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LESCAUDRON Didier

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  • Premier article le 31/01/2006
  • Modérateur depuis le 07/09/2006
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Derniers commentaires



  • LESCAUDRON Didier LESCAUDRON Didier 27 septembre 2009 21:54

    Belle idée que celle « d’un art de faire la paix » qui, comme le montre l’histoire, se mêle si facilement à « l’art de faire la guerre ». En effet, la première ne se conçoit qu’avec l’existence de la seconde. En d’autres termes, qui valent l’importance que chacun veut leur donner, les pulsions de vie doivent composer avec les pulsions de mort puisque les unes comme les autres mobilisent l’humanité. Le XXème siècle en particulier est là pour en témoigner.

    S’il est essentiel d’enseigner classiquement l’histoire des guerres et des stratégies qui président à leur apparition, pour prévenir leur retour désastreux, il est encore plus important non pas d’enseigner « l’art de faire la paix » mais de le faire vivre (qui est une autre manière de l’enseigner). Les pédagogies modernes (Freinet, institutionnelle, etc) ,n’en déplaisent à leur détracteurs nostalgiques de temps révolus, ont fait leur preuve en sens.

    Notons toutefois que les pulsions de mort dominent encore l’institution scolaire puisqu’elle a du mal à concevoir ou à accepter les changements dans lesquels la solidarité et la créativité occupent une place égale à celles de la compétition et de la répétition. 

    L’ennui est qu’elle



  • LESCAUDRON Didier LESCAUDRON Didier 27 septembre 2009 21:01

    « La sacralisation de la parole de l’enfant n’est-il pas le pendant de la dévalorisation du métier d’enseignant ? » Sans doute,

    Dans notre société marquée par la montée de l’individualisme ostentatoire, la dégradation des liens sociaux, l’évanouissement des solidarités et la disparition des idéaux du XXème siècle, une partie des parents en sont venus à focaliser principalement leur attention sur leur progéniture. Cette dernière porte leur espoir de réussite qu’eux-mêmes n’ont pu réaliser. La parole de leur enfant prend alors une importance (qui pousse celui-ci vers la toute-puissance), d’autant que l’Ecole, que bien souvent ces parents connaissent peu, n’a pas de grâce à leurs yeux sutout quand elle a du mal à s’adapter à la singularité de leur cher bambin.

    Par ailleurs, le temps de l’instituteur ou du professeur, notables dans leur village ou dans leur sous-préfecture est révolu. Critiqués par des leaders d’opinion, jalousés par des professions moins bien loties en temps de vacances, méprisés par les nouvelles élites, montrés du doigt au moindre faux pas, les enseignants doutent et en viennent à rester replier sur eux-mêmes au lieu de travailler à la reconnaissance de leur mission, à l’explication de la complexité de leur métier et au partage de la co-éducation que l’évolution contemporaine des mœurs impose.

    Il y a donc une forme de cercle vicieux qui s’entretient entre d’une part des comportements insupportables d’élèves et d’autre part des enseignants qui, fragilisés par les premiers, ont des difficultés à faire un métier auquel ils ont été mal préparés.



  • LESCAUDRON Didier LESCAUDRON Didier 26 septembre 2009 19:08

    @ Daniel Arnaud

    S’il y a « sacralisation » de la parole des élèves, n’est-ce pas parce que les professeurs ne sont pas suffisamment formés, en particulier, à l’analyse de leur pratique mais aussi au travail en équipe pour guider au mieux des jeunes qui assimilent, en dehors de l’Ecole, des paroles et des comportements pernicieux ou inacceptables.

    L’analyse des pratiques pédagogiques et la réflexion collective permettent d’éviter les pièges qui apparaissent quand des situations conflictuelles se profilent à partir d’invectives condamnables telles que celles décrites dans votre article. Ce « pédagogisme », que vous semblez dénoncer, a fait ces preuves dans certains établissements. Malheureusement, il n’est insuffisamment travaillé par les enseignants en fomation et peu pratiqué. 

    Par ailleurs, qui tend démagogiquement à prendre pour argent comptant ce que dit un élève lorsqu’il se prétend « humilié » ? Les parents de cet élève bien sûr, qui défendent leur progéniture face à une institution scolaire qui reste trop distante et ignorante face à ceux qui ne pas correspondent pas au modèle idéal du bon élève.

    Comment peut-il en être autrement quand on sait qu’à côté de ses codes explicités, l’Ecole est aussi régie par des codes implicites que certaines familles n’ont pas. Le manque de dialogue génère ces incompréhensions qui débouchent sur des rapports de force. Le cercle vicieux de violences interpersonnelles se développe alors : aux provocations d’élèves mal accompagnés, des réponses inadaptées voire des propos maltraitants viennent de la part des professeurs. Puis, avec des personnes poussées à bout, l’escalade se poursuit avec des passages à l’acte des uns (les élèves ou leurs parents) ou des autres (les professeurs). L’actualité est régulièrement ponctuée de ces incidents scolaires plus ou moins dramatiques. 



  • LESCAUDRON Didier LESCAUDRON Didier 26 septembre 2009 18:18

     Daniel Arnaud


    Votre discours est bien trop tendancieux et je m’interroge sur votre intention ci ce n’est celle de vous défouler ou de compter sur un effet réactif en étant outrancier. Il n’y a pas de fonctionnement institutionnel généralisé qui verrait un enseignant remplir correctement sa mission en disant la vérité et le Droit et pour cela, être sanctionné par sa hiérarchie au nom du fait qu’il exciterait ses élèves.

    Il y a bien sûr, comme partout,  des lâchetés commises par certains mais votre manière de systématiser est bien simpliste et ne peut en rien faire avancer une compréhension de la diversité et de la complexité des situations scolaires. Elle ne peut en rien permettre l’ébauche d’une réflexion collective entre l’agent, l’intermédiaire et le ministre, comme vous l’écrivez si bien.

    Dans votre article, des coupables sont désignés à la vindicte de la base comme si tous les recteurs, inspecteurs ou chefs d’établissement maniaient le harcèlement moral pour se débarrasser d’un empêcheur de tourner en rond.

    Vous oubliez aussi avec le cas présenté dans votre article, que si une classe surexcitée en arrive à contester la parole d’un prof, alors cette même classe n’est pas très loin de contester tous les professeurs et tout le fonctionnement de l’établissement. La hiérarchie et ses équipes de terrain ont donc plutôt intérêt à se serrer les coudes et à faire front face à cette dégradation des comportements et des paroles juvéniles. C’est ce qui se passe dans les établissements du service public de l’éducation dignes de ce nom. C’est aussi ce que j’essaie d’interroger et de montrer dans mes récents articles sur la souffrance au travail scolaire. 

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-souffrance-au-travail-scolaire-62161



  • LESCAUDRON Didier LESCAUDRON Didier 26 septembre 2009 11:19

    « L’enfant est de même nature que nous (invariant n°1) ». Des moralistes nostalgiques d’un passé révolu pour de multiples raisons (lire Brighelli et d’autres) semblent ne pas avoir compris cela. Y aurait-il d’un côté des plaques sensibles vierges qui ne demanderaient qu’à être éclairées et de l’autre des porteurs  de lumières et d’images dont la fonction seraient de s’imprimer leurs marques ?

    Nous adultes ne sommes-nous pas structurés par notre histoire juvénile et n’est-ce pas parce que nous avons un fond commun avec nos enfants doublé d’une antériorité par rapport à eux que nous pouvons exercer une influence, une éducation sur eux ?

    Les parents et les professeurs aident les jeunes à « voyager » dans leur époque càd les aident à se construire vers un statut d’adulte relativement autonome en regard des valeurs et des mœurs du moment. Les rapports intergénérationnels sont organisés sur la base des désirs mais aussi des angoisses des premiers qui, dans le processus éducatif, font écho aux désirs et aux angoisses des seconds. Là est la similitude de nature entre les enfants et les adultes.

    La culture (au sens large les rituels sociaux, les activités d’apprentissage et professionnelles, les arts et les connaissances partagés…) que les familles et l’Ecole font vivre à la jeunesse, a justement pour but de formaliser ses désirs et de calmer ses éventuelles angoisses (que notre condition de mortel génère).  

    En ce sens, dans mon âge scolaire, je me rappelle de l’impact de mes lectures des œuvres de Jules Verne. Emporté par le maelström des aventures vécus par ses personnages, j’ai vécu « hors du temps » les émotions qu’un bien plus vieux que moi avait ressenties dans l’écriture de ses récits. Cet effet sur ma mémoire et mes repères culturels prend bien sa source sur  cette proximité entre l’enfant et l’adulte.

    Merci donc à l’auteur de cet article dense (et quelque peu difficile à lire) pour les pistes de réflexion qu’il suscite en citant les travaux de Singly

    Cependant, je reste sur ma faim sur un point quand il insiste sur le rôle des parents en se référant, d’une part, de façon générique à ce concept de parent et d’autre part en éludant le rôle des acteurs de l’Ecole dans le processus éducatif.

    « Les parents doivent aussi fournir les ressources de ce voyage-découverte : l’autonomie s’apprend ; les parents doivent assurer sécurité, consistance… » mais .... « « Etre plus grand ne signifie pas forcément être au-dessus des autres. » (invariant n°2) » Sont-ils les seuls fournisseurs ? Les professeurs, les animateurs de l’éducation populaire ne sont-ils pas concernés ?

    L’utilisation générique de l’idée de parent. Les parents ne sont pas tous équipés de la même façon pour offrir « ces voyages qui forment la jeunesse ». Leur propre « voyage » ont été bien différents et, leur culture (encore au sens large) et l’énergie qu’ils en ont retirées font la diversité de ce monde. L’ennui est que les voyages de certains ont tourné au naufrage et que les sociétés de sauvetage en mer sont plus ou moins existantes et dépendantes du bon vouloir des amiraux et de la puissance de leur entité collective. Quid dans cet article de cette diversité et des mesures appropriées  qui renvoient aux réalités locales, alors qu’il est indispensable d’y faire référence si l’on veut que des changements aient lieu.

    Le rôle des autres éducateurs. Dans le prolongement de cette remarque, quid aussi dans ce texte du rôle des professionnels de l’éducation que sont, in fine, les acteurs de l’Ecole. Si une partie des parents  actuels ont du mal à porter leurs enfants vers des contrées meilleures, n’est-ce pas parce qu’ils ne bénéficient plus des solidarités de proximité,  de village ou de corporations sur lesquelles leurs  ancêtres s’appuyaient autrefois ? Que doit-on construire pour remplacer ces solidarités perdues ? Les acteurs de l’Ecole qu’ils le veuillent ou non sont aussi des éducateurs. Ils ont leurs propres enfants qu’ils savent faire réussir dans la vie, voyez les statistiques !!! S’ils sont donc des éducateurs (autant que des enseignants), ne doivent-ils pas réfléchir à la construction d’un vrai dialogue avec les parents de leur élèves afin de réaliser la co-éducation qui permettra d’éviter le désastre des 150 000 jeunes qui quittent notre système éducatif avec des compétences bien faibles, sans diplôme et par la même sans avenir ?

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