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Claude Durand remplacé par Olivier Nora à la présidence des éditions Fayard

Claude Durand, 70 ans, dont une trentaine d’années à la tête de Fayard, quitte la présidence de cette maison d’édition le 8 avril prochain. Son successeur, Olivier Nora, 49 ans, préside déjà les éditions Grasset. Les deux écuries appartiennent au groupe Hachette livre. M. Durand reste administrateur et conseiller des éditions Fayard pour assurer la transition.

Claude Durand quitte Fayard sur un succès : Le Monde selon K, best-sellers de Pierre Péan. Mais de l’aveu même d’Arnaud Nourry, PDG d’Hachette Livre, en 2008 « Fayard n’a pas fait une bonne année ». Ce dernier tempère : « si on regarde les résultats sur cinq ans, cette maison, comme Grasset, n’a pas eu de problèmes financiers ».

Claude Durand aura su, pendant ses trois décennies à la tête des prestigieuses éditions Fayard, alterner les succès éditoriaux avec des livres pointus. C’est le secret d’une maison bien gérée.

Considéré comme le dernier grand de l’édition française et sa biographie reste certainement à écrire. En attendant, on peut toujours lire l’article roboratif que lui consacre lexpress.fr, sous la plume d’Olivier Le Naire. Claude Durand c’est Soljenitsyne, Kadaré, Attali, Orsenna, Michel Houellebecq...

Durand, c’est le symbole de la réussite à la française. Né le 9 novembre 1938 dans une famille modeste de la banlieue rouge, il ne cesse de gravir les échelons. La République est bonne mère avec ses fils, surtout quand ce sont des bosseurs.

Instituteur à 19 ans, il entre comme lecteur aux éditions du Seuil en 1958, puis, en 1965, devient éditeur dans la même maison. Il crée la collection Combats, emblématique de ces années de révolte. Il s’occupe aussi des auteurs hispaniques.

En 1967, il reçoit le manuscrit de Cent Ans de solitude. L’auteur, Gabriel Garcia Marquez, est inconnu. Durand achète les droits pour 5000 francs de l’époque. Avec sa femme, Carmen, enceinte, il traduit le livre. C’est le premier grand coup de Durand.

Il en fallait un deuxième pour confirmer, comme l’écrit Olivier Le Naire, sa réputation : ça sera l’Archipel du Goulag, d’un certain Alexandre Soljenitsyne : « En 1973, à la Foire de Francfort, Me Heeb, avocat zurichois qui représentait alors les intérêts de Soljenitsyne, nous a proposé un nouveau titre, L’Archipel du Goulag, se souvient Durand. J’ai plongé dans l’atlas pour chercher ce chapelet d’îles appelé Goulag, un mot inconnu à l’époque, puis j’ai découvert ce que ce sigle recouvrait. Soljenitsyne nous a demandé de traduire et de publier le livre dès qu’il appuierait sur le "bouton atomique", comme il disait, si le KGB venait à tomber sur ce texte. Quand il est arrêté, en décembre 1973, Soljenitsyne donne l’ordre de publier, ce que nous faisons. Il est alors expulsé.

Je l’ai vu pour la première fois en 1974, à Zurich, deux mois après qu’il eut atterri à Francfort » explique Claude Durand à l’Express. En quittant Le Seuil pour Grasset, Durand emportera avec lui l’auteur Russe dont il est devenu l’agent mondial.
Après des guerres internes et épiques au Seuil puis chez Grasset, Durand arrive chez Fayard en 1980 : « Lorsque j’ai été nommé à la tête de Fayard, la maison était dans une situation dramatique et le fleuron du groupe s’appelait Grasset, explique Durand à lexpress.fr.

En sept ou huit ans, j’ai inversé le rapport. » Il sait s’entourer de bons éditeurs : Odile Jacob, Jean-Marc Roberts, Eric Vigne, Agnès Fontaine, Maren Sell, tous patrons de maisons d’édition aujourd’hui.

Durand est un empereur. Difficile de travailler avec lui : « Il ne supporte pas qu’on existe face à lui, souligne la même source….Il fait près de la moitié du chiffre d’affaires de Fayard à lui seul et se réserve les auteurs phares : Lech Walesa, Ismail Kadaré, Jacques Attali, Edouard Balladur, Elisabeth et Robert Badinter, Jean-Pierre Chevènement, Régine Deforges, Pierre Péan, Régis Debray, Max Gallo, Hélène Carrère d’Encausse, Nadine Trintignant, Catherine Allégret ou... Michel Houellebecq  ».

Nul doute que son départ en soulagera plus d’un. Mais pour son successeur, l’enjeu est de taille ! Pour Arnaud Nourry, PDG d’Hachette livre, « Olivier Nora a le profil, l’expérience et le charisme pour succéder à Claude Durand »



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Babar

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