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Jérôme Kerviel et l’oligarchie russe

Jérôme Kerviel (voir Agoravox), le trader qui aurait fait perdre près de 5 milliards d’euros à la Société générale, contre-attaque. Nullement abattu par les charges qui pèsent contre lui, Jérôme Kerviel, qui jusqu’alors était conseillé par deux ténors du barreau, Me Elisabeth Meyer et Christian Charrière-Bournazel, vient de remercier ce dernier et de prendre à son service un certain Christophe Reille, spécialiste de la communication.

Selon Le Monde, « Christophe Reille, ex-journaliste, a déjà effectué des prestations de conseil pour l’oligarque russe Mikhaïl Prokhorov, arrêté en janvier 2007 dans une affaire de proxénétisme ».

Spécialiste de la communication, ça ne veut pas dire grand-chose et il ne faut pas compter sur la presse pour en savoir plus. Néanmoins certains blogueurs s’inquiètent du CV du monsieur. Sauvez Kerviel, par exemple, n’hésite pas à écrire : « Mais ce qui surprend encore plus est le choix d’un conseiller en communication dont la carte de visite fait peur : Christophe Reille a conseillé le Russe Mikhaïl Prokhorov, arrêté en janvier 2007 pour proxénétisme et Denis-Gautier Sauvagnac, ex-président de l’UIMM, mis en examen pour abus de confiance. Quelle que soit la compétence de ce monsieur, le choix de travailler avec lui est tout sauf judicieux, en ce qu’il peut, à son corps défendant, faire classer Jérôme Kerviel dans la catégorie des bandits de grands chemins ».

Allons, allons, qui a dit que l’oligarque était un « bandit de grands chemins » ? Mikhaïl Prokhorov est l’une des plus grandes fortunes de Russie et Christophe Reille qui a été chargé de la communication de Prokhorov pendant une phase délicate de sa vie, comme il l’a été pour Denis Gautier-Sauvagnac, est employé par Jérôme Kerviel pour les mêmes raisons, rien de plus.

Il a dû proposer ses services au trader comme il les a proposés à Prokhorov. Il défend tout le monde Reille, pourvu qu’il y ait de l’argent. Pourtant, l’argent n’est pas le seul point commun entre Prokhorov et Kerviel. Ce dernier pouvait toucher 300 000 euros par an, c’est évidemment sans commune mesure avec les rentrées pharamineuses du magnat russe. Leur point commun, c’est la Société générale.

Cette année, la Société générale devait prendre le contrôle de la Rosbank, « un acteur important du secteur bancaire russe (n° 2 en banque de détail). Fort de 705 agences, le réseau de détail couvre près de 80 % de la Russie et, plus particulièrement, les régions en forte croissance telles que l’Oural, la Sibérie, l’Extrême-Orient et Moscou », explique un communiqué de presse de la Société générale daté du 28 septembre 2006.

Or, en décembre 2007, le tableau n’est plus tellement idyllique. Le 7 décembre 2007, sous le titre « La Société générale susceptible d’être privée du contrôle de Rosbank », le site Intelink explique que « les marchands d’armes russes pourraient empêcher la Société générale
française d’avoir le contrôle de la banque Rosbank. Rostekhnologuii, un superholding d’Etat récemment créé, a besoin de sa propre banque et Rosbank pourrait bien faire l’affaire ».

Et qui contrôle la Rosbank sinon, en partie, M. Prokhorov ?

Sauf que cette participation de la Société générale dans le capital de la Rosbank n’est pas du goût de tout le monde en Russie et que la perte massive du trader en ce début d’année a dû arranger pas mal de personnes haut placé, du côté de Moscou...

Ce qui pourrait aussi expliquer la stratégie de Kerviel, habilement conseillé par Christophe Reille : continuer à affirmer qu’il a agi seul dans l’affaire de la Société générale.


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