Détail de Fillon : maladroit pour le PS, dérisoire pour le FN
Le Parti socialiste s’est offusqué après l’emploi par François Fillon du mot « détail » pour qualifier les tests ADN destinés aux candidats au regroupement familial. Toutefois le secrétaire national du PS Bruno Le Roux a fait savoir aujourd’hui ne pas vouloir engager de « procès d’intention » à l’encontre du Premier ministre. Le porte-parole socialiste interprète la déclaration de M. Fillon comme étant « un acte malheureux, tellement malheureux qu’il n’est pas souhaitable qu’il puisse y avoir de polémique ».
Pour Bruno Le Roux la solution est l’abandon du texte. « Le meilleur moyen pour qu’il n’y ait pas de polémique, c’est de retirer cet article parce que c’est tout le contraire d’un détail ». Pour le député de Seine-Saint-Denis « recourir à des tests ADN pour établir la filiation des candidats est une disposition qui met à mal la conception de la République et des droits de l’homme ». M. Le Roux en déduit « un mauvais calcul » du Premier ministre « qui est peut-être un clin d’œil au Front national ».
Côté frontiste, justement, Jean-Maris Le Pen juge « dérisoire » la polémique entourant le « détail » de François Fillon. Celui qui est encore le numéro un du FN a déclaré aujourd’hui sur RTL qu’il « trouve cette bataille dérisoire, non pas seulement par l’usage abusif qui est fait de ce mot ostracisé par la politique ». L’ancien candidat à l’élection présidentielle ajoute que « les lobbies qui gouvernent la pensée collective sont puissants et capables de diaboliser qui que ce soit ». En 1987, Jean-Marie Le Pen avait lui aussi employé le mot « détail ». Non pour qualifier les tests ADN, mais pour situer les chambres à gaz dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Cela lui a valu d’être condamné pour banalisation de crime contre l’humanité.
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