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Christian Labrune Christian Labrune 9 juillet 2018 16:03
Au lieu de travailler avec les familles et les entreprises pour développer une école ouverte sur la société et s’enrichissant des apports de l’extérieur, on développa après 68 une école autiste, composée de supposés professionnels de l’éducation à qui on allait confier l’ensemble de la population
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 à l’auteur,

Tout cela est bien confus, et n’importe qui vous dira que jusqu’à la fin des années soixante, c’est l’école qui était le pilier de l’instruction, et certainement pas le village ou le quartier. Les profs seuls étaient compétents pour définir le niveau de connaissances requis pour passer d’une classe à la suivante. Les parents n’avaient pas leur mot à dire là-dessus et n’auraient jamais songé à s’immiscer dans des questions qui ne relevaient évidemment pas de leur compétence. L’école était un lieu clos, hors du monde et de l’actualité. On y travaillait à se donner une culture abstraite sans trop songer à savoir le parti qu’on en pourrait tirer plus tard dans le monde du travail. Quand on avait les diplômes requis, de toute façon, on trouvait toujours à se caser.

C’est après 68, au contraire, qu’on a voulu « ouvrir l’école sur le monde », et en particulier sur celui de l’entreprise à partir des années 80. C’est dès cette époque-là que mes collègues ont commencé à préférer, au lieu d’expliquer minutieusement les pièces de Molière, emmener leurs élèves au théâtre pour leur montrer des mises en scène réalisées par des théâtreux qui ne comprenaient pas grand chose à la littérature du XVIIe siècle. Peu importe : deux heures de divertissement, même imbécile, c’était plus reposant que deux heures de cours. L’idée s’est peu à peu imposée que chacun avait le droit d’avoir son bac et finirait de toute façon par l’avoir, fût-il demeuré illettré. De ce fait, il y a longtemps que l’émulation s’est inversée dans les lycées : l’imbécile, c’est celui qui n’a pas compris qu’il ne servait à rien de travailler pour avoir son bac et qu’on le lui donnerait automatiquement. Après le bac, évidemment les potaches sont bien obligés de changer quelque peu de point de vue, mais il est trop tard.

Vous dites plus bas dans votre article que les profs ne connaissent rien à l’entreprise, au monde social, etc. C’est très exactement avec ces sortes de raisonnements qu’on a détruit dès les années 80 le système d’instruction publique. On prépare mieux les jeunes à la complexité d’un monde actuel et qui changera nécessairement en leur faisant étudier les littérateurs et les philosophes de l’antiquité qu’en essayant de les intéresser aux bavardages contemporains dont la télé et les media se font l’écho.

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