Fillon au créneau, sur tous les fronts
Nicolas Sarkozy en rouge dans les sondages, c’est François Fillon qui monte au créneau. Le Premier ministre est crédité d’une cote insolente par rapport au président de la République.
Selon le baromètre Ifop-Paris-Match d’aujourd’hui, mercredi 6 février, le président perd 7 points par rapport à janvier, tandis que Fillon en gagne 5. 46 % des Français disent approuver l’action du chef de l’Etat, 57 % celle du Premier ministre.
Du coup, Fillon s’exprime sur tout ou presque. Il occupe le terrain. Aujourd’hui, au micro de RMC Info et BFM TV, le Premier ministre s’est insurgé contre la garde à vue infligée au professeur qui avait giflé un élève de 6e : « Je pense, a t-il expliqué, que ce n’est jamais une bonne solution que de gifler un élève, mais, en même temps, je soutiens les enseignants qui ont besoin d’un peu de discipline et d’un peu de respect pour faire fonctionner les classes. Franchement, en tant que citoyen, en tant que parent d’élève, ça me choque ».
Sur la même antenne, il s’est également exprimé sur les élections américaines, « passionnantes », selon lui. « Je ne suis pas Américain et donc je me garderais bien de prendre parti », a t-il précisé (au cas où on le saurait pas), mais tout en rendant hommage aux trois candidats les mieux placés, il a tenu à déclarer au sujet de John McCain que « c’est un héros de la guerre du Vietnam, que les Français devraient regarder d’un petit peu plus près, parce qu’on est très fasciné par les démocrates, mais les équilibres de force aux Etats-Unis sont un peu différents ».
Après cette leçon de politique internationale, le Premier ministre est allé à l’Assemblée écouter les doléances des groupes parlementaires UMP et Nouveau Centre qui ont le moral en berne depuis la publication du rapport Attali, responsable selon certains d’entre eux d’avoir causé une victime (voir Agoravox) et la très mauvaise cote de Nicolas Sarkozy dans les sondages (voir Agoravox).
Selon Libération, un de ces députés, Pierre Méhaignerie lui aurait confié : « Il faut faire attention à la fuite en avant. L’emploi, le pouvoir d’achat, la protection sociale, voilà l’essentiel ». Pour François Sauvadet, du Nouveau Centre, « Il y a beaucoup de réformes engagées [...] Il faut maintenant mettre en perspective l’action gouvernementale pour les mois qui viennent. »
Jean-Claude Gaudin ne peut plus, paraît-il, prendre un taxi à Marseille sans se faire insulter suite aux préconisations du rapport Attali. Rapport qui semble cristalliser leur colère.
Pour Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l’Assemblée qui répondait au Monde, les propositions Attali se répartissent en trois catégories : « celles qui, à nos yeux, ne sont absolument pas acceptables comme la mise sous condition de ressources des allocations familiales ; celles dont on peut débattre, mais dont on sait qu’en l’état elles sont totalement inacceptables, je pense en particulier aux professions réglementées ; enfin celles qui nous paraissent complètement cohérentes avec notre propre philosophie économique et politique. Je pense à tout ce qui concerne le travail, l’emploi des seniors, à la mobilité professionnelle, etc. ».
Mais le rapport Attali n’est pas le seul objet de cette grogne et de ce
malaise. Le secrétaire général de l’Elysée concentre sur lui les
mécontentements ainsi que les déclarations intempestives des ministres d’ouverture.
On ignore si Fillon buvait du petit lait...
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