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xa 12 février 2010 18:27

"Payer un interêt sur un prêt est un choix anthropique, ce n’est pas une force fondamentale de la nature. C’est un choix, on peut donc le changer. Il nous faut trouver un autre moyen de récompenser le preteur sans pour autant demander de l’argent qui n’existe pas.« 

Attention, l’intérêt n’est pas seulement une récompense.

Une partie de l’intérêt est une récompense, une valeur en plus que le prêteur récupère. Mais une partie de l’intérêt vient compenser l’érosion monétaire, la perte de valeur naturelle de la monnaie.

La dette / monnaie a une valeur donnée à un instant T qui évolue dans le temps. L’intérêt issu des taux directeurs est là pour garantir que si on vous a prêté de quoi acheter 1 baguette de pain en 2000, vous rembourserez de quoi acheter une baguette de pain en 2010. Comme entre temps il faut un peu plus de monnaie, vous remboursez nécessairement plus pour que l’opération soit réellement blanche.

Souvent on prend l’exemple de la maison, que l’on paye 2x à cause de ces voleurs de banquiers. On oublie de comparer le cout total (dette + intérêts) de cette maison achetée maintenant avec le coût total de la même maison achetée dans 20 ans (coût du logement en attendant d’acheter la maison + coût de la maison payée cash à ce moment là qui peut être du double par rapport au montant initial 20 ans plus tôt).

Dans un système dynamique, on ne peut raisonner en ramenant à l’instant T une donnée de l’instant T+1.

Après il y a effectivement une part de rémunération, de récompense. Mais si on réfléchit au problème en enlevant le côté EUR/$/Livres, et qu’on réfléchit en troc, l’intérêt est techniquement le petit cadeau qu’on fait à un voisin qui nous a dépanné une semaine en nous prêtant son véhicule. Ce cadeau participe de la dynamique d’échange en incitant cet échange : l’emprunteur gagne le service dont il a besoin, le prêteur reçoit une récompense.

C’est une mécanique qui marche depuis très très longtemps.

Mais comme vous le dites, c’est un outil. Et il peut être mal utilisé.

 »Je milite bien pour la création monétaire par les banques publiques, mais pas uniquement elles dans un premier temps« 

Vous me rassurez.

 »La je ne vous comprend plus quand vous parlez des « fonds ». Il me semble que vous parlez bien d’une somme d’argent thésaurisé/épargné que l’on serait ammené à preter."

Si nous passons dans un système dans lequel les banques ne peuvent pas créer de monnaie. Alors elles ne peuvent que prêter de la monnaie prééxistente (créée par les banques centrales dans ce cas).

Alors il y a 2 cas possibles :
- elles prêtent leurs fonds propres, ce qu’elles ont accumulé par leur travail, contre intérêt. Dans ce cas, les fonds prêtables sont faibles, et se reconstituent lentement par remboursement du capital et intégration des bénéfices des banques. Avec un effet notable sur le dynamisme de l’économie.
Il faut se rappeler que c’est comme cela que les banques sont nées : le mécanisme de réserve fractionnaire permettant de financer plus de personnes, ce qui dynamisait l’activité, favorisait les échanges, etc...

- ou elles empruntent auprès de la banque centrale, et reprêtent derrière. Dans ce cas, ca revient strictement à la réserve fractionnaire, et techniquement le problème actuel reste : les banques peuvent prêter plus qu’elles n’ont.

Reprenez le problème actuel. Que les dollars injectés soient créés totalement par les banques américaines, ou qu’ils soient créés par la FED, puis transmis par les banques, avec les règles prudentielles en vigueur, les mêmes montants auraient été alloués.

Et cela n’aurait, in fine, pas changé le problème : sans contrôle de l’utilisation de l’outil, il peut faire des dégâts.


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