27

    @La Voix De Ton Maître « L’autre question qui en découle : pourquoi Obama n’as pas fait ce qu’il a promis ? »


    En voilà une question bigrement intéressante !

    Question subsidiaire : comment sommes-nous amenés à penser qu’il est important pour nous de voter pour des gens impuissants ?



  • Monolecte Monolecte 17 octobre 2016 09:57

    Sur mon blog, un partage qui m’a semblé très éclairant sur ce que je voulais exprimer. Ce n’est pas un texte récent, mais il est d’une pertinence folle : 


    « Les années que nous venons de traverser, marquées par le néolibéralisme, ont rendu les gens indifférents, leur vie intérieure s’est transformée en un grand glacier de sentiments congelés. Les gens ne peuvent pas faire autrement que de transmettre cette froideur à leur environnement. Il y a des différences non négligeables selon qu’on a grandi et que l’on vit dans une société qui valorise la solidarité avec les faibles et ceux qui sont moins compétitifs, ou bien qu’on vit dans une société où ces gens sont abandonnés dans la misère et stigmatisés en tant que loosers. Que l’expression « espèce de victime » soit devenue la pire insulte que des jeunes se lancent à la tête en dit long sur l’image pervertie qu’ils se font de l’humanité, marquée depuis quelques années par le culte du gagnant. »

    Et aussi cet autre passage :

    « Le manque d’égard généralisé, l’individualisme poussé jusqu’à la manie égocentrique, le cynisme et l’indifférence caractérisent aujourd’hui les rapports entre les humains. C’est ainsi que « l’ère du narcissisme » porte déjà en son sein le prochain niveau de développement psycho-historique. Le marché, l’économie et la pédagogie dictent une idée de la vie intérieure humaine qui doit être flexible et interchangeable, analogue à ce qu’on stigmatise encore aujourd’hui comme « psychopathe », et qu’on retrouve chez les détenus, en prison ou dans des institutions médico-légales. Le terme de psychopathe n’est pas utilisé ici dans son acception populaire, définissant une personnalité perturbée, imprévisible et violente, mais comme l’ont défini les psychiatres américain et canadien Cleckley et Hare pour qui les caractéristiques d’une personnalité « psychopathique » sont l’incapacité à ressentir de l’empathie, le fait d’être beau parleur, charmeuse, sûre d’elle, à l’aise dans les situations sociales, froide quand elle est sous pression. C’est-à-dire précisément les attributs qui caractérisent les flambeurs et les gourous de la nouvelle économie et du monde de la finance qui continuent à nous pousser vers le précipice. »



  • Monolecte Monolecte 26 juin 2016 00:56

    @egos
    J’adore ce morceau : je l’ai d’ailleurs écouté en boucle en rédigeant…
    Banzaï ! smiley



  • Monolecte Monolecte 24 juin 2016 09:36

    @legrind
    C’est fait depuis 10 ans.
    Bisous !



  • Monolecte Monolecte 24 juin 2016 09:34

    @LOKERINO
    Merci d’apporter de l’eau à mon moulin. Car ce que vous racontez confirme l’aspect structuraliste des dysfonctionnements de l’entreprise.

    L’excuse est toujours : « bouh, ne généralisez pas sur quelques brebis galeuses, la majorité des patrons se comporte bien ».

    Sauf que voilà, les Prudhommes peinent à régler tous les conflits et que l’on découvre in fine, que « brute de droite » ou « bisounours de gauche », au final, la fonction crée le comportement.

    Y a-t-il une malédiction planquée dans les fauteuils managériaux ? Que nenni (et loin de nous les superstitions) : il y a juste qu’on ne devrait jamais, jamais donner du pouvoir à un humain sur un autre humain, parce que — tôt ou tard — il sera tenté de s’en servir.

    Tête du client ? Plus envie de négocier ? Conviction profonde d’être plus intelligent tout seul que les 20 gus réunis en face ? Qu’importe : la structure hiérarchique de l’entreprise, le lien de subordination, non seulement autorisent le dirigisme et l’arbitraire, mais l’encouragent carrément et bien fort (voire surhumain) celui qui résiste à l’appel de l’autoritarisme.



  • Monolecte Monolecte 13 juin 2016 09:27

    @Fifi Brind_acier
    Tout à fait d’accord avec ton analyse.
    Étonnant, non ? smiley



  • Monolecte Monolecte 13 juin 2016 09:22

    @papakill
    C’est très exactement ce qui est arrivé à ma fille : même sport, même « combat ». Si ce n’est pas pour la compet’, ne viens pas.



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 14:12

    @tf1Groupie
    Bon, admettons gentiment qu’il y a 1 dopé pour 100 honnêtes.
    Quel est LE principe de la compétition sportive ? Gagner.
    Donc qu’est-ce qui se passe dans votre exemple ?
    Le dopé gagne. Il a les sponsors, le pognon et la médaille.
    Que font les autre sportifs ?
    Ils vont se doper, parce que l’essentiel, c’est de gagner.

    On peut dire que le dopage c’est vilain, mais le mieux dopé gagne. Donc, on se dope.
    Et sans dopage, comment faire du spectacle et continuer à faire tomber les records ?
    Parce que c’est bien ça qui se cache derrière le candide : « repousser les limites ».

    Donc, ça ne peut pas marche, le mythe d’un sport plein de pognon en enjeu avec que des types honnêtes qui sont juste portés par l’esprit du geste. Parce qu’il y a compétition et sanction.

    Sinon, je vois bien la différence parce que je pratique (très logiquement) un sport sans compétition.
    Mais comme le fric pourrit tout, les équipementiers sont en train de se tirer la bourre, de vouloir créer des événements, avec donc envie d’avoir des figures emblématiques, donc des champions, donc des gagnants, donc compétition et donc, à la marge, on sent arriver les emmerdes dans un sport basé sur la confiance et la coopération.



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 14:03

    @tf1Groupie
    Tous ceux qui sont au sommet vous le diront : la façon la plus efficace d’y arriver est encore de s’y faire héliporter.
    Et il ne faut pas ensuite hésiter à tirer à vue sur tous les gros naïfs qui pensent arriver au même résultat en grimpant à la corde à nœuds depuis le sous-sol…

    Cela dit, la compétition sur les marchepieds du bas est très utile : pendant que les piétons s’y entretuent pour un degré de mieux, ils sont trop occupés pour grimper réellement et voir le ballet des hélicos au sommet !



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 13:58

    @Aristide
    Je n’ai pas une vision essentialiste, mais une vision structuraliste : les organisations, dans leur fonctionnement, favorisent et sanctionnent les comportements de ceux qui sont plongés dedans.

    Dans une société où la valeur ultime est la capacité à entasser de l’argent sans autre considération annexe, les comportements prédateurs sont récompensés et encouragés : les agents ont donc lourdement tendance à les adopter.

    Manque Linux à votre raisonnement et le fait qu’aux débuts de l’informatique, il y avait un foisonnement d’OS, hélas souvent portés par des gens sans roublardise commerciale.



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 13:53

    @rocla+
    Je suis une gueuse, je peux donc en parler.
    Dans la vraie vie, je suis toujours espantée par le nombre incroyable d’incapables qui se maintiennent en place, leur capacité de survie étant fortement corrélée à leur absolu manque de scrupules.



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 12:38

    @njama
    Ou le fait qu’il ne faut pas confondre compétition et émulation… smiley



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 12:36

    @tf1Groupie
    Ce n’est pas comme si le monde du sport était gangrené par la corruption ou le dopage, hein ? smiley



  • Monolecte Monolecte 12 juin 2016 12:33

    @Aristide
    Le mythe du « selfmade man » est lui aussi très rigolo a décortiquer par les faits.
    Reprenons le bon vieux Billou qui, nous raconte-t-on, a bâti son empire du fond du garage de ses parents. Le coup des 3 gus dans un garage est un mythe très connu du storytelling, un peu comme Messier et ses chaussettes ou même Léa Seydoux qui a cru pouvoir raconter sans rire qu’elle avait fait « l’école de la vie » smiley. En gros, on a des gens qui ont généralement disposé depuis leur tendre enfance de ressources non négligeables, que ce soit en termes de possibilités éducatives, de réseau et de subventions familiaux, de confort matériel, en gros de moyens assez importants apportés par des milieux favorisés et qui te racontent ensuite qu’ils se sont fait tout seuls.

    Dans les faits, on n’a pas 1% de gosses d’ouvriers ou de SMICards dans les chambres parlementaires, ils sont infiniment peu par rapport à leurs effectifs à pouvoir accéder à des diplômes favorisant l’ascension sociale, à des métiers valorisés, à des postes à responsabilités. Les quelques uns qui y parviennent au prix d’efforts totalement démesurés sont plus souvent issus de la classe moyenne qui appuie sur la modestie pour tenter de créer l’exemple.

    Dans les faits, tout le talent du monde peine à contrebalancer les effets dévastateurs de n’être pas né au bon endroit et au bon moment. Et dès le départ, les conditions de vie ne sont que des obstacles à l’expression de quelque capacité que ce soit.

    Là aussi, les données sur les structures sociales sont terriblement loquaces quant au caractère déterminant de l’héritage, du milieu, de l’argent dans la trajectoire des personnes.

    Et c’est pour pour cela que les classes dominantes passent leur temps à créer des récits sur la méritocratie, sur les gens qui se font tous seuls, l’égalité des chances et toutes ces légendes qui n’ont d’autres objectifs que de légitimer leur domination sana partage et de détourner la masse des perdants du bonneteau d’une bien plus légitime remise en question du fonctionnement global de la machine à transmettre entre soi et à exclure tous les autres.

    Après, bien sûr qu’il y a quelques gueux qui arrivent… mais rarement à des positions clés, et rarement de manière indéboulonnable : « obéis, sois notre idiot utile (voire notre bras armé) ou nous te renvoyons dans la fange dont tu as cru pouvoir t’extraire par ses seuls mérites. »

    Le surdéterminisme de ta classe sociale d’origine dans la trajectoire des personnes est l’un des faits sociaux les mieux documentés de notre époque.