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Les commentaires de Vincent Benard



  • Vincent Benard Vincent Benard 9 novembre 2009 23:32

    @ Tous : merci pour votre intérêt.

    @ Philippe Renève : le titre dit bien que c’est le « sauvetage » d’AIG qui est le cas d’école en question, pas la chute d’AIG. Mais ceci dit, à la relecture, je m’aperçois que mon titre n’est pas très bien choisi.

    AIG s’est bien vautré tout seul, je ne dis pas le contraire. Dans une société libérale « idéale » - qui n’existe pas plus, je vous l’accorde, que la société socialiste idéale, car l’homme est imparfait -, il existe des mécanismes qui permettent de traiter ce genre de défaillance : la faillite, qui est sanctionnée soit par une négociation avec des créanciers et des repreneurs, soit la liquidation. Et accessoirement, si des dirigeants ont « déconné grave », la sanction personnelle.

    Mais dans le cas présent, le mécanisme de faillite, qui serait le plus vertueux, a bel et bien, ici, été vicié par l’intervention de l’état, qui vient en fait en aide à certains créanciers très protégés... Et qui une fois de plus sauve des grands intérêts financiers de la faillite, perpétuant l’idée qu’une banque « too big to fail » peut tenir l’état et le contribuable par les c....

    Je pense que même si nous différons sur les solutions, vous serez d’accord pour dire que l’argent public n’a pas a récompenser des entreprises qui se sont montrées aussi inconséquentes.

    @ Mycroft : « Ce n’est en effet pas un cas d’école du capitalisme corrompue par l’état, mais bien un cas d’école de l’état corrompu par le capitalisme ».

    je pense qu’il y a rétro-action entre certaines branches pourries de l’état et certains capitalistes corrompus. Le débat de l’oeuf et de la poule serait ici inapproprié. Levitt et Dubner fournissent dans leurs écrits des données intéressantes sur le pourcentage de gens malhonnêtes (en gros, dans le contexte de test, environ 10-15% // Ce n’est pas « énorme », mais leur pouvoir de nuisance peut être plus important), et la propension de cette proportion à augmenter au sommet des hiérarchies, publiques comme privées. La qualité des institutions, leur « design », et la façon dont est fabriquée la loi, sont donc essentiels pour éviter que la corruption inévitable de quelques uns n’entraine des dégâts « systémiques ». Pour cela, il me semble qu’il faut que le système législatif empêche la corruption potentielle privée de pouvoir trouver un terrain d’entente avec la corruption potentielle publique.

    On ne peut que constater que la société actuelle a complètement failli de ce point de vue.

    Et, au risque de contenter certains contradicteurs, reconnaissons que nous autres libéraux (pas tous, il y en a de meilleurs que moi...), avons eu trop tendance à croire que c’était la nature privée de certaines institutions qui pouvait les protéger de telles erreurs, que le pouvoir et le contrôle de l’actionariat serait suffisant pour empêcher une dérive systématique des institutions financières. A ce sujet, le témoignage de Greenspan devant le congrès, ou il reconnait s’être trompé sur la force de l’instinct de préservation qui aurait du mener les entreprises du secteur financier à s’autodiscipliner, est un formidable aveu de naïveté (mais je pensais la même chose, je ne me moque pas gratuitement de greenspan).

    @ Léon : Je ne dis pas autre chose. L’état régalien qui sanctionne bcp le malhonnête, suffisamment l’incompétent ou le négligent, et qui fait respecter les contrats (et les réglements des faillites, cas ultime d’impossibilité de respecter les contrats) peut être la meilleure des choses s’il ne se laisse pas lui même tenter par la complaisance vis à vis d’intérêts spéciaux, et la pire s’il se mêle de choisir les « gagnants » à la place du marché, car il va alors prêter le flanc à des tentatives de manipulation par des groupes d’intérêts bien organisés qui vont détourner à leur profit des ressources parfois considérables au détriment d’autrui. Mais vous connaissez les théories du Public Choice aussi bien que moi.

    @ Le péripate : A l’époque de Bastiat, le protectionnisme, loin d’être enfantin, existait bel et bien sous la forme de « territoires réservés » par le biais des empires coloniaux, et c’est à la même époque (1846, 4 ans avant la mort de Bastiat) que Cobden a réussi à faire lever les barrières douanières en grande bretagne à l’importation de céréales, ce qui allait produire un boom économique remarquable. Et je ne remonte pas aux blocus napoléoniens. Bref, le protectionnisme était une réalité, et tout le mérite des bastiat, smith et qqs autres, dont cobden, a été d’en comprendre bien avant tout le monde la nocivité.

    Ceci dit, pour le reste, totalement d’accord, Bastiat aurait bien tourné un sophisme contre les gros banquiers subventionnés qui tiennent l’état par la barbichette.

    @ johan : « Ceci dit, lorsqu’il considère qu’une intervention pour sécuriser le reste de l’économie passant par un échange »capital contre résorption des dettes« , je comprends »nationalisation« .

    Non. Il s’agit de restructuration de passif entre actionnaires et créanciers (un peu comme pour la restructuration du passif d’Eurotunnel, mais en plus rapide, si vous voyez ce que je veux dire). Le mécanisme que j’évoque est explicité dans cet article que j’ai publié pour l’Agefi.

    Pour ce qui est de la titrisation : La titrisation a certes joué un rôle dans le déclenchement de la crise, mais :

    1- on ne parle pas de toutes les titrisations, mais de certaines techniques de titrisation - Mais les techniques de titrisation sont anciennes. Leur essor date de la création de... Fannie Mae, dont nous rappellerons que c’était un organisme public lors de sa création en 1938, organisme rendu nécessaire parce que les lois américaines en vigueur à l’époque (McFadden Act de 27 et amendement Douglas de 35, et aussi certaines provisions du Glass Steagall de 33) interdisaient aux banques privées d’utiliser les méthodes normales de diversification des risques pour proposer du crédit. Voir cet article pour les détails

    2- ces techniques de titrisation n’auraient pas trouvé de tels débouchés si les états ne s’étaient pas laissé fourguer par la banque des réglements internationaux (en gros, le groupement d’intérêt des banques centrales) l’usine à gaz de Bâle II. Typiquement le type de réglementation qui, quoi qu’il arrive, sera toujours contournée. en gros, une réglementation censée résoudre la crise du passé créer toujours les conditions de la nouvelle crise de l’avenir.
    j’explique tout cela ici.
     
    Bref, les techniques de titrisation peuvent avoir un marché naturel de niches, mais il ne faut pas favoriser la »titrisation de déguisement", celle qui a permis de faire croire qu’on pouvait transformer des prêts à des ménages avec un credit rating douteux en obligations AAA...

    Tout à fait OK sur votre dernière phrase.



  • Vincent Benard Vincent Benard 28 octobre 2009 22:52

    @ Léon : mais vous êtes en grande forme à ce que je vois.

    "L’auteur mélange deux questions différentes, le réchauffement climatique et la sécurité des approvisionnements énergétiques qui n’ont rien à voir.« 

    Justement, il me parait assez clair que non seulement je ne mélange pas, mais que je dénonce l’amalgame fait par certains sur le sujet. Mais je reconnais que vous avez autre chose à faire que de me lire avant de critiquer ce que j’ai pu écrire.

    @ Actias : »Monsieur l’humaniste, je suppose que vous êtes assez intelligent pour comprendre que la planête et l’environnement se passeront avec joie de l’espece humaine, et que par conséquent, lutter pour préserver l’environnement, c’est avant tout lutter pour la survie de notre éspèce.« 

    Mais ou dis-je le contraire ?

    Simplement, »préserver l’environnement« , ne suppose-t-il pas de mettre les moyens là ou sont les vrais problèmes ? Un commentateur ayant cité l’infâme ultra libéral Courtillot, proche du PS (sans doute l’aile ultra droitière de delanoe...) j’en profite pour évoquer ses conférences ou il évoque la question, et notamment les problèmes d’approvisionnement en eau potable ou de gestion des déchets urbains, qui mériteraient selon lui plus d’attention qu’un réchauffement dont l’anthropisme est plus qu’hypothétique. J’ai tendance à être d’accord avec lui sur ces questions.

    ses conférences récentes : http://bit.ly/qjiI7

    @ JCM : »acidification des océans« 

    Le problème est que l’on nous a seriné pendant des années que le problème du CO2 était la température.

    maintenant que le canard commence à être éventé

    (je prodigue de nombreux articles à ce sujet sur la rubrique »environnement« de mon blog
    http://www.objectifliberte.fr/environnement/

    mais vous trouverez aussi une bible de liens vers de nombreux articles scientifiques démontant tous les mythes réchauffistes, sur http://www.pensee-unique.fr/, des ours polaires à la fonte des glaces, en passant par la montée des eaux... site fleuve, mais indispensable. On y trouve également des liens vers les indicateurs en temps réels de la t°, du niveau des glaces, etc...)

    Bref, disais-je donc, maintenant que le coup de la température devient éventé, on nous sort un nouveau lapin du chapeau, l’acidité des océans.

    J’ai quelques doutes avec ce nouveau lapin (mais je dois potasser mes vieux livres de chimie pour approfondir la question). Mais bon, s’il se révèle éventé, vous trouverez bien autre chose ? Au hasard : le CO2 et le cancer du poumon ? Le CO2 et la crise financière ?

    Et si c’est vraiment la menace la plus grave sur l’humanité depuis Adolf Hitler, la grande peste, et le trou de la sécu, pourquoi nous avoir égaré sur des voies secondaires ?

    @ Benoit : »Résumer le déreglement climatique à son réchauffement est réducteur« 

    c’est ce qu’à fait le GIEC pendant des années -

    d’autre part, pourquoi tout changement dans le climat devrait il être un »dérèglement«  ?

    @ Alexis Bareq : +1 !

    @ Fred : +0,5 ; sur le Nwo, je reste assez réservé, même si JCM pense que je diffuse des théories du complot.

    Disons que la thèse du RCA arrange bien des gens avec des agendas économiques ou politiques pas forcément identiques mais avec des convergences, qui peuvent susciter des alliances de circonstance. De la à parler d’un complot unitaire et partagé du nouvel ordre mondial, du groupe de bilderberg et autres sociétés secrètes, il y a un pas que je ne franchis pas. Mais que ces charmantes cotteries servent à certains à conclure des deals sur notre dos, en exploitant le RCA ou d’autres choses, c’est absolument évident.

    Lord Monckton pencherait plutot dans votre sens. on verra.

    @ Le péripate : smiley en fait, je suis un trotskyste infiltré chez les libéraux, mais ne le répétez à personne ! (et en plus, je fais la promotion du sympathisant socialiste Vincent Courtillot ! Encore une preuve qui me vaudra une traduction devant un tribunal McCarthyste)

    @ Kelson :
     »Il y a deux points essentiels que vous négligez à mon avis :
    * Il n’y aucune raison de croire quelques personnes de ci de là plus que le GIEC
    * Il n’y a aucune raison que nous n’approchions pas d’un pic pétrolier lorsque les spécialistes et les compagnies pétrolières elles-même l’annoncent.« 

    Pour le peak oil, je m’inquiète peu :
    http://www.objectifliberte.fr/2009/07/vers-le-petrole-infini.html

    Sans parler des révolutions en cours de préparation dans les labos dans le domaine de l’énergie. Bref, dans les années 60, on nous annonçait une pénurie de cuivre à cause du développement des réseaux électriques et téléphoniques. Comme vous le voyez, on a trouvé des substituts. Et bien avec le pétrole, ce sera pareil, à condition, bien sur, que ceux qui sont en mesure de trouver les substituts aient le droit de le faire et d’en tirer profit.

    > Pour les »deux trois personnes par ci par là contre le GIEC«  : (et j’en profite pour envoyer un revers croisé à Léon l’inimitable :  »lourde controverse autour des théories du GIEC« . Vraiment ? Je veux dire, à part Claude Allègre ? »

    il serait fastidieux d’énumérer les centaines de scientifiques, qui ont, à un moment ou un autre, démonté tel ou tel point des affirmations du GIEC.

    citons la pétition project signée par 31000 scientifiques dont 9000 Phds, affirmant que le CO2
    est plutôt bénéfique pour la planète, et que les preuves de sa non implication dans les variations climatiques récentes abondent.

    Citons quelques uns des noms qui ne vous diront peut être rien, mais qui sont tous des sommités soit dans le climat pur et dur, soit dans des disciplines connexes, dont Jean Martin résume les travaux sur http://www.pensee-unique.fr et qui ont tous publié des papiers montrant des erreurs dans les travaux du GIEC :
    R. LIndzen, Jan Veizer, Rapport JSER, John Theon, Roger Pielke Sr, Frank Tipler, William Happer, Ian Plimer, William R. Cotton, Harrison Schmitt, Cliff Ollier, Roy Spencer, Yury Izrael, Khabibullo Abdoussamatov, Richard Lindzen, Marcel Leroux, Bill Gray, Paul Reiter, Frederick Seitz, Vincent Gray, Antonio Zichichi, Augie Auer, Michael Griffin, Robert Carter, Reid Bryson, Nils-Axel Mörner, Tom V. Segalstad, Madhav L. Khandekar, Al Pekarek, Tim Patterson, Freeman Dyson, Tim Ball, John Coleman, Daniel Botkin, David Douglass, John Christy, Fred Singer, Syun Akasofu, Rosa Compagnucci, Juan Minetti, Eduardo Toni, Oleg Sorokhtin, Jose Joaquim Delgado Domingos, Hendrik Tennekes, Art Douglas ; Howard C. Hayden, Don J. Easterbrook, Kunihiko Takeda, Garth Paltrdige, Stan Goldenberg, Arun D. Ahluwalia, Roger W. Cohen...

    il manque Moberg, Grudd, plimer, scafetta, courtillot, leroux...

    Et puis évidemment Gerlisch et Tscheuschner :
    http://www.pensee-unique.fr/effetdeserre.html

    Oh, et puis bien sûr, puisqu’on parle de « faire confiance au GIEC », les nombreuses fraudes imputables au brave Michael Mann de realclimate, le producteur de la fameuse courbe en crosse de hockey, ou à Phil Jones, du Hadley center :
    http://bit.ly/3xgjQk

    Si vous lisez l’anglais, des sites comme Anthony Watts, jennifer Mahorasy, Warwick Hughes, ou plus ardu, Steve Mc Intyre, (google them) procurent un excellent point de départ vers des innombrables publications sceptiques de qualité, et parfois il est vrai un peu polémiques. Mais comme on dit dans les cours de récré, « c’est pas nous qu’on a commencé ».

    Environ 750 scientifiques sceptiques ayant publié de la science dure contraire aux dires du GIEC ont témoigné devant le congrès US. google : James Inhofe (le sénateur qui tient leur liste)

    Bon, ça suffit comme ça pour ce soir.

    @ Chria : vous avez raison. Margareth Thatcher a joué avec le feu en utilisant ce qui était à l’époque une simple hypothèse pour affaiblir les mineurs en agitant le spectre des rejets du charbon. Comme quoi la politique du mensonge et de « l’avance masquée » que je dénonce dans mon article est toujours vouée à nous péter à la figure au centuple.

    et oui, M. Renève (je dis « monsieur », à la différence des malpolis gauchistes qui me donnent du « le bénard ») , j’ai osé critiquer Mme Thatcher - merci de ne pas le répéter, sinon, l’institut Hayek risque une attaque à la bombe de décérébrés libertariens, qui, comme vous le savez, mangent des ouvriers le dimanche et prient Hayek et son prophète 5 fois par jour en se tournant vers la fac d’éco de Vienne.

    @ basile : "La question de savoir si ce sont bien les énergies fossiles qui sont responsables pour la plus grande part de ce réchauffement reste très discutée mais ce n’est pas votre article qui va éclaircir le débat sur ce point«  

    Ce n’était pas l’objectif de cet article. Il faut savoir qu’AV reprend mes articles sur Ob’Lib’ lorsqu’ils les trouvent intéressants (avec mon accord, naturellement), mais que du coup, ne figurent pas sur AV tout ce que j’ai pu écrire sur mon blog sur le sujet. Mes lecteurs réguliers sur Ob’Lib’ savent mes positions, et je les rappelle régulièrement, mais cet article n’avait pas vocation à y revenir. J’espère que les quelques menus liens que j’ai disposés dans ma réponse vous aideront non pas à vous faire une idée (ma sélection est aussi biaisée que celle du GIEC, y a pas de raison !) mais au moins à approfondir, et à vous faire prendre conscience que »non, le débat n’est pas clos« 

    @ Philippe Renève : »Mais avec le pouvoir actuel qui vire à une franche féodalité, on s’en éloigne bien"

    +1 ! Bien que je suppose que notre accord sur ce point s’arrête aux constats (si je dis que ça n’a rien à voir avec le libéralisme, vous allez me dire que je suis un affreux dogmatique en plein déni de réalité, ou quelque chose comme ça ?), c’est tout de même à marquer d’une pierre blanche.

    -------------

    Sur ce, merci à tous les commentateurs, et je retourne à l’étude des facteurs de risque de faillite à venir pour de grosses banques américaines, sujet au combien actuel. Demain sur mon blog !
    http://bit.ly/2vFEm7
    ------



  • Vincent Benard Vincent Benard 25 octobre 2009 21:55

    @ lnternaute :

    Les maisons saisies ne se soldent pas automatiquement par une famille à la rue.

    En fait, bien des ménages en défaut profitent de la baisse pour louer plus petit, voire même plus rarement cessent de payer mais restent dans leur maison car la banque n’arrive pas à faire face au flux de faillites personnelles.

    Il y a aussi des familles qui se retrouvent sans logement durablement, mais c’est une minorité. Ceci dit, une minorité sur 7 millions, ça fait tout de même beaucoup de milliers. La situation est donc sérieuse

    Pour les banques qui ont participé au financement du prêt, elles même en empruntant sur les marchés financiers, la situation est parfois scabreuse.

    « Qui croire » : 

    C’est une bonne question, tant les signaux, les prévisions en provenance des analystes, économistes, politiciens, sont contradictoires. Pour ma part, je ne crois pas du tout à une reprise réelle et durable. La situation financière des banques US fait apparaitre trop de pertes « comptablement cachées » pour que la bulle de dettes se résorbe en douceur. J’espère vivement me tromper, mais...

    Et les politiques mises en oeuvre par la plupart des états, « soigner la dette par la dette », vont aboutir à prolonger la crise.

    Un certain nombre d’auteurs ont proposé une sortie de crise par échanges systématiques de dettes contre capital des banques. Nicholas Nassim Taleb (the black swan) va plus loin et estime que de tels contrats de sortie de surendettement par échanges de parts dans les maisons doivent être signés entre banques et propriétaires surendettés. Mais les grandes banques d’affaire, qui auraient le plus à perdre dans l’affaire, sont contre. et quand on voit le nombre d’anciens de Goldman Sachs ou Merrill Lynch dans l’administration US, on comprend que la partie est biaisée.

    un petit lien sur le sujet, sur mon blog :
    http://www.objectifliberte.fr/2009/04/sauver-les-banques-sans-spolier-les-contribuables-c-est-possible.html

    Cela rejoint le commentaire de « sheeldon » : la cogestion de l’économie entre les états et certaines grandes puissances financières est un fiasco, sauf pour lesdites puissances financières en question... Et jusqu’à ce que les lois de la dette les rattrappent, comme la loi de la gravité.

    @ « Vilistia » :

    logements sociaux : c’est pour moi la pire des façons de subventionner le logement (voir mon blog à ce sujet - google « objectif liberté » si vous avez du temps à perdre). Et vu le cassage de figure des prix aux USA, ce n’est pas ce dont ils ont besoin aujourd’hui.



  • Vincent Benard Vincent Benard 30 septembre 2009 20:40

    @ Candide : merci. En tant que non journaliste, j’apprécie encore plus
    @ Le Péripate : libéral classique, plutôt
    @ GOC : pour moi, le problème numéro un de la chine est l’environnement, et particulièrement l’eau potable, mais aussi les conditions sanitaires moyennes dans les campagnes qui pourraient vite devenir dramatiques si la croissance n’est pas faite sous la « rule of law », c’est à dire la responsabilité de chacun pour les dommages qu’il cause. Je n’en ai pas parlé parce que sinon, ç’aurait été un livre, pas un article
    @ stephanemot : oui, les déséquilbres vont produire des très forts remous. Jusqu’ou, ça, je ne sais pas. 20 millions de chômeurs en plus, qui retournent vers des campagnes en panne de productivité... Et je pense que les dirigeants chinois, qui ont peut être lu Hayek, devraient sérieusement se pencher dessus. Autre débat.
    @ chantecler : « ne pas avoir libéralisé suffisamment ( c’est là qu’on reconnait le libéral : jamais assez !) » : mais pour une fois, je libéralise dans le bon sens, non ? Quand la règle étatique avantage outrageusement le patron, elle doit être abolie aussi. La règle Chinoise qui empêche les salariés de négocier leur salaire à la hausse est du quasi esclavage. Je me situe ici dans la ligne d’un Frédéric Bastiat, qui voulait abolir la loi le chapelier pour permettre les associations syndicales, pourvu qu’elles soient non violentes, émile Ollivier, qui réussit à convaincre le pourtant peu démocrate Napoléon III à établir le droit de grève, ou encore Waldeck Rousseau, qui autorisera les syndicats libres dans les années 1880.
    @manusan : merci beaucoup
    @ Asinus : il semble que les jacqueries soient fréquentes, surtout dans les campagnes. le parti réprime. Les mouvements de jacques n’arrivent pas à s’organiser, pour l’instant, l’armée garde le contrôle

    (.... to be continued ...)



  • Vincent Benard Vincent Benard 5 décembre 2007 00:02

    @ eric : « Mesdames et Messieurs les urbanistes faites votre boulot, desserrez l’étau foncier ! »

    D’accord à 100% sur la nécessité d’une détente foncière, que j’ai par ailleurs évoquée ici même il y a fort peu :

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=32412

    comme vous le dites par ailleurs dans un autre de vos articles, ce ne sont pas uniquement les urbanistes qui sont à blâmer, mais aussi les élus, courroies de transmission des propriétaires installés, qui pratiquent une pression « NIMBYiste » au détriment de ceux qui voudraient devenir propriétaires.

    Quant à savoir ce que la ministre va en faire... elle en fera ce que lui dira le grand patron si il daigne s’intéresser de près à la question ?



  • Vincent Benard Vincent Benard 3 décembre 2007 08:21

    @Forest ent

    « une flambée des prix Dans tout l’occident » : au risque là encore de me répéter, NON.

    Sur 159 aires urbaines anglo-saxones de 800 000 habitants et plus, aux USA, Canada, Irlande, UK, NZ, 42 (toutes soit aux USA, soit au canada, où l’urbanisme est une compétence locale) n’ont pas connu ce doublement. Et sur ces 42 cités, environ 3 sur 5 sont des cités dynamiques et en forte, voire très forte expansion. Ces villes ont connu les mêmes conditions macro-économiques très favorables à la demande ces 10-12 dernières années. Et pourtant les prix y ont monté 5 fois moins vite qu’ailleurs. déterminant commun : Ces villes ont des réglementations foncières qui ont pour but de garantir un excès de foncier constructible par rapport à la demande en toute circonstance.

    En Allemagne, en Belgique, malgré une densité moyenne supérieure, on n’observe pas les mêmes augmentations. La aussi, la réglementation favorise la présence de larges quantités de terrain notamment à la périphérie des constructions existantes.

    Par contre, la grande bretagne, l’Irlande, une quinzaine de gros états US, quelques grandes cités canadiennes, les principales provinces d’Australie et la Nouvelle Zélande ont des réglementations de type restrictif, comme la France (parfois bien plus dures que les notres, comme en Californie ou en Grande Bretagne). Résultat, des prix qui s’emballent quand la demande est boostée par le contexte macro économique.

    ====

    En soi, c’est une très bonne nouvelle : cela veut dire qu’il n’y a pas de fatalité du logement cher quand la demande est très solvable. Trouver le déterminant qui rend certaines villes peu chères malgré leur forte expansion permet de se poser la question : « et si on faisait pareil chez nous » ?



  • Vincent Benard Vincent Benard 2 décembre 2007 22:30

    Quelques préalables dans une société libérale :

    1) Vous devez être propriétaire du terrain, ou obtenir un accord contractuel du propriétaire pour construire votre cabane.

    2) Vous ne devez créer de nuisance à personne, et, dans un droit libéral, vous ne pourrez pas vous plaindre de nuisances préexistantes à votre installation dont vous ne pouviez ignorer l’existance (si il y a un tunnel à canards à proximité et qu’il vous envoie des odeurs, ce devrait être pour votre pomme).

    3) Vous devez assumer la totalité des couts induits par votre choix d’isolement. Si EDF (ou un concurrent) vous dit : « pour vous connecter au réseau, faut tirer 2km de ligne, et c’est tant », c’est pour vous. Idem pour la route. L’adduction d’eau. Etc... Un très bon moyen de lutter contre le mitage, vous en conviendrez.

    Bref, à ces quelques conditions, qui devraient être susceptibles de faire réfléchir nombre de constructeurs de maisons au milieu de nulle part, vous pouvez construire votre cabane.



  • Vincent Benard Vincent Benard 2 décembre 2007 22:20

    @Celine :

    « Autrement dit, la règlementation urbaine a un rôle déterminant de la protection de la valeur des biens sur le long terme et cette protection est aussi un objectif légitime. »

    Comme dirait Coluche, « voila un point qu’il est important », et en bon politique, « je vous remercie de l’avoir abordé ».

    « cette protection est un objectif légitime » : tout dépend par quel moyen. Si cette protection se fait AU DETRIMENT d’autres possesseurs de biens (en décrétant l’inconstructibilité de leur terre, par exemple), ou de ceux qui ne peuvent pas entrer sur le marché du logement à cause des prix trop élevés engendrés par des réglementations visant clairement à la raréfaction des logements, alors il n’y a plus de légitimité qui vaille.

    Il y a deux moyens d’augmenter la valeur de son bien : par l’effort : investissement régulier, bon entretien... Ou par la limitation de la concurrence, en promulgant des réglementations NIMBYistes. et ainsi, même des logements mal entretenus peuvent atteindre des prix stratosphériques. De quelle légitimité parle-t-on ?

    Enfin, dernier gros problème de légitimité des réglementations de zonage : celui qui possède un logement bénéficie d’un droit à construire, qu’il soit le sien ou celui d’un des propriétaires précédents. Au nom de quoi peut il, par la réglementation, refuser ce droit à d’autres au motif profond que ça rompte sa tranquilité, ou que ça risque de réduire la valeur potentielle de son bien ? La déclaration de 89 parle d’égalité en droits, les droits étant « la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression ». il me semble que lorsque l’on zone des terrains non constructibles et d’autres constructibles, on viole cette égalité.

    Certes, la DDH prévoit aussi que « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité » ; On pourrait donc imaginer que limiter le droit d’usage de la propriété par réglementation pourrait ouvrir droit à indemnisation, et ma foi, ce serait un moindre mal (ça obligerait les collectivités à limiter les zones non constructibles à celles qui en valent vraiment la peine)

    mais non, l’article L160-5 du code de l’urbanisme permet une interprétation très restrictive de l’indemnisation des servitudes d’urbanisme. La encore, de quelle légitimité parle t-on ?

    ====

    Renversons le problème : certes, la personne qui a bien entretenu son bien, qui a fait ce qu’il fallait pour le voir embellir, peut quand même voir sa valeur baisser, soit parce qu’un voisin produit des nuisances, auquel cas le droit libéral classique doit ou bien faire cesser la nuisance, ou bien aboutir à ce que la perte de valeur du bien lésé soit largement compensée ; soit parce que les conditions économiques de la région changent : il y a eu plus de constructions et des emplois ont changé de place, donc la demande diminue, et alors, effectivement, la valeur du bien de notre propriétaire baisse alors qu’il n’y est pour rien.

    Et alors ? Il en va de même de l’acheteur d’actions, d’objets d’art, ou de tout autre placement : si la nature des biens demandés par le marché change, il peut voir ses investissements dépréciés. Il est parfaitement « légitime » qu’il veuille chercher à maintenir la valeur de son bien, pas légitime qu’il le fasse en réduisant les droits fondamentaux d’autrui.

    ======

    vous ajoutez : « ce que l’article de V.B. semble négliger totalement » : au risque de me répéter, j’ai voulu rester bref, et donc on pourra toujours pinailler sur un point que je n’ai pas abordé, du fait, naturellement, de mon évidente mauvaise foi, smiley , dans la volonté tout aussi évidente d’esquiver LE point essentiel vu par celui qui n’est pas d’accord.

    Mais dans mon livre (pub ! smiley ) je consacre une grosse poignée de pages à ces problèmes de NIMBYisme, de jeux d’acteur autour des PLU, etc... ainsi que quelques pages à la naissance des lois de zonage dont j’affirme qu’elles ne sont en rien issues de soi-disant insuffisances du droit de propriété pour gérer la cohabitation entre activités. Démo trop longue pour un commentaire après 22heures.

    ====

    Je suis d’accord avec pas mal d’autres de vos constats : l’absence d’autonomie financière des communes rurales, la nécessité de mendier auprès des collectivités de rang supérieur (CG, CR, état) pour tout équipement important, obèrent gravement la capacité de développement équilibré des dites communes rurales.

    De même, la propension des grandes communes à rejeter les problèmes sur les petites communes de très lointaine périphérie est absolument flagrante. Je ne dis pas autre chose lorsque je parle d’hyper étalement urbain provoqué par les règlementations : les communes des agglos « centrales » rejettent sciemment les couts de développement sur les petites communes rurales et elles s’en lavent les mains !...

    l’hyper étalement urbain n’a rien d’un « argument incertain ». Pour prendre l’exemple que je connais le mieux, le pays de Retz (mais mes contacts m’abreuvent d’exemples similaires autour d’agglos autres comme Lyon, toulouse, montpellier, etc...), on constate que l’augmentation moyenne de population de ces communes (dont la plus grosse a 12 000 habitants hors période estivale, et dont la plus proche de Nantes est à 15km du périph’) a été de 2,5% par an depuis le recensement de 99. soit pratiquement 20% en moyenne en 7 ans, mais avec des disparités. Des communes ont gagné jusqu’à 30% de population en peu de temps, et le surcroit de recettes fiscales ne compense pas la charge créée, faute d’autonomie fiscale, on en revient au point précédent...

    Or, jamais ces personnes qui s’installent dans des communes sans services n’auraient envisagé de telles distances si elles avaient pu trouver du foncier abordable à l’immédiate périphérie de Nantes (Orvault, Saint Herblain, la Chapelle, Rezé, Vertou, etc...), où le foncier techniquement aménageable est loin d’être rare, mais où le NIMBYisme joue à plein régime.

    Pensez que les prix du terrain à bâtir en Euros dans le Pays de Retz étaient supérieurs en 2006 à ce qu’ils étaient en francs en 95 ! Et que les mairies avaient vu les coups de fil pour demande de terrain disponible multipliées dans des proportions inimaginables ! (ça baisse un peu, hors zones littorales, mais à peine...) - Des gens pleuraient au téléphone pour un terrain de 400m2 dans une commune de 3000 habitants sans charme particulier, pour 60 000 Euros ! De la pure folie smiley

    Sans parler que bien des maisons sont de fait construites à l’économie : quand une famille avec 2 Smics a payé le terrain à ce prix, elle rogne sur le reste, les gens en gardent souvent à faire eux mêmes. Que le marché stagne (taux d’intérêts...), qu’une famille soit obligée de revendre et elle risque de se retrouver avec un bien invendable. Et le crédit qui court quand même...

    =======

    Voila quelques uns des inconvénients sociaux provoqués par le « désir légitime de protéger la valeur de leur propriété » par les masses embourgeoisées installées de la périphérie des grandes agglomérations... Et on dira que les libéraux défendent seulement les riches !



  • Vincent Benard Vincent Benard 2 décembre 2007 11:54

    « Les USA ont une politique libérale » : si vous lisez l’article, non, pas uniformément. Certains états (ou certaines villes) ont une politique du sol libérale : prix bas, certains ont une politique du sol dirigiste voire ultra dirigiste : prix élevés, voire stratosphériques.

    Il est globalement faux de voire dans les USA l’archétype du libéralisme à l’oeuvre. Le fait qu’ils soient « plus libéraux que nous » globalement ne signifie pas qu’ils ne soient pas aussi sujets à des intrusions dirigistes des différents niveaux de pouvoir fédéral ou locaux. J’ose même affirmer, sacrilège, que l’essentiel des problèmes de la société US viennent de ces intrusions dirigistes (voir mon blog)et non de leurs fondamentaux libéraux.

    — -

    En Allemagne, l’étalement urbain raisonnable par la périphérie des villes n’est pas combattu mais encouragé, sous réserve que les gens qui construisent ainsi soient respectueux de prérequis environnementaux. La règle la plus fréquemment adoptée est qu’un terrain contigu à un terrain desservi et construit devient constructible, sauf servitude d’environnement particulière (c’est un résumé en une phrase d’une situation plus complexe, mais l’esprit y est). Naturellement, des règles esthétiques et de respect du voisinage s’y appliquent : à partir du moment ou ça n’est pas fait pour stériliser la construction, ça ne me gêne pas.

    D’autre part, la démographie allemande a déjà commencé à se retourner (1,4 enfant par femme, si ma mémoire est bonne, et depuis pas mal de temps : les jeunes générations créent moins de demande nouvelle que chez nous), malgré les flux migratoires est-ouest qui créent là aussi des situations très disparates.

    Quel est la part de la relative tolérance à l’étalement urbain, et celle de la démographie mollassonne, dans le maintien de prix de l’immobilier bas en Allemagne, je ne sais, il faudrait voir s’il y a des études qui approfondissent la question.



  • Vincent Benard Vincent Benard 2 décembre 2007 11:28

    « mesures coercitives » : j’espère bien que nous n’en arriverons jamais là. C’est contre cette vision de la société que je me bats, où des « experts » alliés à « des élus » jouent avec les possibilités offertes par la démocratie pour, en fait, imposer des choix « durs » à la population. Une sorte de diktat technocratique.

    ça fait un siècle qu’en France, les politiques essaient de « ne pas laisser le logement aux libre jeu du marché ». Pour quel résultat ? Déjà, en 1946, les documents produits par le ministère de la reconstruction parlaient de « l’anarchie » du marché et de la « nécessité de l’encadrer ». Résultats : pénurie de logements prolongée, et construction de plus de 500 ZUPS, ZEPS et autres cités radieuses entre cette période et les années 70. Bel encadrement, vraiment. Quand le privé fait des erreurs, il ne les répète pas 500 fois.

    « Etalement urbain » : il correspond au souhait croissant d’une population dont le niveau de vie augmente (lentement, je vous l’accorde, avec des disparités...) de posséder une maison individuelle avec jardin. Certains experts, au nom de LEUR vision de la ville, voudraient forcer ces gens à adopter d’autre choix d’habitat. De quel droit ?

    Le tout est que celui qui s’implante en « étalement urbain » paie l’intégralité des coûts de son étalement (raccordements, etc...), dont une partie est aujourd’hui occultée par l’intervention publique. Comme ça, les ménages pourront arbitrer sainement entre les coûts et les avantages de l’habitat dense en centre ville et ceux de l’habitat étalé, et certains ménages qui aujourd’hui choississent l’étalement changeront de point de vue. Mais ils le feront avec LEURS critères, LEURS valeurs, LEURS souhaits, et pas ceux d’experts ou de décideurs politiques (qui d’ailleurs, c’est curieux, s’appliquent très rarement à eux mêmes les modèles sociétaux qu’ils voudraient imposer aux cités qu’ils dirigent, juste un constat...)

    Il y aurait encore tant à dire sur ces questions... Mais le format « commentaire agoravox » ne permet pas tous les développements qui seraient nécessaires.



  • Vincent Benard Vincent Benard 2 décembre 2007 11:09

    « d’où sort le pognon » : Taux d’intérêts plus faibles + Taux d’effort logement (cad part du revenu après impôts consacré au logement) en forte hausse (d’où, en corollaire, impression de diminution du pouvoir d’achat).

    Les prix montent sous la conjonction à la fois de facteurs boostant la demande ET d’autres étranglant l’offre. retirez une des deux composantes et le soufflé retombe. Mais si les prix baissent uniquement parce que la demande est moins solvable, ou est le gain pour la société ? Si des grandes cités arrivent à maintenir un paradigme « forte demande + prix bas », n’y a-t-il pas des enseignements à en tirer ? L’idéal ne serait-il pas d’adopter les « recettes » qui permettent aux prix de rester raisonnables quand la demande augmente fortement ?



  • Vincent Benard Vincent Benard 1er décembre 2007 14:26

    « petite » surcharge : hélas... j’ai dépassé ce stade depuis longtemps



  • Vincent Benard Vincent Benard 1er décembre 2007 14:23

    @ Leon : « trop ou pas assez de logements ? »

    Dans la plupart des grandes et moyennes agglos, il y a plutôt pénurie, mais des politiques telles que les primes Besson, Périssol, Robien, Borloo ont créé en quelques endroits ou la demande n’était pas aussi soutenue un excès d’offre de certains types de logement ne correspondant pas à la demande locale. Un vrai gâchis de ressource. Toute politique de niche fiscale devrait être bannie de la panoplie d’action gouvernementale.



  • Vincent Benard Vincent Benard 1er décembre 2007 09:35

    @Celine

    Inutile de vous énerver, mais non, je ne me « fous pas du monde »

    Vous dites : « Première observation sur une expression : »de supposés effets environnementaux négatifs de l’étalement urbain« . Vous vous foutez du monde ou quoi ? L’étalement urbain est le premier facteur de gaspillage d’énergie fossile et de rejet de gaz à effet de serre. Cela touche à la fois les transports et le chauffage des logements. »

    L’étalement urbain se produit parce que la population d’une aire urbaine donnée augmente. L’augmentation de consommation d’énergie correspondante est elle liée à l’étalement ou à l’augmentation de population ? La réponse est donnée, entre autre, par Joseph Comby, rédac chef de la revue « études foncières », et... Partisan de la lutte contre l’étalement urbain, très peu suspect de complicité avec le courant libéral, qui, dans un congrès à Bordeaux en 2004, disait qu’il ne fallait plus utiliser l’argument de la sur-consommation d’énergie pour stigmatiser l’étalement urbain, car il était faux : l’étude de la consommation énergétique de toutes les villes de l’agglo parisienne faite par l’ADEF montrait une efficacité énergétique moindre des ensembles très densément peuplés. Le supposé recours supérieur aux transports individuels de la ville étalée ne se vérifie pas dans les proportions attendues par ses détracteurs, et l’efficacité énergétique des logements est bien meilleure en pavillonaire. Surprenant, mais empiriquement constaté.

    Donc, non seulement l’obligation d’absorber des populations croissantes en milieu dense ne consommerait pas moins d’énergie, mais elle pourrait se révéler énergétiquement moins efficace.

    Ceci dit, un étalement urbain par la périphérie sera toujours énergétiquement plus efficace qu’un hyperétalement urbain par l’hyepr-périphérie. Voyez les embouteillages sur des petites routes départementales à plusieurs km de villes comme Nantes ou Bordeaux pour comprendre...

    Vous ajoutez : « Puis »en voulant lutter contre l’étalement urbain, le législateur a favorisé... l’hyper-étalement urbain« . Gros mensonge tout de même. Oui, il y a un hyper-étalement urbain. Pour deux raisons : laxisme du droit des sols à la périphèrie, c’est-à-dire dans la pratique là où il est géré par l’Etat (les DDE) plutôt que par les collectivités locales elles-mêmes et manque de logements sociaux dans les zones urbaines en raison... de la spéculation foncière ! »

    Pourquoi, « mensonge » ? admettons que je me trompe, pourquoi pas, mais pourquoi en plus me faire un procès d’intention... Dans votre esprit, un libéral est forcément malhonnête ?

    « Laxisme du droit des sols là ou il est géré par les DDE » : non, désolé, c’est vous qui vous trompez : les PLU sont sous la totale responsabilité des maires, et de plus en plus les communes de proche périphérie se regroupent avec leur commune centre à la fois pour gérer l’élaboration de leur PLU, puis pour l’appliquer. L’équipement n’intervient plus dans aucune commune de plus de 10 000 habitants de par la loi.

    Quant aux petites communes extérieures, l’équipement ne fait que participer à l’élaboration des PLU, mais ne les élabore plus depuis le début des années 90. Et lorsqu’il instruit les permis, ce qui est encore fréquent, il le fait bel et bien par délégation du Maire qui peut à tout moment signer un permis contraire à la proposition de l’administration.

    Enfin, affirmer que la DDE serait plus laxiste que les mairies en matière d’urbanisme n’est pas, pour le dire par euphémisme, « vérifié par l’expérience ». La pression d’un maire sur un instructeur de DDE est bien moindre que celle qu’il peut faire subir à ses propres employés...

    Je suis par contre totalement d’accord avec vous quand vous dites : « L’un des plus graves problèmes d’aujourd’hui, c’est que les règlementations urbaines produisent une valorisation privatisée financée par une charge publique. En version plus concrète : la commune construit un trottoir, un réseau d’eau, un éclairage public, etc... le propriétaire qui fait la rétention foncière (c’est celui qui ne fait rien et qui attend) voit le prix de son terrain multiplié par 100 quand il passe du statut agricole au statut urbain. Ce sont les juges de la République qui enrichissent les propriétaires fonciers au détriment du contribuable. L’Etat n’est pas toujours si neutre qu’il veut bien le dire »

    Hormis le fait que ce sont les élus locaux et non les juges et l’état qui sont dans le coup, Il est évident que la distorsion des valeurs immobilières induites par un simple trait de plume sur une carte créée un enjeu... très fort. Un retour aux bases du droit de propriété réduirait considérablement ce différentiel, puisque c’est la viabilisation du terrain et non sa « constructibilité administrative » qui ferait sa valeur. D’autre part, les mécanismes actuels de financement des équipements publics nécessaires aux nouvelles constructions (PVR, etc...) fonctionnent moyennement. Le livre traite cette question, mais difficile à résumer en une ligne.

    Je vous invite à lire le petit CR du colloque Logement du 28 novembre à la FFB : plusieurs intervenants ont dit des choses très intéressantes sur les comportements « litigieux », pour ne pas dire plus, induits par la réglementation... http://www.objectifliberte.fr/2007/11/colloque-logeme.html



  • Vincent Benard Vincent Benard 30 novembre 2007 21:42

    « ce qui est occulté » : l’article n’évoquait que la question foncière pour des raisons de taille. J’évoque dans l’italique de fin, trop brièvement je l’accorde, l’absurdité de la politique de subvention de type Borloo & co, que vous avez parfaitement raison d’incriminer.

    Il est évident qu’elles ont augmenté artificiellement la pression sur le rare foncier disponible. elles ont en outre permis aux officines spécialisées de vendre du logement mal placé, mal adapté aux marchés locaux, trop cher. Dans les villes moyennes du sud ouest (genre montauban), un tiers de logement robien seraient vacants ! des « pigeons » se sont fait vendre des logements robien pour la prime fiscale, sans se préoccuper de la valeur intrinsèque de leur placement. et les prix des logements ainsi vendus ont été supérieurs à ce qu’ils auraient été sans la subvention...

    Bref, mal-investissements et rentes de situation sont les enfants de toute prime fiscale de type sectorielle.

    D’une façon générale, même en 236 pages, je ne traite « que » l’essentiel de la question du logement, alors soyez indulgents si un élément vous parait manquer dans un article volontairement limité à l’équivalent de deux pages A4...



  • Vincent Benard Vincent Benard 30 novembre 2007 18:04

    @ anamo & Manusan

    Vous avez « à moitié raison » de dire que la baisse des taux (et sans doute des politiques monétaires trop laxistes) a été cruciale dans le phénomène actuel de hausse des prix. Mais pour qu’une hausse de la demande provoque une telle flambée, il faut parallèlement que l’offre ne puisse s’y adapter. Sans quoi celle ci aurait réagi massivement à un tel « signal prix ». C’est la deuxième moitié de l’explication que mon hypothèse souhaite fournir.

    Sinon, comment expliquer que 42 grandes cités des USA et du Canada (sur plsu de 120), dont près de la moitié sont très dynamiques économiquement et démographiquement (plus de 30% d’augmentation de population en 15 ans pour les agglos d’atlanta, houston, DFW, austin...) connaissent les MEMES conditions macro économiques, mais PAS LA MEME hausse des prix ?

    Ce n’est pas l’existence de règles qui coince, mais leur philosophie. Dallas, Atlanta et Austin ont des règles de zonage, mais ces règles ont pour but de maintenir en permanence un excès de ressources foncières disponibles aux bâtisseurs. Au contraire, les règles en vigueur en France, Grande Bretagne, Australie, Californie, Oregon, etc... sont de type malthusien : elles ont pour but de freiner la constuction. La variable critique est le temps nécessaire pour mener une opération de croissance urbaine significative, de quelques mois à plusieurs années. dans le second cas, les prix explosent, car les coûts supportés par les constructeurs sont très élevés (les intrêts courrent), et les logements arrivent à contretemps de la demande : les investisseurs intelligents anticipent un risque de retournement et donc limitent leurs programmes. Donc la compétition entre acheteurs pour trouver un logement se joue sur un parc trop limité : prix flambent.

    Que mon hypothèse vous semble incroyable, c’est logique, très peu de personnes l’ont tenue jusqu’ici. Tout le monde répète « c’est la demande, c’est la demande ! » alors tout le monde y croit.

    Mais elle ne vient pas gratuitement. Elle est corroborée par de très nombreux travaux universitaires, ceux que je cite (Glaeser Gyourko, Cox-pavletich...), mais aussi des gens comme E.Barker, de la banque d’angleterre, Evans et Hartwich (Policy exchange, think tank de centre droit britannique), Robert Puentes (Broookings institution, Think tank de centre gauche), Mark Pennington, IEA (ultra libéral, donc ça compte pas), et donc, paul krugman, dont je viens de retrouver le lien, http://www.nytimes.com/2005/08/08/opinion/08krugman.html

    P.K. est très peu suspect d’être opposé par principe aux réglementations. C’est d’ailleurs la lecture de son article qui à l’époque m’a mis la puce à l’oreille, et m’a fait découvrir d’autres auteurs..

    En France, la plupart des professionnels de l’immobilier, mais aussi un nombre croissant de personnalités du milieu académique, commencent à convenir que ce diagnostic est au moins partiellement exact. Georges Mesmin fut le premier, Christian Julienne, Max Falque,

    Bon, pour les solutions, chacun y va des siennes, et il y a très loin d’un accord entre des gens comme Barker ou Pennington... Mais se mettre d’accord sur le diagnostic est déjà important.

    @ Tzecoatl :

    « ce que vous cachez » :d’une façon générale, on me reproche de faire des articles trop longs, et quand je résume, on me dit que je cache des trucs ... smiley // y a pas un caliméro dans les smileys ? smiley

    plus sérieusement,

    1 - le coût de l’étalement urbain à l’immédiate périphérie de villes déjà correctement équipées serait infiniment inférieur à celui de l’hyper étalement urbain que nous constatons aujourd’hui. Quand des communes de 2000 habitants en 95 gagnent 2 à 3% de population CHAQUE ANNEE depuis 97-98, parce que les abords de la « ville centre » du bassin d’emploi sont devenus inabordables, les coûts supportés par la collectivité sont bien pires.

    2 - L’étude la plus défavorable à l’étalement urbain aux USA (Burchell et al., the cost of sprawl) evalue le surcoût de l’implantation d’un logement « étalé » à 11 000 $ par famille nouvellement implantée. Les réglementations du sol excessives font supporter aux ménages US, qu’ils achètent une nouvelle maison ou une ancienne, une « pénalité réglementaire » de 75 000 $ EN MOYENNE (ça cache de très fortes disparités), payée par les entrants sur le marché aux sortants. Sachant que les sortants nets du marché sont généralement plus riches que les entrants nets, on mesurera l’équité sociale du deal auxquels les acheteurs de logements sont contraints. Il vaudrait mieux faire supporter les coûts de connection à leur vrais prix aux gens qui construisent, ce qui limiterait naturellement l’étalement urbain, plutôt que de le faire par une réglementation si sévère, avec le résultat que l’on observe.

    3 - vous assimilez le marché des agro carburants à un marché libre... Ahem. C’est un marché ultra subventionné, en Europe et aux USA. effet d’aubaine garanti.

    4 - Ne craignez rien pour la surface agricole, il manque à peu près 1 millions de logements pour revenir à un marché fluide, soit 3% du parc existant. Sachant que les terres développées représentent 8% du total, on ne risque guère de dépasser 10-12% en 2050, après quoi la démographie devrait chuter, limitant les besoins en terrain : l’agriculture n’est pas prête de mourir faute de terrain !



  • Vincent Benard Vincent Benard 30 novembre 2007 17:16

    D’habitude, je reste calme, mais là, M. Renève, vous dépassez les bornes.

    1) Non, je ne suis pas payé (Hélas...) pour diffuser ma propagande, comme vous dites (notez que si le bouquin se vend, je serais rémunéré pour mon travail, comme n’importe quel auteur. Cela fait il de moi un vendu, M. Renève ?). Je n’ai jamais sous entendu que vous étiez payé pour répandre votre logorrhée, alors essayez au moins de répondre sur le fond et non par de méprisables attaques ab hominem.

    Notez bien que si j’étais payé, ça changerait quoi ? Le fait d’être payé pour faire cours rend il le fond du discours d’un professeur moins crédible ? quelle est votre intention en tenant de tel propos ? Votre dénigrement systématique des libéraux est il... gratuit ?

    2) Vous ne savez visiblement pas lire : en italique à la fin, je parle des « absurdes politiques de subventions au logement ». Votre point n°3 est donc le fruit de votre imagination débordante.

    3) Point numéro 1 : Il faudrait être con pour prétendre qu’il faut construire partout, et je ne le fais pas. ne pouvant résumer 236 pages en 5 lignes, je vous renvoie à mon livre. Comme vous ne le lirez pas, ce que je comprends bien volontiers, je vous invite à repotasser vos cours sur « le droit de propriété ».

    4) libérer les loyers : naturellement, à condition qu’il n’y ait pas d’autres facteurs qui étranglent l’offre locative (comme le foncier...). Car actuellement, les investisseurs fuient le locatif (pourquoi donc font ils le forcing pour vendre à la découpe ?), et les particuliers n’y viennent que largement subventionnés. Il faut redonner aux bailleurs la perspective d’un placement pas très lucratif, pas très spéculatif, mais stable et aux revenus réguliers. Aujourd’hui, dans les secteurs « bullaires », trop de gens viennent sur l’immobilier avec un but purement spéculatif (c’est Krugman qui le dit, sans doute un de ces types payés pour diffuser de la propagande ultra libérale ?).

    5 ) votre #2 : Si vous saviez un tant soi peu ce qu’est la doctrine libérale (sur laquelle vous vous étendez pourtant longuement par ailleurs), vous sauriez que la liberté n’est pas l’absence de contrainte. Le droit romain, le code civil (originel) et le droit coutumier anglo saxon prodiguent des réponses à la question de savoir comment faire coexister des constructions qui ne se gênent pas les unes les autres sans nécessairement priver les propriétaires de leur droit de propriété.

    6) Toutes mes excuses aux autres commentateurs, qui ont posté des remarques intéressantes auxquelles je reviendrai répondre plus tard. Heureusement qu’il y a des gens qui répondent à des articles de fond par des commentaires, approbations, réprobations ou questions de fond, et non par des insultes, doublées de pseudo arguments à l’emporte pièce.



  • Vincent Benard Vincent Benard 29 mars 2007 22:34

    Article très intéressant !

    Pour comprendre pourquoi l’augmentation du SMIC ne peut en aucun cas augmenter durablement le pouvoir d’achat des plus défavorisés, étudions une proposition alternative présentée par Greg Mankiw, un des meilleurs économistes blogueur qui soit, que je résume :

    "Imaginez la proposition de loi suivante visant à augmenter le revenu disponible des travailleurs les moins qualifiés :

    1.Une subvention additionnelle aux bas salaires que touchent les employés peu qualifiés, financée par... 2.... Une taxe sur la masse salariale des employeurs qui embauchent des travailleurs peu qualifiés.

    Vous objecteriez sûrement, car vous avez du bon sens, que :

    cette proposition est stupide : en effet, une taxe sur l’embauche des travailleurs peu qualifiés décourage cette embauche, et par conséquent il y aurait très peu de travailleurs qui bénéficieraient de la subvention ! Il vaudrait mieux financer cette solvabilisation des bas salaires par une taxe prélevée sur une assiette plus générale que la masse salariale des entreprises employeuses de main d’oeuvre peu qualifiée".

    Vous avez compris ou Greg Mankiw veut en venir :

    « la proposition de loi ainsi énoncée paraît stupide, pourtant, elle est mise en oeuvre de façon quasi-similaire par des hausses arbitraires du salaire minimal, qui elles, paraissent sensées aux yeux de leurs promoteurs ».

    L’enfer est pavé de bonnes intentions : La hausse par la loi des bas salaires exclut du salariat les moins qualifiés, et ne permet pas à ces personnes de bénéficier de la « subvention aux bas revenus » que constitue ce SMIC arbitrairement élevé. En outre, en leur interdisant l’accès à l’emploi, elle leur interdit d’améliorer leurs qualifications et donc d’espérer s’élever socialement. La hausse du SMIC n’est donc clairement pas une bonne façon d’aborder la question du pouvoir d’achat des plus démunis.

    Un dispositif de type impôt négatif permettant une redistribution fiscale directe de revenu vers les moins qualifiés, dégressif de façon à éviter tout effet de seuil, parait un bien meilleur moyen (quoique pas exempt de défauts lui aussi, mais la perfection n’est pas de ce monde) d’augmenter « socialement » le pouvoir d’achat des moins bien lotis, qu’un salaire minimal arbitrairement fixé à des niveaux trop proches du salaire médian, et qui les exclut du marché de l’emploi.



  • Vincent Benard Vincent Benard 29 mars 2007 22:17

    la réponse précédente s’adressait bien sûr à Rioual, pas à Jip



  • Vincent Benard Vincent Benard 29 mars 2007 22:16

    non - La venue d’immigrants constitue au contraire une opportunité de hausse dans l’échelle sociale des populations en place, à condition que l’économie du pays ne soit pas bridée par des politiques qui empêchent la création de nouvelles richesses, l’article est me semble t il suffisamment développé (voire trop long smiley ) sur ce point.

    Les nombreuses données citées par Cahuc et Zylberberg, ou Harris, ou Legrain, sont de ce point de vue incontestables.