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Mise en examen pour l’assassinat du frère Roger

MACON (AP)

La Roumaine qui a mortellement poignardé mardi soir frère Roger, le fondateur de la communauté oecuménique de Taizé, devrait vraisemblablement être mise en examen ce jeudi après-midi pour assassinat, a-t-on appris auprès de Jean-Louis Coste, procureur de la République de Mâcon (Saône-et-Loire).

La jeune femme, née en 1969, se trouvait toujours en garde à vue jeudi matin à la brigade de gendarmerie de Tournus (Saône-et-Loire). Pour la justice, la préméditation semble établie et son état psychique, bien que paraissant perturbé, ne semble pas l’exonérer de ses responsabilités.

Lors de l’autopsie pratiquée mercredi, le médecin-légiste a déterminé "deux coups de couteau, un superficiel, un autre par contre particulièrement grave puisque c’est une plaie de dix centimètres environ avec sectionnement d’un tendon et de la trachée artère", a précisé M. Coste, joint au téléphone à l’Associated Press. Il s’agit d’un "coup nécessairement violent et volontaire et non pas accidentel".

Par ailleurs, le magistrat a rappelé que la jeune femme avait acheté le couteau la veille, précisant que les enquêteurs avaient retrouvé le commerçant le lui ayant vendu. Ce seul fait "permet au départ de retenir la préméditation", a-t-il dit.

Mais "pour l’instant", la jeune femme "ne reconnaît pas avoir porté un coup mortel. Elle reste sur sa première explication : ’Je voulais simplement attirer l’attention et s’il y a un coup aussi grave, ce n’est pas moi’", selon M. Coste.

Après les premiers avis médicaux, le procureur a souhaité un complément d’expertise par un médecin-psychiatre et ce dernier a "conclu à un délire de type paranoïaque". En résumé, la jeune femme évoque "une sorte de complot de moines francs-maçons dont, depuis plusieurs mois, sinon plusieurs années, elle voulait alerter frère Roger".

La jeune Roumaine ne donne donc "pas des explications normales". Mais s’il y a "une atténuation de responsabilité", il n’y a "pas abolition", souligne le procureur en expliquant qu’elle a "un discours tout à fait cohérent" et que "frère Roger est en dehors de ce délire".

"Elle savait ce qu’elle faisait" et "on ne peut pas imaginer qu’il y ait une remise en liberté" dans une affaire de cette nature, ajoute Jean-Louis Coste, en observant que le médecin-psychiatre a estimé que la jeune femme "ne relève pas d’une mesure d’internement".

Alors que tous les éléments sont réunis pour ouvrir rapidement une information judiciaire pour assassinat, avant une probable mise en examen, l’un des premiers actes du juge d’instruction qui sera chargé du dossier, qui devrait être Pascale Sappey-Guesdon, devrait être d’ordonner une expertise psychiatrique complémentaire.

Les obsèques de frère Roger, mort à l’âge de 90 ans, auront lieu mardi après-midi en l’Eglise de la Réconciliation à l’intérieur de la communauté de Taizé. Il sera ensuite inhumé dans le cimetière du village, près de l’église romane, a expliqué à l’AP frère Emile, porte-parole de la communauté.

D’ici là, sa dépouille sera exposée chaque après-midi entre 15h et 19h à partir de ce jeudi dans l’Eglise de la Réconciliation, a-t-il rappelé en précisant que la communauté recevait énormément de messages d’amitié et de reconnaissance.

Le successeur du fondateur de la communauté, frère Aloïs, un catholique allemand de 51 ans, a pris ses fonctions de prieur dès mercredi matin. Protestant né en Suisse, frère Roger avait fondé en 1940 la communauté oecuménique internationale de Taizé, près de Mâcon. Elle rassemble aujourd’hui une centaine de religieux de plusieurs confessions chrétiennes. AP


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